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B 21 : Système cholinergique et interférences médicamenteuses
Système cholinergique et interférences
médicamenteuses
Objectifs :
1- Décrire le métabolisme de l'acétylcholine.
2- Décrire les effets de l'acétylcholine au niveau des récepteurs :
Muscariniques.
Nicotiniques.
De la plaque motrice.
Du système nerveux central.
3- Expliquer les indications des parasympathomimétiques et des parasympatholytiques par
leurs mécanismes d'action au niveau des différents tissus de l’organisme.
4- Expliquer les effets indésirables et les contre-indications des parasympathomimétiques et
des parasympatholytiques, par leurs mécanismes d'action au niveau des différents tissus de
l'organisme.
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B 21 : Système cholinergique et interférences médicamenteuses
I- Introduction :
La transmission nerveuse parasympathique se fait grâce à un médiateur : l’acétylcholine qui
est retrouvée et exerce son action en différents points de l’organisme :
* Système nerveux autonome :
- Au niveau des terminaisons post-ganglionnaires parasympathiques,
- Au niveau des ganglions sympathiques et parasympathiques.
*Certaines synapses du système nerveux central, en particulier au niveau des noyaux gris
centraux.
*La plaque motrice du muscle strié squelettique.
II- Récepteurs à l’acétylcholine :
On distingue :
a) Les récepteurs périphériques :
Situés au niveau des terminaisons nerveuses parasympathiques, ils sont stimulés par
l’acétylcholine et par la Muscarine qui sont parasympathomimétiques. Cette stimulation est
inhibée par l’atropine qui est un parasympatholytique. On les appelle également récepteurs
muscariniques.
Les récepteurs muscariniques sont des récepteurs de surface qui transfèrent leurs signaux à
travers les membranes en interagissant avec les protéines G. Le temps de latence d'action
(100 à 250 ms) est lent comparé à celui des récepteurs nicotiniques. Les récepteurs M2 et M4
sont principalement couplés aux formes Gk et Gi de la protéine G alors que les récepteurs M1,
M3 et M5 sont couplés à une protéine Gq. La stimulation des récepteurs M2 et M4 va donc
entraîner une diminution de la production d’AMPc par l'adénylate cyclase. La stimulation des
récepteurs M1, M3 et M5 provoque une stimulation de la phospholipase C conduisant à la
production d’IP3 et de DAG qui pourront mobiliser le calcium à partir du réticulum
endoplasmique. La stimulation des récepteurs M2 et M4 va de plus ouvrir les canaux
potassiques cardiaques, soit directement par action sur la sous-unité α de la protéine Gk, soit
indirectement (par des dérivés de l'acide arachidonique). Les trois évènements décrits cidessus : inhibition de l'adénylate cyclase, stimulation de l'hydrolyse des phosphoinositols et
activation des canaux potassiques, interviennent tous à l'intérieur de la membrane plasmique.
Ces évènements primaires conduisent aux changements de concentration du Ca++
intracellulaire, de l’AMP cyclique et à la phosphorylation des protéines qui génèrent d'autres
séquences métaboliques.
b) Les ganglions sympathiques et parasympathiques :
L'A.C agit sur des sur des récepteurs appelés récepteurs nicotiniques.
Ces récepteurs sont ainsi nommés parce qu’ils peuvent être stimulés par la nicotine. Le
récepteur nicotinique est polymérique et inclut un canal ionique (Na+/K+). Il est plus
rapidement activé par la liaison du ligand que ne l'est le récepteur muscarinique. La
stimulation du récepteur rend le canal perméable, ce qui dépolarise la membrane. Les
investigations ont été capables de purifier le récepteur nicotinique à partir de l'organe
électrique du poisson torphille. Il consiste en 5 sous-unités arrangées autour d'un pseudo-axe
de symétrie. Une des sous-unités α est présente en double alors que les trois sous-unités ß, γ,
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B 21 : Système cholinergique et interférences médicamenteuses
δ, sont présentes en simple. Ainsi le récepteur est un pentamère d'une masse moléculaire de
28 0000. La cavité centrale est un canal ionique qui au stade de repos est imperméable aux
ions : son diamètre est d’environ 6,5 Ả. Il est bloqué d’une manière irréversible par la toxine a
du venin de cobra (qui se fixe sur les sous-unités alpha). L'acétylcholine ouvre très
transitoirement le canal, elle exerce un effet agoniste relaxant. Mais des agonistes de plus
fortes affinités comme la succinylcholine ou le décaméthonium ont une durée d’action si
longue, qu'ils produisent après relaxation initiale (effet agoniste), une paralysie (la fibre n'est
plus stimulable) : ce sont en fait des agonistes irréversibles. L'hexaméthonium est un
antagoniste compétitif qui se fixe sur les sous-unités α alors que les antagonistes non
compétitifs se lient sur des sites du canal ionique.
L'action de l'acétylcholine y est inhibée par les ganglioplégiques.
c) La jonction neuromusculaire des muscles striés :
Les récepteurs de la plaque motrice sont stimulés physiologiquement par l'acétylcholine qui
est libérée de la terminaison des nerfs moteurs. Ces récepteurs sont bloqués par les curares
(type d-tubocurarine).
d) Système nerveux central :
L'A.C. agit sur des récepteurs localisés essentiellement dans les noyaux gris centraux.
III- Métabolisme de l’acétylcholine : (objectif 1)
A- Synthèse et stockage de l’acétylcholine :
L'acétylcholine est synthétisée dans le corps cellulaire du neurone à partir de la Choline et de
l'Acétylcoenzyme A en présence de choline-acétyl transférase. L'acétylcholine est transportée
par le flux axonal du cytoplasme vers l'extrémité du neurone où elle s'accumule en grande
partie dans les vésicules synaptiques.
Deux pools d'acétylcholine ont pu être dissociés : l'un directement libérable, l’autre dit de
dépôt.
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B- Libération :
Sous l'influence de l'influx nerveux et de la pénétration de calcium qui en résulte
l'acétylcholine est libérée dans l’espace synaptique et va pouvoir se fixer sur les récepteurs post
synaptiques.
Certains récepteurs pré synaptiques comme les récepteurs α2 adrénergiques peuvent, tout au
moins au niveau de certaines terminaisons parasympathiques, lorsqu'ils sont stimulés,
moduler la libération d'acétylcholine (la stimulation α2 a un effet inhibiteur sur la libération).
C- Inactivation :
Elle se fait par :
* Diffusion
* Inactivation enzymatique : L'acétylcholine est hydrolysée par acétyl cholinestérase
des tissus et les pseudo-cholinestérases plasmatiques, en acide acétique et en choline qui est
en partie recaptée par la terminaison nerveuse pour réintégrer le pool de synthèse de
l'acétylcholine.
IV- Propriétés pharmacologiques de l’acétylcholine : (objectif 2)
Les actions de l'acétylcholine sont complexes puisqu'elle peut stimuler d'une part la
terminaison parasympathique, mais d'autre part les ganglions sympathiques et
parasympathiques (effets nicotiniques), la plaque motrice et certains récepteurs du système
nerveux central.
Aux faibles doses : les seuls effets qu'on obtient sont les effets muscariniques, ils sont abolis
par l'atropine.
Les autres effets apparaissent lorsqu'on augmente les doses.
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A- Effets muscariniques :
1- Actions sur le cœur :
- Ralentissement de la fréquence cardiaque, et diminution de la force des
contractions myocardiques en particulier des oreillettes : c'est l'effet chronotrope et
inotrope négatifs.
- Augmentation de la conduction intra auriculaire et diminution de la vitesse de
conduction de l'influx au niveau du nœud auriculo-ventriculaire et du faisceau de His et
de Purkinje (ce qui se traduit à l'E.C.G. par allongement de l'espace PR, au maximum un
bloc auriculo-ventriculaire).
- Possibilité d'arythmie.
2- Actions sur les vaisseaux:
Vasodilatation aussi bien des coronaires que des vaisseaux périphériques avec
hypotension.
Il faut signaler qu’au niveau des vaisseaux, il existe des récepteurs muscariniques qui
stimulés, provoquent une vasodilatation, mais il n’y a pas d’innervation parasympathique et
par conséquent, pas de tonus parasympathique permanent.
3- Action sur les muscles lisses :
- Bronches : broncho constriction
- Intestin : augmentation du tonus et du péristaltisme avec relâchement des sphincters.
- Vessie: contraction du muscle détrusor, avec relâchement du trigone et du sphincter
vésical facilitant ainsi la miction
- Œil : L'acétylcholine provoque un myosis actif avec spasme de l'accommodation. Elle
diminue la tension intra auriculaire par contraction des muscles ciliaires, ce qui facilite le
drainage de l'humeur aqueuse par le canal de Schlemm (intérêt dans le glaucome).
4- Action sur les sécrétions :
Augmentation des sécrétions bronchiques, salivaires, sudorales, lacrymales et gastriques.
B- Les effets nicotiniques :
Ils n'apparaissent que lorsqu'on augmente les doses d'acétylcholine (50 à 100 fois
supérieures aux doses muscariniques) et après un traitement préalable par l'Atropine.
Ce sont les effets de la stimulation de l'ensemble des ganglions parasympathiques,
sympathiques et de la médullosurrénale, ce qui aboutit entre autres à faire libérer de
l'adrénaline et de la noradrénaline.
On observera :
- Des effets inotrope et chronotrope positifs au niveau du cœur
- Une H.T.A.
- Une mydriase
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Ces effets nicotiniques sont supprimés par les ganglioplégiques.
Doses
Seule
Après Atropine
Après γγ(ou ΣΣ-)
Après Atropine et
γγ-
Acétylcholine
à faibles doses
Acétylcholine
à fortes doses
Pas de bradycardie
réflexe
γγ- : ganglioplégiques
Σ- : Sympatholytiques
Tableau schématique des effets de l’acétylcholine sur la pression artérielle
C- Effets sur les muscles striés :
Contractions des muscles squelettiques normaux ou dénervés en cas d’injection intra artérielle
d’AC par dépolarisation de la plaque neuromusculaire.
Cette contraction est supprimée par les curares (type d-tubocurarine, non
dépolitisants=médicament utilisé en anesthésie).
D- Effet sur le système nerveux central :
Certains neurones produisent de l’acétylcholine dans le système nerveux central et participent
ainsi dans le contrôle de l’activité musculaire (cf. la maladie de Parkinson).
L’acétylcholine ne franchit pas la barrière hémato-encéphalique, lorsqu’on l’injecte
directement dans les cavités cérébrales, elle entraîne une rigidité et des tremblements qui sont
supprimés par les Antiparkinsoniens.
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Tableau récapitulatif des effets de la stimulation des récepteurs du
système parasympathique
Parasympathique
Organe
Action
Récepteur
Œil
Muscle circulaire
Muscle ciliaire
Cœur
Noeud sinusal
Foyer arythmogènes ectopiques
Contractilité
Contracte
Contracte
M3
M3
Ralentit
M2
Diminue
(oreillette)
M2
Vaisseaux sanguins
Libère de
l'EDRF
Vaisseaux des muscles squelettiques
Endothélium
M3
Muscle lisse bronchiolaire
Contracte
M3
Tractus gastro-intestinal
Muscle lisse
Parois
Sphincters
Sécrétion
Plexus myentérique
Contracte
Relâche
Augmente
Active
M3
M3
M3
M1
Muscle lisse génito-urinaire
Paroi vésicale
Sphincter
Utérus gravide
Contracte
Relâche
Contracte
M3
M3
M3
Erection
M
Diminue la
libération de
norépinéphrine
(NE)
M
Pénis, vésicules séminales
Terminaisons nerveuses autonomes
Sympathiques
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V- Parasympathomimétiques : (objectifs 3&4)
Les parasympathomimétiques sont des substances capables d'activer les récepteurs
muscariniques. On peut les subdiviser en deux groupes :
(i) les parasympathomimétiques « vrais » ou « directs » qui stimulent directement les
récepteurs muscariniques. Ce sont l’acétylcholine, d'autres esters plus stables de la choline
comme le carbachol, la métacholine ou le bétanéchol, d'autres alcaloïdes à effet muscarinique
comme la pilocarpine et l'arécholine sont également des agonistes muscariniques, l'acéclidine
(Glaucostat®) et l’oxotrémorine (traversant la barrière hépato-encéphalique et utilisée en
psychopathologie expérimentale).
(i)
les parasympathomimétiques « indirects » qui sont des inhibiteurs des
cholinestérases. Ces substances provoquent l'accumulation d'acétylcholine et ont non
seulement des effets muscariniques mais également des effets nicotiniques et sur la jonction
neuromusculaire (d’où leur utilisation dans la myasthénie).
Ces substances sont de deux types :
-Les anticholinestérasiques dits réversibles car contractant une liaison peu stable avec
l’acétylcholinestérase : ésérine (ou physostigmine) qui est un alcaloïde naturel et de
nombreuses substances de synthèse : néostigmine ou Prostigmine, la pyridostigmine ou
Mestinon, l'ambénonium ou Mytelase et la génésérine.
- Les anticholinestérasiques « irréversibles» seulement utilisés en thérapeutique par
voie locale comme collyre (écothiopate iodure = Phospholine iodide). De nombreuses
substances de ce groupe sont utilisées comme insecticides ou comme toxiques de guerre. Il
s'agit de composés organophosphorés. L'intoxication provoquée par ces produits est très
sévère (agitation, diarrhée, troubles respiratoires, hypotension artérielle, bradycardie,
tremblements, anxiété...), aboutissant à la mort en l'absence de traitement. Pour combattre
l'intoxication aux organophosphorés, on utilise la Pralidoxime (Contrathion®), substance
capable de réactiver les cholinestérases et l'atropine.
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1°) Parasympathomimétiques directs :
Ce sont des substances qui agissent directement au niveau des récepteurs cholinergiques
(muscariniques ou nicotiniques)
a) L'acétylcholine et dérivés : métacholine, carbacholine, bétanéchol :
L'acétylcholine est une substance labile, rapidement détruite par les
acétylcholinestérases, elle peut être cependant utilisée en exploration fonctionnelle
respiratoire pour tester la réactivité bronchique.
Le carbacol est quelques fois utilisé dans cette indication. Ce dernier a une durée
d'action plus prolongée car non détruit par la cholinestérase.
b) La muscarine :
Extraite d'un champignon l'AMANITA MUSCARIA qui peut donner une intoxication
de type parasympathomimétique, son traitement repose sur l'administration d'Atropine.
c) Trèmorine, Oxotrèmorine :
Ces substances passent la barrière hémato-encéphalique et peuvent entraîner :
une intoxication cholinergique périphérique :
myosis
larmoiement
salivation
diarrhée
bradycardie
une intoxication cholinergique centrale avec rigidité et tremblements
d) Pilocarpine, acéclidine (glaucostat®) :
Elle a une action plus prolongée que celle de l'acétylcholine. Elle est utilisée dans les collyres
pour son effet myotique pour traiter le glaucome qui est un état pathologique dans lequel
l'écoulement de l'humeur aqueuse par l'angle irido-cornéen
(canal de Schlemm) est anormal, souvent du fait d'un angle irido-cornéen fermé.
La mydriase aggrave la difficulté à l'écoulement de l'humeur aqueuse en accentuant la
fermeture de l'angle irido-cornéen. Les parasympathomimétiques en entraînant un myosis, ont
un effet favorable dans le glaucome : l'iris est retendu et débloque l'angle irido-cornéen.
L'élimination de l'humeur aqueuse est améliorée.
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Le passage systémique de la pilocarpine est normalement négligeable, cependant ce
passage peut être substantiel en cas d'instillations répétées de façon prolongée.
Les effets indésirables de la pilocarpine sont locaux : augmentation de la sécrétion
lacrymale, vasodilatation conjonctivale, spasme de l'accommodation décollement de
rétine chez les patients ayant une dégénérescence rétinienne, cataracte… Les contre
indications sont les iridocyclites.
2°) Les parasympathomimétiques indirects :
Ce sont des substances qui augmentent la teneur locale en acétylcholine par inhibition de
l'acétylcholinestérase essentiellement.
Ils peuvent entraîner des actions nicotiniques et des effets sur la plaque motrice et sur le
système nerveux central.
2-1 : Anticholinestérasiques irréversibles :
Utilisés en thérapeutique seulement par voie locale comme collyre (disopropyl
fluorophosphate (Diflupyl®).
De nombreuses substances de ce groupe sont utilisées comme toxiques de guerre ou
insecticides; il s'agit de composés organophosphorés qui ont une action prolongée en
détruisant les cholinestérases.
L'intoxication suicidaire ou accidentelle est sévère. Elle entraîne:
• à faibles doses, des effets muscariniques : hypotension, bradycardie, myosis,
bronchospasme, broncho sécrétion, sueurs profuses et diarrhée.
• à doses fortes, des effets nicotiniques, musculaires (contractions), et centraux
(tremblement, ataxie, rigidité, paralysie respiratoire).
Le traitement de cette intoxication répond sur :
L'utilisation de parasympatholytiques : Atropine
La respiration assistée et l'aspiration bronchique
Le curare contre les contractures musculaires
Les antiparkinsoniens (ARTANE®) contre les effets centraux
Le contrathion : réactivateur des cholinestérases.
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2-2 : Anticholinestérasiques réversibles :
Utilisés en thérapeutique.
a) L'ESERINE (physostigmine®) :
Est un alcaloïde naturel. Elle a une action modérée sur le tube digestif, les voies
urinaires, les glandes salivaires et sudoripares. Elle a aussi une action intéressante sur la
plaque motrice, d’où son utilisation dans le traitement de la myasthénie (qui est due à un
trouble de la conduction neuromusculaire).
Inconvénient : l'Eserine traverse la barrière hémato-encéphalique.
b) Les sels d'ammonium quaternaire : Tensilon®, Prostigmine (Néostigmine ®):
Ne traversent pas la barrière hémato-encéphalique. Sont utilisés dans le traitement de
Myasthénie.
2-3 : Inhibiteur de récaptage : hémicoline
3°) Indications des parasympathomimétiques :
a) La Myasthénie :
Il s'agit d'une maladie où tout se passe comme si la plaque neuromusculaire était
curarisée secondairement à un déficit partiel en acétylcholine.
On utilise les parasympathomimétiques :
• Soit dans un but diagnostic: injection test de 0,5 à 1 mg de Néostigmine
(Prostigmine®) IV qui doit améliorer les symptômes de la myasthénie en 15mn.
• Soit pour traitement au long cours :
* On utilise par voie orale de la néostigmine Cp à 15 mg : posologie moyenne 60 mg/j.
* Effets indésirables : hypersalivation, bradycardie, myosis qui sont abolis par
l'Atropine d'où l'administration de 0,5 mg d'atropine per os 3 fois/ j pour atténuer ces
effets indésirables.
* Interactions : l'effet dépresseur respiratoire des morphinomimétiques et des
barbituriques peut être majoré.
* Contre indications: Asthme, maladie de parkinson.
• soit pour traitement d'urgence: 0,5 à 1,5mg de néostigmine (prostigmine®) en
injection sous cutanée ou intramusculaire.
b) Le glaucome :
C'est un état pathologique dans lequel la résistance à l'écoulement de l’humeur aqueuse
par l'angle irido-cornéen (canal de Schlemm) s'élève anormalement, il en résulte une
augmentation de la pression intraoculaire.
On distingue 2 types de glaucome :
• Les glaucomes à angle irido-cornéen "étroit" ou" fermé" où l'angle risque d'être comblé
plus facilement par l'iris rétracté; l'évacuation de l'humeur aqueuse est empêchée
C'est la crise de glaucome aiguë.
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• Les glaucomes à angle irido-cornéen normal ou " ouvert" ou chronique dus à une
pathologie de l'absorption de l'humeur aqueuse.
Les parasympathomimétiques ont un effet favorable dans le glaucome : l'iris est retendu
et débloque l'angle irido-cornéen.
Les principaux collyres utilisés sont :
- la pilocarpine.
- l'aceclidine (glaucostat®).
c) Autres indications :
Les parasympathomimétiques sont utilisés également :
Pour leur action sur la motricité digestive (augmentation du tonus et du
péristaltisme intestinal avec relâchement des sphincters) action mise à profit dans
les atonies intestinales post opératoires ou iatrogènes.
Et pour leur action sur le muscle vésical (contraction du détrusor et relâchement
du sphincter) action mise à profit dans les atonies vésicales fonctionnelles ou
postopératoires.
On utilise :
- Néostigmine forme orale, Cp à 15mg, posologie = 60 mg/j
- Bétanéchol
Traitement des envenimations par vipères :
S'il ya des signes de curarisation, on utilise la Néostigmine (Prostigmine®).
VI- Les parasympatholytiques : (objectifs 3&4)
Ils inhibent les effets de la stimulation du système parasympathique.
comme la plupart des organes ont une double innervation parasympathique et
sympathique; l'inhibition de l'innervation parasympathique fait prédominer l'action
sympathique.
S'il s'agit d'un organe soumis à l'innervation parasympathique, les
parasympatholytiques suppriment le tonus parasympathique
On distingue :
a) Les parasympatholytiques indirects qui agissent par :
dépression des centres
inhibition de la conduction le long des fibres (Anesthésiques locaux)
blocage de la transmission ganglionnaire
blocage de la synthèse ou de la libération de l'acétylcholine.
augmentation de l'activité cholinestérasique
ils ne sont pas utilisés en thérapeutique, mais comme réactifs
pharmacologiques, exemple : la triétylcholine qui est un faux précurseur, la
toxine botulique qui détruit les vésicules de stockage de l'acétylcholine.
b) Les parasympatholytiques directs : antagonistes compétitifs de l'acétylcholine au
niveau des récepteurs muscariniques.
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La substance type en est l'atropine : alcaloïde de la Belladone, à côté, on cite la scopolamine
et d'autres substances de synthèse qui auraient pour les uns une spécificité d'action digestive
(effet anti-sécrétoire gastrique) et pour d'autres une spécificité pulmonaire ou
antiparkinsonienne.
1°) Propriétés pharmacologiques de l'Atropine :
L'Atropine à doses suffisantes s'oppose à toutes les actions des agonistes muscariniques, visà-vis desquels elle exerce un antagonisme compétitif, Elle inhibe tous les effets résultant de
l'excitation des nerfs parasympathiques :
a) Effet sur les vaisseaux : pas d'effet, par l'inexistence de tonus parasympathique à ce
niveau. Aux fortes doses il existe un risque de toxicité : hypotension et dépression
myocardique.
b) Muscles lisses :
Bronches :
L'Atropine supprime un bronchospasme provoqué par l'acétylcholine, mais n'exerce pas
d'effet bronchodilatateur dans les conditions normales.
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Intestin :
Ralentissement du tonus et du péristaltisme et par conséquent provoque une constipation.
Vessie :
Relâchement des fibres lisses vésicales ce qui peut favoriser les rétentions urinaires en cas
d'hypertrophie de la prostate.
Œil :
Mydriase passive par paralysie du sphincter irien
Paralysie de l'accommodation
Augmentation de la pression intraoculaire : car le relâchement des muscles
ciliaires obstrue le canal de Schlemm. Cette action est négligeable chez le sujet normal
mais peut être dangereuse chez le patient ayant un glaucome à angle fermé.
c) Sécrétions :
Elles sont toutes diminuées : salivaire, suc gastrique, sont également diminuées les
secrétions bronchiques dont la viscosité est augmentée.
L'Atropine s'oppose en partie à l'augmentation des sécrétions gastriques provoquées par
l'histamine, l'alcool, la caféine.
d) Effets centraux :
Aux doses thérapeutiques: l'atropine
- permet d'améliorer certains symptômes parkinsoniens en particulier: tremblement, et
hypertonie en réalisant un équilibre relatif entre dopamine et acétylcholine au niveau du
système nigro-strié.
- s'oppose au mal de transport : (effet antinaupathique)
Aux fortes doses : délire, hallucination, confusion mentale, agitation,
hyperthermie.
2°/ Les parasympatholytiques de Synthèse :
a) Les parasympatholytiques antispasmodiques et anti sécrétoires :
Exemples :
N-butyl scopolamine
Buscopan®
Propanthèline
Probanthine®
Diphémanil
Prantal ®
Isopropamide
Priamide ®
Ces substances inhibent la sécrétion gastrique tant en volume qu'en sécrétion acide.
La sécrétion salivaire est très sensible à leur action.
La réduction de l'activité motrice de l'estomac et du grêle qu'ils provoquent explique la
sédation de la douleur due au spasme des ulcères gastroduodénaux en poussée ou celle
due à l'hypertonie et l'hyper motricité des diarrhées.
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* La Pirenzèpine (gastrozèpine®) est une substance qui présente une affinité différente
pour les récepteurs muscariniques de différents organes et a fait postuler l'existence de
sous-types de récepteurs :
- Les M1 ayant une forte affinité pour la pirenzèpine: M1 sont impliqués dans la sécrétion
gastrique acide.
- Les M2 n'ayant qu'une faible affinité pour celle-ci : M2 sont les récepteurs responsable
de la bradycardie, des effets oculaires et des effets sur les muscles lisses.
b) Les parasympatholytiques bronchodilatateurs :
Ils sont représentés par
l'ipratropium (Atrovent®)
oxtriopium (Tersigat®)
Ces substances sont administrées sous forme d'aérosol et exercent leur action
bronchodilatatrice en inhibant les effets de l'acétylcholine libérée par excitation des
récepteurs à l'irritation (dans l'asthme d'effort) Traitement adjuvant dans l'asthme.
c) Les parasympatholytiques antiparkinsoniens :
Il s'agit de substances qui passent la barrière hémato encéphalique et qui sont utilisées
dans certaines formes de maladie de Parkinson (dominées par la rigidité et l'hypertonie)
et dans les syndromes parkinsoniens induits par les neuroleptiques.
Deux substances peuvent être citées : la Profénamide (Parsidol®) et la Trihexyphénidyle
(Artane®).
3°) Indication des Parasympatholytiques :
a) Cardiaques et bronchiques :
En pré anesthésie, on les utilise pour isoler le cœur du tonus vagal afin de le protéger
contre un arrêt réflexe, et d'autre part : pour diminuer la gène occasionnée par les
sécrétions Prémédication par l'Atropine.
Action chronotrope positive pour accélérer la fréquence cardiaque dans certaines
situations où il existe une bradycardie sinusale ou nodale.
b) Antispasmodiques :
Traitement des diarrhées (Exp : Buscopan®), traitement des coliques hépatiques, et des
coliques néphrétiques.
c) Ulcère gastroduodénal :
On utilise surtout la gastrozèpine®
d) Maladies et syndromes parkinsoniens.
4°) Contre Indications :
a- Glaucome à angle fermé
b- Adénome Prostatique : Il constitue un obstacle à l'excrétion d'urine, il ne peut pas être
surmonté lorsqu'on diminue le tonus des fibres lisses vésicales.
c- Bronchite chronique : Si on dessèche les sécrétions, on gène leur évacuation, ce qui
favorise l'infection et l'encombrement.
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Types de récepteurs du système nerveux autonome ayant des effets documentés ou
probables sur les tissus effecteurs périphérique
Nom de
récepteur
Localisations typiques
Résultats de la fixation
d’un agoniste sur le
récepteur
Muscarinique
M1
Neurones du SNC, neurones sympathiques
post ganglionnaires, certains sites pré
synaptiques.
Formation d'IP3 et de DAG
(diacylglycérol),
augmentation du calcium
intracellulaire.
Muscarinique
M2
Myocarde, muscles lisses, certains sites pré
synaptiques.
Ouverture
des
canaux
calciques, inhibition de
l'adényl-cyclase.
Muscarinique
M3
Glandes exocrines
endothélium).
et
Formation d'IP3 et de DAG
(diacylglycérol),
augmentation du calcium
intracellulaire.
Plaque motrice neuromusculaire du muscle
squelettique
Ouverture
des
canaux
+ +
Na /K , dépolarisation
Nicotinique
NM
(muscle
lisse
Ouvrages consultés :
1) Cours de pharmacologie du système nerveux autonome, manuel de cardiologie, Faculté
de Médecine de Tunis.
2) Cours de préparation de Résidanat, Faculté de Médecine de Sfax.
3) Cours de préparation de Résidanat, Faculté de Médecine de Monastir.
4) Cours de préparation de résidanat, Faculté de médecine de Sousse, 1999/2000.
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