DC dysphonie
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Transcript DC dysphonie
Chu de Bejaia
Service d’orl et de chirurgie
cervico-faciale
Dr LOUNIS
C’est une altération de la voix d’origine laryngée
Intermittente ou permanente
D’origine organique ou fonctionnelle voire mixte
Considérée comme un symptôme banal sans gravité,
donc négligée surtout au début.
En réalité, c’est peut-être le premier signe d’un
cancer du larynx
1- Interrogatoire:
-le mode de survenue (brutal ou progressif),
l’ancienneté, le caractère permanent ou
transitoire de la dysphonie
-l’age.
-les conditions de travail (enseignant,
chanteur…)
-intoxication alcoolo tabagiques.
-les antécédents pathologiques et chirurgicaux:
ATCD d’infections ORL, traumatisme cervical,
trachéotomie, intubation, chirurgie cervicale ou
thoracique…
-les signes associés: fièvre, dysphagie,
odynophagie, douleur laryngée, otalgie
unilatérale, dyspnée laryngée.
-profil psychologique.
2- Examen clinique:
a- Examen de la voix: permet de déterminer
l’altération vocale:
une conversation spontanée assez longue, un texte lu
debout, à distance, un ou plusieurs essais d’appel
de loin...
un [A] prolongé, aussi longtemps que possible.
Lecture sous assourdissement.
b- Examen du larynx:
Inspection:
morphologie générale du cou
aspect de téguments
mobilité du larynx lors de la déglutition
Palpation:
Déformation ou douleur provoquée.
La glande thyroïde.
Toutes les aires ganglionnaires à la recherche d’une
adénopathie
Laryngoscopie
indirecte
Naso-fibroscopie
Examen
des fosses nasales
Examen du pharynx
Examen du cavum
Examen de l’audition
Examen de la fonction respiratoire
Examen neurologique
Parfois examen psychique et endocrinien.
c- Examens complémentaires:
en fonction de l’étiologie:
LDS
sous anesthésie générale
IDR a la tuberculine, sérologie syphilitique.
audiogramme
enregistrement sonographique
Vidéo laryngo stroboscopie
électromyographie laryngée.
tomodensitométrie laryngée et cervicale, bilan
pulmonaire.
modification
des cavités de résonance:
rhinolalie ouverte ou fermée.
modification de la voix secondaires à un
trouble des articulateurs (langue, voile du
palais, lèvres).
troubles de l’audition: diminution ou perte du
contrôle vocal en fonction du déficit auditif.
aphasie, dyslexie, bégaiements…
1- Dysphonie aigue:
a- Laryngites aigues:
étiologies les plus fréquentes des dysphonies aigues,
d’origine virale parfois bactérienne, rarement
mycosique.
peuvent se compliquer de détresse respiratoire aigue
chez l’enfant.
Brutale suite a une rhinopharyngite, souvent
accompagnée d’une toux sèche et de douleurs
laryngées.
LI: inflammation diffuse de la muqueuse laryngée.
évolution favorable en général dans 5-7 jours.
TRT: antalgiques + corticoïde+ repos vocal, ATB en cas
d’étiologie bactérienne suspectée.
forme herpétique avec vésicules, ulcérations et douleurs
la présence de fausses membranes doit faire rechercher
une laryngite diphtérique.
b- Œdème aigu d’origine allergique: la voix est
couverte et peut s’accompagner d’une dyspnée et d’un
urticaire
c- Le coup de fouet laryngée: est réalisé par une
hémorragie sous muqueuse localisée d’une corde vocale
(rarement un réel hématome) au cours d’un effort vocal
violent (hurlement..)
d- Laryngite médicamenteuse: anti vitamine K
e-Lésions traumatiques:
-traumatismes externes:
- Plaie cervicale, contusion, œdème ou hématome laryngé
dont le traitement est médical sous surveillance en milieu
ORL
- Luxation fracture du larynx avec emphysème sous cutané,
réclamant un traitement chirurgical en urgence sous couvert
d’une trachéotomie.
- traumatismes internes:
- brûlures par inhalation de gaz
- traumatismes lors de manœuvres endoscopiques ou suite
à une intubation, occasionnant un traumatisme d’une corde
vocale ou une luxation d’un aryténoïde.
- corps étranger du larynx:
- empêchant l’adduction des CV.
2- Dysphonies chronique des
lésions bénignes:
- Nodule de la corde vocale:
1.
2.
3.
4.
5.
6.
7.
8.
Union 1/3ant 1/3moy, souvent symétrique
Malmenage,
Le traitement rééducation et chirurgie
- Polype:
siège surtout au 1/3 moy sessile ou
pédiculé, oedémateux ou angiomateux
voire fibreux le traitement est chirurgical
et orthophonique
- Ulcère de contact: siège à la partie
post le surmenage associé au RGO est
souvent incriminé, il faut traiter le RGO
plus la rééducation
- Kyste: surtout post suite à une
intubation ou un RGO, le traitement est
chirurgical
- Cordite vasculaire: ou mini angiome
le traitement est la rééducation si échec
on vaporise au laser .
- Papillomatose laryngée de
l’adulte: lésions éxophytique d’origine
virale avec extension possible vers la
trachée, la dégénérescence est rare ,le
traitement se fait au laser
3- Dysphonies chronique des lésions suspectes:
a-laryngites chroniques:
-Laryngite Chronique hypertrophique diffuse:
- laryngite catarrhale chronique: forme la plus fréquente, la
dysphonie au réveil, s’améliore dans la journée et s’aggrave
à nouveau le soir.
- LI: muqueuse laryngée hypertrophique, vascularisée et
congestive ,les CV sont rouges, leurs bords libres sont
émoussés, joignant plus ou moins bien en phonation,
recouvertes de secrétions +/- épaisses.
- son traitement est médical et commence par l’éviction des
facteurs favorisants.
- les cv hypertrophique son
distendues par un
œdème sous muqueux
de la face sup des cv
- malmenage vocale et le
tabagisme seraient
incriminés.
- Le traitement est
chirurgical
-Laryngite Chronique spécifiques:
- tuberculose laryngée:
- dans les formes pseudo tumorales hyperplasiques et
végétantes, le diagnostic de certitude se fait à la biopsie.
- syphilis tertiaire :
- les nodules ou gommes peuvent apparaître dans la
muqueuse laryngée.
- Laryngite chronique postérieur: dans le RGO
- Laryngite Radique
NB: les laryngite postérieure chroniques sont
exceptionnellement le siège de dégénérescence
b- Les lésions dysplasiques:
- Intoxication alcoolo-tabagique ( sujet a risque)
- Elles nécessitent une LDS avec biopsie au moindre
doute puis surveillance au long cours même si la
régularisation des lésions au laser co2 a
considérablement amélioré les possibilités
thérapeutiques on distingue:
-les dysplasies rouges ( laryngites érythroplasiques):
- laryngite chronique hyperplasique diffuse ou la
muqueuse chordale d’aspect rouge inflammatoire avec
des irrégularités recouvertes d’un enduit mucoide en un
point qui attire les soupçons.
-les dysplasies blanches (laryngites leucoplasiques,
laryngites dyskératosiques):
- Apparition nette de la kératinisation métaphasique on
distinguera:
-la laryngite pachydermique :
- blanche par transformation d’une dysplasie rouge sur
une corde vocale.
-les plaques de leucoplasie:
- blanchâtre et ovalaires sur la face dorsale d’une ou des
deux cordes vocales
-la pachydermie exophytique:(papillome corné)
-véritable touffe blanche en relief sur une corde vocale
par ailleurs dysplasique.
- Le traitement consiste à faire un épluchage micro
chirurgical ou laser
c- tumeurs malignes:
- Le carcinome épidermoïde+++
- La dysphonie est longtemps le premier
et seul signe d’appel.
- Son diagnostic doit être soupçonné en
présence de facteurs de risque(tabac,
alcool, vapeurs toxiques inhalées,
mauvaise hygiène buccodentaire).
- La dysphonie précoce dans les tumeurs
glottiques,
- dysphonie tardive dans les tumeurs sus
glottiques .
- La laryngoscopie indirecte complétée
par la LDS précise l’aspect de la tumeur,
son siège, son extension et la mobilité
des cordes vocales.
- TDM cervico thoracique pour le bilan
d’extension
4-Troubles dynamiques:
a-Immobilités laryngées d’origine mécanique:
-Ankylose crico-aryténoïde :
- lors d’une polyarthrite rhumatoïde
-Sténose glottique postérieure post-intubation
-Lésions infiltrantes:
- sarcoïdose, lupus érythémateux disséminé, goutte,
amylose, fibrose post radique, maladie de Wegener,
b- Paralysies laryngées:
-paralysie laryngée unilatérale:
Dysphonie caractéristique par une faible intensité et
tonalité aggravée.
LI: immobilité de la CV
L’examen endoscopique et l’EMG laryngé confirmerons le
diagnostic.
Étiologies:
- chirurgie thyroïdienne, cervicale ou médiastinale.
- compression récurrentielle au niveau du cou (cancer
thyroïde, œsophage, trachée) ou au niveau du médiastin
pour le RG (cancer bronchique, maladie mitrale, une
coarctation de l’aorte..)
-origine nucléaire: associée a d’autres signes
neurologiques
-atteinte virale (zona, MNI…)
-atteinte ischémique par obstruction vasculaire ou lors
d’une intubation.
-paralysie congénitale et par traumatisme obstétrical
- Le TRT est étiologique + rééducation orthophonique…
-paralysie essentielle: représentent 10 à 30% des
paralysies, le plus souvent brutale et est
spontanément résolutive c’est paralysie laryngée à
frigorie (diagnostic d’élimination)
-paralysie laryngée bilatérale:
- paralysie en ouverture:
- plus rare (syndrome de Ziemssen): aphonie totale,
respiration normale et fausses routes.
- traitement chirurgicale
c- troubles musculaires:
myasthénie, myopathie
1.
Malmenage vocal
2.
Aphonie psychique
3.
Mue faussée: persistance d’une voix immature
alors que le larynx est anatomiquement adulte
4.
Dysphonie spastique: contraction de tous les
muscles de manière involontaire lors de
l’émission vocale le traitement peut recourir au
toxine botulique
5.
Vieillissement vocal: après 60anse(Les causes
endocriniennes)
6- Chez l’enfant:
a- laryngite œdémateuse sous glottique de l’enfant:
-d’origine virale suite a une grippe banale, la
dysphonie+dyspnée c’est une bradypnée inspiratoire
avec tirage et cornage.
-le diagnostic clinique est évident la LI est proscrite.
-le TRT d’urgence repose sur la corticothérapie et aérosols,
la dyspnée nécessite l’hospitalisation en milieu spécialisé
pour surveillance, en prévoyant une intubation
nasotrachéale ou une trachéotomie en cas d’aggravation
(détresse respiratoire-épuisement-suffocation).
b- papillomatose laryngée de l’enfant:
-C’est une production tumorale diffuse, exophytique
d’épaisseur variable recouvrant la muqueuse laryngée
et aboutissant progressivement à la diminution du
calibre laryngé, la dysphonie passe au second plan
devant la dyspnée laryngo trachéale croissante.
- Le diagnostic est fait par la LI et la LDS
- L’étiologie reste indéterminée, l’hypothèse virale est
la plus probable
- Le TRT repose sur l’exérèse au laser CO2 et l’autoimmunothérapie, l’évolution est marquée par la
fréquence des récidives et l’extension aux voies
aériennes inférieures
c- tumeurs conjonctives:
Plus rares: angiomes, lipomes, chondromes.
• angiome sous glottique: régresse spontanément
• Nodules vocaux
d- Les granulomes post-intubation:
siègent souvent dans la commissure postérieure du
larynx
e- processus cicatriciel des CV:
Les sténoses du larynx post-intubation ou postchirurgicales posent plus le problème d’une dyspnée
laryngée que d’une dysphonie. Leur traitement est
chirurgical
f-Malformations laryngées congénitales ou acquises:
-palmure:
- malformation rare, réalise l’aspect d’une membrane mince
transparente tendue horizontalement entre les deux CV
TRT: exérèse endoscopique.
-diastème laryngé congénital:
- Fente cartilagineuse postérieure du larynx pouvant
atteindre la trachée elle se manifeste surtout par les fausses
routes, les modifications de la voix sont rares.
-anomalies des cordes vocales:
•Inexistence des CV
•duplicité des CV,
•sulcus glottidis: invagination de l’épithélium de
revêtement réalisant une poche plus ou moins profonde
située sous le chorion.
-laryngocèles et kystes congénitaux.
-synéchies de la commissure antérieure
-Les sténoses laryngées congénitales se manifestent
surtout par une dyspnée au premier plan chez un
nourrisson
g- Surmenage vocal
- Elles sont en rapport avec des altérations de la muqueuse
de la corde vocale produites ou entretenues par un
comportement phonatoire défectueux (polypes, nodules,
épaississement muqueux, cordite vasomotrice)
h- Retard pubertaire
- association possible avec un syndrome de Turner
i- Dysphonie ou aphonie psychique
- 2ème enfance.
Les
dysphonies relèvent d’étiologies diverses;
Elle est le maître symptôme du cancer du
larynx.
Toute dysphonie chronique chez un sujet
fumeur d’âge moyen doit faire suspecter un
cancer du larynx et conduire
systématiquement à l’examen
laryngoscopique.