Amygdales, végétations, aérateurs trans-tympaniques: état de l’art en 2013 Dr Sabine Bailleul Pôle de consultations Tassigny , Angers Cas clinique n°1 • Mme L.
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Amygdales, végétations, aérateurs trans-tympaniques: état de l’art en 2013 Dr Sabine Bailleul Pôle de consultations Tassigny , Angers Cas clinique n°1 • Mme L. vient vous consulter pour son fils âgé de 2 ans et demi. Il présente des laryngites et bronchites asthmatiformes à répétition et est très souvent enrhumé d’après la maman. Pas d’ATCD d’otite. • Quels signes fonctionnels recherchez-vous? • Que peut-on lui proposer? Quel bilan complémentaire faites-vous? • Quelles sont les contre-indications à ce geste? et physiques associés Question 1 • Signes fonctionnels associés: • toux nocturne, • respiration buccale, • • • ronflement, rhinolalie fermée, inappétence • Facteurs aggravants: RGO, carence en fer, tabagisme parental, terrain allergique Question 1 • Signes physiques: • Faciès adénoïdien: cernes, visage allongé et étroit, excès vertical avec inocclusion labiale, incisives apparentes, lèvres sèches • Signes auriculaires: tympans mats, dépolis, rétentionnels • Adénopathies cervicales multiples • Rhinoscopie antérieure: bonne perméabilité nasale mais mauvaise ventilation sur miroir de Frenzel. • Oropharynx: rideau de mucopus descendant derrière le voile, morphologie et mobilité du voile Question 1 Question 1 Question 2 • On peut lui proposer une adénoïdectomie si et seulement si l’examen clinique prouve l’obstruction (en l’absence d’otites à répétition) • Bilan complémentaire: • • • • • Pas de toucher pharyngien chez l’enfant Fibroscopie du cavum: souvent possible Radiographie de cavum: non (sans parler ni déglutir) Rechercher une anomalie vélaire (voile court, luette bifide, séquelles de division palatine) Bilan allergique (qui peut être négatif à cet âge) Question 3 • On peut lui proposer une adénoïdectomie: geste chirurgical sous AG SANS INTUBATION en France, en ambulatoire • Le bilan de coagulation n’est plus indispensable (SFAR 2012) • Les CI: • • • Troubles de la crase sanguine Maladies infantiles ou infectieuses évolutives Voiles courts, luettes bifides, séquelle de fente palatine (risque de rhinolalie ouverte) Question 3 Cas clinique n°2 • Me L. vient vous consulter pour son petit garçon, Martin, âgé de 9 mois. Il a déjà fait 6 otites avec mise sous ATB systématique. Elle trouve qu’il se « touche » beaucoup les oreilles. A part cela, Martin va bien, n’est pas spécialement enrhumé mais ne fait toujours pas ses nuits. • Que vous évoque ce tableau? • Quel facteur pronostic est présent dans ce tableau? • Quel facteur peut expliquer les réveils nocturnes? Cas clinique n°2 • Me L. vient vous consulter pour son petit garçon, Martin, âgé de 9 mois. Il a déjà fait 6 otites avec mise sous ATB systématique. Elle trouve qu’il se « touche » beaucoup les oreilles. A part cela, Martin va bien, n’est pas spécialement enrhumé mais ne fait toujours pas ses nuits. • Que vous évoque ce tableau? • Quel facteur pronostic est présent dans ce tableau? • Quel facteur peut expliquer les réveils nocturnes? Cas clinique n°2 • Surinfections répétées d’une otite séreuse chronique • Survenue de la première otite avant l’âge de 6 mois = facteur de mauvais pronostic • Les réveils nocturnes sont généralement dus aux « bruits » causés par le liquide dans les oreilles Cas clinique n°2 • À l’examen, vous constatez une otite séromuqueuse bilatérale. Est-ce-possible sans contexte de rhinite? • Que proposez-vous? • Quelles précautions prendre par la suite? Cas clinique n°2 • Non. Une otite séreuse se constitue toujours suite à des rhinites extériorisées ou non , d’où l’association adénoïdectomie/aérateurs • Pose d’aérateurs transtympaniques SANS adénoïdectomie: • Âge < 12-18 mois • Risque d’otorrhées répétées car on ne supprime pas la cause Cas clinique n°2 • Précautions: • Pas d’immersion totale dans l’eau • Pas de contre-indication protections • Gouttes autorisées en présence d’aérateurs: • Oflocet • Eau oxygénée 10 volumes à la piscine avec Cas clinique n°2 • La maman revient vous voir 6 mois plus tard, elle en a marre car Martin a « les oreilles qui coulent toujours, avec du sang »….Les aérateurs n’ont rien arrangé d’après elle… • Que recherchez-vous à l’examen clinique? En paraclinique? • Que faire??? Cas clinique n°2 • Rechercher à l’interrogatoire : • Le respect des précautions vis-à-vis de l’eau • Un tabagisme familial • Le respect de l’hygiène nasale • Rechercher à l’otoscopie un bourgeon autour de l’aérateur +++ • En paraclinique: rien, surtout pas de prélèvement bactério. Cas clinique n°2 • Que faire? • En première intention, bien aspirer et traiter localement • Changer l’aérateur • L’ôter et surveiller Les aérateurs transtympaniques • Pour faciliter l’évacuation des secrétions accumulées dans l’oreille moyenne • • • • Principe de l’ampoule de médicament Paracentèse = simple trou dans le tympan= fermée en 2-3 jours L’aérateur empêche le tympan de se refermer tout de suite Mécanisme d’action encore controversé: correction du dysfonctionnement tubaire, levée de la pression tympanique, restauration de la claira,ce muco-ciliaire de l’oreille moyenne. Les aérateurs transtympaniques • Deux grands types d’aérateurs: • La bobine s’évacue en général spontanément • Le T tube a la forme d’un T, tient plus longtemps • Accessoirement, le paparella , réservé aux otites séreuses récalcitrantes, en particulier dans le cadre des dyskinésies ciliaires primitives, mucoviscidose, syndrome de Kartagener…. Les aérateurs transtympaniques • Mise en place sous AG chez l’enfant, AL chez l’adulte • Durée d’aération : en moyenne 1 an, max 18 mois sinon risque de perforation résiduelle • +/- adénoïdectomie chez l’enfant • 1er temps: paracentèse pour vérifier la présence de liquide et son épaisseur (nous aspirons mais pas trop pour éviter un traumatisme sonore) • Introduction de l’aérateur dans la paracentèse Les aérateurs transtympaniques Indication des aérateurs Otite séreuse avec retentissement auditif: surdité de transmission > 25-30 dB Épisodes de réchauffement nombreux > 4/an Altération de la membrane tympanique (poche de rétraction) À moduler au cas par cas, surtout si l’otite séreuse vient aggraver une surdité de perception préexistante ou chez des enfants à risque évolutif marqué (T21, fente palatine, DIP, syndrome de Turner…) Cas clinique n°3 • Me B. vous amène son fils Hugo âgé de 4 ans pour un ronflement. • Il a un sommeil agité, fait encore pipi au lit ce qui pose des problèmes à l’école. • Pas d’ATCD d’angine ni otite. • Quels signes fonctionnels associés recherchez-vous? Les SF associés • Signes nocturnes: • • • • • • • ronflement (bruit audible porte fermée, > 60dB), pauses respiratoires, hypersudation, hypersalivation, énurésie, cauchemards, position anormale (genupectorale ou tête en hyperextension) Les SF associés • Signes diurnes: • • • • • difficultés et irritabilité au réveil, hyperactivité, troubles de l’attention, asthénie, somnolence diurne, anorexie au petit-déjeuner, troubles de croissance (tardifs), respiration buccale (risque de troubles orthodontiques) • Troubles de déglutition: dysphagie aux gros morceaux • Difficultés de phonation: voix oropharyngée Cas clinique n°3 • A l’examen, vous retrouvez de volumineuses amygdales: quelles sont les indications de l’amygdalectomie en France? • Quel bilan préopératoire faites-vous? • La maman ne veut pas rester hospitalisée avec son fils car elle a 3 autres enfants. Quels sont les critères à respecter pour une amygdalectomie en ambulatoire? • De quelles complications possibles devez-vous prévenir les parents? Indications de l’amygdalectomie • Hypertrophie responsable de troubles du sommeil: • Troubles alimentaires liés à l’obstruction oropharyngée +/troubles de phonation • Trouble du développement orofacial ( malpositions dentaires) • Angines récidivantes = > 5 /an sur 2 ans ou > 3/an sur 3 ans • Amygdalite chronique = douleurs pharyngées, halitose, adénopathies persistantes (chronique = > 3 mois d’évolution) 2/3 des indications actuellement, au max SAHOS, enfants de moins de 5 ans le plus souvent. Indications de l’amygdalectomie Autres indications • Abcès périamygdalien (après le 2e épisode) • Syndrome de Marshall ou fièvre périodique • Angine aigue dyspnéisante au cours d’une MNI • Amygdalectomie à chaud lors d’un drainage d’abcès (discuté) • Toute tuméfaction amygdalienne unilatérale suspecte malignité (évolutive, adp cervicales, odynophagie) • La pharyngite récidivante et l’asymétrie amygdalienne isolée ne sont pas des indications de Indications de l’amygdalectomie Le bilan pré-opératoire • Évaluer le risque hémorragique • • • Enfant < 3 ans: bilan hémostatique le plus souvent Enfant > 3 ans: pas de bilan si interrogatoire et examen clinique ne dépistant pas de troubles de coag potentiels Évaluer le risque respiratoire: au moins un des critères suivants: • • • • • • < 3 ans Malformation crâniofaciale Maladie neuromusculaire avec hypotonie pharyngée Obésité morbide Maladie métabolique avec infiltration du tissu sous muqueux des VADS Maladie infectieuse récente avec hyperréactivité bronchique • Evaluer le sommeil: PSG • Nasofibroscopie: si discordance SF/clinique ou syndrome polymalformatif La technique • AG • Amygdalectomie totale • examen histologique si et seulement si contexte de malignité ou chez l’adulte • Dissection aux instruments froids ou par diathermie (mono ou bipolaire) ou par ultracision La technique La technique Amygdalectomie en ambulatoire • Critères médicaux: Enfant > 3 ans Classe ASA 1 ou 2 Pas de comorbidités respiratoire majorant le risque Pas de trouble de l’hémostase Si pb respiratoires à l’induction ou au réveil, l’ambulatoire sera transformé en hospitalisation conventionnelle Amygdalectomie en ambulatoire • Critères sociaux: Surveillance au domicile, équipé d’un téléphone Deux parents francophones, ayant compris les prescriptions post-opératoires, la CAT en cas de complications En cas de refus catégorique ou d’inquiétude excessive des parents, hospitalisation La sortie de l’unité d’ambulatoire se fait impérativement avec deux adultes: un conducteur, un accompagnant Amygdalectomie en ambulatoire • Critères liés à la structure: Consensus chirurgien / anesthésiste / parents Temps de surveillance post-op (6h min.), effets secondaires, reprise de la voie orale (relai antalgique oral obligatoire avant la sortie), gestion de la douleur, des nausées … Geste à réaliser préférentiellement le matin ++ À la sortie: document avec critères de surveillance, modalités de reprise alimentaire, coordonnées à contacter 24h/24, ordonnance d’antalgiques. Suivi téléphonique les 24 premières heures Prise en charge de la douleur • Prises SYSTEMATIQUES aux heures indiquées de paracétamol et antalgiques de palier II, AU MOINS PLUSIEURS JOURS +++ • La suspicion d’une majoration du risque hémorragique par les AINS conduit à ne pas les recommander après amygdalectomie Prise en charge de la douleur • Éviter les stimulations douloureuses: Aliments froids, lisses, non épicés Boissons froides et non acides Pas de croûtes de pain Pas d’efforts physiques Complications primaires • Complications respiratoires • Prise en charge des NVPO • Hémorragie: Saignements précoces: dans les 6 premières heures Examen minutieux des loges amygdaliennes reprise chirurgicale et hospitalisation Cas extrême: ligature de carotide externe ou embolisation Complications secondaires • Hémorragie retardée: soit crachat sanglant (surveillance en hospit) soit reprise (mais induction estomac plein, anémie-hypovolémie) • Exceptionnellement, saignement d’un tronc artériel péripharyngé (>12, 15e jour) : pronostic vital +++ • Dysphagie douloureuse à risque de déshydratation Malgré les antalgiques Refus alimentaire • Persistance de l’obstruction respiratoire: discuter l’EPS Autres complications • Œdème/traumatisme de la luette • Bronchopneumopathie d’inhalation • Subluxation C1-C2 • Emphysème cervical sous-cutané par brèche pharyngée • Insuffisance vélaire transitoire ou définitive • Dysgueusie • Sténose vélopharyngée Le ronflement chez l’enfant • Beaucoup plus fréquent que l’on ne pense • 3 à 12% des enfants ronflent • Le ronflement peut être banal • Mais il peut cacher des apnées obstructives du sommeil qui, non traitées, peuvent entrainer des complications cardiovasculaires ou neuropsychiques Le ronflement: définition • Bruit respiratoire • Dû à des turbulences au passage du flux aérien dans le nez et le pharynx • Faisant vibrer le voile du palais et les parois pharyngées latérales • Inspiratoire (dépression dans le pharynx due à l’appel d’air vers les poumons) • Pendant le sommeil(hypotonie des muscles pharyngés) • Majoré par le décubitus (congestion des cornets) Ce qui n’est pas un ronflement • Il est normal d’entendre la respiration d’un enfant quand on se penche sur son lit • Bruits laryngés: inspiratoires +/- tirage sus- claviculaire intermittent ou permanent +/cornage • Bruits pharyngés Ronflement simple ou pathologique? • Normal lors d’un rhume • Ne s’en préoccuper que s’il est permanent et audible derrière une porte fermée (≈ 60dB) Tolérance du ronflement • Position préférentielle: genu-pectoral ou tête en hyperextension • Sommeil agité, réveils, sueurs, boissons la nuit, bavage (dort bouche ouverte sans déglutir), énurésie secondaire Tolérance du ronflement • Arrêt respiratoire = arrêt du flux aérien naso-buccal • Apnée > 10s / pauses 5 à 10s • Persistance d’efforts respiratoires • Plusieurs fois/ heure: SAOS Tolérance du ronflement • Respiration bouche ouverte • Céphalées matinales • Somnolence ou agitation diurne • Cassure de la courbe staturo-pondérale • Troubles de la mémoire, de l’attention Etiologies du ronflement • Congestion des cornets inférieurs rhinite allergique ou non, per-annuelle par • Hypertrophie des végétations (radio inutile car doit être faite sans parler ni déglutir!) • Hypertrophie des amygdales (patho récente, de plus en plus fréquente, sur tou les continents, dans tous les milieux); aucun rapport avec une colonisation microbienne particulière ni avec un usage immodéré des ATB; rôle de la pollution? Autres étiologies • Macroglossie vraie (syndrome de Wiedman Beckwith) ou relative (syndrome de Pierre Robin) • Cavum plat Crouzon…) (syndrome • Hypotonie du carrefour (IMC) d’Apert, de Place de la polysomnographie • Non si hypertrophie isolée des amygdales et /ou des végétations • Oui si le SAOS semble être multifactoriel, en particulier si patho. Neurologique • Oui si les amygdales sont hypertrophiques mais non jointives et que l’AG comporte des risques (ex: drépanocytose) traitements • antiH1, CTC locaux, turbinoplastie • Adénoidectomie/ amygdalectomie • Ttt d’un RGO Persistance ou réapparition du ronflement • Rechercher un autre facteur: • RGO • Hypertrophie des amygdales linguales • Trouble de la statique de la langue (surtout lors du sommeil, hypotonie) Merci