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LETTRE HEBDOMADAIRE D'INFORMATIONS STRATÉGIQUES
Directeur : Guy Perrimond - Rédacteur en chef : Guillem Monsonis - 18 juin 2014 - n° 938
TRIENNAL : LʼIMAGINATION JUSQUʼOÙ ?
LʼOnera à Eurosatory
Les membres de la mission sur le triennal ont été désignés. Leur
lettre de mission a été signée et, après un pré-rapport qui devrait être
connu fin juin, le rapport définitif est prévu pour le 15 juillet. Messieurs
Charpin (Inspection des finances), Kauffmann (Contrôle général des
armées), Collet-Billon (DGA) et Azema (APE) devront trouver autour de
3 milliards dʼeuros pour abonder le budget de la Défense dʼici la fin de
la LPM. Dont 250 millions pour boucler le budget 2014, mis à mal par la
LFR présentée la semaine dernière. Et surtout, ces 3 milliards ne
devront pas aggraver la dette au sens maastritchien ! Sachant que les
700 millions dʼeuros «prévus» avec la vente de liaisons hertziennes ne
sont plus, faute dʼacheteur, à lʼordre du jour… Certes des projets ont
déjà été élaborés. Par exemple celui dʼune société pratiquant le leasing
pour du gros matériel. Avec un schéma à préciser : la DGA pourrait
«acheter» et valider ledit matériel, le revendrait à cette société, où lʼEtat
devait être présent en position minoritaire. Ce matériel pourrait alors
être loué aux armées, étalant ainsi le coût du matériel en question sur
sa durée de vie. «Lʼimagination financière» est au pouvoir et on pourrait
aller jusquʼà transformer la DGA en EPIC ! Mais il semble que, pour
Bercy, «rien ne passe». Et que sa règle dʼor ait été affirmée lors des
travaux de la Commission du Livre blanc ; le Directeur du Budget
dʼalors, Julien Dubertret, y avait déclaré que la seule trajectoire possible
pour les finances publiques serait que le budget de la Défense soit
ramené à 1 % du PIB ! A croire que les inspecteurs des finances — et
les ministres ou secrétaires dʼEtat pour lesquels ils travaillent — nʼont
pas réalisé que la LPM ne porte plus uniquement sur lʼéquipement,
mais englobe aujourdʼhui lʼintégralité des crédits de la mission défense,
y compris les rémunérations. Ce qui donne une charge politique bien
supérieure à la moindre coupe. Etonnante déconnexion de la réalité...
(suite page 6)
Préparer les technologies d'avenir
et proposer des solutions innovantes à l'industrie : telles sont les
missions de l'Onera, présente
depuis quelques éditions au Salon
Eurosatory. Si l'aérospatiale reste
son domaine d'excellence historique, l'Onera présente cette semaine
à Eurosatory des technologies intéressant le domaine aéroterrestre.
Avancée majeure dans les systèmes de renseignement, le système
Sysiphe d'imagerie hyperspectrale
consiste à utiliser une caméra
optique qui va en même temps
acquérir le spectre d'un objet et
pouvoir déterminer avec une
grande précision sa composition
chimique. Ce qui est rendu possible
par deux instruments embarqués
recueillant des images qui seront
délivrées du domaine visible jusqu'à l'infrarouge thermique. Montée
sur un Dornier 228 loué à la DLR
allemande, la caméra restitue, à
2 km d'altitude, une image extrêmement précise (1 pixel = 50 cm),
avec une fauchée de 500 m de
large. Programme franconorvégien, le spectro-imageur
Sysiphe servira à quantifier l'apport de cette technologie pour les
besoins militaires. Et, par la suite,
à définir avec la DGA les systèmes
opérationnels de renseignement
adéquats. Une technologie unique
en Europe et peut-être au monde,
au vu de la réaction enthousiaste
d'experts américains découvrant
récemment la cartographie restituée
par Sysiphe. Parmi les applications
possibles, la détection de cibles,
même très camouflées, de mines
ou de gaz, à partir d'aéronefs
pilotés ou de drones. Mais aussi
l'indice de stress de la végétation,
permettant d'identifier des végétaux morts, pollués ou situés sur
des souterrains. (suite page 4)
France-Pologne: partenariat renforcé
Depuis septembre 2013 et la
signature dʼun MoU entre le Gicat
et la chambre de commerce des
industries de défense polonaises
(PCNDM), les consultations
bilatérales se sont accélérées entre
industriels et institutionnels français
et polonais. Un séminaire bilatéral
DGA/Gicat/ PCNDM sʼest tenu
cette semaine à Eurosatory, sous
lʼimpulsion de Kamil Mazurek,
numéro deux du PCNDM, Francis
Rodriguez, président de la commission des affaires internationales du
Gicat et Benjamin Gutmann (DGA).
Lʼoccasion pour la présidente de
la commission de la Défense du
Parlement polonais de rappeler que
lʼindustrie polonaise se veut un
partenaire fiable pour les industriels
étrangers, mais exige un respect
mutuel dans les partenariats bila-
téraux. Du côté du PCNDM, on a
demandé un peu de réciprocité,
après cent ans de coopération
entre les deux pays : il est temps,
selon son président, M. Kulakowski,
«que lʼindustrie polonaise équipe
les armées françaises» ! Les participants ont par ailleurs insisté sur
lʼimportance dʼimpliquer les PME
et ETI françaises dans les projets
de partenariat, la Pologne ayant
besoin de briques technologiques
pour développer son industrie, qui
pourraient être fournies par le tissu
français de PME. Les discussions
se poursuivront lors du Salon
MSPO de Kielce, en septembre,
dans lequel la France sera invité
dʼhonneur et que visitera JeanYves Le Drian. Avec les premières
commandes à la clé ?
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Stratégie et politique
TTU - N° 938 - 18 juin 2014
➤ LʼAllemagne et la NSA
Der Spiegel publie de nouvelles révélations sur la collaboration entre services
allemands et américains, et sur les agissements et implantations de ces derniers
en Allemagne. A partir de rapports internes
de la NSA, le magazine recense au moins
une douzaine de centres de recueil et de
traitement dʼinformations de la NSA sur le
sol allemand, dont le très moderne “European technical center”, à Wiesbaden, ou
le “QG” européen de la NSA installé sur
la base de Griesheim, près de Darmstadt
(Centre européen de cryptologie - ECC).
Outre le travail dʼécoute, ce réseau a préparé et accompagné des dizaines dʼopérations des services secrets et de lʼUS Army
partout dans le monde, entre autres la
“neutralisation” de plusieurs terroristes. Ce
qui pourrait poser un problème juridique et
constitutionnel à lʼAllemagne. La présence
massive des services américains et la
nature de leurs activités amènent les journalistes allemands à remettre sérieusement en doute les affirmations des officiels
qui maintiennent avoir ignoré le gros des
activités américaines sur leur sol. Der
Spiegel évoque plusieurs accords secrets
de coopération à partir des années 60, qui
illustrent la subordination rarement remise
en question des services allemands vis-àvis de leur grand-frère américain. Plus de
200 citoyens US ayant un statut de diplomate travaillent en Allemagne pour le
compte de la NSA. A cela sʼajoute de
nombreux employés de sociétés privées.
Ces informations sʼajouteront à la liste des
points que la Commission dʼenquête du
Bundestag cherche à clarifier. Sa mission
concerne aussi le rôle joué par le BND :
«Il me semble important de sʼattaquer au
rôle joué par nos services», a expliqué
le président de la commission Patrick
Sensburg, qui évoque par ailleurs la difficulté dʼenquêter sans disposer de documents internes originaux. Obtenir de tels
documents, côté américain, se révélera
difficile. Côté allemand, la Commission
se plaint de lʼattitude du gouvernement
fédéral. Elle attend toujours la livraison de
nombreux dossiers qui a déjà été repoussée. Enfin, lʼaudition dʼEdward Snowden
par la Commission devient toujours plus
improbable. Lʼinterroger à/depuis Moscou
est une alternative évoquée. Mais lʼinterroger dans ces conditions «reviendrait à
inviter les services russes à lʼentretien», a
expliqué à TTU le député Konstantin von
Notz, représentant du groupe écologiste
au sein de la Commission.
EUROSATORY : LE PROBLÈME JAPONAIS
Le Salon international Eurosatory a accueilli cette année un
nouveau pays, le Japon. La présence de treize exposants japonais —
Mitsubishi, Hitachi, Kawasaki Heavy Industries, NEC Corp., Toshiba,
Fujitsu etc. — indique bien que les multinationales japonaises espèrent
que la Constitution de leur pays sera bientôt modifiée dans le sens dʼune
plus grande présence des forces dʼauto-défense dans le monde et de
ventes dʼarmes à lʼinternational. En suivant la nouvelle politique de
défense définie par le gouvernement de Shinzo Abe, qui veut que le
Japon devienne «contributeur proactif de la paix» (notamment dans les
opérations de maintien de la paix de lʼOnu). Toutefois la tentative de
modification constitutionnelle nʼa pas encore porté ses fruits, dʼautant
que le parti pacifiste New Komeito (émanation de la secte Soka Gakkai),
qui partage le pouvoir avec le PLD, nʼa pas dit son dernier mot, ferraillant
dur cette semaine. Résultat : les exposants japonais se contenteront
dʼexposer des matériels de surveillance et de sécurité en insistant bien
sur le fait quʼil ne sʼagit pas dʼéquipement de défense !
RAPPROCHEMENT ENTRE LʼAUSTRALIE ET LE JAPON
Lʼaccord historique signé la semaine dernière entre les ministres de
la Défense australien, Julie Bishop, et japonais, Itsunori Onodera,
pour le co-développement de technologies sous-marines furtives
pourrait orienter de manière critique lʼappel dʼoffres mirifique
australien baptisé Sea1000 de 33 milliards de dollars pour le
remplacement des six sous-marins Collins, par douze sous-marins
conventionnels de tonnage supérieur, qui devraient pouvoir être mis à
lʼeau à lʼhorizon 2030, selon la volonté du Premier ministre australien.
Lʼun des enjeux de cet accord serait la possibilité pour lʼAustralie
dʼutiliser la technologie AIP, dont sont dotés les sous-marins dʼattaque
japonais de la classe Soryu. Cet accord vient compléter le récent partenariat stratégique entre les deux pays, Sydney étant particulièrement
sensible au fait que la Marine japonaise, qui représente la seconde flotte
au monde, est un allié incontournable pour la sécurité des approvisionnements australiens en mer de Chine. Mais surtout après avoir
modifié sa constitution en 2011, qui lui interdisait dʼexporter tout matériel
militaire, le Japon pourrait devenir un dangereux compétiteur pour le
marché dʼacquisition pour les vingt prochaines années, estimé à 300
sous-marins conventionnels pour une valeur de 250 milliards de dollars.
CONFLIT ARMÉNO-AZÉRI ET VENTES DʼARMES RUSSES
Officiellement, et contrairement à ce que lʼon pourrait de prime
abord penser, la Russie vendrait davantage dʼarmes à lʼAzerbaïdjan
quʼà lʼArménie, fidèle alliée de la Russie et membre fondateur de
lʼOTSC (Organisation du Traité de Sécurité Collective, version remaniée
du Pacte de Varsovie), quʼelle préside par ailleurs (alors que Bakou lʼa
quittée en 1999). Il est vrai que lʼAzerbaïdjan a plus de moyens que son
rival, grâce à ses ressources dʼhydrocarbures (on parle de plus de
4 milliards de dollars de contrats depuis 2010) et quʼelle nʼa jamais
rompu avec Moscou, où le président Aliev a été formé, malgré un
rapprochement prudent avec lʼOccident. De plus, cela permettrait à la
Russie de continuer à jouer les médiateurs entre les deux Etats
caucasiens, en conflit depuis la chute de lʼex-URSS, en équilibrant les
rapports de forces et en les conservant ainsi dans sa sphère dʼinfluence.
Pour de nombreux experts, il faudrait cependant nuancer ces données,
puisquʼune partie notable des ventes dʼarmes russes à Erevan ne serait
pas déclarée, sous-évaluée ou livrée gracieusement.
Actualité des forces
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TTU - N° 938 - 18 juin 2014
DES SIG SAUER EN COLOMBIE
Selon le Süddeutsche Zeitung, plusieurs milliers de pistolets SP 2022
fabriqués en Allemagne par SIG Sauer ont été livrés illégalement à la
Colombie. Le pays figure sur la liste des pays interdits de livraison d'armes
par des entreprises allemandes. Selon les deux médias, lʼarmée américaine
en aurait pourtant fourni près de 100 000 unités entre 2009 et 2012 à la Policia
Nacional colombienne, qui dépend du ministère de la Défense. Seulement une
partie de ces pistolets a été fabriquée aux Etats-Unis et ne pose donc pas de
problème. Comme ce fut déjà le cas au Mexique pour les fusils Heckler &
Koch, ce sont des photos et des vidéos qui ont permis aux enquêteurs de
repérer la trace des SIG Sauer. Les pistolets fabriqués en Allemagne ont été
livrés à la filiale américaine de lʼentreprise sans problème, puisque les
autorités américaines compétentes se sont précisément engagées à ne pas
faire sortir ces armes du pays. Pour SIG Sauer, une telle entorse pourrait
conduire à une suspension temporaire de ses autorisations à lʼexportation.
EXPORTATIONS : DÉBATS TENDUS EN ALLEMAGNE
A Berlin, la publication du rapport gouvernemental 2013 sur les
exportations d'armes, associé à la rébellion des djihadistes sunnites dʼISIS
en Irak, a déclenché un débat tendu sur les exportations dʼarmes. En effet,
le rapport montre quʼen 2013, lʼAllemagne a non seulement vendu pour
5,8 milliards dʼeuros dʼarmes et produits assimilés (1,1 milliard dʼeuros de plus
quʼen 2012), mais que ses premiers clients ont été lʼAlgérie, lʼIndonésie et
surtout lʼArabie Saoudite. Sous la précédente coalition gouvernementale
(conservateur-libéral), le royaume wahhabite avait été qualifié par Angela Merkel
«dʼancre de stabilité régionale» et de partenaire sûr à qui lʼon peut livrer des
armes. Au moment où Bagdad accuse lʼArabie Saoudite de soutenir les
djihadistes sur son sol, les partisans dʼune politique dʼexportation plus restrictive
se sont réveillés. Parmi eux, le ministre de lʼEconomie, Sigmar Gabriel,
responsable du contrôle de ces exportations et membre du Conseil fédéral de
sécurité, qui octroie ou refuse à huis clos le droit à exporter. Président du parti
social-démocrate, il sʼétait engagé, lors de la campagne électorale, à nettement
restreindre les exportations dʼarmes. Ce quʼil a, semble-t-il, lʼintention de faire, si
lʼon en croit ses déclarations, celles des dirigeants de son parti et de son
secrétaire dʼEtat Kapferer. Face à cela, de nombreux conservateurs sʼinquiètent
et évoquent les risques de pertes dʼemploi et de départs dʼentreprises. Le porteparole de la chancelière, elle-même favorable aux exportations vers lʼArabie
Saoudite, a choisi la stratégie de lʼévitement. Il a dʼailleurs affirmé que
lʼAllemagne a toujours mené une «politique restrictive» en matière dʼexportation
dʼarmes, «selon les principes édictés par le gouvernement Schröder en 2000».
De son côté, M. Gabriel nʼa pas seulement accéléré la publication du rapport, qui
sera désormais publié deux fois par an au lieu dʼune seule (rapport annuel en
juin et rapport intermédiaire en fin dʼannée). Il a annoncé son intention dʼinformer
les députés des commissions parlementaires ad hoc (défense et budget) du
résultat des délibérations du Conseil de sécurité «au plus tard deux semaines
après sa tenue», mais seulement pour les demandes dʼexportations qui
reçoivent une réponse positive. Il a enfin promis dʼadopter une position
beaucoup plus restrictive au sein du Conseil.
CORÉE : LA GUERRE DES ÎLES EST RELANCÉE
La Corée du Sud renforce ses capacités navales aux abords de sa
frontière maritime avec la Corée du Nord, contestée par celle-ci autour
des îles Baengnyeong et Yeonpyeong. Après avoir attaqué en 2010 le
navire “Cheonan”, qui provoqua la mort de 46 marins, Pyongyang a renforcé
les capacités de sa base navale face à lʼîle de Baengnyeong, dans le but dʼy
concentrer une force amphibie de 70 aéroglisseurs. Pour y faire face, Séoul
achève la construction dʼune toute nouvelle base navale à Baengnyeong,
destinée à accueillir des patrouilleurs dʼalerte avancée Chamsuri (170 T), mais
surtout ceux de la classe Gumdoksuri (570 T) lance-missiles.
➤ Prolifération nucléaire
Comparée à dʼautres pays, avec ses
6 ou 8 têtes nucléaires, la Corée
du Nord peut paraître ridicule en
termes de force de frappe. Cʼest
lʼirrationalité de sa direction politique et ses expérimentations aventuristes qui font peur. Cʼest en gros
la conclusion dʼun rapport du SIPRI,
qui démontre que la dénucléarisation progresse sur la planète.
Mais peu ! Les analystes précisent
que cinq pays – USA, Russie,
Chine, France, Grande-Bretagne –
détiennent, en 2014, 16 300 têtes
nucléaires (soit une baisse de plus
de 5% par rapport à lʼannée précédente), dont un quart est opérationnel. Cela dit, le SIPRI ne peut vraiment être comptable que dʼune
tendance car on est loin de disposer
de données fiables sur les 4 autres
pays détenteurs – Pakistan, Inde,
Israël et Corée du Nord – ni sur
lʼétat dʼavancement de lʼIran (sans
parler de la réalité de la possession
dʼune arme en kit du Japon, comme
lʼindiquent certains services de
renseignement). Et cela alors que
des pays comme la Russie revoient
à la hausse la modernisation de leur
arsenal. Attitude qui rend plus
fragiles les négociations avec les
«Etats voyous», comme lʼIran ou
la Corée du Nord.
➤ Russie : des AD en tournée
A la demande des attachés militaires de l'Autriche, de lʼAllemagne,
des Pays-Bas et de la Suisse, le
ministère russe de la Défense a
organisé une tournée dans les
unités militaires stationnées en
Sibérie Occidentale. Un groupe
dʼattachés militaires de ces quatre
pays a fait connaissance avec le
matériel militaire en service dans
l'armée russe ainsi qu'avec leur
méthode d'entraînement.
➤ Centre cyber en Lituanie
La Lituanie se dotera dʼun Centre
de cybersécurité qui sera intégré à
la Défense. Le gouvernement table
sur son ouverture en 2015 et sur un
budget équivalant à 0,93 million
dʼeuros cette année-là. La structure,
qui ne comptera au départ que huit
personnes, aura des tâches
essentiellement préventives,
dʼanalyse et de formation.
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Actualité des forces
TTU - N° 938 - 18 juin 2014
➤ Diginext et la gestion de crise
La filiale Diginext du groupe CS a
présenté à Eurosatory sa nouvelle
interface C2 de gestion de crise
Crimson. La gestion de crise en
milieu urbain implique la présence
de nombreux acteurs (police,
pompiers, Samu...) aux structures
hiérarchiques différentes. Crimson
va permettre de coordonner ces
acteurs en les géolocalisant et en
restituant leur position sur une base
cartographique. Ce qui permettra
aux autorités de disposer d'une
situation tactique partagée facilitant
la prise de décision. L'image sera
adaptée en fonction de la hiérarchie
des opérateurs, un préfet devant,
par exemple, disposer d'une vue
synthétique débarrassée de certains détails. Sur le terrain, chacun,
à son niveau, pourra faire remonter
des informations en enrichissant la
base de photographies, commentaires ou ajouts d'évènements.
Mis au point avec le concours
d'opérationnels, Crimson se veut
une solution ergonomique et simple
d'utilisation et a déjà été expérimentée à La Haye et Stockholm,
ainsi que sur le site Seveso
Géométhane.
➤ Protection anti-RPG
La société britannique AmSafe
Bridport Ltd a présenté à lʼoccasion
dʼEurosatory son système de
protection anti-RPG Tarian, adaptable sur tout type de blindés. Il
semble que lʼarmée de Terre
émiratie ait manifesté son intérêt
pour ce système, après avoir
acquis un nombre limité de kits de
protection Azur de Nexter pour
protéger ses chars Leclerc. Tarian
se caractérise par sa légèreté, qui
nʼampute pas les capacités de
manœuvre des véhicules. Il a été
présenté sur trois véhicules différents : le Leclerc de Nexter, le
Wisent 2 de FFG et le Sherpa Light
de RTD. Ce système a été développé dans le cadre dʼun contrat de
10,6 millions de livres signé en
2012 avec le MoD britannique et
qui a permis son adaptation sur les
différents blindés en service au
Royaume-Uni. Tarian a été testé en
Grande-Bretagne, en France et aux
USA, à travers 750 tirs directs de
roquettes RPG.
LʼONERA À EUROSATORY (suite de la page 1)
Ou encore la “traficabilité” d'un terrain, c'est-à-dire sa capacité à accueillir des
véhicules. Si elle n'a pas encore fait l'objet de campagnes opérationnelles,
cette technologie a été utilisée en zone urbaine, lors d'une campagne de
l'armée belge. Avec des résultats surprenants, dont beaucoup sont classifiés,
comme la possibilité de déterminer, dans une foule, les uniformes militaires.
Autre technologie innovante dont les armées ne sont pas dotées, l'imagerie
laser permettant une numérisation en 3D de l'environnement même en cas de
brume. Monté sur un porteur terrestre ou aérien, un capteur va balayer, en
45 secondes, l'environnement sur 1,5 km, qui sera ensuite restitué en 3D.
Une technologie qui intéresse particulièrement le COS et qui devrait être
bientôt expérimentée sur drone. L'Onera travaille aussi sur la super-résolution
par traitement numérique des vidéos infrarouges, qui permet d'améliorer la
qualité de l'image IR en termes de résolution et de contraste. Baptisée
SRViewer, cette solution permet une meilleure interprétation des vidéos
prises par les drones d'observation ou dans le cadre de surveillance IR de
zones, même à longue distance (10 km). Thales aurait manifesté son intérêt
et souhaiterait l'intégrer sur des systèmes opérationnels. Dotée d'un budget
de 240 millions d'euros, l'Onera se veut aussi un soutien actif des PME et ETI
du secteur de la défense avec son dispositif de Partenariat Recherche et
Innovation. En s'engageant à maintenir un niveau d'activité dans un domaine
innovant, une PME pourra bénéficier du savoir faire des ingénieurschercheurs et des moyens de l'Onera, qui effectue d'ailleurs 25 % de ses
achats techniques auprès de PME et ETI.
COOPÉRATION FRANCO-INDONÉSIENNE
Après avoir participé à lʼinauguration du Salon Eurosatory, le viceministre indonésien de la Défense devrait se rendre à St-Médard le 20
juin pour visiter les installations de la société Roxel. Une visite qui
intervient après la signature dʼun MoU entre Roxel et PT Dahana, au mois de
mai, pour la construction dʼune usine de propergols solides (Exoded Double
Base) en Indonésie. Jakarta accorde une grande importance au développement des ses capacités dans le domaine de la fabrication de missiles. Le
choix de Roxel est intervenu après une compétition contre un concurrent sudcoréen. Parallèlement, lʼIndonésie est en discussions avec Eurenco (filiale de
Nexter) pour la construction sur place dʼune usine de munitions. Il semble que
le ministère français de la Défense pousse pour la création dʼune seule entité
industrielle produisant le propergol et les munitions, notamment du fait que les
deux sociétés font appel au même cabinet dʼingénierie pour leurs projets
respectifs. Un projet qui se déroulera sur cinq ans pour un coût global de
lʼordre de 100 millions dʼeuros. Les Indonésiens souhaitent que le projet soit
lancé au mois dʼoctobre, même si de nombreux détails restent à définir,
notamment les conditions du transfert de technologies.
AUTRICHE : LA BUNDESHEER EN DÉBINE
La situation des militaires autrichiens continue de se dégrader sous le
coup des économies budgétaires. Avec un budget annuel tiré au cordeau
de 2 milliards dʼeuros (0,62 % du PIB), la Bundesheer était déjà au bord de
lʼasphyxie. Mais les coupes continuent : 42 millions dʼeuros en 2014 et
38 millions dʼeuros en 2015. Et si petites soient-elles, elles font mal. Entre
autres conséquences, le Salon aérien de la Bundesheer sera supprimé à
partir de lʼannée prochaine, la livraison de nouveaux casques et tenues de
combat a été stoppée, les quotas de carburant ont été réduits pour toutes les
armées et même lʼavenir des Eurofighter est évoqué. En effet, lʼarmée
autrichienne pourrait ne plus avoir les moyens de financer les coûteuses
mises à niveau des systèmes de navigation et de combat. Auquel cas,
Airbus Defence ne pourrait plus certifier les appareils. A terre, la situation
nʼest guère meilleure : les devis de réparation dʼun véhicule dépassant les
2 000 euros sont systématiquement rejetés, rapporte un observateur. Dans
ces conditions, tout le monde se demande bien à quoi ressemblera le projet
de «Bundesheer light» que le ministre de la Défense, Gerald Klug, doit
présenter au mois de septembre prochain.
Industries et armement
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TTU - N° 938 - 18 juin 2014
INDE : DES AMBITIONS PLÉBISCITÉES PAR LES MARCHÉS
➤ Défense : Kiev rompt
avec Moscou
Les annonces en termes de politique de défense qui ont succédé à la
victoire du BJP semblent avoir dopé la valorisation des entreprises de
défense indiennes. La volonté affichée du nouveau Premier ministre,
Narendra Modi, de libéraliser le complexe militaro-industriel indien en
favorisant les investissements étrangers, qui jusquʼà présent ne pouvaient
dépasser 24 %, à travers des joint-ventures, ainsi que de privatiser certains
groupes étatiques est en fait considérée par le BJP comme le moyen le plus
rapide dʼélever la production locale au standard international, et dʼinviter les
grands groupes mondiaux à stimuler les réseaux de sous-traitants dans
lʼensemble du pays, et donc lʼemploi. A lʼimage des autres membres du club
IBAS, que sont le Brésil et lʼAfrique du Sud, le but nʼest pas tant de tendre à
lʼauto-suffisance, mais bien dʼexporter à terme. Les marchés financiers ont
répondu avec enthousiasme à ces ambitions puisque le cours des actions des
principaux groupes de défense a littéralement explosé lors des trois dernières
semaines (+ 66 % pour BEML ltd, + 45,74 % pour le chantier naval Pipavav,
+ 36 % pour lʼéquipementier Bharat Electronic, + 22 % pour Larsen&Toubro).
Pendant les trois prochaines années, le budget dʼachat en équipements sera
de 247 milliards de dollars.
Une semaine après lʼinvestiture
du président ukrainien Pyotr
Porochenko, le bref espoir dʼamélioration des relations UkraineRussie ne paraît être plus quʼun
souvenir : aux accusations mutuelles de violation de la frontière,
à lʼinstabilité dans la partie Est de
lʼUkraine ajouté à lʼéchec des
négociations sur le contentieux
gazier, vient de sʼajouter lʼinterdiction du Président ukrainien
de coopérer dans le domaine de
lʼindustrie militaire avec Moscou.
Selon le Vice-Premier ministre
ukrainien Vitaly Yarema, la coopération dans lʼindustrie militaire
avec la Russie sʼétait poursuivie
sous Alexandre Turchinov, mais
avait été strictement limité aux
équipements à “double usage”,
comme les moteurs dʼhélicoptères : la fabrication et la vente
dʼarmements avaient été alors
stoppées. Officiellement, à
Moscou, on nʼest pas inquiet :
la substitution aux importations
dans lʼaéronautique avait été
rappelée par le ministre russe du
Commerce et de lʼIndustrie, Denis
Manturov, le 3 juin dernier, tandis
que, selon une déclaration faite le
17 juin par le Vice-Premier ministre Dmitry Rogozin, «le 10 juin
dernier, sur ordre du gouvernement, le ministère du Commerce
et de lʼIndustrie a transmis à la
Commission militaro-industrielle
son plan détaillé pour substituer
intégralement la production
militaire ukrainienne». Parmi les
perdants, la société ukrainienne
de moteurs Motor Sich, qui avait
clairement réaffirmé, début juin,
sa volonté de travailler avec la
Russie, et sʼétait empressée de
rappeler que son moteur MS500V avait été homologué par le
Comité interservices aéronautique
russe en mai dernier. Le
MS-500V pouvait être destiné à
remplacer le moteur canadien
PW-207 sur lʼhélicoptère russe à
usage civil et militaire «Ansat».
UN SMARTPHONE “NSA PROOF” ?
Surfant sur la vague des révélations dʼEdward Snowden, concernant les
liens ambigus entre la NSA et les géants de la Silicon Valley, un
smartphone hautement sécurisé et destiné au grand public serait
commercialisé en Europe sous le nom de Blackphone. Réalisé par la PME
espagnole Geeksphone, cryptant les conversations et les données stockées,
ce téléphone offrirait également à ses utilisateurs la possibilité de surfer
anonymement par lʼutilisation dʼun réseau privé virtuel (VPN). En commercialisant sa solution pour 600 euros, la stratégie de Geeksphone est réellement
agressive face aux offres de Safran et de Thales. Pour autant, il sʼavère que
lʼalgorithme de cryptage est lʼœuvre de la société Silent circles de Phil
Zimmerman, le créateur du fameux PGP, le logiciel de chiffrement de mails le
plus utilisé au monde. Or, Zimmerman a été poursuivi par la justice américaine pendant trois ans pour exportation illégale de logiciel de cryptographie,
après la publication de PGP sur Internet. Les poursuites ont été abandonnées
début 96 après la publication par Zimmerman dʼune “version améliorée” de
PGP en remplacement de la précédente…
GRIPEN NG : NOUVELLE STRATÉGIE SUÉDOISE
Lʼavion suédois de nouvelle génération, le Gripen E/F de Saab, sera un
appareil entièrement neuf et nʼempruntera pas des pièces au Gripen C/D,
qui équipe actuellement lʼarmée du royaume. Le 11 juin, le Parlement de
Stockholm a adopté ce changement de stratégie sur proposition du
gouvernement de centre-droit. Lʼidée est dʼéviter que, contrairement au plan
initial, des Gripen C/D soient immobilisés le temps de prélever des pièces et
composants devant servir à la production des E/F commandés par lʼaviation
suédoise (entre 2018 et 2023). Même si les deux appareils ne devaient avoir
que peu de choses en commun, il était prévu, pour des questions de coût, de
récupérer sur le modèle actuel certaines éléments (pare-brise, verrière, siège
éjectable, etc.). Pendant ce temps-là, cela faisait moins de Gripen C/D aptes
à voler, et réduisait dʼautant les capacités de la Suède à défendre son espace
aérien et à louer des Gripen C/D à des pays intéressés. La nouvelle approche
ne devrait pas se traduire par une hausse des coûts du futur Gripen, assure le
gouvernement. Celui-ci inclut dans ses calculs la probable vente de 36 de ces
appareils au Brésil, censée pallier lʼannulation du contrat avec la Suisse,
consécutive à la votation négative du 18 mai. Ce pays, lui, devait obtenir une
version entièrement neuve du Gripen E.
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Repères
TTU - N° 938 - 18 juin 2014
Triennal : lʼimagination jusquʼoù ?
(suite de la page 1)
La LPM est devenue depuis 2008 un «contrat global»
et le ministère de la Défense est le seul à avoir une
planification budgétaire intégrant les effectifs, le
fonctionnement et lʼéquipement. Toutefois les
blocages de Bercy ne peuvent pas tout expliquer.
Dans la Ve République, la notion dʼarbitrage était une
pratique constante. Soit par Matignon, dont le rôle est
de permettre le bon fonctionnement des armées soit,
en dernier ressort, par le Président de la République,
chef des armées, pour qui le bon fonctionnement de
lʼ«outil Défense» est… une nécessité. Se pose alors
une question délicate : lʼinformation dont ont disposée
le Président de la République et le Premier ministre
ces dernières semaines est-elle à la hauteur de la
réalité ? Classiquement lʼétat-major particulier du
Président informe, au minimum, sur le renseignement,
les opérations et lʼexport. Et dans la bonne tradition
militaire, il doit «rassurer son chef», les chefs devant à
leur tour «rassurer leurs subordonnés» ! La qualité de
lʼinformation transmise a-t-elle toujours été dʼune précision suffisante ou a-t-on voulu un peu trop
«rassurer» les politiques ? Ce qui expliquerait que ces
derniers pensent quʼun «effort de gestion» permettrait
dʼéviter une crise, de conserver toutes ses capacités à
lʼoutil de défense. Reste donc lʼespoir que la mission
sur le triennal définisse des solutions «acceptables».
On le sait, les industriels ont fait des propositions.
Espérant quʼelles puissent être validées, ce qui
sauverait la LPM et ferait baisser la pression politique
autour du sujet Défense.
➤ CMI drones
Un CMI consacré aux
drones devrait avoir lieu
avant le 14 juillet. Mais Il ne
portera que sur les modalités de lʼappel dʼoffres sur
les drones tactiques. Ce
dernier ne pouvant avoir
lieu avant la rentrée,
dʼautant que tout dépend
des possibilités budgétaires
encore floues.
➤ Intérêt argentin
Le CEMA argentin aurait
récemment approché
Défense Conseil International (DCI) pour la modernisation de trois hélicoptères militaires basés à
Cordoba, dans le nord du
pays. A Buenos Aires, on
sʼintéresserait aussi aux
formations en cyberdéfense
que propose depuis peu
DCI. LʼAmérique latine
devrait être une zone prioritaire pour le groupe dans
les prochaines années.
➤ Direction DCNS
Le dossier de modification
de la direction de DCNS a
évolué. Il sʼest même accéléré puisquʼun changement
de PDG devrait intervenir
avant lʼété.
➤ Visite princière
Le Prince du Qatar, Cheick
Tamim Ben Hamed, sera
parisien avant la fin du
mois. Ce sera une étape
dans le cadre dʼune tournée
européenne. Alors que
le Royaume a posé une
option dʼachat pour
22 hélicoptères NH-90, il y
a quelques semaines. En
ce qui concerne le dossier
Rafale, on espère toujours
que des signaux positifs
seront enregistrés. Au
mieux, une entrée en
négociations exclusives
pourrait être annoncée.
➤ CEMA Letton
Le CEMA letton, Raimonds
Graube, sʼest vu prolongé
dans ses fonctions pour
un second mandat. Il aura
pour priorité le maintien
dans lʼarmée (de métier)
des soldats ayant tendance
à la quitter, son adaptation
aux menaces actuelles, une
meilleure utilisation des
réservistes et un approfondissement de la coopération balte, notamment dans
le domaine des achats de
matériel.
➤ Relève à la RDN
L'évolution de la structure
éditoriale de la RDN se
profile avec la création d'un
comité éditorial, le départ
de son rédacteur en chef,
l'amiral Dufourcq, après
cinq ans difficiles, dont la
vénérable revue sort enfin
stabilisée. On relève la
montée en puissance de
Jérôme Pellistrandi,
colonel, conseiller de
rédaction depuis trois ans,
une évolution permise par
la gestion d'un avis de
gros temps par des marins
avisés. Par ailleurs, le
professeur Benchenane
devient conseiller de
rédaction de l'édition arabe,
dont le directeur est l'ancien
ministre marocain A.
Benatiq, qui présentera son
numéro un le 17 juin au
Cercle national des
Armées.
➤ Cyberoptimisme
Des chercheurs du département spécialisé dans la
cybersécurité de l'université
Ben Gourion à Beersheva,
dans le sud d'Israël, affirment avoir trouvé une
méthode pour détourner
des informations sensibles
d'un ordinateur qui n'est
pas relié à l'Internet. Ce
genre de précautions est
en général pris par les
armées, les services de
renseignements ou les
entreprises d'armement.
Selon le professeur Youval
Alowitz, qui dirige le département, cette technologie
permet d'introduire un
virus en utilisant l'émission
d'ondes radio produites
par l'ordinateur visé ainsi
qu'une réception de ces
ondes à l'aide d'un téléphone portable. «C'est une
percée que les Américains
de la NSA ne sont pas
encore parvenus à réaliser.
Nous n'avons pas besoins
d'être en contact via
Internet avec un ordinateur
pour introduire tout une
série de virus», affirme le
professeur Alowitz, qui
travaille en parallèle avec
un centre de recherches et
de développement ouvert
récemment par Deutsche
Telecom à Beersheva, et
spécialisé notamment dans
la protection des données
informatiques.
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