QUI N`EN EST PAS UN.

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Transcript QUI N`EN EST PAS UN.

Un conte…
qui est devenu
une réalité
UN CONTE…
QUI N'EN EST PAS UN.
(Histoire d’André Coindre)
DESSINS: Juan Miguel Álvarez Ballesteros
TEXTE: Frère Ramón Luis García
Il était une fois un pays qui
avait fait une révolution et
qui finit par être victime des
excès de tout genre.
À Lyon, la ville de la soie, il
y avait un jeune appelé
André. Enfant, il avait
connu la destruction
presque totale de sa ville
et aussi la persécution
religieuse.
C’est peut-être pour ça
qu’il se sentit un jour
attiré par le sacerdoce.
Il avait connu et
expérimenté l'amour de
Dieu dans une société
qui voulait l'ignorer.
Se promenant dans la ville,
André avait un cœur rempli
d'amour de Dieu et son
regard se posait
attentivement sur tout ce qu'il
voyait. Ce qui explique ce qui
arriva bientôt.
La « voix de Dieu » se
transforma en voix des
enfants et des jeunes
démunis qui traînaient dans
les rues et qui remplissaient
les hôpitaux et les prisons de
Lyon.
Et en même temps qu’il
entendait ces voix, il sentait le
besoin de faire quelque chose
pour trouver une solution.
Pourtant, c’est vrai aussi, qu’il
pensait un peu que ce n’était
pas à lui de le faire puisqu’il
était fondamentalement un
prédicateur.
Mais son cœur était déchiré
par les cris de tous ces
jeunes-là.
Un jour, il vit deux fillettes
blotties dans le parvis d’une
église qui lui disaient:
“Nous n’avons personne au
monde et nous avons faim et
froid.”
Il prit la plus grande de la
main et la plus petite dans
ses bras et chercha une
personne pour en prendre
soin et les accueillir dans sa
maison.
C’est alors que se produisit
la rencontre providentielle
avec Claudine Thévenet,
Glady pour les amis.
Un autre jour, ce furent les
voix de jeunes garçons qui
passaient leur temps à
vagabonder par les rues:
« Nous n’avons pas de
maison ni d’école pour nous
éduquer. »
Il leur dit:
«Venez avec moi et je vous
trouverai une maison et des
personnes qui s'occuperont
de vous.»
En parcourant la ville, un
jour, il arriva à la prison. Il y
trouva des jeunes, presque
des enfants, mêlés aux
criminels.
Il entendit encore leurs voix:
“Nous sommes des
délinquants et nous le
serons toute notre vie parce
que personne ne s’occupe
de nous ni nous écoute.”
Il entendit encore une voix
intérieure qui lui disait:
“Dans tes prédications, ne
parles-tu pas
continuellement de l’amour
de Dieu? Et, en plus, c’est
ton thème préféré, n’est-ce
pas?
Eh bien, l’amour de Dieu
consiste justement pour toi à
donner une réponse à ces
adolescents. Cherche et
trouve-leur un foyer.”
Et il leur trouva aussi un
lieu et des personnes pour
s’occuper d’eux, pour leur
éviter d’être toute leur vie
des délinquants
malheureux.
En même temps, il se
rendait compte qu’il ne
pouvait pas s’occuper, lui
tout seul, de tous ces
enfants et ces jeunes. Pour
trouver une solution, il eut
une idée formidable: il
fonderait deux
congrégations religieuses:
une de sœurs et l’autre de
frères.
Un autre jour, il alla
prêcher dans la
campagne. Il rencontra
des enfants sans école;
d'autres en avaient mais
c'était plutôt des prisons
que des maisons
d'éducation.
Il promit aux gens de la
place:
“Je vais revenir avec de bons
éducateurs qui seront pour
vous comme des frères bien
aimés.”
Et les jours se répétèrent
ainsi… Il écoutait les voix
des personnes à qui aider…
Et chaque fois, il trouvait la
façon de les aider.
André, encore dans la force
de l'âge, car il avait
seulement 39 ans, tomba
malade. Il devint confus tout
en écoutant la voix des
jeunes dans le besoin. Il
pensait sortir de sa
chambre pour aller les aider,
mais il se trompa en sortant
par une fenêtre et non par la
porte.
Il tomba et mourut.
C'est comme ça que finit sa
vie. Plutôt, pourrions-nous
dire: c'est ici que
commença sa nouvelle vie.
Quand il ouvrit les yeux, la
confusion et l’obscurité
étaient disparues et tout
était lumière.
Tout à coup, il entendit une
voix, - encore des voix! -,
mais cette fois, il s’agissait
d’une voix bien plus douce
que toutes celles qu’il avait
entendues auparavant.
«André, bienvenue à ma
maison. Pendant ta vie, tu
m'as accueilli. Chaque fois
que tu trouvais une maison,
une école pour un jeune,
c'est pour moi que tu le
faisais; c'est moi, le
Seigneur, que tu
accueillais. Désormais, tu
vivras pour toujours dans
ma maison.»
André répondit:
« Et qui va s'occuper des
jeunes, maintenant? Tu ne
peux pas t'imaginer le
travail qui reste à faire pour
éduquer tout ce petit
monde qui a tant besoin
d’aide. »
Le Seigneur lui répondit:
«Je sais bien qu’il reste
beaucoup à faire. C’était
bien moi qui te faisais
entendre leurs cris de
détresse. Maintenant, ce
sont tes frères qui vont
poursuivre ton œuvre. Ils
vont continuer à aider tous
ces enfants et ces jeunes; et
nous deux, de notre côté,
nous allons prendre bon
soin de l’œuvre que tu as
commencée sur la terre.»
Je vais leur donner le même
esprit qui t'animait. Et
mieux encore, toi, tu n'as pu
travailler qu'en France mais
eux vont aller sur les cinq
continents. En plus, ils
travailleront accompagnés
de nombreux éducateurs
pour poursuivre ton œuvre,
notre œuvre. »
Et c'est ainsi
que se termine ce conte…
qui n'en est pas un...
Le Père André Coindre est
né à Lyon (France) en 1787
et est mort à Blois (France)
en 1826.
Aujourd’hui, plus de mille
Frères du Sacré-Cœur,
présents sur tous les
continents, et une grande
quantité d’éducateurs et de
jeunes apôtres continuent
son œuvre et sont imbus de
son esprit et des rêves qu’il
portait dans son cœur de
jeune prêtre.