PRISE EN CHARGE DU POLYTRAUMATISE
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Transcript PRISE EN CHARGE DU POLYTRAUMATISE
PRISE EN CHARGE DU
POLYTRAUMATISE
A. de Waroquier
Interne
Anesthésie réanimation
HIA LAVERAN
Plan
Introduction/ Généralité
Prise en charge initiale
Stratégie diagnostique: détresses
vitales
Traitement définitif
Conclusion
Généralités
Définition: Polytraumatisé
Sujet présentant des lésions traumatiques
mettant en jeu le pronostic vital, soit
chacune par elle-même, soit par leur
association
Généralités
Pronostic vital engagé
prise en charge rapide
Hiérarchiser la prise en charge
Accidents de la voie publique+++:
adultes jeunes
Accidents domestiques, sports…
Mortalité de 10 à 50 %. La moitié des
décès avant l’hospitalisation
Mortalité chez le
polytraumatisé
Décès immédiats: lésions cérébrales
majeures, traumatismes médullaires,
atteintes des gros vaisseaux
Décès précoces: hémorragie, hypoxie
Décès tardifs: infections, complications
métaboliques
Physiopathologie du
polytraumatisé
Potentialisation des lésions:
Effet de sommation: pertes de sang multiples +
choc hypovolémique
Effet d’occultation: coma masque un déficit
médullaire
Effet d’amplification: coma -> diminution
d’adaptation dans un trauma thoracique -> hypoxie
-> majoration des lésions cérébrales
I) Prise en charge initiale
Prise en Charge initiale
Recueil des données anamnestiques
– Équipe pré-hospitalière
– Circonstances, mécanismes
– État clinique initial
– Traitements déjà mis en route
– Délais: prise en charge, transport
Admission au DECHOCAGE
Déchocage
Rôle infirmier
Dans le recueil des données et des
circonstances auprès de l’équipe préhospitalière
Prise en Charge initiale
– Evaluation clinique initiale: recherche d’une
détresse vitale:
CIRCULATOIRE: Pouls, PA, auscultation cardiaque
RESPIRATOIRE: FR, amplitude thoracique,
auscultation, signes de lutte, d’encombrement,
cyanose, saturomètre
NEUROLOGIQUE: Glasgow, pupilles, déficit
– Conséquence: gestes de réanimation
immédiats
Prise en Charge initiale
Mise en condition
– Déshabillage
– Oxygénothérapie: MHC+/-Guedel, SPO2
– 2 VVP > ou = 16G: Ringer Lactate (Attention
au G5+++)
– Bilan sanguin standard: Groupe, GDS, NFP,
coagulation, glycémie, alcoolémie+++
déchocage
Prise en Charge initiale
Monitorage +++
– Electrocardioscope
– Pression non invasive (PNI): sur les zones
indemnes
– Sonde vésicale +/- sonde thermique
– Sonde gastrique selon atteinte
Vérifications:
– Plateau d’intubation, respirateur
– Drogues d’urgence: adrénaline, atropine,
sédatifs
Monitorage
Prise en Charge initiale
Puis, dans le même
temps:
– Radiographie
thoracique,
– +/- radiographie du
bassin
– Echographie abdominale
L’ensemble de cette
prise en charge ne doit
pas excéder quelques
minutes.
Prise en Charge initiale
Objectifs: Distinguer 2 situations
– Absence de détresse vitale: polyblessé
Surveillance
Bilan lésionnel complet
– Une ou plusieurs détresses vitales:
polytraumatisé: traitement immédiat
Prise en Charge initiale
Objectifs:
– scanner corps entier (bodyscan) moins de
30 minutes après le début de la prise en
charge
– Ou bloc opératoire
II) Stratégie diagnostique:
détresses vitales
1) Détresse circulatoire
Détresse circulatoire
Principale cause de mortalité en urgence
Hémorragies++, vasoplégie lors de section
médullaires, défaillance cardiaque
Pouls rapide, filant
PA basse, pincement de la différentielle
Téguments pâles, marbrures, extrémités
froides, oligurie
Détresses circulatoire
Remplissage vasculaire en urgence
Dépend de l’équipement:
Plusieurs VVP
Le plus précocement possible
Veines les plus accessibles
Remplissage vasculaire
Le remplissage n’est efficace que si la vitesse
de perfusion est très rapide: 500 ml en 20
minutes
Détresses circulatoires
Expansion volumique
– Cristalloïdes: RINGER-LACTATE++, salé
isotonique, voir salé hypertonique
– Colloïdes: HEA (Voluven), Plasmion
– Puis transfusion sanguine (O neg.)
– Autotransfusion envisageable en cas
d’épanchement (hémothorax)
Détresses circulatoires
Autres moyens:
– Pantalon anti-choc
– Amines vasoactives: Adrénaline, Noradré.
Détresses circulatoires
Traitement
– Maîtrise de la cause du saignement (plaie
artérielle, hémothorax, fracture)
– Autre cause:
Choc cardiogénique (pneumothorax, contusion
myocardique, atteinte valvulaire)
Vasoplégie avec hypovolémie vraie (traumatisme
médullaire)
– Recherche et traitement de l’étiologie+++
Détresses circulatoires
Choc hémorragique:
Chaque intervenant de l’équipe peut être
amené à réaliser un point de
compression sur une hémorragie+++
Point de compression
Garrot
Détresses circulatoires
Examens d’orientation:
– Radiographie du thorax
– ECG
– Echographie cardiaque en urgence
Détresse circulatoire
Surveillance après stabilisation:
– PA> 100 mmHg
– Fréquence cardiaque < 100 b/min
– Diurèse >0,5 ml/kg/h
Diurèse:
Elle est un bon reflet de l’état
hémodynamique
D’où l’importance d’un recueil
pluriquotidien
Attention aux erreurs de calcul: on
additionne le volume de diurèse sur 24h
L’aspect des urines compte aussi+++
2) Détresse respiratoire
Détresse respiratoire
CLINIQUE
– Polypnée / bradypnée
– Tirage, encombrement
– Immobilité d’un hémithorax
– Respiration paradoxale (volet thoracique)
– Plaie soufflante
Détresse respiratoire
RETENTISSEMENT
– Cyanose
– Sueurs (CO2)
– Troubles de conscience (Glasgow <8)
➾Intubation
Détresse respiratoire
Confirmation:
– PaO2 < 60 mmHg
– PaCO2 > 50 mmHg
– SpO2 < 90%
– Emphysème sous-cutané (crépitation) /
hémoptysie = lésion trachéo-bronchique
= fibroscopie bronchique en urgence
Détresse respiratoire
Intérêt du CATHETER ARTERIEL+++
– Permet de réaliser des gazométries
répétées
– Est aussi fondamental dans la surveillance
hémodynamique: courbe de pression
artériel
– Son entretien doit être quotidien
– Système ABBOT® ou BAXTER®
Détresse respiratoire
Traitement d’une obstruction des voies
aériennes
– Nettoyage de la bouche et du carrefour
pharyngé
– Subluxation du maxillaire
– Canule de Guedel
– Intubation oro ou naso-trachéale +
ventilation (attention aux lésions
cervicales+++)
Intubation orotrachéale
Détresse respiratoire
Assurer le fonctionnement de
l’échangeur pulmonaire
– Vérifier la vacuité pleurale (confirmation
radiologique)
– Drain thoracique sur source de vide
– Radiographie de contrôle (vérification de
position des « tuyaux »)
Détresse respiratoire
Ventilation contrôlée
– Au ballon ou au masque
– Buts:
PaO2 >80 mmHg
PaCO2 entre 30 et 40 mmHg
– Risque de majorer un pneumothorax,
d’augmenter la pression intracrânienne
Ventilation au masque
Détresse respiratoire
Prescription d’un sédatif:
– Nécessaire pour un sujet ventilé
– Attention à l’hémodynamique
– Surveillance neurologique difficile (Score
d’ATTICE)
Détresse respiratoire
En l’absence d’amélioration après
drainage, intubation, ventilation
– > Thoracotomie en urgence (hémostase)
3) Détresse
neurologique
Détresse neurologique
Cause de mortalité importante
Source de séquelles souvent
irréversibles
COMA+++
Œdème cérébral+++
Augmentation de la PIC et diminution
de la perfusion cérébrale
Détresse neurologique
Elévation de la PIC:
– Processus expansif intracrânen
(hématome, hémorragie)
– Contusion cérébrale
– Anoxie cérébrale (détresse
hémodynamique ou circulatoire)
Détresse neurologique
Evaluation: Score de Glasgow
-Eyes (E): -
spontanée=4
au bruit=3
à la douleur=2
Abente=1
- Verbale (V): - Orientée=5
- confuse=4
- inappropriée=3
- incompréhensible=2
- Absente=1
- Motrice (M): - Obéit=6
- Adaptée=5
- Orientée=4
- Flexion réflexe=3
- Extension réflexe=2
- Absente=1
Total sur 15
Score Minimum=3
Détresse neurologique
Evaluation:
–
–
–
–
–
Glasgow (toutes les 4 heures)
Réactivité pupillaire
Motricité
Sensibilité
Réflexes ostéo-tendineux
Examen répété et symétrique+++
Détresse neurologique
Scanner cérébral
– Glasgow < 8
– Tout polytraumatisé sédaté à l’arrivée
– Altération secondaire de conscience
– Apparition de signe de focalisation
– Fracture du crâne à la radio
Peut poser une indication opératoire
Scanner cérébral
Scanner cérébral: rôle
infirmier
Assurer le transport du patient
Prévenir le radiologue
Assurer le transfert du patient du
brancard à la table d’examen
Vérifier le maintien des branchements,
de la sonde d’intubation, des tubulures
Garder un œil sur le patient durant
l’examen
Détresse neurologique
Détresse neurologique
Détresse neurologique
Buts du traitement
– Sédater pour éviter l’aggravation
– Maintien d’une ventilation correcte
– Stabilité hémodynamique
(PPC>70mmHg)
– Monitorage de la Pression Intra Crânienne
– Diminuer la pression veineuse (position
proclive)
III) Prise en charge
ultérieure/ Traitement
définitif
Un obstacle: la hiérarchisation
Fracture du
rachis
Priorité
+
Rupture de rate
Rate
Pneumothorax
pneumothorax
+
Traumatisme
crânien grave
Hémothorax
drainé
+
Fracture du bassin
Bassin
Rupture de
l’isthme aortique
?
Pneumothorax
compressif
+
Une fois les détresses
vitales maîtrisées:
Admission en réanimation
Admission en réanimation
Installation +++
Equipe prévenue
Chambre préparée:
– Respirateur pré-réglé
– Appareils de monitorage vérifiés
– Aspiration vérifiée
Monitorage, branchements
Réchauffage, poursuite de la
réanimation
Prise en charge au décours
Mise en condition secondaire
–Lutte contre l’hypothermie
– Vérifications/changements d’abords
vasculaires
– Nettoyage des plaies
– Traitement antalgique poursuivi
– Antibiothérapie, SAT-VAT
Soins de plaie
Gestion de l’environnement
de réanimation:
Prise en charge au décours
Après un délai de 48h
– Lésions surajoutée
– Infection: fractures ouvertes à opérer
avant 8h
– Maladie thrombo-embolique (EP, Phlébite)
– Escarres
– Embolie graisseuses (fracture de
membre)
Points particuliers en
réanimation
Ventilation:
– Surveillance et relevé des constantes et
des réglages
– Signes de réveil: augmentation des
pressions
– Obstructions des voies aériennes
(bouchon muqueux)
– Diminutions des pressions (fuites)
– Surveillance du bullage d’un drain
Points particuliers en
réanimation
Hémodynamique:
– Dispositifs de mesure de la PVC
– Signes de réveil: hypertension,
tachycardie
– Hypotension + tachycardie =
hypovolémie (reprise de saignement)
– Bradycardie= toujours signe de gravité
(hypoxie, engagement cérébral)
Points particuliers en
réanimation
Neurologique:
– Évaluation régulière Glasgow + pupilles
– Surveillance de la PIC
– Difficulté de surveillance du patient
sédaté
– Prévoir l’analgésie au réveil du patient
Points particuliers en
réanimation
Infectieux
– Le polytraumatisé va s’infecter
– Portes d’entrées multiples: plaies, chirurgie,
intubation, cathéters
– Sidération des défenses de l’organisme
– Prélèvements bactériologiques systématiques:
PBP, urines…
– RESPECT DES REGLES D’ASEPSIE
– Surveillance+++ (aspirations trachéales
température…)
Infection en réanimation
Points particuliers en
réanimation
Manutention:
– Manipulations difficiles
– Lésions du rachis +++:
– Environnement contraignant:
– Surveillance pendant les soins++
(collapsus, douleur): aggravation
fréquente de l’état durant la toilette
Points particuliers en
réanimation
Troubles trophiques:
– Lésions existantes + état du patient
(dénutrition, obésité, immobilité, sédation
+/- curares)
– Surveillance des points d’appuis
– Nursing répété
– Dispositifs particuliers
Points particuliers en
réanimation
Autres:
–Lutte contre l’hypothermie
– Surveillance des branchements, des
débits de perfusion, réglages des pompes
– Lutte contre la douleur
– Soutien psychologique
Conclusion:
Polytraumatisé: plusieurs détresses
vitales s’additionnent
Prise en charge initiale très rapide
pour corriger ces détresses vitales
Par la suite, rôle fondamental de la
surveillance+++
Patients fragiles, suites complexes.