L`enjeu : y a-t-il une justification économique à la

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Transcript L`enjeu : y a-t-il une justification économique à la

Economie internationale
CH5 L’UEM : fondements, résultats,
et crise des dettes publiques
Jérôme Trotignon
1
CH 5 Fondements, résultats, et crise des
dettes publiques
Ce diaporama reprend ce qui a été discuté
au long des séances sous forme de points
d’actualité sur la crise de l’UEM, en y
apportant quelques compléments
2
L’UEM : fondements, résultats, et
crise des dettes publiques
I- Principes de l’UEM et résultats
II- Une zone monétaire sous-optimale
III- La crise des dettes publiques
3
I- Principes de l’UEM
et résultats (prix, croissance)
4
UEM 2011 : 17
membres
Estonie – 2011
e
Slide 20-5
http://www.ecb.int/euro/intro/html/map.en.html
Les critères d’adhésion
• Union européenne : critères de Copenhague
(démocratique, juridique, économique)
• Union économique et monétaire : critères de
convergence de Maastricht
6
Pôle monétaire et “Pôle budgétaire” de la zone euro
Pôle monétaire
Politique monétaire
centralisée
Indépendance et
objectif principal
de stabilité des prix
“Pôle budgétaire”
Politiques
budgétaires
décentralisées
PSC (Pacte de
Stabilité et
de croissance)
Neutralité de l’action
budgétaire
Influence des nouveaux classiques
7
Les avantages micro-économiques
de l’UEM
• Des économies substantielles sont réalisées
pour les acteurs économiques : suppression
des coûts de transaction de change et de coûts
de gestion, élimination du risque de change
• Ces économies sont considérées au départ
comme un facteur de relance du commerce
intra-UE
8
Les inconvénients macro-économiques
de l’UEM
• Les Etats membres sont moins bien armés pour
faire face aux chocs asymétriques récessifs :
– La disparition de la politique de change
nationale ne permet plus de réajuster le taux
de change
– La perte de l’autonomie de la politique
monétaire nationale supprime le maniement
du taux directeur
9
Institutions et politique monétaire
– L’Eurosystème est formé de la Banque centrale
européenne (BCE) et des 17 banques centrales
nationales (BCN)
– Le Conseil des gouverneurs conduit la politique
monétaire pour l’Eurozone
– Il se compose des 17 gouverneurs des BCN et des
6 membres du Directoire
10
La Politique monétaire de la BCE
11
ECB has been successful in maintaining
inflation close to 2% over the medium term
Les difficultés de mise en oeuvre de la
politique monétaire
13
L’objectif des 2 % d’inflation en moyenne pour la zone est
réalisé mais les taux d’inflation nationaux divergent
Inflation of individual countries
6.0
Eurozone
France
Germany
Ireland
Italy
Spain
5.0
4.0
3.0
2.0
1.0
0.0
1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009
14
Les différentiels d’inflation cumulés depuis 1999 créent des
écarts de compétitivité-prix entre partenaires
15
Des marges de manœuvre restreintes
pour gérer les asymétries
• EU countries, once they become members of the
EMU, have no longer the room for maneuver
(managing the exchange rate) to absorb an
inflation differential (= competition gap)
• They have no longer the room for maneuver
(managing the national prime rate) to absorb an
asymmetric shock or a growth gap
Taux de croissance par grandes zones avant et
après 1999 : un déficit d’activité pour l’UEM
Growth of GDP before and after 1999
3,5
3
2,5
2
1991-98
1999-2004
1,5
1
0,5
0
Eurozone
Non-Euro EU
USA
18
Monetary policy comparison
(ECB, Fed)
La réactivité des deux banques centrales
aux crises du début et de la fin de la décennie
Actualisation des taux directeurs
comparés (2010 à 2012)
http://france-inflation.com/tauxdirecteurs-bce-fed.php
20
La BCE est moins réactive que la FED
Pourquoi une moindre réactivité de
la BCE ?
• La stabilité des prix est le seul objectif
principal de la BCE
• La FED a une multiplicité d’objectifs :
l’activité économique (un taux d’emploi
maximum), la stabilité des prix et des taux
d’intérêt à long terme peu élevés
21
Un déficit de croissance de la Zone
euro vis-à-vis des Etats-Unis
• Les rigidités de la gouvernance monétaire
constituent un élément d’explication du déficit
de croissance
• D’autres facteurs rentrent en ligne de compte :
absence de policy mix, plus faible progression
de la productivité, moindre investissements en
R-D, …
22
23
Une solution : la redéfinition de
l’objectif d’inflation (J.-P. Fitoussi) ?
• Le traité de Maastricht place la stabilité des prix
comme objectif principal mais sans plus de précision
• Il n’est donc pas nécessaire d’amender le traité
(unanimité requise) pour se doter d’une référence plus
souple que les 2 % annuel à moyen terme
• L’adoption d’une « fourchette objectif » d’inflation
donnerait à la politique monétaire plus de marges de
manœuvre
24
II- L’UEM : une zone monétaire
sous-optimale
25
Introduction : définition 1
(analyse multicritère)
• Une ZMO (zone monétaire optimale) est un
ensemble capable d’éviter, ou de résorber, les chocs
asymétriques* de ses parties, du fait de la réalisation
de critères d’optimalité
• Parmi ces critères, on trouve la mobilité du travail au
sein de la zone (R. Mundell), la mobilité du capital
financier (J. Ingram), l’ouverture commerciale (R.
MacKinnon) et l’intégration fiscale (H. Johnson)
*Choc asymétrique = choc local ou choc commun à
effets asymétriques
26
Introduction : définition 2
(analyse coûts-bénéfices)
• Une zone monétaire est optimale lorsque la
création d’une monnaie unique y apporte plus
d’avantages que d’inconvénients
• Les avantages : élimination de coûts de
transaction, de couverture de change à terme, …
• Les inconvénients correspondent à l’abandon
d’outils de politique économique (taux de change,
taux directeurs) qui ne sont plus mobilisables en
cas de divergence des cycles économiques
27
Le critère d’ouverture commerciale
• Pour R. MacKinnon (1963), du point de vue
d’un pays membre, une zone monétaire sera
d’autant plus optimale que les relations
commerciales avec les partenaires seront
intenses
28
Bénéfices
d’une
monnaie
unique
Bénéfice élevé
Faible bénéfice
Intégration commerciale régionale
Les avantages d’une monnaie unique croissent
avec le degré d’intégration régionale
Ouverture commerciale vers l’UE
par groupe d’appartenance (2000)
exports of goods and services towards EU-15
as % GDP (2000)
70
60
40
30
20
countries
FIN
ESP
PRT
NLD
ITA
IRL
GRC
DEU
FRA
BEL
AUT
UK
S
DK
LVA
LTU
SVK
ROM
SVN
POL
HUN
0
EST
10
CZE
export
50
P. De Grauwe, The Challenge 30
of Enlargement of Euroland, ppt
III- La Crise des dettes publiques
31
La Carte d’Europe de la dette, des déficits
publics, de la croissance et du chômage
http://www.economist.com/blogs/dailychart/2
010/12/europes_economies
Slide 20-32
Slide 20-34
Standard & Poor's Credit Rating for
each country (July 2012)
http://chartsbin.com/view/1177
The Public Debt crisis,
A replica of the Financial crisis
• In May 2010, faced with the threat of the
Greek crisis spreading, a loan facility
associating the European commission, the
Eurozone member states and IMF is created
• This gives rise to the European Financial
Stability Facility (EFSF)
Slide 20-37
Sommet européen des 24-25 mars 2011 : création du
MES (Mécanisme européen de stabilité)
• Le FESF (= fonds d’urgence) est pérennisé par la
création du MES
• Doté d’une capacité de 500 milliards d’euros, il
permet de prêter aux Etats en crise ou d’acheter
leur dette primaire sous strictes conditionnalités
• Toute intervention du MES (comme du FESF)
doit faire l’objet d’un accord à l’unanimité des
Etats membres
Sommet européen du 21 juillet 2011
• Un 2ème plan d’aide à la Grèce est adopté
(FESF et FMI), avec des prêts à taux et maturité
plus favorables que pour le 1er
• Mise à contribution des créanciers privés
• Elargissement des prérogatives du FESF et du
MES : possibilité de financer la recapitalisation
des banques par des prêts aux gouvernements
Le Pacte budgétaire européen (1)
• Le Traité sur la stabilité, la coordination et la
gouvernance (TSCG) est signé le 2 mars 2012 par les
Etats de l’UE (sauf le Royaume-Uni et la République
tchèque)
• Le déficit structurel est limité à 0,5 % du PIB (sauf
circonstances exceptionnelles). Il s’agit du déficit en
moyenne sur plusieurs années, appelé encore déficit
corrigé des variations conjoncturelles.
Le solde budgétaire est dépendant de la
conjoncture
Le Pacte budgétaire européen (2)
• Chaque Etat prévoit un mécanisme de correction se
déclenchant automatiquement en cas d’écart important
par rapport au 0,5 %.
• L’ensemble de ces éléments doivent être introduits dans
la législation nationale, ou mieux, dans la Constitution.
C'est ce qu'on appelle la « règle d'or » budgétaire.
http://european-council.europa.eu/media/639232/08_-_tscg.fr.12.pdf
Le programme OMT (outright
Monetary Transaction)
• La BCE rachètera des emprunts d'Etat d'une
maturité entre 1 et trois ans (les pays en
difficulté émettant surtout ce type d'emprunt)
• Condition pour l’Etat bénéficiaire : faire
appel au MES et bénéficier d'une aide de cet
organisme, et donc avoir accepté les
conditionnalités correspondantes (négociées
avec la « Troïka »)
43
Suite au Conseil européen
des 28-29 juin 2012
• Une taxe sur les transactions financières en « coopération
renforcée » est en gestation
• Démarrage en vue de « projects bonds » (financement
d’infrastructures de transport essentiellement, garantie de
la BEI – Banque européenne d’investissement)
• Périodes des programmes de rigueur budgétaire
allongées (Grèce, Portugal, …)
• Discussion sur la création d’une Union bancaire
européenne
Le cercle vicieux de l’endettement grec
• Caractère récessif de la politique de rigueur budgétaire
(en Grèce - 4 et - 3 % de croissance en 2010 et 2011)
• Les mesures entraînent la baisse du déficit et la
récession sa hausse… l’ajustement est donc très lent: 10
% de déficit public/PIB en 2010 contre 12,5 % en 2009
• Conséquence : le ratio dette publique / PIB augmente
en dépit des sacrifices demandés … les agences de
notation dégradent la note de la Grèce et les taux de
marché sur ses emprunts s’accroissent
Le cercle vicieux de l’endettement public
Ajustement budgétaire
Baisse du déficit public
Hausse du déficit public
Récession
Hausse du ratio
Dette publique / PIB
Dégradation de la note du pays et hausse du spread
Restructuration de la dette
Les interventions de la BCE
sur le marché des changes
sont rares
48
Austérité et croissance :
la nouvelle voie?
• http://www.france24.com/fr/20120509entretien-jacques-attali-president-planetfinance-economie-europe-euro-grece-crisebudget-francois-hollande-federalisme (passage
situé entre 2’30 et 6’)
Une « dette bleue » et « une dette
rouge » ?
• Idée développée par les économistes français Jacques
Delpla et allemand Jakob Von Weiz-säcker
• La dette de chaque Etat représentant moins de 60% du
PIB serait la « dette bleue » et serait notée AAA, cette
partie de la dette étant mutualisée et refinancée à bas taux
(garantie solidaire de tous les membres de la zone )
• La partie supérieure aux 60 % du PIB serait une "dette
rouge" qui serait gérée nationalement, et émise et
refinancée à taux plus élevé
• Avantage : alléger le coût de la dette des pays en crise
tout en les incitant à la vertu budgétaire
Bibliographie





Marie-Annick Barthes, Economie de l’Union
européenne, Economica.
Beine
M.
(2002),
“L’Union
monétaire
européenne: les enseignements de l’approche
des ZMO”, Intégration économique européenne,
De Boeck.
Fitoussi J.-P. (2002), La Règle et le choix, Seuil,
La République des idées.
De Grauwe P. (1999), Economie de l’intégration
monétaire, De Boeck Université.
Trotignon J. et Yvars B. (2002), Economie
monétaire européenne – Chocs et politique
économique
en
UEM,
Hachette
Les
Fondamentaux.
51
ANNEXES
Slide 20-53