Transcript Les médicaments génériques.
Point sur les médicaments génériques
Dr Haleh BAGHERI Centre Midi-Pyrénées de PharmacoVigilance, de Pharmacoépidémiologie et d’Informations sur le Médicament Courriel: [email protected]
DU PRINCEPS AU MEDICAMENT GENERIQUE
PROMOTION DU MEDICAMENT GENERIQUE EN FRANCE
DATES-CLE
11 Juin 1999 5 Juin 2002 8 Septembre 2003 15 Mars 2007 Bientôt en 2010
ACTIONS GOUVERNEMENTALES
DECRET ACCORDANT UN DROIT DE SUBSTITUTION AUX PHARMACIENS D’OFFICINE ACCORD CONVENTIONNEL INCITANT LES MEDECINS GENERALISTES A LA PRESCRIPTION EN DCI INTRODUCTION DU TFR MISE EN PLACE DU DISPOSITIF TIERS-PAYANT CONTRE GENERIQUES PRESCRIPTION EN DCI OBLIGATOIRE
DEFINITION DU MEDICAMENT GENERIQUE
(DIRECTIVE 2004/27/CE) (art L. 5121-1 5 ° du CSP)
• Même composition qualitative et quantitative en principe actif • Même forme pharmaceutique • Bioéquivalence avec la spécialité de référence (Aire Sous la Courbe équivalente entre P/G)
Fourchette : 80 - 125 %
LES DIFFERENTS TYPES DE MEDICAMENTS GENERIQUES
COPIE-COPIE ESSENTIELLEMENT SIMILAIRE ASSIMILABLE
Même PA Même PA PA sous une autre forme chimique Même dosage Même dosage Même dosage Même forme galénique Même forme galénique Même (s) excipient (s) Excipients différents Galénique différente
Différence avec copie: « Me-Too » ou copie « Co-marketing »:
-
Oméprazole (Mopral°)-esoméprazole (Inexium°)
-
Cétirizine (Zyrtec°)-Lévocétirizine (Xyzall°)
-
Chlorhydrate de paroxétine (Deroxat°)-Mésilate de paroxétine (Divarius°)
-
Loratadine (Clarityne°)-Desloratadine (Aerius°)
Répertoire des génériques- Aide à la substitution (site afssaps)
Equivalent Thérapeutique
L'équivalent thérapeutique est
un groupe qui rassemble des spécialités pharmaceutiques remboursables ayant la même fraction thérapeutique, de même D.C.I.
Le groupe dit "équivalent thérapeutique" peut donc renfermer des formes pharmaceutiques différentes, des dosages différents, mais de même voie d'administration, à condition qu'elles fournissent à l'organisme la même quantité de principe actif par unité de prise.
Les spécialités retenues comme équivalentes appartiennent à la
même classe thérapeutique de la classification O.M.S
et possèdent, en principe, les
mêmes indications
Il appartient au prescripteur de
se reporter au R.C.P
(Résumé des Caractéristiques du Produit)
pour disposer de la totalité des informations médicales, étant donné que chaque médicament a son AMM propre.
Edité par la CNAMTS- tous les équivalents thérapeutiques (y compris les génériques) d’un médicament- Comparaison économique (www.mediam.ext.cnamts.fr)
BIOEQUIVALENCE
Deux médicaments sont dits bioéquivalents si biodisponibilité (F) identique
La biodisponibilité quantifiée par l’aire (ou surface) sous la courbe (AUC ou SSC) :
la fraction de la dose de médicament
qui atteint la circulation générale
la vitesse
avec laquelle elle l’atteint
Un générique est considéré comme bioéquivalent au princeps exprimant si la les valeurs
quantité et la vitesse de passage du PA au niveau systèmique (AUC,
Cmax, T max) ne pas plus de 20 diffèrent à 25% (0,8 à 1,25).
Plus biodisponibilité faible, plus ses variations ont des conséquences :
-
si F=90%-variation 5%
F varie de 85-95%
-
si F=10%- variation 5%-
F varie de 5-15% soit X3
Excipient
Substance inerte permettant la mise en forme galénique du principe actif
Dénué de propriétés pharmacologiques, peut influencer la formulation et donc conditionner la vitesse de libération du PA , engendrer des effets indésirables (excipients à effet notoire-liste définie par l’AFSSaPS).
Les génériques peuvent avoir des excipients différents du princeps ou identiques à une concentration différente
Si le générique contient un excipient à effet notoire, il est alors « apparenté aux essentiellement similaires » car il existe une différence en terme de sécurité.
Excipients à effet notoire existent dans le princeps comme le générique
?
Dossier enregistrement générique
Dossier dit « allégé » avec dispense des essais toxicologiques, pharmacologiques et cliniques
Dossier clinique (partie IV) : actualisation bibliographique + études de bioéquivalence
Cependant, l’étude de bioéquivalence n’est pas exigée systèmatiquement
Bioéquivalence
études de dissolution in vitro suffisent
médicament à marge thérapeutique large
solution orale de même concentration et même forme pharmaceutique que le princeps (excipient sans interaction avec l’absorption)
forme IV de même concentration en PA
forme SC ou IM avec huileuse) et même même type de solution (aqueuse ou concentration en PA et même composition en excipient
produits à action locale (nasale, cutanée, oculaire,…).
Dénomination d’un médicament générique
dénomination commune (DCI) assortie d’une marque ou du nom de fabricant exemple: cyprotérone Biogaran 50 mg
nom de fantaisie suivi de mg Gé « Gé » : Kaliale 50
Le nom de fantaisie ne peut se confondre avec la dénomination commune.
Limites des génériques?
Générique Patient
Médecin
Génériques
Bioéquivalence démontrée entre générique et princeps
variation si substitution entre génériques à marge étroite
Bioéquivalence démontrée chez le sujet sain, à jeun: malades, sujet âgé, interaction alimentaire,…?
Cinétique similaire ne signifie pas effet similaire
La formulation peut influencer l’effet du médicament en terme d’efficacité et sécurité (pureté, trace solvant, résidus,…)- Rôle des excipients dans la biodisponibilité
Bioéquivalence non garantie pour médicaments à cinétique variable (non linéaire,..)
Forme pharmaceutique particulière : LP, aérosol (taille des particules détermine l’effet), topique, patch
Excipient à effet notoire?
Qualité des excipients
Evenements indésirables peu graves :Effet Nocebo?
* F, 79 ans, prurit sous générique EFFERALGAN cellulose povidone stéarate de magnésium hypromellose béhénate de glycérol PARACETAMOL Biogaran silice colloïdale talc gélatine érythrosine bleu patenté V jaune de quinoléine dioxyde de titane
* H, 78 ans, toxidermie sous générique CORVASAL crospovidone macrogol 6000 MOLSIDOMINE Merck silice colloïdale amidon de maïs
lactose
hypromellose mannitol eau
lactose
jaune de quinoléine rouge cochenille jaune orangé S
PA Excipients Capsule
Forme pharmaceutique
ZYLORIC
comprimé
Allopurinol lactose povidone stéarate de Mg amidon de maïs ALLOPURINOL Bayer capsule Allopurinol cire d’abeille huile de soja huile d’arachide huiles végétales lécithine de soja polysorbate 80 gélatine anidrisorb 85/70 parahydroxybenzoates sorbitol dioxyde de titane oxyde de fer jaune Assimilation de formes pharmaceutiques: * Effets différents?
* Mauvaise observance
Galénique à forme retard mal reproduite * H, 76 ans, HTA, 15/9 cm Hg HYTACAND 16/12,5mg ; MONOTILDIEM LP 300 mg Substitution par DILTIAZEM LP 300 mg Bayer Le soir, avant la prise du cp, douleur au niveau de la nuque 17/10 cm Hg Après un mois, reprise du MONOTILDIEM LP Disparition des céphalées ; PA normale * F, 77 ans, HTA ISOPTINE LP 240 mg (cp pelliculé sécable) Substitution par VERAPAMIL LP 240 mg Biogaran (gél) Elévation de la PA Normalisation à la reprise du princeps
Bilan de Pharmacovigilance 2006
300 cas dont 79 retenus
Médicaments à excipients identiques
– –
EI allergiques (impuretés) Variation de biosiponibilité: saignement et mastodynie sous cyproterone générique en substitution d’Androcur°
Médicaments à excipients différents
F, 25 ans, TRINORDIOL depuis 3 ans sans problème, Substitution par DAILY Gé→douleurs ovariennes, gynécomastie, prise de poids-Disparition à la reprise de TRINORDIOL
F, 35 ans, VARNOLINE depuis plusieurs années Substitution par Desogestrel Ethinylestradiol Biogaran → «spotting»- Disparition à la reprise de VARNOLINE
Confusion de médicaments (pharmacien ou patient)
H, 74 ans sous bêta-bloquant A LLOP U RIN OL 200 mg Biogaran 2 cp/j au lieu d’ A CEB U TOL OL 400 mg Biogaran 2 cp/j → malaise par sevrage en bêta-bloquant
Boîtes # Comprimés # Noms :similitude
Changement de marché dans les pharmacies (confusion, erreur)
Parfois gamme incomplète dans les dosages (Neurontin*= gabapentine)
Isotrétinoïne Au cours des 3 dernières années, il y a eu 60 grossesses sous isotrétinoïne 25 sous ROACCUTANE, 29 sous CURACNE, 6 sous PROCUTA.
le nom isotrétinoïne absent dans le nom de ces génériques ?
Médicaments à marge thérapeutique étroite
(anticomitiaux, anti arythmiques, hypoglycémiants, AVK,immunosuppresseurs, morphiniques,…) Anticomitiaux : Etude dans l’Ontario 1300 malades sous lamotrigine Depuis janvier 2003, substitution obligatoire du princeps par un générique → ↑ doses moyennes : LAMICTAL = 255 mg/j générique = 271 mg/j ↑ 13 % du nombre d’antiépileptiques associés Morphiniques
La buprénorphine générique est considérée par ses utilisateurs comme moins efficace que le SUBUTEX: dans les prisons, les quantités utilisées sont supérieures (rumeurs)
Médecin
*
Le médecin ne sait pas s’il y a eu substitution, ni par quoi.
* Si problème, le malade se retourne vers le médecin.
* Peu (absents d’informations sur les génériques du Vidal, sans visite médicale, transférée vers les pharmaciens).
PERCEPTION DU MEDICAMENT GENERIQUE DIX ANS APRES LE DROIT DE SUBSTITUTION
ENQUETE AUPRES DE PHARMACIENS D’OFFICINE ET DE PATIENTS EN HAUTE-GARONNE
le 16/12/09
ORIGINE DES INTERROGATIONS VISANT
BILAN
LE
GLOBALEMENT PHARMACIENS/10% DE
GENERIQUE
POSITIF: 18% PATIENTS
LABORATOIRES PHARMACEUTIQUES ASSURANCE MALADIE TROUVER UN JUSTE EQUILIBRE ENTRE INTERÊT ECONOMIQUE / INTERÊT SANITAIRE / INTERÊT FINANCIER
Recommandations
Préférer la substitution avec des génériques de même composition en excipients que le princeps « Copie exacte » Eviter la substitution entre génériques Si médicaments à marge thérapeutique étroite dans les traitements chroniques Forme topique galénique particulière : LP, aérosol, Préférence de la substitution pour traitement « aigu » ou médicament à large large
Vœux…
Améliorer les critères de réalisation des études de bioéquivalence -
bioéquivalence ≠ efficacité, sécurité - administrations répétées, chez des malades, - comparer les génériques entre eux: impossible
Minimiser les risques pharmaceutiques, d’erreur (noms, formes conditionnement …) qui réduisent l’observance
Pouvoir identifier les facilement « copies exactes » plus
Ajout au Vidal : RCP de tous les génériques
COMMISSION Nationale PV (mai 2006)- 2 bilans de PV: Absence de problèmes particuliers liés à la sécurité des génériques
-
Emission de recommandations de bon usage des génériques avec formation appropriée des prescripteurs, pharmaciens et patients - Mise en place d’une réflexion sur la substitution des médicaments à marge thérapeutique étroite en concertation avec la DGS - Gestion de la comparable à pharmacovigilance par les fabricants des génériques celle des fabricants de princeps Utilisation systématique de la DCI dans le nom de spécialité des génériques et la possibilité pour les prescripteurs d’être informés du générique utilisé - Nécessité de mise à disposition d’une gamme complète de génériques - Pérennité de l’approvisionnement des pharmacies en un même générique