Les troubles psychiatriques induits par le cannabis

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Le Cannabis: Généralités

• • • • Un peu d’histoire: « Appellations d’origine contrôlées »: Modes de consommation Complications somatiques

Histoire

• • Introduit en Europe au milieu du 19 eme siècle par des voyageurs revenant de l’Inde en Angleterre.

Mais quid des oracles de la Grèce antique (Delphes ,Epidaure ,etc )

AOC

• • • • Pays producteurs de résine : 1-Maroc ; 2 Pakistan; 3-Afghanistan ; Pays producteurs d’herbe : 1-Mexique ;2 Paraguay;3-Maroc;4-afrique du sud.

Cannabis sativa ;chanvre textile.

Cannabis indica ;chanvre indien .

Consommation

• • • • L’herbe ou marijuana ;sommités fleuries et les feuilles. Faible teneur en THC 6à 8 pour cent.

La résine coupée avec différentes substances ;teneur en THC 10 pour cent en moyenne.

L’huile ;70 pour cent de THC.

Fumée ou ingérée (space cake ,confiture verte)

Complications somatiques

• • Effets pulmonaires:BPCO ,cancers ,5 joints = 20 cigarettes car bronchodilatation+de goudrons et temps d’inhalation doublé.

Effets cardio vasculaires :Chronotrope + et bathmotrope + CAD accéleration et HTA et troubles du rythme voire fibrillation ventriculaire et mort subite.Risque

d’infarctus du myocarde multiplié par 4,8 dans l’heure qui suit .AIT et AVC

Complications somatiques (suite)

• • • Hépatiques :Fibrose plus importante si HCV +.

Grossesse :perturbation du cycle menstruel ,augmentation des complications lors de l’accouchement ,enfants hypotrophes .

Le THC passe la barrière placentaire =anomalies cognitives ,mémoire concentration, hyper activité ,impulsivité;

Les troubles psychiatriques induits par le cannabis

Les paradis artificiels

• « Herodote raconte que les Scythes amassaient des graines de chanvre sur lesquelles ils jetaient des pierres rougies au feu .C’était pour eux comme un bain de vapeur plus parfumée que celle d’aucune étuve grecque, et la jouissance en était si vive qu’elle leur arrachait des cris de joie. »

Données épidémiologiques

• • • • • • • • Drogue illicite la plus consommée en France Premier rang Européen 1,2 million de consommateurs réguliers Consommation plutôt masculine: 4 hommes pour une femme La consommation décroît avec l’age 2 pour cent des 45-75 ans Largement associée au tabac et à l’alcool

Données épidémiologiques 2

• • • En Europe :77 millions d’adultes de 15 à 64 ans l’ont essayée et 20 millions en ont consommé durant l’année.

L’herbe ou marijuana devient plus présente en Europe que la résine .

3 millions d’Européens en consomment quotidiennement (1 pour cent des adultes)

Les récepteurs cannabinoïdes

• • • • • • CB 1: Dans le SNC;aires corticales,cortex préfrontal (action intention anticipation) Hippocampe(mémoire à court terme) Cervelet (intégration,coordination) Amygdale (peur ,anxiété,délire, paranoïa) Régions limbiques et mésolimbiques (système hédonique ,axe dopaminergique)

Les récepteurs cannabinoïdes

• • CB 2 ;périphériques: Rate,macrophages,plexus mésentérique,impliqués dans la régulation des réponses immunitaires et inflammatoires

Les récepteurs cannabinoïdes

• Pas de récepteurs CB1 au niveau du thalamus de l’hypothalamus et du tronc cérébral donc pas de réactions toxiques fatales en cas d’intoxication aigue ( l’OD)

Cannabinoïdes du cannabis

• • • • Delta 9 tétra- hydrocannabinol ou THC/ Induit des effets psychotomimetiques,hallucinations, idées délirantes persécutions.

Cannabidiol: auteurs Effets anxiolytiques,voire « antipsychotiques » selon certains

Les Cannabinoïdes endogènes

• • • • • • Anandamide: agoniste des CB1,mais les réponses pharmacologiques induites par l’anandamide sont moins intenses et plus brèves.

Oleamide.

Interactions étroites entre le système endocannabinoÏde et opioÏde.

Morphine:liaison avec les récepteurs opioïdes MU.

THC:activation des récepteurs delta et kappa.

Dix fois plus de récepteurs CB1 que de récepteurs opioïdes=possibilités thérapeutiques anti- nociceptives avec moins d’effets secondaires respiratoires et digestifs

Intoxication,abus,dependance

• • • Moreau de Tours ;thèse :Du haschich et de l’aliénation mentale Usage nocif ou abus : Dépendance :

Aspects cliniques

• • • Début des effets:quelques minutes.

Durée des effets:3 à 4 heures Euphorie,bien être,amplification des perceptions visuelles,auditives,gustatives,tactiles,sensa tion de ralentissement du temps ,augmentation de l’appétit.

L’ivresse cannabique

• • • • • • • • • Un versant psycho sensoriel: _vécu effectif et bien être _des modifications sensorielles _des perturbations cognitives Un versant somatique: _sécheresse buccale _hyperhémie conjonctivale et mydriase inconstante _tachycardie et hypotension _dysarthrie,ataxie,bradypnée a forte dose

Les symptômes de sevrage du cannabis

• • • • Un syndrome de sevrage:pendant 48 heures (irritabilité,anxiété,agressivité,agitation,diminutio n de l’appétit,troubles du sommeil,sueurs, tremblements) La cinétique d’élimination du THC et sa forte lipophilie Dès J1,maximum de J2 à J4,diminutionàJ7 Arrêt au bout de 15 jours sauf irritabilité et troubles du sommeil jusqu’à 6 semaines

Effet rémanent du THC

• • • • Fumer un seul joint peut entraîner pendant huit jours la présence de cannabis dans les urines.

Demie vie d’élimination entre 44 et 60 h Stockage dans les tissus adipeux,cerveau,foie,rein,glandes endocrines,appareil génital.

Si usage chronique,plusieurs semaines après la dernière prise.

Dosages biologiques

• • • Métabolisation hépatique par oxydation microsomiale ,élimination digestive, rénale et sudorale.

Dosage urinaire ;plusieurs jours voire semaines après arrêt.

Dosage sanguin; valeur médico légale (composés actifs et métabolites inactifs)

Dosages biologiques

• • Dosage dans la salive ;très faible peu fiable (séquestration bucco dentaire) Dosage dans les cheveux; permet de dépister une consommation chronique délai max de détection infini,1 cm= 1 mois mais variabilité interindividuelle, action des cosmétiques donc précautions

L’abus ou usage nocif du cannabis

• • • Relation pathologique au produit sans atteindre le niveau de dépendance Poursuite des consommations malgré des complications physiques,relationnelles,professionnelles ou judiciaires Niveau de consommation sous estimé,sous verbalisé et banalisé

La dépendance au cannabis

• • • • • • • Dépendance avec ou sans dépendance physique Installation adolescence – post-adolescence évolution extensive faible motivation à l’abstinence arrêt motivé par des complications ou évènements sociaux ou affectifs dans deux tiers des cas entre 25 et 30 ans parfois sévère sur le long cours

Les facteurs de vulnérabilité au cannabis

• • • • • • • • • Personnalités « border line » Personnalité anti sociale (transgression ,passage à l’acte ;pas de culpabilité ,impulsivité ,intolérance à la frustration ) ATCD de troubles de l’attention et d’hyper activité Fréquentations des bars et autres boites de nuits difficultés psychologiques de l’adolescence,désinhibition,recherche de sensations,agressivité,anhedonie,troubles du comportement de l’enfance.

Facteurs environnementaux: familiaux ; faible identification ,usage familial du cannabis et ou de l’alcool ,carence affective ,manque de cadre familial sociaux ; chômage des parents ,placements en institutions

L’association aux autres substances

• • Escalade inconstante selon les facteurs de vulnérabilité Le tabac et l’ivresse alcoolique

Les troubles anxieux

• • • Les attaques de panique Le syndrome de dépersonnalisation • étrangeté,détachement,impénétrabilité,ast hénie,humeur dépressive,troubles cognitifs de quelques semaines à quelques mois Un trouble anxieux et non schizophrénique

Le syndrome amotivationnel

• • • • Déficit de l’attention, de l’activité,indifférence affective,asthénie physique Perturbation cognitives Réversibilité des troubles Aspect schizophréniforme ou pseudo déterioratif

Les perturbation cognitives du cannabis

• • • • • Consommation occasionnelle: déficit de l’attention , de la mémoire de fixation et allongement du temps de réaction dans la réalisation de taches complexes Consommation chronique: Déficit de la mémoire , des fonctions exécutives , persévération;baisse globale de l ’efficience Impact irréversible sur un cerveau jeune

Les troubles psychotiques

• • • • • Des ivresses pathologiques compliquées de symptômes psychotiques Des rémanences spontanées ou flash back corrélées à un taux élevé de THC Des bouffées délirantes induites de une semaine à deux mois sans troubles pré morbides, hallucinations visuelles et agressivité. Risque de récidives Diagnostic différentiel avec un mode d’entrée dans la schizophrénie Peu fréquents

Cannabis et troubles schizophréniques

• • 22 à 42 pour cent de dépendance sur la vie entière dans la population schizophrénique versus 5 à 10 pour cent dans la population générale Aggravation de la pathologie schizophrénique:hospitalisations rechutes arrêt des traitements

Etude chez des volontaires sains

• • • • • Symptômes positifs et négatifs schizophreniformes.

Altération de la perception.

Anxiété.

Euphorie.

Diminution des performances intellectuelles.

Cannabis et troubles schizophréniques

• • • • • Hypothèse de l’auto médication: Recherche de socialisation et d’euphorie Effet anxiolytique Diminution des effets indésirables de neuroleptiques Un tiers de sujets consomme après le début de la schizophrénie

Cannabis et troubles schizophrèniques

• • Le LCR des schizophrènes contient une concentration d’anandamide plus élevée que celui des sujets saints=une preuve indirecte de la mise en jeu du système cannabinoïde endogène par la dopamine.

Interconnections anandamide ,dopamine=pistes de recherche pour élaborer de nouvelles thérapeutiques anti- psychotiques?

Facteur de risque de schizophrénie ?

• • • Usage à l’adolescence augmente modérément le risque Plus la consommation est précoce et importante plus l’évolution clinique est mauvaise Notion d’immaturité cérébrale

Psychose fonctionnelle

• • • • • • Durée de deux semaines.

Délires (paranoïa, idées de grandeur) Dépersonnalisation Hypomanie Désorganisation de la pensée Emoussement des affects

Psychose toxique

• • • • Quelques jours Signes confusionnels prédominants DTS Chez des consommateurs inexpérimentés alors que la psychose fonctionnelle semble se manifester sur des traits schizotypiques

cannabis et troubles dépressifs

• • • • 3 à 14 pour cent d’états dépressifs chez les consommateurs de cannabis 4 à19 pour cent des déprimés abusent ou sont dépendants du cannabis Chez l’adolescent le cannabis multiplie par 5 le risque de dépression Suicide

Cannabis et troubles dépressifs

• • • • Le cannabis est un facteur prédictif des troubles dépressifs secondaires avec effet dose dépendant Le cannabis aggrave les troubles bipolaires profondeur des épisodes cycles plus rapides

Cannabis et autres troubles

• • • • • Boulimie chez un tiers des dépendants au cannabis Tentatives de suicide plus fréquentes Comportement sexuel: Plus de partenaires et plus de comportements à risque première substance retrouvée après l’alcool chez les agresseurs sexuels

Grossesse et cannabis

• • • Impact cognitif du cannabis chez les enfants exposés durant la grossesse.(au moins un joint par jour) A l’age de 6 ans: scores de raisonnement verbal plus faibles lors de l’exposition au premier trimestre de la grossesse et déficits de la mémoire à court terme lors de l’exposition au deuxième trimestre de la grossesse.

Impact sur les apprentissages scolaires

conclusion

• • • Une toxicité neuropsychologique et psychiatrique Un facteur d’aggravation de toutes les psychopathologies évolutives Un facteur de risque dans les troubles schizophréniques si consommation élevées,avant l’age de 15 ans, chez des sujets ayant d’autres facteurs de risque

Le pseudo épilogue

• • • • Les paradis artificiels!Blondes fumées, Acres saveurs,rêves divins,vivante mort, Délicieux oubli des femmes trop aimées Et des chagrins passés qui nous ruinent encore… • …Vous êtes les débris d’un rêve inachevé.

• Baudelaire