Partie I - Culture STAPS

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Transcript Partie I - Culture STAPS

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Sujet : Comment l’EPS développet-elle l’aisance corporelle des élèves ?

Raphaël LECA
UFRSTAPS Dijon Ecrit 2 CAPEPS
Mardi 20 janvier 2009


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« Brain storming »
La réflexion préalable autour du sujet doit
toujours être conduite autour de deux grands
pôles :
Une réflexion de
« bon sens »

Une réflexion
« STAPS »


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« Brain storming »
Les idées en vrac
Automatisme

Coordination
motrice

Adresse

Agilité

Facilité

Economie
gestuelle
Dév. des ressources
physiques

Maîtrise de ses
émotions
Techniques
Maîtrise du
Liberté
corps
Précision
d’action
Estime de soi
gestuelle


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Préambule
Il s’agit d’accrocher l’attention du correcteur,
et simultanément d’ « amener » le sujet, c’est

à dire le contextualiser (si possible de façon
non parachutée et en évitant les poncifs).


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Préambule
En 1977, Jean Le Boulch dénonçait
« l’entrave que constitue un corps maladroit », et
voyait dans l’éducation physique « cette partie de
l'éducation qui doit développer systématiquement
la maîtrise corporelle, condition de l'autonomie et
de la liberté » (Face au sport, ESF, Paris, 1977).
Récemment, les nouveaux programmes pour le
collège (BO spécial n°6 du 28 août 2008) remettent au
goût du jour l’ « aisance » comme faisant partie
des objectifs de la discipline. Reste à élucider
comment l’EPS a les moyens de développer
l’aisance corporelle des élèves.


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Définition des concepts clés
Il s’agit ici de définir une expression clé :
• aisance corporelle.

Une définition de « éducation physique et
sportive » peut aussi être proposée.


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Définition des concepts clés
 aisance corporelle
Pour le Dictionnaire Culturel Le Robert (2005),
la notion d’aisance renvoie à une « liberté de corps et
d’esprit », une « absence de gêne dans l’action », et
serait synonyme de « facilité ».
Dans cette perspective, l’aisance corporelle
correspond pour nous à la maîtrise du corps, maîtrise
permettant de ne pas subir son activité corporelle,
mais de l’assumer, et d’en faire un instrument de
liberté et de pouvoir sur l’environnement physique.
Ainsi conçue, l’aisance corporelle devrait permettre
de produire une infinité de mouvements, des
mouvements plus rapides, plus précis, plus souples,
plus économiques, plus dissociés, ou encore mieux
enchaînés…


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Définition des concepts clés
 EPS
Selon Alain Hébrard, « l’EPS est faite d’un
ensemble d’enseignements d’activités physiques
sportives et artistiques qui visent la transmission
d’une culture et le développement des conduites
motrices que les valeurs admises conduisent à
considérer comme souhaitables et susceptibles de
procurer le bien-être »
EPS interroge Alain Hébrard, in Revue EPS n°312,
2005.


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Définition des concepts clés
Plutôt que de seulement « parachuter » la définition
de l’éducation physique et sportive, l’important est
de mettre en relation les deux définitions pour déjà
faire avancer l’analyse du sujet.
L’aisance corporelle concerne ici particulièrement
« le développement des conduites motrices »,
mais nous verrons qu’elle entretient aussi des
relations avec la notion de « bien-être ».


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Questionnement
Principales qualités des questions :
• elles sont pertinentes par rapport au sujet,

et surtout par rapport au développement (des
éléments de réponse doivent pouvoir être apportés
dans la suite du devoir),

• elles s’enchaînent, du général au particulier,
• elles « préparent » (= circonscrivent) la

problématique,
• les réponses ne semblent pas, a priori,
évidentes.


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Questionnement
Que faut-il apprendre et/ou développer,

en éducation physique et sportive, en vue
d’une plus grande aisance corporelle ?
Comment faut-il l’apprendre ? En quoi
ces conditions d’enseignement sont-elles
inspirées par les différentes théories de

l’apprentissage moteur ?


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Questionnement
Existe-il des périodes particulièrement

favorables

au

développement

de

l’aisance corporelle ? A l’inverse, existe-il
des périodes plus réfractaires ?


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Questionnement
Quelles modalités d’enseignement sont

nécessaires

afin

que

cette

corporelle

débordent

spécifiques

d’acquisition,

bénéficier
situations

à

un

utilitaires ?

ou

situations

de

ensemble

motrices

professionnelles,

les

aisance
façon

élargi

à
de

sportives,

simplement


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Questionnement
Au final, en quoi l’aisance corporelle

entretient-elle

des

relations

positives

avec l’acceptation de son propre corps et
le bien-être individuel ?


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Problématique
Qualités d’une bonne problématique :
• claire = compréhension à la première

lecture,
• pertinente = permet de traiter la question
posée par le sujet ,
• heuristique = non réductrice c-a-d ouverte
vers la recherche de nombreuses idées
intéressantes,
• originale = hypothèse créative, mais
surtout pas au détriment de la pertinence.


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Problématique 0
Nous montrerons que l’aisance corporelle
est une qualité essentielle à développer en
éducation physique, car elle procure une grande
liberté d’action en permettant la production de
mouvements plus complexes, plus précis, plus
efficaces, plus économiques, plus souples, et
plus rapides.
 Malgré la clarté de la formulation, cette
problématique est irrecevable car elle
n’évoque aucune hypothèse, ni aucune
référence aux interventions de l’enseignant.
Elle est uniquement descriptive.


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Problématique 1
Nous
expliquerons
comment
l’enseignant d’EPS peut concevoir et mettre
en œuvre ses interventions pédagogiques
et didactiques de façon à réunir les
conditions favorables au développement de
l’aisance corporelle de tous ses élèves.
 À peine recevable (très basique) car
il ne s’agit que d’une paraphrase du
libellé du sujet (mais au moins elle est
claire et évite le hors-sujet).


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Problématique 2
Nous défendrons l’idée selon laquelle le
développement de l’aisance corporelle n’est
en rien garantie par la seule pratique des
Activités Physiques, Sportives et Artistiques.
Elle suppose des conditions d’enseignement
spécifiques qui portent simultanément sur la
nature des apprentissages visés et des
processus à développer, et sur les modalités
d’apprentissage
et
de
développement
moteur.


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Problématique 2
 problématique plus évoluée et tout à
fait recevable. Elle suggère l’importance
d’une attitude volontariste mais aussi
lucide vis-à-vis de l’aisance corporelle = il
ne suffit pas de mettre en jeu des
conduites motrices pour la développer.


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Remarque à propos de la
reformulation
La problématique peut être reformulée
afin de rendre sa compréhension plus
facile pour le correcteur. Il s’agit de
reprendre l’hypothèse, sous une autre
forme rédactionnelle.
Un inconvénient
paragraphe,

:

alourdir

le

Un danger : créer de l’ambiguïté,
de l’incompréhension ou du paradoxe,
si la reformulation évoque une autre
idée.


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Problématique
 reformulation
En d’autres termes, nous montrerons qu’il
ne suffit pas de « baigner » dans une situation
sollicitant
une
pratique
physique
pour
« automatiquement » profiter d’une aisance
corporelle accrue. Il y a des choses à apprendre
et à développer pour cela, et il faut les
apprendre d’une certaine façon.


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Problématique 3
Nous émettrons l’hypothèse selon laquelle l’aisance
corporelle
nécessite
la
construction
de
nombreux
apprentissages moteurs ainsi que l’enrichissement des
ressources physiques. Elle suppose aussi le développement
d’une capacité sous-jacente à la production des conduites
motrices : la capacité de coordination, celle-ci permettant de
réaliser des mouvements de plus en plus complexes et
enchaînés avec un maximum d’efficience et de précision.
Grâce à cette capacité, l’aisance corporelle devient
véritablement capable de déborder les situations spécifiques
d’apprentissage, pour s’appliquer aux situations inédites de
la vie physique actuelle et future. Pour cela, nous
montrerons que des conditions d’acquisition doivent être
remplies par des modalités d’enseignement spécifiques, car il
ne suffit pas de pratiquer une APSA ou produire des actions
motrices pour « automatiquement » développer son aisance
corporelle.


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Problématique 3
(reformulation)

En d’autres termes, c’est en enseignant d’une
certaine façon que le professeur d’éducation physique
visera le développement de l’aisance corporelle de ses
élèves, par l’enrichissement de leurs apprentissages
moteurs, l’accroissement de leurs ressources physiques,
ainsi que le développement concomitant de leur capacité
de coordination, celle-ci permettant d’accéder à une
véritable liberté corporelle pour une vie physique de
qualité, source de bien-être et d’acceptation de soi.


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Problématique 3
 problématique encore plus évoluée et
plus clairement en relation avec le
questionnement qui précède. En plus des
conditions d’enseignement spécifiques,
elle met aussi l’accent sur la dimension
« transversale » de l’aisance corporelle,
grâce à l’évocation de la capacité de
coordination.


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Plan 1 : entrée par les deux directions de
la problématique : que faut-il apprendre ?
Comment l’apprendre ?
Partie I : Que faut-il apprendre pour développer son
aisance corporelle ?

Partie II : Que faut-il développer comme capacités
physiques pour accroître son aisance corporelle ?
Partie III : Quelles conditions d’acquisition faut-il
installer pour développer l’aisance corporelle ?
 Ce plan présente le risque d’une redondance
des interventions de l’enseignant d’une
partie à l’autre.


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Plan 2 : entrée par les théories de
l’apprentissage
Partie I : le développement de l’aisance corporelle
pour le paradigme béhavioriste
Partie II : le développement de l’aisance corporelle
pour le paradigme cognitiviste
Partie III : le développement de l’aisance corporelle
pour le paradigme écologique.
 Le choix de ce plan suppose une grande
maîtrise des présupposés théoriques et
des connaissances scientifiques avérées.


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Plan 3 : entrée par les conditions
au dév. de l’aisance corporelle
Partie I : le développement de l’aisance corporelle
nécessite une grande variété d’expériences
contraignant la motricité habituelle
Partie II : le développement de l’aisance corporelle
nécessite une stabilité et une continuité des
conditions d’interaction avec le milieu
Partie III : d’autres conditions plus spécifiques au
développement de l’aisance corporelle selon les
théories de l’apprentissage moteur


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Plan 3’ : entrée par les conditions
 nuance au plan précédent (3e P)
Partie I : le développement de l’aisance corporelle
nécessite une grande variété d’expériences
contraignant la motricité habituelle
Partie II : le développement de l’aisance corporelle
nécessite une stabilité et une continuité des
conditions d’interaction avec le milieu
Partie III : le développement de l’aisance corporelle
suppose l’acceptation de son image corporelle grâce
à des expériences de réussite au sein d’un climat de
pratique sécurisant


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Plan détaillé autour de la
proposition n°3
4 à 6 arguments sont proposés par partie
 un devoir d’écrit 2 se compose idéalement de 3
arguments,
 à vous de « retravailler » les arguments
proposés pour ne retenir que ceux qui vous
semblent les plus pertinents,
 travail complémentaire : proposer une
illustration concrète.


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Partie 1
Le développement de l’aisance
corporelle nécessite une
grande variété d’expériences
contraignant la motricité
habituelle


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Argument 1.1
A l’échelle de l’année et du cursus, un vécu
corporel dans un panel élargi d’Activités Physiques,
Sportives
et
Artistiques
pour
vivre
des
« expériences variées et originales » (Programme de
la classe de sixième, 1996) et permettre « à chacun
d’améliorer ses possibilités d’adaptation motrice,
d’action et de réaction à son environnement
physique et humain » (Programmes d’EPS du collège,
BO n°6 du 28 août 2008).

 la question de la planification des APSA sur
l’année et le cursus pour une EPS équilibrée (des
activités
morphocinétiques
/
topocinétiques
sollicitant des habiletés discrètes / continues /
sérielles, mais aussi ouvertes / fermées …).


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Argument 1.2
A l’échelle du cycle également, une grande
diversité des expériences corporelles pour élargir
le répertoire moteur, mais une diversité
construite autour d’une cohérence (=liens
intelligibles) conférée par l’objectif du cycle et
les compétences à construire.

 Des tâches variées et originales, mais qui
présentent entre elles des liens intelligibles de
supplémentarité,
de
continuité,
de
complémentarité, d’inclusion, de tout à parties,
etc.


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Argument 1.3
Ces expériences doivent être contraignantes car
le développement de l’aisance corporelle suppose que
la motricité habituelle des enfants et des adolescents
soit perturbée : « la perturbation, la contradiction
constituent l’élément moteur du développement et
des apprentissages » (Jean Piaget, Psychologie, Paris,
Gallimard, collection La pléiade, 1987).

 Des tâches confrontant les élèves à une façon
inédite de se mouvoir (par ex. en gym., la motricité est

plus renversée, plus tournée, plus manuelle, plus
aérienne). Cette motricité inédite incarne une difficulté

à surmonter ou à résoudre, mais une difficulté
ajustée aux possibilités d’action actuelles.


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Argument 1.4
La grande variété d’expériences que suppose l’aisance
corporelle doit notamment permettre de construire des
techniques corporelles, c’est-à-dire un « ensemble des moyens
transmissibles à mettre en œuvre pour effectuer le plus
efficacement une tâche donnée » (G.Vigarello, J.Vivès, Technique
corporelle et discours technique, Revue EPS n°184, 1983). En effet,
disposer de techniques, c’est être capable de produire des gestes
efficaces et économiques (efficients), précis, fluides, et finement
ajustés aux objectifs environnementaux.
 L’aisance corporelle suppose une conception fonctionnelle et

non formelle de la technique (N.Gal, Les croyances sur la technique en
natation et leur effet sur les conceptions pédagogiques en EPS, in Les cahiers
de l’INSEP n°28 : L’enseignement de la natation, Ed. INSEP, Paris, 1997).

Pour cette
besoin, et
reproduire
adaptative

approche, la technique est vue comme la réponse à un
non comme un modèle inspirée du geste du champion à
servilement.Elle nécessite la sollicitation de l’activité autodes élèves, autour de répétitions en conditions variables.


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Argument 1.5
L’aisance corporelle suppose également un affinement du schéma
corporel, notamment à l’adolescence (en raison de la brusque modification
des proportions corporelles). Le schéma corporel « peut être défini comme
l’image mentale que chacun se fait de son corps. C’est une perception de
son propre corps, de ses différentes parties et de sa position par rapport à
la verticale ou l’horizontale au cours des mouvements » (L.Marin, F.Danion,
Neurosciences, Contrôle et apprentissage moteur, Ellipses, Paris, 2005).

 Le schéma corporel se constitue au fur et à mesure de nos exp. vécues,
notamment au cours des différents mouvements, grâce à deux types de
données sensorielles : les perceptions internes (proprioception), et les
perceptions externes (extéroception). Dans la pratique des APSA, il est
possible d’aider l’élève à mieux identifier ces données en l’invitant à fixer
son attention sur ses sensations corporelles, ou sur des signaux externes
concrets (un repère auditif ou visuel par exemple). Un travail spécifique
dans le cadre des Interventions Pédagogiques Particulières est également
possible, notamment « les exercices de prise de conscience des fonctions
sensorielles (…) et d’intériorisation sensorielle » (Programme de la classe de
sixième, 1996).


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Partie 2
Le développement de l’aisance
corporelle nécessite une
stabilité et une continuité des
conditions d’interaction avec le
milieu


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Argument 2.1
A l’échelle de la séance et de la tâche, de
très
nombreuses
répétitions
(Newell
&
Rosenbloom, 1981) sont nécessaires pour
solliciter à un niveau suffisant les processus
adaptatifs constitutifs de l’aisance corporelle.
 Créer les conditions d’un temps d’engagement
moteur élevé dans la séance (M.Piéron, Pédagogie

des activités physiques et du sport, Ed. Revue EPS,
Paris, 1992) par un juste choix de la logistique

(espace, matériel) et du format pédagogique.


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Argument 2.2
Ces répétitions doivent se dérouler en
conditions variables (Schmidt, 1993 ; Buekers,
1995) afin de développer la flexibilité des actions
motrices, et donc leur adaptabilité, condition de
l’aisance corporelle.
M.Durand : « Les conditions d'apprentissage qui réalisent
une variabilité des conditions d'acquisition imposent en
quelque sorte de construire des règles génériques et non
pas des réponses spécifiques d'une situation ».

« C'est tout l'art de l'enseignant que de savoir
doser dans ses séances la part du connu et de la
nouveauté pour favoriser l'acquisition d'habiletés motrices
qui soient stables mais flexibles »
L’enfant et le sport, PUF, Paris, 1987.


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Argument 2.2
Ces répétitions doivent se dérouler en
conditions variables (Schmidt, 1993 ; Buekers,
1995) afin de développer la flexibilité des actions
motrices, et donc leur adaptabilité, condition de
l’aisance corporelle.
 Jouer sur l’habillage des tâches en manipulant
leurs traits de surface, tout en maintenant
identiques leurs traits de structure (E.Cauzinille-

Marmeche, Apprendre à utiliser ses connaissances
pour la résolution de problèmes : analogie et
transfert, in Bulletin de psychologie n°399, 1991).


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Argument 2.3
Pour
certaines
habiletés,
les
nombreuses
répétitions peuvent déboucher sur la construction
d’automatismes moteurs. Ceux-ci sont un véritable indice
de l’aisance corporelle, car ils permettent un allègement
du contrôle cortical, une diminution de la charge mentale,
et
une
redistribution
possible
des
ressources
attentionnelles vers d’autres stimuli environnementaux,
et d’autres facteurs de la perf. (Shiffrin et Schneider, 1977).

 La construction d’automatismes suppose des tâches
consistantes, c’est-à-dire des tâches caractérisées par
une stabilité du codage entre stimulus et réponse.
Comme ce qui importe, c’est le noyau invariant de ces
tâches (les traits de structure), il est à nouveau judicieux
de militer pour des répétitions en conditions variables.


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Argument 2.4
A l’échelle de l’année et du cursus, les
principales sollicitations des fonctions corporelles
doivent pouvoir se « retrouver », se « continuer »
d’un cycle à l’autre dans la perspective d’une
« cohérence interactive des cycles » (M.Delaunay,
C.Pineau, Un programme, la leçon, le cycle en EPS, in
Revue EPS n°217, 1989).
Le développement de

l’aisance corporelle suppose des contraintes inscrites
le long d’un continuum.

 Les capacités physiques (force, souplesse, vitesse,
endurance), mais aussi les formes de coordination
(diversité des appuis et des locomotions, dextérité,
ambidextrie, adresse, dissociation des ceintures…)
font l’objet de « rappels » d’un cycle à l’autre.


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Argument 2.5
Toujours à l’échelle de l’année et du cursus, le
dév. de l’aisance corporelle dans le temps peut profiter
des « interventions pédagogiques particulières », et
notamment « des exercices de prise de conscience des
fonctions
sensorielles
(musculaires,
articulaires,
perceptives),
de
renforcement
musculaire,
de
renforcement de la fonction cardio-respiratoire, de
relaxation
et
d'intériorisation
sensorielles,
d'assouplissement,
d'adresse
et
d'équilibre
»
(Programme de la classe de sixième, 1996).

 On retrouvera particulièrement ces exercices dans
les échauffements ou dans les retours au calme, ceuxci incarnant de véritables routines de la leçon d’EPS.


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Argument 2.6
L’inscription dans le temps des sollicitations
motrices nécessaires au développement de l’aisance
corporelle doit s’appuyer sur les périodes sensibles du
développement, et prendre en compte les périodes
réfractaires. Ces périodes sont des fenêtres temporelles
au cours desquelles les capacités ou les fonctions se
développent plus ou moins facilement.
 Le dév. des capacités physiques impliquées dans la
condition physique profite surtout de la période pubertaire,
alors même qu’une forme de maladresse transitoire peut
apparaître car une accélération brutale de la croissance va
souvent de pair avec une réadaptation passagère de la
capacité de coordination (J.Weineck, Biologie du sport, Vigot,
Paris, 1992)  stabilisation et consolidation des apprentissages
moteurs : voir programme classe de 3e.


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Partie 3
D’autres conditions plus
spécifiques au développement
de l’aisance corporelle selon les
théories de l’apprentissage
moteur


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Argument 3.1
Dans une perspective behavioriste, l’aisance
corporelle suppose surtout le choix du bon
stimulus, celui qui va déclencher la réponse
attendue. En cas de mouvements complexes, elle
suppose aussi la décomposition du mouvement en
éléments plus simples à associer (Skinner, 1931).

 l’aisance corporelle repose sur des procédures
d’enseignement de reproduction/imitation d’un
modèle externe, sur la base d’une démonstration
préalable. Etre adroit, être agile, c’est être
capable de reproduire, d’imiter de très nombreux
mouvements.  Attention nuance nécessaire.


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Argument 3.2
Dans une perspective cognitiviste, l’aisance
corporelle suppose surtout la compréhension du
but à atteindre, celui-ci déclenchant les processus
internes de recherche de solution et de correction
des erreurs sur la base de la connaissance des
résultats de l’action (Schmidt, 1993). Il s’agit
également de prendre en compte les stades de
l’apprentissage moteur (Fitts, 1964 ; Adams, 1971 ;
Shiffrin et Schneider, 1977).

 l’aisance corporelle repose sur des procédures
d’ens. mettant en avant la clarté du but, la
résolution de pb, et la communication de feedback.
Les répétitions en conditions variables sont
valorisées pour susciter l’adaptabilité des mouv.


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Argument 3.3
Dans une perspective écologique, les
apprentissages moteurs sont censés émerger des
contraintes environnementales : « l’enseignant
privilégie les aménagements susceptibles de
solliciter
directement
des
adaptations
comportementales » (J.J.Temprado, G.Montagne,
2001).


L’aisance
corporelle
repose
sur
des
environnements riches et variés au sein desquels
de nombreuses contraintes matérielles déclenchent
les transformations motrices.


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Argument 3.4
Dans la perspective écologique des systèmes
dynamiques,
les
apprentissages
moteurs
consistent à modifier le paysage des attracteurs,
c’est-à-dire les coordinations spontanées ou
préférentielles (D.Delignières, Apprentissage moteur,
quelques idées neuves, in Revue EPS n°274, 1998).

 L’aisance corporelle suppose l’organisation de
contraintes
dans
l’environnement
physique,
contraintes associées à un paramètre de contrôle
du système, qui lorsqu’il va évoluer au-delà d’une
valeur critique permet de modifier le paysage des
attracteurs, et donc de changer de coordination
(L.Seiffert, D.Chollet, Approche dynamique
coordinations, in Revue EPS n°328, 2007).

des


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Conclusion

Quatre paragraphes possibles
1. Eventuellement une citation comme préambule
pour relancer l’attention du correcteur
 FACULTATIF (ET ASSEZ RARE)

2. Un résumé des principaux arguments
 FACULTATIF SEULEMENT EN CAS DE CONCLUSIONS
INTERMEDIAIRES DE QUALITE

3. Une réponse à la problématique
 OBLIGATOIRE !

4. Une ouverture
 FACULTATIVE : ATTENTION AUX OUVERTURES « BATEAU » :
MIEUX VAUT S’EN PASSER !


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Réponse à la problématique
L’aisance corporelle pour nos élèves est une ambition qui
mérite d’être attaquée sur plusieurs fronts.
Sur le front des ressources de l’action motrice d’abord, car être
plus rapide, plus fort, plus souple ou plus endurant, c’est
disposer assurément d’une plus grande liberté d’action.
Sur le front des apprentissages moteurs ensuite, car enrichir son
répertoire moteur de techniques corporelles ou d’automatismes,
c’est accroitre l’efficacité et l’économie des mouvements produits
dans l’environnement physique.
Sur le front du schéma corporel aussi, car mieux percevoir son
corps, le situer dans les différentes positions de l’espace, c’est
pouvoir le mobiliser avec plus de finesse et de précision.
Sur le front de la capacité de coordination enfin, car si les
apprentissages moteurs restent attachés aux caractéristiques
des tâches qui les ont vu naitre, cette capacité transcende les
adaptations motrices spécifiques pour s’appliquer à tout type de
situations de la vie sportive, de loisir, professionnelle ou utilitaire.


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Réponse à la problématique
(suite)
En ce qui concerne les interventions de l’enseignant,
nous avons vu que l’aide au développement de l’aisance
corporelle de nos élèves se joue dans l’ambivalence variété /
permanence.
L’aisance corporelle suppose en effet une très grande variété
d’expériences dans l’environnement physique, expériences
qui vont solliciter l’ensemble des ressources ainsi que
l’étendue des processus auto-adaptatifs responsables des
transformations motrices.
Mais elle suppose aussi la permanence et la consistance des
conditions d’interaction avec le milieu. L’aisance corporelle a
notamment besoin d’un très grand nombre de répétitions.
Finalement, nous avons vu que la résolution de cet apparent
paradoxe s’incarne dans la valorisation de répétitions en
conditions variables, afin simultanément d’élargir le répertoire
moteur de façon stable, et d’en faire un outil d’adaptabilité au
milieu.


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Réponse à la problématique
(suite)
Enfin, l’aisance corporelle entretient des relations
étroites avec l’estime de soi et le bien-être psychologique.
Etre « bien dans sa peau » en effet suppose sans doute des
capacités physiques avérées ainsi qu’une maîtrise de son
activité corporelle autour d’un schéma corporel bien stabilisé.
Cette relation entre aisance corporelle et santé mentale est
d’ailleurs attestée par les nouveaux programmes d’EPS du
collège, puisque « l’EPS a le devoir d’aider tous les collégiens,
filles et garçons, à acquérir de nouveaux repères sur soi, sur
les autres, sur l’environnement, de nouveaux pouvoirs
moteurs pour construire une image positive de soi » (BO
spécial n°6 du 28 août 2008).


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Ouverture (permettant de
boucler la boucle)

En 1977, si Jean Le Boulch dénonçait
« l’entrave que constitue un corps maladroit »,
c’est pour mieux critiquer le sport et militer pour
sa
méthode
d’éducation
corporelle
:
la
psychocinétique.
En
2008,
les
nouveaux
programmes
pour
le
collège
évoquent
explicitement la notion d’aisance comme faisant
partie des objectifs de l’EPS. Les APSA, et donc les
activités sportives, ont donc le pouvoir de
développer l’aisance corporelle de nos élèves, sous
certaines conditions d’enseignement et donc de
pratique.


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Questions ???


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Bibliographie