S10-23- Isabelle CELESTIN LHOPITEAU
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Transcript S10-23- Isabelle CELESTIN LHOPITEAU
LA COMMUNICATION
HYPNOTIQUE CONTRE L’ENNUI
ET LES IDÉES NOIRES
Isabelle Célestin-Lhopiteau
Directrice de l’IFPPC (Institut Français des Pratiques PsychoCorporelles)
Responsable du DU Hypnose et Anesthésie, du DU Hypnose clinique et médicale
Responsable du DU des pratiques psychocorporelles, Faculté de médecine, Paris XI
Présidente de l’association « Thérapies d’Ici et d’Ailleurs »
Psychologue-Psychothérapeute, CETD CHU Bicêtre
LE PATIENT EN
REANIMATION
L'amélioration de la qualité de vie des patients de réanimation
est un objectif de soins à part entière (au préalable en faire
l'évaluation)
Douleur, Soif et Manque de Sommeil sont souvent rapportés
par les patients de réanimation.
La vie des patients en réanimation est aussi décrite comme une
source de traumatismes psychiques fréquents, répétitifs, avec
des effets à court et à long terme.
Le stress psychique amplifie les complications organiques.
MIEUX VIVRE EN REANIMATION
Différentes pistes:
L'adaptation de l'environnement des patients
Moins de bruit et respect du sommeil ou des phases de
repos pour diminuer la vulnérabilité psychologique.
Attention à la lumière
Présence des proches
Penser à une horloge
La musique
La stimulation multisensorielle
La communication hypnotique verbale et non verbale
L’hypnose pendant les soins et auto-hypnose
LA DOULEUR ?
Définition de l'International Association for
the Study of Pain (IASP), la douleur est :
"une expérience sensorielle et émotionnelle
désagréable liée à des lésions tissulaires réelles ou
potentielles ou décrites en des termes évoquant de
telles lésions".
PLUS ON EST STRESSÉ, PLUS ON A MAL!
La complexité de la douleur justifie le « réflexe
pluridisciplinaire » de sa prise en charge. La
douleur est multidimensionnelle et « filtrée »
par les émotions, le savoir et la mémoire du
sujet. La clinique nous montre que plus on a
peur, plus on a mal et que l’anticipation de la
douleur en accroît l’intensité.
IMPORTANCE DE LA COMPOSANTE
ÉMOTIONNELLE
Une des études récentes menées par le Centre
de recherche sur la neuroscience, la
psychologie et la musique, à l’université de
Montréal, tend à montrer que « la musique
atténue bien la douleur et que l’effet positif n’est
pas lié à la distraction suscitée par la musique,
mais à l’émotion qu’elle induit… » (Baril 2006)
IMPACT DES DIFFÉRENTS INCONFORTS
La douleur, l’inconfort (la soif, le manque de
sommeil…), le stress, l’angoisse ne modifient
pas seulement la relation de la personne
souffrante à son propre corps mais aussi aux
autres et au monde qui l’entoure.
LE JEUX DES POSTURES
Le maintien de la position couchée conduit à une
forme de déprivation sensorielle: altération de la
perception visuelle, kinesthésique, olfactive
APPROCHE RELATIONNELLE
Certains auteurs rapportent un
phénomène d’inhibition corticale
générale du traitement des informations
sensorielles, du ressenti émotionnel
(émotions positives et négatives) et donc
des réponses comportementales, lors du
passage de la position verticale/assise à la
position couchée
Benvenuti et al. Brain Cognition 2013
Sensory stimulation for patients with
disorders of consciousness: from stimulation to
rehabilitation Carlo Abbate, Pietro
D.Trimarchi, Isabella Basile, Anna Mazzucchi
and Guya Devalle
Human Neuroscience Aout 2014
IMPORTANCE DE LA COMMUNICATION
Le patient se trouve dans une position de
suggestibilité très importante, devient très
récepteur de tous les signes verbaux et non
verbaux du soignant et il est facile de
comprendre alors l’importance dans cet état
d’une communication adaptée afin d’éviter
toutes suggestions directes nocives.
Hypnose,
une nouvelle
communication
soignant / soigné
LA COMMUNICATION HYPNOTIQUE A L’HOPITAL
Quand les aspects relationnels et
communicationnels ne sont pas pris en compte,
on entend : « Ça ne fait pas mal » ou «C’est
bientôt terminé » (quand on n’a pas encore
commencé le soin). L’inadéquation entre les
paroles et les gestes du soignant casse la
communication, la relation et augmente
l’angoisse.
LA COMMUNICATION HYPNOTIQUE À
L’HÔPITAL
Hôpital
= lieu anxiogène
Utiliser la communication hypnotique,
l’hypnose avec les patients pour les aider à
mieux gérer
Leurs peurs : de séparation, des piqûres,
d’avoir mal, de la mort…
Leurs douleurs : aiguës et / ou chroniques,
provoqués par les soins, en lien avec la
maladie, une chirurgie…
UNE COMMUNICATION
SOIGNANT / SOIGNÉ
Attention à certains mots ou négations qui ne
sont pas entendus par le cerveau : « ne pensez
pas à un éléphant rose »
Eviter de dire
« n’aie pas peur…tu n’auras pas mal »
« ne t’inquiète pas… »
« essaie de… »
Activer les ressources du patients
Stimuler les perceptions sensorielles
UNE ATTENTION PARTICULIÈRE DU PRATICIEN POUR S’AJUSTER ET
S’ADAPTER AU PATIENT
LA COMMUNICATION HYPNOTIQUE ET L’HYPNOSE RENVOIE AU POUVOIR
TRANSFORMATEUR DE L’ATTENTION
S’ajuster au comportement du patient
L’attention et l’ajustement au non verbal du
patient (au style sensoriel, respiration, posture,
mouvement…)
L’attention et l’ajustement au langage et au
comportement du patient
Les pratiques psychocorporelles sont de plus en plus
intégrées dans le parcours de soins de nombreux patients,
et font l’objet de nombreuses recherches
Elles sont des pratiques avant tout relationnelles et
améliorent la communication soignant-soigné
Elles permettent une prise en charge globale lors du soin,
abordant à la fois la douleur et l’émotionnel, en
complémentarité avec les autres traitements ou
techniques.
ET DU COTÉ DU SOIGNANT
« Nous sommes ce que nous répétons
chaque jour »
Aristote
Est-ce que l'hypnose
est
différente ou identique
à
l'imagination.
Des études d'imagerie cérébrale ont permis d’y
répondre de manière claire en comparant par
exemple l’activité du cortex cingulaire antérieur
dans trois conditions expérimentales
différentes.
Szechtman et al., 1998
En présentant un stimulus auditif à un sujet, on
voit que cette région s'active. Lorsque l’on
demande à ce même sujet d'imaginer ce
stimulus auditif, on observe une réduction de
l’activité de cette zone
Si l’on place ce sujet en état d'hypnose et que
la suggestion hypnotique est d'entendre le
même stimulus auditif, on observe la même
activité que lorsque le sujet l’entendait
vraiment
Par conséquent, l'hypnose semble être plus
proche de la « réalité » que ne l'est
l'imagination.
INDICATIONS DE L’HYPNOSE POUR LA
DOULEUR
Différentes études contrôlées ainsi que des méta-analyses
montrent de façon significative les bénéfices
antalgiques de l’hypnose:
Dans l’accompagnement de soins douloureux
(ponction lombaire, myélogramme, injection, suture, changement
de pansements),
Pour les douleurs chroniques ou aiguës
(dans le traitement de la migraine, des crises
drépanocytaires …),
Lors d’examens médicaux (cystographie…),
En pré ou post-opératoire.
Lors de phobie des soins.
Hypnosédation
L’hypnose à
L’hôpital
Hôpital = lieu anxiogène
Utilité
d’utiliser l’hypnose avec les patients
pour les aider à mieux gérer
Leurs peurs : de séparation, des piqûres, d’avoir
mal, de la mort…
Leurs douleurs : aiguës et / ou chroniques,
provoqués par les soins, en lien avec la maladie,
une chirurgie…
UNE COMMUNICATION
SOIGNANT / SOIGNÉ
Apprendre
à parler selon les circonstances, le
contexte, de manière
positive
Posée « tranquillement, progressivement… »
Créative (ex. raconter des histoires…)
Croire dans les ressources des patients
Quelle que soit la pratique psychocorporelle
proposée, le changement se fait au sein d’une
rencontre : chaque séance va se construire à
travers une attention particulière du praticien
qui lui permet un ajustement permanent vis-àvis du patient. Chaque pratique
psychocorporelle, loin d’être seulement une
technique, apparait comme une autre façon de
communiquer et d’être en relation avec les
patients.
LA PERCEPTION DOULOUREUSE EST LIÉE AUX
FONCTIONS CÉRÉBRALES QUI GOUVERNENT
LE COMPORTEMENT ET LA PRISE DE
DÉCISION.
Attente : phénomènes d’anticipation.
Attention .
Apprentissage.
La peur, le stress, la dépression, le
catastrophisme augmentent la perception de
la douloureuse.
ASPECT MULTIDIMENSIONNEL DE LA DOULEUR
PR PIERRE RAINVILLE
MÉCANISMES CÉRÉBRAUX DE LA MODULATION DE LA
PERCEPTION DE LA DOULEUR PAR L’HYPNOSE.
P. RAINVILLE ET COLL. SCIENCE 1997; 277 : 968
Les suggestions hypnotiques
d’analgésie diminuent de façon
significative l’activité des régions
corticales impliquées dans la
douleur.
MODULATION DE LA
PERCEPTION DE LA DOULEUR
P. RAINVILLE ET COLL. SCIENCE 1997; 277 : 968
Chaque sujet à la main plongée dans de l’eau à 47°
Suggestions d’intensité sensorielle : « Vous pouvez tourner un
bouton imaginaire pour diminuer la force de la sensation » :
diminuent le cortex somato-sensoriel (gyrus post-central et
opercule pariétal)
Suggestions visant à atténuer spécifiquement le désagrément :
« Vous êtes de plus en plus confortable, cette sensation demeure
agréable » : diminuent le cortex cingulaire antérieur, région reliée
au système limbique et aux émotions.
PR AMIR RAZ
PSYCHIATRY INSTITUTE COLUMBIA UNIVERSITY NY STATE
Etude en IRMf du cerveau sous
hypnose pendant un test de Stroop
Une communication qui a aussi un impact pour
le soignant
Prévention du burn-out
Diminution du stress et de l’anxiété
Meilleure communication en équipe
PR PIERRE RAINVILLE
MÉCANISMES CÉRÉBRAUX DE LA MODULATION DE LA
PERCEPTION DE LA DOULEUR PAR L’HYPNOSE.
P. RAINVILLE ET COLL. SCIENCE 1997; 277 : 968
Les suggestions hypnotiques
d’analgésie diminuent de façon
significative l’activité des régions
corticales impliquées dans la
douleur.
MODULATION DE LA
PERCEPTION DE LA DOULEUR
P. RAINVILLE ET COLL. SCIENCE 1997; 277 : 968
Chaque sujet à la main plongée dans de l’eau à 47°
Suggestions d’intensité sensorielle : « Vous pouvez tourner un
bouton imaginaire pour diminuer la force de la sensation » :
diminuent le cortex somato-sensoriel (gyrus post-central et
opercule pariétal)
Suggestions visant à atténuer spécifiquement le désagrément :
« Vous êtes de plus en plus confortable, cette sensation demeure
agréable » : diminuent le cortex cingulaire antérieur, région reliée
au système limbique et aux émotions.
PR AMIR RAZ
PSYCHIATRY INSTITUTE COLUMBIA UNIVERSITY NY STATE
Etude en IRMf du cerveau sous
hypnose pendant un test de Stroop
APPROCHE RELATIONNELLE
Accueil au bloc opératoire à Bicêtre:
Relation « Soignant Debout vs Soignant Assis »
Sandrine Bustamente, infirmière d’accueil et de la
coordination du bloc opératoire de Bicêtre