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LETTRE HEBDOMADAIRE D'INFORMATIONS STRATÉGIQUES
Directeur : Guy Perrimond - Rédacteur en chef : Guillem Monsonis - 2 juillet 2014 - n° 940
AIF : UN APPEL DʼOFFRES STRATÉGIQUE
“De la terre, par le ciel”
Les consultations préalables à un appel dʼoffres pour lʼArme
individuelle du futur (AIF), qui remplacera le FAMAS, ont débuté il y
a quelques semaines. Les candidats n'ont eu que 34 jours pour
répondre à l'appel à candidature. La France souhaite conserver le calibre
de munitions 5.56 mm traditionnel, sans faire de panachage avec du
7.62 mm, comme dans les forces américaines. La commande porte sur
90 000 fusils, dont 21 340 seront livrés pendant la LPM 2014-2019. La
moitié de ces fusils seront dotés de canons longs pour l'infanterie
débarquée et pourront être dotés, au besoin, de lance-grenades de
30 mm, de télémétrie, d'intensificateurs de lumière ou d'optiques plus
avancées. Les 45 000 restants auront un canon plus court et serviront
“d'armement PROTERRE” pour les missions communes. Il s'agit bien
d'un achat stratégique en ce qu'il implique, pour le ministère de la
Défense, de retenir un armurier en mesure, pendant trente ans, de
fabriquer, vendre et soutenir l'arme principale du fantassin et ses
composants (crosses, percuteurs...). Ce dernier devra notamment être
aussi en mesure de gérer le flux d'une armée de Terre très engagée sur
les théâtres extérieurs, une tendance qui devrait difficilement s'inverser
dans les prochaines années. D'autant que, mécaniquement, le besoin en
pièces détachées est proportionnel à l'âge des armes. C'est donc un
partenaire sur le long terme que veut le ministère de la Défense. Parmi
les industriels ayant répondu, la PME stéphanoise Verney Carron s'est
plainte de ne pas être autorisée à postuler, puisque ne répondant pas aux
critères d'attribution. En cause : un chiffre d'affaires inférieur à 80 millions
d'euros et une offre basée sur un partenariat avec une entreprise située
hors du territoire de l'UE. Ce spécialiste des armes de chasse, dont la
candidature a été soutenue par le député Philippe Meunier, affiche sa
volonté de proposer un fusil "Made In France" basé sur la production
sous licence du fusil Galil de l'israélien IMI. Un fusil dont la conception
remonte à une trentaine d'année mais qui «répondrait aux spécifications
exigées par l'appel d'offres», selon Verney Carron. Le Galil est en service
dans de nombreux pays mais n'équipe plus le gros de l'infanterie
israélienne, qui lui a préféré des modèles américains. (suite page 5)
Les 28 et 29 juin derniers, sur la
base aérienne du Cannet des Maures
(Var), lʼAviation Légère de lʼArmée
de Terre (ALAT) a fêté, au cours
dʼune cérémonie privée suivie dʼun
grand meeting aérien, les 60 années
dʼune période tumultueuse qui
lʼa vue passer de simple aviation
dʼobservation dʼartillerie à une arme
à part entière, fière de son identité
et de son béret bleu. Comme lʼa
rappelé le général de division Olivier
de la Motte, commandant lʼALAT,
son arme — qui nʼa cessé de sʼillustrer sur de nombreux théâtres
dʼopérations depuis sa création —
compte de nos jours plus de
300 hélicoptères et une quinzaine
dʼavions, servis par quelque
5 500 personnes, qui réalisent plus
de 80 000 heures de vol par an.
Articulée autour dʼune composante
force de trois régiments dʼhélicoptères de combat (les 1er RHC à
Phlasbourg, 3e RHC à Etain et 5e
RHC à Pau) constituant la division
aéromobilité du Commandement
des forces terrestres, elle dispose
aussi dʼune composante forces
spéciales avec le 4e RHFS de Pau,
de ses propres moyens de soutien
aéronautique avec le 9e BSAM de
Montauban, ainsi que dʼessais et
dʼévaluation avec le GAMSTAT de
Valence, et dʼune filière de formation
unique implantée sur les sites de
Dax et du Luc-Cannet des Maures.
Avec ses hélicoptères Gazelle,
Fennec, Puma, Tigre et Caïman qui
lʼéquipent en 2014, lʼALAT représente de nos jours probablement
ce qui se fait de mieux en matière
dʼaérocombat — «De la terre, par le
ciel» telle est sa devise. Son cycle
de formation à la fois interarmes et
interarmées, mais aussi interministériel et désormais international :
une excellence largement reconnue
en matière dʼinstruction. (suite
page 4)
Otan : plus de réactivité pour la NRF
LʼOtan finalisera dans les prochaines semaines son plan
définissant sa nouvelle posture
stratégique en vu du sommet
de septembre, à Newport. Un
document dont les détails restent
classifiés au vu de leur caractère
sensible et qui aura comme axe
dʼeffort principal lʼamélioration de
la réactivité de la force dʼaction
rapide (NATO Response Force).
Une force de 12 à 25 000 hommes
appuyée par des aéronefs, dont les
délais dʼintervention sont encore
trop importants et peu adaptés à
une opération ponctuelle en cas
de crise grave à lʼEst. La Pologne
continue, pour sa part, son intense
lobbying auprès des grandes capitales pour obtenir davantage de
moyens le long de la frontière
orientale de lʼAlliance, demandant
notamment le redéploiement de
troupes américaines et de la
phase IV du bouclier antimissile
US, abandonnée par Barack
Obama. Mais aussi la création de
nouveaux états-majors de lʼOtan
dans la zone. Sans succès pour
lʼinstant. (suite page 2)
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Stratégie et politique
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➤ Otan… (suite de la page 1)
Soucieux de ne pas envenimer la
situation, Américains, Allemands
et Français tentent de tempérer
les ardeurs polonaises, notamment lors des dernières réunions
ministérielles Affaires étrangères
et Défense. Les Etats-Unis multiplient les gestes symboliques visà-vis de Varsovie, avec lʼenvoi de
60 soldats américains parachutés,
dans les prochains jours, sur la
petite ville de Drawsko Pomorskie,
au nord-ouest de la Pologne, à
100 km de Szcecin, où se trouve
un polygone dʼentraînement. En
réalité, ce parachutage précède
une vaste “Opération Formation”,
qui concerne parachutistes, troupes aéroportées, infanterie, cavalerie, formation aux tirs, tactiques,
maîtrise du terrain, infrastructures
militaires de lʼadversaire... De
nombreux exercices conjoints
sont également prévus. Le choix
de Drawsko Pomorskie est
judicieux : son polygone est lʼun
des plus grands dʼEurope.
➤ La piste des Martyrs dʼAl-Aqsa
Les Brigades des Martyrs dʼAlAqsa, une formation armée
proche du Fatah de Mahmoud
Abbas, pourrait être une piste
crédible dans la recherche des
responsables de lʼassassinat
des trois jeunes israéliens. Elles
exprimeraient ainsi une défiance
interne face à la politique jugée
trop accommodante prônée par
le président de lʼAutorité palestinienne. Il pourrait aussi sʼagir
dʼune manœuvre visant à accélérer son départ programmé en
principe en 2015, éventuellement
de concert avec de futurs candidats à la direction du mouvement
palestinien. En revanche, presque
personne nʼa évoqué une autre
hypothèse, à savoir une action
menée par des formations proches de lʼIran (le Djihad islamique
ou la toute nouvelle formation
“Sabirine”), qui aurait ainsi une
carte importante dans son jeu,
alors que se rapproche lʼéchéance
du 20 juillet, date butoir pour finaliser lʼaccord avec les puissances
occidentales autour du nucléaire.
RUSSIE : CONSPIRATIONNISME ET “DESINFORMATZIA”
Des premiers éléments ont commencé à filtrer concernant la troisième
conférence sur la sécurité internationale qui s'est tenue à Moscou les 23 et
24 mai et qui avait pour but d'offrir au Kremlin une tribune pour présenter sa
nouvelle doctrine de sécurité nationale. Près de 41 représentants, pour
l'essentiel des militaires de haut rang issus des forces de sécurité du monde arabe,
ont répondu à l'invitation du ministre russe de la Défense, Sergeï Shoygu. Selon une
dialectique désormais éprouvée, les chercheurs qui se sont succédés, souvent issus
de think tanks financés par Gazprom, ont démontré que les Etats-Unis et leurs alliés
ont élaboré depuis les années 90 tout un plan de déstabilisation des gouvernements
de pays clés au travers du concept des "révolutions colorées", afin de s'arroger le
contrôle des zones d'exploitation et de transit des matières premières. Jaune aux
Philippines, Orange en Ukraine, Verte au Moyen-Orient, et s'étendant jusqu'au
Venezuela, les sociétés militaires privées, les opérations d'information, et les forces
spéciales sont les composantes d'un triptyque qui est le bras armée d'une stratégie
mondiale qui aspire à créer le chaos pour mieux l'instrumentaliser. La France n'a
pas échappé aux quolibets, dans la mesure où l'intervention au Mali a imposé une
révolution qui menace la pérennité même du pays... Cette relecture toute
personnelle des faits semble surtout avoir cherché à présenter la Russie comme
une alternative à l'Occident pour pacifier la situation au Moyen-Orient, qu'il s'agisse
du dossier Syrien, du nucléaire iranien ou encore du djihadisme. Mais il est aussi
probable que Moscou, frappé par les sanctions économiques après le coup de force
en Ukraine, cherche des débouchés économiques auprès des pays du Golfe. La
radicalité des méthodes employées ne faisant qu'accréditer l'hypothèse selon
laquelle la situation économique russe pourrait s'inverser à très court terme.
MALI : LE TEMPS DES CRITIQUES
Rien ne va plus pour le président malien, qui voit sa gestion du pays
attaquée de toutes parts. Au plan intérieur, lʼaffaire appelée «17-21», en
référence aux affrontements de Kidal qui avaient conduit à la déroute de
lʼarmée malienne face à la rébellion touarègue, a laissé des traces. En guise
de réponse, le pouvoir politique, qui a rejeté la responsabilité de cette débâcle
sur le commandement militaire, a pris des mesures de sanction. Les
«démissions» du ministre de la Défense, Soumeylou Boubèyge Maiga, et du chef
dʼétat-major des armées, le général de division, Mahamane Touré, puis la
semaine dernière du secrétaire général de la Défense, le général de brigade
Yacouba Sidibé, ont fini de porter un coup dʼarrêt aux efforts de restauration des
liens de confiance entre le sommet de lʼexécutif et lʼappareil militaire. Dans le
collimateur des forces armées et dʼune partie de la classe malienne, on trouve le
Premier ministre Moussa Mara, sévèrement critiqué pour sa gestion du «17-21»
et pour son action gouvernementale. Ce proche du président Keïta, qui lʼavait
nommé à ce poste en avril, à la suite de la démission de son prédécesseur, a
échappé de peu à une motion de censure déposée par lʼopposition, en faveur de
laquelle des députés de la majorité ont également voté. Fragilisé sur le plan
intérieur, le président Keïta doit également faire face à la défiance affichée par
ses partenaires internationaux. Les suspicions dʼaffairisme et dʼirrégularités dans
lʼattribution de marchés publics ont conduit, fin juin, le FMI à suspendre l'aide
accordée à lʼEtat jusquʼau mois de septembre, à lʼissue dʼune mission dʼaudit que
réaliseront ses experts. Elle comprend deux prêts dʼurgence de 33 millions de
dollars et un crédit spécial de 46 millions de dollars. Lui emboitant le pas, la
Banque mondiale a également reporté le versement de 63 millions de dollars, en
attendant les conclusions de lʼaudit du FMI. En cause, lʼachat de lʼavion
présidentiel d'Ibrahim Boubacar Keïta, estimé à une vingtaine de millions dʼeuros,
et des contrats de fourniture en équipement pour les forces armées avec des
sociétés privées, passés hors appels dʼoffres et avec lʼoctroi d'une garantie par
lʼEtat. Ces dernières transactions controversées placent en difficulté un autre
proche dʼIbrahim Boubacar Keïta, suspecté dʼen être lʼartisan. Nommé en janvier
conseiller spécial du président, Sidi Mohamed Kagnassy, un homme dʼaffaires
très actif en Côte dʼIvoire, fait en effet office dʼinterlocuteur imposé aux industriels
et autres équipementiers de la défense et dʼintermédiaire désigné entre lʼEMA,
les fournisseurs et les banques sur ces marchés.
Actualité des forces
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TTU - N° 940 - 2 juillet 2014
BERLIN : VON DER LEYEN VEUT DES DRONES DE COMBAT
Après avoir consciencieusement évité lʼépineux sujet des drones depuis son
entrée en fonction, au point de refuser de se faire prendre en photo à côté de
ces nouveaux oiseaux, la ministre allemande de la Défense se jette à lʼeau
cette semaine. Dans une interview accordée au Süddeusche Zeitung,
préalablement à la réunion de la commission parlementaire de la Défense, mercredi
matin, et dʼun débat sur le sujet au Bundestag, jeudi, elle annonce son intérêt pour
les drones armés ainsi que la stratégie quʼelle favorise. A lʼhorizon 2020 et plus, la
ministre appuie entièrement le projet de drone européen proposé par Airbus,
Dassault Aviation et Alenia Aermacchi. Mais dʼici là, elle est favorable à prolonger la
solution du leasing déjà éprouvée en Afghanistan, où la Bundeswehr disposait de
trois Heron israéliens. Le “Predator B” de General Atomics et le “Heron TP” de IAI et
Airbus sont sur les rangs. «Nous pourrions ainsi réagir à tout moment de manière
flexible en fonction des exigences des missions futures. Effectivement, puisque ces
modèles peuvent être armés, nous nʼaurons pas seulement des drones de
reconnaissance à disposition», a-t-elle plaidé. Selon elle, la décision dʼemployer des
drones armés dans le cadre de telle ou telle mission serait du ressort des députés.
ÉTATS-UNIS : LʼAVENIR COMMERCIAL DES DRONES RAVEN
Si les Predator de retour dʼAfghanistan ont dû se reconvertir notamment en
patrouilles de contrôle des frontières désarmées, les Raven, drones miniatures
utilisés par les Marines et les SEALs au cours de ces dernières années,
sʼapprêtent à se reconvertir dans le civil. Tout électrique, les Raven pèsent
quelques kilos, ont une autonomie de vol de 45 minutes et coûtent moins de 30 000
dollars : leurs utilisations dans le civil sont illimitées et intéressent déjà les agriculteurs,
les météorologues, les biologistes marins, etc. De nombreux problèmes restent
cependant à élucider avant de rendre ces applications commerciales possibles. Les
universités américaines Virginia Tech, lʼUniversité du Maryland et lʼuniversité Rutgers
du New Jersey font ainsi partie des élus devant étudier, sous lʼégide de la FAA et de la
base navale de Dahlgren en Virginie, lʼintégration de ce type de drones miniatures dans
lʼespace aérien et la faisabilité des applications commerciales envisagées.
CORÉES : MINES ANTIPERSONNELLES ET DÉBAT STRATÉGIQUE
Lʼétat-major sud-coréen a mal pris la décision de Washington de réduire
lʼemploi des mines antipersonnelles. Un geste jugé pourtant significatif sur le plan
stratégique : cʼest lʼabandon de lʼarme frappant de façon indiscriminée soldats et
civils (y compris longtemps après la fin dʼun conflit) au profit de frappes chirurgicales
par les drones. A Séoul, on insiste sur le fait que les champs de mines constituent la
première ligne de défense qui empêche Kim Jong-un dʼenvahir le sud. Ce à quoi des
stratèges sud-coréens répondent que la réduction des mines, comme le souhaite
lʼadministration Obama, ne changerait pas grand-chose puisquʼune éventuelle
offensive de Pyongyang ne se réaliserait pas sur terre. Pour preuve, au même
moment, Kim Jong-un vient dʼenvoyer deux Scud à 500 km dans la mer en direction
du Japon. Sauf que dans ce cas, Pyongyang a surtout voulu impressionner Tokyo,
juste avant les pourparlers voulus par Shinzo Abe à propos des Japonais disparus et
kidnappés par le “Kukgabowibu”, les services nord-coréens.
ARABIE SAOUDITE : LES RAISONS DʼUN LIMOGEAGE
Le prince Khaled Ban Bandar (à ne pas confondre avec le Prince Bandar Ben
Sultan Ben Abdelaziz Al Saoud, ancien chef des services de renseignement,
écarté puis repêché il y a peu), vice-ministre de la Défense, a été limogé ce samedi
par le Roi Abdallah, alors quʼil avait été nommé à ce poste il y a seulement quelques
semaines, le 14 mai dernier. Cette décision serait liée à des divergences avec son
cousin, Mohammed Ben Salman, fils du prince héritier, également en charge du
portefeuille de la Défense. Mais on ne peut exclure que cela ne traduise en réalité une
inquiétude profonde au plus haut niveau de lʼEtat, suite à la situation non maîtrisée en
Irak, en Syrie et au rapprochement irano-américain.
➤ Sukhoi au secours
de lʼIrak
Interviewé par la BBC, le Premier ministre irakien, Nouri
Maliki, s'en est pris avec une
rare agressivité aux lenteurs
administratives américaines,
qui, selon lui, ont favorisé
l'avancée du front djihadiste,
pour ne pas avoir livré les
36 F-16 de seconde main
achetés par l'Irak. Après avoir
invité les forces aériennes
syriennnes à pénétrer dans son
espace aérien pour neutraliser
les combattants islamistes,
Maliki a déclaré avoir procédé
à l'achat de 12 Sukhoi 25
d'occasion, pour la somme
rondelette de 500 millions de
dollars, provenant de Russie,
dont cinq pourraient être
opérationnels dans le courant
de cette semaine. Si cette
réactivité a surpris les experts
militaires, il semblerait en fait
que le gouvernement irakien
n'ait pas acheté mais loué
une prestation, pilotes inclus !
➤ Participation chinoise
aux exercices RIMPAC
En dépit des tensions suscitées par lʼactivisme de Pékin
dans les «eaux asiatiques»,
la marine chinoise a participé,
pour la première fois, au plus
grand exercice naval international, RIMPAC. Etaient ainsi
présents, la semaine dernière,
au large dʼHawaï, deux navires de guerre, deux navires
de soutien et deux hélicoptères chinois parmi vingt-trois
autres nations participantes
à cet exercice organisé par
lʼUS Navy. Les observateurs
américains ne sont pas tous
persuadés du bien-fondé de
cette inclusion, en raison du
dialogue de sourds opposant
la Chine à ses voisins et aux
Etats-Unis quant au principe
de «global commons», mais
certains y voient non seulement une approche conciliatrice méritoire, mais aussi un
facteur de dissuasion quant
au potentiel dʼalliances maritimes susceptibles de bloquer
toute velléité hégémonique
dans la région…
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Actualité des forces
TTU - N° 940 - 2 juillet 2014
➤ Le bel avenir de la Cyberguerre
Si l'ISR se maintient comme le driver
principal des budgets de défense,
l'enjeu de la cybersésurité ne cesse
d'accroître son importance. Au cours
des dix prochaines années, les
Etats-Unis pourraient investir près
de 100 milliards de dollars dans ce
domaine, pour représenter 56 % du
marché mondial, suivis par la zone
Asie-Pacifique avec (seulement !)
15 % du marché. Or ce marché
pourrait bien changer de nature sous
peu. Considérées pour l'instant
comme essentiellement défensives,
les prestations pourraient devenir
beaucoup plus offensives. Il leur
faut donc sʼappuyer sur le “privé”.
En effet, les services de sécurité
occidentaux ont les plus grandes
difficultés à recruter puis à fidéliser
l'élite des praticiens du domaine, tant
pour des raisons financières que
culturelles. Et Lockheed Martin vient
de recevoir de la NSA l'accréditation
CIRA (Cyber Incident Response
Assistance), qui l'autorise à mener
des études de vulnérabilité et de
tests d'intrusions, mais aussi et
surtout à mener des opérations
de réciprocité en cas d'attaques
frappant les Etats-Unis.
➤ Guerre des chiffres en Italie
D'après une source des services de
renseignements italiens, au moins
douze citoyens italiens seraient morts
en Syrie depuis le début de la guerre
civile. Parmi ceux-ci figureraient au
moins quatre volontaires djihadistes
dʼorigine italienne, convertis à l'islam,
le dernier en date étant un certain
Guliano - Ibrahim - Delnevo, tué
en juin 2013 à Kasyr, près d'Alep.
D'après la même source, une
quarantaine de citoyens italiens,
dont une femme, seraient présents
actuellement en Syrie. Ces chiffres
contredisent ceux avancés par le
ministre de l'Intérieur, Angelino
Alfano, qui a déclaré, le 18 juin, lors
de son intervention à la Chambre
des députés, que le nombre de
volontaires italiens en Syrie s'élèverait aujourd'hui à 22 et que huit ont
trouvé la mort contre les forces de
Bachar al-Assad.
DE LA TERRE, PAR LE CIEL (suite de la page 1)
Que ce soit à lʼécole de Dax (Landes), où a lieu la formation initiale
dispensée par lʼEALAT sur les EC 120 NHE Calliopé dʼHelidax, ou bien à
lʼécole du Cannet des Maures (Var), où est dispensée la formation
technique et tactique sur Gazelle, Fennec et Puma, mais également pour
lʼinstruction sur Tigre (au sein de lʼEcole franco-allemande, EFA) depuis
bientôt dix ans, et depuis 2012, lʼinstruction sur NH90 Caïman (au sein
du Centre de formation interarmées NH90, qui va sʼouvrir prochainement
aux pilotes belges et espagnols). Ainsi, après être devenue lʼétalon de
formation et dʼinstruction sur voilure tournante des personnels de lʼarmée
de Terre, de lʼAir, de la Marine nationale ou de la Gendarmerie (mais
aussi des Douanes et de la Sécurité civile), lʼEALAT dispense désormais
son savoir à lʼinternational, puisque des élèves de six nations différentes
sont, en 2014, présents sur les sites de Dax et du Cannet des Maures,
qui voient passer un flux de 600 stagiaires annuellement. Véritable
«vitrine française de lʼaérocombat», comme le souligne son chef, le
général de brigade Marc Demier, commandant lʼEALAT, cette école se
caractérise aussi par le nombre dʼheures de vol qui y sont enregistrées
chaque année : quelque 35 000 heures ; auxquelles sʼajoutent 16 000
heures annuelles sur simulateur. Un total inégalé en Europe. Preuve
réelle de lʼintérêt de lʼALAT à lʼinternational, en plus dʼofficiers
observateurs de plusieurs pays de lʼOtan, lʼEALAT accueille au Cannet
des Maures depuis des années quelques officiers de liaison étrangers,
en particulier du Brésil ; lʼAviação do Exército (AvEx) utilisant
essentiellem ent depuis sa cr éation en 1986 les mêmes types
dʼhélicoptères (fabriqués localement par Helibras).
LES DESSOUS PÉTROLIERS DE L'OFFENSIVE DE L'EIIL
En menant l'offensive sur Haditha Dam, qui assure l'alimentation en
eau potable et en électricité de Bagdad, les djihadistes ont
résolument opté pour une approche indirecte. Mais la projection des
opérations militaires djihadistes sur une carte des ressources pétrolières
irakiennes donne une tout autre lecture de la stratégie menée par l'EIIL.
En effet, depuis l'attaque de Mossoul le 10 juin, puis la poursuite de
l'offensive sur les provinces de Diyala et Salahaddin, la conquête de
l'écosystème pétrolier est sans doute la principale priorité des stratèges
islamistes dans le but d'étouffer économiquement le régime en place et
de lui substituer un Etat islamique auto-suffisant. Le 25 juin, l'EIIL s'est
emparé du champ pétrolifère dʼAjeel, situé entre Tikrit et la ville de Bayji.
Les blocks dʼAJeel — Ajeel 6, Ajeel 24 et Ajeel North 1 — représentent
la plus grosse production pétrolière du pays avec 28 000 barils/jour. Le
lendemain, la conquête de la ville de Mansouriyat al-Jabal, dans la
province de Diyala, a permis de contrôler le block de Mansuriyah 1. Par
ailleurs, la plus grande raffinerie irakienne, Bayji, dans la province de
Salahaddin, semblerait également en possession de l'Etat Islamique en
Irak et au Levant. Une stratégie identique a été poursuivie en Syrie avec
la prise du champ pétrolier Al-Omar et de la raffinerie de Deir al-Zour.
D'autant que, depuis plusieurs mois, l'EEIL s'est livré en parallèle à un
recrutement systématique d'experts en termes d'extraction, de transport,
et de trading pétrolier. Ainsi, même si la contre offensive gouverne mentale actuelle portait ses fruits, on imagine aisément la complexité
des opérations de reconquête qui doivent à la fois neutraliser les
djihadistes sans endommager durablement leur économie de rente.
Industries et armement
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TTU - N° 940 - 2 juillet 2014
AIF : UN APPEL DʼOFFRES STRATÉGIQUE (suite de la page 1)
➤ Drones et espace aérien
Lʼallemand HK propose le G36, un fusil d'assaut performant ayant fait ses
preuves à l'international, même s'il connaît actuellement des problèmes dans
l'armée allemande, liés notamment à une surchauffe du garde main. Le SCAR
de l'armurier et munitionnaire belge FN Herstal, en dotation au sein des forces
spéciales américaines, est aussi un candidat sérieux. Bien connue en France,
Herstal a appartenu à GIAT de 1991 à 1997 et est un munitionnaire à part
entière. Conçu il y a une dizaine d'années, le SCAR a été pensé comme un
armement évolutif devant durer 25 ans. L'expérience a montré qu'un fusil ne
peut que s'alourdir avec le temps et le SCAR est un fusil conçu pour être léger à
la base. Sa carcasse en aluminium, dotée de renforts en acier, a été allongée
pour pouvoir y intégrer des équipements supplémentaires. Proposant un
véritable "partenariat industriel", l'armurier est pleinement détenu par la région
wallonne, un actionnaire probablement moins sujet aux pressions financières
"court-termistes" en vue d'un mariage devant durer. Avec un marché intérieur
maigrelet (à peine 2 % des revenus), FN Herstal est totalement tourné vers
l'international, réalisant 700 millions d'euros de chiffre d'affaires à l'export.
L'appel d'offres AIF devrait être lancé plus tard dans l'année, avec des
livraisons prévues fin 2016.
Aux Etats-Unis, le développement
par la FAA (Federal Aviation
Administration) de règlementations permettant aux UAS
(drones aériens ou “Unmanned
Air Systems”) de voler dans
lʼespace aérien national passe
par une série dʼessais destinés
à maîtriser une tâche particulièrement complexe. La NASA et
Rockwell Collins sont en train
de mener certains de ces essais
relatifs aux capacités de communication des UAS avec les tours
de contrôle : un S-3 Viking de la
NASA et un Bonanza Beechcraft
opéré par lʼuniversité dʼIowa
sont les acteurs de ces premiers
jalons…
KOCKUMS : TOURNER LA PAGE ALLEMANDE
Saab et ThyssenKrupp sont finalement tombés d'accord sur la vente par
ce dernier de sa filiale suédoise, ThyssenKrupp Marine Systems (TKMS),
mieux connue sous son ancien nom, Kockums. Sauf surprise, Saab devrait
racheter pour 340 millions de couronnes (37 millions d'euros) l'entreprise qu'il
avait vendue en 1999 alors qu'il absorbait le suédois Celsius, le précédent
propriétaire de Kockums. A l'époque, c'était l'allemand HDW qui s'était porté
acquéreur, avant d'être lui-même racheté par ThyssenKrupp en 2005. La
période allemande de Kockums se termine dans un climat étrange marqué par
des accusations réciproques entre Suédois et Allemands quant au sort de
Kockums, et une descente peu habituelle des autorités suédoises dans un
chantier naval de ce dernier, le 8 avril, pour saisir technologie et documents.
Est-ce en raison du "butin" récupéré ce jour-là par les Suédois ? Quoi qu'il en
soit, le montant de la transaction, inférieure à 40 millions d'euros, a surpris par
sa grande modicité. Des estimations excédant un milliard d'euros avaient circulé
dans la presse suédoise et allemande. Forte de ses 900 employés répartis sur
trois sites, Kockums passe pour maîtriser une technologie sous-marine de
propulsion anaérobie (Stirling) — concurrente de celle développée par les
Allemands — qu'elle a exportée à Singapour. ThyssenKrupp aurait-elle réussi à
désosser au maximum TKMS pour qu'elle ne vaille plus grand-chose ? C'était la
crainte des autorités suédoises, qui, depuis cet hiver, ont gelé toute commande
à Kockums, forçant ThyssenKrupp à revendre. Annoncée le 29 juin, la
transaction est encore soumise à accord du conseil de surveillance de TK et
des autorités suédoises. Saab, qui devra investir pour moderniser son
acquisition, semble fonder de grands espoirs en elle. Avec le soutien actif d'un
gouvernement de centre-droit tout heureux de "suédiser" à nouveau Kockums à
quelques mois des législatives, le groupe renforce ses activités sous-marines et
vise au-delà des commandes attendues de la part de la Défense suédoise. Le
marché du futur sous-marin australien est jugé très prometteur à Stockholm, où
on rappelle que Canberra avait fait appel à Kockums dans les années 1980
pour dessiner son submersible de classe Collins.
PZH-2000 ITALIENS À VENDRE
L'Esercito Italiano (EI) aurait l'intention de mettre en vente sur le marché
de l'occasion un certain nombre de ses PzH-2000 de 155 mm 52 calibres (au
moins six exemplaires, semble-t-il). L'artillerie italienne dispose actuellement de
70 de ces systèmes automoteurs d'artillerie, réalisés sous licence allemande
par le consortium Iveco-Oto Melara (CIO).
➤ Hélicoptères péruviens
Quatre hélicoptères de transport
Mi-17 de l'armée de l'air péruvienne sont partis pour la
Russie. Conformément au
contrat conclu par le ministère
péruvien de la Défense avec
Rosoboronexport, les hélicoptères vont suivre une campagne
de réparation et de remise à
niveau. Les quatre Mi-17 ont été
acheminés en un seul voyage par
un Antonov An-124-100 Ruslan.
➤ Nouveau test pour la Black
Shark
Un second test de la nouvelle
torpille lourde Black Shark
Advanced (BSA) a été réalisé
avec succès, fin juin dernier, à
partir du sous-marin “Sciré”
(U212A) de la Marina Militare,
dans les eaux du golfe de
Tarente. Développée conjointement par WASS (groupe Finmeccanica) et la marine italienne,
la torpille BSA est la dernière
version de la Black Shark,
système d'arme multifonction
destiné à contrecarrer tout type
de menace sous-marine et de
surface. La BSA utilisée pour
ce deuxième tir embarquait le
nouveau système de batterie au
lithium polymère (Li-Po) à haute
puissance et haute énergie.
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Repères
TTU - N° 940 - 2 juillet 2014
Les temps changent…
La signature par des actionnaires dʼun rapprochement majeur, dʼune consolidation européenne
débouchant sur la création dʼun champion francoallemand ! Un dîner à lʼHôtel de Brienne, où se retrouvent les actionnaires des deux sociétés parties
prenantes de lʼaccord, Nexter et KMW : les représentants de lʼEtat français et ceux de la famille BadeWegmann ! Tous les ingénieurs, les militaires, les hauts
fonctionnaires qui, au cours de trente dernières années,
ont participé à des «discussions-négociations» qui nʼont
jamais abouti, quʼil sʼagisse dʼun type de char à définir,
construire en commun, ou de tout autre mode de
partenariat, ont dû penser : «les temps changent». Ce
qui est exact : cet accord de rapprochement est
historique. Une famille bavaroise et lʼEtat français ont
décidé de créer une société commune à 50/50 (KANT)
qui coiffera les deux sociétés existantes. Le privé et le
public ensemble pour créer un champion européen,
résister à la baisse des budgets, être plus performant à
lʼinternational, avoir un bureau dʼétudes commun. Le ton
des médias allemands a été plutôt positif, même si de
nombreuses questions demeurent : il faudra encore
plusieurs mois pour aboutir, harmoniser par exemple les
process communs pour lʼexport, la tendance à Berlin
étant dʼy mettre un frein, le ministre de lʼEconomie
Sigmar Gabriel ayant annoncé un «virage restrictif», en
particulier pour lʼexportation de blindés. Pour Paris, de
«privatiser sans vendre» Nexter. Des mois, voire des
années, les exemples dʼAirbus Group et de MBDA le
prouvent, pour aboutir peut-être à une fusion totale. Mais
ce qui était présenté comme une sorte de «principe» à
Berlin, lʼimpossibilité de bâtir un futur industriel commun,
ce «verrou» a sauté. Jean-Yves Le Drian, qui, depuis
son arrivée à lʼHôtel de Brienne, sʼest montré plus
quʼactif pour que lʼEurope de la Défense devienne peu à
peu une réalité, a dû… apprécier.
105 millions dʼeuros à la fin
2012), Défense Mobilité,
lʼagence de reconversion
de la Défense, a mis en
place un important dispositif
pour retrouver ceux-ci et
leur proposer un accompagnement.
➤ SMP russe
Le ministère russe de la
Défense et la Douma se
sont penchés sur le projet
de loi sur les sociétés militaires privées. Les députés
du parti politique LDPR ont
proposé la légalisation de
ce type de société, qui
pourrait représenter les
intérêts de la Russie en
dehors du territoire national
avec ou sans engagement
de l'armée. Les SMP, à
l'image des Blackwater
Worldwide, actuelle
Académi, ont l'image, aux
yeux de l'opinion publique,
de condottières modernes
à la gachette facile. On se
doute que les SMP russes
n'auront pas plus de finesse
que leurs homologues
américaines.
➤ Testostérone sur roues
➤ Rapport dʼétape
➤ Matignon
Cʼest cette semaine que le
rapport dʼétape du comité
“triennal budgétaire” est
remis. Il devrait comporter
une évaluation des ressources nécessaires pour la
LPM, qui ne sont pas au
rendez-vous. Et une
première évaluation de la
faisabilité dʼune “société
projet” permettant à la
Défense de disposer, in
fine, des matériels dont
elle a besoin.
Deux candidatures se distinguent pour succéder au
général Courrège à Matignon : celle des généraux
(Air) Philippe Roos, de la
DRHAA, et Olivier Taprest,
le patron de lʼaéroport de
KAIA (Afghanistan).
L'armée néerlandaise a
reçu ses premiers véhicules
blindés Boxer. Avec un tel
enthousiasme que le
communiqué officiel est
intitulé «Testostérone sur
roues». Il est vrai que ces
Boxer sont très attendus au
sein des forces. Leur plusvalue, par rapport au YPR
chenillé, est la même que
celle du VBCI français par
rapport à l'AMX-10P. Deux
cents Boxer seront livrés
à l'horizon de 2017.
➤ Indémnités chômage
➤ Lobbying Rheinmetall
Devant lʼimportance du
montant des indemnités
chômage versées aux
anciens militaires (plus de
Lʼancien ministre de la
Coopération du précédent
gouvernement Merkel, le
libéral Dirk Niebel, va être
nommé lobbyiste en chef
de Rheinmetall. Il sera
chargé à Berlin des relations avec le gouvernement
et le Parlement. Cette
annonce fait couler beaucoup dʼencre car, pendant
son temps au ministère,
M. Niebel était aussi membre de droit du Conseil fédéral de sécurité qui décide
des exportations dʼarmement. Or M. Niebel a voté
plusieurs fois en faveur de
demandes d'exportation de
Rheinmetall, notamment en
2011 pour la vente de 200
chars à lʼArabie Saoudite.
➤ Nomination allemande
Le patron de Rheinmetall,
Armin Papperger, remplace
Bernhard Gerwert (Airbus
Defence & Space) à la tête
de la Fédération allemande
des industries de défense
(BDSV).
➤ Soutien BdD
La nouvelle organisation
du soutien des bases de
défense (BdD) sera effective au 1er septembre. Elle
sʼappuie notamment sur
37 actions dans les
domaines «administration
générale et soutien
commun» et un rôle
renforcé du commandant
de base de défense.
➤ Collecte de sang
Le Centre de transfusion
sanguine des armées
(CTSA) va mettre en place
deux sites de collecte à
Paris pour le 14 juillet. Lʼun
aux Invalides et lʼautre à
Nation. Lʼidée étant de
profiter de lʼeffet «fête
nationale» pour avoir un
maximum de donneurs et
affronter ainsi au mieux la
période toujours difficile
des vacances dʼété.
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