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USAID – Atelier sur le
financement du secteur agricole
UTILISATION DE LA CHAINE DE VALEUR
EN FINANCEMENT DE L’AGRICULTURE
Workshop les 22 et 23 juillet 2011
SOMMAIRE
• Contexte du financement de l’agriculture congolaise
• Qu’est-ce qu’une chaîne de valeur agricole?
• Le financement dans la chaîne de valeur
• Innovations dans le financement de la chaîne de valeur agricole
• Enseignements et perspectives
• Recommandations
•
CONTEXTE DU FINANCEMENT DE
L’AGRICULTURE EN RDC
Faiblesse des concours bancaires à l’agriculture
•
Le financement de l’agriculture congolaise est insuffisant à cause des risques qu’elle
comporte et de la désintégration du système de financement ( non financement de la
chaîne de valeur)
•
Les acteurs de la chaîne de valeur font face à deux catégories de risques: les risques
systémiques ( risques liés à la production, aux prix, au marché et aux politiques…), les
risques financiers ( risques liés à l’emprunteur et risques liés à la capacité de des
institutions financières)
•
Coûts des transactions financières élevés en zone rurale tant pour les institutions
financières que pour leur client
•
Volatilité de la trésorerie chez les exploitants agricoles et faible capacité d’absorption de
risques
Problèmes de structuration de la demande de financement venant des producteurs
agricoles, et des MPE au niveau de la transformation et de la commercialisation
•
•
CONTEXTE DU FINANCEMENT DE
L’AGRICULTURE
EN
RDC
(suite)
Absence de traçabilité des informations comptables et financières pour la majorité des
exploitants agricoles avec comme corolaire un problème de structuration des prêts et
l’application d’un coefficient de pondération de risques élevé
•
Déstructuration de certaines filières agricoles, voir absence d’une organisation verticale
•
Non accès aux informations factuelles sur les chaînes de valeur agricoles pour les institutions
financières
•
Déficit de compétences en financement agricole au sein des institutions financières
notamment au niveau des banques commerciales
•
Absence ou faible développement des instruments de gestion de risques ( assurance
agricole, bourse des produits etc…)
•
Offre de services financiers bancaires et non bancaires ( leasing, factoring, capital risque…)
pour l’agriculture insuffisante et inadaptée
DEFINITION D’UNE CHAINE DE VALEUR
STANDARD
Une chaîne de valeur est l'ensemble des étapes déterminant la capacité d'une organisation à
obtenir un avantage concurrentiel
•
Exemple : une entreprise de création de meubles en bois qui prend possession d'une
entreprise de planches ou de bois réalise une intégration verticale en amont. Si cette même
entreprise rachète une entreprise de distribution de meubles elle réalise une intégration
verticale en aval
•
Une chaîne de valeur peut être entendue comme un ensemble d'entreprises, d'activités et de
relations impliquées dans la création d'un produit ou service final. L'approche s'appuie sur
l'idée qu'un produit final est rarement consommée dans sa forme originale, mais rentre dans
un processus de transformation, se combine avec d'autres produits, est transporté, emballé,
commercialisé, etc. jusqu'à ce qu'il arrive au consommateur final. Dans ce sens, une chaîne
de valeur décrit la façon dont les producteurs, transformateurs, acheteurs, vendeurs et
consommateurs - séparés en temps et espace - progressivement ajoutent de la valeur aux
produits au fur et à mesure qu'ils passent d'un maillon à l'autre dans la chaîne de valeur
QU’EST-CE QU’UNE CHAINE DE
VALEUR AGRICOLE?
•
La chaîne de valeur générale est « l'éventail complet des activités et les services requis
pour mettre un produit ou un service de sa conception jusqu’à la vente sur les marchés
finaux - local, national, régional ou international »
•
C’est un ensemble impliquant les fournisseurs, les producteurs, les transformateurs et
les acheteurs, pris en charge par une gamme de prestataires de services techniques,
commerciaux (exportateurs) et financiers
•
Les chaînes de valeur dans l’agriculture peuvent être considérées comme une série de
procédés et de flux allant «du champ à la fourchette» - depuis les intrants à la
production, à la transformation, à la commercialisation et au consommateur
•
Chaque maillon d’une chaîne a un ou plusieurs liens en aval et en amont
•
La solidité d’une chaîne de valeur dépendra de son maillon le plus faible…en général le
maillon production
•
Le but essentiel recherché dans la chaîne de valeur est la compétitivité, tout en
assurant un meilleur retour aux investissements à tous les niveaux. Le marché assure
le contrôle en qualité et en quantité des produits et services
QU’EST-CE QU’UNE CHAINE DE
VALEUR AGRICOLE? (suite)
•
En général et de façon simplifiée, la chaîne de valeur englobe trois parties :
1.
2.
3.
Une structure verticale composée de producteurs, transformateurs,
distributeurs et commerçants;
Une gamme de services connexes comprenant les services financiers et
les services transversaux;
Une structure horizontale entre les membres d’une chaîne de la même
filière.
•
La chaîne est tirée par le marché qui peut être local, national, régional et
international. Le marché assure le contrôle de qualité et de quantité des produits
et services qui donnent un ‘feedback’ au processus.
•
Une chaîne de valeur est une collaboration établie avec des entreprises axées sur
le marché dont le but est d’atteindre une place plus valorisante sur le marché. En
liant les activités de production, de traitement et de distribution pour répondre à
la demande du marché, une chaîne de valeur offre une façon unique de gérer le
risque.
SCHEMA DE LA CHAINE DE VALEUR
AGRICOLE
ELEMENTS ESSENTIELS D’UNE CHAINE
DETransformation
VALEUR
Intrants
Production
commercialisation
FLUX DE PRODUCTION
FLUX FINANCIER
FLUX D’INFORMATION
MESURES D’INCITATION
ET GOUVERNANCE
LE FINANCEMENT DANS LA CHAINE DE
VALEUR
•
La finance dans la chaîne de valeur se définit simplement par le financement accordé à
un acteur de la chaîne afin de soutenir la croissance et la compétitivité de la chaîne de
valeur dans sa globalité à travers différents produits financiers et mécanismes de gestion
de risques.
•
Dans le processus de financement de la chaîne de valeur, les acteurs, à deux ou à
plusieurs, irriguent (flux commerciaux et flux financiers) la chaîne de valeur par des
partenariats ou des relations d’affaires informelles ou formelles, tacites ou écrites, dans
tous les sens des strates ou des maillons
•
Il est recherché de l’approche, une acceptation par les banques et les IMF, du bien fondé
des transactions commerciales et financières des acteurs matérialisées par des contrats
tacites ou écrits, en guise de garanties au financement complémentaire dans la chaîne de
valeur
LE FINANCEMENT DANS LA CHAINE DE
VALEUR (suite)
•
Le financement de la chaîne de valeur est basé sur les produits et les flux financiers qui
en découlent plutôt que sur des (ou en complément de) mécanismes traditionnels de
garanties
•
En somme, les structures de financement de la chaîne de valeur peuvent permettre de
réduire les coûts, de gérer les risques et de bâtir la confiance, aspects qui sont essentiels
non seulement pour la chaîne de valeur mais également pour les banquiers et les
institutions financières lorsqu’ils évaluent des types d’investissement futurs profitables
•
Le financement constitue l’un des éléments capitaux de la chaîne de valeur dans son
approvisionnement (offre), sa quantité (demande) et sa qualité
•
Le besoin de financement tout au long de la chaîne est divers et varié. De la production
au conditionnement et à la commercialisation, le temps est l’élément clé. Une ponctualité
de financement des activités dans une chaîne est de rigueur, si non, l’étranglement
s’installe et entrave le bon fonctionnement des processus de la chaîne.
•
LE FINANCEMENT DANS LA CHAINE DE
VALEUR (suite)
la finance dans la chaîne de valeur peut être proposée par différentes entités au
niveau ou à l’extérieur de la chaîne comme l’illustre le graphique ci-dessous:
LE FINANCEMENT DANS LA CHAINE DE
VALEUR (suite)
•
Le postulat de départ dans l’approche c’est: « Les liens d’interdépendance de la
chaîne et la confirmation de la demande du marché pour le produit final, réduisent
les risques économiques et augmentent donc les chances d’obtenir un
financement »
•
L’Etat doit jouer un rôle important dans l’approche, à travers notamment la
création d’un environnement propice à travers les cadres juridiques et
règlementaires favorables au secteur financier
•
Dans l’approche, les institutions financières sont encouragées à fonder les
critères liés aux prêts sur : i) les informations que les autres acteurs détiennent sur
l’acteur candidat au prêt, ii) la capacité d’emprunt d’un acteur (les conditions sont
adaptées à la trésorerie des acteurs) et iii) la garantie (le contrat remplace la
garantie matérielle)
•
Le financement des chaînes de valeur, c’est aussi s’investir dans a) la
connaissance des tendances du marché, b) la compréhension des risques majeurs,
et c) la connaissance des créneaux d’alliances et de partenariats. Pour les banques
et les agro-industries, cela signifie l’utilisation de méthodologies améliorées
pour réduire leur exposition aux risques liés aux prix sur le marché, au risque de
production du client et au risque lié aux garanties
•
LE FINANCEMENT DANS LA CHAINE DE
VALEUR
(suite)
En définitive, il s’agit de substituer une approche classique du financement de
l’agriculture à une approche plus pragmatique et plus apte à gérer le risque. Le
tableau ci-dessous fixe quelques points de différenciation:
Financement traditionnel
Basé sur :
- Sur le bilan
- Capacité de crédit de l’emprunteur
- Flux de fonds
- Garantie de prêt traditionnel
(épargne, actifs physiques..)
Financement alternatif
Basé sur :
- Flux de biens
- Capacité de performance de
l’emprunteur
- Garantie de prêt novatrice
(nantissement de contrat,
bénéfices futurs
En résumé : l’éventail des financements de la chaîne de valeur va des petits prêts
d’intrants aux prêts plus complexes, servant tous de forces motrices à la
compétitivité et à la croissance de la chaîne de valeur. Les thèmes essentiels sont :
réduire les coûts, gérer les risques et bâtir la confiance.
ENSEIGNEMENTS ET PERSPECTIVES
•
Les modèles FCV ayant réussi ont comme point commun une participation
efficace des petits producteurs qui s’insèrent progressivement dans des chaînes de
valeur qui gagnent en compétitivité
•
Le développement du FCV ne peut pas se faire sans tenir compte du défi que pose
la faible structuration des marchés des produits agricoles
•
L’utilisation de syndicataires ou/et le renforcement des organisations de
producteurs est efficace pour insérer le maximum de petits paysans dans les
chaînes de valeur, ceci dans l’optique de permettre aux prestataires financiers de
mieux gérer les risques financiers et de baisser les coûts de transaction
•
Le développement de mécanismes et d’outils de gestion de risques, est critique
dans le financement des chaînes de valeur
•
Le développement de systèmes de gestion et de certification de la qualité des
produits, est indissociable au financement de la chaîne de valeur agricole
ENSEIGNEMENTS ET PERSPECTIVES
(suite)
•
Dans le FCV, l’atténuation des risques doit être basée sur la combinaison entre:
un accès assuré au marché , un système de production capable de répondre à un
cahier de charges techniques, une bonne analyse des prêts…Une bonne
compréhension du marché est un élément de succès
•
Des Business Development Services (BDS), sont souvent nécessaires pour accroître
la bancarisation des producteurs, notamment pour les insérer dans une agriculture
contractuelle. Les agriculteurs doivent être formés à comprendre l’agriculture
commerciale, à prendre les mesures nécessaires pour respecter les spécifications
des acheteurs
•
Les institutions financières doivent comprendre que développer un portefeuille sur
la chaîne de valeur agricole, ne se limite pas seulement à octroyer un prêt, elles ne
constituent pas des acteurs isolés et devraient dans ce sens s’investir dans la
connaissance des chaînes de valeur agricoles
ENSEIGNEMENTS ET PERSPECTIVES
(suite)
•
Le succès dans l’approche FCV peut dépendre en grande partie de l’environnement
judiciaire. S’il y a faiblesse dans la mise en application des contrats, ou s’il n’existe
pas de normes convenues pour la qualité des produits et le contrôle des produits,
alors le programme peut ne pas bien marcher
•
L’utilisation du cadre de la chaîne de valeur, l’appréciation de son niveau de
compétitivité, des risques qu’elle présente dans ses différents maillons ainsi que
les capacités de performance de l’emprunteur potentiel au sein de cette chaîne,
doivent guider en partie la prise de décisions aussi bien au niveau du client qu’au
niveau de l’institution financière
•
Un cadre politique, réglementaire et judiciaire adapté,
développement durable de la chaîne de valeur agricole
est indispensable au
RECOMMANDATIONS
L’amélioration durable du financement des chaînes de valeur, dépend en partie de
l’environnement politique, réglementaire et judiciaires. Il est alors attendu de
l’Etat:
• La création d’un environnement de facilitation de la gouvernance des chaînes de
valeur
• La définition d’un cadre directeur de financement de l’agriculture qui met en
cohérence les objectifs macroéconomiques et les exigences du marché financier
• La mise en place d’un cadre réglementaire et juridique favorable au
développement des services financiers non bancaires ( leasing, …)
• Une utilisation efficace et opportune des subventions pour ne pas créer des
distorsions sur le marché
• La mise en place d’un cadre juridique approprié pour les transactions
commerciales (contrats et droits de propriété clairs, cadre réglementaire et de
contrôle adéquat pour les institutions financières rurales, mécanisme de mise en
application des contrats).
RECOMMANDATIONS (suite)
•
Développer un programme nationale d’Education financière pour changer les
comportements des producteurs
•
Elaborer une stratégie nationale de financement des intrants avec une utilisation
efficace et efficiente des subventions
•
La mise en œuvre d’un programme soutenu de renforcement des capacités des
banques et SFD en financement de la chaîne de valeur agricole
•
Améliorer les capacités de gestion financière et de planification pour accroître la
solvabilité
RECOMMANDATIONS (suite)
•
Développer des infrastructures structurantes: magasins de stockage etc..
•
Promouvoir des systèmes d’information sur le marché
•
Soutenir la création et le développement d’interprofessions fortes
•
Mettre en place des systèmes de normalisation et de certification qualité