Le serviteur impitoyable Mathieu 18, 21-35 RAPPEL - Les Monnaies à l'époque de Jésus - 1 as pèse 0.5 gramme d'or - 1 obole.

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Le serviteur impitoyable

Mathieu 18, 21-35

RAPPEL - Les Monnaies à l'époque de Jésus
- 1 as pèse 0.5 gramme d'or
- 1 obole = 2 as = 1 gramme d'or
- 1 sesterce (bronze) = 4 as (bronze) = 4 grammes d'or
- 1 denier (argent) = 1 drachme = 4 sesterces (bronze)
= 8 grammes d'or (100 deniers = 800 grammes d'or)

- 1 aureus (or) = 25 deniers (argent) = 200 grammes d'or
- 1 mine = 100 drachmes = 800 grammes d'or
- 1 talent = 60 mines = 4.800 grammes d'or

- 10.000 talents = 48 tonnes d'or

Alors Pierre, s'avançant, lui dit: "Seigneur, combien de fois mon frère pourra-t-il pécher contre
moi et devrai-je lui pardonner? Irai-je jusqu'à sept fois?" Jésus lui dit: "Je ne te dis pas jusqu'à
sept fois, mais jusqu'à 77 fois.
"A ce propos, il en va du Royaume des Cieux comme d'un homme-roi qui voulut régler ses
comptes avec ses esclaves (μετὰ τῶν δούλων αὐτοῦ). L'opération commencée, on lui en amena un
qui devait 10.000 talents. Cet homme n'ayant pas de quoi rendre, le maître donna l'ordre de le
vendre, avec sa femme, ses enfants et tous ses biens, et d'éteindre ainsi la dette. L'esclave alors
se jeta à ses pieds et il s'y tenait prosterné en disant: Consens-moi un délai, et je te rendrai tout.
Apitoyé, le maître de cet esclave le relâcha et lui fit remise de sa dette.
En sortant, cet esclave rencontra un de ses co-esclaves (ἕνα τῶν συνδούλων αὐτοῦ) , qui lui devait
cent deniers; il le prit à la gorge et le serrait à l'étrangler, en lui disant: Rends tout ce que tu dois.
Son co-esclave alors se jeta à ses pieds et il le suppliait en disant: Consens-moi un délai, et je te
rendrai. Mais l'autre n'y consentit pas; au contraire, il s'en alla le faire jeter en prison, en
attendant qu'il eût remboursé son dû.
Voyant ce qui s'était passé, ses co-esclaves en furent navrés, et ils allèrent raconter toute l'affaire
à leur maître. Alors celui-ci le fit venir et lui dit: Méchant esclave, toute cette somme que tu me
devais, je t'en ai fait remise, parce que tu m'as supplié; ne devais-tu pas, toi aussi, avoir pitié de
ton co-esclave comme moi j'ai eu pitié de toi? Et dans son courroux son maître le livra aux
tortionnaires, jusqu'à ce qu'il eût remboursé tout son dû. C'est ainsi que vous traitera aussi mon
Père céleste, si chacun de vous ne pardonne pas à son frère du fond du cœur ."

Tentative d'explication
de la Parabole

La parabole est une réponse à une question (réelle ou supposée) de Pierre.
Elle concerne donc la communauté des Douze, et par-delà cette
communauté, celle des premiers croyants.
La "pointe" de la parabole (C'est ainsi que vous traitera aussi mon Père
céleste, si chacun de vous ne pardonne pas à son frère du fond du cœur"),
semble d'ailleurs indiquer qu'elle s'applique à une communauté de
"frères". Telle ou telle communauté, fondée par Matthieu, ou supervisée
par lui, dans les années 80, lorsqu'il rédige son Evangile.
Le concept "esclave", qui désigne l'ensemble des assujettis du Roi en
question, n'a jamais, dans la Bible, désigné aucun des membres du Peuple.
En revanche, c'est ce concept qu'utilise Paul, dans les années 50, et dans sa
Lettre aux Romains, pour signifier l'attitude que chacun des croyants au
Christ re-suscité doit avoir envers Dieu.

Romains 6 – Esclaves de Dieu
16 Ne savez-vous pas qu 'en vous livrant à quelqu'un comme esclaves pour lui obéir,
vous êtes esclaves de celui à qui vous obéissez, soit du péché qui conduit à la mort, soit
de l'obéissance qui conduit à la justice?

17 Mais grâces soient rendues à Dieu de ce que, après avoir été esclaves du péché, vous
avez obéi de cœur à la règle de doctrine dans laquelle vous avez été instruits.
18 Ayant été affranchis du péché, vous êtes devenus esclaves de la justice. 19 Je parle à la manière des hommes, à cause de la faiblesse de votre chair.-De même
donc que vous avez livré vos membres comme esclaves à l'impureté et à l'iniquité, pour
arriver à l'iniquité, ainsi maintenant livrez vos membres comme esclaves à la justice,
pour arriver à la sainteté.
20 Car, lorsque vous étiez esclaves du péché, vous étiez libres à l'égard de la justice.
21 Quels fruits portiez-vous alors? Des fruits dont vous rougissez aujourd'hui. Car la fin
de ces choses, c'est la mort.

22 Mais maintenant, étant affranchis du péché et devenus esclaves de Dieu, vous avez
pour fruit la sainteté et pour fin la vie éternelle.
23 Car le salaire du péché, c'est la mort; mais le don gratuit de Dieu, c'est la vie éternelle
en Jésus-Christ notre Seigneur.

Romains 6 – Esclaves de Dieu
Ne savez-vous pas qu'en vous mettant au service de quelqu'un comme esclaves pour lui obéir, vous êtes
esclaves de celui à qui vous obéissez ?
Esclaves du péché qui conduit à la mort

Esclaves de l'obéissance qui conduit à la justice
Rendons grâces à Dieu

Vous étiez esclaves du péché
Libérés du péché
Vous aviez mis vos membres comme esclaves au
service de l'impureté pour la révolte contre Dieu
Lorsque vous étiez esclaves du péché
Libérés du péché

Vous avez obéi à l'enseignement commun
Vous êtes devenus esclaves de la justice
Mettez-les comme esclaves au service de la justice
pour la sanctification
Vous étiez libres à l'égard de la justice
Devenus esclaves de Dieu

Vous portez les fruits qui conduisent à la sanctification, et leur aboutissement,
c'est la vie éternelle
Le salaire du péché c'est la mort

Le don gratuit de Dieu, c'est la vie éternelle en Jésus,
le Christ, notre Seigneur.

Une lecture possible de la parabole
Dieu

Roi

Fin des Temps

Régler les comptes
Esclaves

Communauté des croyants

1 esclave

Un membre (responsable ?)

Remise de 10.000 talents

Pardon et Réintégration
(après faute très grave)
Un frère

1 compagnon

Faute peu grave

100 deniers

Lourde pénitence

Prison
Autres compagnons

Ensemble de la Cté
Ex-communion

Tortionnaires

C'est ainsi que vous traitera aussi mon Père céleste,
si chacun de vous ne pardonne pas à son frère du fond du cœur ."

1- A qui puis-je pardonner ?
"Parce que Dieu est saint, Il peut pardonner à l'homme qui se découvre pécheur
devant lui:", (Catéchisme de l'Église catholique § 208).
Cela signifie, et toute l'Écriture en est bien d'accord, que Dieu ne pardonne qu'à celui
qui se reconnaît pécheur devant Lui, et par voie de conséquence que je suis tenu de
pardonner à celui qui reconnaît qu'il a des torts envers moi; et que je ne puis pas
demander à Dieu de me pardonner mes fautes, si je ne pardonne pas à ceux qui
reconnaissent leurs fautes envers moi : Pardonne-nous nos offenses comme nous
pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés.

2- La faute impardonnable
Qu'en est-il lorsque le mal commis est un mal infini ?
Autrement dit, à qui l'auteur d'un meurtre délibéré peut-il demander pardon ou qui
peut lui pardonner ?
Le mal a été fait à une personne qui n'est plus en mesure de pardonner. Et ceux qui
éventuellement désireraient pardonner ne sont pas ceux à qui le mal a été fait.
Alors?…
Seul, Dieu, de qui procède toute vie, pourrait pardonner, puisque c'est lui qui a été
atteint ? Le fait-il ?… Je ne sais pas, et nul ne peut prétendre qu'il sait.

MAL INFINI … PARDON INFINI …

LE VISAGE DU SEIGNEUR
PERE INFINI A L'AMOUR INFINI
(Obsèques d'Elisabeth GRIFFIN - Cathédrale NOTRE DAME du HAVRE - 9 Juin 1998)

Pour lire les circonstances de la mort d'Élisabeth, cliquer sur ce lien
http://www.leparisien.fr/faits-divers/un-deuxieme-corps-enterre-dans-le-jardin-05-051998-2000051539.php

Je cherche le visage du Seigneur...
Le visage du Seigneur,
c'était le visage d'Élisabeth enfant courant dans la campagne,
heureuse de vivre, et faisant la joie de ses parents.
Mais ce fut aussi ce même visage couvert de larmes
pleurant la mort de sa maman.
Je cherche le visage du Seigneur...
Le visage du Seigneur,
c'était le visage d'Élisabeth étudiante, les yeux et la tête pleins de projets pour demain,
envisageant de se spécialiser dans une profession qu'elle se préparait à exercer.
Mais c'était aussi ce même visage inquiet d'un avenir pour tous incertain.
Je cherche le visage du Seigneur...
Le visage du Seigneur, ce fut enfin le visage d'Élisabeth humiliée,
torturée, violée, assassinée.
Le visage du Seigneur,
c'est le visage de tout homme, de toute femme, et de tout enfant :
Et Dieu créa l'homme à son image, à l'image de Dieu Il le créa,
homme et femme Il le créa...

Le visage du Seigneur, c'est tout particulièrement le visage du pauvre rejeté,
de l'innocent persécuté, du mal innocent.
Mais où donc Dieu était-il en ce jour fatal du supplice d'Élisabeth ?
Frères et sœurs en humanité qui êtes ici, et vous frères et sœurs qui partagez ma foi,
ne cherchez pas, croyez moi : II n'était ni au-dessus, ni à-côté, ni en dehors,
II n'était pas indifférent,
II était Élisabeth suppliciée.

Vous êtes le corps du Christ... et chacun de vous pour sa part est un membre de ce Corps...
et le corps du Christ est le corps de Dieu...
Ce que vous faites au plus petit d'entre les miens, c'est à moi que vous le faites...
Ce que vous n'avez pas fait au plus petit d'entre les miens,
c'est à moi que vous ne l'avez pas fait.

En défigurant le visage de cette jeune femme, c'est le visage de Dieu qu'on défigurait.

Voilà pourquoi je pense et j'affirme que personne sur terre n'a le pouvoir
de pardonner ce crime véritablement impardonnable.
Seule Élisabeth aurait pu le faire, si elle en avait eu le temps,
comme le Christ avant de rendre le dernier soupir :
Père, pardonne-leur, ils ne savent pas ce qu'ils font.

Son père et sa famille peuvent, s'il en ont le désir et surtout le courage,
pardonner le mal qui leur a été fait à eux personnellement;
ils ne peuvent pas pardonner le mal qui a été fait à celle qu'ils aimaient,
à sa place.
Le mal a été infini, car une vie a été reprise par qui n'en avait aucun droit,
le pardon ne peut donc être qu'infini;
seul Dieu peut pardonner, et nul autre à sa place...
et je ne suis pas dans le secret de Dieu...

Mais ce n'est ni l'heure ni le lieu du désir de vengeance.
L'heure est aux pleurs, et l'heure est à l'Espérance.
Ce qu'Élisabeth a été devant vous qui l'avez connue et aimée,
l'amour qu'elle vous a donné,
tout cela ne meurt pas.

Mais il y a plus : Notre Espérance est dans ce Père infini à l'amour infini
qui n'a pas fait la mort,
et qui pleure la mort des enfants.
Notre Espérance est dans ce Père infini à l'amour infini
qui, je le crois, a accueilli son enfant au jour de son supplice,
…et les justes s'en iront au bonheur éternel !
Notre Espérance réside dans la conviction qui est celle des croyants ici rassemblés :
Élisabeth est vivante,
de la vie de tous ceux que le Père infini à l'amour infini a re-suscités à Sa vie.
Il est grand le Mystère de la Foi !

Le Pape FRANCOIS
et la DETTE SOCIALE

3 - La dette sociale (Pape François - 14 mars 2013)
La dette sociale est immorale, injuste et illégitime. La dette sociale joue directement
contre la dignité humaine. Le plus immoral est quand elle opère dans un pays qui
présente les conditions objectives permettant d'éviter et de corriger de tels
dommages ; mais qui semble tout faire pour aggraver les inégalités.
Les plus pauvres ne comptent pas pour les nantis.
Notre regard se porte en ce jour sur Jésus-Christ qui est né dans l'humilité et le silence
pour nous enseigner le chemin de Dieu. Mais nous ne pouvons pas détourner le
regard de cette autre réalité, tellement proche et douloureuse, qu'est la situation de
beaucoup de nos frères.

Pape François - 28 octobre 2014

Les pauvres ne se contentent plus de subir les injustices, mais ils luttent contre leur sort…

Les pauvres n’attendent plus les bras croisés des solutions qui ne viennent jamais ; maintenant, les
pauvres veulent être acteurs de leur destin et trouver eux-mêmes une solution à leurs problèmes.
Les pauvres ne sont pas des êtres résignés, ils savent protester, et se révolter… J’espère que le vent
de cette protestation deviendra un orage d’espérance. »
La solidarité est une manière de faire l’histoire.
Certains, quand je demande pour les pauvres de la terre, un toit et un travail, disent que ‘le Pape
est communiste’ ! Ils ne comprennent pas que la solidarité avec les pauvres est la base même des
Évangiles.
Tout cela arrive quand on déplace l’être humain du centre du système et qu’on le remplace par
l’argent-roi.
Chrétiens, nous disposons d’un programme que j’oserais qualifier de révolutionnaire : les
béatitudes du Sermon de la Montagne rapportées par Saint Matthieu dans son Évangile. »


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Le serviteur impitoyable

Mathieu 18, 21-35

RAPPEL - Les Monnaies à l'époque de Jésus
- 1 as pèse 0.5 gramme d'or
- 1 obole = 2 as = 1 gramme d'or
- 1 sesterce (bronze) = 4 as (bronze) = 4 grammes d'or
- 1 denier (argent) = 1 drachme = 4 sesterces (bronze)
= 8 grammes d'or (100 deniers = 800 grammes d'or)

- 1 aureus (or) = 25 deniers (argent) = 200 grammes d'or
- 1 mine = 100 drachmes = 800 grammes d'or
- 1 talent = 60 mines = 4.800 grammes d'or

- 10.000 talents = 48 tonnes d'or

Alors Pierre, s'avançant, lui dit: "Seigneur, combien de fois mon frère pourra-t-il pécher contre
moi et devrai-je lui pardonner? Irai-je jusqu'à sept fois?" Jésus lui dit: "Je ne te dis pas jusqu'à
sept fois, mais jusqu'à 77 fois.
"A ce propos, il en va du Royaume des Cieux comme d'un homme-roi qui voulut régler ses
comptes avec ses esclaves (μετὰ τῶν δούλων αὐτοῦ). L'opération commencée, on lui en amena un
qui devait 10.000 talents. Cet homme n'ayant pas de quoi rendre, le maître donna l'ordre de le
vendre, avec sa femme, ses enfants et tous ses biens, et d'éteindre ainsi la dette. L'esclave alors
se jeta à ses pieds et il s'y tenait prosterné en disant: Consens-moi un délai, et je te rendrai tout.
Apitoyé, le maître de cet esclave le relâcha et lui fit remise de sa dette.
En sortant, cet esclave rencontra un de ses co-esclaves (ἕνα τῶν συνδούλων αὐτοῦ) , qui lui devait
cent deniers; il le prit à la gorge et le serrait à l'étrangler, en lui disant: Rends tout ce que tu dois.
Son co-esclave alors se jeta à ses pieds et il le suppliait en disant: Consens-moi un délai, et je te
rendrai. Mais l'autre n'y consentit pas; au contraire, il s'en alla le faire jeter en prison, en
attendant qu'il eût remboursé son dû.
Voyant ce qui s'était passé, ses co-esclaves en furent navrés, et ils allèrent raconter toute l'affaire
à leur maître. Alors celui-ci le fit venir et lui dit: Méchant esclave, toute cette somme que tu me
devais, je t'en ai fait remise, parce que tu m'as supplié; ne devais-tu pas, toi aussi, avoir pitié de
ton co-esclave comme moi j'ai eu pitié de toi? Et dans son courroux son maître le livra aux
tortionnaires, jusqu'à ce qu'il eût remboursé tout son dû. C'est ainsi que vous traitera aussi mon
Père céleste, si chacun de vous ne pardonne pas à son frère du fond du cœur ."

Tentative d'explication
de la Parabole

La parabole est une réponse à une question (réelle ou supposée) de Pierre.
Elle concerne donc la communauté des Douze, et par-delà cette
communauté, celle des premiers croyants.
La "pointe" de la parabole (C'est ainsi que vous traitera aussi mon Père
céleste, si chacun de vous ne pardonne pas à son frère du fond du cœur"),
semble d'ailleurs indiquer qu'elle s'applique à une communauté de
"frères". Telle ou telle communauté, fondée par Matthieu, ou supervisée
par lui, dans les années 80, lorsqu'il rédige son Evangile.
Le concept "esclave", qui désigne l'ensemble des assujettis du Roi en
question, n'a jamais, dans la Bible, désigné aucun des membres du Peuple.
En revanche, c'est ce concept qu'utilise Paul, dans les années 50, et dans sa
Lettre aux Romains, pour signifier l'attitude que chacun des croyants au
Christ re-suscité doit avoir envers Dieu.

Romains 6 – Esclaves de Dieu
16 Ne savez-vous pas qu 'en vous livrant à quelqu'un comme esclaves pour lui obéir,
vous êtes esclaves de celui à qui vous obéissez, soit du péché qui conduit à la mort, soit
de l'obéissance qui conduit à la justice?

17 Mais grâces soient rendues à Dieu de ce que, après avoir été esclaves du péché, vous
avez obéi de cœur à la règle de doctrine dans laquelle vous avez été instruits.
18 Ayant été affranchis du péché, vous êtes devenus esclaves de la justice. 19 Je parle à la manière des hommes, à cause de la faiblesse de votre chair.-De même
donc que vous avez livré vos membres comme esclaves à l'impureté et à l'iniquité, pour
arriver à l'iniquité, ainsi maintenant livrez vos membres comme esclaves à la justice,
pour arriver à la sainteté.
20 Car, lorsque vous étiez esclaves du péché, vous étiez libres à l'égard de la justice.
21 Quels fruits portiez-vous alors? Des fruits dont vous rougissez aujourd'hui. Car la fin
de ces choses, c'est la mort.

22 Mais maintenant, étant affranchis du péché et devenus esclaves de Dieu, vous avez
pour fruit la sainteté et pour fin la vie éternelle.
23 Car le salaire du péché, c'est la mort; mais le don gratuit de Dieu, c'est la vie éternelle
en Jésus-Christ notre Seigneur.

Romains 6 – Esclaves de Dieu
Ne savez-vous pas qu'en vous mettant au service de quelqu'un comme esclaves pour lui obéir, vous êtes
esclaves de celui à qui vous obéissez ?
Esclaves du péché qui conduit à la mort

Esclaves de l'obéissance qui conduit à la justice
Rendons grâces à Dieu

Vous étiez esclaves du péché
Libérés du péché
Vous aviez mis vos membres comme esclaves au
service de l'impureté pour la révolte contre Dieu
Lorsque vous étiez esclaves du péché
Libérés du péché

Vous avez obéi à l'enseignement commun
Vous êtes devenus esclaves de la justice
Mettez-les comme esclaves au service de la justice
pour la sanctification
Vous étiez libres à l'égard de la justice
Devenus esclaves de Dieu

Vous portez les fruits qui conduisent à la sanctification, et leur aboutissement,
c'est la vie éternelle
Le salaire du péché c'est la mort

Le don gratuit de Dieu, c'est la vie éternelle en Jésus,
le Christ, notre Seigneur.

Une lecture possible de la parabole
Dieu

Roi

Fin des Temps

Régler les comptes
Esclaves

Communauté des croyants

1 esclave

Un membre (responsable ?)

Remise de 10.000 talents

Pardon et Réintégration
(après faute très grave)
Un frère

1 compagnon

Faute peu grave

100 deniers

Lourde pénitence

Prison
Autres compagnons

Ensemble de la Cté
Ex-communion

Tortionnaires

C'est ainsi que vous traitera aussi mon Père céleste,
si chacun de vous ne pardonne pas à son frère du fond du cœur ."

1- A qui puis-je pardonner ?
"Parce que Dieu est saint, Il peut pardonner à l'homme qui se découvre pécheur
devant lui:", (Catéchisme de l'Église catholique § 208).
Cela signifie, et toute l'Écriture en est bien d'accord, que Dieu ne pardonne qu'à celui
qui se reconnaît pécheur devant Lui, et par voie de conséquence que je suis tenu de
pardonner à celui qui reconnaît qu'il a des torts envers moi; et que je ne puis pas
demander à Dieu de me pardonner mes fautes, si je ne pardonne pas à ceux qui
reconnaissent leurs fautes envers moi : Pardonne-nous nos offenses comme nous
pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés.

2- La faute impardonnable
Qu'en est-il lorsque le mal commis est un mal infini ?
Autrement dit, à qui l'auteur d'un meurtre délibéré peut-il demander pardon ou qui
peut lui pardonner ?
Le mal a été fait à une personne qui n'est plus en mesure de pardonner. Et ceux qui
éventuellement désireraient pardonner ne sont pas ceux à qui le mal a été fait.
Alors?…
Seul, Dieu, de qui procède toute vie, pourrait pardonner, puisque c'est lui qui a été
atteint ? Le fait-il ?… Je ne sais pas, et nul ne peut prétendre qu'il sait.

MAL INFINI … PARDON INFINI …

LE VISAGE DU SEIGNEUR
PERE INFINI A L'AMOUR INFINI
(Obsèques d'Elisabeth GRIFFIN - Cathédrale NOTRE DAME du HAVRE - 9 Juin 1998)

Pour lire les circonstances de la mort d'Élisabeth, cliquer sur ce lien
http://www.leparisien.fr/faits-divers/un-deuxieme-corps-enterre-dans-le-jardin-05-051998-2000051539.php

Je cherche le visage du Seigneur...
Le visage du Seigneur,
c'était le visage d'Élisabeth enfant courant dans la campagne,
heureuse de vivre, et faisant la joie de ses parents.
Mais ce fut aussi ce même visage couvert de larmes
pleurant la mort de sa maman.
Je cherche le visage du Seigneur...
Le visage du Seigneur,
c'était le visage d'Élisabeth étudiante, les yeux et la tête pleins de projets pour demain,
envisageant de se spécialiser dans une profession qu'elle se préparait à exercer.
Mais c'était aussi ce même visage inquiet d'un avenir pour tous incertain.
Je cherche le visage du Seigneur...
Le visage du Seigneur, ce fut enfin le visage d'Élisabeth humiliée,
torturée, violée, assassinée.
Le visage du Seigneur,
c'est le visage de tout homme, de toute femme, et de tout enfant :
Et Dieu créa l'homme à son image, à l'image de Dieu Il le créa,
homme et femme Il le créa...

Le visage du Seigneur, c'est tout particulièrement le visage du pauvre rejeté,
de l'innocent persécuté, du mal innocent.
Mais où donc Dieu était-il en ce jour fatal du supplice d'Élisabeth ?
Frères et sœurs en humanité qui êtes ici, et vous frères et sœurs qui partagez ma foi,
ne cherchez pas, croyez moi : II n'était ni au-dessus, ni à-côté, ni en dehors,
II n'était pas indifférent,
II était Élisabeth suppliciée.

Vous êtes le corps du Christ... et chacun de vous pour sa part est un membre de ce Corps...
et le corps du Christ est le corps de Dieu...
Ce que vous faites au plus petit d'entre les miens, c'est à moi que vous le faites...
Ce que vous n'avez pas fait au plus petit d'entre les miens,
c'est à moi que vous ne l'avez pas fait.

En défigurant le visage de cette jeune femme, c'est le visage de Dieu qu'on défigurait.

Voilà pourquoi je pense et j'affirme que personne sur terre n'a le pouvoir
de pardonner ce crime véritablement impardonnable.
Seule Élisabeth aurait pu le faire, si elle en avait eu le temps,
comme le Christ avant de rendre le dernier soupir :
Père, pardonne-leur, ils ne savent pas ce qu'ils font.

Son père et sa famille peuvent, s'il en ont le désir et surtout le courage,
pardonner le mal qui leur a été fait à eux personnellement;
ils ne peuvent pas pardonner le mal qui a été fait à celle qu'ils aimaient,
à sa place.
Le mal a été infini, car une vie a été reprise par qui n'en avait aucun droit,
le pardon ne peut donc être qu'infini;
seul Dieu peut pardonner, et nul autre à sa place...
et je ne suis pas dans le secret de Dieu...

Mais ce n'est ni l'heure ni le lieu du désir de vengeance.
L'heure est aux pleurs, et l'heure est à l'Espérance.
Ce qu'Élisabeth a été devant vous qui l'avez connue et aimée,
l'amour qu'elle vous a donné,
tout cela ne meurt pas.

Mais il y a plus : Notre Espérance est dans ce Père infini à l'amour infini
qui n'a pas fait la mort,
et qui pleure la mort des enfants.
Notre Espérance est dans ce Père infini à l'amour infini
qui, je le crois, a accueilli son enfant au jour de son supplice,
…et les justes s'en iront au bonheur éternel !
Notre Espérance réside dans la conviction qui est celle des croyants ici rassemblés :
Élisabeth est vivante,
de la vie de tous ceux que le Père infini à l'amour infini a re-suscités à Sa vie.
Il est grand le Mystère de la Foi !

Le Pape FRANCOIS
et la DETTE SOCIALE

3 - La dette sociale (Pape François - 14 mars 2013)
La dette sociale est immorale, injuste et illégitime. La dette sociale joue directement
contre la dignité humaine. Le plus immoral est quand elle opère dans un pays qui
présente les conditions objectives permettant d'éviter et de corriger de tels
dommages ; mais qui semble tout faire pour aggraver les inégalités.
Les plus pauvres ne comptent pas pour les nantis.
Notre regard se porte en ce jour sur Jésus-Christ qui est né dans l'humilité et le silence
pour nous enseigner le chemin de Dieu. Mais nous ne pouvons pas détourner le
regard de cette autre réalité, tellement proche et douloureuse, qu'est la situation de
beaucoup de nos frères.

Pape François - 28 octobre 2014

Les pauvres ne se contentent plus de subir les injustices, mais ils luttent contre leur sort…

Les pauvres n’attendent plus les bras croisés des solutions qui ne viennent jamais ; maintenant, les
pauvres veulent être acteurs de leur destin et trouver eux-mêmes une solution à leurs problèmes.
Les pauvres ne sont pas des êtres résignés, ils savent protester, et se révolter… J’espère que le vent
de cette protestation deviendra un orage d’espérance. »
La solidarité est une manière de faire l’histoire.
Certains, quand je demande pour les pauvres de la terre, un toit et un travail, disent que ‘le Pape
est communiste’ ! Ils ne comprennent pas que la solidarité avec les pauvres est la base même des
Évangiles.
Tout cela arrive quand on déplace l’être humain du centre du système et qu’on le remplace par
l’argent-roi.
Chrétiens, nous disposons d’un programme que j’oserais qualifier de révolutionnaire : les
béatitudes du Sermon de la Montagne rapportées par Saint Matthieu dans son Évangile. »


Slide 3

Le serviteur impitoyable

Mathieu 18, 21-35

RAPPEL - Les Monnaies à l'époque de Jésus
- 1 as pèse 0.5 gramme d'or
- 1 obole = 2 as = 1 gramme d'or
- 1 sesterce (bronze) = 4 as (bronze) = 4 grammes d'or
- 1 denier (argent) = 1 drachme = 4 sesterces (bronze)
= 8 grammes d'or (100 deniers = 800 grammes d'or)

- 1 aureus (or) = 25 deniers (argent) = 200 grammes d'or
- 1 mine = 100 drachmes = 800 grammes d'or
- 1 talent = 60 mines = 4.800 grammes d'or

- 10.000 talents = 48 tonnes d'or

Alors Pierre, s'avançant, lui dit: "Seigneur, combien de fois mon frère pourra-t-il pécher contre
moi et devrai-je lui pardonner? Irai-je jusqu'à sept fois?" Jésus lui dit: "Je ne te dis pas jusqu'à
sept fois, mais jusqu'à 77 fois.
"A ce propos, il en va du Royaume des Cieux comme d'un homme-roi qui voulut régler ses
comptes avec ses esclaves (μετὰ τῶν δούλων αὐτοῦ). L'opération commencée, on lui en amena un
qui devait 10.000 talents. Cet homme n'ayant pas de quoi rendre, le maître donna l'ordre de le
vendre, avec sa femme, ses enfants et tous ses biens, et d'éteindre ainsi la dette. L'esclave alors
se jeta à ses pieds et il s'y tenait prosterné en disant: Consens-moi un délai, et je te rendrai tout.
Apitoyé, le maître de cet esclave le relâcha et lui fit remise de sa dette.
En sortant, cet esclave rencontra un de ses co-esclaves (ἕνα τῶν συνδούλων αὐτοῦ) , qui lui devait
cent deniers; il le prit à la gorge et le serrait à l'étrangler, en lui disant: Rends tout ce que tu dois.
Son co-esclave alors se jeta à ses pieds et il le suppliait en disant: Consens-moi un délai, et je te
rendrai. Mais l'autre n'y consentit pas; au contraire, il s'en alla le faire jeter en prison, en
attendant qu'il eût remboursé son dû.
Voyant ce qui s'était passé, ses co-esclaves en furent navrés, et ils allèrent raconter toute l'affaire
à leur maître. Alors celui-ci le fit venir et lui dit: Méchant esclave, toute cette somme que tu me
devais, je t'en ai fait remise, parce que tu m'as supplié; ne devais-tu pas, toi aussi, avoir pitié de
ton co-esclave comme moi j'ai eu pitié de toi? Et dans son courroux son maître le livra aux
tortionnaires, jusqu'à ce qu'il eût remboursé tout son dû. C'est ainsi que vous traitera aussi mon
Père céleste, si chacun de vous ne pardonne pas à son frère du fond du cœur ."

Tentative d'explication
de la Parabole

La parabole est une réponse à une question (réelle ou supposée) de Pierre.
Elle concerne donc la communauté des Douze, et par-delà cette
communauté, celle des premiers croyants.
La "pointe" de la parabole (C'est ainsi que vous traitera aussi mon Père
céleste, si chacun de vous ne pardonne pas à son frère du fond du cœur"),
semble d'ailleurs indiquer qu'elle s'applique à une communauté de
"frères". Telle ou telle communauté, fondée par Matthieu, ou supervisée
par lui, dans les années 80, lorsqu'il rédige son Evangile.
Le concept "esclave", qui désigne l'ensemble des assujettis du Roi en
question, n'a jamais, dans la Bible, désigné aucun des membres du Peuple.
En revanche, c'est ce concept qu'utilise Paul, dans les années 50, et dans sa
Lettre aux Romains, pour signifier l'attitude que chacun des croyants au
Christ re-suscité doit avoir envers Dieu.

Romains 6 – Esclaves de Dieu
16 Ne savez-vous pas qu 'en vous livrant à quelqu'un comme esclaves pour lui obéir,
vous êtes esclaves de celui à qui vous obéissez, soit du péché qui conduit à la mort, soit
de l'obéissance qui conduit à la justice?

17 Mais grâces soient rendues à Dieu de ce que, après avoir été esclaves du péché, vous
avez obéi de cœur à la règle de doctrine dans laquelle vous avez été instruits.
18 Ayant été affranchis du péché, vous êtes devenus esclaves de la justice. 19 Je parle à la manière des hommes, à cause de la faiblesse de votre chair.-De même
donc que vous avez livré vos membres comme esclaves à l'impureté et à l'iniquité, pour
arriver à l'iniquité, ainsi maintenant livrez vos membres comme esclaves à la justice,
pour arriver à la sainteté.
20 Car, lorsque vous étiez esclaves du péché, vous étiez libres à l'égard de la justice.
21 Quels fruits portiez-vous alors? Des fruits dont vous rougissez aujourd'hui. Car la fin
de ces choses, c'est la mort.

22 Mais maintenant, étant affranchis du péché et devenus esclaves de Dieu, vous avez
pour fruit la sainteté et pour fin la vie éternelle.
23 Car le salaire du péché, c'est la mort; mais le don gratuit de Dieu, c'est la vie éternelle
en Jésus-Christ notre Seigneur.

Romains 6 – Esclaves de Dieu
Ne savez-vous pas qu'en vous mettant au service de quelqu'un comme esclaves pour lui obéir, vous êtes
esclaves de celui à qui vous obéissez ?
Esclaves du péché qui conduit à la mort

Esclaves de l'obéissance qui conduit à la justice
Rendons grâces à Dieu

Vous étiez esclaves du péché
Libérés du péché
Vous aviez mis vos membres comme esclaves au
service de l'impureté pour la révolte contre Dieu
Lorsque vous étiez esclaves du péché
Libérés du péché

Vous avez obéi à l'enseignement commun
Vous êtes devenus esclaves de la justice
Mettez-les comme esclaves au service de la justice
pour la sanctification
Vous étiez libres à l'égard de la justice
Devenus esclaves de Dieu

Vous portez les fruits qui conduisent à la sanctification, et leur aboutissement,
c'est la vie éternelle
Le salaire du péché c'est la mort

Le don gratuit de Dieu, c'est la vie éternelle en Jésus,
le Christ, notre Seigneur.

Une lecture possible de la parabole
Dieu

Roi

Fin des Temps

Régler les comptes
Esclaves

Communauté des croyants

1 esclave

Un membre (responsable ?)

Remise de 10.000 talents

Pardon et Réintégration
(après faute très grave)
Un frère

1 compagnon

Faute peu grave

100 deniers

Lourde pénitence

Prison
Autres compagnons

Ensemble de la Cté
Ex-communion

Tortionnaires

C'est ainsi que vous traitera aussi mon Père céleste,
si chacun de vous ne pardonne pas à son frère du fond du cœur ."

1- A qui puis-je pardonner ?
"Parce que Dieu est saint, Il peut pardonner à l'homme qui se découvre pécheur
devant lui:", (Catéchisme de l'Église catholique § 208).
Cela signifie, et toute l'Écriture en est bien d'accord, que Dieu ne pardonne qu'à celui
qui se reconnaît pécheur devant Lui, et par voie de conséquence que je suis tenu de
pardonner à celui qui reconnaît qu'il a des torts envers moi; et que je ne puis pas
demander à Dieu de me pardonner mes fautes, si je ne pardonne pas à ceux qui
reconnaissent leurs fautes envers moi : Pardonne-nous nos offenses comme nous
pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés.

2- La faute impardonnable
Qu'en est-il lorsque le mal commis est un mal infini ?
Autrement dit, à qui l'auteur d'un meurtre délibéré peut-il demander pardon ou qui
peut lui pardonner ?
Le mal a été fait à une personne qui n'est plus en mesure de pardonner. Et ceux qui
éventuellement désireraient pardonner ne sont pas ceux à qui le mal a été fait.
Alors?…
Seul, Dieu, de qui procède toute vie, pourrait pardonner, puisque c'est lui qui a été
atteint ? Le fait-il ?… Je ne sais pas, et nul ne peut prétendre qu'il sait.

MAL INFINI … PARDON INFINI …

LE VISAGE DU SEIGNEUR
PERE INFINI A L'AMOUR INFINI
(Obsèques d'Elisabeth GRIFFIN - Cathédrale NOTRE DAME du HAVRE - 9 Juin 1998)

Pour lire les circonstances de la mort d'Élisabeth, cliquer sur ce lien
http://www.leparisien.fr/faits-divers/un-deuxieme-corps-enterre-dans-le-jardin-05-051998-2000051539.php

Je cherche le visage du Seigneur...
Le visage du Seigneur,
c'était le visage d'Élisabeth enfant courant dans la campagne,
heureuse de vivre, et faisant la joie de ses parents.
Mais ce fut aussi ce même visage couvert de larmes
pleurant la mort de sa maman.
Je cherche le visage du Seigneur...
Le visage du Seigneur,
c'était le visage d'Élisabeth étudiante, les yeux et la tête pleins de projets pour demain,
envisageant de se spécialiser dans une profession qu'elle se préparait à exercer.
Mais c'était aussi ce même visage inquiet d'un avenir pour tous incertain.
Je cherche le visage du Seigneur...
Le visage du Seigneur, ce fut enfin le visage d'Élisabeth humiliée,
torturée, violée, assassinée.
Le visage du Seigneur,
c'est le visage de tout homme, de toute femme, et de tout enfant :
Et Dieu créa l'homme à son image, à l'image de Dieu Il le créa,
homme et femme Il le créa...

Le visage du Seigneur, c'est tout particulièrement le visage du pauvre rejeté,
de l'innocent persécuté, du mal innocent.
Mais où donc Dieu était-il en ce jour fatal du supplice d'Élisabeth ?
Frères et sœurs en humanité qui êtes ici, et vous frères et sœurs qui partagez ma foi,
ne cherchez pas, croyez moi : II n'était ni au-dessus, ni à-côté, ni en dehors,
II n'était pas indifférent,
II était Élisabeth suppliciée.

Vous êtes le corps du Christ... et chacun de vous pour sa part est un membre de ce Corps...
et le corps du Christ est le corps de Dieu...
Ce que vous faites au plus petit d'entre les miens, c'est à moi que vous le faites...
Ce que vous n'avez pas fait au plus petit d'entre les miens,
c'est à moi que vous ne l'avez pas fait.

En défigurant le visage de cette jeune femme, c'est le visage de Dieu qu'on défigurait.

Voilà pourquoi je pense et j'affirme que personne sur terre n'a le pouvoir
de pardonner ce crime véritablement impardonnable.
Seule Élisabeth aurait pu le faire, si elle en avait eu le temps,
comme le Christ avant de rendre le dernier soupir :
Père, pardonne-leur, ils ne savent pas ce qu'ils font.

Son père et sa famille peuvent, s'il en ont le désir et surtout le courage,
pardonner le mal qui leur a été fait à eux personnellement;
ils ne peuvent pas pardonner le mal qui a été fait à celle qu'ils aimaient,
à sa place.
Le mal a été infini, car une vie a été reprise par qui n'en avait aucun droit,
le pardon ne peut donc être qu'infini;
seul Dieu peut pardonner, et nul autre à sa place...
et je ne suis pas dans le secret de Dieu...

Mais ce n'est ni l'heure ni le lieu du désir de vengeance.
L'heure est aux pleurs, et l'heure est à l'Espérance.
Ce qu'Élisabeth a été devant vous qui l'avez connue et aimée,
l'amour qu'elle vous a donné,
tout cela ne meurt pas.

Mais il y a plus : Notre Espérance est dans ce Père infini à l'amour infini
qui n'a pas fait la mort,
et qui pleure la mort des enfants.
Notre Espérance est dans ce Père infini à l'amour infini
qui, je le crois, a accueilli son enfant au jour de son supplice,
…et les justes s'en iront au bonheur éternel !
Notre Espérance réside dans la conviction qui est celle des croyants ici rassemblés :
Élisabeth est vivante,
de la vie de tous ceux que le Père infini à l'amour infini a re-suscités à Sa vie.
Il est grand le Mystère de la Foi !

Le Pape FRANCOIS
et la DETTE SOCIALE

3 - La dette sociale (Pape François - 14 mars 2013)
La dette sociale est immorale, injuste et illégitime. La dette sociale joue directement
contre la dignité humaine. Le plus immoral est quand elle opère dans un pays qui
présente les conditions objectives permettant d'éviter et de corriger de tels
dommages ; mais qui semble tout faire pour aggraver les inégalités.
Les plus pauvres ne comptent pas pour les nantis.
Notre regard se porte en ce jour sur Jésus-Christ qui est né dans l'humilité et le silence
pour nous enseigner le chemin de Dieu. Mais nous ne pouvons pas détourner le
regard de cette autre réalité, tellement proche et douloureuse, qu'est la situation de
beaucoup de nos frères.

Pape François - 28 octobre 2014

Les pauvres ne se contentent plus de subir les injustices, mais ils luttent contre leur sort…

Les pauvres n’attendent plus les bras croisés des solutions qui ne viennent jamais ; maintenant, les
pauvres veulent être acteurs de leur destin et trouver eux-mêmes une solution à leurs problèmes.
Les pauvres ne sont pas des êtres résignés, ils savent protester, et se révolter… J’espère que le vent
de cette protestation deviendra un orage d’espérance. »
La solidarité est une manière de faire l’histoire.
Certains, quand je demande pour les pauvres de la terre, un toit et un travail, disent que ‘le Pape
est communiste’ ! Ils ne comprennent pas que la solidarité avec les pauvres est la base même des
Évangiles.
Tout cela arrive quand on déplace l’être humain du centre du système et qu’on le remplace par
l’argent-roi.
Chrétiens, nous disposons d’un programme que j’oserais qualifier de révolutionnaire : les
béatitudes du Sermon de la Montagne rapportées par Saint Matthieu dans son Évangile. »


Slide 4

Le serviteur impitoyable

Mathieu 18, 21-35

RAPPEL - Les Monnaies à l'époque de Jésus
- 1 as pèse 0.5 gramme d'or
- 1 obole = 2 as = 1 gramme d'or
- 1 sesterce (bronze) = 4 as (bronze) = 4 grammes d'or
- 1 denier (argent) = 1 drachme = 4 sesterces (bronze)
= 8 grammes d'or (100 deniers = 800 grammes d'or)

- 1 aureus (or) = 25 deniers (argent) = 200 grammes d'or
- 1 mine = 100 drachmes = 800 grammes d'or
- 1 talent = 60 mines = 4.800 grammes d'or

- 10.000 talents = 48 tonnes d'or

Alors Pierre, s'avançant, lui dit: "Seigneur, combien de fois mon frère pourra-t-il pécher contre
moi et devrai-je lui pardonner? Irai-je jusqu'à sept fois?" Jésus lui dit: "Je ne te dis pas jusqu'à
sept fois, mais jusqu'à 77 fois.
"A ce propos, il en va du Royaume des Cieux comme d'un homme-roi qui voulut régler ses
comptes avec ses esclaves (μετὰ τῶν δούλων αὐτοῦ). L'opération commencée, on lui en amena un
qui devait 10.000 talents. Cet homme n'ayant pas de quoi rendre, le maître donna l'ordre de le
vendre, avec sa femme, ses enfants et tous ses biens, et d'éteindre ainsi la dette. L'esclave alors
se jeta à ses pieds et il s'y tenait prosterné en disant: Consens-moi un délai, et je te rendrai tout.
Apitoyé, le maître de cet esclave le relâcha et lui fit remise de sa dette.
En sortant, cet esclave rencontra un de ses co-esclaves (ἕνα τῶν συνδούλων αὐτοῦ) , qui lui devait
cent deniers; il le prit à la gorge et le serrait à l'étrangler, en lui disant: Rends tout ce que tu dois.
Son co-esclave alors se jeta à ses pieds et il le suppliait en disant: Consens-moi un délai, et je te
rendrai. Mais l'autre n'y consentit pas; au contraire, il s'en alla le faire jeter en prison, en
attendant qu'il eût remboursé son dû.
Voyant ce qui s'était passé, ses co-esclaves en furent navrés, et ils allèrent raconter toute l'affaire
à leur maître. Alors celui-ci le fit venir et lui dit: Méchant esclave, toute cette somme que tu me
devais, je t'en ai fait remise, parce que tu m'as supplié; ne devais-tu pas, toi aussi, avoir pitié de
ton co-esclave comme moi j'ai eu pitié de toi? Et dans son courroux son maître le livra aux
tortionnaires, jusqu'à ce qu'il eût remboursé tout son dû. C'est ainsi que vous traitera aussi mon
Père céleste, si chacun de vous ne pardonne pas à son frère du fond du cœur ."

Tentative d'explication
de la Parabole

La parabole est une réponse à une question (réelle ou supposée) de Pierre.
Elle concerne donc la communauté des Douze, et par-delà cette
communauté, celle des premiers croyants.
La "pointe" de la parabole (C'est ainsi que vous traitera aussi mon Père
céleste, si chacun de vous ne pardonne pas à son frère du fond du cœur"),
semble d'ailleurs indiquer qu'elle s'applique à une communauté de
"frères". Telle ou telle communauté, fondée par Matthieu, ou supervisée
par lui, dans les années 80, lorsqu'il rédige son Evangile.
Le concept "esclave", qui désigne l'ensemble des assujettis du Roi en
question, n'a jamais, dans la Bible, désigné aucun des membres du Peuple.
En revanche, c'est ce concept qu'utilise Paul, dans les années 50, et dans sa
Lettre aux Romains, pour signifier l'attitude que chacun des croyants au
Christ re-suscité doit avoir envers Dieu.

Romains 6 – Esclaves de Dieu
16 Ne savez-vous pas qu 'en vous livrant à quelqu'un comme esclaves pour lui obéir,
vous êtes esclaves de celui à qui vous obéissez, soit du péché qui conduit à la mort, soit
de l'obéissance qui conduit à la justice?

17 Mais grâces soient rendues à Dieu de ce que, après avoir été esclaves du péché, vous
avez obéi de cœur à la règle de doctrine dans laquelle vous avez été instruits.
18 Ayant été affranchis du péché, vous êtes devenus esclaves de la justice. 19 Je parle à la manière des hommes, à cause de la faiblesse de votre chair.-De même
donc que vous avez livré vos membres comme esclaves à l'impureté et à l'iniquité, pour
arriver à l'iniquité, ainsi maintenant livrez vos membres comme esclaves à la justice,
pour arriver à la sainteté.
20 Car, lorsque vous étiez esclaves du péché, vous étiez libres à l'égard de la justice.
21 Quels fruits portiez-vous alors? Des fruits dont vous rougissez aujourd'hui. Car la fin
de ces choses, c'est la mort.

22 Mais maintenant, étant affranchis du péché et devenus esclaves de Dieu, vous avez
pour fruit la sainteté et pour fin la vie éternelle.
23 Car le salaire du péché, c'est la mort; mais le don gratuit de Dieu, c'est la vie éternelle
en Jésus-Christ notre Seigneur.

Romains 6 – Esclaves de Dieu
Ne savez-vous pas qu'en vous mettant au service de quelqu'un comme esclaves pour lui obéir, vous êtes
esclaves de celui à qui vous obéissez ?
Esclaves du péché qui conduit à la mort

Esclaves de l'obéissance qui conduit à la justice
Rendons grâces à Dieu

Vous étiez esclaves du péché
Libérés du péché
Vous aviez mis vos membres comme esclaves au
service de l'impureté pour la révolte contre Dieu
Lorsque vous étiez esclaves du péché
Libérés du péché

Vous avez obéi à l'enseignement commun
Vous êtes devenus esclaves de la justice
Mettez-les comme esclaves au service de la justice
pour la sanctification
Vous étiez libres à l'égard de la justice
Devenus esclaves de Dieu

Vous portez les fruits qui conduisent à la sanctification, et leur aboutissement,
c'est la vie éternelle
Le salaire du péché c'est la mort

Le don gratuit de Dieu, c'est la vie éternelle en Jésus,
le Christ, notre Seigneur.

Une lecture possible de la parabole
Dieu

Roi

Fin des Temps

Régler les comptes
Esclaves

Communauté des croyants

1 esclave

Un membre (responsable ?)

Remise de 10.000 talents

Pardon et Réintégration
(après faute très grave)
Un frère

1 compagnon

Faute peu grave

100 deniers

Lourde pénitence

Prison
Autres compagnons

Ensemble de la Cté
Ex-communion

Tortionnaires

C'est ainsi que vous traitera aussi mon Père céleste,
si chacun de vous ne pardonne pas à son frère du fond du cœur ."

1- A qui puis-je pardonner ?
"Parce que Dieu est saint, Il peut pardonner à l'homme qui se découvre pécheur
devant lui:", (Catéchisme de l'Église catholique § 208).
Cela signifie, et toute l'Écriture en est bien d'accord, que Dieu ne pardonne qu'à celui
qui se reconnaît pécheur devant Lui, et par voie de conséquence que je suis tenu de
pardonner à celui qui reconnaît qu'il a des torts envers moi; et que je ne puis pas
demander à Dieu de me pardonner mes fautes, si je ne pardonne pas à ceux qui
reconnaissent leurs fautes envers moi : Pardonne-nous nos offenses comme nous
pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés.

2- La faute impardonnable
Qu'en est-il lorsque le mal commis est un mal infini ?
Autrement dit, à qui l'auteur d'un meurtre délibéré peut-il demander pardon ou qui
peut lui pardonner ?
Le mal a été fait à une personne qui n'est plus en mesure de pardonner. Et ceux qui
éventuellement désireraient pardonner ne sont pas ceux à qui le mal a été fait.
Alors?…
Seul, Dieu, de qui procède toute vie, pourrait pardonner, puisque c'est lui qui a été
atteint ? Le fait-il ?… Je ne sais pas, et nul ne peut prétendre qu'il sait.

MAL INFINI … PARDON INFINI …

LE VISAGE DU SEIGNEUR
PERE INFINI A L'AMOUR INFINI
(Obsèques d'Elisabeth GRIFFIN - Cathédrale NOTRE DAME du HAVRE - 9 Juin 1998)

Pour lire les circonstances de la mort d'Élisabeth, cliquer sur ce lien
http://www.leparisien.fr/faits-divers/un-deuxieme-corps-enterre-dans-le-jardin-05-051998-2000051539.php

Je cherche le visage du Seigneur...
Le visage du Seigneur,
c'était le visage d'Élisabeth enfant courant dans la campagne,
heureuse de vivre, et faisant la joie de ses parents.
Mais ce fut aussi ce même visage couvert de larmes
pleurant la mort de sa maman.
Je cherche le visage du Seigneur...
Le visage du Seigneur,
c'était le visage d'Élisabeth étudiante, les yeux et la tête pleins de projets pour demain,
envisageant de se spécialiser dans une profession qu'elle se préparait à exercer.
Mais c'était aussi ce même visage inquiet d'un avenir pour tous incertain.
Je cherche le visage du Seigneur...
Le visage du Seigneur, ce fut enfin le visage d'Élisabeth humiliée,
torturée, violée, assassinée.
Le visage du Seigneur,
c'est le visage de tout homme, de toute femme, et de tout enfant :
Et Dieu créa l'homme à son image, à l'image de Dieu Il le créa,
homme et femme Il le créa...

Le visage du Seigneur, c'est tout particulièrement le visage du pauvre rejeté,
de l'innocent persécuté, du mal innocent.
Mais où donc Dieu était-il en ce jour fatal du supplice d'Élisabeth ?
Frères et sœurs en humanité qui êtes ici, et vous frères et sœurs qui partagez ma foi,
ne cherchez pas, croyez moi : II n'était ni au-dessus, ni à-côté, ni en dehors,
II n'était pas indifférent,
II était Élisabeth suppliciée.

Vous êtes le corps du Christ... et chacun de vous pour sa part est un membre de ce Corps...
et le corps du Christ est le corps de Dieu...
Ce que vous faites au plus petit d'entre les miens, c'est à moi que vous le faites...
Ce que vous n'avez pas fait au plus petit d'entre les miens,
c'est à moi que vous ne l'avez pas fait.

En défigurant le visage de cette jeune femme, c'est le visage de Dieu qu'on défigurait.

Voilà pourquoi je pense et j'affirme que personne sur terre n'a le pouvoir
de pardonner ce crime véritablement impardonnable.
Seule Élisabeth aurait pu le faire, si elle en avait eu le temps,
comme le Christ avant de rendre le dernier soupir :
Père, pardonne-leur, ils ne savent pas ce qu'ils font.

Son père et sa famille peuvent, s'il en ont le désir et surtout le courage,
pardonner le mal qui leur a été fait à eux personnellement;
ils ne peuvent pas pardonner le mal qui a été fait à celle qu'ils aimaient,
à sa place.
Le mal a été infini, car une vie a été reprise par qui n'en avait aucun droit,
le pardon ne peut donc être qu'infini;
seul Dieu peut pardonner, et nul autre à sa place...
et je ne suis pas dans le secret de Dieu...

Mais ce n'est ni l'heure ni le lieu du désir de vengeance.
L'heure est aux pleurs, et l'heure est à l'Espérance.
Ce qu'Élisabeth a été devant vous qui l'avez connue et aimée,
l'amour qu'elle vous a donné,
tout cela ne meurt pas.

Mais il y a plus : Notre Espérance est dans ce Père infini à l'amour infini
qui n'a pas fait la mort,
et qui pleure la mort des enfants.
Notre Espérance est dans ce Père infini à l'amour infini
qui, je le crois, a accueilli son enfant au jour de son supplice,
…et les justes s'en iront au bonheur éternel !
Notre Espérance réside dans la conviction qui est celle des croyants ici rassemblés :
Élisabeth est vivante,
de la vie de tous ceux que le Père infini à l'amour infini a re-suscités à Sa vie.
Il est grand le Mystère de la Foi !

Le Pape FRANCOIS
et la DETTE SOCIALE

3 - La dette sociale (Pape François - 14 mars 2013)
La dette sociale est immorale, injuste et illégitime. La dette sociale joue directement
contre la dignité humaine. Le plus immoral est quand elle opère dans un pays qui
présente les conditions objectives permettant d'éviter et de corriger de tels
dommages ; mais qui semble tout faire pour aggraver les inégalités.
Les plus pauvres ne comptent pas pour les nantis.
Notre regard se porte en ce jour sur Jésus-Christ qui est né dans l'humilité et le silence
pour nous enseigner le chemin de Dieu. Mais nous ne pouvons pas détourner le
regard de cette autre réalité, tellement proche et douloureuse, qu'est la situation de
beaucoup de nos frères.

Pape François - 28 octobre 2014

Les pauvres ne se contentent plus de subir les injustices, mais ils luttent contre leur sort…

Les pauvres n’attendent plus les bras croisés des solutions qui ne viennent jamais ; maintenant, les
pauvres veulent être acteurs de leur destin et trouver eux-mêmes une solution à leurs problèmes.
Les pauvres ne sont pas des êtres résignés, ils savent protester, et se révolter… J’espère que le vent
de cette protestation deviendra un orage d’espérance. »
La solidarité est une manière de faire l’histoire.
Certains, quand je demande pour les pauvres de la terre, un toit et un travail, disent que ‘le Pape
est communiste’ ! Ils ne comprennent pas que la solidarité avec les pauvres est la base même des
Évangiles.
Tout cela arrive quand on déplace l’être humain du centre du système et qu’on le remplace par
l’argent-roi.
Chrétiens, nous disposons d’un programme que j’oserais qualifier de révolutionnaire : les
béatitudes du Sermon de la Montagne rapportées par Saint Matthieu dans son Évangile. »


Slide 5

Le serviteur impitoyable

Mathieu 18, 21-35

RAPPEL - Les Monnaies à l'époque de Jésus
- 1 as pèse 0.5 gramme d'or
- 1 obole = 2 as = 1 gramme d'or
- 1 sesterce (bronze) = 4 as (bronze) = 4 grammes d'or
- 1 denier (argent) = 1 drachme = 4 sesterces (bronze)
= 8 grammes d'or (100 deniers = 800 grammes d'or)

- 1 aureus (or) = 25 deniers (argent) = 200 grammes d'or
- 1 mine = 100 drachmes = 800 grammes d'or
- 1 talent = 60 mines = 4.800 grammes d'or

- 10.000 talents = 48 tonnes d'or

Alors Pierre, s'avançant, lui dit: "Seigneur, combien de fois mon frère pourra-t-il pécher contre
moi et devrai-je lui pardonner? Irai-je jusqu'à sept fois?" Jésus lui dit: "Je ne te dis pas jusqu'à
sept fois, mais jusqu'à 77 fois.
"A ce propos, il en va du Royaume des Cieux comme d'un homme-roi qui voulut régler ses
comptes avec ses esclaves (μετὰ τῶν δούλων αὐτοῦ). L'opération commencée, on lui en amena un
qui devait 10.000 talents. Cet homme n'ayant pas de quoi rendre, le maître donna l'ordre de le
vendre, avec sa femme, ses enfants et tous ses biens, et d'éteindre ainsi la dette. L'esclave alors
se jeta à ses pieds et il s'y tenait prosterné en disant: Consens-moi un délai, et je te rendrai tout.
Apitoyé, le maître de cet esclave le relâcha et lui fit remise de sa dette.
En sortant, cet esclave rencontra un de ses co-esclaves (ἕνα τῶν συνδούλων αὐτοῦ) , qui lui devait
cent deniers; il le prit à la gorge et le serrait à l'étrangler, en lui disant: Rends tout ce que tu dois.
Son co-esclave alors se jeta à ses pieds et il le suppliait en disant: Consens-moi un délai, et je te
rendrai. Mais l'autre n'y consentit pas; au contraire, il s'en alla le faire jeter en prison, en
attendant qu'il eût remboursé son dû.
Voyant ce qui s'était passé, ses co-esclaves en furent navrés, et ils allèrent raconter toute l'affaire
à leur maître. Alors celui-ci le fit venir et lui dit: Méchant esclave, toute cette somme que tu me
devais, je t'en ai fait remise, parce que tu m'as supplié; ne devais-tu pas, toi aussi, avoir pitié de
ton co-esclave comme moi j'ai eu pitié de toi? Et dans son courroux son maître le livra aux
tortionnaires, jusqu'à ce qu'il eût remboursé tout son dû. C'est ainsi que vous traitera aussi mon
Père céleste, si chacun de vous ne pardonne pas à son frère du fond du cœur ."

Tentative d'explication
de la Parabole

La parabole est une réponse à une question (réelle ou supposée) de Pierre.
Elle concerne donc la communauté des Douze, et par-delà cette
communauté, celle des premiers croyants.
La "pointe" de la parabole (C'est ainsi que vous traitera aussi mon Père
céleste, si chacun de vous ne pardonne pas à son frère du fond du cœur"),
semble d'ailleurs indiquer qu'elle s'applique à une communauté de
"frères". Telle ou telle communauté, fondée par Matthieu, ou supervisée
par lui, dans les années 80, lorsqu'il rédige son Evangile.
Le concept "esclave", qui désigne l'ensemble des assujettis du Roi en
question, n'a jamais, dans la Bible, désigné aucun des membres du Peuple.
En revanche, c'est ce concept qu'utilise Paul, dans les années 50, et dans sa
Lettre aux Romains, pour signifier l'attitude que chacun des croyants au
Christ re-suscité doit avoir envers Dieu.

Romains 6 – Esclaves de Dieu
16 Ne savez-vous pas qu 'en vous livrant à quelqu'un comme esclaves pour lui obéir,
vous êtes esclaves de celui à qui vous obéissez, soit du péché qui conduit à la mort, soit
de l'obéissance qui conduit à la justice?

17 Mais grâces soient rendues à Dieu de ce que, après avoir été esclaves du péché, vous
avez obéi de cœur à la règle de doctrine dans laquelle vous avez été instruits.
18 Ayant été affranchis du péché, vous êtes devenus esclaves de la justice. 19 Je parle à la manière des hommes, à cause de la faiblesse de votre chair.-De même
donc que vous avez livré vos membres comme esclaves à l'impureté et à l'iniquité, pour
arriver à l'iniquité, ainsi maintenant livrez vos membres comme esclaves à la justice,
pour arriver à la sainteté.
20 Car, lorsque vous étiez esclaves du péché, vous étiez libres à l'égard de la justice.
21 Quels fruits portiez-vous alors? Des fruits dont vous rougissez aujourd'hui. Car la fin
de ces choses, c'est la mort.

22 Mais maintenant, étant affranchis du péché et devenus esclaves de Dieu, vous avez
pour fruit la sainteté et pour fin la vie éternelle.
23 Car le salaire du péché, c'est la mort; mais le don gratuit de Dieu, c'est la vie éternelle
en Jésus-Christ notre Seigneur.

Romains 6 – Esclaves de Dieu
Ne savez-vous pas qu'en vous mettant au service de quelqu'un comme esclaves pour lui obéir, vous êtes
esclaves de celui à qui vous obéissez ?
Esclaves du péché qui conduit à la mort

Esclaves de l'obéissance qui conduit à la justice
Rendons grâces à Dieu

Vous étiez esclaves du péché
Libérés du péché
Vous aviez mis vos membres comme esclaves au
service de l'impureté pour la révolte contre Dieu
Lorsque vous étiez esclaves du péché
Libérés du péché

Vous avez obéi à l'enseignement commun
Vous êtes devenus esclaves de la justice
Mettez-les comme esclaves au service de la justice
pour la sanctification
Vous étiez libres à l'égard de la justice
Devenus esclaves de Dieu

Vous portez les fruits qui conduisent à la sanctification, et leur aboutissement,
c'est la vie éternelle
Le salaire du péché c'est la mort

Le don gratuit de Dieu, c'est la vie éternelle en Jésus,
le Christ, notre Seigneur.

Une lecture possible de la parabole
Dieu

Roi

Fin des Temps

Régler les comptes
Esclaves

Communauté des croyants

1 esclave

Un membre (responsable ?)

Remise de 10.000 talents

Pardon et Réintégration
(après faute très grave)
Un frère

1 compagnon

Faute peu grave

100 deniers

Lourde pénitence

Prison
Autres compagnons

Ensemble de la Cté
Ex-communion

Tortionnaires

C'est ainsi que vous traitera aussi mon Père céleste,
si chacun de vous ne pardonne pas à son frère du fond du cœur ."

1- A qui puis-je pardonner ?
"Parce que Dieu est saint, Il peut pardonner à l'homme qui se découvre pécheur
devant lui:", (Catéchisme de l'Église catholique § 208).
Cela signifie, et toute l'Écriture en est bien d'accord, que Dieu ne pardonne qu'à celui
qui se reconnaît pécheur devant Lui, et par voie de conséquence que je suis tenu de
pardonner à celui qui reconnaît qu'il a des torts envers moi; et que je ne puis pas
demander à Dieu de me pardonner mes fautes, si je ne pardonne pas à ceux qui
reconnaissent leurs fautes envers moi : Pardonne-nous nos offenses comme nous
pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés.

2- La faute impardonnable
Qu'en est-il lorsque le mal commis est un mal infini ?
Autrement dit, à qui l'auteur d'un meurtre délibéré peut-il demander pardon ou qui
peut lui pardonner ?
Le mal a été fait à une personne qui n'est plus en mesure de pardonner. Et ceux qui
éventuellement désireraient pardonner ne sont pas ceux à qui le mal a été fait.
Alors?…
Seul, Dieu, de qui procède toute vie, pourrait pardonner, puisque c'est lui qui a été
atteint ? Le fait-il ?… Je ne sais pas, et nul ne peut prétendre qu'il sait.

MAL INFINI … PARDON INFINI …

LE VISAGE DU SEIGNEUR
PERE INFINI A L'AMOUR INFINI
(Obsèques d'Elisabeth GRIFFIN - Cathédrale NOTRE DAME du HAVRE - 9 Juin 1998)

Pour lire les circonstances de la mort d'Élisabeth, cliquer sur ce lien
http://www.leparisien.fr/faits-divers/un-deuxieme-corps-enterre-dans-le-jardin-05-051998-2000051539.php

Je cherche le visage du Seigneur...
Le visage du Seigneur,
c'était le visage d'Élisabeth enfant courant dans la campagne,
heureuse de vivre, et faisant la joie de ses parents.
Mais ce fut aussi ce même visage couvert de larmes
pleurant la mort de sa maman.
Je cherche le visage du Seigneur...
Le visage du Seigneur,
c'était le visage d'Élisabeth étudiante, les yeux et la tête pleins de projets pour demain,
envisageant de se spécialiser dans une profession qu'elle se préparait à exercer.
Mais c'était aussi ce même visage inquiet d'un avenir pour tous incertain.
Je cherche le visage du Seigneur...
Le visage du Seigneur, ce fut enfin le visage d'Élisabeth humiliée,
torturée, violée, assassinée.
Le visage du Seigneur,
c'est le visage de tout homme, de toute femme, et de tout enfant :
Et Dieu créa l'homme à son image, à l'image de Dieu Il le créa,
homme et femme Il le créa...

Le visage du Seigneur, c'est tout particulièrement le visage du pauvre rejeté,
de l'innocent persécuté, du mal innocent.
Mais où donc Dieu était-il en ce jour fatal du supplice d'Élisabeth ?
Frères et sœurs en humanité qui êtes ici, et vous frères et sœurs qui partagez ma foi,
ne cherchez pas, croyez moi : II n'était ni au-dessus, ni à-côté, ni en dehors,
II n'était pas indifférent,
II était Élisabeth suppliciée.

Vous êtes le corps du Christ... et chacun de vous pour sa part est un membre de ce Corps...
et le corps du Christ est le corps de Dieu...
Ce que vous faites au plus petit d'entre les miens, c'est à moi que vous le faites...
Ce que vous n'avez pas fait au plus petit d'entre les miens,
c'est à moi que vous ne l'avez pas fait.

En défigurant le visage de cette jeune femme, c'est le visage de Dieu qu'on défigurait.

Voilà pourquoi je pense et j'affirme que personne sur terre n'a le pouvoir
de pardonner ce crime véritablement impardonnable.
Seule Élisabeth aurait pu le faire, si elle en avait eu le temps,
comme le Christ avant de rendre le dernier soupir :
Père, pardonne-leur, ils ne savent pas ce qu'ils font.

Son père et sa famille peuvent, s'il en ont le désir et surtout le courage,
pardonner le mal qui leur a été fait à eux personnellement;
ils ne peuvent pas pardonner le mal qui a été fait à celle qu'ils aimaient,
à sa place.
Le mal a été infini, car une vie a été reprise par qui n'en avait aucun droit,
le pardon ne peut donc être qu'infini;
seul Dieu peut pardonner, et nul autre à sa place...
et je ne suis pas dans le secret de Dieu...

Mais ce n'est ni l'heure ni le lieu du désir de vengeance.
L'heure est aux pleurs, et l'heure est à l'Espérance.
Ce qu'Élisabeth a été devant vous qui l'avez connue et aimée,
l'amour qu'elle vous a donné,
tout cela ne meurt pas.

Mais il y a plus : Notre Espérance est dans ce Père infini à l'amour infini
qui n'a pas fait la mort,
et qui pleure la mort des enfants.
Notre Espérance est dans ce Père infini à l'amour infini
qui, je le crois, a accueilli son enfant au jour de son supplice,
…et les justes s'en iront au bonheur éternel !
Notre Espérance réside dans la conviction qui est celle des croyants ici rassemblés :
Élisabeth est vivante,
de la vie de tous ceux que le Père infini à l'amour infini a re-suscités à Sa vie.
Il est grand le Mystère de la Foi !

Le Pape FRANCOIS
et la DETTE SOCIALE

3 - La dette sociale (Pape François - 14 mars 2013)
La dette sociale est immorale, injuste et illégitime. La dette sociale joue directement
contre la dignité humaine. Le plus immoral est quand elle opère dans un pays qui
présente les conditions objectives permettant d'éviter et de corriger de tels
dommages ; mais qui semble tout faire pour aggraver les inégalités.
Les plus pauvres ne comptent pas pour les nantis.
Notre regard se porte en ce jour sur Jésus-Christ qui est né dans l'humilité et le silence
pour nous enseigner le chemin de Dieu. Mais nous ne pouvons pas détourner le
regard de cette autre réalité, tellement proche et douloureuse, qu'est la situation de
beaucoup de nos frères.

Pape François - 28 octobre 2014

Les pauvres ne se contentent plus de subir les injustices, mais ils luttent contre leur sort…

Les pauvres n’attendent plus les bras croisés des solutions qui ne viennent jamais ; maintenant, les
pauvres veulent être acteurs de leur destin et trouver eux-mêmes une solution à leurs problèmes.
Les pauvres ne sont pas des êtres résignés, ils savent protester, et se révolter… J’espère que le vent
de cette protestation deviendra un orage d’espérance. »
La solidarité est une manière de faire l’histoire.
Certains, quand je demande pour les pauvres de la terre, un toit et un travail, disent que ‘le Pape
est communiste’ ! Ils ne comprennent pas que la solidarité avec les pauvres est la base même des
Évangiles.
Tout cela arrive quand on déplace l’être humain du centre du système et qu’on le remplace par
l’argent-roi.
Chrétiens, nous disposons d’un programme que j’oserais qualifier de révolutionnaire : les
béatitudes du Sermon de la Montagne rapportées par Saint Matthieu dans son Évangile. »


Slide 6

Le serviteur impitoyable

Mathieu 18, 21-35

RAPPEL - Les Monnaies à l'époque de Jésus
- 1 as pèse 0.5 gramme d'or
- 1 obole = 2 as = 1 gramme d'or
- 1 sesterce (bronze) = 4 as (bronze) = 4 grammes d'or
- 1 denier (argent) = 1 drachme = 4 sesterces (bronze)
= 8 grammes d'or (100 deniers = 800 grammes d'or)

- 1 aureus (or) = 25 deniers (argent) = 200 grammes d'or
- 1 mine = 100 drachmes = 800 grammes d'or
- 1 talent = 60 mines = 4.800 grammes d'or

- 10.000 talents = 48 tonnes d'or

Alors Pierre, s'avançant, lui dit: "Seigneur, combien de fois mon frère pourra-t-il pécher contre
moi et devrai-je lui pardonner? Irai-je jusqu'à sept fois?" Jésus lui dit: "Je ne te dis pas jusqu'à
sept fois, mais jusqu'à 77 fois.
"A ce propos, il en va du Royaume des Cieux comme d'un homme-roi qui voulut régler ses
comptes avec ses esclaves (μετὰ τῶν δούλων αὐτοῦ). L'opération commencée, on lui en amena un
qui devait 10.000 talents. Cet homme n'ayant pas de quoi rendre, le maître donna l'ordre de le
vendre, avec sa femme, ses enfants et tous ses biens, et d'éteindre ainsi la dette. L'esclave alors
se jeta à ses pieds et il s'y tenait prosterné en disant: Consens-moi un délai, et je te rendrai tout.
Apitoyé, le maître de cet esclave le relâcha et lui fit remise de sa dette.
En sortant, cet esclave rencontra un de ses co-esclaves (ἕνα τῶν συνδούλων αὐτοῦ) , qui lui devait
cent deniers; il le prit à la gorge et le serrait à l'étrangler, en lui disant: Rends tout ce que tu dois.
Son co-esclave alors se jeta à ses pieds et il le suppliait en disant: Consens-moi un délai, et je te
rendrai. Mais l'autre n'y consentit pas; au contraire, il s'en alla le faire jeter en prison, en
attendant qu'il eût remboursé son dû.
Voyant ce qui s'était passé, ses co-esclaves en furent navrés, et ils allèrent raconter toute l'affaire
à leur maître. Alors celui-ci le fit venir et lui dit: Méchant esclave, toute cette somme que tu me
devais, je t'en ai fait remise, parce que tu m'as supplié; ne devais-tu pas, toi aussi, avoir pitié de
ton co-esclave comme moi j'ai eu pitié de toi? Et dans son courroux son maître le livra aux
tortionnaires, jusqu'à ce qu'il eût remboursé tout son dû. C'est ainsi que vous traitera aussi mon
Père céleste, si chacun de vous ne pardonne pas à son frère du fond du cœur ."

Tentative d'explication
de la Parabole

La parabole est une réponse à une question (réelle ou supposée) de Pierre.
Elle concerne donc la communauté des Douze, et par-delà cette
communauté, celle des premiers croyants.
La "pointe" de la parabole (C'est ainsi que vous traitera aussi mon Père
céleste, si chacun de vous ne pardonne pas à son frère du fond du cœur"),
semble d'ailleurs indiquer qu'elle s'applique à une communauté de
"frères". Telle ou telle communauté, fondée par Matthieu, ou supervisée
par lui, dans les années 80, lorsqu'il rédige son Evangile.
Le concept "esclave", qui désigne l'ensemble des assujettis du Roi en
question, n'a jamais, dans la Bible, désigné aucun des membres du Peuple.
En revanche, c'est ce concept qu'utilise Paul, dans les années 50, et dans sa
Lettre aux Romains, pour signifier l'attitude que chacun des croyants au
Christ re-suscité doit avoir envers Dieu.

Romains 6 – Esclaves de Dieu
16 Ne savez-vous pas qu 'en vous livrant à quelqu'un comme esclaves pour lui obéir,
vous êtes esclaves de celui à qui vous obéissez, soit du péché qui conduit à la mort, soit
de l'obéissance qui conduit à la justice?

17 Mais grâces soient rendues à Dieu de ce que, après avoir été esclaves du péché, vous
avez obéi de cœur à la règle de doctrine dans laquelle vous avez été instruits.
18 Ayant été affranchis du péché, vous êtes devenus esclaves de la justice. 19 Je parle à la manière des hommes, à cause de la faiblesse de votre chair.-De même
donc que vous avez livré vos membres comme esclaves à l'impureté et à l'iniquité, pour
arriver à l'iniquité, ainsi maintenant livrez vos membres comme esclaves à la justice,
pour arriver à la sainteté.
20 Car, lorsque vous étiez esclaves du péché, vous étiez libres à l'égard de la justice.
21 Quels fruits portiez-vous alors? Des fruits dont vous rougissez aujourd'hui. Car la fin
de ces choses, c'est la mort.

22 Mais maintenant, étant affranchis du péché et devenus esclaves de Dieu, vous avez
pour fruit la sainteté et pour fin la vie éternelle.
23 Car le salaire du péché, c'est la mort; mais le don gratuit de Dieu, c'est la vie éternelle
en Jésus-Christ notre Seigneur.

Romains 6 – Esclaves de Dieu
Ne savez-vous pas qu'en vous mettant au service de quelqu'un comme esclaves pour lui obéir, vous êtes
esclaves de celui à qui vous obéissez ?
Esclaves du péché qui conduit à la mort

Esclaves de l'obéissance qui conduit à la justice
Rendons grâces à Dieu

Vous étiez esclaves du péché
Libérés du péché
Vous aviez mis vos membres comme esclaves au
service de l'impureté pour la révolte contre Dieu
Lorsque vous étiez esclaves du péché
Libérés du péché

Vous avez obéi à l'enseignement commun
Vous êtes devenus esclaves de la justice
Mettez-les comme esclaves au service de la justice
pour la sanctification
Vous étiez libres à l'égard de la justice
Devenus esclaves de Dieu

Vous portez les fruits qui conduisent à la sanctification, et leur aboutissement,
c'est la vie éternelle
Le salaire du péché c'est la mort

Le don gratuit de Dieu, c'est la vie éternelle en Jésus,
le Christ, notre Seigneur.

Une lecture possible de la parabole
Dieu

Roi

Fin des Temps

Régler les comptes
Esclaves

Communauté des croyants

1 esclave

Un membre (responsable ?)

Remise de 10.000 talents

Pardon et Réintégration
(après faute très grave)
Un frère

1 compagnon

Faute peu grave

100 deniers

Lourde pénitence

Prison
Autres compagnons

Ensemble de la Cté
Ex-communion

Tortionnaires

C'est ainsi que vous traitera aussi mon Père céleste,
si chacun de vous ne pardonne pas à son frère du fond du cœur ."

1- A qui puis-je pardonner ?
"Parce que Dieu est saint, Il peut pardonner à l'homme qui se découvre pécheur
devant lui:", (Catéchisme de l'Église catholique § 208).
Cela signifie, et toute l'Écriture en est bien d'accord, que Dieu ne pardonne qu'à celui
qui se reconnaît pécheur devant Lui, et par voie de conséquence que je suis tenu de
pardonner à celui qui reconnaît qu'il a des torts envers moi; et que je ne puis pas
demander à Dieu de me pardonner mes fautes, si je ne pardonne pas à ceux qui
reconnaissent leurs fautes envers moi : Pardonne-nous nos offenses comme nous
pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés.

2- La faute impardonnable
Qu'en est-il lorsque le mal commis est un mal infini ?
Autrement dit, à qui l'auteur d'un meurtre délibéré peut-il demander pardon ou qui
peut lui pardonner ?
Le mal a été fait à une personne qui n'est plus en mesure de pardonner. Et ceux qui
éventuellement désireraient pardonner ne sont pas ceux à qui le mal a été fait.
Alors?…
Seul, Dieu, de qui procède toute vie, pourrait pardonner, puisque c'est lui qui a été
atteint ? Le fait-il ?… Je ne sais pas, et nul ne peut prétendre qu'il sait.

MAL INFINI … PARDON INFINI …

LE VISAGE DU SEIGNEUR
PERE INFINI A L'AMOUR INFINI
(Obsèques d'Elisabeth GRIFFIN - Cathédrale NOTRE DAME du HAVRE - 9 Juin 1998)

Pour lire les circonstances de la mort d'Élisabeth, cliquer sur ce lien
http://www.leparisien.fr/faits-divers/un-deuxieme-corps-enterre-dans-le-jardin-05-051998-2000051539.php

Je cherche le visage du Seigneur...
Le visage du Seigneur,
c'était le visage d'Élisabeth enfant courant dans la campagne,
heureuse de vivre, et faisant la joie de ses parents.
Mais ce fut aussi ce même visage couvert de larmes
pleurant la mort de sa maman.
Je cherche le visage du Seigneur...
Le visage du Seigneur,
c'était le visage d'Élisabeth étudiante, les yeux et la tête pleins de projets pour demain,
envisageant de se spécialiser dans une profession qu'elle se préparait à exercer.
Mais c'était aussi ce même visage inquiet d'un avenir pour tous incertain.
Je cherche le visage du Seigneur...
Le visage du Seigneur, ce fut enfin le visage d'Élisabeth humiliée,
torturée, violée, assassinée.
Le visage du Seigneur,
c'est le visage de tout homme, de toute femme, et de tout enfant :
Et Dieu créa l'homme à son image, à l'image de Dieu Il le créa,
homme et femme Il le créa...

Le visage du Seigneur, c'est tout particulièrement le visage du pauvre rejeté,
de l'innocent persécuté, du mal innocent.
Mais où donc Dieu était-il en ce jour fatal du supplice d'Élisabeth ?
Frères et sœurs en humanité qui êtes ici, et vous frères et sœurs qui partagez ma foi,
ne cherchez pas, croyez moi : II n'était ni au-dessus, ni à-côté, ni en dehors,
II n'était pas indifférent,
II était Élisabeth suppliciée.

Vous êtes le corps du Christ... et chacun de vous pour sa part est un membre de ce Corps...
et le corps du Christ est le corps de Dieu...
Ce que vous faites au plus petit d'entre les miens, c'est à moi que vous le faites...
Ce que vous n'avez pas fait au plus petit d'entre les miens,
c'est à moi que vous ne l'avez pas fait.

En défigurant le visage de cette jeune femme, c'est le visage de Dieu qu'on défigurait.

Voilà pourquoi je pense et j'affirme que personne sur terre n'a le pouvoir
de pardonner ce crime véritablement impardonnable.
Seule Élisabeth aurait pu le faire, si elle en avait eu le temps,
comme le Christ avant de rendre le dernier soupir :
Père, pardonne-leur, ils ne savent pas ce qu'ils font.

Son père et sa famille peuvent, s'il en ont le désir et surtout le courage,
pardonner le mal qui leur a été fait à eux personnellement;
ils ne peuvent pas pardonner le mal qui a été fait à celle qu'ils aimaient,
à sa place.
Le mal a été infini, car une vie a été reprise par qui n'en avait aucun droit,
le pardon ne peut donc être qu'infini;
seul Dieu peut pardonner, et nul autre à sa place...
et je ne suis pas dans le secret de Dieu...

Mais ce n'est ni l'heure ni le lieu du désir de vengeance.
L'heure est aux pleurs, et l'heure est à l'Espérance.
Ce qu'Élisabeth a été devant vous qui l'avez connue et aimée,
l'amour qu'elle vous a donné,
tout cela ne meurt pas.

Mais il y a plus : Notre Espérance est dans ce Père infini à l'amour infini
qui n'a pas fait la mort,
et qui pleure la mort des enfants.
Notre Espérance est dans ce Père infini à l'amour infini
qui, je le crois, a accueilli son enfant au jour de son supplice,
…et les justes s'en iront au bonheur éternel !
Notre Espérance réside dans la conviction qui est celle des croyants ici rassemblés :
Élisabeth est vivante,
de la vie de tous ceux que le Père infini à l'amour infini a re-suscités à Sa vie.
Il est grand le Mystère de la Foi !

Le Pape FRANCOIS
et la DETTE SOCIALE

3 - La dette sociale (Pape François - 14 mars 2013)
La dette sociale est immorale, injuste et illégitime. La dette sociale joue directement
contre la dignité humaine. Le plus immoral est quand elle opère dans un pays qui
présente les conditions objectives permettant d'éviter et de corriger de tels
dommages ; mais qui semble tout faire pour aggraver les inégalités.
Les plus pauvres ne comptent pas pour les nantis.
Notre regard se porte en ce jour sur Jésus-Christ qui est né dans l'humilité et le silence
pour nous enseigner le chemin de Dieu. Mais nous ne pouvons pas détourner le
regard de cette autre réalité, tellement proche et douloureuse, qu'est la situation de
beaucoup de nos frères.

Pape François - 28 octobre 2014

Les pauvres ne se contentent plus de subir les injustices, mais ils luttent contre leur sort…

Les pauvres n’attendent plus les bras croisés des solutions qui ne viennent jamais ; maintenant, les
pauvres veulent être acteurs de leur destin et trouver eux-mêmes une solution à leurs problèmes.
Les pauvres ne sont pas des êtres résignés, ils savent protester, et se révolter… J’espère que le vent
de cette protestation deviendra un orage d’espérance. »
La solidarité est une manière de faire l’histoire.
Certains, quand je demande pour les pauvres de la terre, un toit et un travail, disent que ‘le Pape
est communiste’ ! Ils ne comprennent pas que la solidarité avec les pauvres est la base même des
Évangiles.
Tout cela arrive quand on déplace l’être humain du centre du système et qu’on le remplace par
l’argent-roi.
Chrétiens, nous disposons d’un programme que j’oserais qualifier de révolutionnaire : les
béatitudes du Sermon de la Montagne rapportées par Saint Matthieu dans son Évangile. »


Slide 7

Le serviteur impitoyable

Mathieu 18, 21-35

RAPPEL - Les Monnaies à l'époque de Jésus
- 1 as pèse 0.5 gramme d'or
- 1 obole = 2 as = 1 gramme d'or
- 1 sesterce (bronze) = 4 as (bronze) = 4 grammes d'or
- 1 denier (argent) = 1 drachme = 4 sesterces (bronze)
= 8 grammes d'or (100 deniers = 800 grammes d'or)

- 1 aureus (or) = 25 deniers (argent) = 200 grammes d'or
- 1 mine = 100 drachmes = 800 grammes d'or
- 1 talent = 60 mines = 4.800 grammes d'or

- 10.000 talents = 48 tonnes d'or

Alors Pierre, s'avançant, lui dit: "Seigneur, combien de fois mon frère pourra-t-il pécher contre
moi et devrai-je lui pardonner? Irai-je jusqu'à sept fois?" Jésus lui dit: "Je ne te dis pas jusqu'à
sept fois, mais jusqu'à 77 fois.
"A ce propos, il en va du Royaume des Cieux comme d'un homme-roi qui voulut régler ses
comptes avec ses esclaves (μετὰ τῶν δούλων αὐτοῦ). L'opération commencée, on lui en amena un
qui devait 10.000 talents. Cet homme n'ayant pas de quoi rendre, le maître donna l'ordre de le
vendre, avec sa femme, ses enfants et tous ses biens, et d'éteindre ainsi la dette. L'esclave alors
se jeta à ses pieds et il s'y tenait prosterné en disant: Consens-moi un délai, et je te rendrai tout.
Apitoyé, le maître de cet esclave le relâcha et lui fit remise de sa dette.
En sortant, cet esclave rencontra un de ses co-esclaves (ἕνα τῶν συνδούλων αὐτοῦ) , qui lui devait
cent deniers; il le prit à la gorge et le serrait à l'étrangler, en lui disant: Rends tout ce que tu dois.
Son co-esclave alors se jeta à ses pieds et il le suppliait en disant: Consens-moi un délai, et je te
rendrai. Mais l'autre n'y consentit pas; au contraire, il s'en alla le faire jeter en prison, en
attendant qu'il eût remboursé son dû.
Voyant ce qui s'était passé, ses co-esclaves en furent navrés, et ils allèrent raconter toute l'affaire
à leur maître. Alors celui-ci le fit venir et lui dit: Méchant esclave, toute cette somme que tu me
devais, je t'en ai fait remise, parce que tu m'as supplié; ne devais-tu pas, toi aussi, avoir pitié de
ton co-esclave comme moi j'ai eu pitié de toi? Et dans son courroux son maître le livra aux
tortionnaires, jusqu'à ce qu'il eût remboursé tout son dû. C'est ainsi que vous traitera aussi mon
Père céleste, si chacun de vous ne pardonne pas à son frère du fond du cœur ."

Tentative d'explication
de la Parabole

La parabole est une réponse à une question (réelle ou supposée) de Pierre.
Elle concerne donc la communauté des Douze, et par-delà cette
communauté, celle des premiers croyants.
La "pointe" de la parabole (C'est ainsi que vous traitera aussi mon Père
céleste, si chacun de vous ne pardonne pas à son frère du fond du cœur"),
semble d'ailleurs indiquer qu'elle s'applique à une communauté de
"frères". Telle ou telle communauté, fondée par Matthieu, ou supervisée
par lui, dans les années 80, lorsqu'il rédige son Evangile.
Le concept "esclave", qui désigne l'ensemble des assujettis du Roi en
question, n'a jamais, dans la Bible, désigné aucun des membres du Peuple.
En revanche, c'est ce concept qu'utilise Paul, dans les années 50, et dans sa
Lettre aux Romains, pour signifier l'attitude que chacun des croyants au
Christ re-suscité doit avoir envers Dieu.

Romains 6 – Esclaves de Dieu
16 Ne savez-vous pas qu 'en vous livrant à quelqu'un comme esclaves pour lui obéir,
vous êtes esclaves de celui à qui vous obéissez, soit du péché qui conduit à la mort, soit
de l'obéissance qui conduit à la justice?

17 Mais grâces soient rendues à Dieu de ce que, après avoir été esclaves du péché, vous
avez obéi de cœur à la règle de doctrine dans laquelle vous avez été instruits.
18 Ayant été affranchis du péché, vous êtes devenus esclaves de la justice. 19 Je parle à la manière des hommes, à cause de la faiblesse de votre chair.-De même
donc que vous avez livré vos membres comme esclaves à l'impureté et à l'iniquité, pour
arriver à l'iniquité, ainsi maintenant livrez vos membres comme esclaves à la justice,
pour arriver à la sainteté.
20 Car, lorsque vous étiez esclaves du péché, vous étiez libres à l'égard de la justice.
21 Quels fruits portiez-vous alors? Des fruits dont vous rougissez aujourd'hui. Car la fin
de ces choses, c'est la mort.

22 Mais maintenant, étant affranchis du péché et devenus esclaves de Dieu, vous avez
pour fruit la sainteté et pour fin la vie éternelle.
23 Car le salaire du péché, c'est la mort; mais le don gratuit de Dieu, c'est la vie éternelle
en Jésus-Christ notre Seigneur.

Romains 6 – Esclaves de Dieu
Ne savez-vous pas qu'en vous mettant au service de quelqu'un comme esclaves pour lui obéir, vous êtes
esclaves de celui à qui vous obéissez ?
Esclaves du péché qui conduit à la mort

Esclaves de l'obéissance qui conduit à la justice
Rendons grâces à Dieu

Vous étiez esclaves du péché
Libérés du péché
Vous aviez mis vos membres comme esclaves au
service de l'impureté pour la révolte contre Dieu
Lorsque vous étiez esclaves du péché
Libérés du péché

Vous avez obéi à l'enseignement commun
Vous êtes devenus esclaves de la justice
Mettez-les comme esclaves au service de la justice
pour la sanctification
Vous étiez libres à l'égard de la justice
Devenus esclaves de Dieu

Vous portez les fruits qui conduisent à la sanctification, et leur aboutissement,
c'est la vie éternelle
Le salaire du péché c'est la mort

Le don gratuit de Dieu, c'est la vie éternelle en Jésus,
le Christ, notre Seigneur.

Une lecture possible de la parabole
Dieu

Roi

Fin des Temps

Régler les comptes
Esclaves

Communauté des croyants

1 esclave

Un membre (responsable ?)

Remise de 10.000 talents

Pardon et Réintégration
(après faute très grave)
Un frère

1 compagnon

Faute peu grave

100 deniers

Lourde pénitence

Prison
Autres compagnons

Ensemble de la Cté
Ex-communion

Tortionnaires

C'est ainsi que vous traitera aussi mon Père céleste,
si chacun de vous ne pardonne pas à son frère du fond du cœur ."

1- A qui puis-je pardonner ?
"Parce que Dieu est saint, Il peut pardonner à l'homme qui se découvre pécheur
devant lui:", (Catéchisme de l'Église catholique § 208).
Cela signifie, et toute l'Écriture en est bien d'accord, que Dieu ne pardonne qu'à celui
qui se reconnaît pécheur devant Lui, et par voie de conséquence que je suis tenu de
pardonner à celui qui reconnaît qu'il a des torts envers moi; et que je ne puis pas
demander à Dieu de me pardonner mes fautes, si je ne pardonne pas à ceux qui
reconnaissent leurs fautes envers moi : Pardonne-nous nos offenses comme nous
pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés.

2- La faute impardonnable
Qu'en est-il lorsque le mal commis est un mal infini ?
Autrement dit, à qui l'auteur d'un meurtre délibéré peut-il demander pardon ou qui
peut lui pardonner ?
Le mal a été fait à une personne qui n'est plus en mesure de pardonner. Et ceux qui
éventuellement désireraient pardonner ne sont pas ceux à qui le mal a été fait.
Alors?…
Seul, Dieu, de qui procède toute vie, pourrait pardonner, puisque c'est lui qui a été
atteint ? Le fait-il ?… Je ne sais pas, et nul ne peut prétendre qu'il sait.

MAL INFINI … PARDON INFINI …

LE VISAGE DU SEIGNEUR
PERE INFINI A L'AMOUR INFINI
(Obsèques d'Elisabeth GRIFFIN - Cathédrale NOTRE DAME du HAVRE - 9 Juin 1998)

Pour lire les circonstances de la mort d'Élisabeth, cliquer sur ce lien
http://www.leparisien.fr/faits-divers/un-deuxieme-corps-enterre-dans-le-jardin-05-051998-2000051539.php

Je cherche le visage du Seigneur...
Le visage du Seigneur,
c'était le visage d'Élisabeth enfant courant dans la campagne,
heureuse de vivre, et faisant la joie de ses parents.
Mais ce fut aussi ce même visage couvert de larmes
pleurant la mort de sa maman.
Je cherche le visage du Seigneur...
Le visage du Seigneur,
c'était le visage d'Élisabeth étudiante, les yeux et la tête pleins de projets pour demain,
envisageant de se spécialiser dans une profession qu'elle se préparait à exercer.
Mais c'était aussi ce même visage inquiet d'un avenir pour tous incertain.
Je cherche le visage du Seigneur...
Le visage du Seigneur, ce fut enfin le visage d'Élisabeth humiliée,
torturée, violée, assassinée.
Le visage du Seigneur,
c'est le visage de tout homme, de toute femme, et de tout enfant :
Et Dieu créa l'homme à son image, à l'image de Dieu Il le créa,
homme et femme Il le créa...

Le visage du Seigneur, c'est tout particulièrement le visage du pauvre rejeté,
de l'innocent persécuté, du mal innocent.
Mais où donc Dieu était-il en ce jour fatal du supplice d'Élisabeth ?
Frères et sœurs en humanité qui êtes ici, et vous frères et sœurs qui partagez ma foi,
ne cherchez pas, croyez moi : II n'était ni au-dessus, ni à-côté, ni en dehors,
II n'était pas indifférent,
II était Élisabeth suppliciée.

Vous êtes le corps du Christ... et chacun de vous pour sa part est un membre de ce Corps...
et le corps du Christ est le corps de Dieu...
Ce que vous faites au plus petit d'entre les miens, c'est à moi que vous le faites...
Ce que vous n'avez pas fait au plus petit d'entre les miens,
c'est à moi que vous ne l'avez pas fait.

En défigurant le visage de cette jeune femme, c'est le visage de Dieu qu'on défigurait.

Voilà pourquoi je pense et j'affirme que personne sur terre n'a le pouvoir
de pardonner ce crime véritablement impardonnable.
Seule Élisabeth aurait pu le faire, si elle en avait eu le temps,
comme le Christ avant de rendre le dernier soupir :
Père, pardonne-leur, ils ne savent pas ce qu'ils font.

Son père et sa famille peuvent, s'il en ont le désir et surtout le courage,
pardonner le mal qui leur a été fait à eux personnellement;
ils ne peuvent pas pardonner le mal qui a été fait à celle qu'ils aimaient,
à sa place.
Le mal a été infini, car une vie a été reprise par qui n'en avait aucun droit,
le pardon ne peut donc être qu'infini;
seul Dieu peut pardonner, et nul autre à sa place...
et je ne suis pas dans le secret de Dieu...

Mais ce n'est ni l'heure ni le lieu du désir de vengeance.
L'heure est aux pleurs, et l'heure est à l'Espérance.
Ce qu'Élisabeth a été devant vous qui l'avez connue et aimée,
l'amour qu'elle vous a donné,
tout cela ne meurt pas.

Mais il y a plus : Notre Espérance est dans ce Père infini à l'amour infini
qui n'a pas fait la mort,
et qui pleure la mort des enfants.
Notre Espérance est dans ce Père infini à l'amour infini
qui, je le crois, a accueilli son enfant au jour de son supplice,
…et les justes s'en iront au bonheur éternel !
Notre Espérance réside dans la conviction qui est celle des croyants ici rassemblés :
Élisabeth est vivante,
de la vie de tous ceux que le Père infini à l'amour infini a re-suscités à Sa vie.
Il est grand le Mystère de la Foi !

Le Pape FRANCOIS
et la DETTE SOCIALE

3 - La dette sociale (Pape François - 14 mars 2013)
La dette sociale est immorale, injuste et illégitime. La dette sociale joue directement
contre la dignité humaine. Le plus immoral est quand elle opère dans un pays qui
présente les conditions objectives permettant d'éviter et de corriger de tels
dommages ; mais qui semble tout faire pour aggraver les inégalités.
Les plus pauvres ne comptent pas pour les nantis.
Notre regard se porte en ce jour sur Jésus-Christ qui est né dans l'humilité et le silence
pour nous enseigner le chemin de Dieu. Mais nous ne pouvons pas détourner le
regard de cette autre réalité, tellement proche et douloureuse, qu'est la situation de
beaucoup de nos frères.

Pape François - 28 octobre 2014

Les pauvres ne se contentent plus de subir les injustices, mais ils luttent contre leur sort…

Les pauvres n’attendent plus les bras croisés des solutions qui ne viennent jamais ; maintenant, les
pauvres veulent être acteurs de leur destin et trouver eux-mêmes une solution à leurs problèmes.
Les pauvres ne sont pas des êtres résignés, ils savent protester, et se révolter… J’espère que le vent
de cette protestation deviendra un orage d’espérance. »
La solidarité est une manière de faire l’histoire.
Certains, quand je demande pour les pauvres de la terre, un toit et un travail, disent que ‘le Pape
est communiste’ ! Ils ne comprennent pas que la solidarité avec les pauvres est la base même des
Évangiles.
Tout cela arrive quand on déplace l’être humain du centre du système et qu’on le remplace par
l’argent-roi.
Chrétiens, nous disposons d’un programme que j’oserais qualifier de révolutionnaire : les
béatitudes du Sermon de la Montagne rapportées par Saint Matthieu dans son Évangile. »


Slide 8

Le serviteur impitoyable

Mathieu 18, 21-35

RAPPEL - Les Monnaies à l'époque de Jésus
- 1 as pèse 0.5 gramme d'or
- 1 obole = 2 as = 1 gramme d'or
- 1 sesterce (bronze) = 4 as (bronze) = 4 grammes d'or
- 1 denier (argent) = 1 drachme = 4 sesterces (bronze)
= 8 grammes d'or (100 deniers = 800 grammes d'or)

- 1 aureus (or) = 25 deniers (argent) = 200 grammes d'or
- 1 mine = 100 drachmes = 800 grammes d'or
- 1 talent = 60 mines = 4.800 grammes d'or

- 10.000 talents = 48 tonnes d'or

Alors Pierre, s'avançant, lui dit: "Seigneur, combien de fois mon frère pourra-t-il pécher contre
moi et devrai-je lui pardonner? Irai-je jusqu'à sept fois?" Jésus lui dit: "Je ne te dis pas jusqu'à
sept fois, mais jusqu'à 77 fois.
"A ce propos, il en va du Royaume des Cieux comme d'un homme-roi qui voulut régler ses
comptes avec ses esclaves (μετὰ τῶν δούλων αὐτοῦ). L'opération commencée, on lui en amena un
qui devait 10.000 talents. Cet homme n'ayant pas de quoi rendre, le maître donna l'ordre de le
vendre, avec sa femme, ses enfants et tous ses biens, et d'éteindre ainsi la dette. L'esclave alors
se jeta à ses pieds et il s'y tenait prosterné en disant: Consens-moi un délai, et je te rendrai tout.
Apitoyé, le maître de cet esclave le relâcha et lui fit remise de sa dette.
En sortant, cet esclave rencontra un de ses co-esclaves (ἕνα τῶν συνδούλων αὐτοῦ) , qui lui devait
cent deniers; il le prit à la gorge et le serrait à l'étrangler, en lui disant: Rends tout ce que tu dois.
Son co-esclave alors se jeta à ses pieds et il le suppliait en disant: Consens-moi un délai, et je te
rendrai. Mais l'autre n'y consentit pas; au contraire, il s'en alla le faire jeter en prison, en
attendant qu'il eût remboursé son dû.
Voyant ce qui s'était passé, ses co-esclaves en furent navrés, et ils allèrent raconter toute l'affaire
à leur maître. Alors celui-ci le fit venir et lui dit: Méchant esclave, toute cette somme que tu me
devais, je t'en ai fait remise, parce que tu m'as supplié; ne devais-tu pas, toi aussi, avoir pitié de
ton co-esclave comme moi j'ai eu pitié de toi? Et dans son courroux son maître le livra aux
tortionnaires, jusqu'à ce qu'il eût remboursé tout son dû. C'est ainsi que vous traitera aussi mon
Père céleste, si chacun de vous ne pardonne pas à son frère du fond du cœur ."

Tentative d'explication
de la Parabole

La parabole est une réponse à une question (réelle ou supposée) de Pierre.
Elle concerne donc la communauté des Douze, et par-delà cette
communauté, celle des premiers croyants.
La "pointe" de la parabole (C'est ainsi que vous traitera aussi mon Père
céleste, si chacun de vous ne pardonne pas à son frère du fond du cœur"),
semble d'ailleurs indiquer qu'elle s'applique à une communauté de
"frères". Telle ou telle communauté, fondée par Matthieu, ou supervisée
par lui, dans les années 80, lorsqu'il rédige son Evangile.
Le concept "esclave", qui désigne l'ensemble des assujettis du Roi en
question, n'a jamais, dans la Bible, désigné aucun des membres du Peuple.
En revanche, c'est ce concept qu'utilise Paul, dans les années 50, et dans sa
Lettre aux Romains, pour signifier l'attitude que chacun des croyants au
Christ re-suscité doit avoir envers Dieu.

Romains 6 – Esclaves de Dieu
16 Ne savez-vous pas qu 'en vous livrant à quelqu'un comme esclaves pour lui obéir,
vous êtes esclaves de celui à qui vous obéissez, soit du péché qui conduit à la mort, soit
de l'obéissance qui conduit à la justice?

17 Mais grâces soient rendues à Dieu de ce que, après avoir été esclaves du péché, vous
avez obéi de cœur à la règle de doctrine dans laquelle vous avez été instruits.
18 Ayant été affranchis du péché, vous êtes devenus esclaves de la justice. 19 Je parle à la manière des hommes, à cause de la faiblesse de votre chair.-De même
donc que vous avez livré vos membres comme esclaves à l'impureté et à l'iniquité, pour
arriver à l'iniquité, ainsi maintenant livrez vos membres comme esclaves à la justice,
pour arriver à la sainteté.
20 Car, lorsque vous étiez esclaves du péché, vous étiez libres à l'égard de la justice.
21 Quels fruits portiez-vous alors? Des fruits dont vous rougissez aujourd'hui. Car la fin
de ces choses, c'est la mort.

22 Mais maintenant, étant affranchis du péché et devenus esclaves de Dieu, vous avez
pour fruit la sainteté et pour fin la vie éternelle.
23 Car le salaire du péché, c'est la mort; mais le don gratuit de Dieu, c'est la vie éternelle
en Jésus-Christ notre Seigneur.

Romains 6 – Esclaves de Dieu
Ne savez-vous pas qu'en vous mettant au service de quelqu'un comme esclaves pour lui obéir, vous êtes
esclaves de celui à qui vous obéissez ?
Esclaves du péché qui conduit à la mort

Esclaves de l'obéissance qui conduit à la justice
Rendons grâces à Dieu

Vous étiez esclaves du péché
Libérés du péché
Vous aviez mis vos membres comme esclaves au
service de l'impureté pour la révolte contre Dieu
Lorsque vous étiez esclaves du péché
Libérés du péché

Vous avez obéi à l'enseignement commun
Vous êtes devenus esclaves de la justice
Mettez-les comme esclaves au service de la justice
pour la sanctification
Vous étiez libres à l'égard de la justice
Devenus esclaves de Dieu

Vous portez les fruits qui conduisent à la sanctification, et leur aboutissement,
c'est la vie éternelle
Le salaire du péché c'est la mort

Le don gratuit de Dieu, c'est la vie éternelle en Jésus,
le Christ, notre Seigneur.

Une lecture possible de la parabole
Dieu

Roi

Fin des Temps

Régler les comptes
Esclaves

Communauté des croyants

1 esclave

Un membre (responsable ?)

Remise de 10.000 talents

Pardon et Réintégration
(après faute très grave)
Un frère

1 compagnon

Faute peu grave

100 deniers

Lourde pénitence

Prison
Autres compagnons

Ensemble de la Cté
Ex-communion

Tortionnaires

C'est ainsi que vous traitera aussi mon Père céleste,
si chacun de vous ne pardonne pas à son frère du fond du cœur ."

1- A qui puis-je pardonner ?
"Parce que Dieu est saint, Il peut pardonner à l'homme qui se découvre pécheur
devant lui:", (Catéchisme de l'Église catholique § 208).
Cela signifie, et toute l'Écriture en est bien d'accord, que Dieu ne pardonne qu'à celui
qui se reconnaît pécheur devant Lui, et par voie de conséquence que je suis tenu de
pardonner à celui qui reconnaît qu'il a des torts envers moi; et que je ne puis pas
demander à Dieu de me pardonner mes fautes, si je ne pardonne pas à ceux qui
reconnaissent leurs fautes envers moi : Pardonne-nous nos offenses comme nous
pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés.

2- La faute impardonnable
Qu'en est-il lorsque le mal commis est un mal infini ?
Autrement dit, à qui l'auteur d'un meurtre délibéré peut-il demander pardon ou qui
peut lui pardonner ?
Le mal a été fait à une personne qui n'est plus en mesure de pardonner. Et ceux qui
éventuellement désireraient pardonner ne sont pas ceux à qui le mal a été fait.
Alors?…
Seul, Dieu, de qui procède toute vie, pourrait pardonner, puisque c'est lui qui a été
atteint ? Le fait-il ?… Je ne sais pas, et nul ne peut prétendre qu'il sait.

MAL INFINI … PARDON INFINI …

LE VISAGE DU SEIGNEUR
PERE INFINI A L'AMOUR INFINI
(Obsèques d'Elisabeth GRIFFIN - Cathédrale NOTRE DAME du HAVRE - 9 Juin 1998)

Pour lire les circonstances de la mort d'Élisabeth, cliquer sur ce lien
http://www.leparisien.fr/faits-divers/un-deuxieme-corps-enterre-dans-le-jardin-05-051998-2000051539.php

Je cherche le visage du Seigneur...
Le visage du Seigneur,
c'était le visage d'Élisabeth enfant courant dans la campagne,
heureuse de vivre, et faisant la joie de ses parents.
Mais ce fut aussi ce même visage couvert de larmes
pleurant la mort de sa maman.
Je cherche le visage du Seigneur...
Le visage du Seigneur,
c'était le visage d'Élisabeth étudiante, les yeux et la tête pleins de projets pour demain,
envisageant de se spécialiser dans une profession qu'elle se préparait à exercer.
Mais c'était aussi ce même visage inquiet d'un avenir pour tous incertain.
Je cherche le visage du Seigneur...
Le visage du Seigneur, ce fut enfin le visage d'Élisabeth humiliée,
torturée, violée, assassinée.
Le visage du Seigneur,
c'est le visage de tout homme, de toute femme, et de tout enfant :
Et Dieu créa l'homme à son image, à l'image de Dieu Il le créa,
homme et femme Il le créa...

Le visage du Seigneur, c'est tout particulièrement le visage du pauvre rejeté,
de l'innocent persécuté, du mal innocent.
Mais où donc Dieu était-il en ce jour fatal du supplice d'Élisabeth ?
Frères et sœurs en humanité qui êtes ici, et vous frères et sœurs qui partagez ma foi,
ne cherchez pas, croyez moi : II n'était ni au-dessus, ni à-côté, ni en dehors,
II n'était pas indifférent,
II était Élisabeth suppliciée.

Vous êtes le corps du Christ... et chacun de vous pour sa part est un membre de ce Corps...
et le corps du Christ est le corps de Dieu...
Ce que vous faites au plus petit d'entre les miens, c'est à moi que vous le faites...
Ce que vous n'avez pas fait au plus petit d'entre les miens,
c'est à moi que vous ne l'avez pas fait.

En défigurant le visage de cette jeune femme, c'est le visage de Dieu qu'on défigurait.

Voilà pourquoi je pense et j'affirme que personne sur terre n'a le pouvoir
de pardonner ce crime véritablement impardonnable.
Seule Élisabeth aurait pu le faire, si elle en avait eu le temps,
comme le Christ avant de rendre le dernier soupir :
Père, pardonne-leur, ils ne savent pas ce qu'ils font.

Son père et sa famille peuvent, s'il en ont le désir et surtout le courage,
pardonner le mal qui leur a été fait à eux personnellement;
ils ne peuvent pas pardonner le mal qui a été fait à celle qu'ils aimaient,
à sa place.
Le mal a été infini, car une vie a été reprise par qui n'en avait aucun droit,
le pardon ne peut donc être qu'infini;
seul Dieu peut pardonner, et nul autre à sa place...
et je ne suis pas dans le secret de Dieu...

Mais ce n'est ni l'heure ni le lieu du désir de vengeance.
L'heure est aux pleurs, et l'heure est à l'Espérance.
Ce qu'Élisabeth a été devant vous qui l'avez connue et aimée,
l'amour qu'elle vous a donné,
tout cela ne meurt pas.

Mais il y a plus : Notre Espérance est dans ce Père infini à l'amour infini
qui n'a pas fait la mort,
et qui pleure la mort des enfants.
Notre Espérance est dans ce Père infini à l'amour infini
qui, je le crois, a accueilli son enfant au jour de son supplice,
…et les justes s'en iront au bonheur éternel !
Notre Espérance réside dans la conviction qui est celle des croyants ici rassemblés :
Élisabeth est vivante,
de la vie de tous ceux que le Père infini à l'amour infini a re-suscités à Sa vie.
Il est grand le Mystère de la Foi !

Le Pape FRANCOIS
et la DETTE SOCIALE

3 - La dette sociale (Pape François - 14 mars 2013)
La dette sociale est immorale, injuste et illégitime. La dette sociale joue directement
contre la dignité humaine. Le plus immoral est quand elle opère dans un pays qui
présente les conditions objectives permettant d'éviter et de corriger de tels
dommages ; mais qui semble tout faire pour aggraver les inégalités.
Les plus pauvres ne comptent pas pour les nantis.
Notre regard se porte en ce jour sur Jésus-Christ qui est né dans l'humilité et le silence
pour nous enseigner le chemin de Dieu. Mais nous ne pouvons pas détourner le
regard de cette autre réalité, tellement proche et douloureuse, qu'est la situation de
beaucoup de nos frères.

Pape François - 28 octobre 2014

Les pauvres ne se contentent plus de subir les injustices, mais ils luttent contre leur sort…

Les pauvres n’attendent plus les bras croisés des solutions qui ne viennent jamais ; maintenant, les
pauvres veulent être acteurs de leur destin et trouver eux-mêmes une solution à leurs problèmes.
Les pauvres ne sont pas des êtres résignés, ils savent protester, et se révolter… J’espère que le vent
de cette protestation deviendra un orage d’espérance. »
La solidarité est une manière de faire l’histoire.
Certains, quand je demande pour les pauvres de la terre, un toit et un travail, disent que ‘le Pape
est communiste’ ! Ils ne comprennent pas que la solidarité avec les pauvres est la base même des
Évangiles.
Tout cela arrive quand on déplace l’être humain du centre du système et qu’on le remplace par
l’argent-roi.
Chrétiens, nous disposons d’un programme que j’oserais qualifier de révolutionnaire : les
béatitudes du Sermon de la Montagne rapportées par Saint Matthieu dans son Évangile. »


Slide 9

Le serviteur impitoyable

Mathieu 18, 21-35

RAPPEL - Les Monnaies à l'époque de Jésus
- 1 as pèse 0.5 gramme d'or
- 1 obole = 2 as = 1 gramme d'or
- 1 sesterce (bronze) = 4 as (bronze) = 4 grammes d'or
- 1 denier (argent) = 1 drachme = 4 sesterces (bronze)
= 8 grammes d'or (100 deniers = 800 grammes d'or)

- 1 aureus (or) = 25 deniers (argent) = 200 grammes d'or
- 1 mine = 100 drachmes = 800 grammes d'or
- 1 talent = 60 mines = 4.800 grammes d'or

- 10.000 talents = 48 tonnes d'or

Alors Pierre, s'avançant, lui dit: "Seigneur, combien de fois mon frère pourra-t-il pécher contre
moi et devrai-je lui pardonner? Irai-je jusqu'à sept fois?" Jésus lui dit: "Je ne te dis pas jusqu'à
sept fois, mais jusqu'à 77 fois.
"A ce propos, il en va du Royaume des Cieux comme d'un homme-roi qui voulut régler ses
comptes avec ses esclaves (μετὰ τῶν δούλων αὐτοῦ). L'opération commencée, on lui en amena un
qui devait 10.000 talents. Cet homme n'ayant pas de quoi rendre, le maître donna l'ordre de le
vendre, avec sa femme, ses enfants et tous ses biens, et d'éteindre ainsi la dette. L'esclave alors
se jeta à ses pieds et il s'y tenait prosterné en disant: Consens-moi un délai, et je te rendrai tout.
Apitoyé, le maître de cet esclave le relâcha et lui fit remise de sa dette.
En sortant, cet esclave rencontra un de ses co-esclaves (ἕνα τῶν συνδούλων αὐτοῦ) , qui lui devait
cent deniers; il le prit à la gorge et le serrait à l'étrangler, en lui disant: Rends tout ce que tu dois.
Son co-esclave alors se jeta à ses pieds et il le suppliait en disant: Consens-moi un délai, et je te
rendrai. Mais l'autre n'y consentit pas; au contraire, il s'en alla le faire jeter en prison, en
attendant qu'il eût remboursé son dû.
Voyant ce qui s'était passé, ses co-esclaves en furent navrés, et ils allèrent raconter toute l'affaire
à leur maître. Alors celui-ci le fit venir et lui dit: Méchant esclave, toute cette somme que tu me
devais, je t'en ai fait remise, parce que tu m'as supplié; ne devais-tu pas, toi aussi, avoir pitié de
ton co-esclave comme moi j'ai eu pitié de toi? Et dans son courroux son maître le livra aux
tortionnaires, jusqu'à ce qu'il eût remboursé tout son dû. C'est ainsi que vous traitera aussi mon
Père céleste, si chacun de vous ne pardonne pas à son frère du fond du cœur ."

Tentative d'explication
de la Parabole

La parabole est une réponse à une question (réelle ou supposée) de Pierre.
Elle concerne donc la communauté des Douze, et par-delà cette
communauté, celle des premiers croyants.
La "pointe" de la parabole (C'est ainsi que vous traitera aussi mon Père
céleste, si chacun de vous ne pardonne pas à son frère du fond du cœur"),
semble d'ailleurs indiquer qu'elle s'applique à une communauté de
"frères". Telle ou telle communauté, fondée par Matthieu, ou supervisée
par lui, dans les années 80, lorsqu'il rédige son Evangile.
Le concept "esclave", qui désigne l'ensemble des assujettis du Roi en
question, n'a jamais, dans la Bible, désigné aucun des membres du Peuple.
En revanche, c'est ce concept qu'utilise Paul, dans les années 50, et dans sa
Lettre aux Romains, pour signifier l'attitude que chacun des croyants au
Christ re-suscité doit avoir envers Dieu.

Romains 6 – Esclaves de Dieu
16 Ne savez-vous pas qu 'en vous livrant à quelqu'un comme esclaves pour lui obéir,
vous êtes esclaves de celui à qui vous obéissez, soit du péché qui conduit à la mort, soit
de l'obéissance qui conduit à la justice?

17 Mais grâces soient rendues à Dieu de ce que, après avoir été esclaves du péché, vous
avez obéi de cœur à la règle de doctrine dans laquelle vous avez été instruits.
18 Ayant été affranchis du péché, vous êtes devenus esclaves de la justice. 19 Je parle à la manière des hommes, à cause de la faiblesse de votre chair.-De même
donc que vous avez livré vos membres comme esclaves à l'impureté et à l'iniquité, pour
arriver à l'iniquité, ainsi maintenant livrez vos membres comme esclaves à la justice,
pour arriver à la sainteté.
20 Car, lorsque vous étiez esclaves du péché, vous étiez libres à l'égard de la justice.
21 Quels fruits portiez-vous alors? Des fruits dont vous rougissez aujourd'hui. Car la fin
de ces choses, c'est la mort.

22 Mais maintenant, étant affranchis du péché et devenus esclaves de Dieu, vous avez
pour fruit la sainteté et pour fin la vie éternelle.
23 Car le salaire du péché, c'est la mort; mais le don gratuit de Dieu, c'est la vie éternelle
en Jésus-Christ notre Seigneur.

Romains 6 – Esclaves de Dieu
Ne savez-vous pas qu'en vous mettant au service de quelqu'un comme esclaves pour lui obéir, vous êtes
esclaves de celui à qui vous obéissez ?
Esclaves du péché qui conduit à la mort

Esclaves de l'obéissance qui conduit à la justice
Rendons grâces à Dieu

Vous étiez esclaves du péché
Libérés du péché
Vous aviez mis vos membres comme esclaves au
service de l'impureté pour la révolte contre Dieu
Lorsque vous étiez esclaves du péché
Libérés du péché

Vous avez obéi à l'enseignement commun
Vous êtes devenus esclaves de la justice
Mettez-les comme esclaves au service de la justice
pour la sanctification
Vous étiez libres à l'égard de la justice
Devenus esclaves de Dieu

Vous portez les fruits qui conduisent à la sanctification, et leur aboutissement,
c'est la vie éternelle
Le salaire du péché c'est la mort

Le don gratuit de Dieu, c'est la vie éternelle en Jésus,
le Christ, notre Seigneur.

Une lecture possible de la parabole
Dieu

Roi

Fin des Temps

Régler les comptes
Esclaves

Communauté des croyants

1 esclave

Un membre (responsable ?)

Remise de 10.000 talents

Pardon et Réintégration
(après faute très grave)
Un frère

1 compagnon

Faute peu grave

100 deniers

Lourde pénitence

Prison
Autres compagnons

Ensemble de la Cté
Ex-communion

Tortionnaires

C'est ainsi que vous traitera aussi mon Père céleste,
si chacun de vous ne pardonne pas à son frère du fond du cœur ."

1- A qui puis-je pardonner ?
"Parce que Dieu est saint, Il peut pardonner à l'homme qui se découvre pécheur
devant lui:", (Catéchisme de l'Église catholique § 208).
Cela signifie, et toute l'Écriture en est bien d'accord, que Dieu ne pardonne qu'à celui
qui se reconnaît pécheur devant Lui, et par voie de conséquence que je suis tenu de
pardonner à celui qui reconnaît qu'il a des torts envers moi; et que je ne puis pas
demander à Dieu de me pardonner mes fautes, si je ne pardonne pas à ceux qui
reconnaissent leurs fautes envers moi : Pardonne-nous nos offenses comme nous
pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés.

2- La faute impardonnable
Qu'en est-il lorsque le mal commis est un mal infini ?
Autrement dit, à qui l'auteur d'un meurtre délibéré peut-il demander pardon ou qui
peut lui pardonner ?
Le mal a été fait à une personne qui n'est plus en mesure de pardonner. Et ceux qui
éventuellement désireraient pardonner ne sont pas ceux à qui le mal a été fait.
Alors?…
Seul, Dieu, de qui procède toute vie, pourrait pardonner, puisque c'est lui qui a été
atteint ? Le fait-il ?… Je ne sais pas, et nul ne peut prétendre qu'il sait.

MAL INFINI … PARDON INFINI …

LE VISAGE DU SEIGNEUR
PERE INFINI A L'AMOUR INFINI
(Obsèques d'Elisabeth GRIFFIN - Cathédrale NOTRE DAME du HAVRE - 9 Juin 1998)

Pour lire les circonstances de la mort d'Élisabeth, cliquer sur ce lien
http://www.leparisien.fr/faits-divers/un-deuxieme-corps-enterre-dans-le-jardin-05-051998-2000051539.php

Je cherche le visage du Seigneur...
Le visage du Seigneur,
c'était le visage d'Élisabeth enfant courant dans la campagne,
heureuse de vivre, et faisant la joie de ses parents.
Mais ce fut aussi ce même visage couvert de larmes
pleurant la mort de sa maman.
Je cherche le visage du Seigneur...
Le visage du Seigneur,
c'était le visage d'Élisabeth étudiante, les yeux et la tête pleins de projets pour demain,
envisageant de se spécialiser dans une profession qu'elle se préparait à exercer.
Mais c'était aussi ce même visage inquiet d'un avenir pour tous incertain.
Je cherche le visage du Seigneur...
Le visage du Seigneur, ce fut enfin le visage d'Élisabeth humiliée,
torturée, violée, assassinée.
Le visage du Seigneur,
c'est le visage de tout homme, de toute femme, et de tout enfant :
Et Dieu créa l'homme à son image, à l'image de Dieu Il le créa,
homme et femme Il le créa...

Le visage du Seigneur, c'est tout particulièrement le visage du pauvre rejeté,
de l'innocent persécuté, du mal innocent.
Mais où donc Dieu était-il en ce jour fatal du supplice d'Élisabeth ?
Frères et sœurs en humanité qui êtes ici, et vous frères et sœurs qui partagez ma foi,
ne cherchez pas, croyez moi : II n'était ni au-dessus, ni à-côté, ni en dehors,
II n'était pas indifférent,
II était Élisabeth suppliciée.

Vous êtes le corps du Christ... et chacun de vous pour sa part est un membre de ce Corps...
et le corps du Christ est le corps de Dieu...
Ce que vous faites au plus petit d'entre les miens, c'est à moi que vous le faites...
Ce que vous n'avez pas fait au plus petit d'entre les miens,
c'est à moi que vous ne l'avez pas fait.

En défigurant le visage de cette jeune femme, c'est le visage de Dieu qu'on défigurait.

Voilà pourquoi je pense et j'affirme que personne sur terre n'a le pouvoir
de pardonner ce crime véritablement impardonnable.
Seule Élisabeth aurait pu le faire, si elle en avait eu le temps,
comme le Christ avant de rendre le dernier soupir :
Père, pardonne-leur, ils ne savent pas ce qu'ils font.

Son père et sa famille peuvent, s'il en ont le désir et surtout le courage,
pardonner le mal qui leur a été fait à eux personnellement;
ils ne peuvent pas pardonner le mal qui a été fait à celle qu'ils aimaient,
à sa place.
Le mal a été infini, car une vie a été reprise par qui n'en avait aucun droit,
le pardon ne peut donc être qu'infini;
seul Dieu peut pardonner, et nul autre à sa place...
et je ne suis pas dans le secret de Dieu...

Mais ce n'est ni l'heure ni le lieu du désir de vengeance.
L'heure est aux pleurs, et l'heure est à l'Espérance.
Ce qu'Élisabeth a été devant vous qui l'avez connue et aimée,
l'amour qu'elle vous a donné,
tout cela ne meurt pas.

Mais il y a plus : Notre Espérance est dans ce Père infini à l'amour infini
qui n'a pas fait la mort,
et qui pleure la mort des enfants.
Notre Espérance est dans ce Père infini à l'amour infini
qui, je le crois, a accueilli son enfant au jour de son supplice,
…et les justes s'en iront au bonheur éternel !
Notre Espérance réside dans la conviction qui est celle des croyants ici rassemblés :
Élisabeth est vivante,
de la vie de tous ceux que le Père infini à l'amour infini a re-suscités à Sa vie.
Il est grand le Mystère de la Foi !

Le Pape FRANCOIS
et la DETTE SOCIALE

3 - La dette sociale (Pape François - 14 mars 2013)
La dette sociale est immorale, injuste et illégitime. La dette sociale joue directement
contre la dignité humaine. Le plus immoral est quand elle opère dans un pays qui
présente les conditions objectives permettant d'éviter et de corriger de tels
dommages ; mais qui semble tout faire pour aggraver les inégalités.
Les plus pauvres ne comptent pas pour les nantis.
Notre regard se porte en ce jour sur Jésus-Christ qui est né dans l'humilité et le silence
pour nous enseigner le chemin de Dieu. Mais nous ne pouvons pas détourner le
regard de cette autre réalité, tellement proche et douloureuse, qu'est la situation de
beaucoup de nos frères.

Pape François - 28 octobre 2014

Les pauvres ne se contentent plus de subir les injustices, mais ils luttent contre leur sort…

Les pauvres n’attendent plus les bras croisés des solutions qui ne viennent jamais ; maintenant, les
pauvres veulent être acteurs de leur destin et trouver eux-mêmes une solution à leurs problèmes.
Les pauvres ne sont pas des êtres résignés, ils savent protester, et se révolter… J’espère que le vent
de cette protestation deviendra un orage d’espérance. »
La solidarité est une manière de faire l’histoire.
Certains, quand je demande pour les pauvres de la terre, un toit et un travail, disent que ‘le Pape
est communiste’ ! Ils ne comprennent pas que la solidarité avec les pauvres est la base même des
Évangiles.
Tout cela arrive quand on déplace l’être humain du centre du système et qu’on le remplace par
l’argent-roi.
Chrétiens, nous disposons d’un programme que j’oserais qualifier de révolutionnaire : les
béatitudes du Sermon de la Montagne rapportées par Saint Matthieu dans son Évangile. »


Slide 10

Le serviteur impitoyable

Mathieu 18, 21-35

RAPPEL - Les Monnaies à l'époque de Jésus
- 1 as pèse 0.5 gramme d'or
- 1 obole = 2 as = 1 gramme d'or
- 1 sesterce (bronze) = 4 as (bronze) = 4 grammes d'or
- 1 denier (argent) = 1 drachme = 4 sesterces (bronze)
= 8 grammes d'or (100 deniers = 800 grammes d'or)

- 1 aureus (or) = 25 deniers (argent) = 200 grammes d'or
- 1 mine = 100 drachmes = 800 grammes d'or
- 1 talent = 60 mines = 4.800 grammes d'or

- 10.000 talents = 48 tonnes d'or

Alors Pierre, s'avançant, lui dit: "Seigneur, combien de fois mon frère pourra-t-il pécher contre
moi et devrai-je lui pardonner? Irai-je jusqu'à sept fois?" Jésus lui dit: "Je ne te dis pas jusqu'à
sept fois, mais jusqu'à 77 fois.
"A ce propos, il en va du Royaume des Cieux comme d'un homme-roi qui voulut régler ses
comptes avec ses esclaves (μετὰ τῶν δούλων αὐτοῦ). L'opération commencée, on lui en amena un
qui devait 10.000 talents. Cet homme n'ayant pas de quoi rendre, le maître donna l'ordre de le
vendre, avec sa femme, ses enfants et tous ses biens, et d'éteindre ainsi la dette. L'esclave alors
se jeta à ses pieds et il s'y tenait prosterné en disant: Consens-moi un délai, et je te rendrai tout.
Apitoyé, le maître de cet esclave le relâcha et lui fit remise de sa dette.
En sortant, cet esclave rencontra un de ses co-esclaves (ἕνα τῶν συνδούλων αὐτοῦ) , qui lui devait
cent deniers; il le prit à la gorge et le serrait à l'étrangler, en lui disant: Rends tout ce que tu dois.
Son co-esclave alors se jeta à ses pieds et il le suppliait en disant: Consens-moi un délai, et je te
rendrai. Mais l'autre n'y consentit pas; au contraire, il s'en alla le faire jeter en prison, en
attendant qu'il eût remboursé son dû.
Voyant ce qui s'était passé, ses co-esclaves en furent navrés, et ils allèrent raconter toute l'affaire
à leur maître. Alors celui-ci le fit venir et lui dit: Méchant esclave, toute cette somme que tu me
devais, je t'en ai fait remise, parce que tu m'as supplié; ne devais-tu pas, toi aussi, avoir pitié de
ton co-esclave comme moi j'ai eu pitié de toi? Et dans son courroux son maître le livra aux
tortionnaires, jusqu'à ce qu'il eût remboursé tout son dû. C'est ainsi que vous traitera aussi mon
Père céleste, si chacun de vous ne pardonne pas à son frère du fond du cœur ."

Tentative d'explication
de la Parabole

La parabole est une réponse à une question (réelle ou supposée) de Pierre.
Elle concerne donc la communauté des Douze, et par-delà cette
communauté, celle des premiers croyants.
La "pointe" de la parabole (C'est ainsi que vous traitera aussi mon Père
céleste, si chacun de vous ne pardonne pas à son frère du fond du cœur"),
semble d'ailleurs indiquer qu'elle s'applique à une communauté de
"frères". Telle ou telle communauté, fondée par Matthieu, ou supervisée
par lui, dans les années 80, lorsqu'il rédige son Evangile.
Le concept "esclave", qui désigne l'ensemble des assujettis du Roi en
question, n'a jamais, dans la Bible, désigné aucun des membres du Peuple.
En revanche, c'est ce concept qu'utilise Paul, dans les années 50, et dans sa
Lettre aux Romains, pour signifier l'attitude que chacun des croyants au
Christ re-suscité doit avoir envers Dieu.

Romains 6 – Esclaves de Dieu
16 Ne savez-vous pas qu 'en vous livrant à quelqu'un comme esclaves pour lui obéir,
vous êtes esclaves de celui à qui vous obéissez, soit du péché qui conduit à la mort, soit
de l'obéissance qui conduit à la justice?

17 Mais grâces soient rendues à Dieu de ce que, après avoir été esclaves du péché, vous
avez obéi de cœur à la règle de doctrine dans laquelle vous avez été instruits.
18 Ayant été affranchis du péché, vous êtes devenus esclaves de la justice. 19 Je parle à la manière des hommes, à cause de la faiblesse de votre chair.-De même
donc que vous avez livré vos membres comme esclaves à l'impureté et à l'iniquité, pour
arriver à l'iniquité, ainsi maintenant livrez vos membres comme esclaves à la justice,
pour arriver à la sainteté.
20 Car, lorsque vous étiez esclaves du péché, vous étiez libres à l'égard de la justice.
21 Quels fruits portiez-vous alors? Des fruits dont vous rougissez aujourd'hui. Car la fin
de ces choses, c'est la mort.

22 Mais maintenant, étant affranchis du péché et devenus esclaves de Dieu, vous avez
pour fruit la sainteté et pour fin la vie éternelle.
23 Car le salaire du péché, c'est la mort; mais le don gratuit de Dieu, c'est la vie éternelle
en Jésus-Christ notre Seigneur.

Romains 6 – Esclaves de Dieu
Ne savez-vous pas qu'en vous mettant au service de quelqu'un comme esclaves pour lui obéir, vous êtes
esclaves de celui à qui vous obéissez ?
Esclaves du péché qui conduit à la mort

Esclaves de l'obéissance qui conduit à la justice
Rendons grâces à Dieu

Vous étiez esclaves du péché
Libérés du péché
Vous aviez mis vos membres comme esclaves au
service de l'impureté pour la révolte contre Dieu
Lorsque vous étiez esclaves du péché
Libérés du péché

Vous avez obéi à l'enseignement commun
Vous êtes devenus esclaves de la justice
Mettez-les comme esclaves au service de la justice
pour la sanctification
Vous étiez libres à l'égard de la justice
Devenus esclaves de Dieu

Vous portez les fruits qui conduisent à la sanctification, et leur aboutissement,
c'est la vie éternelle
Le salaire du péché c'est la mort

Le don gratuit de Dieu, c'est la vie éternelle en Jésus,
le Christ, notre Seigneur.

Une lecture possible de la parabole
Dieu

Roi

Fin des Temps

Régler les comptes
Esclaves

Communauté des croyants

1 esclave

Un membre (responsable ?)

Remise de 10.000 talents

Pardon et Réintégration
(après faute très grave)
Un frère

1 compagnon

Faute peu grave

100 deniers

Lourde pénitence

Prison
Autres compagnons

Ensemble de la Cté
Ex-communion

Tortionnaires

C'est ainsi que vous traitera aussi mon Père céleste,
si chacun de vous ne pardonne pas à son frère du fond du cœur ."

1- A qui puis-je pardonner ?
"Parce que Dieu est saint, Il peut pardonner à l'homme qui se découvre pécheur
devant lui:", (Catéchisme de l'Église catholique § 208).
Cela signifie, et toute l'Écriture en est bien d'accord, que Dieu ne pardonne qu'à celui
qui se reconnaît pécheur devant Lui, et par voie de conséquence que je suis tenu de
pardonner à celui qui reconnaît qu'il a des torts envers moi; et que je ne puis pas
demander à Dieu de me pardonner mes fautes, si je ne pardonne pas à ceux qui
reconnaissent leurs fautes envers moi : Pardonne-nous nos offenses comme nous
pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés.

2- La faute impardonnable
Qu'en est-il lorsque le mal commis est un mal infini ?
Autrement dit, à qui l'auteur d'un meurtre délibéré peut-il demander pardon ou qui
peut lui pardonner ?
Le mal a été fait à une personne qui n'est plus en mesure de pardonner. Et ceux qui
éventuellement désireraient pardonner ne sont pas ceux à qui le mal a été fait.
Alors?…
Seul, Dieu, de qui procède toute vie, pourrait pardonner, puisque c'est lui qui a été
atteint ? Le fait-il ?… Je ne sais pas, et nul ne peut prétendre qu'il sait.

MAL INFINI … PARDON INFINI …

LE VISAGE DU SEIGNEUR
PERE INFINI A L'AMOUR INFINI
(Obsèques d'Elisabeth GRIFFIN - Cathédrale NOTRE DAME du HAVRE - 9 Juin 1998)

Pour lire les circonstances de la mort d'Élisabeth, cliquer sur ce lien
http://www.leparisien.fr/faits-divers/un-deuxieme-corps-enterre-dans-le-jardin-05-051998-2000051539.php

Je cherche le visage du Seigneur...
Le visage du Seigneur,
c'était le visage d'Élisabeth enfant courant dans la campagne,
heureuse de vivre, et faisant la joie de ses parents.
Mais ce fut aussi ce même visage couvert de larmes
pleurant la mort de sa maman.
Je cherche le visage du Seigneur...
Le visage du Seigneur,
c'était le visage d'Élisabeth étudiante, les yeux et la tête pleins de projets pour demain,
envisageant de se spécialiser dans une profession qu'elle se préparait à exercer.
Mais c'était aussi ce même visage inquiet d'un avenir pour tous incertain.
Je cherche le visage du Seigneur...
Le visage du Seigneur, ce fut enfin le visage d'Élisabeth humiliée,
torturée, violée, assassinée.
Le visage du Seigneur,
c'est le visage de tout homme, de toute femme, et de tout enfant :
Et Dieu créa l'homme à son image, à l'image de Dieu Il le créa,
homme et femme Il le créa...

Le visage du Seigneur, c'est tout particulièrement le visage du pauvre rejeté,
de l'innocent persécuté, du mal innocent.
Mais où donc Dieu était-il en ce jour fatal du supplice d'Élisabeth ?
Frères et sœurs en humanité qui êtes ici, et vous frères et sœurs qui partagez ma foi,
ne cherchez pas, croyez moi : II n'était ni au-dessus, ni à-côté, ni en dehors,
II n'était pas indifférent,
II était Élisabeth suppliciée.

Vous êtes le corps du Christ... et chacun de vous pour sa part est un membre de ce Corps...
et le corps du Christ est le corps de Dieu...
Ce que vous faites au plus petit d'entre les miens, c'est à moi que vous le faites...
Ce que vous n'avez pas fait au plus petit d'entre les miens,
c'est à moi que vous ne l'avez pas fait.

En défigurant le visage de cette jeune femme, c'est le visage de Dieu qu'on défigurait.

Voilà pourquoi je pense et j'affirme que personne sur terre n'a le pouvoir
de pardonner ce crime véritablement impardonnable.
Seule Élisabeth aurait pu le faire, si elle en avait eu le temps,
comme le Christ avant de rendre le dernier soupir :
Père, pardonne-leur, ils ne savent pas ce qu'ils font.

Son père et sa famille peuvent, s'il en ont le désir et surtout le courage,
pardonner le mal qui leur a été fait à eux personnellement;
ils ne peuvent pas pardonner le mal qui a été fait à celle qu'ils aimaient,
à sa place.
Le mal a été infini, car une vie a été reprise par qui n'en avait aucun droit,
le pardon ne peut donc être qu'infini;
seul Dieu peut pardonner, et nul autre à sa place...
et je ne suis pas dans le secret de Dieu...

Mais ce n'est ni l'heure ni le lieu du désir de vengeance.
L'heure est aux pleurs, et l'heure est à l'Espérance.
Ce qu'Élisabeth a été devant vous qui l'avez connue et aimée,
l'amour qu'elle vous a donné,
tout cela ne meurt pas.

Mais il y a plus : Notre Espérance est dans ce Père infini à l'amour infini
qui n'a pas fait la mort,
et qui pleure la mort des enfants.
Notre Espérance est dans ce Père infini à l'amour infini
qui, je le crois, a accueilli son enfant au jour de son supplice,
…et les justes s'en iront au bonheur éternel !
Notre Espérance réside dans la conviction qui est celle des croyants ici rassemblés :
Élisabeth est vivante,
de la vie de tous ceux que le Père infini à l'amour infini a re-suscités à Sa vie.
Il est grand le Mystère de la Foi !

Le Pape FRANCOIS
et la DETTE SOCIALE

3 - La dette sociale (Pape François - 14 mars 2013)
La dette sociale est immorale, injuste et illégitime. La dette sociale joue directement
contre la dignité humaine. Le plus immoral est quand elle opère dans un pays qui
présente les conditions objectives permettant d'éviter et de corriger de tels
dommages ; mais qui semble tout faire pour aggraver les inégalités.
Les plus pauvres ne comptent pas pour les nantis.
Notre regard se porte en ce jour sur Jésus-Christ qui est né dans l'humilité et le silence
pour nous enseigner le chemin de Dieu. Mais nous ne pouvons pas détourner le
regard de cette autre réalité, tellement proche et douloureuse, qu'est la situation de
beaucoup de nos frères.

Pape François - 28 octobre 2014

Les pauvres ne se contentent plus de subir les injustices, mais ils luttent contre leur sort…

Les pauvres n’attendent plus les bras croisés des solutions qui ne viennent jamais ; maintenant, les
pauvres veulent être acteurs de leur destin et trouver eux-mêmes une solution à leurs problèmes.
Les pauvres ne sont pas des êtres résignés, ils savent protester, et se révolter… J’espère que le vent
de cette protestation deviendra un orage d’espérance. »
La solidarité est une manière de faire l’histoire.
Certains, quand je demande pour les pauvres de la terre, un toit et un travail, disent que ‘le Pape
est communiste’ ! Ils ne comprennent pas que la solidarité avec les pauvres est la base même des
Évangiles.
Tout cela arrive quand on déplace l’être humain du centre du système et qu’on le remplace par
l’argent-roi.
Chrétiens, nous disposons d’un programme que j’oserais qualifier de révolutionnaire : les
béatitudes du Sermon de la Montagne rapportées par Saint Matthieu dans son Évangile. »


Slide 11

Le serviteur impitoyable

Mathieu 18, 21-35

RAPPEL - Les Monnaies à l'époque de Jésus
- 1 as pèse 0.5 gramme d'or
- 1 obole = 2 as = 1 gramme d'or
- 1 sesterce (bronze) = 4 as (bronze) = 4 grammes d'or
- 1 denier (argent) = 1 drachme = 4 sesterces (bronze)
= 8 grammes d'or (100 deniers = 800 grammes d'or)

- 1 aureus (or) = 25 deniers (argent) = 200 grammes d'or
- 1 mine = 100 drachmes = 800 grammes d'or
- 1 talent = 60 mines = 4.800 grammes d'or

- 10.000 talents = 48 tonnes d'or

Alors Pierre, s'avançant, lui dit: "Seigneur, combien de fois mon frère pourra-t-il pécher contre
moi et devrai-je lui pardonner? Irai-je jusqu'à sept fois?" Jésus lui dit: "Je ne te dis pas jusqu'à
sept fois, mais jusqu'à 77 fois.
"A ce propos, il en va du Royaume des Cieux comme d'un homme-roi qui voulut régler ses
comptes avec ses esclaves (μετὰ τῶν δούλων αὐτοῦ). L'opération commencée, on lui en amena un
qui devait 10.000 talents. Cet homme n'ayant pas de quoi rendre, le maître donna l'ordre de le
vendre, avec sa femme, ses enfants et tous ses biens, et d'éteindre ainsi la dette. L'esclave alors
se jeta à ses pieds et il s'y tenait prosterné en disant: Consens-moi un délai, et je te rendrai tout.
Apitoyé, le maître de cet esclave le relâcha et lui fit remise de sa dette.
En sortant, cet esclave rencontra un de ses co-esclaves (ἕνα τῶν συνδούλων αὐτοῦ) , qui lui devait
cent deniers; il le prit à la gorge et le serrait à l'étrangler, en lui disant: Rends tout ce que tu dois.
Son co-esclave alors se jeta à ses pieds et il le suppliait en disant: Consens-moi un délai, et je te
rendrai. Mais l'autre n'y consentit pas; au contraire, il s'en alla le faire jeter en prison, en
attendant qu'il eût remboursé son dû.
Voyant ce qui s'était passé, ses co-esclaves en furent navrés, et ils allèrent raconter toute l'affaire
à leur maître. Alors celui-ci le fit venir et lui dit: Méchant esclave, toute cette somme que tu me
devais, je t'en ai fait remise, parce que tu m'as supplié; ne devais-tu pas, toi aussi, avoir pitié de
ton co-esclave comme moi j'ai eu pitié de toi? Et dans son courroux son maître le livra aux
tortionnaires, jusqu'à ce qu'il eût remboursé tout son dû. C'est ainsi que vous traitera aussi mon
Père céleste, si chacun de vous ne pardonne pas à son frère du fond du cœur ."

Tentative d'explication
de la Parabole

La parabole est une réponse à une question (réelle ou supposée) de Pierre.
Elle concerne donc la communauté des Douze, et par-delà cette
communauté, celle des premiers croyants.
La "pointe" de la parabole (C'est ainsi que vous traitera aussi mon Père
céleste, si chacun de vous ne pardonne pas à son frère du fond du cœur"),
semble d'ailleurs indiquer qu'elle s'applique à une communauté de
"frères". Telle ou telle communauté, fondée par Matthieu, ou supervisée
par lui, dans les années 80, lorsqu'il rédige son Evangile.
Le concept "esclave", qui désigne l'ensemble des assujettis du Roi en
question, n'a jamais, dans la Bible, désigné aucun des membres du Peuple.
En revanche, c'est ce concept qu'utilise Paul, dans les années 50, et dans sa
Lettre aux Romains, pour signifier l'attitude que chacun des croyants au
Christ re-suscité doit avoir envers Dieu.

Romains 6 – Esclaves de Dieu
16 Ne savez-vous pas qu 'en vous livrant à quelqu'un comme esclaves pour lui obéir,
vous êtes esclaves de celui à qui vous obéissez, soit du péché qui conduit à la mort, soit
de l'obéissance qui conduit à la justice?

17 Mais grâces soient rendues à Dieu de ce que, après avoir été esclaves du péché, vous
avez obéi de cœur à la règle de doctrine dans laquelle vous avez été instruits.
18 Ayant été affranchis du péché, vous êtes devenus esclaves de la justice. 19 Je parle à la manière des hommes, à cause de la faiblesse de votre chair.-De même
donc que vous avez livré vos membres comme esclaves à l'impureté et à l'iniquité, pour
arriver à l'iniquité, ainsi maintenant livrez vos membres comme esclaves à la justice,
pour arriver à la sainteté.
20 Car, lorsque vous étiez esclaves du péché, vous étiez libres à l'égard de la justice.
21 Quels fruits portiez-vous alors? Des fruits dont vous rougissez aujourd'hui. Car la fin
de ces choses, c'est la mort.

22 Mais maintenant, étant affranchis du péché et devenus esclaves de Dieu, vous avez
pour fruit la sainteté et pour fin la vie éternelle.
23 Car le salaire du péché, c'est la mort; mais le don gratuit de Dieu, c'est la vie éternelle
en Jésus-Christ notre Seigneur.

Romains 6 – Esclaves de Dieu
Ne savez-vous pas qu'en vous mettant au service de quelqu'un comme esclaves pour lui obéir, vous êtes
esclaves de celui à qui vous obéissez ?
Esclaves du péché qui conduit à la mort

Esclaves de l'obéissance qui conduit à la justice
Rendons grâces à Dieu

Vous étiez esclaves du péché
Libérés du péché
Vous aviez mis vos membres comme esclaves au
service de l'impureté pour la révolte contre Dieu
Lorsque vous étiez esclaves du péché
Libérés du péché

Vous avez obéi à l'enseignement commun
Vous êtes devenus esclaves de la justice
Mettez-les comme esclaves au service de la justice
pour la sanctification
Vous étiez libres à l'égard de la justice
Devenus esclaves de Dieu

Vous portez les fruits qui conduisent à la sanctification, et leur aboutissement,
c'est la vie éternelle
Le salaire du péché c'est la mort

Le don gratuit de Dieu, c'est la vie éternelle en Jésus,
le Christ, notre Seigneur.

Une lecture possible de la parabole
Dieu

Roi

Fin des Temps

Régler les comptes
Esclaves

Communauté des croyants

1 esclave

Un membre (responsable ?)

Remise de 10.000 talents

Pardon et Réintégration
(après faute très grave)
Un frère

1 compagnon

Faute peu grave

100 deniers

Lourde pénitence

Prison
Autres compagnons

Ensemble de la Cté
Ex-communion

Tortionnaires

C'est ainsi que vous traitera aussi mon Père céleste,
si chacun de vous ne pardonne pas à son frère du fond du cœur ."

1- A qui puis-je pardonner ?
"Parce que Dieu est saint, Il peut pardonner à l'homme qui se découvre pécheur
devant lui:", (Catéchisme de l'Église catholique § 208).
Cela signifie, et toute l'Écriture en est bien d'accord, que Dieu ne pardonne qu'à celui
qui se reconnaît pécheur devant Lui, et par voie de conséquence que je suis tenu de
pardonner à celui qui reconnaît qu'il a des torts envers moi; et que je ne puis pas
demander à Dieu de me pardonner mes fautes, si je ne pardonne pas à ceux qui
reconnaissent leurs fautes envers moi : Pardonne-nous nos offenses comme nous
pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés.

2- La faute impardonnable
Qu'en est-il lorsque le mal commis est un mal infini ?
Autrement dit, à qui l'auteur d'un meurtre délibéré peut-il demander pardon ou qui
peut lui pardonner ?
Le mal a été fait à une personne qui n'est plus en mesure de pardonner. Et ceux qui
éventuellement désireraient pardonner ne sont pas ceux à qui le mal a été fait.
Alors?…
Seul, Dieu, de qui procède toute vie, pourrait pardonner, puisque c'est lui qui a été
atteint ? Le fait-il ?… Je ne sais pas, et nul ne peut prétendre qu'il sait.

MAL INFINI … PARDON INFINI …

LE VISAGE DU SEIGNEUR
PERE INFINI A L'AMOUR INFINI
(Obsèques d'Elisabeth GRIFFIN - Cathédrale NOTRE DAME du HAVRE - 9 Juin 1998)

Pour lire les circonstances de la mort d'Élisabeth, cliquer sur ce lien
http://www.leparisien.fr/faits-divers/un-deuxieme-corps-enterre-dans-le-jardin-05-051998-2000051539.php

Je cherche le visage du Seigneur...
Le visage du Seigneur,
c'était le visage d'Élisabeth enfant courant dans la campagne,
heureuse de vivre, et faisant la joie de ses parents.
Mais ce fut aussi ce même visage couvert de larmes
pleurant la mort de sa maman.
Je cherche le visage du Seigneur...
Le visage du Seigneur,
c'était le visage d'Élisabeth étudiante, les yeux et la tête pleins de projets pour demain,
envisageant de se spécialiser dans une profession qu'elle se préparait à exercer.
Mais c'était aussi ce même visage inquiet d'un avenir pour tous incertain.
Je cherche le visage du Seigneur...
Le visage du Seigneur, ce fut enfin le visage d'Élisabeth humiliée,
torturée, violée, assassinée.
Le visage du Seigneur,
c'est le visage de tout homme, de toute femme, et de tout enfant :
Et Dieu créa l'homme à son image, à l'image de Dieu Il le créa,
homme et femme Il le créa...

Le visage du Seigneur, c'est tout particulièrement le visage du pauvre rejeté,
de l'innocent persécuté, du mal innocent.
Mais où donc Dieu était-il en ce jour fatal du supplice d'Élisabeth ?
Frères et sœurs en humanité qui êtes ici, et vous frères et sœurs qui partagez ma foi,
ne cherchez pas, croyez moi : II n'était ni au-dessus, ni à-côté, ni en dehors,
II n'était pas indifférent,
II était Élisabeth suppliciée.

Vous êtes le corps du Christ... et chacun de vous pour sa part est un membre de ce Corps...
et le corps du Christ est le corps de Dieu...
Ce que vous faites au plus petit d'entre les miens, c'est à moi que vous le faites...
Ce que vous n'avez pas fait au plus petit d'entre les miens,
c'est à moi que vous ne l'avez pas fait.

En défigurant le visage de cette jeune femme, c'est le visage de Dieu qu'on défigurait.

Voilà pourquoi je pense et j'affirme que personne sur terre n'a le pouvoir
de pardonner ce crime véritablement impardonnable.
Seule Élisabeth aurait pu le faire, si elle en avait eu le temps,
comme le Christ avant de rendre le dernier soupir :
Père, pardonne-leur, ils ne savent pas ce qu'ils font.

Son père et sa famille peuvent, s'il en ont le désir et surtout le courage,
pardonner le mal qui leur a été fait à eux personnellement;
ils ne peuvent pas pardonner le mal qui a été fait à celle qu'ils aimaient,
à sa place.
Le mal a été infini, car une vie a été reprise par qui n'en avait aucun droit,
le pardon ne peut donc être qu'infini;
seul Dieu peut pardonner, et nul autre à sa place...
et je ne suis pas dans le secret de Dieu...

Mais ce n'est ni l'heure ni le lieu du désir de vengeance.
L'heure est aux pleurs, et l'heure est à l'Espérance.
Ce qu'Élisabeth a été devant vous qui l'avez connue et aimée,
l'amour qu'elle vous a donné,
tout cela ne meurt pas.

Mais il y a plus : Notre Espérance est dans ce Père infini à l'amour infini
qui n'a pas fait la mort,
et qui pleure la mort des enfants.
Notre Espérance est dans ce Père infini à l'amour infini
qui, je le crois, a accueilli son enfant au jour de son supplice,
…et les justes s'en iront au bonheur éternel !
Notre Espérance réside dans la conviction qui est celle des croyants ici rassemblés :
Élisabeth est vivante,
de la vie de tous ceux que le Père infini à l'amour infini a re-suscités à Sa vie.
Il est grand le Mystère de la Foi !

Le Pape FRANCOIS
et la DETTE SOCIALE

3 - La dette sociale (Pape François - 14 mars 2013)
La dette sociale est immorale, injuste et illégitime. La dette sociale joue directement
contre la dignité humaine. Le plus immoral est quand elle opère dans un pays qui
présente les conditions objectives permettant d'éviter et de corriger de tels
dommages ; mais qui semble tout faire pour aggraver les inégalités.
Les plus pauvres ne comptent pas pour les nantis.
Notre regard se porte en ce jour sur Jésus-Christ qui est né dans l'humilité et le silence
pour nous enseigner le chemin de Dieu. Mais nous ne pouvons pas détourner le
regard de cette autre réalité, tellement proche et douloureuse, qu'est la situation de
beaucoup de nos frères.

Pape François - 28 octobre 2014

Les pauvres ne se contentent plus de subir les injustices, mais ils luttent contre leur sort…

Les pauvres n’attendent plus les bras croisés des solutions qui ne viennent jamais ; maintenant, les
pauvres veulent être acteurs de leur destin et trouver eux-mêmes une solution à leurs problèmes.
Les pauvres ne sont pas des êtres résignés, ils savent protester, et se révolter… J’espère que le vent
de cette protestation deviendra un orage d’espérance. »
La solidarité est une manière de faire l’histoire.
Certains, quand je demande pour les pauvres de la terre, un toit et un travail, disent que ‘le Pape
est communiste’ ! Ils ne comprennent pas que la solidarité avec les pauvres est la base même des
Évangiles.
Tout cela arrive quand on déplace l’être humain du centre du système et qu’on le remplace par
l’argent-roi.
Chrétiens, nous disposons d’un programme que j’oserais qualifier de révolutionnaire : les
béatitudes du Sermon de la Montagne rapportées par Saint Matthieu dans son Évangile. »


Slide 12

Le serviteur impitoyable

Mathieu 18, 21-35

RAPPEL - Les Monnaies à l'époque de Jésus
- 1 as pèse 0.5 gramme d'or
- 1 obole = 2 as = 1 gramme d'or
- 1 sesterce (bronze) = 4 as (bronze) = 4 grammes d'or
- 1 denier (argent) = 1 drachme = 4 sesterces (bronze)
= 8 grammes d'or (100 deniers = 800 grammes d'or)

- 1 aureus (or) = 25 deniers (argent) = 200 grammes d'or
- 1 mine = 100 drachmes = 800 grammes d'or
- 1 talent = 60 mines = 4.800 grammes d'or

- 10.000 talents = 48 tonnes d'or

Alors Pierre, s'avançant, lui dit: "Seigneur, combien de fois mon frère pourra-t-il pécher contre
moi et devrai-je lui pardonner? Irai-je jusqu'à sept fois?" Jésus lui dit: "Je ne te dis pas jusqu'à
sept fois, mais jusqu'à 77 fois.
"A ce propos, il en va du Royaume des Cieux comme d'un homme-roi qui voulut régler ses
comptes avec ses esclaves (μετὰ τῶν δούλων αὐτοῦ). L'opération commencée, on lui en amena un
qui devait 10.000 talents. Cet homme n'ayant pas de quoi rendre, le maître donna l'ordre de le
vendre, avec sa femme, ses enfants et tous ses biens, et d'éteindre ainsi la dette. L'esclave alors
se jeta à ses pieds et il s'y tenait prosterné en disant: Consens-moi un délai, et je te rendrai tout.
Apitoyé, le maître de cet esclave le relâcha et lui fit remise de sa dette.
En sortant, cet esclave rencontra un de ses co-esclaves (ἕνα τῶν συνδούλων αὐτοῦ) , qui lui devait
cent deniers; il le prit à la gorge et le serrait à l'étrangler, en lui disant: Rends tout ce que tu dois.
Son co-esclave alors se jeta à ses pieds et il le suppliait en disant: Consens-moi un délai, et je te
rendrai. Mais l'autre n'y consentit pas; au contraire, il s'en alla le faire jeter en prison, en
attendant qu'il eût remboursé son dû.
Voyant ce qui s'était passé, ses co-esclaves en furent navrés, et ils allèrent raconter toute l'affaire
à leur maître. Alors celui-ci le fit venir et lui dit: Méchant esclave, toute cette somme que tu me
devais, je t'en ai fait remise, parce que tu m'as supplié; ne devais-tu pas, toi aussi, avoir pitié de
ton co-esclave comme moi j'ai eu pitié de toi? Et dans son courroux son maître le livra aux
tortionnaires, jusqu'à ce qu'il eût remboursé tout son dû. C'est ainsi que vous traitera aussi mon
Père céleste, si chacun de vous ne pardonne pas à son frère du fond du cœur ."

Tentative d'explication
de la Parabole

La parabole est une réponse à une question (réelle ou supposée) de Pierre.
Elle concerne donc la communauté des Douze, et par-delà cette
communauté, celle des premiers croyants.
La "pointe" de la parabole (C'est ainsi que vous traitera aussi mon Père
céleste, si chacun de vous ne pardonne pas à son frère du fond du cœur"),
semble d'ailleurs indiquer qu'elle s'applique à une communauté de
"frères". Telle ou telle communauté, fondée par Matthieu, ou supervisée
par lui, dans les années 80, lorsqu'il rédige son Evangile.
Le concept "esclave", qui désigne l'ensemble des assujettis du Roi en
question, n'a jamais, dans la Bible, désigné aucun des membres du Peuple.
En revanche, c'est ce concept qu'utilise Paul, dans les années 50, et dans sa
Lettre aux Romains, pour signifier l'attitude que chacun des croyants au
Christ re-suscité doit avoir envers Dieu.

Romains 6 – Esclaves de Dieu
16 Ne savez-vous pas qu 'en vous livrant à quelqu'un comme esclaves pour lui obéir,
vous êtes esclaves de celui à qui vous obéissez, soit du péché qui conduit à la mort, soit
de l'obéissance qui conduit à la justice?

17 Mais grâces soient rendues à Dieu de ce que, après avoir été esclaves du péché, vous
avez obéi de cœur à la règle de doctrine dans laquelle vous avez été instruits.
18 Ayant été affranchis du péché, vous êtes devenus esclaves de la justice. 19 Je parle à la manière des hommes, à cause de la faiblesse de votre chair.-De même
donc que vous avez livré vos membres comme esclaves à l'impureté et à l'iniquité, pour
arriver à l'iniquité, ainsi maintenant livrez vos membres comme esclaves à la justice,
pour arriver à la sainteté.
20 Car, lorsque vous étiez esclaves du péché, vous étiez libres à l'égard de la justice.
21 Quels fruits portiez-vous alors? Des fruits dont vous rougissez aujourd'hui. Car la fin
de ces choses, c'est la mort.

22 Mais maintenant, étant affranchis du péché et devenus esclaves de Dieu, vous avez
pour fruit la sainteté et pour fin la vie éternelle.
23 Car le salaire du péché, c'est la mort; mais le don gratuit de Dieu, c'est la vie éternelle
en Jésus-Christ notre Seigneur.

Romains 6 – Esclaves de Dieu
Ne savez-vous pas qu'en vous mettant au service de quelqu'un comme esclaves pour lui obéir, vous êtes
esclaves de celui à qui vous obéissez ?
Esclaves du péché qui conduit à la mort

Esclaves de l'obéissance qui conduit à la justice
Rendons grâces à Dieu

Vous étiez esclaves du péché
Libérés du péché
Vous aviez mis vos membres comme esclaves au
service de l'impureté pour la révolte contre Dieu
Lorsque vous étiez esclaves du péché
Libérés du péché

Vous avez obéi à l'enseignement commun
Vous êtes devenus esclaves de la justice
Mettez-les comme esclaves au service de la justice
pour la sanctification
Vous étiez libres à l'égard de la justice
Devenus esclaves de Dieu

Vous portez les fruits qui conduisent à la sanctification, et leur aboutissement,
c'est la vie éternelle
Le salaire du péché c'est la mort

Le don gratuit de Dieu, c'est la vie éternelle en Jésus,
le Christ, notre Seigneur.

Une lecture possible de la parabole
Dieu

Roi

Fin des Temps

Régler les comptes
Esclaves

Communauté des croyants

1 esclave

Un membre (responsable ?)

Remise de 10.000 talents

Pardon et Réintégration
(après faute très grave)
Un frère

1 compagnon

Faute peu grave

100 deniers

Lourde pénitence

Prison
Autres compagnons

Ensemble de la Cté
Ex-communion

Tortionnaires

C'est ainsi que vous traitera aussi mon Père céleste,
si chacun de vous ne pardonne pas à son frère du fond du cœur ."

1- A qui puis-je pardonner ?
"Parce que Dieu est saint, Il peut pardonner à l'homme qui se découvre pécheur
devant lui:", (Catéchisme de l'Église catholique § 208).
Cela signifie, et toute l'Écriture en est bien d'accord, que Dieu ne pardonne qu'à celui
qui se reconnaît pécheur devant Lui, et par voie de conséquence que je suis tenu de
pardonner à celui qui reconnaît qu'il a des torts envers moi; et que je ne puis pas
demander à Dieu de me pardonner mes fautes, si je ne pardonne pas à ceux qui
reconnaissent leurs fautes envers moi : Pardonne-nous nos offenses comme nous
pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés.

2- La faute impardonnable
Qu'en est-il lorsque le mal commis est un mal infini ?
Autrement dit, à qui l'auteur d'un meurtre délibéré peut-il demander pardon ou qui
peut lui pardonner ?
Le mal a été fait à une personne qui n'est plus en mesure de pardonner. Et ceux qui
éventuellement désireraient pardonner ne sont pas ceux à qui le mal a été fait.
Alors?…
Seul, Dieu, de qui procède toute vie, pourrait pardonner, puisque c'est lui qui a été
atteint ? Le fait-il ?… Je ne sais pas, et nul ne peut prétendre qu'il sait.

MAL INFINI … PARDON INFINI …

LE VISAGE DU SEIGNEUR
PERE INFINI A L'AMOUR INFINI
(Obsèques d'Elisabeth GRIFFIN - Cathédrale NOTRE DAME du HAVRE - 9 Juin 1998)

Pour lire les circonstances de la mort d'Élisabeth, cliquer sur ce lien
http://www.leparisien.fr/faits-divers/un-deuxieme-corps-enterre-dans-le-jardin-05-051998-2000051539.php

Je cherche le visage du Seigneur...
Le visage du Seigneur,
c'était le visage d'Élisabeth enfant courant dans la campagne,
heureuse de vivre, et faisant la joie de ses parents.
Mais ce fut aussi ce même visage couvert de larmes
pleurant la mort de sa maman.
Je cherche le visage du Seigneur...
Le visage du Seigneur,
c'était le visage d'Élisabeth étudiante, les yeux et la tête pleins de projets pour demain,
envisageant de se spécialiser dans une profession qu'elle se préparait à exercer.
Mais c'était aussi ce même visage inquiet d'un avenir pour tous incertain.
Je cherche le visage du Seigneur...
Le visage du Seigneur, ce fut enfin le visage d'Élisabeth humiliée,
torturée, violée, assassinée.
Le visage du Seigneur,
c'est le visage de tout homme, de toute femme, et de tout enfant :
Et Dieu créa l'homme à son image, à l'image de Dieu Il le créa,
homme et femme Il le créa...

Le visage du Seigneur, c'est tout particulièrement le visage du pauvre rejeté,
de l'innocent persécuté, du mal innocent.
Mais où donc Dieu était-il en ce jour fatal du supplice d'Élisabeth ?
Frères et sœurs en humanité qui êtes ici, et vous frères et sœurs qui partagez ma foi,
ne cherchez pas, croyez moi : II n'était ni au-dessus, ni à-côté, ni en dehors,
II n'était pas indifférent,
II était Élisabeth suppliciée.

Vous êtes le corps du Christ... et chacun de vous pour sa part est un membre de ce Corps...
et le corps du Christ est le corps de Dieu...
Ce que vous faites au plus petit d'entre les miens, c'est à moi que vous le faites...
Ce que vous n'avez pas fait au plus petit d'entre les miens,
c'est à moi que vous ne l'avez pas fait.

En défigurant le visage de cette jeune femme, c'est le visage de Dieu qu'on défigurait.

Voilà pourquoi je pense et j'affirme que personne sur terre n'a le pouvoir
de pardonner ce crime véritablement impardonnable.
Seule Élisabeth aurait pu le faire, si elle en avait eu le temps,
comme le Christ avant de rendre le dernier soupir :
Père, pardonne-leur, ils ne savent pas ce qu'ils font.

Son père et sa famille peuvent, s'il en ont le désir et surtout le courage,
pardonner le mal qui leur a été fait à eux personnellement;
ils ne peuvent pas pardonner le mal qui a été fait à celle qu'ils aimaient,
à sa place.
Le mal a été infini, car une vie a été reprise par qui n'en avait aucun droit,
le pardon ne peut donc être qu'infini;
seul Dieu peut pardonner, et nul autre à sa place...
et je ne suis pas dans le secret de Dieu...

Mais ce n'est ni l'heure ni le lieu du désir de vengeance.
L'heure est aux pleurs, et l'heure est à l'Espérance.
Ce qu'Élisabeth a été devant vous qui l'avez connue et aimée,
l'amour qu'elle vous a donné,
tout cela ne meurt pas.

Mais il y a plus : Notre Espérance est dans ce Père infini à l'amour infini
qui n'a pas fait la mort,
et qui pleure la mort des enfants.
Notre Espérance est dans ce Père infini à l'amour infini
qui, je le crois, a accueilli son enfant au jour de son supplice,
…et les justes s'en iront au bonheur éternel !
Notre Espérance réside dans la conviction qui est celle des croyants ici rassemblés :
Élisabeth est vivante,
de la vie de tous ceux que le Père infini à l'amour infini a re-suscités à Sa vie.
Il est grand le Mystère de la Foi !

Le Pape FRANCOIS
et la DETTE SOCIALE

3 - La dette sociale (Pape François - 14 mars 2013)
La dette sociale est immorale, injuste et illégitime. La dette sociale joue directement
contre la dignité humaine. Le plus immoral est quand elle opère dans un pays qui
présente les conditions objectives permettant d'éviter et de corriger de tels
dommages ; mais qui semble tout faire pour aggraver les inégalités.
Les plus pauvres ne comptent pas pour les nantis.
Notre regard se porte en ce jour sur Jésus-Christ qui est né dans l'humilité et le silence
pour nous enseigner le chemin de Dieu. Mais nous ne pouvons pas détourner le
regard de cette autre réalité, tellement proche et douloureuse, qu'est la situation de
beaucoup de nos frères.

Pape François - 28 octobre 2014

Les pauvres ne se contentent plus de subir les injustices, mais ils luttent contre leur sort…

Les pauvres n’attendent plus les bras croisés des solutions qui ne viennent jamais ; maintenant, les
pauvres veulent être acteurs de leur destin et trouver eux-mêmes une solution à leurs problèmes.
Les pauvres ne sont pas des êtres résignés, ils savent protester, et se révolter… J’espère que le vent
de cette protestation deviendra un orage d’espérance. »
La solidarité est une manière de faire l’histoire.
Certains, quand je demande pour les pauvres de la terre, un toit et un travail, disent que ‘le Pape
est communiste’ ! Ils ne comprennent pas que la solidarité avec les pauvres est la base même des
Évangiles.
Tout cela arrive quand on déplace l’être humain du centre du système et qu’on le remplace par
l’argent-roi.
Chrétiens, nous disposons d’un programme que j’oserais qualifier de révolutionnaire : les
béatitudes du Sermon de la Montagne rapportées par Saint Matthieu dans son Évangile. »


Slide 13

Le serviteur impitoyable

Mathieu 18, 21-35

RAPPEL - Les Monnaies à l'époque de Jésus
- 1 as pèse 0.5 gramme d'or
- 1 obole = 2 as = 1 gramme d'or
- 1 sesterce (bronze) = 4 as (bronze) = 4 grammes d'or
- 1 denier (argent) = 1 drachme = 4 sesterces (bronze)
= 8 grammes d'or (100 deniers = 800 grammes d'or)

- 1 aureus (or) = 25 deniers (argent) = 200 grammes d'or
- 1 mine = 100 drachmes = 800 grammes d'or
- 1 talent = 60 mines = 4.800 grammes d'or

- 10.000 talents = 48 tonnes d'or

Alors Pierre, s'avançant, lui dit: "Seigneur, combien de fois mon frère pourra-t-il pécher contre
moi et devrai-je lui pardonner? Irai-je jusqu'à sept fois?" Jésus lui dit: "Je ne te dis pas jusqu'à
sept fois, mais jusqu'à 77 fois.
"A ce propos, il en va du Royaume des Cieux comme d'un homme-roi qui voulut régler ses
comptes avec ses esclaves (μετὰ τῶν δούλων αὐτοῦ). L'opération commencée, on lui en amena un
qui devait 10.000 talents. Cet homme n'ayant pas de quoi rendre, le maître donna l'ordre de le
vendre, avec sa femme, ses enfants et tous ses biens, et d'éteindre ainsi la dette. L'esclave alors
se jeta à ses pieds et il s'y tenait prosterné en disant: Consens-moi un délai, et je te rendrai tout.
Apitoyé, le maître de cet esclave le relâcha et lui fit remise de sa dette.
En sortant, cet esclave rencontra un de ses co-esclaves (ἕνα τῶν συνδούλων αὐτοῦ) , qui lui devait
cent deniers; il le prit à la gorge et le serrait à l'étrangler, en lui disant: Rends tout ce que tu dois.
Son co-esclave alors se jeta à ses pieds et il le suppliait en disant: Consens-moi un délai, et je te
rendrai. Mais l'autre n'y consentit pas; au contraire, il s'en alla le faire jeter en prison, en
attendant qu'il eût remboursé son dû.
Voyant ce qui s'était passé, ses co-esclaves en furent navrés, et ils allèrent raconter toute l'affaire
à leur maître. Alors celui-ci le fit venir et lui dit: Méchant esclave, toute cette somme que tu me
devais, je t'en ai fait remise, parce que tu m'as supplié; ne devais-tu pas, toi aussi, avoir pitié de
ton co-esclave comme moi j'ai eu pitié de toi? Et dans son courroux son maître le livra aux
tortionnaires, jusqu'à ce qu'il eût remboursé tout son dû. C'est ainsi que vous traitera aussi mon
Père céleste, si chacun de vous ne pardonne pas à son frère du fond du cœur ."

Tentative d'explication
de la Parabole

La parabole est une réponse à une question (réelle ou supposée) de Pierre.
Elle concerne donc la communauté des Douze, et par-delà cette
communauté, celle des premiers croyants.
La "pointe" de la parabole (C'est ainsi que vous traitera aussi mon Père
céleste, si chacun de vous ne pardonne pas à son frère du fond du cœur"),
semble d'ailleurs indiquer qu'elle s'applique à une communauté de
"frères". Telle ou telle communauté, fondée par Matthieu, ou supervisée
par lui, dans les années 80, lorsqu'il rédige son Evangile.
Le concept "esclave", qui désigne l'ensemble des assujettis du Roi en
question, n'a jamais, dans la Bible, désigné aucun des membres du Peuple.
En revanche, c'est ce concept qu'utilise Paul, dans les années 50, et dans sa
Lettre aux Romains, pour signifier l'attitude que chacun des croyants au
Christ re-suscité doit avoir envers Dieu.

Romains 6 – Esclaves de Dieu
16 Ne savez-vous pas qu 'en vous livrant à quelqu'un comme esclaves pour lui obéir,
vous êtes esclaves de celui à qui vous obéissez, soit du péché qui conduit à la mort, soit
de l'obéissance qui conduit à la justice?

17 Mais grâces soient rendues à Dieu de ce que, après avoir été esclaves du péché, vous
avez obéi de cœur à la règle de doctrine dans laquelle vous avez été instruits.
18 Ayant été affranchis du péché, vous êtes devenus esclaves de la justice. 19 Je parle à la manière des hommes, à cause de la faiblesse de votre chair.-De même
donc que vous avez livré vos membres comme esclaves à l'impureté et à l'iniquité, pour
arriver à l'iniquité, ainsi maintenant livrez vos membres comme esclaves à la justice,
pour arriver à la sainteté.
20 Car, lorsque vous étiez esclaves du péché, vous étiez libres à l'égard de la justice.
21 Quels fruits portiez-vous alors? Des fruits dont vous rougissez aujourd'hui. Car la fin
de ces choses, c'est la mort.

22 Mais maintenant, étant affranchis du péché et devenus esclaves de Dieu, vous avez
pour fruit la sainteté et pour fin la vie éternelle.
23 Car le salaire du péché, c'est la mort; mais le don gratuit de Dieu, c'est la vie éternelle
en Jésus-Christ notre Seigneur.

Romains 6 – Esclaves de Dieu
Ne savez-vous pas qu'en vous mettant au service de quelqu'un comme esclaves pour lui obéir, vous êtes
esclaves de celui à qui vous obéissez ?
Esclaves du péché qui conduit à la mort

Esclaves de l'obéissance qui conduit à la justice
Rendons grâces à Dieu

Vous étiez esclaves du péché
Libérés du péché
Vous aviez mis vos membres comme esclaves au
service de l'impureté pour la révolte contre Dieu
Lorsque vous étiez esclaves du péché
Libérés du péché

Vous avez obéi à l'enseignement commun
Vous êtes devenus esclaves de la justice
Mettez-les comme esclaves au service de la justice
pour la sanctification
Vous étiez libres à l'égard de la justice
Devenus esclaves de Dieu

Vous portez les fruits qui conduisent à la sanctification, et leur aboutissement,
c'est la vie éternelle
Le salaire du péché c'est la mort

Le don gratuit de Dieu, c'est la vie éternelle en Jésus,
le Christ, notre Seigneur.

Une lecture possible de la parabole
Dieu

Roi

Fin des Temps

Régler les comptes
Esclaves

Communauté des croyants

1 esclave

Un membre (responsable ?)

Remise de 10.000 talents

Pardon et Réintégration
(après faute très grave)
Un frère

1 compagnon

Faute peu grave

100 deniers

Lourde pénitence

Prison
Autres compagnons

Ensemble de la Cté
Ex-communion

Tortionnaires

C'est ainsi que vous traitera aussi mon Père céleste,
si chacun de vous ne pardonne pas à son frère du fond du cœur ."

1- A qui puis-je pardonner ?
"Parce que Dieu est saint, Il peut pardonner à l'homme qui se découvre pécheur
devant lui:", (Catéchisme de l'Église catholique § 208).
Cela signifie, et toute l'Écriture en est bien d'accord, que Dieu ne pardonne qu'à celui
qui se reconnaît pécheur devant Lui, et par voie de conséquence que je suis tenu de
pardonner à celui qui reconnaît qu'il a des torts envers moi; et que je ne puis pas
demander à Dieu de me pardonner mes fautes, si je ne pardonne pas à ceux qui
reconnaissent leurs fautes envers moi : Pardonne-nous nos offenses comme nous
pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés.

2- La faute impardonnable
Qu'en est-il lorsque le mal commis est un mal infini ?
Autrement dit, à qui l'auteur d'un meurtre délibéré peut-il demander pardon ou qui
peut lui pardonner ?
Le mal a été fait à une personne qui n'est plus en mesure de pardonner. Et ceux qui
éventuellement désireraient pardonner ne sont pas ceux à qui le mal a été fait.
Alors?…
Seul, Dieu, de qui procède toute vie, pourrait pardonner, puisque c'est lui qui a été
atteint ? Le fait-il ?… Je ne sais pas, et nul ne peut prétendre qu'il sait.

MAL INFINI … PARDON INFINI …

LE VISAGE DU SEIGNEUR
PERE INFINI A L'AMOUR INFINI
(Obsèques d'Elisabeth GRIFFIN - Cathédrale NOTRE DAME du HAVRE - 9 Juin 1998)

Pour lire les circonstances de la mort d'Élisabeth, cliquer sur ce lien
http://www.leparisien.fr/faits-divers/un-deuxieme-corps-enterre-dans-le-jardin-05-051998-2000051539.php

Je cherche le visage du Seigneur...
Le visage du Seigneur,
c'était le visage d'Élisabeth enfant courant dans la campagne,
heureuse de vivre, et faisant la joie de ses parents.
Mais ce fut aussi ce même visage couvert de larmes
pleurant la mort de sa maman.
Je cherche le visage du Seigneur...
Le visage du Seigneur,
c'était le visage d'Élisabeth étudiante, les yeux et la tête pleins de projets pour demain,
envisageant de se spécialiser dans une profession qu'elle se préparait à exercer.
Mais c'était aussi ce même visage inquiet d'un avenir pour tous incertain.
Je cherche le visage du Seigneur...
Le visage du Seigneur, ce fut enfin le visage d'Élisabeth humiliée,
torturée, violée, assassinée.
Le visage du Seigneur,
c'est le visage de tout homme, de toute femme, et de tout enfant :
Et Dieu créa l'homme à son image, à l'image de Dieu Il le créa,
homme et femme Il le créa...

Le visage du Seigneur, c'est tout particulièrement le visage du pauvre rejeté,
de l'innocent persécuté, du mal innocent.
Mais où donc Dieu était-il en ce jour fatal du supplice d'Élisabeth ?
Frères et sœurs en humanité qui êtes ici, et vous frères et sœurs qui partagez ma foi,
ne cherchez pas, croyez moi : II n'était ni au-dessus, ni à-côté, ni en dehors,
II n'était pas indifférent,
II était Élisabeth suppliciée.

Vous êtes le corps du Christ... et chacun de vous pour sa part est un membre de ce Corps...
et le corps du Christ est le corps de Dieu...
Ce que vous faites au plus petit d'entre les miens, c'est à moi que vous le faites...
Ce que vous n'avez pas fait au plus petit d'entre les miens,
c'est à moi que vous ne l'avez pas fait.

En défigurant le visage de cette jeune femme, c'est le visage de Dieu qu'on défigurait.

Voilà pourquoi je pense et j'affirme que personne sur terre n'a le pouvoir
de pardonner ce crime véritablement impardonnable.
Seule Élisabeth aurait pu le faire, si elle en avait eu le temps,
comme le Christ avant de rendre le dernier soupir :
Père, pardonne-leur, ils ne savent pas ce qu'ils font.

Son père et sa famille peuvent, s'il en ont le désir et surtout le courage,
pardonner le mal qui leur a été fait à eux personnellement;
ils ne peuvent pas pardonner le mal qui a été fait à celle qu'ils aimaient,
à sa place.
Le mal a été infini, car une vie a été reprise par qui n'en avait aucun droit,
le pardon ne peut donc être qu'infini;
seul Dieu peut pardonner, et nul autre à sa place...
et je ne suis pas dans le secret de Dieu...

Mais ce n'est ni l'heure ni le lieu du désir de vengeance.
L'heure est aux pleurs, et l'heure est à l'Espérance.
Ce qu'Élisabeth a été devant vous qui l'avez connue et aimée,
l'amour qu'elle vous a donné,
tout cela ne meurt pas.

Mais il y a plus : Notre Espérance est dans ce Père infini à l'amour infini
qui n'a pas fait la mort,
et qui pleure la mort des enfants.
Notre Espérance est dans ce Père infini à l'amour infini
qui, je le crois, a accueilli son enfant au jour de son supplice,
…et les justes s'en iront au bonheur éternel !
Notre Espérance réside dans la conviction qui est celle des croyants ici rassemblés :
Élisabeth est vivante,
de la vie de tous ceux que le Père infini à l'amour infini a re-suscités à Sa vie.
Il est grand le Mystère de la Foi !

Le Pape FRANCOIS
et la DETTE SOCIALE

3 - La dette sociale (Pape François - 14 mars 2013)
La dette sociale est immorale, injuste et illégitime. La dette sociale joue directement
contre la dignité humaine. Le plus immoral est quand elle opère dans un pays qui
présente les conditions objectives permettant d'éviter et de corriger de tels
dommages ; mais qui semble tout faire pour aggraver les inégalités.
Les plus pauvres ne comptent pas pour les nantis.
Notre regard se porte en ce jour sur Jésus-Christ qui est né dans l'humilité et le silence
pour nous enseigner le chemin de Dieu. Mais nous ne pouvons pas détourner le
regard de cette autre réalité, tellement proche et douloureuse, qu'est la situation de
beaucoup de nos frères.

Pape François - 28 octobre 2014

Les pauvres ne se contentent plus de subir les injustices, mais ils luttent contre leur sort…

Les pauvres n’attendent plus les bras croisés des solutions qui ne viennent jamais ; maintenant, les
pauvres veulent être acteurs de leur destin et trouver eux-mêmes une solution à leurs problèmes.
Les pauvres ne sont pas des êtres résignés, ils savent protester, et se révolter… J’espère que le vent
de cette protestation deviendra un orage d’espérance. »
La solidarité est une manière de faire l’histoire.
Certains, quand je demande pour les pauvres de la terre, un toit et un travail, disent que ‘le Pape
est communiste’ ! Ils ne comprennent pas que la solidarité avec les pauvres est la base même des
Évangiles.
Tout cela arrive quand on déplace l’être humain du centre du système et qu’on le remplace par
l’argent-roi.
Chrétiens, nous disposons d’un programme que j’oserais qualifier de révolutionnaire : les
béatitudes du Sermon de la Montagne rapportées par Saint Matthieu dans son Évangile. »


Slide 14

Le serviteur impitoyable

Mathieu 18, 21-35

RAPPEL - Les Monnaies à l'époque de Jésus
- 1 as pèse 0.5 gramme d'or
- 1 obole = 2 as = 1 gramme d'or
- 1 sesterce (bronze) = 4 as (bronze) = 4 grammes d'or
- 1 denier (argent) = 1 drachme = 4 sesterces (bronze)
= 8 grammes d'or (100 deniers = 800 grammes d'or)

- 1 aureus (or) = 25 deniers (argent) = 200 grammes d'or
- 1 mine = 100 drachmes = 800 grammes d'or
- 1 talent = 60 mines = 4.800 grammes d'or

- 10.000 talents = 48 tonnes d'or

Alors Pierre, s'avançant, lui dit: "Seigneur, combien de fois mon frère pourra-t-il pécher contre
moi et devrai-je lui pardonner? Irai-je jusqu'à sept fois?" Jésus lui dit: "Je ne te dis pas jusqu'à
sept fois, mais jusqu'à 77 fois.
"A ce propos, il en va du Royaume des Cieux comme d'un homme-roi qui voulut régler ses
comptes avec ses esclaves (μετὰ τῶν δούλων αὐτοῦ). L'opération commencée, on lui en amena un
qui devait 10.000 talents. Cet homme n'ayant pas de quoi rendre, le maître donna l'ordre de le
vendre, avec sa femme, ses enfants et tous ses biens, et d'éteindre ainsi la dette. L'esclave alors
se jeta à ses pieds et il s'y tenait prosterné en disant: Consens-moi un délai, et je te rendrai tout.
Apitoyé, le maître de cet esclave le relâcha et lui fit remise de sa dette.
En sortant, cet esclave rencontra un de ses co-esclaves (ἕνα τῶν συνδούλων αὐτοῦ) , qui lui devait
cent deniers; il le prit à la gorge et le serrait à l'étrangler, en lui disant: Rends tout ce que tu dois.
Son co-esclave alors se jeta à ses pieds et il le suppliait en disant: Consens-moi un délai, et je te
rendrai. Mais l'autre n'y consentit pas; au contraire, il s'en alla le faire jeter en prison, en
attendant qu'il eût remboursé son dû.
Voyant ce qui s'était passé, ses co-esclaves en furent navrés, et ils allèrent raconter toute l'affaire
à leur maître. Alors celui-ci le fit venir et lui dit: Méchant esclave, toute cette somme que tu me
devais, je t'en ai fait remise, parce que tu m'as supplié; ne devais-tu pas, toi aussi, avoir pitié de
ton co-esclave comme moi j'ai eu pitié de toi? Et dans son courroux son maître le livra aux
tortionnaires, jusqu'à ce qu'il eût remboursé tout son dû. C'est ainsi que vous traitera aussi mon
Père céleste, si chacun de vous ne pardonne pas à son frère du fond du cœur ."

Tentative d'explication
de la Parabole

La parabole est une réponse à une question (réelle ou supposée) de Pierre.
Elle concerne donc la communauté des Douze, et par-delà cette
communauté, celle des premiers croyants.
La "pointe" de la parabole (C'est ainsi que vous traitera aussi mon Père
céleste, si chacun de vous ne pardonne pas à son frère du fond du cœur"),
semble d'ailleurs indiquer qu'elle s'applique à une communauté de
"frères". Telle ou telle communauté, fondée par Matthieu, ou supervisée
par lui, dans les années 80, lorsqu'il rédige son Evangile.
Le concept "esclave", qui désigne l'ensemble des assujettis du Roi en
question, n'a jamais, dans la Bible, désigné aucun des membres du Peuple.
En revanche, c'est ce concept qu'utilise Paul, dans les années 50, et dans sa
Lettre aux Romains, pour signifier l'attitude que chacun des croyants au
Christ re-suscité doit avoir envers Dieu.

Romains 6 – Esclaves de Dieu
16 Ne savez-vous pas qu 'en vous livrant à quelqu'un comme esclaves pour lui obéir,
vous êtes esclaves de celui à qui vous obéissez, soit du péché qui conduit à la mort, soit
de l'obéissance qui conduit à la justice?

17 Mais grâces soient rendues à Dieu de ce que, après avoir été esclaves du péché, vous
avez obéi de cœur à la règle de doctrine dans laquelle vous avez été instruits.
18 Ayant été affranchis du péché, vous êtes devenus esclaves de la justice. 19 Je parle à la manière des hommes, à cause de la faiblesse de votre chair.-De même
donc que vous avez livré vos membres comme esclaves à l'impureté et à l'iniquité, pour
arriver à l'iniquité, ainsi maintenant livrez vos membres comme esclaves à la justice,
pour arriver à la sainteté.
20 Car, lorsque vous étiez esclaves du péché, vous étiez libres à l'égard de la justice.
21 Quels fruits portiez-vous alors? Des fruits dont vous rougissez aujourd'hui. Car la fin
de ces choses, c'est la mort.

22 Mais maintenant, étant affranchis du péché et devenus esclaves de Dieu, vous avez
pour fruit la sainteté et pour fin la vie éternelle.
23 Car le salaire du péché, c'est la mort; mais le don gratuit de Dieu, c'est la vie éternelle
en Jésus-Christ notre Seigneur.

Romains 6 – Esclaves de Dieu
Ne savez-vous pas qu'en vous mettant au service de quelqu'un comme esclaves pour lui obéir, vous êtes
esclaves de celui à qui vous obéissez ?
Esclaves du péché qui conduit à la mort

Esclaves de l'obéissance qui conduit à la justice
Rendons grâces à Dieu

Vous étiez esclaves du péché
Libérés du péché
Vous aviez mis vos membres comme esclaves au
service de l'impureté pour la révolte contre Dieu
Lorsque vous étiez esclaves du péché
Libérés du péché

Vous avez obéi à l'enseignement commun
Vous êtes devenus esclaves de la justice
Mettez-les comme esclaves au service de la justice
pour la sanctification
Vous étiez libres à l'égard de la justice
Devenus esclaves de Dieu

Vous portez les fruits qui conduisent à la sanctification, et leur aboutissement,
c'est la vie éternelle
Le salaire du péché c'est la mort

Le don gratuit de Dieu, c'est la vie éternelle en Jésus,
le Christ, notre Seigneur.

Une lecture possible de la parabole
Dieu

Roi

Fin des Temps

Régler les comptes
Esclaves

Communauté des croyants

1 esclave

Un membre (responsable ?)

Remise de 10.000 talents

Pardon et Réintégration
(après faute très grave)
Un frère

1 compagnon

Faute peu grave

100 deniers

Lourde pénitence

Prison
Autres compagnons

Ensemble de la Cté
Ex-communion

Tortionnaires

C'est ainsi que vous traitera aussi mon Père céleste,
si chacun de vous ne pardonne pas à son frère du fond du cœur ."

1- A qui puis-je pardonner ?
"Parce que Dieu est saint, Il peut pardonner à l'homme qui se découvre pécheur
devant lui:", (Catéchisme de l'Église catholique § 208).
Cela signifie, et toute l'Écriture en est bien d'accord, que Dieu ne pardonne qu'à celui
qui se reconnaît pécheur devant Lui, et par voie de conséquence que je suis tenu de
pardonner à celui qui reconnaît qu'il a des torts envers moi; et que je ne puis pas
demander à Dieu de me pardonner mes fautes, si je ne pardonne pas à ceux qui
reconnaissent leurs fautes envers moi : Pardonne-nous nos offenses comme nous
pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés.

2- La faute impardonnable
Qu'en est-il lorsque le mal commis est un mal infini ?
Autrement dit, à qui l'auteur d'un meurtre délibéré peut-il demander pardon ou qui
peut lui pardonner ?
Le mal a été fait à une personne qui n'est plus en mesure de pardonner. Et ceux qui
éventuellement désireraient pardonner ne sont pas ceux à qui le mal a été fait.
Alors?…
Seul, Dieu, de qui procède toute vie, pourrait pardonner, puisque c'est lui qui a été
atteint ? Le fait-il ?… Je ne sais pas, et nul ne peut prétendre qu'il sait.

MAL INFINI … PARDON INFINI …

LE VISAGE DU SEIGNEUR
PERE INFINI A L'AMOUR INFINI
(Obsèques d'Elisabeth GRIFFIN - Cathédrale NOTRE DAME du HAVRE - 9 Juin 1998)

Pour lire les circonstances de la mort d'Élisabeth, cliquer sur ce lien
http://www.leparisien.fr/faits-divers/un-deuxieme-corps-enterre-dans-le-jardin-05-051998-2000051539.php

Je cherche le visage du Seigneur...
Le visage du Seigneur,
c'était le visage d'Élisabeth enfant courant dans la campagne,
heureuse de vivre, et faisant la joie de ses parents.
Mais ce fut aussi ce même visage couvert de larmes
pleurant la mort de sa maman.
Je cherche le visage du Seigneur...
Le visage du Seigneur,
c'était le visage d'Élisabeth étudiante, les yeux et la tête pleins de projets pour demain,
envisageant de se spécialiser dans une profession qu'elle se préparait à exercer.
Mais c'était aussi ce même visage inquiet d'un avenir pour tous incertain.
Je cherche le visage du Seigneur...
Le visage du Seigneur, ce fut enfin le visage d'Élisabeth humiliée,
torturée, violée, assassinée.
Le visage du Seigneur,
c'est le visage de tout homme, de toute femme, et de tout enfant :
Et Dieu créa l'homme à son image, à l'image de Dieu Il le créa,
homme et femme Il le créa...

Le visage du Seigneur, c'est tout particulièrement le visage du pauvre rejeté,
de l'innocent persécuté, du mal innocent.
Mais où donc Dieu était-il en ce jour fatal du supplice d'Élisabeth ?
Frères et sœurs en humanité qui êtes ici, et vous frères et sœurs qui partagez ma foi,
ne cherchez pas, croyez moi : II n'était ni au-dessus, ni à-côté, ni en dehors,
II n'était pas indifférent,
II était Élisabeth suppliciée.

Vous êtes le corps du Christ... et chacun de vous pour sa part est un membre de ce Corps...
et le corps du Christ est le corps de Dieu...
Ce que vous faites au plus petit d'entre les miens, c'est à moi que vous le faites...
Ce que vous n'avez pas fait au plus petit d'entre les miens,
c'est à moi que vous ne l'avez pas fait.

En défigurant le visage de cette jeune femme, c'est le visage de Dieu qu'on défigurait.

Voilà pourquoi je pense et j'affirme que personne sur terre n'a le pouvoir
de pardonner ce crime véritablement impardonnable.
Seule Élisabeth aurait pu le faire, si elle en avait eu le temps,
comme le Christ avant de rendre le dernier soupir :
Père, pardonne-leur, ils ne savent pas ce qu'ils font.

Son père et sa famille peuvent, s'il en ont le désir et surtout le courage,
pardonner le mal qui leur a été fait à eux personnellement;
ils ne peuvent pas pardonner le mal qui a été fait à celle qu'ils aimaient,
à sa place.
Le mal a été infini, car une vie a été reprise par qui n'en avait aucun droit,
le pardon ne peut donc être qu'infini;
seul Dieu peut pardonner, et nul autre à sa place...
et je ne suis pas dans le secret de Dieu...

Mais ce n'est ni l'heure ni le lieu du désir de vengeance.
L'heure est aux pleurs, et l'heure est à l'Espérance.
Ce qu'Élisabeth a été devant vous qui l'avez connue et aimée,
l'amour qu'elle vous a donné,
tout cela ne meurt pas.

Mais il y a plus : Notre Espérance est dans ce Père infini à l'amour infini
qui n'a pas fait la mort,
et qui pleure la mort des enfants.
Notre Espérance est dans ce Père infini à l'amour infini
qui, je le crois, a accueilli son enfant au jour de son supplice,
…et les justes s'en iront au bonheur éternel !
Notre Espérance réside dans la conviction qui est celle des croyants ici rassemblés :
Élisabeth est vivante,
de la vie de tous ceux que le Père infini à l'amour infini a re-suscités à Sa vie.
Il est grand le Mystère de la Foi !

Le Pape FRANCOIS
et la DETTE SOCIALE

3 - La dette sociale (Pape François - 14 mars 2013)
La dette sociale est immorale, injuste et illégitime. La dette sociale joue directement
contre la dignité humaine. Le plus immoral est quand elle opère dans un pays qui
présente les conditions objectives permettant d'éviter et de corriger de tels
dommages ; mais qui semble tout faire pour aggraver les inégalités.
Les plus pauvres ne comptent pas pour les nantis.
Notre regard se porte en ce jour sur Jésus-Christ qui est né dans l'humilité et le silence
pour nous enseigner le chemin de Dieu. Mais nous ne pouvons pas détourner le
regard de cette autre réalité, tellement proche et douloureuse, qu'est la situation de
beaucoup de nos frères.

Pape François - 28 octobre 2014

Les pauvres ne se contentent plus de subir les injustices, mais ils luttent contre leur sort…

Les pauvres n’attendent plus les bras croisés des solutions qui ne viennent jamais ; maintenant, les
pauvres veulent être acteurs de leur destin et trouver eux-mêmes une solution à leurs problèmes.
Les pauvres ne sont pas des êtres résignés, ils savent protester, et se révolter… J’espère que le vent
de cette protestation deviendra un orage d’espérance. »
La solidarité est une manière de faire l’histoire.
Certains, quand je demande pour les pauvres de la terre, un toit et un travail, disent que ‘le Pape
est communiste’ ! Ils ne comprennent pas que la solidarité avec les pauvres est la base même des
Évangiles.
Tout cela arrive quand on déplace l’être humain du centre du système et qu’on le remplace par
l’argent-roi.
Chrétiens, nous disposons d’un programme que j’oserais qualifier de révolutionnaire : les
béatitudes du Sermon de la Montagne rapportées par Saint Matthieu dans son Évangile. »


Slide 15

Le serviteur impitoyable

Mathieu 18, 21-35

RAPPEL - Les Monnaies à l'époque de Jésus
- 1 as pèse 0.5 gramme d'or
- 1 obole = 2 as = 1 gramme d'or
- 1 sesterce (bronze) = 4 as (bronze) = 4 grammes d'or
- 1 denier (argent) = 1 drachme = 4 sesterces (bronze)
= 8 grammes d'or (100 deniers = 800 grammes d'or)

- 1 aureus (or) = 25 deniers (argent) = 200 grammes d'or
- 1 mine = 100 drachmes = 800 grammes d'or
- 1 talent = 60 mines = 4.800 grammes d'or

- 10.000 talents = 48 tonnes d'or

Alors Pierre, s'avançant, lui dit: "Seigneur, combien de fois mon frère pourra-t-il pécher contre
moi et devrai-je lui pardonner? Irai-je jusqu'à sept fois?" Jésus lui dit: "Je ne te dis pas jusqu'à
sept fois, mais jusqu'à 77 fois.
"A ce propos, il en va du Royaume des Cieux comme d'un homme-roi qui voulut régler ses
comptes avec ses esclaves (μετὰ τῶν δούλων αὐτοῦ). L'opération commencée, on lui en amena un
qui devait 10.000 talents. Cet homme n'ayant pas de quoi rendre, le maître donna l'ordre de le
vendre, avec sa femme, ses enfants et tous ses biens, et d'éteindre ainsi la dette. L'esclave alors
se jeta à ses pieds et il s'y tenait prosterné en disant: Consens-moi un délai, et je te rendrai tout.
Apitoyé, le maître de cet esclave le relâcha et lui fit remise de sa dette.
En sortant, cet esclave rencontra un de ses co-esclaves (ἕνα τῶν συνδούλων αὐτοῦ) , qui lui devait
cent deniers; il le prit à la gorge et le serrait à l'étrangler, en lui disant: Rends tout ce que tu dois.
Son co-esclave alors se jeta à ses pieds et il le suppliait en disant: Consens-moi un délai, et je te
rendrai. Mais l'autre n'y consentit pas; au contraire, il s'en alla le faire jeter en prison, en
attendant qu'il eût remboursé son dû.
Voyant ce qui s'était passé, ses co-esclaves en furent navrés, et ils allèrent raconter toute l'affaire
à leur maître. Alors celui-ci le fit venir et lui dit: Méchant esclave, toute cette somme que tu me
devais, je t'en ai fait remise, parce que tu m'as supplié; ne devais-tu pas, toi aussi, avoir pitié de
ton co-esclave comme moi j'ai eu pitié de toi? Et dans son courroux son maître le livra aux
tortionnaires, jusqu'à ce qu'il eût remboursé tout son dû. C'est ainsi que vous traitera aussi mon
Père céleste, si chacun de vous ne pardonne pas à son frère du fond du cœur ."

Tentative d'explication
de la Parabole

La parabole est une réponse à une question (réelle ou supposée) de Pierre.
Elle concerne donc la communauté des Douze, et par-delà cette
communauté, celle des premiers croyants.
La "pointe" de la parabole (C'est ainsi que vous traitera aussi mon Père
céleste, si chacun de vous ne pardonne pas à son frère du fond du cœur"),
semble d'ailleurs indiquer qu'elle s'applique à une communauté de
"frères". Telle ou telle communauté, fondée par Matthieu, ou supervisée
par lui, dans les années 80, lorsqu'il rédige son Evangile.
Le concept "esclave", qui désigne l'ensemble des assujettis du Roi en
question, n'a jamais, dans la Bible, désigné aucun des membres du Peuple.
En revanche, c'est ce concept qu'utilise Paul, dans les années 50, et dans sa
Lettre aux Romains, pour signifier l'attitude que chacun des croyants au
Christ re-suscité doit avoir envers Dieu.

Romains 6 – Esclaves de Dieu
16 Ne savez-vous pas qu 'en vous livrant à quelqu'un comme esclaves pour lui obéir,
vous êtes esclaves de celui à qui vous obéissez, soit du péché qui conduit à la mort, soit
de l'obéissance qui conduit à la justice?

17 Mais grâces soient rendues à Dieu de ce que, après avoir été esclaves du péché, vous
avez obéi de cœur à la règle de doctrine dans laquelle vous avez été instruits.
18 Ayant été affranchis du péché, vous êtes devenus esclaves de la justice. 19 Je parle à la manière des hommes, à cause de la faiblesse de votre chair.-De même
donc que vous avez livré vos membres comme esclaves à l'impureté et à l'iniquité, pour
arriver à l'iniquité, ainsi maintenant livrez vos membres comme esclaves à la justice,
pour arriver à la sainteté.
20 Car, lorsque vous étiez esclaves du péché, vous étiez libres à l'égard de la justice.
21 Quels fruits portiez-vous alors? Des fruits dont vous rougissez aujourd'hui. Car la fin
de ces choses, c'est la mort.

22 Mais maintenant, étant affranchis du péché et devenus esclaves de Dieu, vous avez
pour fruit la sainteté et pour fin la vie éternelle.
23 Car le salaire du péché, c'est la mort; mais le don gratuit de Dieu, c'est la vie éternelle
en Jésus-Christ notre Seigneur.

Romains 6 – Esclaves de Dieu
Ne savez-vous pas qu'en vous mettant au service de quelqu'un comme esclaves pour lui obéir, vous êtes
esclaves de celui à qui vous obéissez ?
Esclaves du péché qui conduit à la mort

Esclaves de l'obéissance qui conduit à la justice
Rendons grâces à Dieu

Vous étiez esclaves du péché
Libérés du péché
Vous aviez mis vos membres comme esclaves au
service de l'impureté pour la révolte contre Dieu
Lorsque vous étiez esclaves du péché
Libérés du péché

Vous avez obéi à l'enseignement commun
Vous êtes devenus esclaves de la justice
Mettez-les comme esclaves au service de la justice
pour la sanctification
Vous étiez libres à l'égard de la justice
Devenus esclaves de Dieu

Vous portez les fruits qui conduisent à la sanctification, et leur aboutissement,
c'est la vie éternelle
Le salaire du péché c'est la mort

Le don gratuit de Dieu, c'est la vie éternelle en Jésus,
le Christ, notre Seigneur.

Une lecture possible de la parabole
Dieu

Roi

Fin des Temps

Régler les comptes
Esclaves

Communauté des croyants

1 esclave

Un membre (responsable ?)

Remise de 10.000 talents

Pardon et Réintégration
(après faute très grave)
Un frère

1 compagnon

Faute peu grave

100 deniers

Lourde pénitence

Prison
Autres compagnons

Ensemble de la Cté
Ex-communion

Tortionnaires

C'est ainsi que vous traitera aussi mon Père céleste,
si chacun de vous ne pardonne pas à son frère du fond du cœur ."

1- A qui puis-je pardonner ?
"Parce que Dieu est saint, Il peut pardonner à l'homme qui se découvre pécheur
devant lui:", (Catéchisme de l'Église catholique § 208).
Cela signifie, et toute l'Écriture en est bien d'accord, que Dieu ne pardonne qu'à celui
qui se reconnaît pécheur devant Lui, et par voie de conséquence que je suis tenu de
pardonner à celui qui reconnaît qu'il a des torts envers moi; et que je ne puis pas
demander à Dieu de me pardonner mes fautes, si je ne pardonne pas à ceux qui
reconnaissent leurs fautes envers moi : Pardonne-nous nos offenses comme nous
pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés.

2- La faute impardonnable
Qu'en est-il lorsque le mal commis est un mal infini ?
Autrement dit, à qui l'auteur d'un meurtre délibéré peut-il demander pardon ou qui
peut lui pardonner ?
Le mal a été fait à une personne qui n'est plus en mesure de pardonner. Et ceux qui
éventuellement désireraient pardonner ne sont pas ceux à qui le mal a été fait.
Alors?…
Seul, Dieu, de qui procède toute vie, pourrait pardonner, puisque c'est lui qui a été
atteint ? Le fait-il ?… Je ne sais pas, et nul ne peut prétendre qu'il sait.

MAL INFINI … PARDON INFINI …

LE VISAGE DU SEIGNEUR
PERE INFINI A L'AMOUR INFINI
(Obsèques d'Elisabeth GRIFFIN - Cathédrale NOTRE DAME du HAVRE - 9 Juin 1998)

Pour lire les circonstances de la mort d'Élisabeth, cliquer sur ce lien
http://www.leparisien.fr/faits-divers/un-deuxieme-corps-enterre-dans-le-jardin-05-051998-2000051539.php

Je cherche le visage du Seigneur...
Le visage du Seigneur,
c'était le visage d'Élisabeth enfant courant dans la campagne,
heureuse de vivre, et faisant la joie de ses parents.
Mais ce fut aussi ce même visage couvert de larmes
pleurant la mort de sa maman.
Je cherche le visage du Seigneur...
Le visage du Seigneur,
c'était le visage d'Élisabeth étudiante, les yeux et la tête pleins de projets pour demain,
envisageant de se spécialiser dans une profession qu'elle se préparait à exercer.
Mais c'était aussi ce même visage inquiet d'un avenir pour tous incertain.
Je cherche le visage du Seigneur...
Le visage du Seigneur, ce fut enfin le visage d'Élisabeth humiliée,
torturée, violée, assassinée.
Le visage du Seigneur,
c'est le visage de tout homme, de toute femme, et de tout enfant :
Et Dieu créa l'homme à son image, à l'image de Dieu Il le créa,
homme et femme Il le créa...

Le visage du Seigneur, c'est tout particulièrement le visage du pauvre rejeté,
de l'innocent persécuté, du mal innocent.
Mais où donc Dieu était-il en ce jour fatal du supplice d'Élisabeth ?
Frères et sœurs en humanité qui êtes ici, et vous frères et sœurs qui partagez ma foi,
ne cherchez pas, croyez moi : II n'était ni au-dessus, ni à-côté, ni en dehors,
II n'était pas indifférent,
II était Élisabeth suppliciée.

Vous êtes le corps du Christ... et chacun de vous pour sa part est un membre de ce Corps...
et le corps du Christ est le corps de Dieu...
Ce que vous faites au plus petit d'entre les miens, c'est à moi que vous le faites...
Ce que vous n'avez pas fait au plus petit d'entre les miens,
c'est à moi que vous ne l'avez pas fait.

En défigurant le visage de cette jeune femme, c'est le visage de Dieu qu'on défigurait.

Voilà pourquoi je pense et j'affirme que personne sur terre n'a le pouvoir
de pardonner ce crime véritablement impardonnable.
Seule Élisabeth aurait pu le faire, si elle en avait eu le temps,
comme le Christ avant de rendre le dernier soupir :
Père, pardonne-leur, ils ne savent pas ce qu'ils font.

Son père et sa famille peuvent, s'il en ont le désir et surtout le courage,
pardonner le mal qui leur a été fait à eux personnellement;
ils ne peuvent pas pardonner le mal qui a été fait à celle qu'ils aimaient,
à sa place.
Le mal a été infini, car une vie a été reprise par qui n'en avait aucun droit,
le pardon ne peut donc être qu'infini;
seul Dieu peut pardonner, et nul autre à sa place...
et je ne suis pas dans le secret de Dieu...

Mais ce n'est ni l'heure ni le lieu du désir de vengeance.
L'heure est aux pleurs, et l'heure est à l'Espérance.
Ce qu'Élisabeth a été devant vous qui l'avez connue et aimée,
l'amour qu'elle vous a donné,
tout cela ne meurt pas.

Mais il y a plus : Notre Espérance est dans ce Père infini à l'amour infini
qui n'a pas fait la mort,
et qui pleure la mort des enfants.
Notre Espérance est dans ce Père infini à l'amour infini
qui, je le crois, a accueilli son enfant au jour de son supplice,
…et les justes s'en iront au bonheur éternel !
Notre Espérance réside dans la conviction qui est celle des croyants ici rassemblés :
Élisabeth est vivante,
de la vie de tous ceux que le Père infini à l'amour infini a re-suscités à Sa vie.
Il est grand le Mystère de la Foi !

Le Pape FRANCOIS
et la DETTE SOCIALE

3 - La dette sociale (Pape François - 14 mars 2013)
La dette sociale est immorale, injuste et illégitime. La dette sociale joue directement
contre la dignité humaine. Le plus immoral est quand elle opère dans un pays qui
présente les conditions objectives permettant d'éviter et de corriger de tels
dommages ; mais qui semble tout faire pour aggraver les inégalités.
Les plus pauvres ne comptent pas pour les nantis.
Notre regard se porte en ce jour sur Jésus-Christ qui est né dans l'humilité et le silence
pour nous enseigner le chemin de Dieu. Mais nous ne pouvons pas détourner le
regard de cette autre réalité, tellement proche et douloureuse, qu'est la situation de
beaucoup de nos frères.

Pape François - 28 octobre 2014

Les pauvres ne se contentent plus de subir les injustices, mais ils luttent contre leur sort…

Les pauvres n’attendent plus les bras croisés des solutions qui ne viennent jamais ; maintenant, les
pauvres veulent être acteurs de leur destin et trouver eux-mêmes une solution à leurs problèmes.
Les pauvres ne sont pas des êtres résignés, ils savent protester, et se révolter… J’espère que le vent
de cette protestation deviendra un orage d’espérance. »
La solidarité est une manière de faire l’histoire.
Certains, quand je demande pour les pauvres de la terre, un toit et un travail, disent que ‘le Pape
est communiste’ ! Ils ne comprennent pas que la solidarité avec les pauvres est la base même des
Évangiles.
Tout cela arrive quand on déplace l’être humain du centre du système et qu’on le remplace par
l’argent-roi.
Chrétiens, nous disposons d’un programme que j’oserais qualifier de révolutionnaire : les
béatitudes du Sermon de la Montagne rapportées par Saint Matthieu dans son Évangile. »


Slide 16

Le serviteur impitoyable

Mathieu 18, 21-35

RAPPEL - Les Monnaies à l'époque de Jésus
- 1 as pèse 0.5 gramme d'or
- 1 obole = 2 as = 1 gramme d'or
- 1 sesterce (bronze) = 4 as (bronze) = 4 grammes d'or
- 1 denier (argent) = 1 drachme = 4 sesterces (bronze)
= 8 grammes d'or (100 deniers = 800 grammes d'or)

- 1 aureus (or) = 25 deniers (argent) = 200 grammes d'or
- 1 mine = 100 drachmes = 800 grammes d'or
- 1 talent = 60 mines = 4.800 grammes d'or

- 10.000 talents = 48 tonnes d'or

Alors Pierre, s'avançant, lui dit: "Seigneur, combien de fois mon frère pourra-t-il pécher contre
moi et devrai-je lui pardonner? Irai-je jusqu'à sept fois?" Jésus lui dit: "Je ne te dis pas jusqu'à
sept fois, mais jusqu'à 77 fois.
"A ce propos, il en va du Royaume des Cieux comme d'un homme-roi qui voulut régler ses
comptes avec ses esclaves (μετὰ τῶν δούλων αὐτοῦ). L'opération commencée, on lui en amena un
qui devait 10.000 talents. Cet homme n'ayant pas de quoi rendre, le maître donna l'ordre de le
vendre, avec sa femme, ses enfants et tous ses biens, et d'éteindre ainsi la dette. L'esclave alors
se jeta à ses pieds et il s'y tenait prosterné en disant: Consens-moi un délai, et je te rendrai tout.
Apitoyé, le maître de cet esclave le relâcha et lui fit remise de sa dette.
En sortant, cet esclave rencontra un de ses co-esclaves (ἕνα τῶν συνδούλων αὐτοῦ) , qui lui devait
cent deniers; il le prit à la gorge et le serrait à l'étrangler, en lui disant: Rends tout ce que tu dois.
Son co-esclave alors se jeta à ses pieds et il le suppliait en disant: Consens-moi un délai, et je te
rendrai. Mais l'autre n'y consentit pas; au contraire, il s'en alla le faire jeter en prison, en
attendant qu'il eût remboursé son dû.
Voyant ce qui s'était passé, ses co-esclaves en furent navrés, et ils allèrent raconter toute l'affaire
à leur maître. Alors celui-ci le fit venir et lui dit: Méchant esclave, toute cette somme que tu me
devais, je t'en ai fait remise, parce que tu m'as supplié; ne devais-tu pas, toi aussi, avoir pitié de
ton co-esclave comme moi j'ai eu pitié de toi? Et dans son courroux son maître le livra aux
tortionnaires, jusqu'à ce qu'il eût remboursé tout son dû. C'est ainsi que vous traitera aussi mon
Père céleste, si chacun de vous ne pardonne pas à son frère du fond du cœur ."

Tentative d'explication
de la Parabole

La parabole est une réponse à une question (réelle ou supposée) de Pierre.
Elle concerne donc la communauté des Douze, et par-delà cette
communauté, celle des premiers croyants.
La "pointe" de la parabole (C'est ainsi que vous traitera aussi mon Père
céleste, si chacun de vous ne pardonne pas à son frère du fond du cœur"),
semble d'ailleurs indiquer qu'elle s'applique à une communauté de
"frères". Telle ou telle communauté, fondée par Matthieu, ou supervisée
par lui, dans les années 80, lorsqu'il rédige son Evangile.
Le concept "esclave", qui désigne l'ensemble des assujettis du Roi en
question, n'a jamais, dans la Bible, désigné aucun des membres du Peuple.
En revanche, c'est ce concept qu'utilise Paul, dans les années 50, et dans sa
Lettre aux Romains, pour signifier l'attitude que chacun des croyants au
Christ re-suscité doit avoir envers Dieu.

Romains 6 – Esclaves de Dieu
16 Ne savez-vous pas qu 'en vous livrant à quelqu'un comme esclaves pour lui obéir,
vous êtes esclaves de celui à qui vous obéissez, soit du péché qui conduit à la mort, soit
de l'obéissance qui conduit à la justice?

17 Mais grâces soient rendues à Dieu de ce que, après avoir été esclaves du péché, vous
avez obéi de cœur à la règle de doctrine dans laquelle vous avez été instruits.
18 Ayant été affranchis du péché, vous êtes devenus esclaves de la justice. 19 Je parle à la manière des hommes, à cause de la faiblesse de votre chair.-De même
donc que vous avez livré vos membres comme esclaves à l'impureté et à l'iniquité, pour
arriver à l'iniquité, ainsi maintenant livrez vos membres comme esclaves à la justice,
pour arriver à la sainteté.
20 Car, lorsque vous étiez esclaves du péché, vous étiez libres à l'égard de la justice.
21 Quels fruits portiez-vous alors? Des fruits dont vous rougissez aujourd'hui. Car la fin
de ces choses, c'est la mort.

22 Mais maintenant, étant affranchis du péché et devenus esclaves de Dieu, vous avez
pour fruit la sainteté et pour fin la vie éternelle.
23 Car le salaire du péché, c'est la mort; mais le don gratuit de Dieu, c'est la vie éternelle
en Jésus-Christ notre Seigneur.

Romains 6 – Esclaves de Dieu
Ne savez-vous pas qu'en vous mettant au service de quelqu'un comme esclaves pour lui obéir, vous êtes
esclaves de celui à qui vous obéissez ?
Esclaves du péché qui conduit à la mort

Esclaves de l'obéissance qui conduit à la justice
Rendons grâces à Dieu

Vous étiez esclaves du péché
Libérés du péché
Vous aviez mis vos membres comme esclaves au
service de l'impureté pour la révolte contre Dieu
Lorsque vous étiez esclaves du péché
Libérés du péché

Vous avez obéi à l'enseignement commun
Vous êtes devenus esclaves de la justice
Mettez-les comme esclaves au service de la justice
pour la sanctification
Vous étiez libres à l'égard de la justice
Devenus esclaves de Dieu

Vous portez les fruits qui conduisent à la sanctification, et leur aboutissement,
c'est la vie éternelle
Le salaire du péché c'est la mort

Le don gratuit de Dieu, c'est la vie éternelle en Jésus,
le Christ, notre Seigneur.

Une lecture possible de la parabole
Dieu

Roi

Fin des Temps

Régler les comptes
Esclaves

Communauté des croyants

1 esclave

Un membre (responsable ?)

Remise de 10.000 talents

Pardon et Réintégration
(après faute très grave)
Un frère

1 compagnon

Faute peu grave

100 deniers

Lourde pénitence

Prison
Autres compagnons

Ensemble de la Cté
Ex-communion

Tortionnaires

C'est ainsi que vous traitera aussi mon Père céleste,
si chacun de vous ne pardonne pas à son frère du fond du cœur ."

1- A qui puis-je pardonner ?
"Parce que Dieu est saint, Il peut pardonner à l'homme qui se découvre pécheur
devant lui:", (Catéchisme de l'Église catholique § 208).
Cela signifie, et toute l'Écriture en est bien d'accord, que Dieu ne pardonne qu'à celui
qui se reconnaît pécheur devant Lui, et par voie de conséquence que je suis tenu de
pardonner à celui qui reconnaît qu'il a des torts envers moi; et que je ne puis pas
demander à Dieu de me pardonner mes fautes, si je ne pardonne pas à ceux qui
reconnaissent leurs fautes envers moi : Pardonne-nous nos offenses comme nous
pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés.

2- La faute impardonnable
Qu'en est-il lorsque le mal commis est un mal infini ?
Autrement dit, à qui l'auteur d'un meurtre délibéré peut-il demander pardon ou qui
peut lui pardonner ?
Le mal a été fait à une personne qui n'est plus en mesure de pardonner. Et ceux qui
éventuellement désireraient pardonner ne sont pas ceux à qui le mal a été fait.
Alors?…
Seul, Dieu, de qui procède toute vie, pourrait pardonner, puisque c'est lui qui a été
atteint ? Le fait-il ?… Je ne sais pas, et nul ne peut prétendre qu'il sait.

MAL INFINI … PARDON INFINI …

LE VISAGE DU SEIGNEUR
PERE INFINI A L'AMOUR INFINI
(Obsèques d'Elisabeth GRIFFIN - Cathédrale NOTRE DAME du HAVRE - 9 Juin 1998)

Pour lire les circonstances de la mort d'Élisabeth, cliquer sur ce lien
http://www.leparisien.fr/faits-divers/un-deuxieme-corps-enterre-dans-le-jardin-05-051998-2000051539.php

Je cherche le visage du Seigneur...
Le visage du Seigneur,
c'était le visage d'Élisabeth enfant courant dans la campagne,
heureuse de vivre, et faisant la joie de ses parents.
Mais ce fut aussi ce même visage couvert de larmes
pleurant la mort de sa maman.
Je cherche le visage du Seigneur...
Le visage du Seigneur,
c'était le visage d'Élisabeth étudiante, les yeux et la tête pleins de projets pour demain,
envisageant de se spécialiser dans une profession qu'elle se préparait à exercer.
Mais c'était aussi ce même visage inquiet d'un avenir pour tous incertain.
Je cherche le visage du Seigneur...
Le visage du Seigneur, ce fut enfin le visage d'Élisabeth humiliée,
torturée, violée, assassinée.
Le visage du Seigneur,
c'est le visage de tout homme, de toute femme, et de tout enfant :
Et Dieu créa l'homme à son image, à l'image de Dieu Il le créa,
homme et femme Il le créa...

Le visage du Seigneur, c'est tout particulièrement le visage du pauvre rejeté,
de l'innocent persécuté, du mal innocent.
Mais où donc Dieu était-il en ce jour fatal du supplice d'Élisabeth ?
Frères et sœurs en humanité qui êtes ici, et vous frères et sœurs qui partagez ma foi,
ne cherchez pas, croyez moi : II n'était ni au-dessus, ni à-côté, ni en dehors,
II n'était pas indifférent,
II était Élisabeth suppliciée.

Vous êtes le corps du Christ... et chacun de vous pour sa part est un membre de ce Corps...
et le corps du Christ est le corps de Dieu...
Ce que vous faites au plus petit d'entre les miens, c'est à moi que vous le faites...
Ce que vous n'avez pas fait au plus petit d'entre les miens,
c'est à moi que vous ne l'avez pas fait.

En défigurant le visage de cette jeune femme, c'est le visage de Dieu qu'on défigurait.

Voilà pourquoi je pense et j'affirme que personne sur terre n'a le pouvoir
de pardonner ce crime véritablement impardonnable.
Seule Élisabeth aurait pu le faire, si elle en avait eu le temps,
comme le Christ avant de rendre le dernier soupir :
Père, pardonne-leur, ils ne savent pas ce qu'ils font.

Son père et sa famille peuvent, s'il en ont le désir et surtout le courage,
pardonner le mal qui leur a été fait à eux personnellement;
ils ne peuvent pas pardonner le mal qui a été fait à celle qu'ils aimaient,
à sa place.
Le mal a été infini, car une vie a été reprise par qui n'en avait aucun droit,
le pardon ne peut donc être qu'infini;
seul Dieu peut pardonner, et nul autre à sa place...
et je ne suis pas dans le secret de Dieu...

Mais ce n'est ni l'heure ni le lieu du désir de vengeance.
L'heure est aux pleurs, et l'heure est à l'Espérance.
Ce qu'Élisabeth a été devant vous qui l'avez connue et aimée,
l'amour qu'elle vous a donné,
tout cela ne meurt pas.

Mais il y a plus : Notre Espérance est dans ce Père infini à l'amour infini
qui n'a pas fait la mort,
et qui pleure la mort des enfants.
Notre Espérance est dans ce Père infini à l'amour infini
qui, je le crois, a accueilli son enfant au jour de son supplice,
…et les justes s'en iront au bonheur éternel !
Notre Espérance réside dans la conviction qui est celle des croyants ici rassemblés :
Élisabeth est vivante,
de la vie de tous ceux que le Père infini à l'amour infini a re-suscités à Sa vie.
Il est grand le Mystère de la Foi !

Le Pape FRANCOIS
et la DETTE SOCIALE

3 - La dette sociale (Pape François - 14 mars 2013)
La dette sociale est immorale, injuste et illégitime. La dette sociale joue directement
contre la dignité humaine. Le plus immoral est quand elle opère dans un pays qui
présente les conditions objectives permettant d'éviter et de corriger de tels
dommages ; mais qui semble tout faire pour aggraver les inégalités.
Les plus pauvres ne comptent pas pour les nantis.
Notre regard se porte en ce jour sur Jésus-Christ qui est né dans l'humilité et le silence
pour nous enseigner le chemin de Dieu. Mais nous ne pouvons pas détourner le
regard de cette autre réalité, tellement proche et douloureuse, qu'est la situation de
beaucoup de nos frères.

Pape François - 28 octobre 2014

Les pauvres ne se contentent plus de subir les injustices, mais ils luttent contre leur sort…

Les pauvres n’attendent plus les bras croisés des solutions qui ne viennent jamais ; maintenant, les
pauvres veulent être acteurs de leur destin et trouver eux-mêmes une solution à leurs problèmes.
Les pauvres ne sont pas des êtres résignés, ils savent protester, et se révolter… J’espère que le vent
de cette protestation deviendra un orage d’espérance. »
La solidarité est une manière de faire l’histoire.
Certains, quand je demande pour les pauvres de la terre, un toit et un travail, disent que ‘le Pape
est communiste’ ! Ils ne comprennent pas que la solidarité avec les pauvres est la base même des
Évangiles.
Tout cela arrive quand on déplace l’être humain du centre du système et qu’on le remplace par
l’argent-roi.
Chrétiens, nous disposons d’un programme que j’oserais qualifier de révolutionnaire : les
béatitudes du Sermon de la Montagne rapportées par Saint Matthieu dans son Évangile. »


Slide 17

Le serviteur impitoyable

Mathieu 18, 21-35

RAPPEL - Les Monnaies à l'époque de Jésus
- 1 as pèse 0.5 gramme d'or
- 1 obole = 2 as = 1 gramme d'or
- 1 sesterce (bronze) = 4 as (bronze) = 4 grammes d'or
- 1 denier (argent) = 1 drachme = 4 sesterces (bronze)
= 8 grammes d'or (100 deniers = 800 grammes d'or)

- 1 aureus (or) = 25 deniers (argent) = 200 grammes d'or
- 1 mine = 100 drachmes = 800 grammes d'or
- 1 talent = 60 mines = 4.800 grammes d'or

- 10.000 talents = 48 tonnes d'or

Alors Pierre, s'avançant, lui dit: "Seigneur, combien de fois mon frère pourra-t-il pécher contre
moi et devrai-je lui pardonner? Irai-je jusqu'à sept fois?" Jésus lui dit: "Je ne te dis pas jusqu'à
sept fois, mais jusqu'à 77 fois.
"A ce propos, il en va du Royaume des Cieux comme d'un homme-roi qui voulut régler ses
comptes avec ses esclaves (μετὰ τῶν δούλων αὐτοῦ). L'opération commencée, on lui en amena un
qui devait 10.000 talents. Cet homme n'ayant pas de quoi rendre, le maître donna l'ordre de le
vendre, avec sa femme, ses enfants et tous ses biens, et d'éteindre ainsi la dette. L'esclave alors
se jeta à ses pieds et il s'y tenait prosterné en disant: Consens-moi un délai, et je te rendrai tout.
Apitoyé, le maître de cet esclave le relâcha et lui fit remise de sa dette.
En sortant, cet esclave rencontra un de ses co-esclaves (ἕνα τῶν συνδούλων αὐτοῦ) , qui lui devait
cent deniers; il le prit à la gorge et le serrait à l'étrangler, en lui disant: Rends tout ce que tu dois.
Son co-esclave alors se jeta à ses pieds et il le suppliait en disant: Consens-moi un délai, et je te
rendrai. Mais l'autre n'y consentit pas; au contraire, il s'en alla le faire jeter en prison, en
attendant qu'il eût remboursé son dû.
Voyant ce qui s'était passé, ses co-esclaves en furent navrés, et ils allèrent raconter toute l'affaire
à leur maître. Alors celui-ci le fit venir et lui dit: Méchant esclave, toute cette somme que tu me
devais, je t'en ai fait remise, parce que tu m'as supplié; ne devais-tu pas, toi aussi, avoir pitié de
ton co-esclave comme moi j'ai eu pitié de toi? Et dans son courroux son maître le livra aux
tortionnaires, jusqu'à ce qu'il eût remboursé tout son dû. C'est ainsi que vous traitera aussi mon
Père céleste, si chacun de vous ne pardonne pas à son frère du fond du cœur ."

Tentative d'explication
de la Parabole

La parabole est une réponse à une question (réelle ou supposée) de Pierre.
Elle concerne donc la communauté des Douze, et par-delà cette
communauté, celle des premiers croyants.
La "pointe" de la parabole (C'est ainsi que vous traitera aussi mon Père
céleste, si chacun de vous ne pardonne pas à son frère du fond du cœur"),
semble d'ailleurs indiquer qu'elle s'applique à une communauté de
"frères". Telle ou telle communauté, fondée par Matthieu, ou supervisée
par lui, dans les années 80, lorsqu'il rédige son Evangile.
Le concept "esclave", qui désigne l'ensemble des assujettis du Roi en
question, n'a jamais, dans la Bible, désigné aucun des membres du Peuple.
En revanche, c'est ce concept qu'utilise Paul, dans les années 50, et dans sa
Lettre aux Romains, pour signifier l'attitude que chacun des croyants au
Christ re-suscité doit avoir envers Dieu.

Romains 6 – Esclaves de Dieu
16 Ne savez-vous pas qu 'en vous livrant à quelqu'un comme esclaves pour lui obéir,
vous êtes esclaves de celui à qui vous obéissez, soit du péché qui conduit à la mort, soit
de l'obéissance qui conduit à la justice?

17 Mais grâces soient rendues à Dieu de ce que, après avoir été esclaves du péché, vous
avez obéi de cœur à la règle de doctrine dans laquelle vous avez été instruits.
18 Ayant été affranchis du péché, vous êtes devenus esclaves de la justice. 19 Je parle à la manière des hommes, à cause de la faiblesse de votre chair.-De même
donc que vous avez livré vos membres comme esclaves à l'impureté et à l'iniquité, pour
arriver à l'iniquité, ainsi maintenant livrez vos membres comme esclaves à la justice,
pour arriver à la sainteté.
20 Car, lorsque vous étiez esclaves du péché, vous étiez libres à l'égard de la justice.
21 Quels fruits portiez-vous alors? Des fruits dont vous rougissez aujourd'hui. Car la fin
de ces choses, c'est la mort.

22 Mais maintenant, étant affranchis du péché et devenus esclaves de Dieu, vous avez
pour fruit la sainteté et pour fin la vie éternelle.
23 Car le salaire du péché, c'est la mort; mais le don gratuit de Dieu, c'est la vie éternelle
en Jésus-Christ notre Seigneur.

Romains 6 – Esclaves de Dieu
Ne savez-vous pas qu'en vous mettant au service de quelqu'un comme esclaves pour lui obéir, vous êtes
esclaves de celui à qui vous obéissez ?
Esclaves du péché qui conduit à la mort

Esclaves de l'obéissance qui conduit à la justice
Rendons grâces à Dieu

Vous étiez esclaves du péché
Libérés du péché
Vous aviez mis vos membres comme esclaves au
service de l'impureté pour la révolte contre Dieu
Lorsque vous étiez esclaves du péché
Libérés du péché

Vous avez obéi à l'enseignement commun
Vous êtes devenus esclaves de la justice
Mettez-les comme esclaves au service de la justice
pour la sanctification
Vous étiez libres à l'égard de la justice
Devenus esclaves de Dieu

Vous portez les fruits qui conduisent à la sanctification, et leur aboutissement,
c'est la vie éternelle
Le salaire du péché c'est la mort

Le don gratuit de Dieu, c'est la vie éternelle en Jésus,
le Christ, notre Seigneur.

Une lecture possible de la parabole
Dieu

Roi

Fin des Temps

Régler les comptes
Esclaves

Communauté des croyants

1 esclave

Un membre (responsable ?)

Remise de 10.000 talents

Pardon et Réintégration
(après faute très grave)
Un frère

1 compagnon

Faute peu grave

100 deniers

Lourde pénitence

Prison
Autres compagnons

Ensemble de la Cté
Ex-communion

Tortionnaires

C'est ainsi que vous traitera aussi mon Père céleste,
si chacun de vous ne pardonne pas à son frère du fond du cœur ."

1- A qui puis-je pardonner ?
"Parce que Dieu est saint, Il peut pardonner à l'homme qui se découvre pécheur
devant lui:", (Catéchisme de l'Église catholique § 208).
Cela signifie, et toute l'Écriture en est bien d'accord, que Dieu ne pardonne qu'à celui
qui se reconnaît pécheur devant Lui, et par voie de conséquence que je suis tenu de
pardonner à celui qui reconnaît qu'il a des torts envers moi; et que je ne puis pas
demander à Dieu de me pardonner mes fautes, si je ne pardonne pas à ceux qui
reconnaissent leurs fautes envers moi : Pardonne-nous nos offenses comme nous
pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés.

2- La faute impardonnable
Qu'en est-il lorsque le mal commis est un mal infini ?
Autrement dit, à qui l'auteur d'un meurtre délibéré peut-il demander pardon ou qui
peut lui pardonner ?
Le mal a été fait à une personne qui n'est plus en mesure de pardonner. Et ceux qui
éventuellement désireraient pardonner ne sont pas ceux à qui le mal a été fait.
Alors?…
Seul, Dieu, de qui procède toute vie, pourrait pardonner, puisque c'est lui qui a été
atteint ? Le fait-il ?… Je ne sais pas, et nul ne peut prétendre qu'il sait.

MAL INFINI … PARDON INFINI …

LE VISAGE DU SEIGNEUR
PERE INFINI A L'AMOUR INFINI
(Obsèques d'Elisabeth GRIFFIN - Cathédrale NOTRE DAME du HAVRE - 9 Juin 1998)

Pour lire les circonstances de la mort d'Élisabeth, cliquer sur ce lien
http://www.leparisien.fr/faits-divers/un-deuxieme-corps-enterre-dans-le-jardin-05-051998-2000051539.php

Je cherche le visage du Seigneur...
Le visage du Seigneur,
c'était le visage d'Élisabeth enfant courant dans la campagne,
heureuse de vivre, et faisant la joie de ses parents.
Mais ce fut aussi ce même visage couvert de larmes
pleurant la mort de sa maman.
Je cherche le visage du Seigneur...
Le visage du Seigneur,
c'était le visage d'Élisabeth étudiante, les yeux et la tête pleins de projets pour demain,
envisageant de se spécialiser dans une profession qu'elle se préparait à exercer.
Mais c'était aussi ce même visage inquiet d'un avenir pour tous incertain.
Je cherche le visage du Seigneur...
Le visage du Seigneur, ce fut enfin le visage d'Élisabeth humiliée,
torturée, violée, assassinée.
Le visage du Seigneur,
c'est le visage de tout homme, de toute femme, et de tout enfant :
Et Dieu créa l'homme à son image, à l'image de Dieu Il le créa,
homme et femme Il le créa...

Le visage du Seigneur, c'est tout particulièrement le visage du pauvre rejeté,
de l'innocent persécuté, du mal innocent.
Mais où donc Dieu était-il en ce jour fatal du supplice d'Élisabeth ?
Frères et sœurs en humanité qui êtes ici, et vous frères et sœurs qui partagez ma foi,
ne cherchez pas, croyez moi : II n'était ni au-dessus, ni à-côté, ni en dehors,
II n'était pas indifférent,
II était Élisabeth suppliciée.

Vous êtes le corps du Christ... et chacun de vous pour sa part est un membre de ce Corps...
et le corps du Christ est le corps de Dieu...
Ce que vous faites au plus petit d'entre les miens, c'est à moi que vous le faites...
Ce que vous n'avez pas fait au plus petit d'entre les miens,
c'est à moi que vous ne l'avez pas fait.

En défigurant le visage de cette jeune femme, c'est le visage de Dieu qu'on défigurait.

Voilà pourquoi je pense et j'affirme que personne sur terre n'a le pouvoir
de pardonner ce crime véritablement impardonnable.
Seule Élisabeth aurait pu le faire, si elle en avait eu le temps,
comme le Christ avant de rendre le dernier soupir :
Père, pardonne-leur, ils ne savent pas ce qu'ils font.

Son père et sa famille peuvent, s'il en ont le désir et surtout le courage,
pardonner le mal qui leur a été fait à eux personnellement;
ils ne peuvent pas pardonner le mal qui a été fait à celle qu'ils aimaient,
à sa place.
Le mal a été infini, car une vie a été reprise par qui n'en avait aucun droit,
le pardon ne peut donc être qu'infini;
seul Dieu peut pardonner, et nul autre à sa place...
et je ne suis pas dans le secret de Dieu...

Mais ce n'est ni l'heure ni le lieu du désir de vengeance.
L'heure est aux pleurs, et l'heure est à l'Espérance.
Ce qu'Élisabeth a été devant vous qui l'avez connue et aimée,
l'amour qu'elle vous a donné,
tout cela ne meurt pas.

Mais il y a plus : Notre Espérance est dans ce Père infini à l'amour infini
qui n'a pas fait la mort,
et qui pleure la mort des enfants.
Notre Espérance est dans ce Père infini à l'amour infini
qui, je le crois, a accueilli son enfant au jour de son supplice,
…et les justes s'en iront au bonheur éternel !
Notre Espérance réside dans la conviction qui est celle des croyants ici rassemblés :
Élisabeth est vivante,
de la vie de tous ceux que le Père infini à l'amour infini a re-suscités à Sa vie.
Il est grand le Mystère de la Foi !

Le Pape FRANCOIS
et la DETTE SOCIALE

3 - La dette sociale (Pape François - 14 mars 2013)
La dette sociale est immorale, injuste et illégitime. La dette sociale joue directement
contre la dignité humaine. Le plus immoral est quand elle opère dans un pays qui
présente les conditions objectives permettant d'éviter et de corriger de tels
dommages ; mais qui semble tout faire pour aggraver les inégalités.
Les plus pauvres ne comptent pas pour les nantis.
Notre regard se porte en ce jour sur Jésus-Christ qui est né dans l'humilité et le silence
pour nous enseigner le chemin de Dieu. Mais nous ne pouvons pas détourner le
regard de cette autre réalité, tellement proche et douloureuse, qu'est la situation de
beaucoup de nos frères.

Pape François - 28 octobre 2014

Les pauvres ne se contentent plus de subir les injustices, mais ils luttent contre leur sort…

Les pauvres n’attendent plus les bras croisés des solutions qui ne viennent jamais ; maintenant, les
pauvres veulent être acteurs de leur destin et trouver eux-mêmes une solution à leurs problèmes.
Les pauvres ne sont pas des êtres résignés, ils savent protester, et se révolter… J’espère que le vent
de cette protestation deviendra un orage d’espérance. »
La solidarité est une manière de faire l’histoire.
Certains, quand je demande pour les pauvres de la terre, un toit et un travail, disent que ‘le Pape
est communiste’ ! Ils ne comprennent pas que la solidarité avec les pauvres est la base même des
Évangiles.
Tout cela arrive quand on déplace l’être humain du centre du système et qu’on le remplace par
l’argent-roi.
Chrétiens, nous disposons d’un programme que j’oserais qualifier de révolutionnaire : les
béatitudes du Sermon de la Montagne rapportées par Saint Matthieu dans son Évangile. »


Slide 18

Le serviteur impitoyable

Mathieu 18, 21-35

RAPPEL - Les Monnaies à l'époque de Jésus
- 1 as pèse 0.5 gramme d'or
- 1 obole = 2 as = 1 gramme d'or
- 1 sesterce (bronze) = 4 as (bronze) = 4 grammes d'or
- 1 denier (argent) = 1 drachme = 4 sesterces (bronze)
= 8 grammes d'or (100 deniers = 800 grammes d'or)

- 1 aureus (or) = 25 deniers (argent) = 200 grammes d'or
- 1 mine = 100 drachmes = 800 grammes d'or
- 1 talent = 60 mines = 4.800 grammes d'or

- 10.000 talents = 48 tonnes d'or

Alors Pierre, s'avançant, lui dit: "Seigneur, combien de fois mon frère pourra-t-il pécher contre
moi et devrai-je lui pardonner? Irai-je jusqu'à sept fois?" Jésus lui dit: "Je ne te dis pas jusqu'à
sept fois, mais jusqu'à 77 fois.
"A ce propos, il en va du Royaume des Cieux comme d'un homme-roi qui voulut régler ses
comptes avec ses esclaves (μετὰ τῶν δούλων αὐτοῦ). L'opération commencée, on lui en amena un
qui devait 10.000 talents. Cet homme n'ayant pas de quoi rendre, le maître donna l'ordre de le
vendre, avec sa femme, ses enfants et tous ses biens, et d'éteindre ainsi la dette. L'esclave alors
se jeta à ses pieds et il s'y tenait prosterné en disant: Consens-moi un délai, et je te rendrai tout.
Apitoyé, le maître de cet esclave le relâcha et lui fit remise de sa dette.
En sortant, cet esclave rencontra un de ses co-esclaves (ἕνα τῶν συνδούλων αὐτοῦ) , qui lui devait
cent deniers; il le prit à la gorge et le serrait à l'étrangler, en lui disant: Rends tout ce que tu dois.
Son co-esclave alors se jeta à ses pieds et il le suppliait en disant: Consens-moi un délai, et je te
rendrai. Mais l'autre n'y consentit pas; au contraire, il s'en alla le faire jeter en prison, en
attendant qu'il eût remboursé son dû.
Voyant ce qui s'était passé, ses co-esclaves en furent navrés, et ils allèrent raconter toute l'affaire
à leur maître. Alors celui-ci le fit venir et lui dit: Méchant esclave, toute cette somme que tu me
devais, je t'en ai fait remise, parce que tu m'as supplié; ne devais-tu pas, toi aussi, avoir pitié de
ton co-esclave comme moi j'ai eu pitié de toi? Et dans son courroux son maître le livra aux
tortionnaires, jusqu'à ce qu'il eût remboursé tout son dû. C'est ainsi que vous traitera aussi mon
Père céleste, si chacun de vous ne pardonne pas à son frère du fond du cœur ."

Tentative d'explication
de la Parabole

La parabole est une réponse à une question (réelle ou supposée) de Pierre.
Elle concerne donc la communauté des Douze, et par-delà cette
communauté, celle des premiers croyants.
La "pointe" de la parabole (C'est ainsi que vous traitera aussi mon Père
céleste, si chacun de vous ne pardonne pas à son frère du fond du cœur"),
semble d'ailleurs indiquer qu'elle s'applique à une communauté de
"frères". Telle ou telle communauté, fondée par Matthieu, ou supervisée
par lui, dans les années 80, lorsqu'il rédige son Evangile.
Le concept "esclave", qui désigne l'ensemble des assujettis du Roi en
question, n'a jamais, dans la Bible, désigné aucun des membres du Peuple.
En revanche, c'est ce concept qu'utilise Paul, dans les années 50, et dans sa
Lettre aux Romains, pour signifier l'attitude que chacun des croyants au
Christ re-suscité doit avoir envers Dieu.

Romains 6 – Esclaves de Dieu
16 Ne savez-vous pas qu 'en vous livrant à quelqu'un comme esclaves pour lui obéir,
vous êtes esclaves de celui à qui vous obéissez, soit du péché qui conduit à la mort, soit
de l'obéissance qui conduit à la justice?

17 Mais grâces soient rendues à Dieu de ce que, après avoir été esclaves du péché, vous
avez obéi de cœur à la règle de doctrine dans laquelle vous avez été instruits.
18 Ayant été affranchis du péché, vous êtes devenus esclaves de la justice. 19 Je parle à la manière des hommes, à cause de la faiblesse de votre chair.-De même
donc que vous avez livré vos membres comme esclaves à l'impureté et à l'iniquité, pour
arriver à l'iniquité, ainsi maintenant livrez vos membres comme esclaves à la justice,
pour arriver à la sainteté.
20 Car, lorsque vous étiez esclaves du péché, vous étiez libres à l'égard de la justice.
21 Quels fruits portiez-vous alors? Des fruits dont vous rougissez aujourd'hui. Car la fin
de ces choses, c'est la mort.

22 Mais maintenant, étant affranchis du péché et devenus esclaves de Dieu, vous avez
pour fruit la sainteté et pour fin la vie éternelle.
23 Car le salaire du péché, c'est la mort; mais le don gratuit de Dieu, c'est la vie éternelle
en Jésus-Christ notre Seigneur.

Romains 6 – Esclaves de Dieu
Ne savez-vous pas qu'en vous mettant au service de quelqu'un comme esclaves pour lui obéir, vous êtes
esclaves de celui à qui vous obéissez ?
Esclaves du péché qui conduit à la mort

Esclaves de l'obéissance qui conduit à la justice
Rendons grâces à Dieu

Vous étiez esclaves du péché
Libérés du péché
Vous aviez mis vos membres comme esclaves au
service de l'impureté pour la révolte contre Dieu
Lorsque vous étiez esclaves du péché
Libérés du péché

Vous avez obéi à l'enseignement commun
Vous êtes devenus esclaves de la justice
Mettez-les comme esclaves au service de la justice
pour la sanctification
Vous étiez libres à l'égard de la justice
Devenus esclaves de Dieu

Vous portez les fruits qui conduisent à la sanctification, et leur aboutissement,
c'est la vie éternelle
Le salaire du péché c'est la mort

Le don gratuit de Dieu, c'est la vie éternelle en Jésus,
le Christ, notre Seigneur.

Une lecture possible de la parabole
Dieu

Roi

Fin des Temps

Régler les comptes
Esclaves

Communauté des croyants

1 esclave

Un membre (responsable ?)

Remise de 10.000 talents

Pardon et Réintégration
(après faute très grave)
Un frère

1 compagnon

Faute peu grave

100 deniers

Lourde pénitence

Prison
Autres compagnons

Ensemble de la Cté
Ex-communion

Tortionnaires

C'est ainsi que vous traitera aussi mon Père céleste,
si chacun de vous ne pardonne pas à son frère du fond du cœur ."

1- A qui puis-je pardonner ?
"Parce que Dieu est saint, Il peut pardonner à l'homme qui se découvre pécheur
devant lui:", (Catéchisme de l'Église catholique § 208).
Cela signifie, et toute l'Écriture en est bien d'accord, que Dieu ne pardonne qu'à celui
qui se reconnaît pécheur devant Lui, et par voie de conséquence que je suis tenu de
pardonner à celui qui reconnaît qu'il a des torts envers moi; et que je ne puis pas
demander à Dieu de me pardonner mes fautes, si je ne pardonne pas à ceux qui
reconnaissent leurs fautes envers moi : Pardonne-nous nos offenses comme nous
pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés.

2- La faute impardonnable
Qu'en est-il lorsque le mal commis est un mal infini ?
Autrement dit, à qui l'auteur d'un meurtre délibéré peut-il demander pardon ou qui
peut lui pardonner ?
Le mal a été fait à une personne qui n'est plus en mesure de pardonner. Et ceux qui
éventuellement désireraient pardonner ne sont pas ceux à qui le mal a été fait.
Alors?…
Seul, Dieu, de qui procède toute vie, pourrait pardonner, puisque c'est lui qui a été
atteint ? Le fait-il ?… Je ne sais pas, et nul ne peut prétendre qu'il sait.

MAL INFINI … PARDON INFINI …

LE VISAGE DU SEIGNEUR
PERE INFINI A L'AMOUR INFINI
(Obsèques d'Elisabeth GRIFFIN - Cathédrale NOTRE DAME du HAVRE - 9 Juin 1998)

Pour lire les circonstances de la mort d'Élisabeth, cliquer sur ce lien
http://www.leparisien.fr/faits-divers/un-deuxieme-corps-enterre-dans-le-jardin-05-051998-2000051539.php

Je cherche le visage du Seigneur...
Le visage du Seigneur,
c'était le visage d'Élisabeth enfant courant dans la campagne,
heureuse de vivre, et faisant la joie de ses parents.
Mais ce fut aussi ce même visage couvert de larmes
pleurant la mort de sa maman.
Je cherche le visage du Seigneur...
Le visage du Seigneur,
c'était le visage d'Élisabeth étudiante, les yeux et la tête pleins de projets pour demain,
envisageant de se spécialiser dans une profession qu'elle se préparait à exercer.
Mais c'était aussi ce même visage inquiet d'un avenir pour tous incertain.
Je cherche le visage du Seigneur...
Le visage du Seigneur, ce fut enfin le visage d'Élisabeth humiliée,
torturée, violée, assassinée.
Le visage du Seigneur,
c'est le visage de tout homme, de toute femme, et de tout enfant :
Et Dieu créa l'homme à son image, à l'image de Dieu Il le créa,
homme et femme Il le créa...

Le visage du Seigneur, c'est tout particulièrement le visage du pauvre rejeté,
de l'innocent persécuté, du mal innocent.
Mais où donc Dieu était-il en ce jour fatal du supplice d'Élisabeth ?
Frères et sœurs en humanité qui êtes ici, et vous frères et sœurs qui partagez ma foi,
ne cherchez pas, croyez moi : II n'était ni au-dessus, ni à-côté, ni en dehors,
II n'était pas indifférent,
II était Élisabeth suppliciée.

Vous êtes le corps du Christ... et chacun de vous pour sa part est un membre de ce Corps...
et le corps du Christ est le corps de Dieu...
Ce que vous faites au plus petit d'entre les miens, c'est à moi que vous le faites...
Ce que vous n'avez pas fait au plus petit d'entre les miens,
c'est à moi que vous ne l'avez pas fait.

En défigurant le visage de cette jeune femme, c'est le visage de Dieu qu'on défigurait.

Voilà pourquoi je pense et j'affirme que personne sur terre n'a le pouvoir
de pardonner ce crime véritablement impardonnable.
Seule Élisabeth aurait pu le faire, si elle en avait eu le temps,
comme le Christ avant de rendre le dernier soupir :
Père, pardonne-leur, ils ne savent pas ce qu'ils font.

Son père et sa famille peuvent, s'il en ont le désir et surtout le courage,
pardonner le mal qui leur a été fait à eux personnellement;
ils ne peuvent pas pardonner le mal qui a été fait à celle qu'ils aimaient,
à sa place.
Le mal a été infini, car une vie a été reprise par qui n'en avait aucun droit,
le pardon ne peut donc être qu'infini;
seul Dieu peut pardonner, et nul autre à sa place...
et je ne suis pas dans le secret de Dieu...

Mais ce n'est ni l'heure ni le lieu du désir de vengeance.
L'heure est aux pleurs, et l'heure est à l'Espérance.
Ce qu'Élisabeth a été devant vous qui l'avez connue et aimée,
l'amour qu'elle vous a donné,
tout cela ne meurt pas.

Mais il y a plus : Notre Espérance est dans ce Père infini à l'amour infini
qui n'a pas fait la mort,
et qui pleure la mort des enfants.
Notre Espérance est dans ce Père infini à l'amour infini
qui, je le crois, a accueilli son enfant au jour de son supplice,
…et les justes s'en iront au bonheur éternel !
Notre Espérance réside dans la conviction qui est celle des croyants ici rassemblés :
Élisabeth est vivante,
de la vie de tous ceux que le Père infini à l'amour infini a re-suscités à Sa vie.
Il est grand le Mystère de la Foi !

Le Pape FRANCOIS
et la DETTE SOCIALE

3 - La dette sociale (Pape François - 14 mars 2013)
La dette sociale est immorale, injuste et illégitime. La dette sociale joue directement
contre la dignité humaine. Le plus immoral est quand elle opère dans un pays qui
présente les conditions objectives permettant d'éviter et de corriger de tels
dommages ; mais qui semble tout faire pour aggraver les inégalités.
Les plus pauvres ne comptent pas pour les nantis.
Notre regard se porte en ce jour sur Jésus-Christ qui est né dans l'humilité et le silence
pour nous enseigner le chemin de Dieu. Mais nous ne pouvons pas détourner le
regard de cette autre réalité, tellement proche et douloureuse, qu'est la situation de
beaucoup de nos frères.

Pape François - 28 octobre 2014

Les pauvres ne se contentent plus de subir les injustices, mais ils luttent contre leur sort…

Les pauvres n’attendent plus les bras croisés des solutions qui ne viennent jamais ; maintenant, les
pauvres veulent être acteurs de leur destin et trouver eux-mêmes une solution à leurs problèmes.
Les pauvres ne sont pas des êtres résignés, ils savent protester, et se révolter… J’espère que le vent
de cette protestation deviendra un orage d’espérance. »
La solidarité est une manière de faire l’histoire.
Certains, quand je demande pour les pauvres de la terre, un toit et un travail, disent que ‘le Pape
est communiste’ ! Ils ne comprennent pas que la solidarité avec les pauvres est la base même des
Évangiles.
Tout cela arrive quand on déplace l’être humain du centre du système et qu’on le remplace par
l’argent-roi.
Chrétiens, nous disposons d’un programme que j’oserais qualifier de révolutionnaire : les
béatitudes du Sermon de la Montagne rapportées par Saint Matthieu dans son Évangile. »