Conseil- Recrutement- Assistance et Capacitation 1
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Conseil- Recrutement- Assistance et Capacitation
1
Document présenté par Monsieur Mame Demba DIOP
Expert en Banque et Finance
2
THEME : OPPORTUNITES ET ENJEUX
OFFERTS PAR LE MECANISME DU
DEVELOPPEMENT PROPRE DU
PROTOCOLE DE KYOTO AU
SYSTEME BANCAIRE SENEGALAIS
3
PLAN
PREMIERE PARTIE :
PANORAMA DU SYSTEME BANCAIRE
SENEGALAIS
4
I.
UN SYSTEME BANCAIRE SOLIDE
AUX CREDITS TROP
CONCENTRES
5
II. LES PRINCIPALES BANQUES
INSTALLEES AU SENEGAL
6
III.
LES OPERATIONS DE BANQUES
DURANT LES TROIS DERNIERES
ANNEES
7
A. EVOLUTION DES RESSOURCES DES
BANQUES
B. EVOLUTION DES EMPLOIS DES
BANQUES
8
IV. RESULTATS DES BANQUES SUR
LES TROIS DERNIERES ANNEES
9
A. EVOLUTION GLOBALE DES PRODUITS ET
CHARGES
B. SOLDES CARACTERISTIQUES DE
GESTION
1. PRODUIT NET BANCAIRE
2. RESULTAT BRUT D’EXPLOITATION
3. RESULTAT NET
C. MARGES BANCAIRES
D. LES PRINCIPAUX RATIOS
D’EXPLOITATION
10
DEUXIEME PARTIE :
OPPORTUNITES ET ENJEUX OFFERTS
PAR LE MECANISME DU
DEVELOPPEMENT PROPRE AU
SYSTEME BANCAIRE SENEGALAIS
11
I.
OPPORTUNITES OFFERTES PAR LE
MECANISME DU DEVELOPPEMENT
PROPRE: MDP
A. OPPORTUNITES POUR LA
COMMERCIALISATION D’UNE LARGE
GAMME DE PRODUITS BANCAIRES
B. MATRICE DES OPPORTUNITES
C. AMELIORATION DE LA RENTABILITE
DES BANQUES
12
II.
ENJEUX OFFERTS PAR LE MDP
A. GAINS FINANCIERS
B. GAINS EN TERME DE POTENTIEL
D’IMAGES
C. RISQUES POUR LES BANQUES
13
PREMIERE PARTIE :
PANORAMA DU SYSTEME
BANCAIRE SENEGALAIS
14
Introduction :
Un système bancaire solide aux crédits trop
concentrés
Les banques sénégalaises prêtent, pour une part très importante, aux
grandes sociétés et au secteur des services. Pour la majorité des
entreprises, l’accès au crédit demeure limité par quelques entraves.
L’investisseur est souvent perçu comme celui qui amène de l’argent pour
créer ou relancer une activité économique. S’il n’est pas faux de le percevoir
comme possédant de l’argent frais, il n’en demeure pas moins qu’une fois
installé dans le pays, il a besoin d’accéder à des services financiers
efficaces.
Dans la zone UEMOA, le Sénégal est celui qui possède le système bancaire
le plus rentable -un tiers des bénéfices réalisés par l’ensemble des banques
et établissements financiers des huit pays membres-. Toutefois, l’accès aux
financements y est considéré par l’enquête de la Banque mondiale comme “
un des problèmes majeurs des firmes ” qui souligne aussi la forte
concentration des crédits entre les mains des grandes entreprises et des
niveaux de garanties très élevés.
Durant ces dix dernières années, les taux d’intérêt des banques
sénégalaises ont été quasiment divisés par deux.
15
Selon les chefs d’entreprises industrielles interrogés, les coûts des
financements (64,5%) et l’accès aux financements (55,2%) sont leurs
préoccupations les plus importantes. Dans les services qui reçoivent une
part prépondérante des crédits bancaires, le traitement est, au moins en
apparence, légèrement plus favorable ; ces taux sont estimés par les
patrons, respectivement, à 60% et 52%. Il s’y ajoute que les crédits sont
caractérisés par une très forte concentration au profit de 150 à 200
entreprises du secteur formel qui ont capitalisé durant l’année 2006, 50 à
60% des prêts -, selon certaines sources bancaires, . “ Ce parti pris en
faveur des grandes entreprises dans l’attribution des crédits est aussi le
reflet de la difficulté des banques à se doter de capacités d’évaluation des
projets d’investissements que leur soumettent les petites et moyennes
entreprises ”.
Celle-ci relève que cette caractéristique se retrouve aussi dans d’autres pays
d’Afrique subsaharienne où des enquêtes similaires ont été menées, à
l’exception du Kenya qui dispose d’un système financier plus développé.
L’enquête relève aussi que les entreprises qui n’ont jamais fait l’objet d’un
audit interne ont moins tendance à demander un emprunt auprès des
banques. Comparé à quatre pays, le Sénégal a les taux d’intérêt les plus
compétitifs au moment de l’enquête (10,9%) après la Chine (6,6%), mais
devant le Kenya (15%), la Tanzanie (16,3%) et l’Ouganda (16,7%).
16
Un système bancaire marqué par une
complexité procédurale
Les réglementations financières et commerciales en vigueur dans le pays,
qui “ semblent plus complexes qu’ailleurs ”, sont perçues par les enquêteurs
comme étant une limite à la promotion de l’investissement. Ils citent
notamment les indicateurs du “ Doing business 2006 ” qui donne au
Sénégal un indice de complexité procédurale des réglementations
commerciales et financières de 75 sur un maximum de 100. En Afrique
subsaharienne, la moyenne est de 56 contre 49 dans les pays de
l’Organisation de coopération et de développement économiques (Ocde) qui
sont, en la matière, les meilleurs de la classe.
La question du financement est, en réalité, très complexe.
Les banques sénégalaises ayant des ressources à vue pour l’essentiel, sont
limitées par les normes prudentielles de la Banque mondiale et des
autorités monétaires.
17
Il convient de relever qu’au Sénégal, l'accès au crédit s'est
également démocratisé grâce à l'augmentation massive d'une classe
moyenne fonctionnaire, commerçante ou titulaire d'un contrat de
travail en bonne et dû forme.
Le crédit immobilier est évidemment le plus répandu et permet à des
familles modestes mais disposant de revenus réguliers d'acquérir un
logement. Le crédit à la consommation est également en forte
augmentation et tous les grands concessionnaires automobiles
dakarois ont des accords avec une banque de la place pour proposer
un crédit à leur client achetant un véhicule neuf.
18
Il est bon de souligner qu'une partie non négligeable du bénéfice des banques
sénégalaises est générée par les activités de "transfert d'argent". Toutes les banques
du pays sont en effet affiliées à un grand groupe de transfert d'argent international
comme Western Union ou MoneyGram. Les sommes envoyées au Sénégal par les
émigrés partis en Europe ou aux Etats-Unis se chiffrent en milliards de CFA. Les
commissions proches du hold-up pratiquées par Western Union ou MoneyGram
grèvent très largement le budget du travailleur expatrié sénégalais qui se voit
manger une partie du fruit de son travail en frais de transfert. Seule une petite partie
de ces frais et commissions revient à la banque correspondante qui verse le cash au
destinataire.
Cela représente cependant des sommes considérables qui ont permis aux groupes
bancaires sénégalais de pouvoir investir dans leur réseau d'agences.
19
II. LES PRINCIPALES BANQUES
INSTALLEES AU SENEGAL
Tableau récapitulatif du nombre de banques et
établissements financiers dans les pays de l’UEMOA
12/31/2005
Banques
Etablissements
financiers
12/31/2006
Guichets
P1
P2
Banques
Etablissements
financiers
Guichets
(**)
P1
P2
Bénin
12
2
45
0
12
1
44
0
Burkina
11
5
86
39
11
5
96
39
Côte d’Ivoire
17
2
154
1
18
2
155
1
GuinéeBissau
3
0
6
0
4
0
7
0
Mali
12
4
67
1
12
4
67
1
Niger
10
2
28
0
10
2
28
0
Sénégal
17
3
146
1
18
4
174
1
Togo
12
4
82
2
10
3
81
2
UEMOA
92
22
614 44
95
21
652
20
44
Liste des banques installées au Sénégal
Banque Centrale des Etats de l'Afrique de l'Ouest (B.C.E.A.O.)
Attijariwafa Bank Sénégal (AWAFAS)
Bank Of Africa - Sénégal (B.O.A.-Sénégal)
Banque Atlantique Sénégal (B.A.S.)
Banque de l'Habitat du Sénégal (B.H.S.)
Banque des Institutions Mutualistes d'Afrique de l'Ouest (B.I.M.A.O.)
Banque Internationale pour le Commerce et l'Industrie du Sénégal (B.I.C.I.S.)
Banque Islamique du Sénégal (B.I.S.)
Banque Régionale de Solidarité - Sénégal (B.R.S.-Sénégal)
Banque Régionale des Marchés (B.R.M.)
Banque Sahélo-Saharienne pour l'Investissement et le Commerce (B.S.I.C.-Sénégal)
Banque Sénégalo - Tunisienne (B.S.T.)
Caisse Nationale de Crédit Agricole du Sénégal (C.N.C.A.S.)
Citibank Sénégal (Citibank SN)
Compagnie Bancaire de l'Afrique Occidentale (C.B.A.O.)
Crédit Lyonnais Sénégal (C.L.S.)
Ecobank-Sénégal .
International Commercial Bank - Sénégal (I.C.B. - Sénégal)
Société Générale de Banques au Sénégal (S.G.B.S.)
21
Société Générale (SGBS) : La SGBS bénéficie du plus large réseau
d'agences et de distributeurs automatiques à travers le pays. Filiale du
groupe français Société Général, elle propose des cartes de paiement
internationales ainsi que la gestion des comptes sur internet. Elle s'adresse
autant aux particuliers qu'aux entreprises et bénéficie du réseau
international de la Société Générale (banques au Bénin, au Burkina, etc...).
Nombreuses agences à travers le pays et nombreux distributeurs
automatiques de billets.
CBAO : La CBAO bénéficie du meilleur réseau d'agences après la Société
Générale. Retraits possibles aux GAB avec les cartes Eurocard Mastercard.
Prêts, crédits, comptes-courants, cartes bancaires et produits d'épargne
sont proposés aux clients de cette banque qui fait partie du puissant groupe
Mimran, propriétaire entre autres de l'industrie sucrière sénégalaise.
BICIS : Plusieurs guichets automatiques et agences mais mal répartis
géographiquement : la BICIS n'est présente qu'à Dakar, dans la région de
Thiès (Saly, Mbour, Thiès) et la vallée du fleuve (Saint-Louis, Richard Toll,
Ourossogui). La BICIS est une filiale du groupe bancaire français BNP. Elle
propose à ses clients des cartes VISA, des prêts immobiliers et prêts à la
consommation. Gestion des comptes sur internet.
22
Banque Sénégalo-Tunisienne : N'existe plus. Elle a été rachetée par l'Attijari
Bank marocaine.
BHS : C'est la Banque de l'Habitat du Sénégal. Elle est une des principales
sources de prêts immobiliers en direction des fonctionnaires et salariés au
Sénégal bien que les autres banques s'y soient mises aussi. La BHS est ellemême promotrice de plusieurs projets immobiliers. Elle propose en outre
des formules de "comptes épargne-logement" à destination des particuliers.
Gestion des comptes sur internet. Une agence de représentation à Paris.
Attijari Bank : C'est la banque qui monte au Sénégal. Présente seulement
depuis 2 ans au Sénégal, elle s'est implantée en masse dans la capitale
sénégalaise en s'imposant comme une banque moderne, indépendante et
100% africaine. Plus ouverte aux particuliers à revenus moyens que des les
banques "historiques" du Sénégal (CBAO, BICIS) elle projette de densifier
rapidement son réseau d'agences dans le pays.
BOA : La Bank Of Africa est une des banques panafricaines présentes au
Sénégal. Le réseau est peu développé (uniquement à Dakar) mais pour des
entreprises opérant des transferts de fonds d'un pays africain à un autre,
elle peut se révéler plus intéressante que certaines concurrentes. Guichets
automatiques pour cartes Visa.
23
Banque Régionale de Solidarité (BRS Sénégal) : La BRS soutient grâce au
micro- crédit dans les pays de l’UEMOA les pauvres qui souhaitent prendre
leur sort en mains afin d'améliorer leur quotidien et d'offrir un avenir à leurs
enfants. A cette fin, elle soutient des initiatives en matière d'épargne, de
crédit et d'assurances répondant aux principes coopératifs précités. La BRS
accorde une priorité absolue à l'évolution de ces activités vers l'autonomie.
Il s'agit cependant d'une véritable banque.
Crédit Agricole : Filiale sénégalaise du Crédit Agricole de France, elle
s'adresse désormais tant aux particuliers qu'aux entreprises et a commencé
à mettre en place un réseau de distributeurs de billets dans la capitale et sa
banlieue (notamment dans les hôtels Novotel, Sofitel et Méridien de Dakar
et Ngor). Crédits immobiliers, crédits à la consommation, gestion des
comptes sur internet, cartes bancaires internationales Visa, Visa Electron et
Visa Select.
La Banque Islamique du Sénégal : Malgré son nom qui laisserait penser à
une obscure banque maraboutique, la BIS est une des meilleures banques
du Sénégal y compris pour les entreprises. Elle propose les plus basses
commissions de transfert d'argent du Sénégal vers l'étranger. Gestion des
comptes sur internet. Agences à Dakar et Touba. Sur certains documents
(avis de transfert, etc...) la mention "Gloire au Miséricordieux" peut faire
sourire vos clients ou fournisseurs en Europe mais le sérieux de la banque
est sans faille.
24
Ecobank : Banque présente dans plusieurs pays africains, elle est assez peu
connue au Sénégal. Les guichets de retrait automatique ne sont ouverts
qu’aux cartes émises par eux- même.
Banque Atlantique : La Banque Atlantique est présente dans quelques pays
africains (Sénégal, Burkina, Côté d'Ivoire...) avec un réseau d'agence très
modeste implanté uniquement dans les capitales. Partenaire du réseau
MasterCard, leurs guichets automatiques ne permettent des retraits qu'avec
ce type de carte bancaire.
Citibank : La banque américaine préférée des dirigeants africains pour
planquer à l'étranger l'argent du peuple et certains revenus pétroliers.
Filiale d’une des plus grandes banques au monde, la Citibank permet de
faire beaucoup d’opérations de grandes envergures en raison d’une part de
son important réseau mondial (présente dans plus de 125 pays au monde)
et d’autre part de son expertise technique incontestable.
25
III. LES OPERATIONS DE BANQUES
DURANT LES TROIS DERNIERES ANNEES
L'activité des banques et établissements financiers de l'UMOA, au
cours des trois dernières années a été globalement caractérisée en
moyenne par un accroissement des ressources de 12,4% et des
emplois de 16,1%.
26
A.
EVOLUTION DES RESSOURCES DES
BANQUES
Les ressources ont augmenté de 689,6 milliards pour s'établir à 6.271,8
milliards à fin décembre 2005 contre 5.582,2 milliards un an plus tôt. Cette
évolution résulte principalement de la hausse de 588,3 milliards des dépôts
et emprunts et de 74,6 milliards des fonds propres nets.
Les ressources des banques sont ressorties à 6.161,7 milliards à fin
décembre 2005 contre 5.476,7 milliards au 31 décembre 2004, en
augmentation de 684,9 milliards ou 12,5%. La progression des ressources
est liée principalement à un accroissement de 585,0 milliards des dépôts et
emprunts, qui sont passés de 4.538,6 milliards un an plus tôt à 5.123,6
milliards à fin décembre 2005. Cette évolution a été accentuée par la
hausse des fonds propres nets de 75,9 milliards ou 13,2%.
Les emplois des banques se sont établis à 5.362,0 milliards au 31 décembre
2005 contre 4.612,1 milliards un an auparavant, en hausse de 749,9
milliards.
Cette évolution résulte principalement d'une progression de 628,6 milliards
des crédits, dont l'encours est ressorti à 4.309,7 milliards à fin décembre
2005. L'accroissement des crédits est lié essentiellement aux crédits à
moyen et à court terme, respectivement pour 323,2 milliards et 324,2
milliards. En revanche, les crédits à long terme et les crédits en souffrance
se sont repliés respectivement de 6,4 milliards et de 15,5 milliards.
27
Cette amélioration provient des évolutions constatées au niveau des
établissements de la Côte d'Ivoire et dans une moindre mesure de ceux de la
Guinée-Bissau, du Sénégal, du Togo et du Burkina. En effet, le système bancaire
de la Côte d'Ivoire qui concentrait en 2004 plus de la moitié des crédits en
souffrance bruts de l'Union, n'en porte en 2005 que 36,3%, en enregistrant un
renforcement de la qualité du portefeuille de crédit de 6,1 points de pourcentage.
Dans le même temps, l'encours des crédits est resté quasiment inchangé d'un
exercice à l'autre, dans ce pays.
Le taux net de dégradation du portefeuille de crédits des banques et
établissements financiers de l'Union s'est également inscrit en baisse en
s'établissant à 7,2% à fin décembre 2005 contre 8,8 % un an plus tôt.
En raison d'une hausse plus importante des emplois que celle des ressources, la
trésorerie des banques et établissements financiers s'est contractée de 66,1
milliards, soit 7,5% pour se situer à 813,1 milliards à fin décembre 2005, contre
879,2 milliards un an auparavant.
28
B. EVOLUTION DES EMPLOIS DES
BANQUES
Les emplois se sont, pour leur part, accrus de 755,7 milliards pour ressortir à 5.458,8
milliards au 31 décembre 2005. Cette hausse s'explique essentiellement par un
accroissement de 631,3 milliards des crédits et de 74,6 milliards des titres de
placement.
Les crédits se sont ainsi établis à 4.370,2 milliards à fin décembre 2005 contre
3.739,0 milliards un an plus tôt, à la suite principalement d'une augmentation des
crédits à moyen et à court terme respectivement de 325,3 milliards et 324,2
milliards.
En revanche, les crédits à long terme ont enregistré un léger recul de 6,6 milliards, à
l'instar des crédits en souffrance qui se sont repliés de 15,3 milliards. La qualité du
portefeuille des banques et établissements financiers de l'Union s'est améliorée de
1,7 point de pourcentage, le taux brut de dégradation du portefeuille de crédits
s'établissant à 18,7% au 31 décembre 2005 contre 20,4% un an plus tôt
29
La qualité du portefeuille de crédits des banques de l'Union s'est améliorée
de 1,5 point, le taux brut de dégradation du portefeuille de crédits se
situant à 18,7% à fin décembre 2005 contre 20,2% un an plus tôt. Le taux
net de dégradation du portefeuille de crédits s'est également replié pour
s'établir à 7,1% contre 8,8% un an auparavant. L'analyse par pays fait
ressortir une amélioration de la qualité des crédits en Côte d'Ivoire, en
Guinée-Bissau, au Sénégal, au Togo et au Burkina.
La trésorerie des banques s'est contractée de 7,5% pour s'établir à 799,7
milliards au 31 décembre 2005, contre 864,6 milliards un an plus tôt, en
liaison avec la croissance des ressources moins forte que celle des emplois.
La trésorerie des banques s'est contractée de 7,5% pour s'établir à 799,7
milliards au 31 décembre 2005, contre 864,6 milliards un an plus tôt, en
liaison avec la croissance des ressources moins forte que celle des emplois.
L'évolution des activités des établissements financiers au cours de la
période est marquée par un renforcement des ressources de 4,5% et une
hausse des emplois de 6,5%.
30
Les ressources se sont consolidées de 4,7 milliards pour ressortir à 110,1
milliards au 31 décembre 2005, en relation avec le renforcement de 3,4
milliards des dépôts et emprunts et de 2,6 milliards des autres ressources,
les fonds propres nets s'étant dégradés de 1,3 milliard. Les emplois se sont
établis, pour leur part, à 96,8 milliards à fin décembre 2005, contre 90,9
milliards un an plus tôt, soit une hausse de 5,9 milliards, en raison
principalement
l'augmentation des crédits à moyen terme et des autres emplois,
respectivement de 2,0 milliards et de 3,2 milliards.
La qualité du portefeuille des établissements financiers de l'Union s'est
fortement améliorée en 2005 et 2006. En effet, le taux brut de dégradation
du portefeuille de crédits est passé de 33,4% en décembre 2004 à 18,9% à
fin décembre 2005. Cette évolution favorable est le fait des établissements
de la Côte d'Ivoire et, dans une moindre mesure, de ceux du Burkina. Le
taux net de dégradation du portefeuille de crédits est demeuré stable à
9,0% à fin décembre 2005.
La trésorerie des établissements financiers est restée excédentaire à fin
décembre 2005 avec un solde de 13,4 milliards, après le surplus de 14,6
milliards constaté à fin décembre 2004.
31
IV.
RESULTATS DES BANQUES SUR
LES TROIS DERNIERES ANNEES
A. EVOLUTION GLOBALE DES PRODUITS ET
CHARGES
Les produits d'exploitation des banques et établissements financiers se
sont élevés à 683,4 milliards à fin décembre 2005, en hausse de 6,4%
ou 41,1 milliards par rapport à 2004. Cette progression est liée à une
consolidation des intérêts et commissions générés par les opérations de
crédit avec la clientèle de 44,9 milliards.
Les dotations nettes aux provisions sur créances en souffrance, en
s'établissant à 81,1 milliards au 31 décembre 2005 / 2006, se sont
considérablement accrues par rapport à l'exercice précédent où elles se
situaient à 8,7 milliards, mais également à l'exercice 2003, où elle se
sont inscrites à 31,7 milliards.
32
B. SOLDES CARACTERISTIQUES DE GESTION
1.
PRODUIT NET BANCAIRE
Le produit net bancaire des banques et établissements financiers est
passé de 450,9 milliards à 505,1 milliards, enregistrant une amélioration de
12,1% contre celle de 7,7% constatée au cours de l'exercice précédent. Il
est constitué à hauteur de 77,0% par le produit net des opérations avec la
clientèle, de 15,1% par le produit net des prestations diverses, notamment
les opérations de change et de hors bilan, de 5,6% par le produit net des
opérations sur titres et de 1,0% par le produit net des opérations de créditbail et assimilées.
2. RESULTAT BRUT D’EXPLOITATION
Le résultat brut d'exploitation s'est élevé à 190,1 milliards en 2005, en
hausse de 19,9%, soit 31,5 milliards d'une année à l'autre, en raison
notamment d'une augmentation des frais généraux plus modérée que celle
du produit net bancaire.
Du fait de la hausse sensible des provisions nettes constituées (dotations
nettes aux provisions sur créances en souffrance et aux autres provisions),
le résultat d'exploitation s'est replié de 33,6 milliards ou 27,0% pour se
situer à 90,9 milliards, contre 124,5 milliards l'exercice précédent. Le recul
des pertes sur créances irrécouvrables, de 19,9 milliards à 13,9 milliards,
n'a amorti que très légèrement cette évolution.
33
3. RESULTAT NET
Le résultat net cumulé des banques et établissements financiers est
ressorti bénéficiaire de 47,2 milliards, en baisse de 34,5 milliards ou 42,2%,
d'une année à l'autre. Outre le facteur lié aux résultats exceptionnels de
deux établissements du Togo en 2004, à la suite du rachat par l'Etat de
créances compromises, cette évolution s'explique par la dégradation de 17,5
milliards du résultat net cumulé des établissements de crédit du Burkina, de
la Côte d'Ivoire et du Mali par rapport à l'année précédente
Au titre de l'exercice 2005, 60 établissements de crédit sur 99, soit 49
banques et 11 établissements financiers, ont réalisé un bénéfice cumulé de
82,3 milliards, tandis que 29 banques et 10 établissements financiers ont
enregistré une perte globale de 35,1 milliards. Le résultat cumulé est
ressorti néanmoins bénéficiaire dans chacun des Etats. Il convient de
rappeler qu'au terme de l'exercice 2004, 68 établissements de crédit étaient
bénéficiaires pour 96,8 milliards et 22 déficitaires globalement de 15,1
milliards.
34
C - MARGES BANCAIRES
La marge sur les opérations avec la clientèle du système bancaire s'est
établie à 10,8% au 31 décembre 2005, en recul de 0,8 point par rapport
aux deux années précédentes. Cette évolution s'explique par une baisse,
d'un exercice à l'autre, du taux moyen des crédits à la clientèle de 13,9% à
13,0%, dont l'incidence a été légèrement atténuée par le recul du taux
moyen de rémunération des comptes créditeurs de la clientèle qui est passé
de 2,3% à 2,1%.
En définitive, la marge globale, différence entre le rendement moyen des
prêts de toute nature (prêts interbancaires et crédits à la clientèle) et le
coût moyen des capitaux empruntés, s'est légèrement repliée à 7,6% contre
7,8% l'année précédente
35
D. LES PRINCIPAUX RATIOS D’ EXPLOITATION
Le coefficient net d'exploitation (rapport entre les frais généraux et le
produit net bancaire) a enregistré une amélioration de 1,5 point en 2005
pour s'établir à 57,3% contre 58,8% en 2004, soit un changement de
tendance par rapport aux deux années précédentes.
Parallèlement, le rapport entre les frais généraux et le résultat brut
d'exploitation s'est inscrit en baisse de 14,9 points, pour se situer à 152,3%
en 2005.
Quant aux frais de personnel, leur poids dans l'ensemble des frais généraux
est resté quasiment inchangé, en passant de 48,5% à 48,6%. Par contre, la
part du produit net bancaire absorbée par les frais de personnel a poursuivi
son repli, pour se situer à 27,8% en 2005, au lieu de 28,5% en 2004 et
29,1% en 2003.
L'effort net de provisionnement que traduit le rapport entre les dotations
nettes aux comptes de provisions et le résultat brut d'exploitation, a atteint
en 2005 un niveau particulièrement élevé de 46,3%, en comparaison avec
celui de 11,0% de 2004 (année exceptionnelle, au regard des
restructurations de créances, notamment au Togo) et de 30,5% en 2003.
36
DEUXIEME PARTIE :
OPPORTUNITES ET ENJEUX OFFERTS PAR
LE MECANISME DU DEVELOPPEMENT
PROPRE AU SYSTEME BANCAIRE
SENEGALAIS
37
I. OPPORTUNITES OFFERTES PAR LE MECANISME
DU DEVELOPPEMENT PROPRE
A. OPPORTUNITES POUR LA COMMERCIALISATION D’UNE LARGE
GAMME DE PRODUITS BANCAIRES
Pour bien illustrer les opportunités en terme de marchés et de produits,
il importe de noter qu’un grand nombre de secteurs est concerné par le
MDP. Ces secteurs constituent des marchés importants pour les banques qui y vendent
leurs produits.
Exemple de quelques secteurs concernés par le MDP:
Energétique
Traitements de déchets
Industriels
Résidentiel et tertiaire
Transport
Agricole
Forestier
38
a°) Secteur énergétique
La substitution de combustibles inclut le remplacement des équipements
énergétiques, les projets de substitution peuvent concerner soit l’amélioration de
l’existant soit l’implantation d’installations nouvelles.
Exemple: cogénération= génération conjointe d’électricité et de chaleur
permettant un rendement énergétique très élevé
Exemple: capture et valorisation des fuites de méthane liées au transport et au
torchage dans l’industrie pétrolière et gazière.
b°) Secteur industriel
Tout changement de procédé industriel ayant pour résultat une réduction
d’émission de GES par exemple: conversion dans une cimenterie d’un four à
voie humide à un four à voie sèche. Capture et utilisation du méthane provenant
des équipements de traitements des effluents industriels.
39
c°) Exemple de secteur du transport
Amélioration de l’efficacité énergétique des véhicules
Substitution du carburant dans les véhicules par exemple substitution du gazoil
ou de l’essence par du gaz de pétrole liquéfié (GPL) et du gaz naturel comprimé
(GNC).
Substitution de moyens de transports énergétiques par des moyens de transport
émettant peu de gaz à effet de serre par exemple remplacement des transports
individuels en voiture par des bus ou des trains.
Produits bancaires commercialisables à court terme
-
Découvert
Escompte
Facilité de caisse
Crédit
Etc.
Produits bancaires commercialisables à moyen terme pour financer les
investissements
-
Crédits bail pour financer les investissements
Emprunts obligataires
Ouverture de lettre de crédit
Délivrance de crédit par signature
etc…
40
Produits bancaires commercialisables à long terme
-
-
Crédit à long et moyen terme pour le financement des équipements nouveaux
Crédit bail pour le financement des équipements
Emission d’emprunts obligataires
Délivrance de crédit par signature pour les entreprises qui vont …; aux appels
d’offres
Ouverture de lettre de crédit pour l’importation des emprunts
Délivrance lettre de garantie
Etc…
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B. MATRICE DES OPPORTUNITES
MATRICE DES OPPORTUNITES POUR UNE BANQUE
ELEVE
ELEVE
FAIBLE
FAIBLE
I
II
III
IV
Probabilité de succès
Exemples d’opportunités
I.
La banque espère pouvoir réduire le Gaz à Effet de Serre - GES à partir
d’importants financements octroyés et une large gamme de produits mise en
place
II.
la banque n’exclut le financement d’aucun secteur d’activités qui est lié au
changement climatique, et au Mécanisme du Développement Propre (énergie,
agriculture, foresterie, transport, secteur résidentiel, tertiaire etc)
III.
la banque cherche à développer et à accroitre son gain potentiel en termes
d’images
IV.
la banque pourrait disposer d’une gamme de produits très large (produits: crédit
de trésorerie, crédit par signature, crédit bail, conseil, etc)
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Commentaire de la matrice des opportunités
La figure fait apparaître quelques opportunités dont pourrait tirer parti une
banque dans le cadre du MDP.
La plus attrayante est la première car elle a le plus fort impact et les
meilleures chances de se réaliser.
La seconde est intéressante mais compte tenu des niveaux de sinistres,
de déperditions voire de pertes connues dans certains secteurs, certaines
banques limitent leurs interventions dans ceux-ci ou ne travaillent pas avec
eux (ex : secteur transport, secteur agricole etc).
La troisième figure pourrait être facile à réaliser mais n’a pas toujours
d’impact vis à vis des actionnaires qui cherchent des gains financiers, une
rentabilité et une sécurité.
La quatrième figure présente moins d’intérêt par rapport aux trois
premières.
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C. AMELIORATION DE LA RENTABILITE DES BANQUES
Compte tenu de l’importance de différentes ressources financières affectées
dans la lutte contre le changement climatique, et des possibilités offertes aux
banques de financer les besoins d’investissements et d’exploitation, la
rentabilité de celles- ci pourrait être significativement améliorée.
En effet, cette amélioration pourrait découler principalement de
l’augmentation des produits d’exploitation bancaires relatifs au marché du
carbone à savoir:
Les produits des opérations de trésorerie et des opérations interbancaires,
Les produits des opérations avec la clientèle des entreprises dont les
activités ou le secteur ont des liens directs ou indirects avec les
changements climatiques (secteur énergétique, industriel, transport,
agricole, etc.…)
Les produits de l’activité de crédit-bail qui permettent de renouveler ou
d’acquérir de nouveaux équipements permettant de réduire l’émission des
gaz à effet de serre,
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Les produits des opérations diverses notamment,
Les commissions perçues lors d’opérations de financement des
équipements,
Les produits sur opérations sur titres réalisés dans le cadre du marché
des URCE (Unité de Réduction Certifiée des Emissions)
Les recettes de l’activité de change et d’arbitrage
Les commissions perçues sur les accords de financement et de
refinancement, cautions, avals, endos et autres garanties données par
la banque aux entreprises concernées,
Les produits du portefeuille- titres
Les recettes de nature très diverses
La rentabilité des banques pourrait être améliorée par la compétitivité
des coûts des ressources financières que les institutions internationales
pourraient mettre à la disposition du système bancaire en vue de l’inciter
à financer les besoins des entreprises situées dans les secteurs ayant une
incidence dans les changements climatiques.
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Les ressources mobilisées par les institutions financières internationales
dans le cadre de la lutte contre les changements climatiques et leurs effets
pervers peuvent être mises à la disposition du système bancaire à des
coûts relativement bas soit en vue de refinancer les crédits accordés aux
entreprises dont l’activité interfère avec les problèmes de changements
climatiques, soit en vue de constituer un fonds de garantie pour sécuriser
les concours qui sont alloués aux entreprises dans le cadre du
développement des énergies propres.
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II. ENJEUX OFFERTS PAR LE MDP
A. GAINS FINANCIERS
Les gains financiers peuvent être exprimés en terme de:
Taux de rentabilité,
produit net bancaire
Cash flow
Bénéfices annuels
Les banques verront leur bénéfice d’exploitation s’établir à des niveaux plus
importants que d’habitude par rapport à leur chiffre d’affaires, à cause du volume de
crédits importants alloués aux entreprises qui renouvellent leurs équipements ou
acquièrent de nouveaux, financent leurs besoins d’exploitation. Ceci induira par
conséquent une rentabilité plus significative au regard des fonds investis.
Il n’est pas dépourvu d’intérêt de relever que ces gains financiers sont en général
subséquemment couplés à des gains marketing se traduisant en terme de ventes,
part de marché, notoriété, etc.…
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B. GAINS EN TERME D’IMAGES
L’intervention de la banque dans la lutte contre le changement climatique, grâce
au financement des entreprises accroît son socle d’image. Ainsi donc la banque
nourrit une certaine fierté en participant de manière décisive au Mécanisme de
Développement Propres, à la lutte contre l’émission, la prolifération des gaz à
effet de serre.
C. RISQUES POUR LES BANQUES
Les risques pour les banques dans le cadre du financement des MDP sont
nombreux et variés et peuvent être recensés comme ci-après:
D’une part, les risques inhérents à tout projet:
• Risque « pays » : ils portent sur les risques suivants à savoir :
Risque de non Convertibilité
Risque d’expropriation
Risque de nationalisation
Risque de non transférabilité
•
•
Risque de change et d’inflation
Etc.…
48
-
D’autre part, les risques spécifiques au volet MDP du projet
• Risque de défaut (le projet ne se met pas en œuvre, ou n’est pas
enregistré comme projet MDP et/ou ne donne pas lieu à l’émission
espérée d’ URCE- Unité de Réduction Certifiée des Émissions)
• Le risque de délais
• Le risque de contrepartie (l’acheteur d’ URCE se rétracte ou est en
défaut)
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Risques et incertitudes sur le volume de crédit de carbone et leur prix
Comparaison des différentes modalités de paiement
Modalité
Avantages
Inconvénients
Paiement en avance
Certitude sur le montant des
revenus
Risques de remboursement de
l’ensemble du montant ,
actualisé, en cas de défaut
Prix inférieur à priori
Paiement à la livraison à prix
fixe
Prix plus élevé dans le cas d’un
paiement en avance
Certitude sur le prix
Pas de risque de marché
Ne permet pas de vendre au
meilleur prix en cas de tension
sur le marché
Paiement à la livraison à prix
variable
Permet de vendre à un meilleur
prix en cas de tension sur le
marché
Risques sur la baisse des cours
Pas de certitude sur les revenus
OPTION D’ACHAT
RECOURS AU MARCHE
Obligation de vendre au prix
convenu
Pas de certitude sur le
déroulement de la transaction
Risque de remboursement de la
prime d’option en cas de défaut
Vente au meilleur prix
Demande de connaître le
réseau et les intermédiaires
Risques de marché en cas50
d’effondrement du cours