Développement de la lecture chez les enfants trisomiques 21 Annick COMBLAIN, Université de Liège – FAPSE Département des Sciences Cognitives Unité de Logopédie 12è Congrès de.
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Transcript Développement de la lecture chez les enfants trisomiques 21 Annick COMBLAIN, Université de Liège – FAPSE Département des Sciences Cognitives Unité de Logopédie 12è Congrès de.
Développement de la lecture chez
les enfants trisomiques 21
Annick COMBLAIN,
Université de Liège – FAPSE
Département des Sciences Cognitives
Unité de Logopédie
12è Congrès de l’Ordre des Orthophonistes et Audiologistes du Québec
Québec, le 24 janvier 2004
La lecture
Habileté complexe et composite faisant intervenir un certain nombre
de compétences de base dont :
– Conscience syllabique ou de la rime acquises vers 4 ans
– Conscience phonémique contemporaine de l’acquisition de la lecture
En français : découverte de la correspondance phonémique
indispensable pour apprendre à lire
Prise de conscience phonémique = à la fois liée à un apprentissage
explicite et à un processus de maturation psychologique.
Corrélation positive entre le niveau de conscience phonologique et
les habiletés de lecture et d’épellation
Lecture et conscience phonologique dans la
trisomie 21
Les personnes trisomiques 21 sont capables d’accéder à un bon
niveau de lecture mais quid de la conscience phonologique ? 2
positions :
Cossu et al. (1990, 1993)
Evans (1994)
Les enfants T21 sont capables de lire
malgré de faibles résultats aux
épreuves de métaphonologie.
Morton & Frith (1993)
compétence ≠ performance
Performances aux tâches métaphono ne
requièrent pas seulement un accès aux
représentations phono quid de
l’influence du niveau cognitif ?
Morton & Frith (1993)
Cupples & Iaconno (2000)
Dans cette population également
lecture et conscience phonologique
sont étroitement liées.
Gombert (2002)
Les compétences métaphono des
enfants T21 = faibles et < à EN mais
étroitement liées avec leur niveau de
lecture
≠ selon les tâches proposées
Tâches métaphonologiques :
ET21 ≠ EN
Chez les ET21 : pas d’évolution graduelle discernement unités plus
larges comme la rime perception consciente des constituants
phonémiques de la parole (≠ EN)
– ET21 réussissent mieux les tâches de détection de phonème initial que
les tâches de détection de rime
– Phénomène surprenant pouvant être expliqué de 2 façons :
Les enfants T21 seraient moins
exposés aux jeux de langage
semblant promouvoir chez l’EN la
sensibilité à la rime
Méthodes d’apprentissage de la
lecture des ET21 semblent
privilégier le phonème méthode
analytique
Trisomie 21 : lecture en chiffres
Pueschel & Hoppmann (1993) – Etats-Unis :
– 7 – 10 ans 20%
– 11 – 16 ans 47 %
– 17 – 21 ans 50 %
peuvent lire plus de 50 mots
– 7 – 10 ans 47 %
– 11 – 16 ans 61 %
– 17 – 21 ans 67 %
peuvent lire des phrases
– Peu d’enfants trisomiques 21 de moins de 7 ans ont des habiletés de
lecture
Stratégies cognitives de lecture
EN = ET21 ?
Réponses peu nombreuses à cette question
Buckley, Birds & Byrne (1996) :
– ET21 font le même type d’erreurs que les EN en début d’apprentissage
de la lecture :
Erreurs visuelles
Erreurs sémantiques
Indice du passage par une lecture logographique
Pas encore de connaissance des règles de
correspondance grapho-phonologique.
– Stratégie logographique utilisée pendant une période anormalement
longue hypothèse : ils ont davantage de difficultés que les EN à
acquérir une stratégie de lecture alphabétique
Gombert (2002) Chez les ET21 :
– Les pseudo-mots visuellement éloignés d’un mot existant sont moins
bien lus que les pseudo-mots visuellement proches d’un mot connu.
– Les pseudo-mots sans voisins orthographiques sont moins bien lus que
les mots réguliers.
–
Utilisation d’analogies avec les mots connus pour lire des pseudo-mots.
– Difficultés lors de l’application de règles de correspondance graphophonologiques aux items n’ayant pas de relation lexicale avec les mots
connus.
Compréhension lors de la lecture
Lecture = Décodage x Compréhension
Quid de cette composante dont on sait
qu’elle est déjà déficitaire en oral ?
Peu d’études à ce sujet
La compréhension orale restreinte limiterait la possibilité de
développement de compréhension écrite
Observation sur des enfants T21 :
enseignement spécial vs intégration
10 enfants T21 standards âgés de 7 à 11 ans
– 5 en enseignement spécial et 5 intégrés dans l’ordinaire
– Appariement sur base de l’EVIP (PPVT) µ = 6 ans
Domaines d’évaluation :
– Lecture de mots isolés adressage et assemblage (BELEC)
– Lecture de phrases L2MA et ORLEC
– Métaphonologie (y compris connaissance des noms et sons des lettres)
BELEC + épreuves de Lecocq
– Mémoire répétition de non-mots ( BELEC)
– Compréhension orale ECOSSE (TROG)
– Prérequis à la première année primaire NBA-T : organisation
spatiale, rythme, discrimination visuelle, graphisme et mémoire
(visuelle et auditive)
% de réussite des épreuves en fonction du type d’enseignement fréquenté
100
90
0.01
80
0.05
70
60
0.05
50
Enseignement spécial
40
Intégration
30
20
10
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0
Stratégie d’assemblage – Lecture de pseudo-mots, mots rares et mots fréquents
100
90
PMCS
80
PMCC
PMLS
70
PMLC
60
MRCS
MRCC
50
MRLS
MRLC
40
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30
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3
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2
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1
0
•Pas d’effet de fréquence mots fréquents vs mots rares : p=0.55
•Pas d’effet de lexicalité
•Pseudomots vs mots fréquents : p=0.98
•Pseudomots vs mots rares : p=0.56
•Pas d’effet de longueur mots courts vs mots longs : p=0.30
•Pas d’effet de complexité mots simples vs mots complexes : p=0.68
Stratégie d’adressage – Lecture de mots réguliers et irréguliers
100
90
80
70
60
50
mots réguliers
40
mots irréguliers
30
20
10
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5
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1
0
• Pas d’effet de régularité
• Erreurs les plus fréquemment rencontrées dans l’épreuve :
1.
2.
3.
4.
Omission d’une ou plusieurs syllabes
Omission d’un phonème
Confusion de lettres visuellement proches (b/d)
Confusion de sourdes / sonores (p/b)