Comment aider un élève dyslexique

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Transcript Comment aider un élève dyslexique

TSA : troubles
spécifiques des
apprentissages
Généralités sur les TSA
• Reconnaissance officielle très récente (loi handicap, BO
du n°6 du 07/02/2002 : plan spécifique d’action pour les
enfants atteints d’un TSA oral ou écrit)
• Objectif primaire : améliorer la prise en charge des
élèves en favorisant leur scolarité en classe ordinaire
• Objectifs secondaires :
- développer des actions de dépistage dès la
maternelle par les personnels de santé
- améliorer le repérage par les enseignants
- établir les réseaux de partenariats
- développer la formation des professionnels
Qu’est-ce qu’un TSA ?
• Difficulté d’apprentissage qui ne peut être expliquée :
- ni par une déficience mentale
- ni par un trouble sensoriel
- ni par le milieu social ou un manque psychoaffectif
- ni par des lésions neurologiques
• On distingue :
- la dyslexie
- la dyspraxie
- la dysphasie
- la dyscalculie
Dyslexie
Définition de la dyslexie
• C’est un trouble spécifique des apprentissages, du
langage écrit
• Il concerne environ 5% des enfants scolarisés
• Il se caractérise par une diminution des performances
en LECTURE et en ECRITURE (dysorthographie) par
rapport à l’ âge de l’enfant .
Attention tous les élèves qui ont des difficultés à
apprendre à lire et à écrire ne sont pas dyslexiques.
Comment apprend-on à lire ?
Reconnaissance
et
compréhension
Décoder ou identifier des
mots isolés
Capacité à traiter des mots
en phrases qui aient un sens
Or …
Dans la dyslexie ce processus
dysfonctionne
Comment apprend-on à lire ?
Voie globale (ou lexicale)
* Reconnaissance visuelle d’un mot
= adressage
= GLOBALE
* Permet de lire des mots irréguliers
(femme, oignon, monsieur…)
* Lecture rapide
* Mémoire lexicale
= APPAREIL PHOTO
Au CP pour les mots outils
A partir du CE2 +++
En cas d’atteinte de cette voie
=dyslexie de surface ou visuo-spatiale
Voie Syllabique (ou d’assemblage)
* Analyse du mot
= assemblage, déchiffrage
= SYLLABIQUE
* Permet de lire des mots nouveaux,
(conversion, graphème-phonème)
* Lecture lente
* Dès que l’élève rencontrera 4 ou 5
fois ce mot, celui-ci passera dans la
mémoire globale et sera lu vite ,
par reconnaissance lexicale.
Au CP +++
En cas d’atteinte de cette voie
=dyslexie « phonologique »
Pas une mais des dyslexies…
Conséquences à l’écrit des dyslexies
Les principales erreurs rémanentes sont :
• Confusion de lettres visuellement proches :
m/n p/q d/b
• Inversions : or/ro cri/cir
• Omissions : arbre/arbe virgule/vigule
• Additions : odeur/ordeur manucure/manuscure
• Confusions phonèmes : p/b t/d k/g f/v s/z ch/j
• Lenteur de la lecture
• Fatigabilité
Conséquences à l’écrit des dyslexies
Les conséquences directes sont :
• Écriture lente, malhabile, hésitante
• Ratures
• Écriture phonétique : «
fisique, téquenoloji »
• Mauvaise segmentation des mots : «
Lé feuil ton be eniver »
• Variabilité de l’orthographe dans la copie : « aleman, alleman, alemen »
• Retranscription : « fenêtre de copie » très faible en 6ème , 3 lettres
pour une normale à 7 donc :
- lenteur
- pertes de sens
- omissions de mots
- sauts de lignes
• Beaucoup d’erreurs de conjugaison, de grammaire…
Conséquences à l’écrit des dyslexies
Un exemple typique de copie de dyslexique…
Quand évoquer une dyslexie ?
SIGNES EVOCATEURS
• En maternelle :
-- difficultés de langage
-- conscience phonologique déficitaire
-- difficultés de repérage temps-espace
-- difficultés à mémoriser les comptines
-- difficultés à reconnaitre les prénoms sur les étiquettes
• En CP /CE1 :
- discordance entre les compétences orales et le retard d’entrée dans la
lecture
- difficultés de transcription
- peu d’appétence pour la lecture et l’écriture
Quand évoquer une dyslexie ?
SIGNES EVOCATEURS
• En cours de primaire et au collège
- difficultés de lecture à haute voix
- lenteur d’écriture
- difficultés de copie
- dysorthographie
- non compréhension des consignes écrites, en décalage avec l’oral,
difficultés à recopier un cours du tableau ou les éléments dictés par
l’enseignant
Comment aider un élève dyslexique ?
Mettre en place des adaptations pédagogiques pour aider l’élève avec
l’aide de personnes ressources (Equipe pédagogique, Conseillers
pédagogiques, IA-IPR, IEN, etc. )
COMPENSER QUOI?
• La lenteur de lecture et d’écriture
• Les difficultés de compréhension des consignes écrites
• Fatigabilité +++
• Mauvaise qualité du support écrit par l’élève , en dictée et recopiage
rendant l’apprentissage du cours impossible et les copies illisibles….
• Difficultés d’apprentissage des langues irrégulières ANGLAIS
• Mauvaise estime de soi
Comment aider un élève dyslexique ?
COMPENSER COMMENT ? (des exemples pris
dans des classes)
• Cadre de travail favorable :
- placer l’élève devant, face au tableau, à coté d’un élève calme
- limiter les distracteurs sur le bureau
- aider l’élève à se repérer
- autoriser la lecture « guidée » (avec le doigt, la règle…)
Comment aider un élève dyslexique ?
COMPENSER COMMENT ? (sources : ASH)
• Encourager, rassurer …
- motiver pour rentrer dans l’activité
- remobiliser pendant l’activité si décrochage
- éviter de le faire lire en classe à voix haute
- valoriser l’estime de soi
• Supports d’apprentissages directement utilisables par l’élève
- cours sur support électronique
- photocopies des cours
- tutorat avec un camarade
Comment aider un élève dyslexique ?
COMPENSER COMMENT ?
• Adapter les consignes écrites +++
- relecture par l’enseignant
- simplification avec des phrases courtes
- reformulation par l’élève
- le laisser lire seul a voix chuchotée
• Compenser la lenteur lors des évaluations :
- augmentation le temps imparti
- diminuer le nombre d’exercices
- favoriser les évaluations orales
Comment aider un élève dyslexique ?
COMPENSER COMMENT ?
• A propos des évaluations (situations abordées en ESS équipes
éducatives)
- On peut évaluer les progrès sans systématiquement noter, adapter les
exercices, en proposer moins, etc.
- On peut ne pas sanctionner les erreurs d’orthographe en dehors des
dictées , etc.
Comment aider un élève dyslexique ?
Des méthodes et techniques adaptées :
• Recourir +++ aux moyens mnémotechniques : mots-clefs ; dessins ;
associations visuelles, etc. par exemple :
- imparfAIT = il mangeAIT
- le soleil se LEve à L’Est et se cOUche à l’Ouest
• Utiliser des moyens ludiques et visuels : par exemple pour apprendre les
tables de multiplications :
- inviter Pythagore sur la table…
- utiliser des disques
de comptines adaptés
Comment aider un élève dyslexique ?
Le matériel adapté : Education nationale / MDPH
• L’ordinateur :
- utilisable pour les devoirs à la maison puis à l’école
- outil à proposer tôt, avec l’ergothérapeute et l’orthophoniste.
- utilisation de logiciels spécifiques (Viavoice, etc.)
- remise de cours en fichiers électroniques que l’enfant peut
modifier, retravailler, s’approprier
- améliore l’autonomie de l’enfant
• Dictaphone (ou enregistreur
numérique équivalent) pour
les leçons à apprendre
- Scanner de poche
Points importants
Difficultés de lecture ? Saisir le Réseau
d’aide, les conseillers pédagogiques et le
médecin de l’Education nationale.
• Celui-ci pourra proposer des bilans
orthophoniques.
• La rééducation orthophonique
est décidée par l’orthophoniste
• La lecture doit être entretenue,
même en vacances ….
…un dyslexique qui ne lit plus régresse
• Les aménagements aux examens
sont parfois possibles ….
L’élève dyslexique au collège
 En sixième, l’élève lecteur ne réfléchit plus pour écrire
et orthographier les mots. L’écriture est automatique,
et il va donc pouvoir mobiliser sa réflexion sur le
contenu du cours.
 L’élève dyslexique et dysorthographique réfléchit
uniquement à la retranscription des mots. S’il pose son
stylo et écoute le cours, il peut suivre sans problème .
 Si le cours est copié du tableau, il peut aussi avoir des
difficultés à passer à l’écrit.
Quels aménagements proposer aux
collégiens ?

Méthodologie
- devant, au calme
Bureau épuré
- insister pour reconcentrer sur points clés
 La copie des cours
- Mots clés au tableau
- Réduire la quantité
- abréviations , sigles


L’apprentissage des leçons
- Cahier de textes
- favoriser l’ auditif = leçons enregistrées
- utiliser dans cours photocopiés couleurs cadres ….
- fractionner l’apprentissage par coeur
Les controles écrits
- laisser du temps supplémentaire ou suppression exercice
- dictée par l’élève
- tolérances orthographiques
- réduire la quantité pas la qualité
- relire les consignes de l’énoncé
 Mémoire et attention
spécificité par matière
 Français
 Histoire géographie SVT
 EPS, techno
 Maths
 Langues
 Musique et arts plastiques
Dyspraxie
Définition de la dyspraxie
• C’est un trouble spécifique des apprentissages
• Elle se caractérise par des difficultés à effectuer et à
automatiser les gestes appris avec un stylo, une
fourchette, un outil, etc. (ce qui est différent du
mouvement)
•L’automatisation des gestes permet de les réaliser
rapidement de mieux en mieux sans avoir à y réfléchir,
autorisant les activités multitâches.
•Dans la dyspraxie, les gestes ne s’automatisent pas; ils
restent lents, hésitants, nécessitant beaucoup d’attention
(fatigabilité) et ceci malgré les répétitions et la bonne
volonté.
Un exemple d’automatisation
• Exemple de l’apprentissage de la conduite automobile
entre le premier cours où l’on doit réfléchir à
l’utilisation des pédales, la position du levier de vitesse,
les rétros, les manettes….et l’automatisation après
« plusieurs » cours, qui permet de conduire en parlant
et en regardant les panneaux de direction…
Signes évocateurs de la dyspraxie
Dès la maternelle :
Discordance entre le langage (performant) et la gestuelle (maladroite)
Pauvreté des dessins spontanés
Retard en graphisme (lettres bâtons, le carré, et surtout lors de
l’apprentissage de la cursive)
Pas de pérennisation des acquis gestuels malgré les répétitions
Manipulation difficile des gommettes, puzzles et collages, découpages
coloriage imprécis
Maladresse : l’élève fait tout tomber, se cogne
Préférence pour les activités les plus ludiques, refuge dans l’imaginaire
Mauvais équilibre , difficultés à l’habillage et pour manger proprement
Signes évocateurs de la dyspraxie
En primaire :
L’élément le plus évocateur est la dysgraphie : mauvaise tenue du crayon,
écriture très lente, « pointue », qui ne respecte pas les lignes, qui se dégrade
au cours de la phrase ou de la copie (fatigabilité +++), variable dans le temps.
Mise en page difficile : ratures, gommage, mauvais repérage sur la feuille
Si dyspraxie visuo-spatiale : diff. pour cartes, plans, géométrie
Difficultés pour l’alignement des chiffres dans les opérations en colonnes et
pour lire les tableaux à double entrées
En lecture : saut de lignes et de mots, difficultés à se repérer dans un texte.
Difficultés à recopier ce qui est écrit au tableau (passage du plan vertical au
plan horizontal)
 Manque de méthodologie, d’organisation (cartable,
cahier)
 Cheminement de pensée qui peut paraître aberrant
 Difficultés en sport, dans l’habillage
 Parfois difficultés d’attention secondaire
 Difficultés à prendre en compte plusieurs consignes,
même orales.
Quelque soit l’âge, on retrouve rarement tous ces signes
associés. Cela dépend de la sévérité du trouble, des
moyens compensatoires dont il dispose et de son
environnement.
Face à un élève dont les signes sont évocateurs d’une
dyspraxie, il faut saisir les différentes personnes
ressources et réunir une équipe éducative qui pourra
proposer des adaptations pédagogiques et
éventuellement demander une prise en charge par la
MDPH.
Comment aider les élèves dyspraxiques

-
Les aides s’organisent autour de grands principes :
Structurer, baliser l’espace, adapter la présentation
Éviter les tâches en copie avec modèle
Valoriser ses points forts en s’appuyant sur ce qui
fonctionne bien : la voix auditivo-verbale +++,
l’imagination, les représentations mentales
- Eviter les doubles tâches (écrire et écouter)
- Favoriser un découpage séquentielle de l’activité
- Compenser les fonctions déficitaires (graphisme,
utilisation des outils, organisation, le visuo-spatial) qui
reste non rentables scolairement parlant.
Lorsque le diagnostic est suspecté, l’équipe pédagogique
peut envisager des adaptations pédagogiques sans
attendre sa confirmation (délais très longs) afin
d’éviter à l’enfant des situations d’échec.
Ces aides sont des pistes mais pas des recettes, elles
seront adaptées à chaque élève selon les difficultés
qu’il présente et ses progrès.
Aménagements en maternelle et
en primaire
 Installation en classe
- Table et chaise adaptée (les deux pieds à plat au sol)
- Set antidérapant
- Elève face au tableau
 Adaptation des outils
- Ciseau à rappel élastique
- Compas à vis réglable
- Règle lourde avec poignée
 Structurer l’espace grâce à un code couleur
 Adaptation des supports pédagogiques
- Présentation sobre et linéaire (risque d’oubli si
éléments dispersés dans le document)
 verbaliser tant que possible
- Eviter les exercices d’éléments à relier par colonne
 Aide à la lecture
- Utilisation du doigt, d’une règle ou d’un cache
- Surlignage
- Parfois, dyslexie de surface associée
 Les outils de compensation : principe : limiter le graphisme pour
favoriser l’écoute et éviter la fatigabilité :
- l’ordinateur : objectif : l’enfant tape une lettre sur son clavier au
lieu de se souvenir de son tracé
- à discuter lors de l’équipe éducative
- mise en place progressive +++ selon l’évolution
- ergothérapie
- dès le CE2 envisageable plus tôt lorsque l’exercice n’a pas pour
but la calligraphie mais devient un outil pour apprendre, retenir
ou restituer des connaissances.
- les logiciels adaptés
Aménagement au collège : mise
en place d’un PIS
 Aider l’élève à se repérer dans l’établissement (tutorat)
 Matériel scolaire : éviter les classeurs
 Aide à l’organisation
 Favoriser l’écoute par rapport à la prise de notes
 Ordinateur, logiciels, scanner de poche, clé USB…
 Aménagement des évaluations si nécessaire
 Eviter les doubles tâches
 Aménagements d’examen en troisième pour le brevet
si besoin
 Lorsqu’un élève présente des difficultés
d’apprentissage, le mise en place d’une équipe
éducative va permettre de faire le point sur ses
difficultés en classe, moment important pour orienter
le diagnostic du MEN.
 Rôle important de la coordination entre les
enseignants, le RASED, le COPSY, l’infirmière, le
médecin scolaire, etc.
 Les TSA peuvent être associés entre eux rendant le
diagnostic et les moyens d’adaptation complexes.
 Les situations doivent être réévaluées lorsque les
difficultés persistent (attention au piège du « bilan
normal »)
TSA ET MDPH
 La reconnaissance de handicap auprès de la MDPH devra être
évaluée dans certaines situations et pour certains élèves. Elle
peut passer par :
- un ordinateur doté de logiciels, un scanner de poche
- une aide humaine avec une AVS individuelle ou mutualisée
(situation exceptionnelle régulièrement évaluée dans l’attente
des progrès que fera l’élève grâce aux rééducations ).
- La reconnaissance du handicap peut entraîner la mise en place
d’un PPS et de l’intervention de l’enseignant référent.
NB : il n’y a pas de lien entre les aménagements d’examens et la
reconnaissance de handicap auprès de la MDPH : la situation est
à aborder avec le médecin scolaire