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Hydratation des oléfines par Bernard TORCK Ingénieur de l’École des hautes études industrielles de Lille et de l’École nationale Òsupérieure du pétrole et des moteurs Ingénieur-docteur de l’Université de Paris Expert à la Direction stratégie-économie-programme de l’IFP (Institut français du pétrole) 1. Thermodynamique de l’hydratation ................................................... 2. 2.1 2.2 2.3 Catalyseurs d’hydratation ..................................................................... Réactivité des oléfines................................................................................. Catalyseurs liquides .................................................................................... Catalyseurs solides...................................................................................... — — — — 3 4 4 4 3. 3.1 3.2 3.3 Réactions principale et secondaires................................................... Réaction principale ...................................................................................... Schéma réactionnel..................................................................................... Réactions secondaires................................................................................. — — — — 4 4 5 5 4. 4.1 Mise en œuvre industrielle.................................................................... Hydratation indirecte en présence d’acide sulfurique.............................. 4.1.1 Butènes normaux ............................................................................... 4.1.2 Autres oléfines .................................................................................... Hydratation directe ...................................................................................... 4.2.1 Éthylène............................................................................................... 4.2.2 Propylène ............................................................................................ 4.2.3 Butènes................................................................................................ 4.2.4 Isobutène............................................................................................. Importance industrielle ............................................................................... — — — — — — — — — — 6 6 6 7 7 7 7 7 8 8 4.2 4.3 Pour en savoir plus........................................................................................... J 5 550 - 2 Doc. J 5 550 ’hydratation des oléfines (ou alcènes) est mise en œuvre industriellement pour obtenir des alcools par addition d’eau sur la double liaison des oléfines. Alors que les premières unités industrielles concernaient surtout la réaction inverse de déshydratation des alcools, obtenus par fermentation, en oléfines, l’installation de vapocraqueurs produisant des quantités importantes d’oléfines ayant 2 à 4 atomes de carbone a contribué à promouvoir progressivement la production d’alcools par hydratation. Le présent article traite des aspects thermodynamiques et cinétiques des réactions d’hydratation des oléfines, des catalyseurs et des mécanismes réactionnels. Puis sont décrits les procédés industriels d’obtention du butanol-2, de l’éthanol et du propanol-2. J 5 550 3 - 1997 L Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite. © Techniques de l’Ingénieur, traité Génie des procédés J 5 550 − 1 HYDRATATION DES OLÉFINES ____________________________________________________________________________________________________________ 1. Thermodynamique de l’hydratation L’hydratation des oléfines appartient au groupe classique des réactions équilibrées exothermiques, c’est-à-dire avec diminution d’entropie. Elle s’effectue par ailleurs avec diminution du nombre de molécules. La formation d’alcool par hydratation directe nécessite donc d’effectuer la réaction à la plus basse température compatible avec les impératifs cinétiques, conditionnés par l’activité du catalyseur et à la pression la plus élevée possible lorsque l’on opère en phase gazeuse. Les conditions de conversion maximale dépendent en fait des stabilités relatives des alcools et des oléfines. Les constantes d’équilibre, exprimées en termes d’activité, et leur variation avec la température, peuvent être calculées à partir des entropies et des enthalpies de formation en phase vapeur des constituants de l’équilibre, disponibles dans la littérature [1]. Les chaleurs de réaction ∆H o qui se situent entre – 39 et – 54 kJ/mol à 298,15 K et les variations avec la o température (en kelvins) de la constante d’équilibre K T en phase vapeur sont données pour les différents alcools dans le tableau 1 et représentées sur la figure 1. Il apparaît que la formation d’alcool n’est favorisée qu’à basse température puisque, pour obtenir des constantes d’équilibre proches de 1, la réaction devrait être effectuée à des températures inférieures à 100 oC. Si l’on ne dispose que de catalyseurs actifs à haute température, les taux de conversion de l’oléfine sont alors relativement faibles. (0) Tableau 1 – Données thermodynamiques de l’hydratation en phase vapeur : chaleur de réaction et variation de la constante d’équilibre avec la température o Alcool produit Oléfine de départ ∆H 298,15 Figure 1 – Variation, avec la température, de la constante d’équilibre d’hydratation des oléfines en phase vapeur o A lg K T = ----- – B T (J · mol–1) A (K) B Éthanol.............. Éthylène – 45 120 2 358 6,551 Propanol-2 ........ Propylène – 50 196 2 623 7,594 Alcool tertbutylique........... Isobutène – 53 740 2 809 8,163 Butanol-2 .......... Butène-1 – 50 522 2 641 7,190 Butanol-2 .......... Butène-2 cis – 44 075 2 304 6,825 Butanol-2 .......... Butène-2 trans – 39 890 2 085 6,597 De nombreuses études expérimentales ont été effectuées pour déterminer les constantes d’équilibre à différentes températures [2]. Dans le cas de l’éthylène l’hydratation, qui s’effectue en phase vapeur à haute température (environ 280 oC), est régie par un équilibre dont la constante, déterminée expérimentalement et exprimée en termes de fractions molaires, varie avec la température (en kelvins) selon la relation [3] : lg Kp = (2 132/T ) – 6,241 ■ Les taux de conversion de l’éthylène à l’équilibre ont été calculés en fonction de la température, de la pression et du rapport molaire éthylène/eau, en partant des constantes en phase vapeur calculées o K T et des coefficients de fugacité de chaque constituant ϕ = f /p où f et p sont respectivement la fugacité et la pression partielle [4]. Ces taux de conversion sont présentés sur la figure 2 en fonction du rapport molaire éthylène/H 2 O et pour différentes pressions et températures. J 5 550 − 2 Figure 2 – Taux de conversion de l’éthylène en fonction du rapport molaire C2H4 /H2O à différentes températures et pressions d’hydratation Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite. © Techniques de l’Ingénieur, traité Génie des procédés ____________________________________________________________________________________________________________ HYDRATATION DES OLÉFINES Le taux de conversion de l’éthylène augmente avec la pression et diminue lorsque la température et le rapport C 2 H 4 /H 2 O augmentent. Le pourcentage en masse d’éthanol dans le mélange condensé eau-alcool a été calculé [4] pour diverses conditions. Par exemple, pour une pression égale à 7,09 MPa et un rapport molaire C2H4 / H2O = 2, ce pourcentage diminue de 43 à 28 %, lorsque la température augmente de 250 à 300 oC. ■ En ce qui concerne l’hydratation du propylène en propanol-2, les déterminations expérimentales effectuées par divers auteurs [5] montrent que les résultats sont assez divergents, probablement par suite de la présence de deux phases et de l’importance de la réaction secondaire de formation d’éther di-isopropylique. Des valeurs obtenues à pression et à température plus élevées (250 oC et 30 MPa) [6] s’accordent bien avec les valeurs calculées, puisque la relation est la suivante : lg Kp = (2 624/T ) – 7,584 Les rendements molaires en propanol-2 ont été déterminés [5] [7] et sont présentés sur la figure 3 en fonction de la température et pour diverses pressions. La pression a un effet très important aux températures moyennes. Ainsi, à 250 oC, le rendement molaire passe de 5 à 77 % lorsque la pression augmente de 3,6 à 28,2 MPa. On voit que l’on a intérêt à utiliser un catalyseur actif à basse température puisqu’à 150 oC le rendement peut être supérieur à 80 %, même aux faibles pressions. Figure 3 – Rendement molaire en propanol-2 en fonction de la température, pour différentes pressions d’hydratation du propylène ■ L’hydratation des butènes est thermodynamiquement beaucoup moins favorable que celle des autres oléfines légères. En effet, les résultats obtenus expérimentalement reproduisent assez bien les données thermodynamiques calculées pour la phase vapeur et présentées dans la figure 1. Ainsi, à 125 oC, les taux de conversion à l’équilibre du butène-1 sont compris entre 4 et 20 %, selon les pressions partielles du butène et de l’eau [8]. L’hydratation des butènes-2 est théoriquement moins favorable d’après les données thermodynamiques. La figure 4 présente les taux de conversion à l’équilibre calculés à différentes températures et pour différentes pressions. Lorsque les butènes sont en mélange, la production d’alcool sec-butylique dépend d’une part des différents équilibres d’hydratation et d’autre part de l’équilibre d’isomérisation des différents butènes entre eux. Globalement, leur hydratation en phase liquide est moins favorable que celle du propylène [9]. ■ La détermination des constantes d’équilibre est plus difficile lorsque l’on se trouve dans des conditions expérimentales où coexistent deux phases liquides, hydrocarbures et eau, et parfois un catalyseur solide. L’utilisation d’un tiers solvant, qui permet de n’obtenir qu’une seule phase liquide, simplifie les problèmes. Les constantes d’équilibre de l’hydratation de l’isobutène ont ainsi été déterminées en utilisant divers solvants et les résultats montrent que les taux de conversion varient avec la nature du solvant [10]. En effet, les valeurs des constantes d’équilibre, données par le rapport des fractions molaires, évoluent à 80 oC de 25 à 49, selon que l’on est en présence de dioxanne ou de nitrométhane [10]. La détermination des coefficients d’activité des composants du mélange dans les différents milieux permet de retrouver la constante thermodynamique. ■ L’utilisation d’ acétone comme solvant a permis également d’étudier les équilibres de formation de l’alcool isoamylique à partir d’isopentènes [11]. Figure 4 – Taux de conversion du butène-2 pour un rapport molaire C4H8 /H2O = 1 2. Catalyseurs d’hydratation Le choix des conditions opératoires résulte d’un compromis entre les contraintes thermodynamiques et les impératifs cinétiques qui, pour leur part, sont conditionnés en premier lieu par l’activité du catalyseur. Ce dernier sera certes choisi en fonction de son activité, mais aussi en fonction de ses avantages du point de vue de sa mise en œuvre industrielle et surtout en fonction de la nature de l’oléfine. En effet, la réactivité de l’oléfine et sa facilité d’obtention à l’état pur, par exemple par distillation, sont des contraintes importantes dans la sélection du catalyseur. Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite. © Techniques de l’Ingénieur, traité Génie des procédés J 5 550 − 3 HYDRATATION DES OLÉFINES ____________________________________________________________________________________________________________ 2.1 Réactivité des oléfines 2.3 Catalyseurs solides La réaction est d’autant plus facile que la double liaison est plus substituée et que l’ion carbénium obtenu est plus stable. La réactivité des oléfines ayant un nombre d’atomes de carbone inférieur à 5 a été étudiée dans des solutions aqueuses d’acide sulfurique [12], en mesurant à 30 oC la vitesse d’absorption V de l’oléfine en phase vapeur sous 0,1 MPa. Cette vitesse est reliée à l’acidité du milieu par l’intermédiaire de la fonction d’acidité Ho selon la relation : L’hydratation des oléfines s’effectue de plus en plus de manière directe, en présence de catalyseurs solides. Les premiers catalyseurs solides étaient des acides minéraux : H3PO4 , H2SO4 , H3BO3 déposés sur des supports solides tels que le kieselguhr, le silicagel, la Celite ou la bentonite. Les phosphates et les sulfates métalliques, des hétéropolyacides tels que l’acide silicotungstique, des oxydes acides tels que l’oxyde de tungstène et les zéolithes ont également été utilisés [2] [15] [16]. Ces catalyseurs solides étant beaucoup moins actifs que l’acide sulfurique, la réaction doit être effectuée à température plus élevée. En particulier, l’hydratation de l’éthylène doit être réalisée en phase vapeur à 250 oC et le taux de conversion reste faible ( ≈ 8 %) malgré les pressions élevées (de l’ordre de 7 MPa). Dans certains cas, on opère avec l’eau en phase liquide, ce qui a pour effet de favoriser la conversion de l’oléfine par dissolution de l’alcool produit dans l’eau en excès. lg V = lg Kp + lg p – α Ho avec p pression partielle de l’oléfine, k p constante de vitesse d’hydratation de l’oléfine, englobant la constante de Henry. Nota : le lecteur pourra se reporter dans le présent traité à l’article Catalyse acidobasique, [J 1 210] ainsi qu’à la référence bibliographique [13]. La vitesses relatives d’absorption des oléfines, ramenées à une même acidité, ainsi que les domaines de concentration en acide sulfurique dans lesquels l’hydratation est possible, sont donnés dans le tableau 2. (0) Tableau 2 – Réactivités des oléfines Oléfine Vitesse relative d’absorption Isobutène ................ 1,3 × 10 4 Butènes-2 ................ 2,5 Butène-1 .................. 1,0 Propylène ................ 0,7 Éthylène .................. 5 × 10–5 Concentration en H2SO4 (% en masse) 20 à 30 60 à 80 80 à 90 2.2 Catalyseurs liquides ■ L’acide sulfurique a été le premier catalyseur utilisé industriellement pour synthétiser des alcools. Comme le rapport des vitesses extrêmes d’hydratation de l’isobutène et de l’éthylène est de l’ordre de 109, la concentration de l’acide sulfurique nécessaire pour activer une oléfine entre 20 et 70 oC augmente de 20 à 90 % allant de l’oléfine la plus réactive, l’isobutène, à la moins réactive, l’éthylène. Bien que ces solutions d’acide sulfurique soient les catalyseurs les plus actifs, elles présentent industriellement un certain nombre d’inconvénients dont les plus importants sont dus à leur corrosivité, à la production de rejets polluants et à la nécessité de reconcentrer les solutions par distillation après l’étape d’hydrolyse des esters. Depuis les années 70, l’acide sulfurique a été supplanté par d’autres catalyseurs, sauf dans le cas de l’hydratation des n-butènes qui s’effectue encore dans certains cas par cette voie indirecte du fait de la difficulté de séparer les n-butène du butane par distillation. Remarque : certaines unités d’hydratation d’éthylène utilisent toujours H2SO4 comme catalyseur, comme par exemple celle de la SODÈS en France (cf. article Éthanol de synthèse [J 6 305] dans ce traité). ■ Autres catalyseurs En 1972, la société Tokuyama Soda a démarré au Japon une unité de fabrication de propanol-2 par hydratation directe de propylène en utilisant comme catalyseur une solution aqueuse contenant 3 % en masse de silicotungstate acide de sodium [14]. J 5 550 − 4 Plus récemment, les résines échangeuses d’ions du type sulfonique ont été mises en œuvre dans des unités de production d’alcools isopropylique et tert-butylique. Ces catalyseurs organiques sont des copolymères de styrène et de divinylbenzène sulfonés. Ces catalyseurs, qui sont instables au-delà de 200 oC, ne pourraient pas être utilisés pour la production d’éthanol. Nota : pour plus de détails, le lecteur se reportera aux articles Échanges d’ions [J 2 785] [J 2 784] dans le présent traité. Ils sont plus actifs que les catalyseurs minéraux solides ; l’hydratation peut donc être effectuée à des températures plus basses et thermodynamiquement plus favorables à l’équilibre. Des relations entre l’activité et l’acidité ont été établies pour le phosphate de bore et les résines sulfoniques. Avec le catalyseur acide phosphorique sur support, la vitesse d’hydratation est proportionnelle à la concentration de H3PO4 supporté et diminue, par dilution de l’acide, lorsque la pression partielle d’eau augmente. Les zéolithes protoniques sont très actives, en particulier les zéolithes du type ferrierite et pentasil dont l’activité est comparable à celle de l’acide phosphorique solide [17]. Toutefois, une augmentation de la pression du réacteur entraîne une condensation de l’eau dans les pores conduisant à une chute d’activité du catalyseur. En présence de sulfates métalliques, il existe une relation linéaire entre la vitesse d’hydratation de l’éthylène et le nombre de centres acides de force correspondant à Ho compris entre – 8,2 et – 3. Pour le propylène, la corrélation est meilleure avec les centres de force correspondant à Ho compris entre – 3 et + 1,5 [15] [18]. Les différentes tentatives pour décrire la cinétique de l’hydratation en présence de catalyseurs solides découlent de diverses hypothèses : celles où la catalyse est considérée comme quasi homogène, lorsque l’acide minéral (par exemple H3PO4) est supporté par un solide et celles fondées sur l’hypothèse de LangmuirHinshelwood [19]. 3. Réactions principale et secondaires 3.1 Réaction principale L’hydratation des oléfines s’effectue par addition d’eau sur la double liaison, selon la réaction équilibrée : Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite. © Techniques de l’Ingénieur, traité Génie des procédés ____________________________________________________________________________________________________________ HYDRATATION DES OLÉFINES Cette réaction étant catalysée par les acides, l’addition du groupement OH s’effectue, selon la règle de Markovnikoff, sur le carbone le plus substitué et l’on n’obtient donc que les alcools tertiaires ou secondaires, excepté dans le cas de l’éthanol obtenu à partir d’éthylène. Ainsi, l’isobutène donne l’alcool tert-butylique. Le mélange du butène-1 et des butènes-2 conduit au même alcool, l’alcool sec-butylique. Les deux méthyl-2-butènes-1 et -2 s’hydratent pour donner le même alcool, le méthyl-2-butanol-2. Comme la réaction est équilibrée et exothéramique, la formation d’alcool n’est pas favorisée par addition directe d’eau sur la double liaison de l’oléfine, en présence de catalyseurs fonctionnant dans des conditions opératoires acceptables par l’industrie. Aussi, pendant longtemps, il s’est avéré préférable de synthétiser les alcools par hydratation indirecte en présence d’acide sulfurique. du catalyseur de l’oléfine et de l’eau qui s’ionise au contact du support et que l’étape lente est également le transfert de proton selon le schéma : 3.3 Réactions secondaires 3.2 Schéma réactionnel ■ L’hydratation indirecte s’effectue par l’intermédiaire d’esters sulfuriques obtenus par absorption de l’oléfine dans une solution d’acide sulfurique, ces esters étant ensuite hydrolysés en alcools dans une seconde étape par dilution à l’eau, selon les réactions ci-après dans le cas de l’hydratation indirecte de l’éthylène en éthanol [20]. L’hydratation des oléfines s’accompagne toujours de réactions secondaires qu’il faut chercher à limiter pour obtenir le rendement maximal en alcool et alléger les traitements de purification. Les principales réactions secondaires sont essentiellement la formation de dialkyléthers et d’oligomères de l’oléfine et, à un degré moindre mais conduisant à des produits néfastes pour certaines applications, la formation d’aldéhydes et de cétones et la production d’alcools supérieurs et inférieurs, obtenus à partir d’oléfines dérivant du craquage des oligomères produits. ■ Les dialkyléthers peuvent être produits de diverses manières. Lorsque la réaction s’effectue en présence d’acide sulfurique comme dans le cas de l’hydratation de l’éthylène, divers schémas ont été proposés : Les réactions chimiques ci-dessus ne sont pas équilibrées volontairement. ■ Cette méthode, la première à avoir été industrialisée, présente des inconvénients de mise en œuvre et, de ce fait, a été progressivement remplacée par l’hydratation directe en présence de catalyseurs solides ou liquides. L’hydratation s’effectue alors en une seule étape par l’intermédiaire non plus d’esters, mais d’ion carbénium selon un schéma où l’étape lente est le transfert d’un proton sur la double liaison pour donner cet ion qui réagit de manière rapide avec l’eau : La troisième réaction est la plus probable et il y a donc intérêt à éliminer le diéthylsulfate et l’alcool, alors qu’il est favorable de recycler le sulfate acide d’éthyle. Lorsque la réaction s’effectue avec un catalyseur solide, sans formation d’ester, les dialkyléthers peuvent être produits, soit par déshydratation de l’alcool, soit par réaction de l’alcool sur l’oléfine. Ainsi, dans le cas de la formation de l’alcool isopropylique : Le disopropyléther (DIPE) ainsi formé est considéré comme un sous-produit lorsqu’il s’agit de produire l’alcool isopropylique. Depuis 1990, certaines essences automobiles américaines devant contenir des composés oxygénés, des raffineurs envisagent de produire le DIPE comme composant d’essences [22]. Les conditions opérations peuvent être adaptées pour qu’il soit produit en une seule étape. Ce mécanisme, qui a fait l’objet d’un grand nombre d’études en phase aqueuse homogène [21], reste valable pour certains catalyseurs acides solides pour lequels l’acide, par exemple l’acide phosphorique, se trouve à l’état liquide dans les pores du support solide. Pour d’autres catalyseurs solides tels que le sulfate de nickel, il est admis [15] que la réaction s’effectue après adsorption à la surface ■ Polymérisation Quel que soit l’acide utilisé, il faut que la quantité d’eau en présence du catalyseur soit suffisante pour éviter la dimérisation et la polymérisation de l’oléfine. Cette formation de polymères conduit à la désactivation du catalyseur par formation de boues rouges dans le cas de l’acide sulfurique et blocage des sites acides des catalyseurs solides. L’importance de cette réaction secondaire peut être accrue par la présence de composés plus réactifs tels que les diènes. Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite. © Techniques de l’Ingénieur, traité Génie des procédés J 5 550 − 5 HYDRATATION DES OLÉFINES ____________________________________________________________________________________________________________ ■ Les cétones peuvent être obtenues, lorsque le catalyseur est H2SO4 , par décomposition thermique des sulfates, par exemple : 4.1 Hydratation indirecte en présence d’acide sulfurique 4.1.1 Butènes normaux Nota : le lecteur pourra également se reporter à l’article Butanol-2 [J 6 020] dans le présent traité. Les trois isomères, butène-1, butènes-2 cis et trans sont d’abord absorbés dans l’acide sulfurique pour former le sulfate acide (ou hydrogénosulfate) de sec-butyle : ■ Lors de l’hydratation de l’éthylène, il est souhaitable d’éviter la formation d’acétaldéhyde qui peut donner du crotonaldéhyde affectant la qualité de l’éthanol, même à des teneurs de quelques ppm (10–6 en masse) : 4. Mise en œuvre industrielle La production d’alcools par hydratation des oléfines a été essentiellement marquée par le remplacement progressif des procédés d’hydratation indirecte (voie sulfurique) par ceux d’hydratation directe en présence de catalyseurs acides solides, bien que ces derniers soient actifs à températures plus élevées que l’acide sulfurique et qu’en conséquence, la formation d’alcool soit thermodynamiquement moins favorisée. Il s’avère toutefois qu’ils présentent, par rapport à H2SO4 , beaucoup d’avantages du point de vue manipulation et mise en œuvre industrielles. Pour limiter la formation de produits secondaires et pour maximiser par ailleurs la production du réacteur, un certain nombre de variables opératoires doivent être maintenues à l’intérieur d’un jeu de valeurs relativement étroit. La plage de températures est tout d’abord fixée par l’activité du catalyseur choisi. Les conditions opératoires (pression, rapport molaire oléfine/eau, vitesse spatiale et taux de recyclage) sont alors définies de manière à optimiser d’un point de vue économique la production d’alcool, tout en minimisant la formation de produits secondaires. Ces conditions opératoires dépendent donc de la nature du catalyseur, mais aussi de la réactivité de l’oléfine. et le sulfate de di(sec-butyle) : Dans une seconde étape, ces sulfates sont hydrolysés en butanol-2 par addition d’eau avec régénération d’acide sulfurique. L’alcool brut, contenant de l’eau et des produits secondaires, est purifié et l’acide sulfurique doit être reconcentré pour être recyclé. Les unités industrielles (procédé Shell, Maruzen, Exxon, Deutsche Texaco, etc.) comportent donc quatre sections : estérification, hydrolyse, purification de l’alcool et reconcentration de l’acide sulfurique. L’estérification s’effectue dans deux colonnes d’absorption disposées en série. Les n-butènes, se trouvant dans une coupe C4 pouvant contenir des butanes, maintenus en phase liquide sous 0,7 MPa, sont absorbés à 15 oC dans l’acide sulfurique à 75 % en masse, de manière à ce que le rapport molaire butènes/H2SO4 soit égal à 0,8. Pour des temps de réaction de l’ordre de 0,5 à 1 h, le taux molaire de conversion des n-butènes et la sélectivité molaire en sulfates sont respectivement égaux à 99 et 95 %. La présence de butadiène et d’isobutène entraîne une perte en n-butènes et la formation d’oligomères. L’hydrolyse s’effectue, dans le procédé Maruzen, en deux étapes : dans le premier étage de réaction, la température est maintenue à 25 oC et la quantité d’eau introduite est telle que la concentration en H2SO4 soit égale à 65 % en masse ; l’hydrolyse est achevée à 35 oC et la concentration en H2SO4 est égale à 40 % à la sortie du second étage de réaction. Au cours de cette hydrolyse, il se forme des sousproduits tels que l’éther di(sec-butylique), la méthyléthylcétone, les alcools isopropylique et tert-butylique et des oligomères. La purification du butanol-2 s’effectue dans trois colonnes de distillation par l’intermédiaire de l’azéotrope eau/butanol-2 (32/68 % en masse ; θéb = 88,5 oC). Pour le butanol-2 pur, on a : 20 — d4 — θ éb J 5 550 − 6 = 0,808 (densité à 20 oC par raport à l’eau à 4 oC) ; = 99,5 °C (température normale d’ébullition). Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite. © Techniques de l’Ingénieur, traité Génie des procédés ____________________________________________________________________________________________________________ HYDRATATION DES OLÉFINES 4.1.2 Autres oléfines Bien que l’hydratation du propylène se fasse de plus en plus manière directe, le propanol-2 est encore obtenu par cette voie qui permet l’emploi de coupes à faible teneur en propylène (50 % en masse). De même, la voie sulfurique peut être utilisée pour hydrater l’éthylène [23] dans des fractions d’éthylène contenant jusqu’à 40 à 50 % d’éthane. La SODÈS produit en France (Lillebonne), depuis plus de 25 ans, de l’éthanol obtenu par hydratation de l’éthylène en présence d’acide sulfurique selon le procédé Haldor Topsoë. Le diéthyléther, produit secondaire de la réaction, est également commercialisé. dissement. La phase organique riche en benzène est utilisée comme reflux. La phase aqueuse est envoyée dans une deuxième colonne qui sépare en tête l’azéotrope ternaire et en fond l’eau en excès. Cette déshydratation de l’éthanol étant assez consommatrice d’énergie, d’autres techniques ont été étudiées ou mises au point : — l’extraction de l’éthanol par du CO2 supercritique ; — l’adsorption d’eau sur tamis moléculaires ; — la séparation par membranes. Plusieurs unités de séparation eau-éthanol par membranes ont été installées en France chez des producteurs d’éthanol de fermentation. 4.2.2 Propylène 20 Le propanol-2 ( d 4 = 0,785 ; θéb = 82,3 oC) est obtenu industriellement par des procédés qui se différencient très nettement par les caractéristiques des catalyseurs utilisés. 4.2 Hydratation directe 4.2.1 Éthylène 20 L’hydratation directe de l’éthylène en éthanol ( d 4 = 0,789 ; θéb = 78,32 est industrialisée depuis plus de 40 ans par des compagnies telles que l’Union Carbide Corp., Shell, Hibernia Chemie, etc. [23]. Elle s’effectue en phase vapeur à haute température en présence d’un catalyseur solide, l’acide phosphorique, déposé un support tel que la bentonite, la montmorillonite ou la Celite. La concentration de l’acide doit être maintenue entre 75 et 80 % en masse puisque, lorsqu’elle diminue, l’activité du catalyseur chute et que, par contre, la polymérisation augmente lorsque la concentration de l’acide est trop élevée. La température optimale, qui se situe entre 260 et 300 oC, résulte d’un compromis entre l’activité et les contraintes thermodynamiques. La production d’alcool du réacteur peut être accrue par une augmentation de la pression comme le montre la figure 2. Toutefois, des pressions trop élevées favorisent la formation de polymères. On augmente également la production en utilisant des rapports C2H4/ H2O élevés, mais au détriment de la conversion par passage et du taux de recyclage. Industriellement, la pression est comprise entre 6 et 8 MPa et le rapport molaire C2H4/H2O entre 1,2 et 3. Le taux de conversion molaire de l’éthylène est alors compris entre 6 et 8 %, mais le recyclage de la majeure partie de l’éthylène permet d’atteindre un taux de conversion globale égal à 90 %. L’éthylène utilisé doit être pur à 99,9 % (en masse) pour être à une teneur supérieure à 95 % dans la boucle de recyclage. La sélectivité en éthanol est comprise entre 96 et 99 % en moles. Le produit secondaire principal est l’éther diéthylique qui représente 0,6 % en volume de l’azéotrope éthanol/eau (proportions en masse : 0,956/0,044 ; θéb = 78,1 oC). Un schéma de procédé est donné dans la figure 5. L’éthylène est comprimé et mélangé avec une quantité plus importante d’éthylène de recyclage. L’eau et le recyclage d’éther diéthylique sont mélangés avec l’éthylène et chauffés dans un four avant d’être injectés dans le réacteur d’hydratation. L’effluent du réacteur est envoyé dans une colonne de lavage à l’eau. La phase aqueuse soutirée par le fond est traitée dans une colonne d’entrainement à la vapeur, pour soutirer en tête un mélange d’eau et d’éthanol contenant des impuretés légères dont l’éther diéthylique et l’acétaldéhyde qui est transformé en éthanol dans un réacteur d’hydrogénation. Les impuretés légères dont l’éther diéthylique sont séparées et recyclées au réacteur principal et l’éthanol est séparé sous forme d’azéotrope avec l’eau. Pour l’obtention d’éthanol anhydre, l’azéotrope éthanol-eau est envoyé dans une section de distillation azéotropique en présence de benzène (ou de cyclohexane). L’installation comporte deux colonnes opérant à pression atmosphérique : la première fournit en fond l’éthanol anhydre et en tête l’azéotrope ternaire eau/éthanol/benzène, qui décante par refroioC) ■ Le procédé ICI, datant de 1951, utilise un catalyseur à base d’oxydes de tungstène et de zinc déposés sur silice et effectue la réaction en phase vapeur entre 230 et 290 oC sous 20 à 25 MPa. ■ Dans le procédé VEBA (1965), la réaction est également effectuée en phase vapeur entre 170 et 190 oC sous une pression de 2,5 à 4,5 MPa, en présence d’acide phosphorique déposé sur silice. Dans ces procédés en phase vapeur, la sélectivité molaire en alcool est égale à 96 %, mais le taux de conversion qui est faible (5 à 6 %) nécessite un taux de recyclage élevé et, par suite, une grande pureté de propylène (de l’ordre de 99 %). ■ Dans deux procédés plus récents (1972), les conditions opératoires sont telles que les taux de conversion sont plus élevés et qu’il est alors possible d’utiliser du propylène de pureté plus faible (92 à 95 %). ● le procédé Tokuyama Soda [14] utilise comme catalyseur une solution aqueuse d’un silicotungstate ; la réaction est effectuée en phase aqueuse à 270 oC sous 20 MPa ; le taux de conversion du propylène se situe entre 60 et 70 % avec une sélectivité molaire en alcool comprise entre 98 et 99 %. ● le procédé Deutsche Texaco [7] [24] opère à température plus basse (130 à 150 oC) en phase mixte : eau liquide, propylène en phases supercritique sous 8 à 10 MPa en présence d’une résine sulfonique disposée en lit fixe ; pour limiter la formation d’oligomères et d’éther isopropylique, le rapport molaire eau/propylène est élevé (12 à 15) ; le taux de conversion est égal à 75 % avec une sélectivité en alcool proche de 93 % (en mole). D’une manière générale, l’effluent du réacteur est traité de manière à séparer le propylène non converti qui est recyclé, à distiller les impuretés légères telles que le di(isopropyl)éther et l’acétone, et à séparer par distillation l’azéotrope eau/propanol-2 (proportions en masse : 0,126/0,874 ; θéb = 80,3 oC) dont on enlève l’eau par formation de l’azéotrope benzène-eau. 4.2.3 Butènes Les n-butènes sont bien moins réactifs que le propylène. Dans les conditions opératoires du procédé Deutsche Texaco pour la production d’alcool isopropylique, le taux de conversion des n-butènes est très faible. En utilisant une résine sulfonique résistant à des températures de 150 à 170 oC et en modifiant les conditions opératoires, Deutsche Texaco a mis au point un procédé qui a été industrialisé en Allemagne en 1984, dans une unité produisant 60 000 t/an d’alcool sec-butylique [24]. Pour compenser la faible réactivité et les taux de conversion relativement bas, le mélange réactionnel eau-coupe C4 est envoyé dans un réacteur contenant plusieurs lits de catalyseurs, et la phase aqueuse contenant l’alcool est soutirée après chaque étage de réaction. Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite. © Techniques de l’Ingénieur, traité Génie des procédés J 5 550 − 7 HYDRATATION DES OLÉFINES ____________________________________________________________________________________________________________ Figure 5 – Production d’éthanol par hydratation directe de l’éthylène Un procédé de production d’alcool sec-butylique a également été mis au point par Idemitsu, en utilisant une solution aqueuse d’un hétéropolyacide, en milieu supercritique [25]. 4.2.4 Isobutène L’hydratation directe de l’isobutène en alcool tert -butylique 20 (d 4 = 0,785 6 ; θéb = 82,5 oC) peut également être effectuée en présence d’une résine sulfonique disposée en lit fixe dans un réacteur maintenu à 80 oC selon le procédé Hüls [26]. En combinant plusieurs réacteurs et différents recyclages, le taux de conversion de l’isobutène atteint 90 % avec une sélectivité en alcool égale à 99,9 % (en mole). 4.3 Importance industrielle Les alcools obtenus par hydratation des oléfines en quantités substantielles sont essentiellement l’éthanol, l’alcool isopropylique et l’alcool sec-butylique. L’alcool tert-butylique est presque exclusivement obtenu comme coproduit dans la production de l’oxyde de propylène via l’hydroperoxydation de l’isobutane. La presque-totalité de l’alcool tert-butylique est en fait déshydratée pour obtenir l’isobutène utilisé pour la production de MTBE. Les alcools sont fabriqués pour être utilisés en tant que solvants ou comme intermédiaires de produits chimiques tels que acétates ou pour la synthèse de cétones telles que l’acétone ou la méthyléthylcétone, obtenues par déshydrogénation respectivement de l’alcool isopropylique (ou propanol-2) et de l’alcool sec-butylique (ou butanol-2). Nota : les capacités installées de production d’éthanol, de propanol-2 et de butanol-2 sont données en [Doc. J 5 550]. J 5 550 − 8 Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite. © Techniques de l’Ingénieur, traité Génie des procédés P O U R Hydratation des oléfines par E N Bernard TORCK Ingénieur de l’École des hautes études industrielles de Lille et de l’École nationale supérieure du pétrole et des moteurs Ingénieur-docteur de l’Université de Paris Expert à la direction stratégie-économie-programme de l’IFP (Institut français du prétrole) Références bibliographiques + historique de la question ▲ comporte des résultats pratiques ou industriels ★ étude théorique de la question étude technologique de la question description d’appareillage ou d’installations ∆ comporte des résultats d’essais de laboratoire [1] [2] [3] [4] [5] [6] [17] 3 - 1997 [7] [8] [9] [10] [11] [12] NEIER (W.) et WÖLLNER (J.). – Isopropyl alcohol by direct hydration. Chemtech (USA) p. 95 (1973) (▲ ) et Isorpropanol durch Direkthydratation von Propylen mit Wasser. 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J 5 550 − 1 S A V O I R P L U S P O U R E N S A V O I R HYDRATATION DES OLÉFINES ____________________________________________________________________________________________________________ Données économiques Le tableau A montre que les capacités mondiales (hors pays d’Europe de l’Est) de production de l’éthanol et du propanol-2 par hydratation étaient en 1994 de l’ordre de 2 Mt/an chacune, tandis que l’on estimait celles de l’alcool sec-butylique à environ 0,9 Mt /an. Dans les pays de l’ex-URSS, la quantité totale d’éthanol, de propanol-2 et de butanol-2 obtenus par hydratation était en 1994 estimée à 0,9 Mt/an [27]. (0) Tableau A – Capacités en kt/an en 1994 (hors pays de l’Est) de production d’alcools Zone géographique Éthanol par par hydratation fermentation Comme le montre le tableau A, la quantité d’éthanol obtenue par fermentation est environ 8 fois supérieure à celle produite par hydratation. En effet, la majeure partie de l’éthanol de fermentation est utilisée depuis 10 ans comme carburant au Brésil et aux États-Unis, respectivement 9 et 3 millions de tonnes par an, grâce à des incitations fiscales. Brésil................. ..................... 9 800 États-Unis......... 650 3 520 L’éthanol obtenu par hydratation de l’éthylène ne peut pas espérer s’introduire sur ce marché, compte tenu du prix de l’éthylène qui est en général 2 fois supérieur à celui de l’essence automobile. Europe de l’Ouest ......... 630 1 100 En Europe, plus particulièrement en France, et probablement dans le futur aux États-Unis, l’éthanol sera introduit dans les carburants également sous forme d’éthyl-tert-butyléther (ETBE). (dont France ) (110 ) (250 ) Caraïbes ........... ..................... 940 Asie de l’Est ..... 300 Arabie Saoudite ........... Total ....................... Butanol-2 860 315 840 285 (110 ) (50 ) 250 260 1 950 860 310 1 890 15 360 P L U S Doc. J 5 550 − 2 Propanol-2 Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite. − © Techniques de l’Ingénieur, traité Génie des procédés