Histoire des arts Support : Le dictateur, de Chaplin Séance –Le Dictateur Objectifs: L’engagement d’un cinéaste témoin de son temps, dans la dénonciation de la dictature hitlérienne «

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Histoire des arts

Support : Le dictateur, de
Chaplin

Séance –Le Dictateur
Objectifs:
L’engagement d’un cinéaste témoin de son
temps, dans la dénonciation de la dictature
hitlérienne

« Je crois au pouvoir du rire et des larmes comme antidote
de la haine et de la terreur. »

A savoir:
-Chaplin (biographie)
-Esthétique de Chaplin
-Résumé du film et contexte
-Le discours de Hynkel
-La scène du globe
-Le lien avec le contexte historique
-Le message du film
-Travail sur la musique

I- Mise en contexte

Résumé
• Dans les années 1930, la Tomainia est sous le contrôle
du dictateur Adenoid Hynkel, qui rêve de domination
mondiale. Dans le quartier juif de la capitale vit un
barbier, qui est un sosie du dictateur. Grâce au fait
que, pendant la guerre, il a sauvé la vie à un aviateur
devenu depuis un des hommes importants du régime,
le barbier est pour un temps à l'abri des persécutions,
mais il est arrêté lorsque son protecteur tombe en
disgrâce. Les deux hommes arrivent à s'évader et le jeu
des circonstances amène le barbier à être pris pour le
dictateur et à prononcer à sa place un discours faisant
l'éloge de la liberté.

Le contexte
• Chaplin achève le scénario de son
premier film parlant à l'automne 1938. A
cette époque, Hitler, dictateur en
Allemagne, s'apprête à annexer
l'Autriche et démanteler la
Tchécoslovaquie. Le film sort à New
York en octobre 1940. Entre temps, Hitler
a déclenché la Seconde Guerre mondiale
et conquis une grande partie de l'Europe.

II- L’esthétique de Chaplin

Charlot
Charlie Chaplin a crée un personnage aujourd'hui universellement connu : celui d'une
sorte de vagabond, dont le chapeau melon, la canne, les grandes chaussures, le
pantalon tombant et trop large, les cheveux frisés et la petite moustache sont devenus
D’après vous quelles sont les caractéristiques du personnage de
le symbole de l'art cinématographique.
LeCharlot?
caractère le plus apparent de Charlot est celui d'une sorte de Pierrot lunaire,
amoureux, poursuivi par les gros bandits, les gros méchants ( le contraste entre la
fragilité physique de Chaplin et la musculature de ses adversaires est constant et
remarquable ).
C'est un personnage assez misérable qui essaye de composer avec le monde hostile
Voici
un extrait
dutrucs
filmplus
Lesou
Temps
qui l'entoure , ses
cambrioles
ou ses
moinsmodernes
honnêtes. ( comme le fer à
cheval placé dans le gant de boxe ou le coup de pied au derrière lancé dans un geste de
danseur .../... ).
Il est aussi un personnage poétique, marginal, clown et dramaturge.
C'est surtout l'aspect triomphant et dominateur de Chaplin qui est remarquable.
Quand il se bat, il gagne toujours ; les gros flics et les gros bandits n'ont qu'à bien se
tenir : Chaplin est invincible ! Mieux encore, il triomphe du monde, de la société (dans
Golf Rush, il finit milliardaire), du pire des dictateurs, dont il prend la place
fortuitement.
Il est alors généreux pour les faibles, impitoyable pour ses adversaires vaincus. David
triomphe de Goliath comme il le mime d'une manière éblouissante dans The Pilgrim.

Le burlesque
Le burlesque fait rire grâce à un comique de l'absurde et de l'irrationnel.
Soit, des événements extraordinaires ne cessent de faire irruption sans raison
dans le quotidien. Soit, le gag repose sur un comique de gestes...

Un exemple: la machine à manger dans Les temps modernes
Sur quoi repose le comique? Quel est l’objet de la critique?

Après le muet, l’importance de la
musique
• Il s’agit de son premier film parlant.
• Jusqu’à présent des films muets: donc
D’où le travail effectué en éducation musicale
une grande importance accordée aux
gestes
• Muet ou plutôt sonore car soin extrême
apporté à la bande son

III- Le discours de Hynkel
Visionnage avec deux questions :
- Quels procédés visuels et sonores C. Chaplin emploie-t-il pour
dénoncer, à travers le personnage de Hynkel, la manière dont Hitler
manipule les foules ?
- Dans quelle intention Chaplin emploie-t-il des procédés burlesques ?

Quelques éléments d’analyse
• Au niveau du visuel
• Au niveau sonore
• Des éléments burlesques
-Des grimaces
-Des gestes autoritaires
-Des foules obéissantes
-Sous-titres indiquant l’absence de liberté
-Passage de la flatterie à l’agressivité
-Mots vociférés
-Eau dans le pantalon

-Micro pliée
-Ceinture sautée

Confrontons ce discours aux images d’archive de
l’INA VIIe congrès du parti nazi 1935
• http://www.ina.fr/fresques/jalons/Html/PrincipaleAcc
ueil.php?Id=InaEdu02028

Des photos d’Hitler s’entraînant à faire ses
discours

Gestuelle identique
Manipulation des foules

Photographies d'Hitler par Heinrich Hoffmann, 1927. Collections de
L'Histoire n°18

Conclusion partielle

Dans des décors semblables à ceux de la propagande nazie, Chaplin mime la
réalité de la manipulation des foules par Hitler. Maître du genre, il utilise
aussi des procédés burlesques pour dénoncer des sujets graves.

IV- La scène du globe

Visionnage guidée par deux questions :
•Quel est le message de Chaplin dans cet extrait ?
•Donnez un titre aux trois parties qui le composent.

Dans quelle intention Chaplin emploie-t-il les procédés
burlesques?

Quel est le message de Chaplin dans cette séquence? Donnez un titre
aux trois parties qui la composent.

Le rêve impérialiste

La domination du
monde

La chute inattendue

V- Comparatif entre l’Allemagne
nazie et la dictature dans la fiction

VI- Quel est le message du film?
Dans ce film, Chaplin s'engage contre Hitler et l'Allemagne nazie,
à armes égales, sur le terrain du spectacle. Dans des décors
semblables à ceux de la propagande nazie, il en dénonce la réalité
brutale et violente en mimant le dictateur s'adressant à des foules
obéissantes. Il alerte aussi ses contemporains sur les rêves
expansionnistes et la volonté impérialiste du dictateur allemand.
Maître du genre, il n'hésite pas à utiliser des procédés burlesques
pour rendre Le Dictateur ridicule.

Le discours final
Schulz
Parle, c'est notre seul espoir.
Le barbier
Espoir... Je suis désolé, mais je ne veux pas être empereur, ce n’est pas mon affaire. Je ne veux ni conquérir, ni diriger personne. Je voudrais aider tout le monde dans
la mesure du possible, juifs, chrétiens, païens, blancs et noirs. Nous voudrions tous nous aider si nous le pouvions, les êtres humains sont ainsi faits. Nous
voulons donner le bonheur à notre prochain, pas lui donner le malheur. Nous ne voulons pas haïr ni humilier personne. Chacun de nous a sa place et notre terre
est bien assez riche, elle peut nourrir tous les êtres humains. Nous pouvons tous avoir une vie belle et libre mais nous l’avons oublié.
L’envie a empoisonné l’esprit des hommes, a barricadé le monde avec la haine, nous a fait sombrer dans la misère et les effusions de sang. Nous avons développé la
vitesse pour nous enfermer en nous-mêmes. Les machines qui nous apportent l’abondance nous laissent dans l’insatisfaction. Notre savoir nous a fait devenir
cyniques. Nous sommes inhumains à force d’intelligence, nous ne ressentons pas assez et nous pensons beaucoup trop. Nous sommes trop mécanisés et nous
manquons d’humanité.
Nous sommes trop cultivés et nous manquons de tendresse et de gentillesse. Sans ces qualités humaines, la vie n’est plus que violence et tout est perdu.
Les avions, la radio nous ont rapprochés les uns des autres, ces inventions ne trouveront leur vrai sens que dans la bonté de l’être humain, que dans la fraternité,
l’amitié et l’unité de tous les hommes.
En ce moment même, ma voix atteint des millions de gens à travers le monde, des millions d’hommes, de femmes, d’enfants désespérés, victimes d’un système qui
torture les faibles et emprisonne des innocents.
Je dis à tous ceux qui m’entendent : Ne désespérez pas ! Le malheur qui est sur nous n’est que le produit éphémère de l’habilité, de l’amertume de ceux qui ont peur
des progrès qu’accomplit l’Humanité. Mais la haine finira par disparaître et les dictateurs mourront et le pouvoir qu’ils avaient pris aux peuples va retourner aux
peuples. Et tant que des hommes mourront pour elle, la liberté ne pourra pas périr. Soldats, ne vous donnez pas à ces brutes, à une minorité qui vous méprise et
qui fait de vous des esclaves, enrégimente toute votre vie et qui vous dit tout ce qu’il faut faire et ce qu’il faut penser, qui vous dirige, vous manœuvre, se sert de
vous comme chair à canons et qui vous traite comme du bétail.
Ne donnez pas votre vie à ces êtres inhumains, ces hommes machines avec une machine à la place de la tête et une machine dans le cœur.
Vous n’êtes pas des machines.
Vous n’êtes pas des esclaves.
Vous êtes des hommes, des hommes avec tout l’amour du monde dans le cœur.
Vous n’avez pas de haine, sinon pour ce qui est inhumain, ce qui n’est pas fait d’amour.
Soldats ne vous battez pas pour l’esclavage mais pour la liberté.
Il est écrit dans l’Evangile selon Saint Luc « Le Royaume de Dieu est dans l’être humain », pas dans un seul humain ni dans un groupe humain, mais dans tous les
humains, mais en vous, en vous le peuple qui avez le pouvoir, le pouvoir de créer les machines, le pouvoir de créer le bonheur. Vous, le peuple, vous avez le
pouvoir, le pouvoir de rendre la vie belle et libre, le pouvoir de faire de cette vie une merveilleuse aventure.
Alors au nom même de la Démocratie, utilisons ce pouvoir. Il faut tous nous unir, il faut tous nous battre pour un monde nouveau, un monde humain qui donnera à
chacun l’occasion de travailler, qui apportera un avenir à la jeunesse et à la vieillesse la sécurité.
Ces brutes vous ont promis toutes ces choses pour que vous leur donniez le pouvoir : ils mentaient. Ils n’ont pas tenu leurs merveilleuses promesses : jamais ils ne le
feront. Les dictateurs s’affranchissent en prenant le pouvoir mais ils font un esclave du peuple.
Alors, il faut nous battre pour accomplir toutes leurs promesses. Il faut nous battre pour libérer le monde, pour renverser les frontières et les barrières raciales, pour en
finir avec l’avidité, avec la haine et l’intolérance. Il faut nous battre pour construire un monde de raison, un monde où la science et le progrès mèneront tous les
hommes vers le bonheur. Soldats, au nom de la Démocratie, unissons-nous tous !
...
Hannah, est-ce que tu m'entends ? Où que tu sois, lève les yeux ! Lève les yeux, Hannah ! Les nuages se dissipent ! Le soleil perce ! Nous émergeons des ténèbres
pour trouver la lumière ! Nous pénétrons dans un monde nouveau, un monde meilleur, où les hommes domineront leur cupidité, leur haine et leur brutalité. Lève
les yeux, Hannah ! L'âme de l'homme a reçu des ailes et enfin elle commence à voler. Elle vole vers l'arc-en-ciel, vers la lumière de l'espoir. Lève les yeux,
Hannah ! Lève les yeux !

Discours qui s’adresse à tous les spectateurs : défi que lance Chaplin à Hitler (8
minutes de discours).

VII- Travail sur le film en général
• Quels éléments du nazisme sont
dénoncés dans le film?
• Justifiez cette phrase de Chaplin: " Le
Dictateur est mon premier film où
l’histoire est plus grande que le petit
vagabond. «
• Réaliser une critique du film

Quels éléments du nazisme sont ici dénoncés ?
la propagande avec les manifestations de masse comme à Nuremberg (cf bande-annonce du film le Dictateur), le
contrôle de la presse, de la radio, la censure donc. Le personnage de Garbitsch (« ordure », « pourriture » en anglais) en
est l’illustration. Chaplin s’est sans doute inspiré ici de Goebbels pour bâtir ce personnage.
Le culte de la personnalité, celle d’Hitler mais aussi de Napaloni (Mussolini) que Chaplin choisit de ridiculiser. Pour
ce faire, il s’est soigneusement documenté en regardant des discours d’Hitler ou le film de Leni Riefenstahl le
Triomphe de la Volonté. L’un des meilleurs exemples est une reprise de la réponse d’Hitler à F.D. Roosevelt où le
dictateur nazi liste les pays qu’il n’envahira pas. Chaplin a parfaitement compris qu’Hitler s’est forgé un personnage
aussi il se moque fréquemment de sa rhétorique avec des phrases creuses hurlées (si violentes qu’elles font tordre le
micro).«Aussi
interprétersu
deux
rôles, celui du
Dictateur
Hynkel
et du de
barbier
juif est une idée géniale
« toute
Mais:
Si j’avais
l’horreur
réelle
des
camps
concentration,
je n’aurais
pu
ressemblance entre le dictateur Hynkel et le barbier juif ne serait qu’une pure coïncidence ».

réaliser Le Dictateur; Je n’aurais pu faire un jeu de la folie homicide des nazis. »
L’état policier nazi : La double croix (signifie trahison en anglais) , les SA (anachronisme puisqu’ils ont été éliminés
dès 1934) sont des brutes épaisses pas très malignes et faciles à berner. Les camps de concentration sont évoqués mais
comme de simples bagnes. La censure est donc obtenue par la violence policière.
L’expansionnisme : le lebensraum est un des thèmes du film avec la volonté de s’emparer de l’Osterlitch, l’Autriche
donc. Chaplin fait allusion à l’épisode du col du Brenner en juillet 1934 où Mussolini empêche un premier Anschluss.
De même, le rêve de domination mondiale transparaît avec éclat dans la fameuse scène du globe. (cf bande annonce).
En fait, Hitler était perçu comme quelqu’un de peu dangereux à l’époque ce qui explique cette mise en scène de
Chaplin.

Le racisme et plus particulièrement l’antisémitisme avec le boycott des magasins juifs, la mise en place des ghettos,
l’exclusion par les lois de Nuremberg, la théorie de la race aryenne et une allusion à la Nuit de Cristal.
Celle de la gare avec la rencontre entre Hynkel et Napaloni ou l’épisode du bureau


Slide 2

Histoire des arts

Support : Le dictateur, de
Chaplin

Séance –Le Dictateur
Objectifs:
L’engagement d’un cinéaste témoin de son
temps, dans la dénonciation de la dictature
hitlérienne

« Je crois au pouvoir du rire et des larmes comme antidote
de la haine et de la terreur. »

A savoir:
-Chaplin (biographie)
-Esthétique de Chaplin
-Résumé du film et contexte
-Le discours de Hynkel
-La scène du globe
-Le lien avec le contexte historique
-Le message du film
-Travail sur la musique

I- Mise en contexte

Résumé
• Dans les années 1930, la Tomainia est sous le contrôle
du dictateur Adenoid Hynkel, qui rêve de domination
mondiale. Dans le quartier juif de la capitale vit un
barbier, qui est un sosie du dictateur. Grâce au fait
que, pendant la guerre, il a sauvé la vie à un aviateur
devenu depuis un des hommes importants du régime,
le barbier est pour un temps à l'abri des persécutions,
mais il est arrêté lorsque son protecteur tombe en
disgrâce. Les deux hommes arrivent à s'évader et le jeu
des circonstances amène le barbier à être pris pour le
dictateur et à prononcer à sa place un discours faisant
l'éloge de la liberté.

Le contexte
• Chaplin achève le scénario de son
premier film parlant à l'automne 1938. A
cette époque, Hitler, dictateur en
Allemagne, s'apprête à annexer
l'Autriche et démanteler la
Tchécoslovaquie. Le film sort à New
York en octobre 1940. Entre temps, Hitler
a déclenché la Seconde Guerre mondiale
et conquis une grande partie de l'Europe.

II- L’esthétique de Chaplin

Charlot
Charlie Chaplin a crée un personnage aujourd'hui universellement connu : celui d'une
sorte de vagabond, dont le chapeau melon, la canne, les grandes chaussures, le
pantalon tombant et trop large, les cheveux frisés et la petite moustache sont devenus
D’après vous quelles sont les caractéristiques du personnage de
le symbole de l'art cinématographique.
LeCharlot?
caractère le plus apparent de Charlot est celui d'une sorte de Pierrot lunaire,
amoureux, poursuivi par les gros bandits, les gros méchants ( le contraste entre la
fragilité physique de Chaplin et la musculature de ses adversaires est constant et
remarquable ).
C'est un personnage assez misérable qui essaye de composer avec le monde hostile
Voici
un extrait
dutrucs
filmplus
Lesou
Temps
qui l'entoure , ses
cambrioles
ou ses
moinsmodernes
honnêtes. ( comme le fer à
cheval placé dans le gant de boxe ou le coup de pied au derrière lancé dans un geste de
danseur .../... ).
Il est aussi un personnage poétique, marginal, clown et dramaturge.
C'est surtout l'aspect triomphant et dominateur de Chaplin qui est remarquable.
Quand il se bat, il gagne toujours ; les gros flics et les gros bandits n'ont qu'à bien se
tenir : Chaplin est invincible ! Mieux encore, il triomphe du monde, de la société (dans
Golf Rush, il finit milliardaire), du pire des dictateurs, dont il prend la place
fortuitement.
Il est alors généreux pour les faibles, impitoyable pour ses adversaires vaincus. David
triomphe de Goliath comme il le mime d'une manière éblouissante dans The Pilgrim.

Le burlesque
Le burlesque fait rire grâce à un comique de l'absurde et de l'irrationnel.
Soit, des événements extraordinaires ne cessent de faire irruption sans raison
dans le quotidien. Soit, le gag repose sur un comique de gestes...

Un exemple: la machine à manger dans Les temps modernes
Sur quoi repose le comique? Quel est l’objet de la critique?

Après le muet, l’importance de la
musique
• Il s’agit de son premier film parlant.
• Jusqu’à présent des films muets: donc
D’où le travail effectué en éducation musicale
une grande importance accordée aux
gestes
• Muet ou plutôt sonore car soin extrême
apporté à la bande son

III- Le discours de Hynkel
Visionnage avec deux questions :
- Quels procédés visuels et sonores C. Chaplin emploie-t-il pour
dénoncer, à travers le personnage de Hynkel, la manière dont Hitler
manipule les foules ?
- Dans quelle intention Chaplin emploie-t-il des procédés burlesques ?

Quelques éléments d’analyse
• Au niveau du visuel
• Au niveau sonore
• Des éléments burlesques
-Des grimaces
-Des gestes autoritaires
-Des foules obéissantes
-Sous-titres indiquant l’absence de liberté
-Passage de la flatterie à l’agressivité
-Mots vociférés
-Eau dans le pantalon

-Micro pliée
-Ceinture sautée

Confrontons ce discours aux images d’archive de
l’INA VIIe congrès du parti nazi 1935
• http://www.ina.fr/fresques/jalons/Html/PrincipaleAcc
ueil.php?Id=InaEdu02028

Des photos d’Hitler s’entraînant à faire ses
discours

Gestuelle identique
Manipulation des foules

Photographies d'Hitler par Heinrich Hoffmann, 1927. Collections de
L'Histoire n°18

Conclusion partielle

Dans des décors semblables à ceux de la propagande nazie, Chaplin mime la
réalité de la manipulation des foules par Hitler. Maître du genre, il utilise
aussi des procédés burlesques pour dénoncer des sujets graves.

IV- La scène du globe

Visionnage guidée par deux questions :
•Quel est le message de Chaplin dans cet extrait ?
•Donnez un titre aux trois parties qui le composent.

Dans quelle intention Chaplin emploie-t-il les procédés
burlesques?

Quel est le message de Chaplin dans cette séquence? Donnez un titre
aux trois parties qui la composent.

Le rêve impérialiste

La domination du
monde

La chute inattendue

V- Comparatif entre l’Allemagne
nazie et la dictature dans la fiction

VI- Quel est le message du film?
Dans ce film, Chaplin s'engage contre Hitler et l'Allemagne nazie,
à armes égales, sur le terrain du spectacle. Dans des décors
semblables à ceux de la propagande nazie, il en dénonce la réalité
brutale et violente en mimant le dictateur s'adressant à des foules
obéissantes. Il alerte aussi ses contemporains sur les rêves
expansionnistes et la volonté impérialiste du dictateur allemand.
Maître du genre, il n'hésite pas à utiliser des procédés burlesques
pour rendre Le Dictateur ridicule.

Le discours final
Schulz
Parle, c'est notre seul espoir.
Le barbier
Espoir... Je suis désolé, mais je ne veux pas être empereur, ce n’est pas mon affaire. Je ne veux ni conquérir, ni diriger personne. Je voudrais aider tout le monde dans
la mesure du possible, juifs, chrétiens, païens, blancs et noirs. Nous voudrions tous nous aider si nous le pouvions, les êtres humains sont ainsi faits. Nous
voulons donner le bonheur à notre prochain, pas lui donner le malheur. Nous ne voulons pas haïr ni humilier personne. Chacun de nous a sa place et notre terre
est bien assez riche, elle peut nourrir tous les êtres humains. Nous pouvons tous avoir une vie belle et libre mais nous l’avons oublié.
L’envie a empoisonné l’esprit des hommes, a barricadé le monde avec la haine, nous a fait sombrer dans la misère et les effusions de sang. Nous avons développé la
vitesse pour nous enfermer en nous-mêmes. Les machines qui nous apportent l’abondance nous laissent dans l’insatisfaction. Notre savoir nous a fait devenir
cyniques. Nous sommes inhumains à force d’intelligence, nous ne ressentons pas assez et nous pensons beaucoup trop. Nous sommes trop mécanisés et nous
manquons d’humanité.
Nous sommes trop cultivés et nous manquons de tendresse et de gentillesse. Sans ces qualités humaines, la vie n’est plus que violence et tout est perdu.
Les avions, la radio nous ont rapprochés les uns des autres, ces inventions ne trouveront leur vrai sens que dans la bonté de l’être humain, que dans la fraternité,
l’amitié et l’unité de tous les hommes.
En ce moment même, ma voix atteint des millions de gens à travers le monde, des millions d’hommes, de femmes, d’enfants désespérés, victimes d’un système qui
torture les faibles et emprisonne des innocents.
Je dis à tous ceux qui m’entendent : Ne désespérez pas ! Le malheur qui est sur nous n’est que le produit éphémère de l’habilité, de l’amertume de ceux qui ont peur
des progrès qu’accomplit l’Humanité. Mais la haine finira par disparaître et les dictateurs mourront et le pouvoir qu’ils avaient pris aux peuples va retourner aux
peuples. Et tant que des hommes mourront pour elle, la liberté ne pourra pas périr. Soldats, ne vous donnez pas à ces brutes, à une minorité qui vous méprise et
qui fait de vous des esclaves, enrégimente toute votre vie et qui vous dit tout ce qu’il faut faire et ce qu’il faut penser, qui vous dirige, vous manœuvre, se sert de
vous comme chair à canons et qui vous traite comme du bétail.
Ne donnez pas votre vie à ces êtres inhumains, ces hommes machines avec une machine à la place de la tête et une machine dans le cœur.
Vous n’êtes pas des machines.
Vous n’êtes pas des esclaves.
Vous êtes des hommes, des hommes avec tout l’amour du monde dans le cœur.
Vous n’avez pas de haine, sinon pour ce qui est inhumain, ce qui n’est pas fait d’amour.
Soldats ne vous battez pas pour l’esclavage mais pour la liberté.
Il est écrit dans l’Evangile selon Saint Luc « Le Royaume de Dieu est dans l’être humain », pas dans un seul humain ni dans un groupe humain, mais dans tous les
humains, mais en vous, en vous le peuple qui avez le pouvoir, le pouvoir de créer les machines, le pouvoir de créer le bonheur. Vous, le peuple, vous avez le
pouvoir, le pouvoir de rendre la vie belle et libre, le pouvoir de faire de cette vie une merveilleuse aventure.
Alors au nom même de la Démocratie, utilisons ce pouvoir. Il faut tous nous unir, il faut tous nous battre pour un monde nouveau, un monde humain qui donnera à
chacun l’occasion de travailler, qui apportera un avenir à la jeunesse et à la vieillesse la sécurité.
Ces brutes vous ont promis toutes ces choses pour que vous leur donniez le pouvoir : ils mentaient. Ils n’ont pas tenu leurs merveilleuses promesses : jamais ils ne le
feront. Les dictateurs s’affranchissent en prenant le pouvoir mais ils font un esclave du peuple.
Alors, il faut nous battre pour accomplir toutes leurs promesses. Il faut nous battre pour libérer le monde, pour renverser les frontières et les barrières raciales, pour en
finir avec l’avidité, avec la haine et l’intolérance. Il faut nous battre pour construire un monde de raison, un monde où la science et le progrès mèneront tous les
hommes vers le bonheur. Soldats, au nom de la Démocratie, unissons-nous tous !
...
Hannah, est-ce que tu m'entends ? Où que tu sois, lève les yeux ! Lève les yeux, Hannah ! Les nuages se dissipent ! Le soleil perce ! Nous émergeons des ténèbres
pour trouver la lumière ! Nous pénétrons dans un monde nouveau, un monde meilleur, où les hommes domineront leur cupidité, leur haine et leur brutalité. Lève
les yeux, Hannah ! L'âme de l'homme a reçu des ailes et enfin elle commence à voler. Elle vole vers l'arc-en-ciel, vers la lumière de l'espoir. Lève les yeux,
Hannah ! Lève les yeux !

Discours qui s’adresse à tous les spectateurs : défi que lance Chaplin à Hitler (8
minutes de discours).

VII- Travail sur le film en général
• Quels éléments du nazisme sont
dénoncés dans le film?
• Justifiez cette phrase de Chaplin: " Le
Dictateur est mon premier film où
l’histoire est plus grande que le petit
vagabond. «
• Réaliser une critique du film

Quels éléments du nazisme sont ici dénoncés ?
la propagande avec les manifestations de masse comme à Nuremberg (cf bande-annonce du film le Dictateur), le
contrôle de la presse, de la radio, la censure donc. Le personnage de Garbitsch (« ordure », « pourriture » en anglais) en
est l’illustration. Chaplin s’est sans doute inspiré ici de Goebbels pour bâtir ce personnage.
Le culte de la personnalité, celle d’Hitler mais aussi de Napaloni (Mussolini) que Chaplin choisit de ridiculiser. Pour
ce faire, il s’est soigneusement documenté en regardant des discours d’Hitler ou le film de Leni Riefenstahl le
Triomphe de la Volonté. L’un des meilleurs exemples est une reprise de la réponse d’Hitler à F.D. Roosevelt où le
dictateur nazi liste les pays qu’il n’envahira pas. Chaplin a parfaitement compris qu’Hitler s’est forgé un personnage
aussi il se moque fréquemment de sa rhétorique avec des phrases creuses hurlées (si violentes qu’elles font tordre le
micro).«Aussi
interprétersu
deux
rôles, celui du
Dictateur
Hynkel
et du de
barbier
juif est une idée géniale
« toute
Mais:
Si j’avais
l’horreur
réelle
des
camps
concentration,
je n’aurais
pu
ressemblance entre le dictateur Hynkel et le barbier juif ne serait qu’une pure coïncidence ».

réaliser Le Dictateur; Je n’aurais pu faire un jeu de la folie homicide des nazis. »
L’état policier nazi : La double croix (signifie trahison en anglais) , les SA (anachronisme puisqu’ils ont été éliminés
dès 1934) sont des brutes épaisses pas très malignes et faciles à berner. Les camps de concentration sont évoqués mais
comme de simples bagnes. La censure est donc obtenue par la violence policière.
L’expansionnisme : le lebensraum est un des thèmes du film avec la volonté de s’emparer de l’Osterlitch, l’Autriche
donc. Chaplin fait allusion à l’épisode du col du Brenner en juillet 1934 où Mussolini empêche un premier Anschluss.
De même, le rêve de domination mondiale transparaît avec éclat dans la fameuse scène du globe. (cf bande annonce).
En fait, Hitler était perçu comme quelqu’un de peu dangereux à l’époque ce qui explique cette mise en scène de
Chaplin.

Le racisme et plus particulièrement l’antisémitisme avec le boycott des magasins juifs, la mise en place des ghettos,
l’exclusion par les lois de Nuremberg, la théorie de la race aryenne et une allusion à la Nuit de Cristal.
Celle de la gare avec la rencontre entre Hynkel et Napaloni ou l’épisode du bureau


Slide 3

Histoire des arts

Support : Le dictateur, de
Chaplin

Séance –Le Dictateur
Objectifs:
L’engagement d’un cinéaste témoin de son
temps, dans la dénonciation de la dictature
hitlérienne

« Je crois au pouvoir du rire et des larmes comme antidote
de la haine et de la terreur. »

A savoir:
-Chaplin (biographie)
-Esthétique de Chaplin
-Résumé du film et contexte
-Le discours de Hynkel
-La scène du globe
-Le lien avec le contexte historique
-Le message du film
-Travail sur la musique

I- Mise en contexte

Résumé
• Dans les années 1930, la Tomainia est sous le contrôle
du dictateur Adenoid Hynkel, qui rêve de domination
mondiale. Dans le quartier juif de la capitale vit un
barbier, qui est un sosie du dictateur. Grâce au fait
que, pendant la guerre, il a sauvé la vie à un aviateur
devenu depuis un des hommes importants du régime,
le barbier est pour un temps à l'abri des persécutions,
mais il est arrêté lorsque son protecteur tombe en
disgrâce. Les deux hommes arrivent à s'évader et le jeu
des circonstances amène le barbier à être pris pour le
dictateur et à prononcer à sa place un discours faisant
l'éloge de la liberté.

Le contexte
• Chaplin achève le scénario de son
premier film parlant à l'automne 1938. A
cette époque, Hitler, dictateur en
Allemagne, s'apprête à annexer
l'Autriche et démanteler la
Tchécoslovaquie. Le film sort à New
York en octobre 1940. Entre temps, Hitler
a déclenché la Seconde Guerre mondiale
et conquis une grande partie de l'Europe.

II- L’esthétique de Chaplin

Charlot
Charlie Chaplin a crée un personnage aujourd'hui universellement connu : celui d'une
sorte de vagabond, dont le chapeau melon, la canne, les grandes chaussures, le
pantalon tombant et trop large, les cheveux frisés et la petite moustache sont devenus
D’après vous quelles sont les caractéristiques du personnage de
le symbole de l'art cinématographique.
LeCharlot?
caractère le plus apparent de Charlot est celui d'une sorte de Pierrot lunaire,
amoureux, poursuivi par les gros bandits, les gros méchants ( le contraste entre la
fragilité physique de Chaplin et la musculature de ses adversaires est constant et
remarquable ).
C'est un personnage assez misérable qui essaye de composer avec le monde hostile
Voici
un extrait
dutrucs
filmplus
Lesou
Temps
qui l'entoure , ses
cambrioles
ou ses
moinsmodernes
honnêtes. ( comme le fer à
cheval placé dans le gant de boxe ou le coup de pied au derrière lancé dans un geste de
danseur .../... ).
Il est aussi un personnage poétique, marginal, clown et dramaturge.
C'est surtout l'aspect triomphant et dominateur de Chaplin qui est remarquable.
Quand il se bat, il gagne toujours ; les gros flics et les gros bandits n'ont qu'à bien se
tenir : Chaplin est invincible ! Mieux encore, il triomphe du monde, de la société (dans
Golf Rush, il finit milliardaire), du pire des dictateurs, dont il prend la place
fortuitement.
Il est alors généreux pour les faibles, impitoyable pour ses adversaires vaincus. David
triomphe de Goliath comme il le mime d'une manière éblouissante dans The Pilgrim.

Le burlesque
Le burlesque fait rire grâce à un comique de l'absurde et de l'irrationnel.
Soit, des événements extraordinaires ne cessent de faire irruption sans raison
dans le quotidien. Soit, le gag repose sur un comique de gestes...

Un exemple: la machine à manger dans Les temps modernes
Sur quoi repose le comique? Quel est l’objet de la critique?

Après le muet, l’importance de la
musique
• Il s’agit de son premier film parlant.
• Jusqu’à présent des films muets: donc
D’où le travail effectué en éducation musicale
une grande importance accordée aux
gestes
• Muet ou plutôt sonore car soin extrême
apporté à la bande son

III- Le discours de Hynkel
Visionnage avec deux questions :
- Quels procédés visuels et sonores C. Chaplin emploie-t-il pour
dénoncer, à travers le personnage de Hynkel, la manière dont Hitler
manipule les foules ?
- Dans quelle intention Chaplin emploie-t-il des procédés burlesques ?

Quelques éléments d’analyse
• Au niveau du visuel
• Au niveau sonore
• Des éléments burlesques
-Des grimaces
-Des gestes autoritaires
-Des foules obéissantes
-Sous-titres indiquant l’absence de liberté
-Passage de la flatterie à l’agressivité
-Mots vociférés
-Eau dans le pantalon

-Micro pliée
-Ceinture sautée

Confrontons ce discours aux images d’archive de
l’INA VIIe congrès du parti nazi 1935
• http://www.ina.fr/fresques/jalons/Html/PrincipaleAcc
ueil.php?Id=InaEdu02028

Des photos d’Hitler s’entraînant à faire ses
discours

Gestuelle identique
Manipulation des foules

Photographies d'Hitler par Heinrich Hoffmann, 1927. Collections de
L'Histoire n°18

Conclusion partielle

Dans des décors semblables à ceux de la propagande nazie, Chaplin mime la
réalité de la manipulation des foules par Hitler. Maître du genre, il utilise
aussi des procédés burlesques pour dénoncer des sujets graves.

IV- La scène du globe

Visionnage guidée par deux questions :
•Quel est le message de Chaplin dans cet extrait ?
•Donnez un titre aux trois parties qui le composent.

Dans quelle intention Chaplin emploie-t-il les procédés
burlesques?

Quel est le message de Chaplin dans cette séquence? Donnez un titre
aux trois parties qui la composent.

Le rêve impérialiste

La domination du
monde

La chute inattendue

V- Comparatif entre l’Allemagne
nazie et la dictature dans la fiction

VI- Quel est le message du film?
Dans ce film, Chaplin s'engage contre Hitler et l'Allemagne nazie,
à armes égales, sur le terrain du spectacle. Dans des décors
semblables à ceux de la propagande nazie, il en dénonce la réalité
brutale et violente en mimant le dictateur s'adressant à des foules
obéissantes. Il alerte aussi ses contemporains sur les rêves
expansionnistes et la volonté impérialiste du dictateur allemand.
Maître du genre, il n'hésite pas à utiliser des procédés burlesques
pour rendre Le Dictateur ridicule.

Le discours final
Schulz
Parle, c'est notre seul espoir.
Le barbier
Espoir... Je suis désolé, mais je ne veux pas être empereur, ce n’est pas mon affaire. Je ne veux ni conquérir, ni diriger personne. Je voudrais aider tout le monde dans
la mesure du possible, juifs, chrétiens, païens, blancs et noirs. Nous voudrions tous nous aider si nous le pouvions, les êtres humains sont ainsi faits. Nous
voulons donner le bonheur à notre prochain, pas lui donner le malheur. Nous ne voulons pas haïr ni humilier personne. Chacun de nous a sa place et notre terre
est bien assez riche, elle peut nourrir tous les êtres humains. Nous pouvons tous avoir une vie belle et libre mais nous l’avons oublié.
L’envie a empoisonné l’esprit des hommes, a barricadé le monde avec la haine, nous a fait sombrer dans la misère et les effusions de sang. Nous avons développé la
vitesse pour nous enfermer en nous-mêmes. Les machines qui nous apportent l’abondance nous laissent dans l’insatisfaction. Notre savoir nous a fait devenir
cyniques. Nous sommes inhumains à force d’intelligence, nous ne ressentons pas assez et nous pensons beaucoup trop. Nous sommes trop mécanisés et nous
manquons d’humanité.
Nous sommes trop cultivés et nous manquons de tendresse et de gentillesse. Sans ces qualités humaines, la vie n’est plus que violence et tout est perdu.
Les avions, la radio nous ont rapprochés les uns des autres, ces inventions ne trouveront leur vrai sens que dans la bonté de l’être humain, que dans la fraternité,
l’amitié et l’unité de tous les hommes.
En ce moment même, ma voix atteint des millions de gens à travers le monde, des millions d’hommes, de femmes, d’enfants désespérés, victimes d’un système qui
torture les faibles et emprisonne des innocents.
Je dis à tous ceux qui m’entendent : Ne désespérez pas ! Le malheur qui est sur nous n’est que le produit éphémère de l’habilité, de l’amertume de ceux qui ont peur
des progrès qu’accomplit l’Humanité. Mais la haine finira par disparaître et les dictateurs mourront et le pouvoir qu’ils avaient pris aux peuples va retourner aux
peuples. Et tant que des hommes mourront pour elle, la liberté ne pourra pas périr. Soldats, ne vous donnez pas à ces brutes, à une minorité qui vous méprise et
qui fait de vous des esclaves, enrégimente toute votre vie et qui vous dit tout ce qu’il faut faire et ce qu’il faut penser, qui vous dirige, vous manœuvre, se sert de
vous comme chair à canons et qui vous traite comme du bétail.
Ne donnez pas votre vie à ces êtres inhumains, ces hommes machines avec une machine à la place de la tête et une machine dans le cœur.
Vous n’êtes pas des machines.
Vous n’êtes pas des esclaves.
Vous êtes des hommes, des hommes avec tout l’amour du monde dans le cœur.
Vous n’avez pas de haine, sinon pour ce qui est inhumain, ce qui n’est pas fait d’amour.
Soldats ne vous battez pas pour l’esclavage mais pour la liberté.
Il est écrit dans l’Evangile selon Saint Luc « Le Royaume de Dieu est dans l’être humain », pas dans un seul humain ni dans un groupe humain, mais dans tous les
humains, mais en vous, en vous le peuple qui avez le pouvoir, le pouvoir de créer les machines, le pouvoir de créer le bonheur. Vous, le peuple, vous avez le
pouvoir, le pouvoir de rendre la vie belle et libre, le pouvoir de faire de cette vie une merveilleuse aventure.
Alors au nom même de la Démocratie, utilisons ce pouvoir. Il faut tous nous unir, il faut tous nous battre pour un monde nouveau, un monde humain qui donnera à
chacun l’occasion de travailler, qui apportera un avenir à la jeunesse et à la vieillesse la sécurité.
Ces brutes vous ont promis toutes ces choses pour que vous leur donniez le pouvoir : ils mentaient. Ils n’ont pas tenu leurs merveilleuses promesses : jamais ils ne le
feront. Les dictateurs s’affranchissent en prenant le pouvoir mais ils font un esclave du peuple.
Alors, il faut nous battre pour accomplir toutes leurs promesses. Il faut nous battre pour libérer le monde, pour renverser les frontières et les barrières raciales, pour en
finir avec l’avidité, avec la haine et l’intolérance. Il faut nous battre pour construire un monde de raison, un monde où la science et le progrès mèneront tous les
hommes vers le bonheur. Soldats, au nom de la Démocratie, unissons-nous tous !
...
Hannah, est-ce que tu m'entends ? Où que tu sois, lève les yeux ! Lève les yeux, Hannah ! Les nuages se dissipent ! Le soleil perce ! Nous émergeons des ténèbres
pour trouver la lumière ! Nous pénétrons dans un monde nouveau, un monde meilleur, où les hommes domineront leur cupidité, leur haine et leur brutalité. Lève
les yeux, Hannah ! L'âme de l'homme a reçu des ailes et enfin elle commence à voler. Elle vole vers l'arc-en-ciel, vers la lumière de l'espoir. Lève les yeux,
Hannah ! Lève les yeux !

Discours qui s’adresse à tous les spectateurs : défi que lance Chaplin à Hitler (8
minutes de discours).

VII- Travail sur le film en général
• Quels éléments du nazisme sont
dénoncés dans le film?
• Justifiez cette phrase de Chaplin: " Le
Dictateur est mon premier film où
l’histoire est plus grande que le petit
vagabond. «
• Réaliser une critique du film

Quels éléments du nazisme sont ici dénoncés ?
la propagande avec les manifestations de masse comme à Nuremberg (cf bande-annonce du film le Dictateur), le
contrôle de la presse, de la radio, la censure donc. Le personnage de Garbitsch (« ordure », « pourriture » en anglais) en
est l’illustration. Chaplin s’est sans doute inspiré ici de Goebbels pour bâtir ce personnage.
Le culte de la personnalité, celle d’Hitler mais aussi de Napaloni (Mussolini) que Chaplin choisit de ridiculiser. Pour
ce faire, il s’est soigneusement documenté en regardant des discours d’Hitler ou le film de Leni Riefenstahl le
Triomphe de la Volonté. L’un des meilleurs exemples est une reprise de la réponse d’Hitler à F.D. Roosevelt où le
dictateur nazi liste les pays qu’il n’envahira pas. Chaplin a parfaitement compris qu’Hitler s’est forgé un personnage
aussi il se moque fréquemment de sa rhétorique avec des phrases creuses hurlées (si violentes qu’elles font tordre le
micro).«Aussi
interprétersu
deux
rôles, celui du
Dictateur
Hynkel
et du de
barbier
juif est une idée géniale
« toute
Mais:
Si j’avais
l’horreur
réelle
des
camps
concentration,
je n’aurais
pu
ressemblance entre le dictateur Hynkel et le barbier juif ne serait qu’une pure coïncidence ».

réaliser Le Dictateur; Je n’aurais pu faire un jeu de la folie homicide des nazis. »
L’état policier nazi : La double croix (signifie trahison en anglais) , les SA (anachronisme puisqu’ils ont été éliminés
dès 1934) sont des brutes épaisses pas très malignes et faciles à berner. Les camps de concentration sont évoqués mais
comme de simples bagnes. La censure est donc obtenue par la violence policière.
L’expansionnisme : le lebensraum est un des thèmes du film avec la volonté de s’emparer de l’Osterlitch, l’Autriche
donc. Chaplin fait allusion à l’épisode du col du Brenner en juillet 1934 où Mussolini empêche un premier Anschluss.
De même, le rêve de domination mondiale transparaît avec éclat dans la fameuse scène du globe. (cf bande annonce).
En fait, Hitler était perçu comme quelqu’un de peu dangereux à l’époque ce qui explique cette mise en scène de
Chaplin.

Le racisme et plus particulièrement l’antisémitisme avec le boycott des magasins juifs, la mise en place des ghettos,
l’exclusion par les lois de Nuremberg, la théorie de la race aryenne et une allusion à la Nuit de Cristal.
Celle de la gare avec la rencontre entre Hynkel et Napaloni ou l’épisode du bureau


Slide 4

Histoire des arts

Support : Le dictateur, de
Chaplin

Séance –Le Dictateur
Objectifs:
L’engagement d’un cinéaste témoin de son
temps, dans la dénonciation de la dictature
hitlérienne

« Je crois au pouvoir du rire et des larmes comme antidote
de la haine et de la terreur. »

A savoir:
-Chaplin (biographie)
-Esthétique de Chaplin
-Résumé du film et contexte
-Le discours de Hynkel
-La scène du globe
-Le lien avec le contexte historique
-Le message du film
-Travail sur la musique

I- Mise en contexte

Résumé
• Dans les années 1930, la Tomainia est sous le contrôle
du dictateur Adenoid Hynkel, qui rêve de domination
mondiale. Dans le quartier juif de la capitale vit un
barbier, qui est un sosie du dictateur. Grâce au fait
que, pendant la guerre, il a sauvé la vie à un aviateur
devenu depuis un des hommes importants du régime,
le barbier est pour un temps à l'abri des persécutions,
mais il est arrêté lorsque son protecteur tombe en
disgrâce. Les deux hommes arrivent à s'évader et le jeu
des circonstances amène le barbier à être pris pour le
dictateur et à prononcer à sa place un discours faisant
l'éloge de la liberté.

Le contexte
• Chaplin achève le scénario de son
premier film parlant à l'automne 1938. A
cette époque, Hitler, dictateur en
Allemagne, s'apprête à annexer
l'Autriche et démanteler la
Tchécoslovaquie. Le film sort à New
York en octobre 1940. Entre temps, Hitler
a déclenché la Seconde Guerre mondiale
et conquis une grande partie de l'Europe.

II- L’esthétique de Chaplin

Charlot
Charlie Chaplin a crée un personnage aujourd'hui universellement connu : celui d'une
sorte de vagabond, dont le chapeau melon, la canne, les grandes chaussures, le
pantalon tombant et trop large, les cheveux frisés et la petite moustache sont devenus
D’après vous quelles sont les caractéristiques du personnage de
le symbole de l'art cinématographique.
LeCharlot?
caractère le plus apparent de Charlot est celui d'une sorte de Pierrot lunaire,
amoureux, poursuivi par les gros bandits, les gros méchants ( le contraste entre la
fragilité physique de Chaplin et la musculature de ses adversaires est constant et
remarquable ).
C'est un personnage assez misérable qui essaye de composer avec le monde hostile
Voici
un extrait
dutrucs
filmplus
Lesou
Temps
qui l'entoure , ses
cambrioles
ou ses
moinsmodernes
honnêtes. ( comme le fer à
cheval placé dans le gant de boxe ou le coup de pied au derrière lancé dans un geste de
danseur .../... ).
Il est aussi un personnage poétique, marginal, clown et dramaturge.
C'est surtout l'aspect triomphant et dominateur de Chaplin qui est remarquable.
Quand il se bat, il gagne toujours ; les gros flics et les gros bandits n'ont qu'à bien se
tenir : Chaplin est invincible ! Mieux encore, il triomphe du monde, de la société (dans
Golf Rush, il finit milliardaire), du pire des dictateurs, dont il prend la place
fortuitement.
Il est alors généreux pour les faibles, impitoyable pour ses adversaires vaincus. David
triomphe de Goliath comme il le mime d'une manière éblouissante dans The Pilgrim.

Le burlesque
Le burlesque fait rire grâce à un comique de l'absurde et de l'irrationnel.
Soit, des événements extraordinaires ne cessent de faire irruption sans raison
dans le quotidien. Soit, le gag repose sur un comique de gestes...

Un exemple: la machine à manger dans Les temps modernes
Sur quoi repose le comique? Quel est l’objet de la critique?

Après le muet, l’importance de la
musique
• Il s’agit de son premier film parlant.
• Jusqu’à présent des films muets: donc
D’où le travail effectué en éducation musicale
une grande importance accordée aux
gestes
• Muet ou plutôt sonore car soin extrême
apporté à la bande son

III- Le discours de Hynkel
Visionnage avec deux questions :
- Quels procédés visuels et sonores C. Chaplin emploie-t-il pour
dénoncer, à travers le personnage de Hynkel, la manière dont Hitler
manipule les foules ?
- Dans quelle intention Chaplin emploie-t-il des procédés burlesques ?

Quelques éléments d’analyse
• Au niveau du visuel
• Au niveau sonore
• Des éléments burlesques
-Des grimaces
-Des gestes autoritaires
-Des foules obéissantes
-Sous-titres indiquant l’absence de liberté
-Passage de la flatterie à l’agressivité
-Mots vociférés
-Eau dans le pantalon

-Micro pliée
-Ceinture sautée

Confrontons ce discours aux images d’archive de
l’INA VIIe congrès du parti nazi 1935
• http://www.ina.fr/fresques/jalons/Html/PrincipaleAcc
ueil.php?Id=InaEdu02028

Des photos d’Hitler s’entraînant à faire ses
discours

Gestuelle identique
Manipulation des foules

Photographies d'Hitler par Heinrich Hoffmann, 1927. Collections de
L'Histoire n°18

Conclusion partielle

Dans des décors semblables à ceux de la propagande nazie, Chaplin mime la
réalité de la manipulation des foules par Hitler. Maître du genre, il utilise
aussi des procédés burlesques pour dénoncer des sujets graves.

IV- La scène du globe

Visionnage guidée par deux questions :
•Quel est le message de Chaplin dans cet extrait ?
•Donnez un titre aux trois parties qui le composent.

Dans quelle intention Chaplin emploie-t-il les procédés
burlesques?

Quel est le message de Chaplin dans cette séquence? Donnez un titre
aux trois parties qui la composent.

Le rêve impérialiste

La domination du
monde

La chute inattendue

V- Comparatif entre l’Allemagne
nazie et la dictature dans la fiction

VI- Quel est le message du film?
Dans ce film, Chaplin s'engage contre Hitler et l'Allemagne nazie,
à armes égales, sur le terrain du spectacle. Dans des décors
semblables à ceux de la propagande nazie, il en dénonce la réalité
brutale et violente en mimant le dictateur s'adressant à des foules
obéissantes. Il alerte aussi ses contemporains sur les rêves
expansionnistes et la volonté impérialiste du dictateur allemand.
Maître du genre, il n'hésite pas à utiliser des procédés burlesques
pour rendre Le Dictateur ridicule.

Le discours final
Schulz
Parle, c'est notre seul espoir.
Le barbier
Espoir... Je suis désolé, mais je ne veux pas être empereur, ce n’est pas mon affaire. Je ne veux ni conquérir, ni diriger personne. Je voudrais aider tout le monde dans
la mesure du possible, juifs, chrétiens, païens, blancs et noirs. Nous voudrions tous nous aider si nous le pouvions, les êtres humains sont ainsi faits. Nous
voulons donner le bonheur à notre prochain, pas lui donner le malheur. Nous ne voulons pas haïr ni humilier personne. Chacun de nous a sa place et notre terre
est bien assez riche, elle peut nourrir tous les êtres humains. Nous pouvons tous avoir une vie belle et libre mais nous l’avons oublié.
L’envie a empoisonné l’esprit des hommes, a barricadé le monde avec la haine, nous a fait sombrer dans la misère et les effusions de sang. Nous avons développé la
vitesse pour nous enfermer en nous-mêmes. Les machines qui nous apportent l’abondance nous laissent dans l’insatisfaction. Notre savoir nous a fait devenir
cyniques. Nous sommes inhumains à force d’intelligence, nous ne ressentons pas assez et nous pensons beaucoup trop. Nous sommes trop mécanisés et nous
manquons d’humanité.
Nous sommes trop cultivés et nous manquons de tendresse et de gentillesse. Sans ces qualités humaines, la vie n’est plus que violence et tout est perdu.
Les avions, la radio nous ont rapprochés les uns des autres, ces inventions ne trouveront leur vrai sens que dans la bonté de l’être humain, que dans la fraternité,
l’amitié et l’unité de tous les hommes.
En ce moment même, ma voix atteint des millions de gens à travers le monde, des millions d’hommes, de femmes, d’enfants désespérés, victimes d’un système qui
torture les faibles et emprisonne des innocents.
Je dis à tous ceux qui m’entendent : Ne désespérez pas ! Le malheur qui est sur nous n’est que le produit éphémère de l’habilité, de l’amertume de ceux qui ont peur
des progrès qu’accomplit l’Humanité. Mais la haine finira par disparaître et les dictateurs mourront et le pouvoir qu’ils avaient pris aux peuples va retourner aux
peuples. Et tant que des hommes mourront pour elle, la liberté ne pourra pas périr. Soldats, ne vous donnez pas à ces brutes, à une minorité qui vous méprise et
qui fait de vous des esclaves, enrégimente toute votre vie et qui vous dit tout ce qu’il faut faire et ce qu’il faut penser, qui vous dirige, vous manœuvre, se sert de
vous comme chair à canons et qui vous traite comme du bétail.
Ne donnez pas votre vie à ces êtres inhumains, ces hommes machines avec une machine à la place de la tête et une machine dans le cœur.
Vous n’êtes pas des machines.
Vous n’êtes pas des esclaves.
Vous êtes des hommes, des hommes avec tout l’amour du monde dans le cœur.
Vous n’avez pas de haine, sinon pour ce qui est inhumain, ce qui n’est pas fait d’amour.
Soldats ne vous battez pas pour l’esclavage mais pour la liberté.
Il est écrit dans l’Evangile selon Saint Luc « Le Royaume de Dieu est dans l’être humain », pas dans un seul humain ni dans un groupe humain, mais dans tous les
humains, mais en vous, en vous le peuple qui avez le pouvoir, le pouvoir de créer les machines, le pouvoir de créer le bonheur. Vous, le peuple, vous avez le
pouvoir, le pouvoir de rendre la vie belle et libre, le pouvoir de faire de cette vie une merveilleuse aventure.
Alors au nom même de la Démocratie, utilisons ce pouvoir. Il faut tous nous unir, il faut tous nous battre pour un monde nouveau, un monde humain qui donnera à
chacun l’occasion de travailler, qui apportera un avenir à la jeunesse et à la vieillesse la sécurité.
Ces brutes vous ont promis toutes ces choses pour que vous leur donniez le pouvoir : ils mentaient. Ils n’ont pas tenu leurs merveilleuses promesses : jamais ils ne le
feront. Les dictateurs s’affranchissent en prenant le pouvoir mais ils font un esclave du peuple.
Alors, il faut nous battre pour accomplir toutes leurs promesses. Il faut nous battre pour libérer le monde, pour renverser les frontières et les barrières raciales, pour en
finir avec l’avidité, avec la haine et l’intolérance. Il faut nous battre pour construire un monde de raison, un monde où la science et le progrès mèneront tous les
hommes vers le bonheur. Soldats, au nom de la Démocratie, unissons-nous tous !
...
Hannah, est-ce que tu m'entends ? Où que tu sois, lève les yeux ! Lève les yeux, Hannah ! Les nuages se dissipent ! Le soleil perce ! Nous émergeons des ténèbres
pour trouver la lumière ! Nous pénétrons dans un monde nouveau, un monde meilleur, où les hommes domineront leur cupidité, leur haine et leur brutalité. Lève
les yeux, Hannah ! L'âme de l'homme a reçu des ailes et enfin elle commence à voler. Elle vole vers l'arc-en-ciel, vers la lumière de l'espoir. Lève les yeux,
Hannah ! Lève les yeux !

Discours qui s’adresse à tous les spectateurs : défi que lance Chaplin à Hitler (8
minutes de discours).

VII- Travail sur le film en général
• Quels éléments du nazisme sont
dénoncés dans le film?
• Justifiez cette phrase de Chaplin: " Le
Dictateur est mon premier film où
l’histoire est plus grande que le petit
vagabond. «
• Réaliser une critique du film

Quels éléments du nazisme sont ici dénoncés ?
la propagande avec les manifestations de masse comme à Nuremberg (cf bande-annonce du film le Dictateur), le
contrôle de la presse, de la radio, la censure donc. Le personnage de Garbitsch (« ordure », « pourriture » en anglais) en
est l’illustration. Chaplin s’est sans doute inspiré ici de Goebbels pour bâtir ce personnage.
Le culte de la personnalité, celle d’Hitler mais aussi de Napaloni (Mussolini) que Chaplin choisit de ridiculiser. Pour
ce faire, il s’est soigneusement documenté en regardant des discours d’Hitler ou le film de Leni Riefenstahl le
Triomphe de la Volonté. L’un des meilleurs exemples est une reprise de la réponse d’Hitler à F.D. Roosevelt où le
dictateur nazi liste les pays qu’il n’envahira pas. Chaplin a parfaitement compris qu’Hitler s’est forgé un personnage
aussi il se moque fréquemment de sa rhétorique avec des phrases creuses hurlées (si violentes qu’elles font tordre le
micro).«Aussi
interprétersu
deux
rôles, celui du
Dictateur
Hynkel
et du de
barbier
juif est une idée géniale
« toute
Mais:
Si j’avais
l’horreur
réelle
des
camps
concentration,
je n’aurais
pu
ressemblance entre le dictateur Hynkel et le barbier juif ne serait qu’une pure coïncidence ».

réaliser Le Dictateur; Je n’aurais pu faire un jeu de la folie homicide des nazis. »
L’état policier nazi : La double croix (signifie trahison en anglais) , les SA (anachronisme puisqu’ils ont été éliminés
dès 1934) sont des brutes épaisses pas très malignes et faciles à berner. Les camps de concentration sont évoqués mais
comme de simples bagnes. La censure est donc obtenue par la violence policière.
L’expansionnisme : le lebensraum est un des thèmes du film avec la volonté de s’emparer de l’Osterlitch, l’Autriche
donc. Chaplin fait allusion à l’épisode du col du Brenner en juillet 1934 où Mussolini empêche un premier Anschluss.
De même, le rêve de domination mondiale transparaît avec éclat dans la fameuse scène du globe. (cf bande annonce).
En fait, Hitler était perçu comme quelqu’un de peu dangereux à l’époque ce qui explique cette mise en scène de
Chaplin.

Le racisme et plus particulièrement l’antisémitisme avec le boycott des magasins juifs, la mise en place des ghettos,
l’exclusion par les lois de Nuremberg, la théorie de la race aryenne et une allusion à la Nuit de Cristal.
Celle de la gare avec la rencontre entre Hynkel et Napaloni ou l’épisode du bureau


Slide 5

Histoire des arts

Support : Le dictateur, de
Chaplin

Séance –Le Dictateur
Objectifs:
L’engagement d’un cinéaste témoin de son
temps, dans la dénonciation de la dictature
hitlérienne

« Je crois au pouvoir du rire et des larmes comme antidote
de la haine et de la terreur. »

A savoir:
-Chaplin (biographie)
-Esthétique de Chaplin
-Résumé du film et contexte
-Le discours de Hynkel
-La scène du globe
-Le lien avec le contexte historique
-Le message du film
-Travail sur la musique

I- Mise en contexte

Résumé
• Dans les années 1930, la Tomainia est sous le contrôle
du dictateur Adenoid Hynkel, qui rêve de domination
mondiale. Dans le quartier juif de la capitale vit un
barbier, qui est un sosie du dictateur. Grâce au fait
que, pendant la guerre, il a sauvé la vie à un aviateur
devenu depuis un des hommes importants du régime,
le barbier est pour un temps à l'abri des persécutions,
mais il est arrêté lorsque son protecteur tombe en
disgrâce. Les deux hommes arrivent à s'évader et le jeu
des circonstances amène le barbier à être pris pour le
dictateur et à prononcer à sa place un discours faisant
l'éloge de la liberté.

Le contexte
• Chaplin achève le scénario de son
premier film parlant à l'automne 1938. A
cette époque, Hitler, dictateur en
Allemagne, s'apprête à annexer
l'Autriche et démanteler la
Tchécoslovaquie. Le film sort à New
York en octobre 1940. Entre temps, Hitler
a déclenché la Seconde Guerre mondiale
et conquis une grande partie de l'Europe.

II- L’esthétique de Chaplin

Charlot
Charlie Chaplin a crée un personnage aujourd'hui universellement connu : celui d'une
sorte de vagabond, dont le chapeau melon, la canne, les grandes chaussures, le
pantalon tombant et trop large, les cheveux frisés et la petite moustache sont devenus
D’après vous quelles sont les caractéristiques du personnage de
le symbole de l'art cinématographique.
LeCharlot?
caractère le plus apparent de Charlot est celui d'une sorte de Pierrot lunaire,
amoureux, poursuivi par les gros bandits, les gros méchants ( le contraste entre la
fragilité physique de Chaplin et la musculature de ses adversaires est constant et
remarquable ).
C'est un personnage assez misérable qui essaye de composer avec le monde hostile
Voici
un extrait
dutrucs
filmplus
Lesou
Temps
qui l'entoure , ses
cambrioles
ou ses
moinsmodernes
honnêtes. ( comme le fer à
cheval placé dans le gant de boxe ou le coup de pied au derrière lancé dans un geste de
danseur .../... ).
Il est aussi un personnage poétique, marginal, clown et dramaturge.
C'est surtout l'aspect triomphant et dominateur de Chaplin qui est remarquable.
Quand il se bat, il gagne toujours ; les gros flics et les gros bandits n'ont qu'à bien se
tenir : Chaplin est invincible ! Mieux encore, il triomphe du monde, de la société (dans
Golf Rush, il finit milliardaire), du pire des dictateurs, dont il prend la place
fortuitement.
Il est alors généreux pour les faibles, impitoyable pour ses adversaires vaincus. David
triomphe de Goliath comme il le mime d'une manière éblouissante dans The Pilgrim.

Le burlesque
Le burlesque fait rire grâce à un comique de l'absurde et de l'irrationnel.
Soit, des événements extraordinaires ne cessent de faire irruption sans raison
dans le quotidien. Soit, le gag repose sur un comique de gestes...

Un exemple: la machine à manger dans Les temps modernes
Sur quoi repose le comique? Quel est l’objet de la critique?

Après le muet, l’importance de la
musique
• Il s’agit de son premier film parlant.
• Jusqu’à présent des films muets: donc
D’où le travail effectué en éducation musicale
une grande importance accordée aux
gestes
• Muet ou plutôt sonore car soin extrême
apporté à la bande son

III- Le discours de Hynkel
Visionnage avec deux questions :
- Quels procédés visuels et sonores C. Chaplin emploie-t-il pour
dénoncer, à travers le personnage de Hynkel, la manière dont Hitler
manipule les foules ?
- Dans quelle intention Chaplin emploie-t-il des procédés burlesques ?

Quelques éléments d’analyse
• Au niveau du visuel
• Au niveau sonore
• Des éléments burlesques
-Des grimaces
-Des gestes autoritaires
-Des foules obéissantes
-Sous-titres indiquant l’absence de liberté
-Passage de la flatterie à l’agressivité
-Mots vociférés
-Eau dans le pantalon

-Micro pliée
-Ceinture sautée

Confrontons ce discours aux images d’archive de
l’INA VIIe congrès du parti nazi 1935
• http://www.ina.fr/fresques/jalons/Html/PrincipaleAcc
ueil.php?Id=InaEdu02028

Des photos d’Hitler s’entraînant à faire ses
discours

Gestuelle identique
Manipulation des foules

Photographies d'Hitler par Heinrich Hoffmann, 1927. Collections de
L'Histoire n°18

Conclusion partielle

Dans des décors semblables à ceux de la propagande nazie, Chaplin mime la
réalité de la manipulation des foules par Hitler. Maître du genre, il utilise
aussi des procédés burlesques pour dénoncer des sujets graves.

IV- La scène du globe

Visionnage guidée par deux questions :
•Quel est le message de Chaplin dans cet extrait ?
•Donnez un titre aux trois parties qui le composent.

Dans quelle intention Chaplin emploie-t-il les procédés
burlesques?

Quel est le message de Chaplin dans cette séquence? Donnez un titre
aux trois parties qui la composent.

Le rêve impérialiste

La domination du
monde

La chute inattendue

V- Comparatif entre l’Allemagne
nazie et la dictature dans la fiction

VI- Quel est le message du film?
Dans ce film, Chaplin s'engage contre Hitler et l'Allemagne nazie,
à armes égales, sur le terrain du spectacle. Dans des décors
semblables à ceux de la propagande nazie, il en dénonce la réalité
brutale et violente en mimant le dictateur s'adressant à des foules
obéissantes. Il alerte aussi ses contemporains sur les rêves
expansionnistes et la volonté impérialiste du dictateur allemand.
Maître du genre, il n'hésite pas à utiliser des procédés burlesques
pour rendre Le Dictateur ridicule.

Le discours final
Schulz
Parle, c'est notre seul espoir.
Le barbier
Espoir... Je suis désolé, mais je ne veux pas être empereur, ce n’est pas mon affaire. Je ne veux ni conquérir, ni diriger personne. Je voudrais aider tout le monde dans
la mesure du possible, juifs, chrétiens, païens, blancs et noirs. Nous voudrions tous nous aider si nous le pouvions, les êtres humains sont ainsi faits. Nous
voulons donner le bonheur à notre prochain, pas lui donner le malheur. Nous ne voulons pas haïr ni humilier personne. Chacun de nous a sa place et notre terre
est bien assez riche, elle peut nourrir tous les êtres humains. Nous pouvons tous avoir une vie belle et libre mais nous l’avons oublié.
L’envie a empoisonné l’esprit des hommes, a barricadé le monde avec la haine, nous a fait sombrer dans la misère et les effusions de sang. Nous avons développé la
vitesse pour nous enfermer en nous-mêmes. Les machines qui nous apportent l’abondance nous laissent dans l’insatisfaction. Notre savoir nous a fait devenir
cyniques. Nous sommes inhumains à force d’intelligence, nous ne ressentons pas assez et nous pensons beaucoup trop. Nous sommes trop mécanisés et nous
manquons d’humanité.
Nous sommes trop cultivés et nous manquons de tendresse et de gentillesse. Sans ces qualités humaines, la vie n’est plus que violence et tout est perdu.
Les avions, la radio nous ont rapprochés les uns des autres, ces inventions ne trouveront leur vrai sens que dans la bonté de l’être humain, que dans la fraternité,
l’amitié et l’unité de tous les hommes.
En ce moment même, ma voix atteint des millions de gens à travers le monde, des millions d’hommes, de femmes, d’enfants désespérés, victimes d’un système qui
torture les faibles et emprisonne des innocents.
Je dis à tous ceux qui m’entendent : Ne désespérez pas ! Le malheur qui est sur nous n’est que le produit éphémère de l’habilité, de l’amertume de ceux qui ont peur
des progrès qu’accomplit l’Humanité. Mais la haine finira par disparaître et les dictateurs mourront et le pouvoir qu’ils avaient pris aux peuples va retourner aux
peuples. Et tant que des hommes mourront pour elle, la liberté ne pourra pas périr. Soldats, ne vous donnez pas à ces brutes, à une minorité qui vous méprise et
qui fait de vous des esclaves, enrégimente toute votre vie et qui vous dit tout ce qu’il faut faire et ce qu’il faut penser, qui vous dirige, vous manœuvre, se sert de
vous comme chair à canons et qui vous traite comme du bétail.
Ne donnez pas votre vie à ces êtres inhumains, ces hommes machines avec une machine à la place de la tête et une machine dans le cœur.
Vous n’êtes pas des machines.
Vous n’êtes pas des esclaves.
Vous êtes des hommes, des hommes avec tout l’amour du monde dans le cœur.
Vous n’avez pas de haine, sinon pour ce qui est inhumain, ce qui n’est pas fait d’amour.
Soldats ne vous battez pas pour l’esclavage mais pour la liberté.
Il est écrit dans l’Evangile selon Saint Luc « Le Royaume de Dieu est dans l’être humain », pas dans un seul humain ni dans un groupe humain, mais dans tous les
humains, mais en vous, en vous le peuple qui avez le pouvoir, le pouvoir de créer les machines, le pouvoir de créer le bonheur. Vous, le peuple, vous avez le
pouvoir, le pouvoir de rendre la vie belle et libre, le pouvoir de faire de cette vie une merveilleuse aventure.
Alors au nom même de la Démocratie, utilisons ce pouvoir. Il faut tous nous unir, il faut tous nous battre pour un monde nouveau, un monde humain qui donnera à
chacun l’occasion de travailler, qui apportera un avenir à la jeunesse et à la vieillesse la sécurité.
Ces brutes vous ont promis toutes ces choses pour que vous leur donniez le pouvoir : ils mentaient. Ils n’ont pas tenu leurs merveilleuses promesses : jamais ils ne le
feront. Les dictateurs s’affranchissent en prenant le pouvoir mais ils font un esclave du peuple.
Alors, il faut nous battre pour accomplir toutes leurs promesses. Il faut nous battre pour libérer le monde, pour renverser les frontières et les barrières raciales, pour en
finir avec l’avidité, avec la haine et l’intolérance. Il faut nous battre pour construire un monde de raison, un monde où la science et le progrès mèneront tous les
hommes vers le bonheur. Soldats, au nom de la Démocratie, unissons-nous tous !
...
Hannah, est-ce que tu m'entends ? Où que tu sois, lève les yeux ! Lève les yeux, Hannah ! Les nuages se dissipent ! Le soleil perce ! Nous émergeons des ténèbres
pour trouver la lumière ! Nous pénétrons dans un monde nouveau, un monde meilleur, où les hommes domineront leur cupidité, leur haine et leur brutalité. Lève
les yeux, Hannah ! L'âme de l'homme a reçu des ailes et enfin elle commence à voler. Elle vole vers l'arc-en-ciel, vers la lumière de l'espoir. Lève les yeux,
Hannah ! Lève les yeux !

Discours qui s’adresse à tous les spectateurs : défi que lance Chaplin à Hitler (8
minutes de discours).

VII- Travail sur le film en général
• Quels éléments du nazisme sont
dénoncés dans le film?
• Justifiez cette phrase de Chaplin: " Le
Dictateur est mon premier film où
l’histoire est plus grande que le petit
vagabond. «
• Réaliser une critique du film

Quels éléments du nazisme sont ici dénoncés ?
la propagande avec les manifestations de masse comme à Nuremberg (cf bande-annonce du film le Dictateur), le
contrôle de la presse, de la radio, la censure donc. Le personnage de Garbitsch (« ordure », « pourriture » en anglais) en
est l’illustration. Chaplin s’est sans doute inspiré ici de Goebbels pour bâtir ce personnage.
Le culte de la personnalité, celle d’Hitler mais aussi de Napaloni (Mussolini) que Chaplin choisit de ridiculiser. Pour
ce faire, il s’est soigneusement documenté en regardant des discours d’Hitler ou le film de Leni Riefenstahl le
Triomphe de la Volonté. L’un des meilleurs exemples est une reprise de la réponse d’Hitler à F.D. Roosevelt où le
dictateur nazi liste les pays qu’il n’envahira pas. Chaplin a parfaitement compris qu’Hitler s’est forgé un personnage
aussi il se moque fréquemment de sa rhétorique avec des phrases creuses hurlées (si violentes qu’elles font tordre le
micro).«Aussi
interprétersu
deux
rôles, celui du
Dictateur
Hynkel
et du de
barbier
juif est une idée géniale
« toute
Mais:
Si j’avais
l’horreur
réelle
des
camps
concentration,
je n’aurais
pu
ressemblance entre le dictateur Hynkel et le barbier juif ne serait qu’une pure coïncidence ».

réaliser Le Dictateur; Je n’aurais pu faire un jeu de la folie homicide des nazis. »
L’état policier nazi : La double croix (signifie trahison en anglais) , les SA (anachronisme puisqu’ils ont été éliminés
dès 1934) sont des brutes épaisses pas très malignes et faciles à berner. Les camps de concentration sont évoqués mais
comme de simples bagnes. La censure est donc obtenue par la violence policière.
L’expansionnisme : le lebensraum est un des thèmes du film avec la volonté de s’emparer de l’Osterlitch, l’Autriche
donc. Chaplin fait allusion à l’épisode du col du Brenner en juillet 1934 où Mussolini empêche un premier Anschluss.
De même, le rêve de domination mondiale transparaît avec éclat dans la fameuse scène du globe. (cf bande annonce).
En fait, Hitler était perçu comme quelqu’un de peu dangereux à l’époque ce qui explique cette mise en scène de
Chaplin.

Le racisme et plus particulièrement l’antisémitisme avec le boycott des magasins juifs, la mise en place des ghettos,
l’exclusion par les lois de Nuremberg, la théorie de la race aryenne et une allusion à la Nuit de Cristal.
Celle de la gare avec la rencontre entre Hynkel et Napaloni ou l’épisode du bureau


Slide 6

Histoire des arts

Support : Le dictateur, de
Chaplin

Séance –Le Dictateur
Objectifs:
L’engagement d’un cinéaste témoin de son
temps, dans la dénonciation de la dictature
hitlérienne

« Je crois au pouvoir du rire et des larmes comme antidote
de la haine et de la terreur. »

A savoir:
-Chaplin (biographie)
-Esthétique de Chaplin
-Résumé du film et contexte
-Le discours de Hynkel
-La scène du globe
-Le lien avec le contexte historique
-Le message du film
-Travail sur la musique

I- Mise en contexte

Résumé
• Dans les années 1930, la Tomainia est sous le contrôle
du dictateur Adenoid Hynkel, qui rêve de domination
mondiale. Dans le quartier juif de la capitale vit un
barbier, qui est un sosie du dictateur. Grâce au fait
que, pendant la guerre, il a sauvé la vie à un aviateur
devenu depuis un des hommes importants du régime,
le barbier est pour un temps à l'abri des persécutions,
mais il est arrêté lorsque son protecteur tombe en
disgrâce. Les deux hommes arrivent à s'évader et le jeu
des circonstances amène le barbier à être pris pour le
dictateur et à prononcer à sa place un discours faisant
l'éloge de la liberté.

Le contexte
• Chaplin achève le scénario de son
premier film parlant à l'automne 1938. A
cette époque, Hitler, dictateur en
Allemagne, s'apprête à annexer
l'Autriche et démanteler la
Tchécoslovaquie. Le film sort à New
York en octobre 1940. Entre temps, Hitler
a déclenché la Seconde Guerre mondiale
et conquis une grande partie de l'Europe.

II- L’esthétique de Chaplin

Charlot
Charlie Chaplin a crée un personnage aujourd'hui universellement connu : celui d'une
sorte de vagabond, dont le chapeau melon, la canne, les grandes chaussures, le
pantalon tombant et trop large, les cheveux frisés et la petite moustache sont devenus
D’après vous quelles sont les caractéristiques du personnage de
le symbole de l'art cinématographique.
LeCharlot?
caractère le plus apparent de Charlot est celui d'une sorte de Pierrot lunaire,
amoureux, poursuivi par les gros bandits, les gros méchants ( le contraste entre la
fragilité physique de Chaplin et la musculature de ses adversaires est constant et
remarquable ).
C'est un personnage assez misérable qui essaye de composer avec le monde hostile
Voici
un extrait
dutrucs
filmplus
Lesou
Temps
qui l'entoure , ses
cambrioles
ou ses
moinsmodernes
honnêtes. ( comme le fer à
cheval placé dans le gant de boxe ou le coup de pied au derrière lancé dans un geste de
danseur .../... ).
Il est aussi un personnage poétique, marginal, clown et dramaturge.
C'est surtout l'aspect triomphant et dominateur de Chaplin qui est remarquable.
Quand il se bat, il gagne toujours ; les gros flics et les gros bandits n'ont qu'à bien se
tenir : Chaplin est invincible ! Mieux encore, il triomphe du monde, de la société (dans
Golf Rush, il finit milliardaire), du pire des dictateurs, dont il prend la place
fortuitement.
Il est alors généreux pour les faibles, impitoyable pour ses adversaires vaincus. David
triomphe de Goliath comme il le mime d'une manière éblouissante dans The Pilgrim.

Le burlesque
Le burlesque fait rire grâce à un comique de l'absurde et de l'irrationnel.
Soit, des événements extraordinaires ne cessent de faire irruption sans raison
dans le quotidien. Soit, le gag repose sur un comique de gestes...

Un exemple: la machine à manger dans Les temps modernes
Sur quoi repose le comique? Quel est l’objet de la critique?

Après le muet, l’importance de la
musique
• Il s’agit de son premier film parlant.
• Jusqu’à présent des films muets: donc
D’où le travail effectué en éducation musicale
une grande importance accordée aux
gestes
• Muet ou plutôt sonore car soin extrême
apporté à la bande son

III- Le discours de Hynkel
Visionnage avec deux questions :
- Quels procédés visuels et sonores C. Chaplin emploie-t-il pour
dénoncer, à travers le personnage de Hynkel, la manière dont Hitler
manipule les foules ?
- Dans quelle intention Chaplin emploie-t-il des procédés burlesques ?

Quelques éléments d’analyse
• Au niveau du visuel
• Au niveau sonore
• Des éléments burlesques
-Des grimaces
-Des gestes autoritaires
-Des foules obéissantes
-Sous-titres indiquant l’absence de liberté
-Passage de la flatterie à l’agressivité
-Mots vociférés
-Eau dans le pantalon

-Micro pliée
-Ceinture sautée

Confrontons ce discours aux images d’archive de
l’INA VIIe congrès du parti nazi 1935
• http://www.ina.fr/fresques/jalons/Html/PrincipaleAcc
ueil.php?Id=InaEdu02028

Des photos d’Hitler s’entraînant à faire ses
discours

Gestuelle identique
Manipulation des foules

Photographies d'Hitler par Heinrich Hoffmann, 1927. Collections de
L'Histoire n°18

Conclusion partielle

Dans des décors semblables à ceux de la propagande nazie, Chaplin mime la
réalité de la manipulation des foules par Hitler. Maître du genre, il utilise
aussi des procédés burlesques pour dénoncer des sujets graves.

IV- La scène du globe

Visionnage guidée par deux questions :
•Quel est le message de Chaplin dans cet extrait ?
•Donnez un titre aux trois parties qui le composent.

Dans quelle intention Chaplin emploie-t-il les procédés
burlesques?

Quel est le message de Chaplin dans cette séquence? Donnez un titre
aux trois parties qui la composent.

Le rêve impérialiste

La domination du
monde

La chute inattendue

V- Comparatif entre l’Allemagne
nazie et la dictature dans la fiction

VI- Quel est le message du film?
Dans ce film, Chaplin s'engage contre Hitler et l'Allemagne nazie,
à armes égales, sur le terrain du spectacle. Dans des décors
semblables à ceux de la propagande nazie, il en dénonce la réalité
brutale et violente en mimant le dictateur s'adressant à des foules
obéissantes. Il alerte aussi ses contemporains sur les rêves
expansionnistes et la volonté impérialiste du dictateur allemand.
Maître du genre, il n'hésite pas à utiliser des procédés burlesques
pour rendre Le Dictateur ridicule.

Le discours final
Schulz
Parle, c'est notre seul espoir.
Le barbier
Espoir... Je suis désolé, mais je ne veux pas être empereur, ce n’est pas mon affaire. Je ne veux ni conquérir, ni diriger personne. Je voudrais aider tout le monde dans
la mesure du possible, juifs, chrétiens, païens, blancs et noirs. Nous voudrions tous nous aider si nous le pouvions, les êtres humains sont ainsi faits. Nous
voulons donner le bonheur à notre prochain, pas lui donner le malheur. Nous ne voulons pas haïr ni humilier personne. Chacun de nous a sa place et notre terre
est bien assez riche, elle peut nourrir tous les êtres humains. Nous pouvons tous avoir une vie belle et libre mais nous l’avons oublié.
L’envie a empoisonné l’esprit des hommes, a barricadé le monde avec la haine, nous a fait sombrer dans la misère et les effusions de sang. Nous avons développé la
vitesse pour nous enfermer en nous-mêmes. Les machines qui nous apportent l’abondance nous laissent dans l’insatisfaction. Notre savoir nous a fait devenir
cyniques. Nous sommes inhumains à force d’intelligence, nous ne ressentons pas assez et nous pensons beaucoup trop. Nous sommes trop mécanisés et nous
manquons d’humanité.
Nous sommes trop cultivés et nous manquons de tendresse et de gentillesse. Sans ces qualités humaines, la vie n’est plus que violence et tout est perdu.
Les avions, la radio nous ont rapprochés les uns des autres, ces inventions ne trouveront leur vrai sens que dans la bonté de l’être humain, que dans la fraternité,
l’amitié et l’unité de tous les hommes.
En ce moment même, ma voix atteint des millions de gens à travers le monde, des millions d’hommes, de femmes, d’enfants désespérés, victimes d’un système qui
torture les faibles et emprisonne des innocents.
Je dis à tous ceux qui m’entendent : Ne désespérez pas ! Le malheur qui est sur nous n’est que le produit éphémère de l’habilité, de l’amertume de ceux qui ont peur
des progrès qu’accomplit l’Humanité. Mais la haine finira par disparaître et les dictateurs mourront et le pouvoir qu’ils avaient pris aux peuples va retourner aux
peuples. Et tant que des hommes mourront pour elle, la liberté ne pourra pas périr. Soldats, ne vous donnez pas à ces brutes, à une minorité qui vous méprise et
qui fait de vous des esclaves, enrégimente toute votre vie et qui vous dit tout ce qu’il faut faire et ce qu’il faut penser, qui vous dirige, vous manœuvre, se sert de
vous comme chair à canons et qui vous traite comme du bétail.
Ne donnez pas votre vie à ces êtres inhumains, ces hommes machines avec une machine à la place de la tête et une machine dans le cœur.
Vous n’êtes pas des machines.
Vous n’êtes pas des esclaves.
Vous êtes des hommes, des hommes avec tout l’amour du monde dans le cœur.
Vous n’avez pas de haine, sinon pour ce qui est inhumain, ce qui n’est pas fait d’amour.
Soldats ne vous battez pas pour l’esclavage mais pour la liberté.
Il est écrit dans l’Evangile selon Saint Luc « Le Royaume de Dieu est dans l’être humain », pas dans un seul humain ni dans un groupe humain, mais dans tous les
humains, mais en vous, en vous le peuple qui avez le pouvoir, le pouvoir de créer les machines, le pouvoir de créer le bonheur. Vous, le peuple, vous avez le
pouvoir, le pouvoir de rendre la vie belle et libre, le pouvoir de faire de cette vie une merveilleuse aventure.
Alors au nom même de la Démocratie, utilisons ce pouvoir. Il faut tous nous unir, il faut tous nous battre pour un monde nouveau, un monde humain qui donnera à
chacun l’occasion de travailler, qui apportera un avenir à la jeunesse et à la vieillesse la sécurité.
Ces brutes vous ont promis toutes ces choses pour que vous leur donniez le pouvoir : ils mentaient. Ils n’ont pas tenu leurs merveilleuses promesses : jamais ils ne le
feront. Les dictateurs s’affranchissent en prenant le pouvoir mais ils font un esclave du peuple.
Alors, il faut nous battre pour accomplir toutes leurs promesses. Il faut nous battre pour libérer le monde, pour renverser les frontières et les barrières raciales, pour en
finir avec l’avidité, avec la haine et l’intolérance. Il faut nous battre pour construire un monde de raison, un monde où la science et le progrès mèneront tous les
hommes vers le bonheur. Soldats, au nom de la Démocratie, unissons-nous tous !
...
Hannah, est-ce que tu m'entends ? Où que tu sois, lève les yeux ! Lève les yeux, Hannah ! Les nuages se dissipent ! Le soleil perce ! Nous émergeons des ténèbres
pour trouver la lumière ! Nous pénétrons dans un monde nouveau, un monde meilleur, où les hommes domineront leur cupidité, leur haine et leur brutalité. Lève
les yeux, Hannah ! L'âme de l'homme a reçu des ailes et enfin elle commence à voler. Elle vole vers l'arc-en-ciel, vers la lumière de l'espoir. Lève les yeux,
Hannah ! Lève les yeux !

Discours qui s’adresse à tous les spectateurs : défi que lance Chaplin à Hitler (8
minutes de discours).

VII- Travail sur le film en général
• Quels éléments du nazisme sont
dénoncés dans le film?
• Justifiez cette phrase de Chaplin: " Le
Dictateur est mon premier film où
l’histoire est plus grande que le petit
vagabond. «
• Réaliser une critique du film

Quels éléments du nazisme sont ici dénoncés ?
la propagande avec les manifestations de masse comme à Nuremberg (cf bande-annonce du film le Dictateur), le
contrôle de la presse, de la radio, la censure donc. Le personnage de Garbitsch (« ordure », « pourriture » en anglais) en
est l’illustration. Chaplin s’est sans doute inspiré ici de Goebbels pour bâtir ce personnage.
Le culte de la personnalité, celle d’Hitler mais aussi de Napaloni (Mussolini) que Chaplin choisit de ridiculiser. Pour
ce faire, il s’est soigneusement documenté en regardant des discours d’Hitler ou le film de Leni Riefenstahl le
Triomphe de la Volonté. L’un des meilleurs exemples est une reprise de la réponse d’Hitler à F.D. Roosevelt où le
dictateur nazi liste les pays qu’il n’envahira pas. Chaplin a parfaitement compris qu’Hitler s’est forgé un personnage
aussi il se moque fréquemment de sa rhétorique avec des phrases creuses hurlées (si violentes qu’elles font tordre le
micro).«Aussi
interprétersu
deux
rôles, celui du
Dictateur
Hynkel
et du de
barbier
juif est une idée géniale
« toute
Mais:
Si j’avais
l’horreur
réelle
des
camps
concentration,
je n’aurais
pu
ressemblance entre le dictateur Hynkel et le barbier juif ne serait qu’une pure coïncidence ».

réaliser Le Dictateur; Je n’aurais pu faire un jeu de la folie homicide des nazis. »
L’état policier nazi : La double croix (signifie trahison en anglais) , les SA (anachronisme puisqu’ils ont été éliminés
dès 1934) sont des brutes épaisses pas très malignes et faciles à berner. Les camps de concentration sont évoqués mais
comme de simples bagnes. La censure est donc obtenue par la violence policière.
L’expansionnisme : le lebensraum est un des thèmes du film avec la volonté de s’emparer de l’Osterlitch, l’Autriche
donc. Chaplin fait allusion à l’épisode du col du Brenner en juillet 1934 où Mussolini empêche un premier Anschluss.
De même, le rêve de domination mondiale transparaît avec éclat dans la fameuse scène du globe. (cf bande annonce).
En fait, Hitler était perçu comme quelqu’un de peu dangereux à l’époque ce qui explique cette mise en scène de
Chaplin.

Le racisme et plus particulièrement l’antisémitisme avec le boycott des magasins juifs, la mise en place des ghettos,
l’exclusion par les lois de Nuremberg, la théorie de la race aryenne et une allusion à la Nuit de Cristal.
Celle de la gare avec la rencontre entre Hynkel et Napaloni ou l’épisode du bureau


Slide 7

Histoire des arts

Support : Le dictateur, de
Chaplin

Séance –Le Dictateur
Objectifs:
L’engagement d’un cinéaste témoin de son
temps, dans la dénonciation de la dictature
hitlérienne

« Je crois au pouvoir du rire et des larmes comme antidote
de la haine et de la terreur. »

A savoir:
-Chaplin (biographie)
-Esthétique de Chaplin
-Résumé du film et contexte
-Le discours de Hynkel
-La scène du globe
-Le lien avec le contexte historique
-Le message du film
-Travail sur la musique

I- Mise en contexte

Résumé
• Dans les années 1930, la Tomainia est sous le contrôle
du dictateur Adenoid Hynkel, qui rêve de domination
mondiale. Dans le quartier juif de la capitale vit un
barbier, qui est un sosie du dictateur. Grâce au fait
que, pendant la guerre, il a sauvé la vie à un aviateur
devenu depuis un des hommes importants du régime,
le barbier est pour un temps à l'abri des persécutions,
mais il est arrêté lorsque son protecteur tombe en
disgrâce. Les deux hommes arrivent à s'évader et le jeu
des circonstances amène le barbier à être pris pour le
dictateur et à prononcer à sa place un discours faisant
l'éloge de la liberté.

Le contexte
• Chaplin achève le scénario de son
premier film parlant à l'automne 1938. A
cette époque, Hitler, dictateur en
Allemagne, s'apprête à annexer
l'Autriche et démanteler la
Tchécoslovaquie. Le film sort à New
York en octobre 1940. Entre temps, Hitler
a déclenché la Seconde Guerre mondiale
et conquis une grande partie de l'Europe.

II- L’esthétique de Chaplin

Charlot
Charlie Chaplin a crée un personnage aujourd'hui universellement connu : celui d'une
sorte de vagabond, dont le chapeau melon, la canne, les grandes chaussures, le
pantalon tombant et trop large, les cheveux frisés et la petite moustache sont devenus
D’après vous quelles sont les caractéristiques du personnage de
le symbole de l'art cinématographique.
LeCharlot?
caractère le plus apparent de Charlot est celui d'une sorte de Pierrot lunaire,
amoureux, poursuivi par les gros bandits, les gros méchants ( le contraste entre la
fragilité physique de Chaplin et la musculature de ses adversaires est constant et
remarquable ).
C'est un personnage assez misérable qui essaye de composer avec le monde hostile
Voici
un extrait
dutrucs
filmplus
Lesou
Temps
qui l'entoure , ses
cambrioles
ou ses
moinsmodernes
honnêtes. ( comme le fer à
cheval placé dans le gant de boxe ou le coup de pied au derrière lancé dans un geste de
danseur .../... ).
Il est aussi un personnage poétique, marginal, clown et dramaturge.
C'est surtout l'aspect triomphant et dominateur de Chaplin qui est remarquable.
Quand il se bat, il gagne toujours ; les gros flics et les gros bandits n'ont qu'à bien se
tenir : Chaplin est invincible ! Mieux encore, il triomphe du monde, de la société (dans
Golf Rush, il finit milliardaire), du pire des dictateurs, dont il prend la place
fortuitement.
Il est alors généreux pour les faibles, impitoyable pour ses adversaires vaincus. David
triomphe de Goliath comme il le mime d'une manière éblouissante dans The Pilgrim.

Le burlesque
Le burlesque fait rire grâce à un comique de l'absurde et de l'irrationnel.
Soit, des événements extraordinaires ne cessent de faire irruption sans raison
dans le quotidien. Soit, le gag repose sur un comique de gestes...

Un exemple: la machine à manger dans Les temps modernes
Sur quoi repose le comique? Quel est l’objet de la critique?

Après le muet, l’importance de la
musique
• Il s’agit de son premier film parlant.
• Jusqu’à présent des films muets: donc
D’où le travail effectué en éducation musicale
une grande importance accordée aux
gestes
• Muet ou plutôt sonore car soin extrême
apporté à la bande son

III- Le discours de Hynkel
Visionnage avec deux questions :
- Quels procédés visuels et sonores C. Chaplin emploie-t-il pour
dénoncer, à travers le personnage de Hynkel, la manière dont Hitler
manipule les foules ?
- Dans quelle intention Chaplin emploie-t-il des procédés burlesques ?

Quelques éléments d’analyse
• Au niveau du visuel
• Au niveau sonore
• Des éléments burlesques
-Des grimaces
-Des gestes autoritaires
-Des foules obéissantes
-Sous-titres indiquant l’absence de liberté
-Passage de la flatterie à l’agressivité
-Mots vociférés
-Eau dans le pantalon

-Micro pliée
-Ceinture sautée

Confrontons ce discours aux images d’archive de
l’INA VIIe congrès du parti nazi 1935
• http://www.ina.fr/fresques/jalons/Html/PrincipaleAcc
ueil.php?Id=InaEdu02028

Des photos d’Hitler s’entraînant à faire ses
discours

Gestuelle identique
Manipulation des foules

Photographies d'Hitler par Heinrich Hoffmann, 1927. Collections de
L'Histoire n°18

Conclusion partielle

Dans des décors semblables à ceux de la propagande nazie, Chaplin mime la
réalité de la manipulation des foules par Hitler. Maître du genre, il utilise
aussi des procédés burlesques pour dénoncer des sujets graves.

IV- La scène du globe

Visionnage guidée par deux questions :
•Quel est le message de Chaplin dans cet extrait ?
•Donnez un titre aux trois parties qui le composent.

Dans quelle intention Chaplin emploie-t-il les procédés
burlesques?

Quel est le message de Chaplin dans cette séquence? Donnez un titre
aux trois parties qui la composent.

Le rêve impérialiste

La domination du
monde

La chute inattendue

V- Comparatif entre l’Allemagne
nazie et la dictature dans la fiction

VI- Quel est le message du film?
Dans ce film, Chaplin s'engage contre Hitler et l'Allemagne nazie,
à armes égales, sur le terrain du spectacle. Dans des décors
semblables à ceux de la propagande nazie, il en dénonce la réalité
brutale et violente en mimant le dictateur s'adressant à des foules
obéissantes. Il alerte aussi ses contemporains sur les rêves
expansionnistes et la volonté impérialiste du dictateur allemand.
Maître du genre, il n'hésite pas à utiliser des procédés burlesques
pour rendre Le Dictateur ridicule.

Le discours final
Schulz
Parle, c'est notre seul espoir.
Le barbier
Espoir... Je suis désolé, mais je ne veux pas être empereur, ce n’est pas mon affaire. Je ne veux ni conquérir, ni diriger personne. Je voudrais aider tout le monde dans
la mesure du possible, juifs, chrétiens, païens, blancs et noirs. Nous voudrions tous nous aider si nous le pouvions, les êtres humains sont ainsi faits. Nous
voulons donner le bonheur à notre prochain, pas lui donner le malheur. Nous ne voulons pas haïr ni humilier personne. Chacun de nous a sa place et notre terre
est bien assez riche, elle peut nourrir tous les êtres humains. Nous pouvons tous avoir une vie belle et libre mais nous l’avons oublié.
L’envie a empoisonné l’esprit des hommes, a barricadé le monde avec la haine, nous a fait sombrer dans la misère et les effusions de sang. Nous avons développé la
vitesse pour nous enfermer en nous-mêmes. Les machines qui nous apportent l’abondance nous laissent dans l’insatisfaction. Notre savoir nous a fait devenir
cyniques. Nous sommes inhumains à force d’intelligence, nous ne ressentons pas assez et nous pensons beaucoup trop. Nous sommes trop mécanisés et nous
manquons d’humanité.
Nous sommes trop cultivés et nous manquons de tendresse et de gentillesse. Sans ces qualités humaines, la vie n’est plus que violence et tout est perdu.
Les avions, la radio nous ont rapprochés les uns des autres, ces inventions ne trouveront leur vrai sens que dans la bonté de l’être humain, que dans la fraternité,
l’amitié et l’unité de tous les hommes.
En ce moment même, ma voix atteint des millions de gens à travers le monde, des millions d’hommes, de femmes, d’enfants désespérés, victimes d’un système qui
torture les faibles et emprisonne des innocents.
Je dis à tous ceux qui m’entendent : Ne désespérez pas ! Le malheur qui est sur nous n’est que le produit éphémère de l’habilité, de l’amertume de ceux qui ont peur
des progrès qu’accomplit l’Humanité. Mais la haine finira par disparaître et les dictateurs mourront et le pouvoir qu’ils avaient pris aux peuples va retourner aux
peuples. Et tant que des hommes mourront pour elle, la liberté ne pourra pas périr. Soldats, ne vous donnez pas à ces brutes, à une minorité qui vous méprise et
qui fait de vous des esclaves, enrégimente toute votre vie et qui vous dit tout ce qu’il faut faire et ce qu’il faut penser, qui vous dirige, vous manœuvre, se sert de
vous comme chair à canons et qui vous traite comme du bétail.
Ne donnez pas votre vie à ces êtres inhumains, ces hommes machines avec une machine à la place de la tête et une machine dans le cœur.
Vous n’êtes pas des machines.
Vous n’êtes pas des esclaves.
Vous êtes des hommes, des hommes avec tout l’amour du monde dans le cœur.
Vous n’avez pas de haine, sinon pour ce qui est inhumain, ce qui n’est pas fait d’amour.
Soldats ne vous battez pas pour l’esclavage mais pour la liberté.
Il est écrit dans l’Evangile selon Saint Luc « Le Royaume de Dieu est dans l’être humain », pas dans un seul humain ni dans un groupe humain, mais dans tous les
humains, mais en vous, en vous le peuple qui avez le pouvoir, le pouvoir de créer les machines, le pouvoir de créer le bonheur. Vous, le peuple, vous avez le
pouvoir, le pouvoir de rendre la vie belle et libre, le pouvoir de faire de cette vie une merveilleuse aventure.
Alors au nom même de la Démocratie, utilisons ce pouvoir. Il faut tous nous unir, il faut tous nous battre pour un monde nouveau, un monde humain qui donnera à
chacun l’occasion de travailler, qui apportera un avenir à la jeunesse et à la vieillesse la sécurité.
Ces brutes vous ont promis toutes ces choses pour que vous leur donniez le pouvoir : ils mentaient. Ils n’ont pas tenu leurs merveilleuses promesses : jamais ils ne le
feront. Les dictateurs s’affranchissent en prenant le pouvoir mais ils font un esclave du peuple.
Alors, il faut nous battre pour accomplir toutes leurs promesses. Il faut nous battre pour libérer le monde, pour renverser les frontières et les barrières raciales, pour en
finir avec l’avidité, avec la haine et l’intolérance. Il faut nous battre pour construire un monde de raison, un monde où la science et le progrès mèneront tous les
hommes vers le bonheur. Soldats, au nom de la Démocratie, unissons-nous tous !
...
Hannah, est-ce que tu m'entends ? Où que tu sois, lève les yeux ! Lève les yeux, Hannah ! Les nuages se dissipent ! Le soleil perce ! Nous émergeons des ténèbres
pour trouver la lumière ! Nous pénétrons dans un monde nouveau, un monde meilleur, où les hommes domineront leur cupidité, leur haine et leur brutalité. Lève
les yeux, Hannah ! L'âme de l'homme a reçu des ailes et enfin elle commence à voler. Elle vole vers l'arc-en-ciel, vers la lumière de l'espoir. Lève les yeux,
Hannah ! Lève les yeux !

Discours qui s’adresse à tous les spectateurs : défi que lance Chaplin à Hitler (8
minutes de discours).

VII- Travail sur le film en général
• Quels éléments du nazisme sont
dénoncés dans le film?
• Justifiez cette phrase de Chaplin: " Le
Dictateur est mon premier film où
l’histoire est plus grande que le petit
vagabond. «
• Réaliser une critique du film

Quels éléments du nazisme sont ici dénoncés ?
la propagande avec les manifestations de masse comme à Nuremberg (cf bande-annonce du film le Dictateur), le
contrôle de la presse, de la radio, la censure donc. Le personnage de Garbitsch (« ordure », « pourriture » en anglais) en
est l’illustration. Chaplin s’est sans doute inspiré ici de Goebbels pour bâtir ce personnage.
Le culte de la personnalité, celle d’Hitler mais aussi de Napaloni (Mussolini) que Chaplin choisit de ridiculiser. Pour
ce faire, il s’est soigneusement documenté en regardant des discours d’Hitler ou le film de Leni Riefenstahl le
Triomphe de la Volonté. L’un des meilleurs exemples est une reprise de la réponse d’Hitler à F.D. Roosevelt où le
dictateur nazi liste les pays qu’il n’envahira pas. Chaplin a parfaitement compris qu’Hitler s’est forgé un personnage
aussi il se moque fréquemment de sa rhétorique avec des phrases creuses hurlées (si violentes qu’elles font tordre le
micro).«Aussi
interprétersu
deux
rôles, celui du
Dictateur
Hynkel
et du de
barbier
juif est une idée géniale
« toute
Mais:
Si j’avais
l’horreur
réelle
des
camps
concentration,
je n’aurais
pu
ressemblance entre le dictateur Hynkel et le barbier juif ne serait qu’une pure coïncidence ».

réaliser Le Dictateur; Je n’aurais pu faire un jeu de la folie homicide des nazis. »
L’état policier nazi : La double croix (signifie trahison en anglais) , les SA (anachronisme puisqu’ils ont été éliminés
dès 1934) sont des brutes épaisses pas très malignes et faciles à berner. Les camps de concentration sont évoqués mais
comme de simples bagnes. La censure est donc obtenue par la violence policière.
L’expansionnisme : le lebensraum est un des thèmes du film avec la volonté de s’emparer de l’Osterlitch, l’Autriche
donc. Chaplin fait allusion à l’épisode du col du Brenner en juillet 1934 où Mussolini empêche un premier Anschluss.
De même, le rêve de domination mondiale transparaît avec éclat dans la fameuse scène du globe. (cf bande annonce).
En fait, Hitler était perçu comme quelqu’un de peu dangereux à l’époque ce qui explique cette mise en scène de
Chaplin.

Le racisme et plus particulièrement l’antisémitisme avec le boycott des magasins juifs, la mise en place des ghettos,
l’exclusion par les lois de Nuremberg, la théorie de la race aryenne et une allusion à la Nuit de Cristal.
Celle de la gare avec la rencontre entre Hynkel et Napaloni ou l’épisode du bureau


Slide 8

Histoire des arts

Support : Le dictateur, de
Chaplin

Séance –Le Dictateur
Objectifs:
L’engagement d’un cinéaste témoin de son
temps, dans la dénonciation de la dictature
hitlérienne

« Je crois au pouvoir du rire et des larmes comme antidote
de la haine et de la terreur. »

A savoir:
-Chaplin (biographie)
-Esthétique de Chaplin
-Résumé du film et contexte
-Le discours de Hynkel
-La scène du globe
-Le lien avec le contexte historique
-Le message du film
-Travail sur la musique

I- Mise en contexte

Résumé
• Dans les années 1930, la Tomainia est sous le contrôle
du dictateur Adenoid Hynkel, qui rêve de domination
mondiale. Dans le quartier juif de la capitale vit un
barbier, qui est un sosie du dictateur. Grâce au fait
que, pendant la guerre, il a sauvé la vie à un aviateur
devenu depuis un des hommes importants du régime,
le barbier est pour un temps à l'abri des persécutions,
mais il est arrêté lorsque son protecteur tombe en
disgrâce. Les deux hommes arrivent à s'évader et le jeu
des circonstances amène le barbier à être pris pour le
dictateur et à prononcer à sa place un discours faisant
l'éloge de la liberté.

Le contexte
• Chaplin achève le scénario de son
premier film parlant à l'automne 1938. A
cette époque, Hitler, dictateur en
Allemagne, s'apprête à annexer
l'Autriche et démanteler la
Tchécoslovaquie. Le film sort à New
York en octobre 1940. Entre temps, Hitler
a déclenché la Seconde Guerre mondiale
et conquis une grande partie de l'Europe.

II- L’esthétique de Chaplin

Charlot
Charlie Chaplin a crée un personnage aujourd'hui universellement connu : celui d'une
sorte de vagabond, dont le chapeau melon, la canne, les grandes chaussures, le
pantalon tombant et trop large, les cheveux frisés et la petite moustache sont devenus
D’après vous quelles sont les caractéristiques du personnage de
le symbole de l'art cinématographique.
LeCharlot?
caractère le plus apparent de Charlot est celui d'une sorte de Pierrot lunaire,
amoureux, poursuivi par les gros bandits, les gros méchants ( le contraste entre la
fragilité physique de Chaplin et la musculature de ses adversaires est constant et
remarquable ).
C'est un personnage assez misérable qui essaye de composer avec le monde hostile
Voici
un extrait
dutrucs
filmplus
Lesou
Temps
qui l'entoure , ses
cambrioles
ou ses
moinsmodernes
honnêtes. ( comme le fer à
cheval placé dans le gant de boxe ou le coup de pied au derrière lancé dans un geste de
danseur .../... ).
Il est aussi un personnage poétique, marginal, clown et dramaturge.
C'est surtout l'aspect triomphant et dominateur de Chaplin qui est remarquable.
Quand il se bat, il gagne toujours ; les gros flics et les gros bandits n'ont qu'à bien se
tenir : Chaplin est invincible ! Mieux encore, il triomphe du monde, de la société (dans
Golf Rush, il finit milliardaire), du pire des dictateurs, dont il prend la place
fortuitement.
Il est alors généreux pour les faibles, impitoyable pour ses adversaires vaincus. David
triomphe de Goliath comme il le mime d'une manière éblouissante dans The Pilgrim.

Le burlesque
Le burlesque fait rire grâce à un comique de l'absurde et de l'irrationnel.
Soit, des événements extraordinaires ne cessent de faire irruption sans raison
dans le quotidien. Soit, le gag repose sur un comique de gestes...

Un exemple: la machine à manger dans Les temps modernes
Sur quoi repose le comique? Quel est l’objet de la critique?

Après le muet, l’importance de la
musique
• Il s’agit de son premier film parlant.
• Jusqu’à présent des films muets: donc
D’où le travail effectué en éducation musicale
une grande importance accordée aux
gestes
• Muet ou plutôt sonore car soin extrême
apporté à la bande son

III- Le discours de Hynkel
Visionnage avec deux questions :
- Quels procédés visuels et sonores C. Chaplin emploie-t-il pour
dénoncer, à travers le personnage de Hynkel, la manière dont Hitler
manipule les foules ?
- Dans quelle intention Chaplin emploie-t-il des procédés burlesques ?

Quelques éléments d’analyse
• Au niveau du visuel
• Au niveau sonore
• Des éléments burlesques
-Des grimaces
-Des gestes autoritaires
-Des foules obéissantes
-Sous-titres indiquant l’absence de liberté
-Passage de la flatterie à l’agressivité
-Mots vociférés
-Eau dans le pantalon

-Micro pliée
-Ceinture sautée

Confrontons ce discours aux images d’archive de
l’INA VIIe congrès du parti nazi 1935
• http://www.ina.fr/fresques/jalons/Html/PrincipaleAcc
ueil.php?Id=InaEdu02028

Des photos d’Hitler s’entraînant à faire ses
discours

Gestuelle identique
Manipulation des foules

Photographies d'Hitler par Heinrich Hoffmann, 1927. Collections de
L'Histoire n°18

Conclusion partielle

Dans des décors semblables à ceux de la propagande nazie, Chaplin mime la
réalité de la manipulation des foules par Hitler. Maître du genre, il utilise
aussi des procédés burlesques pour dénoncer des sujets graves.

IV- La scène du globe

Visionnage guidée par deux questions :
•Quel est le message de Chaplin dans cet extrait ?
•Donnez un titre aux trois parties qui le composent.

Dans quelle intention Chaplin emploie-t-il les procédés
burlesques?

Quel est le message de Chaplin dans cette séquence? Donnez un titre
aux trois parties qui la composent.

Le rêve impérialiste

La domination du
monde

La chute inattendue

V- Comparatif entre l’Allemagne
nazie et la dictature dans la fiction

VI- Quel est le message du film?
Dans ce film, Chaplin s'engage contre Hitler et l'Allemagne nazie,
à armes égales, sur le terrain du spectacle. Dans des décors
semblables à ceux de la propagande nazie, il en dénonce la réalité
brutale et violente en mimant le dictateur s'adressant à des foules
obéissantes. Il alerte aussi ses contemporains sur les rêves
expansionnistes et la volonté impérialiste du dictateur allemand.
Maître du genre, il n'hésite pas à utiliser des procédés burlesques
pour rendre Le Dictateur ridicule.

Le discours final
Schulz
Parle, c'est notre seul espoir.
Le barbier
Espoir... Je suis désolé, mais je ne veux pas être empereur, ce n’est pas mon affaire. Je ne veux ni conquérir, ni diriger personne. Je voudrais aider tout le monde dans
la mesure du possible, juifs, chrétiens, païens, blancs et noirs. Nous voudrions tous nous aider si nous le pouvions, les êtres humains sont ainsi faits. Nous
voulons donner le bonheur à notre prochain, pas lui donner le malheur. Nous ne voulons pas haïr ni humilier personne. Chacun de nous a sa place et notre terre
est bien assez riche, elle peut nourrir tous les êtres humains. Nous pouvons tous avoir une vie belle et libre mais nous l’avons oublié.
L’envie a empoisonné l’esprit des hommes, a barricadé le monde avec la haine, nous a fait sombrer dans la misère et les effusions de sang. Nous avons développé la
vitesse pour nous enfermer en nous-mêmes. Les machines qui nous apportent l’abondance nous laissent dans l’insatisfaction. Notre savoir nous a fait devenir
cyniques. Nous sommes inhumains à force d’intelligence, nous ne ressentons pas assez et nous pensons beaucoup trop. Nous sommes trop mécanisés et nous
manquons d’humanité.
Nous sommes trop cultivés et nous manquons de tendresse et de gentillesse. Sans ces qualités humaines, la vie n’est plus que violence et tout est perdu.
Les avions, la radio nous ont rapprochés les uns des autres, ces inventions ne trouveront leur vrai sens que dans la bonté de l’être humain, que dans la fraternité,
l’amitié et l’unité de tous les hommes.
En ce moment même, ma voix atteint des millions de gens à travers le monde, des millions d’hommes, de femmes, d’enfants désespérés, victimes d’un système qui
torture les faibles et emprisonne des innocents.
Je dis à tous ceux qui m’entendent : Ne désespérez pas ! Le malheur qui est sur nous n’est que le produit éphémère de l’habilité, de l’amertume de ceux qui ont peur
des progrès qu’accomplit l’Humanité. Mais la haine finira par disparaître et les dictateurs mourront et le pouvoir qu’ils avaient pris aux peuples va retourner aux
peuples. Et tant que des hommes mourront pour elle, la liberté ne pourra pas périr. Soldats, ne vous donnez pas à ces brutes, à une minorité qui vous méprise et
qui fait de vous des esclaves, enrégimente toute votre vie et qui vous dit tout ce qu’il faut faire et ce qu’il faut penser, qui vous dirige, vous manœuvre, se sert de
vous comme chair à canons et qui vous traite comme du bétail.
Ne donnez pas votre vie à ces êtres inhumains, ces hommes machines avec une machine à la place de la tête et une machine dans le cœur.
Vous n’êtes pas des machines.
Vous n’êtes pas des esclaves.
Vous êtes des hommes, des hommes avec tout l’amour du monde dans le cœur.
Vous n’avez pas de haine, sinon pour ce qui est inhumain, ce qui n’est pas fait d’amour.
Soldats ne vous battez pas pour l’esclavage mais pour la liberté.
Il est écrit dans l’Evangile selon Saint Luc « Le Royaume de Dieu est dans l’être humain », pas dans un seul humain ni dans un groupe humain, mais dans tous les
humains, mais en vous, en vous le peuple qui avez le pouvoir, le pouvoir de créer les machines, le pouvoir de créer le bonheur. Vous, le peuple, vous avez le
pouvoir, le pouvoir de rendre la vie belle et libre, le pouvoir de faire de cette vie une merveilleuse aventure.
Alors au nom même de la Démocratie, utilisons ce pouvoir. Il faut tous nous unir, il faut tous nous battre pour un monde nouveau, un monde humain qui donnera à
chacun l’occasion de travailler, qui apportera un avenir à la jeunesse et à la vieillesse la sécurité.
Ces brutes vous ont promis toutes ces choses pour que vous leur donniez le pouvoir : ils mentaient. Ils n’ont pas tenu leurs merveilleuses promesses : jamais ils ne le
feront. Les dictateurs s’affranchissent en prenant le pouvoir mais ils font un esclave du peuple.
Alors, il faut nous battre pour accomplir toutes leurs promesses. Il faut nous battre pour libérer le monde, pour renverser les frontières et les barrières raciales, pour en
finir avec l’avidité, avec la haine et l’intolérance. Il faut nous battre pour construire un monde de raison, un monde où la science et le progrès mèneront tous les
hommes vers le bonheur. Soldats, au nom de la Démocratie, unissons-nous tous !
...
Hannah, est-ce que tu m'entends ? Où que tu sois, lève les yeux ! Lève les yeux, Hannah ! Les nuages se dissipent ! Le soleil perce ! Nous émergeons des ténèbres
pour trouver la lumière ! Nous pénétrons dans un monde nouveau, un monde meilleur, où les hommes domineront leur cupidité, leur haine et leur brutalité. Lève
les yeux, Hannah ! L'âme de l'homme a reçu des ailes et enfin elle commence à voler. Elle vole vers l'arc-en-ciel, vers la lumière de l'espoir. Lève les yeux,
Hannah ! Lève les yeux !

Discours qui s’adresse à tous les spectateurs : défi que lance Chaplin à Hitler (8
minutes de discours).

VII- Travail sur le film en général
• Quels éléments du nazisme sont
dénoncés dans le film?
• Justifiez cette phrase de Chaplin: " Le
Dictateur est mon premier film où
l’histoire est plus grande que le petit
vagabond. «
• Réaliser une critique du film

Quels éléments du nazisme sont ici dénoncés ?
la propagande avec les manifestations de masse comme à Nuremberg (cf bande-annonce du film le Dictateur), le
contrôle de la presse, de la radio, la censure donc. Le personnage de Garbitsch (« ordure », « pourriture » en anglais) en
est l’illustration. Chaplin s’est sans doute inspiré ici de Goebbels pour bâtir ce personnage.
Le culte de la personnalité, celle d’Hitler mais aussi de Napaloni (Mussolini) que Chaplin choisit de ridiculiser. Pour
ce faire, il s’est soigneusement documenté en regardant des discours d’Hitler ou le film de Leni Riefenstahl le
Triomphe de la Volonté. L’un des meilleurs exemples est une reprise de la réponse d’Hitler à F.D. Roosevelt où le
dictateur nazi liste les pays qu’il n’envahira pas. Chaplin a parfaitement compris qu’Hitler s’est forgé un personnage
aussi il se moque fréquemment de sa rhétorique avec des phrases creuses hurlées (si violentes qu’elles font tordre le
micro).«Aussi
interprétersu
deux
rôles, celui du
Dictateur
Hynkel
et du de
barbier
juif est une idée géniale
« toute
Mais:
Si j’avais
l’horreur
réelle
des
camps
concentration,
je n’aurais
pu
ressemblance entre le dictateur Hynkel et le barbier juif ne serait qu’une pure coïncidence ».

réaliser Le Dictateur; Je n’aurais pu faire un jeu de la folie homicide des nazis. »
L’état policier nazi : La double croix (signifie trahison en anglais) , les SA (anachronisme puisqu’ils ont été éliminés
dès 1934) sont des brutes épaisses pas très malignes et faciles à berner. Les camps de concentration sont évoqués mais
comme de simples bagnes. La censure est donc obtenue par la violence policière.
L’expansionnisme : le lebensraum est un des thèmes du film avec la volonté de s’emparer de l’Osterlitch, l’Autriche
donc. Chaplin fait allusion à l’épisode du col du Brenner en juillet 1934 où Mussolini empêche un premier Anschluss.
De même, le rêve de domination mondiale transparaît avec éclat dans la fameuse scène du globe. (cf bande annonce).
En fait, Hitler était perçu comme quelqu’un de peu dangereux à l’époque ce qui explique cette mise en scène de
Chaplin.

Le racisme et plus particulièrement l’antisémitisme avec le boycott des magasins juifs, la mise en place des ghettos,
l’exclusion par les lois de Nuremberg, la théorie de la race aryenne et une allusion à la Nuit de Cristal.
Celle de la gare avec la rencontre entre Hynkel et Napaloni ou l’épisode du bureau


Slide 9

Histoire des arts

Support : Le dictateur, de
Chaplin

Séance –Le Dictateur
Objectifs:
L’engagement d’un cinéaste témoin de son
temps, dans la dénonciation de la dictature
hitlérienne

« Je crois au pouvoir du rire et des larmes comme antidote
de la haine et de la terreur. »

A savoir:
-Chaplin (biographie)
-Esthétique de Chaplin
-Résumé du film et contexte
-Le discours de Hynkel
-La scène du globe
-Le lien avec le contexte historique
-Le message du film
-Travail sur la musique

I- Mise en contexte

Résumé
• Dans les années 1930, la Tomainia est sous le contrôle
du dictateur Adenoid Hynkel, qui rêve de domination
mondiale. Dans le quartier juif de la capitale vit un
barbier, qui est un sosie du dictateur. Grâce au fait
que, pendant la guerre, il a sauvé la vie à un aviateur
devenu depuis un des hommes importants du régime,
le barbier est pour un temps à l'abri des persécutions,
mais il est arrêté lorsque son protecteur tombe en
disgrâce. Les deux hommes arrivent à s'évader et le jeu
des circonstances amène le barbier à être pris pour le
dictateur et à prononcer à sa place un discours faisant
l'éloge de la liberté.

Le contexte
• Chaplin achève le scénario de son
premier film parlant à l'automne 1938. A
cette époque, Hitler, dictateur en
Allemagne, s'apprête à annexer
l'Autriche et démanteler la
Tchécoslovaquie. Le film sort à New
York en octobre 1940. Entre temps, Hitler
a déclenché la Seconde Guerre mondiale
et conquis une grande partie de l'Europe.

II- L’esthétique de Chaplin

Charlot
Charlie Chaplin a crée un personnage aujourd'hui universellement connu : celui d'une
sorte de vagabond, dont le chapeau melon, la canne, les grandes chaussures, le
pantalon tombant et trop large, les cheveux frisés et la petite moustache sont devenus
D’après vous quelles sont les caractéristiques du personnage de
le symbole de l'art cinématographique.
LeCharlot?
caractère le plus apparent de Charlot est celui d'une sorte de Pierrot lunaire,
amoureux, poursuivi par les gros bandits, les gros méchants ( le contraste entre la
fragilité physique de Chaplin et la musculature de ses adversaires est constant et
remarquable ).
C'est un personnage assez misérable qui essaye de composer avec le monde hostile
Voici
un extrait
dutrucs
filmplus
Lesou
Temps
qui l'entoure , ses
cambrioles
ou ses
moinsmodernes
honnêtes. ( comme le fer à
cheval placé dans le gant de boxe ou le coup de pied au derrière lancé dans un geste de
danseur .../... ).
Il est aussi un personnage poétique, marginal, clown et dramaturge.
C'est surtout l'aspect triomphant et dominateur de Chaplin qui est remarquable.
Quand il se bat, il gagne toujours ; les gros flics et les gros bandits n'ont qu'à bien se
tenir : Chaplin est invincible ! Mieux encore, il triomphe du monde, de la société (dans
Golf Rush, il finit milliardaire), du pire des dictateurs, dont il prend la place
fortuitement.
Il est alors généreux pour les faibles, impitoyable pour ses adversaires vaincus. David
triomphe de Goliath comme il le mime d'une manière éblouissante dans The Pilgrim.

Le burlesque
Le burlesque fait rire grâce à un comique de l'absurde et de l'irrationnel.
Soit, des événements extraordinaires ne cessent de faire irruption sans raison
dans le quotidien. Soit, le gag repose sur un comique de gestes...

Un exemple: la machine à manger dans Les temps modernes
Sur quoi repose le comique? Quel est l’objet de la critique?

Après le muet, l’importance de la
musique
• Il s’agit de son premier film parlant.
• Jusqu’à présent des films muets: donc
D’où le travail effectué en éducation musicale
une grande importance accordée aux
gestes
• Muet ou plutôt sonore car soin extrême
apporté à la bande son

III- Le discours de Hynkel
Visionnage avec deux questions :
- Quels procédés visuels et sonores C. Chaplin emploie-t-il pour
dénoncer, à travers le personnage de Hynkel, la manière dont Hitler
manipule les foules ?
- Dans quelle intention Chaplin emploie-t-il des procédés burlesques ?

Quelques éléments d’analyse
• Au niveau du visuel
• Au niveau sonore
• Des éléments burlesques
-Des grimaces
-Des gestes autoritaires
-Des foules obéissantes
-Sous-titres indiquant l’absence de liberté
-Passage de la flatterie à l’agressivité
-Mots vociférés
-Eau dans le pantalon

-Micro pliée
-Ceinture sautée

Confrontons ce discours aux images d’archive de
l’INA VIIe congrès du parti nazi 1935
• http://www.ina.fr/fresques/jalons/Html/PrincipaleAcc
ueil.php?Id=InaEdu02028

Des photos d’Hitler s’entraînant à faire ses
discours

Gestuelle identique
Manipulation des foules

Photographies d'Hitler par Heinrich Hoffmann, 1927. Collections de
L'Histoire n°18

Conclusion partielle

Dans des décors semblables à ceux de la propagande nazie, Chaplin mime la
réalité de la manipulation des foules par Hitler. Maître du genre, il utilise
aussi des procédés burlesques pour dénoncer des sujets graves.

IV- La scène du globe

Visionnage guidée par deux questions :
•Quel est le message de Chaplin dans cet extrait ?
•Donnez un titre aux trois parties qui le composent.

Dans quelle intention Chaplin emploie-t-il les procédés
burlesques?

Quel est le message de Chaplin dans cette séquence? Donnez un titre
aux trois parties qui la composent.

Le rêve impérialiste

La domination du
monde

La chute inattendue

V- Comparatif entre l’Allemagne
nazie et la dictature dans la fiction

VI- Quel est le message du film?
Dans ce film, Chaplin s'engage contre Hitler et l'Allemagne nazie,
à armes égales, sur le terrain du spectacle. Dans des décors
semblables à ceux de la propagande nazie, il en dénonce la réalité
brutale et violente en mimant le dictateur s'adressant à des foules
obéissantes. Il alerte aussi ses contemporains sur les rêves
expansionnistes et la volonté impérialiste du dictateur allemand.
Maître du genre, il n'hésite pas à utiliser des procédés burlesques
pour rendre Le Dictateur ridicule.

Le discours final
Schulz
Parle, c'est notre seul espoir.
Le barbier
Espoir... Je suis désolé, mais je ne veux pas être empereur, ce n’est pas mon affaire. Je ne veux ni conquérir, ni diriger personne. Je voudrais aider tout le monde dans
la mesure du possible, juifs, chrétiens, païens, blancs et noirs. Nous voudrions tous nous aider si nous le pouvions, les êtres humains sont ainsi faits. Nous
voulons donner le bonheur à notre prochain, pas lui donner le malheur. Nous ne voulons pas haïr ni humilier personne. Chacun de nous a sa place et notre terre
est bien assez riche, elle peut nourrir tous les êtres humains. Nous pouvons tous avoir une vie belle et libre mais nous l’avons oublié.
L’envie a empoisonné l’esprit des hommes, a barricadé le monde avec la haine, nous a fait sombrer dans la misère et les effusions de sang. Nous avons développé la
vitesse pour nous enfermer en nous-mêmes. Les machines qui nous apportent l’abondance nous laissent dans l’insatisfaction. Notre savoir nous a fait devenir
cyniques. Nous sommes inhumains à force d’intelligence, nous ne ressentons pas assez et nous pensons beaucoup trop. Nous sommes trop mécanisés et nous
manquons d’humanité.
Nous sommes trop cultivés et nous manquons de tendresse et de gentillesse. Sans ces qualités humaines, la vie n’est plus que violence et tout est perdu.
Les avions, la radio nous ont rapprochés les uns des autres, ces inventions ne trouveront leur vrai sens que dans la bonté de l’être humain, que dans la fraternité,
l’amitié et l’unité de tous les hommes.
En ce moment même, ma voix atteint des millions de gens à travers le monde, des millions d’hommes, de femmes, d’enfants désespérés, victimes d’un système qui
torture les faibles et emprisonne des innocents.
Je dis à tous ceux qui m’entendent : Ne désespérez pas ! Le malheur qui est sur nous n’est que le produit éphémère de l’habilité, de l’amertume de ceux qui ont peur
des progrès qu’accomplit l’Humanité. Mais la haine finira par disparaître et les dictateurs mourront et le pouvoir qu’ils avaient pris aux peuples va retourner aux
peuples. Et tant que des hommes mourront pour elle, la liberté ne pourra pas périr. Soldats, ne vous donnez pas à ces brutes, à une minorité qui vous méprise et
qui fait de vous des esclaves, enrégimente toute votre vie et qui vous dit tout ce qu’il faut faire et ce qu’il faut penser, qui vous dirige, vous manœuvre, se sert de
vous comme chair à canons et qui vous traite comme du bétail.
Ne donnez pas votre vie à ces êtres inhumains, ces hommes machines avec une machine à la place de la tête et une machine dans le cœur.
Vous n’êtes pas des machines.
Vous n’êtes pas des esclaves.
Vous êtes des hommes, des hommes avec tout l’amour du monde dans le cœur.
Vous n’avez pas de haine, sinon pour ce qui est inhumain, ce qui n’est pas fait d’amour.
Soldats ne vous battez pas pour l’esclavage mais pour la liberté.
Il est écrit dans l’Evangile selon Saint Luc « Le Royaume de Dieu est dans l’être humain », pas dans un seul humain ni dans un groupe humain, mais dans tous les
humains, mais en vous, en vous le peuple qui avez le pouvoir, le pouvoir de créer les machines, le pouvoir de créer le bonheur. Vous, le peuple, vous avez le
pouvoir, le pouvoir de rendre la vie belle et libre, le pouvoir de faire de cette vie une merveilleuse aventure.
Alors au nom même de la Démocratie, utilisons ce pouvoir. Il faut tous nous unir, il faut tous nous battre pour un monde nouveau, un monde humain qui donnera à
chacun l’occasion de travailler, qui apportera un avenir à la jeunesse et à la vieillesse la sécurité.
Ces brutes vous ont promis toutes ces choses pour que vous leur donniez le pouvoir : ils mentaient. Ils n’ont pas tenu leurs merveilleuses promesses : jamais ils ne le
feront. Les dictateurs s’affranchissent en prenant le pouvoir mais ils font un esclave du peuple.
Alors, il faut nous battre pour accomplir toutes leurs promesses. Il faut nous battre pour libérer le monde, pour renverser les frontières et les barrières raciales, pour en
finir avec l’avidité, avec la haine et l’intolérance. Il faut nous battre pour construire un monde de raison, un monde où la science et le progrès mèneront tous les
hommes vers le bonheur. Soldats, au nom de la Démocratie, unissons-nous tous !
...
Hannah, est-ce que tu m'entends ? Où que tu sois, lève les yeux ! Lève les yeux, Hannah ! Les nuages se dissipent ! Le soleil perce ! Nous émergeons des ténèbres
pour trouver la lumière ! Nous pénétrons dans un monde nouveau, un monde meilleur, où les hommes domineront leur cupidité, leur haine et leur brutalité. Lève
les yeux, Hannah ! L'âme de l'homme a reçu des ailes et enfin elle commence à voler. Elle vole vers l'arc-en-ciel, vers la lumière de l'espoir. Lève les yeux,
Hannah ! Lève les yeux !

Discours qui s’adresse à tous les spectateurs : défi que lance Chaplin à Hitler (8
minutes de discours).

VII- Travail sur le film en général
• Quels éléments du nazisme sont
dénoncés dans le film?
• Justifiez cette phrase de Chaplin: " Le
Dictateur est mon premier film où
l’histoire est plus grande que le petit
vagabond. «
• Réaliser une critique du film

Quels éléments du nazisme sont ici dénoncés ?
la propagande avec les manifestations de masse comme à Nuremberg (cf bande-annonce du film le Dictateur), le
contrôle de la presse, de la radio, la censure donc. Le personnage de Garbitsch (« ordure », « pourriture » en anglais) en
est l’illustration. Chaplin s’est sans doute inspiré ici de Goebbels pour bâtir ce personnage.
Le culte de la personnalité, celle d’Hitler mais aussi de Napaloni (Mussolini) que Chaplin choisit de ridiculiser. Pour
ce faire, il s’est soigneusement documenté en regardant des discours d’Hitler ou le film de Leni Riefenstahl le
Triomphe de la Volonté. L’un des meilleurs exemples est une reprise de la réponse d’Hitler à F.D. Roosevelt où le
dictateur nazi liste les pays qu’il n’envahira pas. Chaplin a parfaitement compris qu’Hitler s’est forgé un personnage
aussi il se moque fréquemment de sa rhétorique avec des phrases creuses hurlées (si violentes qu’elles font tordre le
micro).«Aussi
interprétersu
deux
rôles, celui du
Dictateur
Hynkel
et du de
barbier
juif est une idée géniale
« toute
Mais:
Si j’avais
l’horreur
réelle
des
camps
concentration,
je n’aurais
pu
ressemblance entre le dictateur Hynkel et le barbier juif ne serait qu’une pure coïncidence ».

réaliser Le Dictateur; Je n’aurais pu faire un jeu de la folie homicide des nazis. »
L’état policier nazi : La double croix (signifie trahison en anglais) , les SA (anachronisme puisqu’ils ont été éliminés
dès 1934) sont des brutes épaisses pas très malignes et faciles à berner. Les camps de concentration sont évoqués mais
comme de simples bagnes. La censure est donc obtenue par la violence policière.
L’expansionnisme : le lebensraum est un des thèmes du film avec la volonté de s’emparer de l’Osterlitch, l’Autriche
donc. Chaplin fait allusion à l’épisode du col du Brenner en juillet 1934 où Mussolini empêche un premier Anschluss.
De même, le rêve de domination mondiale transparaît avec éclat dans la fameuse scène du globe. (cf bande annonce).
En fait, Hitler était perçu comme quelqu’un de peu dangereux à l’époque ce qui explique cette mise en scène de
Chaplin.

Le racisme et plus particulièrement l’antisémitisme avec le boycott des magasins juifs, la mise en place des ghettos,
l’exclusion par les lois de Nuremberg, la théorie de la race aryenne et une allusion à la Nuit de Cristal.
Celle de la gare avec la rencontre entre Hynkel et Napaloni ou l’épisode du bureau


Slide 10

Histoire des arts

Support : Le dictateur, de
Chaplin

Séance –Le Dictateur
Objectifs:
L’engagement d’un cinéaste témoin de son
temps, dans la dénonciation de la dictature
hitlérienne

« Je crois au pouvoir du rire et des larmes comme antidote
de la haine et de la terreur. »

A savoir:
-Chaplin (biographie)
-Esthétique de Chaplin
-Résumé du film et contexte
-Le discours de Hynkel
-La scène du globe
-Le lien avec le contexte historique
-Le message du film
-Travail sur la musique

I- Mise en contexte

Résumé
• Dans les années 1930, la Tomainia est sous le contrôle
du dictateur Adenoid Hynkel, qui rêve de domination
mondiale. Dans le quartier juif de la capitale vit un
barbier, qui est un sosie du dictateur. Grâce au fait
que, pendant la guerre, il a sauvé la vie à un aviateur
devenu depuis un des hommes importants du régime,
le barbier est pour un temps à l'abri des persécutions,
mais il est arrêté lorsque son protecteur tombe en
disgrâce. Les deux hommes arrivent à s'évader et le jeu
des circonstances amène le barbier à être pris pour le
dictateur et à prononcer à sa place un discours faisant
l'éloge de la liberté.

Le contexte
• Chaplin achève le scénario de son
premier film parlant à l'automne 1938. A
cette époque, Hitler, dictateur en
Allemagne, s'apprête à annexer
l'Autriche et démanteler la
Tchécoslovaquie. Le film sort à New
York en octobre 1940. Entre temps, Hitler
a déclenché la Seconde Guerre mondiale
et conquis une grande partie de l'Europe.

II- L’esthétique de Chaplin

Charlot
Charlie Chaplin a crée un personnage aujourd'hui universellement connu : celui d'une
sorte de vagabond, dont le chapeau melon, la canne, les grandes chaussures, le
pantalon tombant et trop large, les cheveux frisés et la petite moustache sont devenus
D’après vous quelles sont les caractéristiques du personnage de
le symbole de l'art cinématographique.
LeCharlot?
caractère le plus apparent de Charlot est celui d'une sorte de Pierrot lunaire,
amoureux, poursuivi par les gros bandits, les gros méchants ( le contraste entre la
fragilité physique de Chaplin et la musculature de ses adversaires est constant et
remarquable ).
C'est un personnage assez misérable qui essaye de composer avec le monde hostile
Voici
un extrait
dutrucs
filmplus
Lesou
Temps
qui l'entoure , ses
cambrioles
ou ses
moinsmodernes
honnêtes. ( comme le fer à
cheval placé dans le gant de boxe ou le coup de pied au derrière lancé dans un geste de
danseur .../... ).
Il est aussi un personnage poétique, marginal, clown et dramaturge.
C'est surtout l'aspect triomphant et dominateur de Chaplin qui est remarquable.
Quand il se bat, il gagne toujours ; les gros flics et les gros bandits n'ont qu'à bien se
tenir : Chaplin est invincible ! Mieux encore, il triomphe du monde, de la société (dans
Golf Rush, il finit milliardaire), du pire des dictateurs, dont il prend la place
fortuitement.
Il est alors généreux pour les faibles, impitoyable pour ses adversaires vaincus. David
triomphe de Goliath comme il le mime d'une manière éblouissante dans The Pilgrim.

Le burlesque
Le burlesque fait rire grâce à un comique de l'absurde et de l'irrationnel.
Soit, des événements extraordinaires ne cessent de faire irruption sans raison
dans le quotidien. Soit, le gag repose sur un comique de gestes...

Un exemple: la machine à manger dans Les temps modernes
Sur quoi repose le comique? Quel est l’objet de la critique?

Après le muet, l’importance de la
musique
• Il s’agit de son premier film parlant.
• Jusqu’à présent des films muets: donc
D’où le travail effectué en éducation musicale
une grande importance accordée aux
gestes
• Muet ou plutôt sonore car soin extrême
apporté à la bande son

III- Le discours de Hynkel
Visionnage avec deux questions :
- Quels procédés visuels et sonores C. Chaplin emploie-t-il pour
dénoncer, à travers le personnage de Hynkel, la manière dont Hitler
manipule les foules ?
- Dans quelle intention Chaplin emploie-t-il des procédés burlesques ?

Quelques éléments d’analyse
• Au niveau du visuel
• Au niveau sonore
• Des éléments burlesques
-Des grimaces
-Des gestes autoritaires
-Des foules obéissantes
-Sous-titres indiquant l’absence de liberté
-Passage de la flatterie à l’agressivité
-Mots vociférés
-Eau dans le pantalon

-Micro pliée
-Ceinture sautée

Confrontons ce discours aux images d’archive de
l’INA VIIe congrès du parti nazi 1935
• http://www.ina.fr/fresques/jalons/Html/PrincipaleAcc
ueil.php?Id=InaEdu02028

Des photos d’Hitler s’entraînant à faire ses
discours

Gestuelle identique
Manipulation des foules

Photographies d'Hitler par Heinrich Hoffmann, 1927. Collections de
L'Histoire n°18

Conclusion partielle

Dans des décors semblables à ceux de la propagande nazie, Chaplin mime la
réalité de la manipulation des foules par Hitler. Maître du genre, il utilise
aussi des procédés burlesques pour dénoncer des sujets graves.

IV- La scène du globe

Visionnage guidée par deux questions :
•Quel est le message de Chaplin dans cet extrait ?
•Donnez un titre aux trois parties qui le composent.

Dans quelle intention Chaplin emploie-t-il les procédés
burlesques?

Quel est le message de Chaplin dans cette séquence? Donnez un titre
aux trois parties qui la composent.

Le rêve impérialiste

La domination du
monde

La chute inattendue

V- Comparatif entre l’Allemagne
nazie et la dictature dans la fiction

VI- Quel est le message du film?
Dans ce film, Chaplin s'engage contre Hitler et l'Allemagne nazie,
à armes égales, sur le terrain du spectacle. Dans des décors
semblables à ceux de la propagande nazie, il en dénonce la réalité
brutale et violente en mimant le dictateur s'adressant à des foules
obéissantes. Il alerte aussi ses contemporains sur les rêves
expansionnistes et la volonté impérialiste du dictateur allemand.
Maître du genre, il n'hésite pas à utiliser des procédés burlesques
pour rendre Le Dictateur ridicule.

Le discours final
Schulz
Parle, c'est notre seul espoir.
Le barbier
Espoir... Je suis désolé, mais je ne veux pas être empereur, ce n’est pas mon affaire. Je ne veux ni conquérir, ni diriger personne. Je voudrais aider tout le monde dans
la mesure du possible, juifs, chrétiens, païens, blancs et noirs. Nous voudrions tous nous aider si nous le pouvions, les êtres humains sont ainsi faits. Nous
voulons donner le bonheur à notre prochain, pas lui donner le malheur. Nous ne voulons pas haïr ni humilier personne. Chacun de nous a sa place et notre terre
est bien assez riche, elle peut nourrir tous les êtres humains. Nous pouvons tous avoir une vie belle et libre mais nous l’avons oublié.
L’envie a empoisonné l’esprit des hommes, a barricadé le monde avec la haine, nous a fait sombrer dans la misère et les effusions de sang. Nous avons développé la
vitesse pour nous enfermer en nous-mêmes. Les machines qui nous apportent l’abondance nous laissent dans l’insatisfaction. Notre savoir nous a fait devenir
cyniques. Nous sommes inhumains à force d’intelligence, nous ne ressentons pas assez et nous pensons beaucoup trop. Nous sommes trop mécanisés et nous
manquons d’humanité.
Nous sommes trop cultivés et nous manquons de tendresse et de gentillesse. Sans ces qualités humaines, la vie n’est plus que violence et tout est perdu.
Les avions, la radio nous ont rapprochés les uns des autres, ces inventions ne trouveront leur vrai sens que dans la bonté de l’être humain, que dans la fraternité,
l’amitié et l’unité de tous les hommes.
En ce moment même, ma voix atteint des millions de gens à travers le monde, des millions d’hommes, de femmes, d’enfants désespérés, victimes d’un système qui
torture les faibles et emprisonne des innocents.
Je dis à tous ceux qui m’entendent : Ne désespérez pas ! Le malheur qui est sur nous n’est que le produit éphémère de l’habilité, de l’amertume de ceux qui ont peur
des progrès qu’accomplit l’Humanité. Mais la haine finira par disparaître et les dictateurs mourront et le pouvoir qu’ils avaient pris aux peuples va retourner aux
peuples. Et tant que des hommes mourront pour elle, la liberté ne pourra pas périr. Soldats, ne vous donnez pas à ces brutes, à une minorité qui vous méprise et
qui fait de vous des esclaves, enrégimente toute votre vie et qui vous dit tout ce qu’il faut faire et ce qu’il faut penser, qui vous dirige, vous manœuvre, se sert de
vous comme chair à canons et qui vous traite comme du bétail.
Ne donnez pas votre vie à ces êtres inhumains, ces hommes machines avec une machine à la place de la tête et une machine dans le cœur.
Vous n’êtes pas des machines.
Vous n’êtes pas des esclaves.
Vous êtes des hommes, des hommes avec tout l’amour du monde dans le cœur.
Vous n’avez pas de haine, sinon pour ce qui est inhumain, ce qui n’est pas fait d’amour.
Soldats ne vous battez pas pour l’esclavage mais pour la liberté.
Il est écrit dans l’Evangile selon Saint Luc « Le Royaume de Dieu est dans l’être humain », pas dans un seul humain ni dans un groupe humain, mais dans tous les
humains, mais en vous, en vous le peuple qui avez le pouvoir, le pouvoir de créer les machines, le pouvoir de créer le bonheur. Vous, le peuple, vous avez le
pouvoir, le pouvoir de rendre la vie belle et libre, le pouvoir de faire de cette vie une merveilleuse aventure.
Alors au nom même de la Démocratie, utilisons ce pouvoir. Il faut tous nous unir, il faut tous nous battre pour un monde nouveau, un monde humain qui donnera à
chacun l’occasion de travailler, qui apportera un avenir à la jeunesse et à la vieillesse la sécurité.
Ces brutes vous ont promis toutes ces choses pour que vous leur donniez le pouvoir : ils mentaient. Ils n’ont pas tenu leurs merveilleuses promesses : jamais ils ne le
feront. Les dictateurs s’affranchissent en prenant le pouvoir mais ils font un esclave du peuple.
Alors, il faut nous battre pour accomplir toutes leurs promesses. Il faut nous battre pour libérer le monde, pour renverser les frontières et les barrières raciales, pour en
finir avec l’avidité, avec la haine et l’intolérance. Il faut nous battre pour construire un monde de raison, un monde où la science et le progrès mèneront tous les
hommes vers le bonheur. Soldats, au nom de la Démocratie, unissons-nous tous !
...
Hannah, est-ce que tu m'entends ? Où que tu sois, lève les yeux ! Lève les yeux, Hannah ! Les nuages se dissipent ! Le soleil perce ! Nous émergeons des ténèbres
pour trouver la lumière ! Nous pénétrons dans un monde nouveau, un monde meilleur, où les hommes domineront leur cupidité, leur haine et leur brutalité. Lève
les yeux, Hannah ! L'âme de l'homme a reçu des ailes et enfin elle commence à voler. Elle vole vers l'arc-en-ciel, vers la lumière de l'espoir. Lève les yeux,
Hannah ! Lève les yeux !

Discours qui s’adresse à tous les spectateurs : défi que lance Chaplin à Hitler (8
minutes de discours).

VII- Travail sur le film en général
• Quels éléments du nazisme sont
dénoncés dans le film?
• Justifiez cette phrase de Chaplin: " Le
Dictateur est mon premier film où
l’histoire est plus grande que le petit
vagabond. «
• Réaliser une critique du film

Quels éléments du nazisme sont ici dénoncés ?
la propagande avec les manifestations de masse comme à Nuremberg (cf bande-annonce du film le Dictateur), le
contrôle de la presse, de la radio, la censure donc. Le personnage de Garbitsch (« ordure », « pourriture » en anglais) en
est l’illustration. Chaplin s’est sans doute inspiré ici de Goebbels pour bâtir ce personnage.
Le culte de la personnalité, celle d’Hitler mais aussi de Napaloni (Mussolini) que Chaplin choisit de ridiculiser. Pour
ce faire, il s’est soigneusement documenté en regardant des discours d’Hitler ou le film de Leni Riefenstahl le
Triomphe de la Volonté. L’un des meilleurs exemples est une reprise de la réponse d’Hitler à F.D. Roosevelt où le
dictateur nazi liste les pays qu’il n’envahira pas. Chaplin a parfaitement compris qu’Hitler s’est forgé un personnage
aussi il se moque fréquemment de sa rhétorique avec des phrases creuses hurlées (si violentes qu’elles font tordre le
micro).«Aussi
interprétersu
deux
rôles, celui du
Dictateur
Hynkel
et du de
barbier
juif est une idée géniale
« toute
Mais:
Si j’avais
l’horreur
réelle
des
camps
concentration,
je n’aurais
pu
ressemblance entre le dictateur Hynkel et le barbier juif ne serait qu’une pure coïncidence ».

réaliser Le Dictateur; Je n’aurais pu faire un jeu de la folie homicide des nazis. »
L’état policier nazi : La double croix (signifie trahison en anglais) , les SA (anachronisme puisqu’ils ont été éliminés
dès 1934) sont des brutes épaisses pas très malignes et faciles à berner. Les camps de concentration sont évoqués mais
comme de simples bagnes. La censure est donc obtenue par la violence policière.
L’expansionnisme : le lebensraum est un des thèmes du film avec la volonté de s’emparer de l’Osterlitch, l’Autriche
donc. Chaplin fait allusion à l’épisode du col du Brenner en juillet 1934 où Mussolini empêche un premier Anschluss.
De même, le rêve de domination mondiale transparaît avec éclat dans la fameuse scène du globe. (cf bande annonce).
En fait, Hitler était perçu comme quelqu’un de peu dangereux à l’époque ce qui explique cette mise en scène de
Chaplin.

Le racisme et plus particulièrement l’antisémitisme avec le boycott des magasins juifs, la mise en place des ghettos,
l’exclusion par les lois de Nuremberg, la théorie de la race aryenne et une allusion à la Nuit de Cristal.
Celle de la gare avec la rencontre entre Hynkel et Napaloni ou l’épisode du bureau


Slide 11

Histoire des arts

Support : Le dictateur, de
Chaplin

Séance –Le Dictateur
Objectifs:
L’engagement d’un cinéaste témoin de son
temps, dans la dénonciation de la dictature
hitlérienne

« Je crois au pouvoir du rire et des larmes comme antidote
de la haine et de la terreur. »

A savoir:
-Chaplin (biographie)
-Esthétique de Chaplin
-Résumé du film et contexte
-Le discours de Hynkel
-La scène du globe
-Le lien avec le contexte historique
-Le message du film
-Travail sur la musique

I- Mise en contexte

Résumé
• Dans les années 1930, la Tomainia est sous le contrôle
du dictateur Adenoid Hynkel, qui rêve de domination
mondiale. Dans le quartier juif de la capitale vit un
barbier, qui est un sosie du dictateur. Grâce au fait
que, pendant la guerre, il a sauvé la vie à un aviateur
devenu depuis un des hommes importants du régime,
le barbier est pour un temps à l'abri des persécutions,
mais il est arrêté lorsque son protecteur tombe en
disgrâce. Les deux hommes arrivent à s'évader et le jeu
des circonstances amène le barbier à être pris pour le
dictateur et à prononcer à sa place un discours faisant
l'éloge de la liberté.

Le contexte
• Chaplin achève le scénario de son
premier film parlant à l'automne 1938. A
cette époque, Hitler, dictateur en
Allemagne, s'apprête à annexer
l'Autriche et démanteler la
Tchécoslovaquie. Le film sort à New
York en octobre 1940. Entre temps, Hitler
a déclenché la Seconde Guerre mondiale
et conquis une grande partie de l'Europe.

II- L’esthétique de Chaplin

Charlot
Charlie Chaplin a crée un personnage aujourd'hui universellement connu : celui d'une
sorte de vagabond, dont le chapeau melon, la canne, les grandes chaussures, le
pantalon tombant et trop large, les cheveux frisés et la petite moustache sont devenus
D’après vous quelles sont les caractéristiques du personnage de
le symbole de l'art cinématographique.
LeCharlot?
caractère le plus apparent de Charlot est celui d'une sorte de Pierrot lunaire,
amoureux, poursuivi par les gros bandits, les gros méchants ( le contraste entre la
fragilité physique de Chaplin et la musculature de ses adversaires est constant et
remarquable ).
C'est un personnage assez misérable qui essaye de composer avec le monde hostile
Voici
un extrait
dutrucs
filmplus
Lesou
Temps
qui l'entoure , ses
cambrioles
ou ses
moinsmodernes
honnêtes. ( comme le fer à
cheval placé dans le gant de boxe ou le coup de pied au derrière lancé dans un geste de
danseur .../... ).
Il est aussi un personnage poétique, marginal, clown et dramaturge.
C'est surtout l'aspect triomphant et dominateur de Chaplin qui est remarquable.
Quand il se bat, il gagne toujours ; les gros flics et les gros bandits n'ont qu'à bien se
tenir : Chaplin est invincible ! Mieux encore, il triomphe du monde, de la société (dans
Golf Rush, il finit milliardaire), du pire des dictateurs, dont il prend la place
fortuitement.
Il est alors généreux pour les faibles, impitoyable pour ses adversaires vaincus. David
triomphe de Goliath comme il le mime d'une manière éblouissante dans The Pilgrim.

Le burlesque
Le burlesque fait rire grâce à un comique de l'absurde et de l'irrationnel.
Soit, des événements extraordinaires ne cessent de faire irruption sans raison
dans le quotidien. Soit, le gag repose sur un comique de gestes...

Un exemple: la machine à manger dans Les temps modernes
Sur quoi repose le comique? Quel est l’objet de la critique?

Après le muet, l’importance de la
musique
• Il s’agit de son premier film parlant.
• Jusqu’à présent des films muets: donc
D’où le travail effectué en éducation musicale
une grande importance accordée aux
gestes
• Muet ou plutôt sonore car soin extrême
apporté à la bande son

III- Le discours de Hynkel
Visionnage avec deux questions :
- Quels procédés visuels et sonores C. Chaplin emploie-t-il pour
dénoncer, à travers le personnage de Hynkel, la manière dont Hitler
manipule les foules ?
- Dans quelle intention Chaplin emploie-t-il des procédés burlesques ?

Quelques éléments d’analyse
• Au niveau du visuel
• Au niveau sonore
• Des éléments burlesques
-Des grimaces
-Des gestes autoritaires
-Des foules obéissantes
-Sous-titres indiquant l’absence de liberté
-Passage de la flatterie à l’agressivité
-Mots vociférés
-Eau dans le pantalon

-Micro pliée
-Ceinture sautée

Confrontons ce discours aux images d’archive de
l’INA VIIe congrès du parti nazi 1935
• http://www.ina.fr/fresques/jalons/Html/PrincipaleAcc
ueil.php?Id=InaEdu02028

Des photos d’Hitler s’entraînant à faire ses
discours

Gestuelle identique
Manipulation des foules

Photographies d'Hitler par Heinrich Hoffmann, 1927. Collections de
L'Histoire n°18

Conclusion partielle

Dans des décors semblables à ceux de la propagande nazie, Chaplin mime la
réalité de la manipulation des foules par Hitler. Maître du genre, il utilise
aussi des procédés burlesques pour dénoncer des sujets graves.

IV- La scène du globe

Visionnage guidée par deux questions :
•Quel est le message de Chaplin dans cet extrait ?
•Donnez un titre aux trois parties qui le composent.

Dans quelle intention Chaplin emploie-t-il les procédés
burlesques?

Quel est le message de Chaplin dans cette séquence? Donnez un titre
aux trois parties qui la composent.

Le rêve impérialiste

La domination du
monde

La chute inattendue

V- Comparatif entre l’Allemagne
nazie et la dictature dans la fiction

VI- Quel est le message du film?
Dans ce film, Chaplin s'engage contre Hitler et l'Allemagne nazie,
à armes égales, sur le terrain du spectacle. Dans des décors
semblables à ceux de la propagande nazie, il en dénonce la réalité
brutale et violente en mimant le dictateur s'adressant à des foules
obéissantes. Il alerte aussi ses contemporains sur les rêves
expansionnistes et la volonté impérialiste du dictateur allemand.
Maître du genre, il n'hésite pas à utiliser des procédés burlesques
pour rendre Le Dictateur ridicule.

Le discours final
Schulz
Parle, c'est notre seul espoir.
Le barbier
Espoir... Je suis désolé, mais je ne veux pas être empereur, ce n’est pas mon affaire. Je ne veux ni conquérir, ni diriger personne. Je voudrais aider tout le monde dans
la mesure du possible, juifs, chrétiens, païens, blancs et noirs. Nous voudrions tous nous aider si nous le pouvions, les êtres humains sont ainsi faits. Nous
voulons donner le bonheur à notre prochain, pas lui donner le malheur. Nous ne voulons pas haïr ni humilier personne. Chacun de nous a sa place et notre terre
est bien assez riche, elle peut nourrir tous les êtres humains. Nous pouvons tous avoir une vie belle et libre mais nous l’avons oublié.
L’envie a empoisonné l’esprit des hommes, a barricadé le monde avec la haine, nous a fait sombrer dans la misère et les effusions de sang. Nous avons développé la
vitesse pour nous enfermer en nous-mêmes. Les machines qui nous apportent l’abondance nous laissent dans l’insatisfaction. Notre savoir nous a fait devenir
cyniques. Nous sommes inhumains à force d’intelligence, nous ne ressentons pas assez et nous pensons beaucoup trop. Nous sommes trop mécanisés et nous
manquons d’humanité.
Nous sommes trop cultivés et nous manquons de tendresse et de gentillesse. Sans ces qualités humaines, la vie n’est plus que violence et tout est perdu.
Les avions, la radio nous ont rapprochés les uns des autres, ces inventions ne trouveront leur vrai sens que dans la bonté de l’être humain, que dans la fraternité,
l’amitié et l’unité de tous les hommes.
En ce moment même, ma voix atteint des millions de gens à travers le monde, des millions d’hommes, de femmes, d’enfants désespérés, victimes d’un système qui
torture les faibles et emprisonne des innocents.
Je dis à tous ceux qui m’entendent : Ne désespérez pas ! Le malheur qui est sur nous n’est que le produit éphémère de l’habilité, de l’amertume de ceux qui ont peur
des progrès qu’accomplit l’Humanité. Mais la haine finira par disparaître et les dictateurs mourront et le pouvoir qu’ils avaient pris aux peuples va retourner aux
peuples. Et tant que des hommes mourront pour elle, la liberté ne pourra pas périr. Soldats, ne vous donnez pas à ces brutes, à une minorité qui vous méprise et
qui fait de vous des esclaves, enrégimente toute votre vie et qui vous dit tout ce qu’il faut faire et ce qu’il faut penser, qui vous dirige, vous manœuvre, se sert de
vous comme chair à canons et qui vous traite comme du bétail.
Ne donnez pas votre vie à ces êtres inhumains, ces hommes machines avec une machine à la place de la tête et une machine dans le cœur.
Vous n’êtes pas des machines.
Vous n’êtes pas des esclaves.
Vous êtes des hommes, des hommes avec tout l’amour du monde dans le cœur.
Vous n’avez pas de haine, sinon pour ce qui est inhumain, ce qui n’est pas fait d’amour.
Soldats ne vous battez pas pour l’esclavage mais pour la liberté.
Il est écrit dans l’Evangile selon Saint Luc « Le Royaume de Dieu est dans l’être humain », pas dans un seul humain ni dans un groupe humain, mais dans tous les
humains, mais en vous, en vous le peuple qui avez le pouvoir, le pouvoir de créer les machines, le pouvoir de créer le bonheur. Vous, le peuple, vous avez le
pouvoir, le pouvoir de rendre la vie belle et libre, le pouvoir de faire de cette vie une merveilleuse aventure.
Alors au nom même de la Démocratie, utilisons ce pouvoir. Il faut tous nous unir, il faut tous nous battre pour un monde nouveau, un monde humain qui donnera à
chacun l’occasion de travailler, qui apportera un avenir à la jeunesse et à la vieillesse la sécurité.
Ces brutes vous ont promis toutes ces choses pour que vous leur donniez le pouvoir : ils mentaient. Ils n’ont pas tenu leurs merveilleuses promesses : jamais ils ne le
feront. Les dictateurs s’affranchissent en prenant le pouvoir mais ils font un esclave du peuple.
Alors, il faut nous battre pour accomplir toutes leurs promesses. Il faut nous battre pour libérer le monde, pour renverser les frontières et les barrières raciales, pour en
finir avec l’avidité, avec la haine et l’intolérance. Il faut nous battre pour construire un monde de raison, un monde où la science et le progrès mèneront tous les
hommes vers le bonheur. Soldats, au nom de la Démocratie, unissons-nous tous !
...
Hannah, est-ce que tu m'entends ? Où que tu sois, lève les yeux ! Lève les yeux, Hannah ! Les nuages se dissipent ! Le soleil perce ! Nous émergeons des ténèbres
pour trouver la lumière ! Nous pénétrons dans un monde nouveau, un monde meilleur, où les hommes domineront leur cupidité, leur haine et leur brutalité. Lève
les yeux, Hannah ! L'âme de l'homme a reçu des ailes et enfin elle commence à voler. Elle vole vers l'arc-en-ciel, vers la lumière de l'espoir. Lève les yeux,
Hannah ! Lève les yeux !

Discours qui s’adresse à tous les spectateurs : défi que lance Chaplin à Hitler (8
minutes de discours).

VII- Travail sur le film en général
• Quels éléments du nazisme sont
dénoncés dans le film?
• Justifiez cette phrase de Chaplin: " Le
Dictateur est mon premier film où
l’histoire est plus grande que le petit
vagabond. «
• Réaliser une critique du film

Quels éléments du nazisme sont ici dénoncés ?
la propagande avec les manifestations de masse comme à Nuremberg (cf bande-annonce du film le Dictateur), le
contrôle de la presse, de la radio, la censure donc. Le personnage de Garbitsch (« ordure », « pourriture » en anglais) en
est l’illustration. Chaplin s’est sans doute inspiré ici de Goebbels pour bâtir ce personnage.
Le culte de la personnalité, celle d’Hitler mais aussi de Napaloni (Mussolini) que Chaplin choisit de ridiculiser. Pour
ce faire, il s’est soigneusement documenté en regardant des discours d’Hitler ou le film de Leni Riefenstahl le
Triomphe de la Volonté. L’un des meilleurs exemples est une reprise de la réponse d’Hitler à F.D. Roosevelt où le
dictateur nazi liste les pays qu’il n’envahira pas. Chaplin a parfaitement compris qu’Hitler s’est forgé un personnage
aussi il se moque fréquemment de sa rhétorique avec des phrases creuses hurlées (si violentes qu’elles font tordre le
micro).«Aussi
interprétersu
deux
rôles, celui du
Dictateur
Hynkel
et du de
barbier
juif est une idée géniale
« toute
Mais:
Si j’avais
l’horreur
réelle
des
camps
concentration,
je n’aurais
pu
ressemblance entre le dictateur Hynkel et le barbier juif ne serait qu’une pure coïncidence ».

réaliser Le Dictateur; Je n’aurais pu faire un jeu de la folie homicide des nazis. »
L’état policier nazi : La double croix (signifie trahison en anglais) , les SA (anachronisme puisqu’ils ont été éliminés
dès 1934) sont des brutes épaisses pas très malignes et faciles à berner. Les camps de concentration sont évoqués mais
comme de simples bagnes. La censure est donc obtenue par la violence policière.
L’expansionnisme : le lebensraum est un des thèmes du film avec la volonté de s’emparer de l’Osterlitch, l’Autriche
donc. Chaplin fait allusion à l’épisode du col du Brenner en juillet 1934 où Mussolini empêche un premier Anschluss.
De même, le rêve de domination mondiale transparaît avec éclat dans la fameuse scène du globe. (cf bande annonce).
En fait, Hitler était perçu comme quelqu’un de peu dangereux à l’époque ce qui explique cette mise en scène de
Chaplin.

Le racisme et plus particulièrement l’antisémitisme avec le boycott des magasins juifs, la mise en place des ghettos,
l’exclusion par les lois de Nuremberg, la théorie de la race aryenne et une allusion à la Nuit de Cristal.
Celle de la gare avec la rencontre entre Hynkel et Napaloni ou l’épisode du bureau


Slide 12

Histoire des arts

Support : Le dictateur, de
Chaplin

Séance –Le Dictateur
Objectifs:
L’engagement d’un cinéaste témoin de son
temps, dans la dénonciation de la dictature
hitlérienne

« Je crois au pouvoir du rire et des larmes comme antidote
de la haine et de la terreur. »

A savoir:
-Chaplin (biographie)
-Esthétique de Chaplin
-Résumé du film et contexte
-Le discours de Hynkel
-La scène du globe
-Le lien avec le contexte historique
-Le message du film
-Travail sur la musique

I- Mise en contexte

Résumé
• Dans les années 1930, la Tomainia est sous le contrôle
du dictateur Adenoid Hynkel, qui rêve de domination
mondiale. Dans le quartier juif de la capitale vit un
barbier, qui est un sosie du dictateur. Grâce au fait
que, pendant la guerre, il a sauvé la vie à un aviateur
devenu depuis un des hommes importants du régime,
le barbier est pour un temps à l'abri des persécutions,
mais il est arrêté lorsque son protecteur tombe en
disgrâce. Les deux hommes arrivent à s'évader et le jeu
des circonstances amène le barbier à être pris pour le
dictateur et à prononcer à sa place un discours faisant
l'éloge de la liberté.

Le contexte
• Chaplin achève le scénario de son
premier film parlant à l'automne 1938. A
cette époque, Hitler, dictateur en
Allemagne, s'apprête à annexer
l'Autriche et démanteler la
Tchécoslovaquie. Le film sort à New
York en octobre 1940. Entre temps, Hitler
a déclenché la Seconde Guerre mondiale
et conquis une grande partie de l'Europe.

II- L’esthétique de Chaplin

Charlot
Charlie Chaplin a crée un personnage aujourd'hui universellement connu : celui d'une
sorte de vagabond, dont le chapeau melon, la canne, les grandes chaussures, le
pantalon tombant et trop large, les cheveux frisés et la petite moustache sont devenus
D’après vous quelles sont les caractéristiques du personnage de
le symbole de l'art cinématographique.
LeCharlot?
caractère le plus apparent de Charlot est celui d'une sorte de Pierrot lunaire,
amoureux, poursuivi par les gros bandits, les gros méchants ( le contraste entre la
fragilité physique de Chaplin et la musculature de ses adversaires est constant et
remarquable ).
C'est un personnage assez misérable qui essaye de composer avec le monde hostile
Voici
un extrait
dutrucs
filmplus
Lesou
Temps
qui l'entoure , ses
cambrioles
ou ses
moinsmodernes
honnêtes. ( comme le fer à
cheval placé dans le gant de boxe ou le coup de pied au derrière lancé dans un geste de
danseur .../... ).
Il est aussi un personnage poétique, marginal, clown et dramaturge.
C'est surtout l'aspect triomphant et dominateur de Chaplin qui est remarquable.
Quand il se bat, il gagne toujours ; les gros flics et les gros bandits n'ont qu'à bien se
tenir : Chaplin est invincible ! Mieux encore, il triomphe du monde, de la société (dans
Golf Rush, il finit milliardaire), du pire des dictateurs, dont il prend la place
fortuitement.
Il est alors généreux pour les faibles, impitoyable pour ses adversaires vaincus. David
triomphe de Goliath comme il le mime d'une manière éblouissante dans The Pilgrim.

Le burlesque
Le burlesque fait rire grâce à un comique de l'absurde et de l'irrationnel.
Soit, des événements extraordinaires ne cessent de faire irruption sans raison
dans le quotidien. Soit, le gag repose sur un comique de gestes...

Un exemple: la machine à manger dans Les temps modernes
Sur quoi repose le comique? Quel est l’objet de la critique?

Après le muet, l’importance de la
musique
• Il s’agit de son premier film parlant.
• Jusqu’à présent des films muets: donc
D’où le travail effectué en éducation musicale
une grande importance accordée aux
gestes
• Muet ou plutôt sonore car soin extrême
apporté à la bande son

III- Le discours de Hynkel
Visionnage avec deux questions :
- Quels procédés visuels et sonores C. Chaplin emploie-t-il pour
dénoncer, à travers le personnage de Hynkel, la manière dont Hitler
manipule les foules ?
- Dans quelle intention Chaplin emploie-t-il des procédés burlesques ?

Quelques éléments d’analyse
• Au niveau du visuel
• Au niveau sonore
• Des éléments burlesques
-Des grimaces
-Des gestes autoritaires
-Des foules obéissantes
-Sous-titres indiquant l’absence de liberté
-Passage de la flatterie à l’agressivité
-Mots vociférés
-Eau dans le pantalon

-Micro pliée
-Ceinture sautée

Confrontons ce discours aux images d’archive de
l’INA VIIe congrès du parti nazi 1935
• http://www.ina.fr/fresques/jalons/Html/PrincipaleAcc
ueil.php?Id=InaEdu02028

Des photos d’Hitler s’entraînant à faire ses
discours

Gestuelle identique
Manipulation des foules

Photographies d'Hitler par Heinrich Hoffmann, 1927. Collections de
L'Histoire n°18

Conclusion partielle

Dans des décors semblables à ceux de la propagande nazie, Chaplin mime la
réalité de la manipulation des foules par Hitler. Maître du genre, il utilise
aussi des procédés burlesques pour dénoncer des sujets graves.

IV- La scène du globe

Visionnage guidée par deux questions :
•Quel est le message de Chaplin dans cet extrait ?
•Donnez un titre aux trois parties qui le composent.

Dans quelle intention Chaplin emploie-t-il les procédés
burlesques?

Quel est le message de Chaplin dans cette séquence? Donnez un titre
aux trois parties qui la composent.

Le rêve impérialiste

La domination du
monde

La chute inattendue

V- Comparatif entre l’Allemagne
nazie et la dictature dans la fiction

VI- Quel est le message du film?
Dans ce film, Chaplin s'engage contre Hitler et l'Allemagne nazie,
à armes égales, sur le terrain du spectacle. Dans des décors
semblables à ceux de la propagande nazie, il en dénonce la réalité
brutale et violente en mimant le dictateur s'adressant à des foules
obéissantes. Il alerte aussi ses contemporains sur les rêves
expansionnistes et la volonté impérialiste du dictateur allemand.
Maître du genre, il n'hésite pas à utiliser des procédés burlesques
pour rendre Le Dictateur ridicule.

Le discours final
Schulz
Parle, c'est notre seul espoir.
Le barbier
Espoir... Je suis désolé, mais je ne veux pas être empereur, ce n’est pas mon affaire. Je ne veux ni conquérir, ni diriger personne. Je voudrais aider tout le monde dans
la mesure du possible, juifs, chrétiens, païens, blancs et noirs. Nous voudrions tous nous aider si nous le pouvions, les êtres humains sont ainsi faits. Nous
voulons donner le bonheur à notre prochain, pas lui donner le malheur. Nous ne voulons pas haïr ni humilier personne. Chacun de nous a sa place et notre terre
est bien assez riche, elle peut nourrir tous les êtres humains. Nous pouvons tous avoir une vie belle et libre mais nous l’avons oublié.
L’envie a empoisonné l’esprit des hommes, a barricadé le monde avec la haine, nous a fait sombrer dans la misère et les effusions de sang. Nous avons développé la
vitesse pour nous enfermer en nous-mêmes. Les machines qui nous apportent l’abondance nous laissent dans l’insatisfaction. Notre savoir nous a fait devenir
cyniques. Nous sommes inhumains à force d’intelligence, nous ne ressentons pas assez et nous pensons beaucoup trop. Nous sommes trop mécanisés et nous
manquons d’humanité.
Nous sommes trop cultivés et nous manquons de tendresse et de gentillesse. Sans ces qualités humaines, la vie n’est plus que violence et tout est perdu.
Les avions, la radio nous ont rapprochés les uns des autres, ces inventions ne trouveront leur vrai sens que dans la bonté de l’être humain, que dans la fraternité,
l’amitié et l’unité de tous les hommes.
En ce moment même, ma voix atteint des millions de gens à travers le monde, des millions d’hommes, de femmes, d’enfants désespérés, victimes d’un système qui
torture les faibles et emprisonne des innocents.
Je dis à tous ceux qui m’entendent : Ne désespérez pas ! Le malheur qui est sur nous n’est que le produit éphémère de l’habilité, de l’amertume de ceux qui ont peur
des progrès qu’accomplit l’Humanité. Mais la haine finira par disparaître et les dictateurs mourront et le pouvoir qu’ils avaient pris aux peuples va retourner aux
peuples. Et tant que des hommes mourront pour elle, la liberté ne pourra pas périr. Soldats, ne vous donnez pas à ces brutes, à une minorité qui vous méprise et
qui fait de vous des esclaves, enrégimente toute votre vie et qui vous dit tout ce qu’il faut faire et ce qu’il faut penser, qui vous dirige, vous manœuvre, se sert de
vous comme chair à canons et qui vous traite comme du bétail.
Ne donnez pas votre vie à ces êtres inhumains, ces hommes machines avec une machine à la place de la tête et une machine dans le cœur.
Vous n’êtes pas des machines.
Vous n’êtes pas des esclaves.
Vous êtes des hommes, des hommes avec tout l’amour du monde dans le cœur.
Vous n’avez pas de haine, sinon pour ce qui est inhumain, ce qui n’est pas fait d’amour.
Soldats ne vous battez pas pour l’esclavage mais pour la liberté.
Il est écrit dans l’Evangile selon Saint Luc « Le Royaume de Dieu est dans l’être humain », pas dans un seul humain ni dans un groupe humain, mais dans tous les
humains, mais en vous, en vous le peuple qui avez le pouvoir, le pouvoir de créer les machines, le pouvoir de créer le bonheur. Vous, le peuple, vous avez le
pouvoir, le pouvoir de rendre la vie belle et libre, le pouvoir de faire de cette vie une merveilleuse aventure.
Alors au nom même de la Démocratie, utilisons ce pouvoir. Il faut tous nous unir, il faut tous nous battre pour un monde nouveau, un monde humain qui donnera à
chacun l’occasion de travailler, qui apportera un avenir à la jeunesse et à la vieillesse la sécurité.
Ces brutes vous ont promis toutes ces choses pour que vous leur donniez le pouvoir : ils mentaient. Ils n’ont pas tenu leurs merveilleuses promesses : jamais ils ne le
feront. Les dictateurs s’affranchissent en prenant le pouvoir mais ils font un esclave du peuple.
Alors, il faut nous battre pour accomplir toutes leurs promesses. Il faut nous battre pour libérer le monde, pour renverser les frontières et les barrières raciales, pour en
finir avec l’avidité, avec la haine et l’intolérance. Il faut nous battre pour construire un monde de raison, un monde où la science et le progrès mèneront tous les
hommes vers le bonheur. Soldats, au nom de la Démocratie, unissons-nous tous !
...
Hannah, est-ce que tu m'entends ? Où que tu sois, lève les yeux ! Lève les yeux, Hannah ! Les nuages se dissipent ! Le soleil perce ! Nous émergeons des ténèbres
pour trouver la lumière ! Nous pénétrons dans un monde nouveau, un monde meilleur, où les hommes domineront leur cupidité, leur haine et leur brutalité. Lève
les yeux, Hannah ! L'âme de l'homme a reçu des ailes et enfin elle commence à voler. Elle vole vers l'arc-en-ciel, vers la lumière de l'espoir. Lève les yeux,
Hannah ! Lève les yeux !

Discours qui s’adresse à tous les spectateurs : défi que lance Chaplin à Hitler (8
minutes de discours).

VII- Travail sur le film en général
• Quels éléments du nazisme sont
dénoncés dans le film?
• Justifiez cette phrase de Chaplin: " Le
Dictateur est mon premier film où
l’histoire est plus grande que le petit
vagabond. «
• Réaliser une critique du film

Quels éléments du nazisme sont ici dénoncés ?
la propagande avec les manifestations de masse comme à Nuremberg (cf bande-annonce du film le Dictateur), le
contrôle de la presse, de la radio, la censure donc. Le personnage de Garbitsch (« ordure », « pourriture » en anglais) en
est l’illustration. Chaplin s’est sans doute inspiré ici de Goebbels pour bâtir ce personnage.
Le culte de la personnalité, celle d’Hitler mais aussi de Napaloni (Mussolini) que Chaplin choisit de ridiculiser. Pour
ce faire, il s’est soigneusement documenté en regardant des discours d’Hitler ou le film de Leni Riefenstahl le
Triomphe de la Volonté. L’un des meilleurs exemples est une reprise de la réponse d’Hitler à F.D. Roosevelt où le
dictateur nazi liste les pays qu’il n’envahira pas. Chaplin a parfaitement compris qu’Hitler s’est forgé un personnage
aussi il se moque fréquemment de sa rhétorique avec des phrases creuses hurlées (si violentes qu’elles font tordre le
micro).«Aussi
interprétersu
deux
rôles, celui du
Dictateur
Hynkel
et du de
barbier
juif est une idée géniale
« toute
Mais:
Si j’avais
l’horreur
réelle
des
camps
concentration,
je n’aurais
pu
ressemblance entre le dictateur Hynkel et le barbier juif ne serait qu’une pure coïncidence ».

réaliser Le Dictateur; Je n’aurais pu faire un jeu de la folie homicide des nazis. »
L’état policier nazi : La double croix (signifie trahison en anglais) , les SA (anachronisme puisqu’ils ont été éliminés
dès 1934) sont des brutes épaisses pas très malignes et faciles à berner. Les camps de concentration sont évoqués mais
comme de simples bagnes. La censure est donc obtenue par la violence policière.
L’expansionnisme : le lebensraum est un des thèmes du film avec la volonté de s’emparer de l’Osterlitch, l’Autriche
donc. Chaplin fait allusion à l’épisode du col du Brenner en juillet 1934 où Mussolini empêche un premier Anschluss.
De même, le rêve de domination mondiale transparaît avec éclat dans la fameuse scène du globe. (cf bande annonce).
En fait, Hitler était perçu comme quelqu’un de peu dangereux à l’époque ce qui explique cette mise en scène de
Chaplin.

Le racisme et plus particulièrement l’antisémitisme avec le boycott des magasins juifs, la mise en place des ghettos,
l’exclusion par les lois de Nuremberg, la théorie de la race aryenne et une allusion à la Nuit de Cristal.
Celle de la gare avec la rencontre entre Hynkel et Napaloni ou l’épisode du bureau


Slide 13

Histoire des arts

Support : Le dictateur, de
Chaplin

Séance –Le Dictateur
Objectifs:
L’engagement d’un cinéaste témoin de son
temps, dans la dénonciation de la dictature
hitlérienne

« Je crois au pouvoir du rire et des larmes comme antidote
de la haine et de la terreur. »

A savoir:
-Chaplin (biographie)
-Esthétique de Chaplin
-Résumé du film et contexte
-Le discours de Hynkel
-La scène du globe
-Le lien avec le contexte historique
-Le message du film
-Travail sur la musique

I- Mise en contexte

Résumé
• Dans les années 1930, la Tomainia est sous le contrôle
du dictateur Adenoid Hynkel, qui rêve de domination
mondiale. Dans le quartier juif de la capitale vit un
barbier, qui est un sosie du dictateur. Grâce au fait
que, pendant la guerre, il a sauvé la vie à un aviateur
devenu depuis un des hommes importants du régime,
le barbier est pour un temps à l'abri des persécutions,
mais il est arrêté lorsque son protecteur tombe en
disgrâce. Les deux hommes arrivent à s'évader et le jeu
des circonstances amène le barbier à être pris pour le
dictateur et à prononcer à sa place un discours faisant
l'éloge de la liberté.

Le contexte
• Chaplin achève le scénario de son
premier film parlant à l'automne 1938. A
cette époque, Hitler, dictateur en
Allemagne, s'apprête à annexer
l'Autriche et démanteler la
Tchécoslovaquie. Le film sort à New
York en octobre 1940. Entre temps, Hitler
a déclenché la Seconde Guerre mondiale
et conquis une grande partie de l'Europe.

II- L’esthétique de Chaplin

Charlot
Charlie Chaplin a crée un personnage aujourd'hui universellement connu : celui d'une
sorte de vagabond, dont le chapeau melon, la canne, les grandes chaussures, le
pantalon tombant et trop large, les cheveux frisés et la petite moustache sont devenus
D’après vous quelles sont les caractéristiques du personnage de
le symbole de l'art cinématographique.
LeCharlot?
caractère le plus apparent de Charlot est celui d'une sorte de Pierrot lunaire,
amoureux, poursuivi par les gros bandits, les gros méchants ( le contraste entre la
fragilité physique de Chaplin et la musculature de ses adversaires est constant et
remarquable ).
C'est un personnage assez misérable qui essaye de composer avec le monde hostile
Voici
un extrait
dutrucs
filmplus
Lesou
Temps
qui l'entoure , ses
cambrioles
ou ses
moinsmodernes
honnêtes. ( comme le fer à
cheval placé dans le gant de boxe ou le coup de pied au derrière lancé dans un geste de
danseur .../... ).
Il est aussi un personnage poétique, marginal, clown et dramaturge.
C'est surtout l'aspect triomphant et dominateur de Chaplin qui est remarquable.
Quand il se bat, il gagne toujours ; les gros flics et les gros bandits n'ont qu'à bien se
tenir : Chaplin est invincible ! Mieux encore, il triomphe du monde, de la société (dans
Golf Rush, il finit milliardaire), du pire des dictateurs, dont il prend la place
fortuitement.
Il est alors généreux pour les faibles, impitoyable pour ses adversaires vaincus. David
triomphe de Goliath comme il le mime d'une manière éblouissante dans The Pilgrim.

Le burlesque
Le burlesque fait rire grâce à un comique de l'absurde et de l'irrationnel.
Soit, des événements extraordinaires ne cessent de faire irruption sans raison
dans le quotidien. Soit, le gag repose sur un comique de gestes...

Un exemple: la machine à manger dans Les temps modernes
Sur quoi repose le comique? Quel est l’objet de la critique?

Après le muet, l’importance de la
musique
• Il s’agit de son premier film parlant.
• Jusqu’à présent des films muets: donc
D’où le travail effectué en éducation musicale
une grande importance accordée aux
gestes
• Muet ou plutôt sonore car soin extrême
apporté à la bande son

III- Le discours de Hynkel
Visionnage avec deux questions :
- Quels procédés visuels et sonores C. Chaplin emploie-t-il pour
dénoncer, à travers le personnage de Hynkel, la manière dont Hitler
manipule les foules ?
- Dans quelle intention Chaplin emploie-t-il des procédés burlesques ?

Quelques éléments d’analyse
• Au niveau du visuel
• Au niveau sonore
• Des éléments burlesques
-Des grimaces
-Des gestes autoritaires
-Des foules obéissantes
-Sous-titres indiquant l’absence de liberté
-Passage de la flatterie à l’agressivité
-Mots vociférés
-Eau dans le pantalon

-Micro pliée
-Ceinture sautée

Confrontons ce discours aux images d’archive de
l’INA VIIe congrès du parti nazi 1935
• http://www.ina.fr/fresques/jalons/Html/PrincipaleAcc
ueil.php?Id=InaEdu02028

Des photos d’Hitler s’entraînant à faire ses
discours

Gestuelle identique
Manipulation des foules

Photographies d'Hitler par Heinrich Hoffmann, 1927. Collections de
L'Histoire n°18

Conclusion partielle

Dans des décors semblables à ceux de la propagande nazie, Chaplin mime la
réalité de la manipulation des foules par Hitler. Maître du genre, il utilise
aussi des procédés burlesques pour dénoncer des sujets graves.

IV- La scène du globe

Visionnage guidée par deux questions :
•Quel est le message de Chaplin dans cet extrait ?
•Donnez un titre aux trois parties qui le composent.

Dans quelle intention Chaplin emploie-t-il les procédés
burlesques?

Quel est le message de Chaplin dans cette séquence? Donnez un titre
aux trois parties qui la composent.

Le rêve impérialiste

La domination du
monde

La chute inattendue

V- Comparatif entre l’Allemagne
nazie et la dictature dans la fiction

VI- Quel est le message du film?
Dans ce film, Chaplin s'engage contre Hitler et l'Allemagne nazie,
à armes égales, sur le terrain du spectacle. Dans des décors
semblables à ceux de la propagande nazie, il en dénonce la réalité
brutale et violente en mimant le dictateur s'adressant à des foules
obéissantes. Il alerte aussi ses contemporains sur les rêves
expansionnistes et la volonté impérialiste du dictateur allemand.
Maître du genre, il n'hésite pas à utiliser des procédés burlesques
pour rendre Le Dictateur ridicule.

Le discours final
Schulz
Parle, c'est notre seul espoir.
Le barbier
Espoir... Je suis désolé, mais je ne veux pas être empereur, ce n’est pas mon affaire. Je ne veux ni conquérir, ni diriger personne. Je voudrais aider tout le monde dans
la mesure du possible, juifs, chrétiens, païens, blancs et noirs. Nous voudrions tous nous aider si nous le pouvions, les êtres humains sont ainsi faits. Nous
voulons donner le bonheur à notre prochain, pas lui donner le malheur. Nous ne voulons pas haïr ni humilier personne. Chacun de nous a sa place et notre terre
est bien assez riche, elle peut nourrir tous les êtres humains. Nous pouvons tous avoir une vie belle et libre mais nous l’avons oublié.
L’envie a empoisonné l’esprit des hommes, a barricadé le monde avec la haine, nous a fait sombrer dans la misère et les effusions de sang. Nous avons développé la
vitesse pour nous enfermer en nous-mêmes. Les machines qui nous apportent l’abondance nous laissent dans l’insatisfaction. Notre savoir nous a fait devenir
cyniques. Nous sommes inhumains à force d’intelligence, nous ne ressentons pas assez et nous pensons beaucoup trop. Nous sommes trop mécanisés et nous
manquons d’humanité.
Nous sommes trop cultivés et nous manquons de tendresse et de gentillesse. Sans ces qualités humaines, la vie n’est plus que violence et tout est perdu.
Les avions, la radio nous ont rapprochés les uns des autres, ces inventions ne trouveront leur vrai sens que dans la bonté de l’être humain, que dans la fraternité,
l’amitié et l’unité de tous les hommes.
En ce moment même, ma voix atteint des millions de gens à travers le monde, des millions d’hommes, de femmes, d’enfants désespérés, victimes d’un système qui
torture les faibles et emprisonne des innocents.
Je dis à tous ceux qui m’entendent : Ne désespérez pas ! Le malheur qui est sur nous n’est que le produit éphémère de l’habilité, de l’amertume de ceux qui ont peur
des progrès qu’accomplit l’Humanité. Mais la haine finira par disparaître et les dictateurs mourront et le pouvoir qu’ils avaient pris aux peuples va retourner aux
peuples. Et tant que des hommes mourront pour elle, la liberté ne pourra pas périr. Soldats, ne vous donnez pas à ces brutes, à une minorité qui vous méprise et
qui fait de vous des esclaves, enrégimente toute votre vie et qui vous dit tout ce qu’il faut faire et ce qu’il faut penser, qui vous dirige, vous manœuvre, se sert de
vous comme chair à canons et qui vous traite comme du bétail.
Ne donnez pas votre vie à ces êtres inhumains, ces hommes machines avec une machine à la place de la tête et une machine dans le cœur.
Vous n’êtes pas des machines.
Vous n’êtes pas des esclaves.
Vous êtes des hommes, des hommes avec tout l’amour du monde dans le cœur.
Vous n’avez pas de haine, sinon pour ce qui est inhumain, ce qui n’est pas fait d’amour.
Soldats ne vous battez pas pour l’esclavage mais pour la liberté.
Il est écrit dans l’Evangile selon Saint Luc « Le Royaume de Dieu est dans l’être humain », pas dans un seul humain ni dans un groupe humain, mais dans tous les
humains, mais en vous, en vous le peuple qui avez le pouvoir, le pouvoir de créer les machines, le pouvoir de créer le bonheur. Vous, le peuple, vous avez le
pouvoir, le pouvoir de rendre la vie belle et libre, le pouvoir de faire de cette vie une merveilleuse aventure.
Alors au nom même de la Démocratie, utilisons ce pouvoir. Il faut tous nous unir, il faut tous nous battre pour un monde nouveau, un monde humain qui donnera à
chacun l’occasion de travailler, qui apportera un avenir à la jeunesse et à la vieillesse la sécurité.
Ces brutes vous ont promis toutes ces choses pour que vous leur donniez le pouvoir : ils mentaient. Ils n’ont pas tenu leurs merveilleuses promesses : jamais ils ne le
feront. Les dictateurs s’affranchissent en prenant le pouvoir mais ils font un esclave du peuple.
Alors, il faut nous battre pour accomplir toutes leurs promesses. Il faut nous battre pour libérer le monde, pour renverser les frontières et les barrières raciales, pour en
finir avec l’avidité, avec la haine et l’intolérance. Il faut nous battre pour construire un monde de raison, un monde où la science et le progrès mèneront tous les
hommes vers le bonheur. Soldats, au nom de la Démocratie, unissons-nous tous !
...
Hannah, est-ce que tu m'entends ? Où que tu sois, lève les yeux ! Lève les yeux, Hannah ! Les nuages se dissipent ! Le soleil perce ! Nous émergeons des ténèbres
pour trouver la lumière ! Nous pénétrons dans un monde nouveau, un monde meilleur, où les hommes domineront leur cupidité, leur haine et leur brutalité. Lève
les yeux, Hannah ! L'âme de l'homme a reçu des ailes et enfin elle commence à voler. Elle vole vers l'arc-en-ciel, vers la lumière de l'espoir. Lève les yeux,
Hannah ! Lève les yeux !

Discours qui s’adresse à tous les spectateurs : défi que lance Chaplin à Hitler (8
minutes de discours).

VII- Travail sur le film en général
• Quels éléments du nazisme sont
dénoncés dans le film?
• Justifiez cette phrase de Chaplin: " Le
Dictateur est mon premier film où
l’histoire est plus grande que le petit
vagabond. «
• Réaliser une critique du film

Quels éléments du nazisme sont ici dénoncés ?
la propagande avec les manifestations de masse comme à Nuremberg (cf bande-annonce du film le Dictateur), le
contrôle de la presse, de la radio, la censure donc. Le personnage de Garbitsch (« ordure », « pourriture » en anglais) en
est l’illustration. Chaplin s’est sans doute inspiré ici de Goebbels pour bâtir ce personnage.
Le culte de la personnalité, celle d’Hitler mais aussi de Napaloni (Mussolini) que Chaplin choisit de ridiculiser. Pour
ce faire, il s’est soigneusement documenté en regardant des discours d’Hitler ou le film de Leni Riefenstahl le
Triomphe de la Volonté. L’un des meilleurs exemples est une reprise de la réponse d’Hitler à F.D. Roosevelt où le
dictateur nazi liste les pays qu’il n’envahira pas. Chaplin a parfaitement compris qu’Hitler s’est forgé un personnage
aussi il se moque fréquemment de sa rhétorique avec des phrases creuses hurlées (si violentes qu’elles font tordre le
micro).«Aussi
interprétersu
deux
rôles, celui du
Dictateur
Hynkel
et du de
barbier
juif est une idée géniale
« toute
Mais:
Si j’avais
l’horreur
réelle
des
camps
concentration,
je n’aurais
pu
ressemblance entre le dictateur Hynkel et le barbier juif ne serait qu’une pure coïncidence ».

réaliser Le Dictateur; Je n’aurais pu faire un jeu de la folie homicide des nazis. »
L’état policier nazi : La double croix (signifie trahison en anglais) , les SA (anachronisme puisqu’ils ont été éliminés
dès 1934) sont des brutes épaisses pas très malignes et faciles à berner. Les camps de concentration sont évoqués mais
comme de simples bagnes. La censure est donc obtenue par la violence policière.
L’expansionnisme : le lebensraum est un des thèmes du film avec la volonté de s’emparer de l’Osterlitch, l’Autriche
donc. Chaplin fait allusion à l’épisode du col du Brenner en juillet 1934 où Mussolini empêche un premier Anschluss.
De même, le rêve de domination mondiale transparaît avec éclat dans la fameuse scène du globe. (cf bande annonce).
En fait, Hitler était perçu comme quelqu’un de peu dangereux à l’époque ce qui explique cette mise en scène de
Chaplin.

Le racisme et plus particulièrement l’antisémitisme avec le boycott des magasins juifs, la mise en place des ghettos,
l’exclusion par les lois de Nuremberg, la théorie de la race aryenne et une allusion à la Nuit de Cristal.
Celle de la gare avec la rencontre entre Hynkel et Napaloni ou l’épisode du bureau


Slide 14

Histoire des arts

Support : Le dictateur, de
Chaplin

Séance –Le Dictateur
Objectifs:
L’engagement d’un cinéaste témoin de son
temps, dans la dénonciation de la dictature
hitlérienne

« Je crois au pouvoir du rire et des larmes comme antidote
de la haine et de la terreur. »

A savoir:
-Chaplin (biographie)
-Esthétique de Chaplin
-Résumé du film et contexte
-Le discours de Hynkel
-La scène du globe
-Le lien avec le contexte historique
-Le message du film
-Travail sur la musique

I- Mise en contexte

Résumé
• Dans les années 1930, la Tomainia est sous le contrôle
du dictateur Adenoid Hynkel, qui rêve de domination
mondiale. Dans le quartier juif de la capitale vit un
barbier, qui est un sosie du dictateur. Grâce au fait
que, pendant la guerre, il a sauvé la vie à un aviateur
devenu depuis un des hommes importants du régime,
le barbier est pour un temps à l'abri des persécutions,
mais il est arrêté lorsque son protecteur tombe en
disgrâce. Les deux hommes arrivent à s'évader et le jeu
des circonstances amène le barbier à être pris pour le
dictateur et à prononcer à sa place un discours faisant
l'éloge de la liberté.

Le contexte
• Chaplin achève le scénario de son
premier film parlant à l'automne 1938. A
cette époque, Hitler, dictateur en
Allemagne, s'apprête à annexer
l'Autriche et démanteler la
Tchécoslovaquie. Le film sort à New
York en octobre 1940. Entre temps, Hitler
a déclenché la Seconde Guerre mondiale
et conquis une grande partie de l'Europe.

II- L’esthétique de Chaplin

Charlot
Charlie Chaplin a crée un personnage aujourd'hui universellement connu : celui d'une
sorte de vagabond, dont le chapeau melon, la canne, les grandes chaussures, le
pantalon tombant et trop large, les cheveux frisés et la petite moustache sont devenus
D’après vous quelles sont les caractéristiques du personnage de
le symbole de l'art cinématographique.
LeCharlot?
caractère le plus apparent de Charlot est celui d'une sorte de Pierrot lunaire,
amoureux, poursuivi par les gros bandits, les gros méchants ( le contraste entre la
fragilité physique de Chaplin et la musculature de ses adversaires est constant et
remarquable ).
C'est un personnage assez misérable qui essaye de composer avec le monde hostile
Voici
un extrait
dutrucs
filmplus
Lesou
Temps
qui l'entoure , ses
cambrioles
ou ses
moinsmodernes
honnêtes. ( comme le fer à
cheval placé dans le gant de boxe ou le coup de pied au derrière lancé dans un geste de
danseur .../... ).
Il est aussi un personnage poétique, marginal, clown et dramaturge.
C'est surtout l'aspect triomphant et dominateur de Chaplin qui est remarquable.
Quand il se bat, il gagne toujours ; les gros flics et les gros bandits n'ont qu'à bien se
tenir : Chaplin est invincible ! Mieux encore, il triomphe du monde, de la société (dans
Golf Rush, il finit milliardaire), du pire des dictateurs, dont il prend la place
fortuitement.
Il est alors généreux pour les faibles, impitoyable pour ses adversaires vaincus. David
triomphe de Goliath comme il le mime d'une manière éblouissante dans The Pilgrim.

Le burlesque
Le burlesque fait rire grâce à un comique de l'absurde et de l'irrationnel.
Soit, des événements extraordinaires ne cessent de faire irruption sans raison
dans le quotidien. Soit, le gag repose sur un comique de gestes...

Un exemple: la machine à manger dans Les temps modernes
Sur quoi repose le comique? Quel est l’objet de la critique?

Après le muet, l’importance de la
musique
• Il s’agit de son premier film parlant.
• Jusqu’à présent des films muets: donc
D’où le travail effectué en éducation musicale
une grande importance accordée aux
gestes
• Muet ou plutôt sonore car soin extrême
apporté à la bande son

III- Le discours de Hynkel
Visionnage avec deux questions :
- Quels procédés visuels et sonores C. Chaplin emploie-t-il pour
dénoncer, à travers le personnage de Hynkel, la manière dont Hitler
manipule les foules ?
- Dans quelle intention Chaplin emploie-t-il des procédés burlesques ?

Quelques éléments d’analyse
• Au niveau du visuel
• Au niveau sonore
• Des éléments burlesques
-Des grimaces
-Des gestes autoritaires
-Des foules obéissantes
-Sous-titres indiquant l’absence de liberté
-Passage de la flatterie à l’agressivité
-Mots vociférés
-Eau dans le pantalon

-Micro pliée
-Ceinture sautée

Confrontons ce discours aux images d’archive de
l’INA VIIe congrès du parti nazi 1935
• http://www.ina.fr/fresques/jalons/Html/PrincipaleAcc
ueil.php?Id=InaEdu02028

Des photos d’Hitler s’entraînant à faire ses
discours

Gestuelle identique
Manipulation des foules

Photographies d'Hitler par Heinrich Hoffmann, 1927. Collections de
L'Histoire n°18

Conclusion partielle

Dans des décors semblables à ceux de la propagande nazie, Chaplin mime la
réalité de la manipulation des foules par Hitler. Maître du genre, il utilise
aussi des procédés burlesques pour dénoncer des sujets graves.

IV- La scène du globe

Visionnage guidée par deux questions :
•Quel est le message de Chaplin dans cet extrait ?
•Donnez un titre aux trois parties qui le composent.

Dans quelle intention Chaplin emploie-t-il les procédés
burlesques?

Quel est le message de Chaplin dans cette séquence? Donnez un titre
aux trois parties qui la composent.

Le rêve impérialiste

La domination du
monde

La chute inattendue

V- Comparatif entre l’Allemagne
nazie et la dictature dans la fiction

VI- Quel est le message du film?
Dans ce film, Chaplin s'engage contre Hitler et l'Allemagne nazie,
à armes égales, sur le terrain du spectacle. Dans des décors
semblables à ceux de la propagande nazie, il en dénonce la réalité
brutale et violente en mimant le dictateur s'adressant à des foules
obéissantes. Il alerte aussi ses contemporains sur les rêves
expansionnistes et la volonté impérialiste du dictateur allemand.
Maître du genre, il n'hésite pas à utiliser des procédés burlesques
pour rendre Le Dictateur ridicule.

Le discours final
Schulz
Parle, c'est notre seul espoir.
Le barbier
Espoir... Je suis désolé, mais je ne veux pas être empereur, ce n’est pas mon affaire. Je ne veux ni conquérir, ni diriger personne. Je voudrais aider tout le monde dans
la mesure du possible, juifs, chrétiens, païens, blancs et noirs. Nous voudrions tous nous aider si nous le pouvions, les êtres humains sont ainsi faits. Nous
voulons donner le bonheur à notre prochain, pas lui donner le malheur. Nous ne voulons pas haïr ni humilier personne. Chacun de nous a sa place et notre terre
est bien assez riche, elle peut nourrir tous les êtres humains. Nous pouvons tous avoir une vie belle et libre mais nous l’avons oublié.
L’envie a empoisonné l’esprit des hommes, a barricadé le monde avec la haine, nous a fait sombrer dans la misère et les effusions de sang. Nous avons développé la
vitesse pour nous enfermer en nous-mêmes. Les machines qui nous apportent l’abondance nous laissent dans l’insatisfaction. Notre savoir nous a fait devenir
cyniques. Nous sommes inhumains à force d’intelligence, nous ne ressentons pas assez et nous pensons beaucoup trop. Nous sommes trop mécanisés et nous
manquons d’humanité.
Nous sommes trop cultivés et nous manquons de tendresse et de gentillesse. Sans ces qualités humaines, la vie n’est plus que violence et tout est perdu.
Les avions, la radio nous ont rapprochés les uns des autres, ces inventions ne trouveront leur vrai sens que dans la bonté de l’être humain, que dans la fraternité,
l’amitié et l’unité de tous les hommes.
En ce moment même, ma voix atteint des millions de gens à travers le monde, des millions d’hommes, de femmes, d’enfants désespérés, victimes d’un système qui
torture les faibles et emprisonne des innocents.
Je dis à tous ceux qui m’entendent : Ne désespérez pas ! Le malheur qui est sur nous n’est que le produit éphémère de l’habilité, de l’amertume de ceux qui ont peur
des progrès qu’accomplit l’Humanité. Mais la haine finira par disparaître et les dictateurs mourront et le pouvoir qu’ils avaient pris aux peuples va retourner aux
peuples. Et tant que des hommes mourront pour elle, la liberté ne pourra pas périr. Soldats, ne vous donnez pas à ces brutes, à une minorité qui vous méprise et
qui fait de vous des esclaves, enrégimente toute votre vie et qui vous dit tout ce qu’il faut faire et ce qu’il faut penser, qui vous dirige, vous manœuvre, se sert de
vous comme chair à canons et qui vous traite comme du bétail.
Ne donnez pas votre vie à ces êtres inhumains, ces hommes machines avec une machine à la place de la tête et une machine dans le cœur.
Vous n’êtes pas des machines.
Vous n’êtes pas des esclaves.
Vous êtes des hommes, des hommes avec tout l’amour du monde dans le cœur.
Vous n’avez pas de haine, sinon pour ce qui est inhumain, ce qui n’est pas fait d’amour.
Soldats ne vous battez pas pour l’esclavage mais pour la liberté.
Il est écrit dans l’Evangile selon Saint Luc « Le Royaume de Dieu est dans l’être humain », pas dans un seul humain ni dans un groupe humain, mais dans tous les
humains, mais en vous, en vous le peuple qui avez le pouvoir, le pouvoir de créer les machines, le pouvoir de créer le bonheur. Vous, le peuple, vous avez le
pouvoir, le pouvoir de rendre la vie belle et libre, le pouvoir de faire de cette vie une merveilleuse aventure.
Alors au nom même de la Démocratie, utilisons ce pouvoir. Il faut tous nous unir, il faut tous nous battre pour un monde nouveau, un monde humain qui donnera à
chacun l’occasion de travailler, qui apportera un avenir à la jeunesse et à la vieillesse la sécurité.
Ces brutes vous ont promis toutes ces choses pour que vous leur donniez le pouvoir : ils mentaient. Ils n’ont pas tenu leurs merveilleuses promesses : jamais ils ne le
feront. Les dictateurs s’affranchissent en prenant le pouvoir mais ils font un esclave du peuple.
Alors, il faut nous battre pour accomplir toutes leurs promesses. Il faut nous battre pour libérer le monde, pour renverser les frontières et les barrières raciales, pour en
finir avec l’avidité, avec la haine et l’intolérance. Il faut nous battre pour construire un monde de raison, un monde où la science et le progrès mèneront tous les
hommes vers le bonheur. Soldats, au nom de la Démocratie, unissons-nous tous !
...
Hannah, est-ce que tu m'entends ? Où que tu sois, lève les yeux ! Lève les yeux, Hannah ! Les nuages se dissipent ! Le soleil perce ! Nous émergeons des ténèbres
pour trouver la lumière ! Nous pénétrons dans un monde nouveau, un monde meilleur, où les hommes domineront leur cupidité, leur haine et leur brutalité. Lève
les yeux, Hannah ! L'âme de l'homme a reçu des ailes et enfin elle commence à voler. Elle vole vers l'arc-en-ciel, vers la lumière de l'espoir. Lève les yeux,
Hannah ! Lève les yeux !

Discours qui s’adresse à tous les spectateurs : défi que lance Chaplin à Hitler (8
minutes de discours).

VII- Travail sur le film en général
• Quels éléments du nazisme sont
dénoncés dans le film?
• Justifiez cette phrase de Chaplin: " Le
Dictateur est mon premier film où
l’histoire est plus grande que le petit
vagabond. «
• Réaliser une critique du film

Quels éléments du nazisme sont ici dénoncés ?
la propagande avec les manifestations de masse comme à Nuremberg (cf bande-annonce du film le Dictateur), le
contrôle de la presse, de la radio, la censure donc. Le personnage de Garbitsch (« ordure », « pourriture » en anglais) en
est l’illustration. Chaplin s’est sans doute inspiré ici de Goebbels pour bâtir ce personnage.
Le culte de la personnalité, celle d’Hitler mais aussi de Napaloni (Mussolini) que Chaplin choisit de ridiculiser. Pour
ce faire, il s’est soigneusement documenté en regardant des discours d’Hitler ou le film de Leni Riefenstahl le
Triomphe de la Volonté. L’un des meilleurs exemples est une reprise de la réponse d’Hitler à F.D. Roosevelt où le
dictateur nazi liste les pays qu’il n’envahira pas. Chaplin a parfaitement compris qu’Hitler s’est forgé un personnage
aussi il se moque fréquemment de sa rhétorique avec des phrases creuses hurlées (si violentes qu’elles font tordre le
micro).«Aussi
interprétersu
deux
rôles, celui du
Dictateur
Hynkel
et du de
barbier
juif est une idée géniale
« toute
Mais:
Si j’avais
l’horreur
réelle
des
camps
concentration,
je n’aurais
pu
ressemblance entre le dictateur Hynkel et le barbier juif ne serait qu’une pure coïncidence ».

réaliser Le Dictateur; Je n’aurais pu faire un jeu de la folie homicide des nazis. »
L’état policier nazi : La double croix (signifie trahison en anglais) , les SA (anachronisme puisqu’ils ont été éliminés
dès 1934) sont des brutes épaisses pas très malignes et faciles à berner. Les camps de concentration sont évoqués mais
comme de simples bagnes. La censure est donc obtenue par la violence policière.
L’expansionnisme : le lebensraum est un des thèmes du film avec la volonté de s’emparer de l’Osterlitch, l’Autriche
donc. Chaplin fait allusion à l’épisode du col du Brenner en juillet 1934 où Mussolini empêche un premier Anschluss.
De même, le rêve de domination mondiale transparaît avec éclat dans la fameuse scène du globe. (cf bande annonce).
En fait, Hitler était perçu comme quelqu’un de peu dangereux à l’époque ce qui explique cette mise en scène de
Chaplin.

Le racisme et plus particulièrement l’antisémitisme avec le boycott des magasins juifs, la mise en place des ghettos,
l’exclusion par les lois de Nuremberg, la théorie de la race aryenne et une allusion à la Nuit de Cristal.
Celle de la gare avec la rencontre entre Hynkel et Napaloni ou l’épisode du bureau


Slide 15

Histoire des arts

Support : Le dictateur, de
Chaplin

Séance –Le Dictateur
Objectifs:
L’engagement d’un cinéaste témoin de son
temps, dans la dénonciation de la dictature
hitlérienne

« Je crois au pouvoir du rire et des larmes comme antidote
de la haine et de la terreur. »

A savoir:
-Chaplin (biographie)
-Esthétique de Chaplin
-Résumé du film et contexte
-Le discours de Hynkel
-La scène du globe
-Le lien avec le contexte historique
-Le message du film
-Travail sur la musique

I- Mise en contexte

Résumé
• Dans les années 1930, la Tomainia est sous le contrôle
du dictateur Adenoid Hynkel, qui rêve de domination
mondiale. Dans le quartier juif de la capitale vit un
barbier, qui est un sosie du dictateur. Grâce au fait
que, pendant la guerre, il a sauvé la vie à un aviateur
devenu depuis un des hommes importants du régime,
le barbier est pour un temps à l'abri des persécutions,
mais il est arrêté lorsque son protecteur tombe en
disgrâce. Les deux hommes arrivent à s'évader et le jeu
des circonstances amène le barbier à être pris pour le
dictateur et à prononcer à sa place un discours faisant
l'éloge de la liberté.

Le contexte
• Chaplin achève le scénario de son
premier film parlant à l'automne 1938. A
cette époque, Hitler, dictateur en
Allemagne, s'apprête à annexer
l'Autriche et démanteler la
Tchécoslovaquie. Le film sort à New
York en octobre 1940. Entre temps, Hitler
a déclenché la Seconde Guerre mondiale
et conquis une grande partie de l'Europe.

II- L’esthétique de Chaplin

Charlot
Charlie Chaplin a crée un personnage aujourd'hui universellement connu : celui d'une
sorte de vagabond, dont le chapeau melon, la canne, les grandes chaussures, le
pantalon tombant et trop large, les cheveux frisés et la petite moustache sont devenus
D’après vous quelles sont les caractéristiques du personnage de
le symbole de l'art cinématographique.
LeCharlot?
caractère le plus apparent de Charlot est celui d'une sorte de Pierrot lunaire,
amoureux, poursuivi par les gros bandits, les gros méchants ( le contraste entre la
fragilité physique de Chaplin et la musculature de ses adversaires est constant et
remarquable ).
C'est un personnage assez misérable qui essaye de composer avec le monde hostile
Voici
un extrait
dutrucs
filmplus
Lesou
Temps
qui l'entoure , ses
cambrioles
ou ses
moinsmodernes
honnêtes. ( comme le fer à
cheval placé dans le gant de boxe ou le coup de pied au derrière lancé dans un geste de
danseur .../... ).
Il est aussi un personnage poétique, marginal, clown et dramaturge.
C'est surtout l'aspect triomphant et dominateur de Chaplin qui est remarquable.
Quand il se bat, il gagne toujours ; les gros flics et les gros bandits n'ont qu'à bien se
tenir : Chaplin est invincible ! Mieux encore, il triomphe du monde, de la société (dans
Golf Rush, il finit milliardaire), du pire des dictateurs, dont il prend la place
fortuitement.
Il est alors généreux pour les faibles, impitoyable pour ses adversaires vaincus. David
triomphe de Goliath comme il le mime d'une manière éblouissante dans The Pilgrim.

Le burlesque
Le burlesque fait rire grâce à un comique de l'absurde et de l'irrationnel.
Soit, des événements extraordinaires ne cessent de faire irruption sans raison
dans le quotidien. Soit, le gag repose sur un comique de gestes...

Un exemple: la machine à manger dans Les temps modernes
Sur quoi repose le comique? Quel est l’objet de la critique?

Après le muet, l’importance de la
musique
• Il s’agit de son premier film parlant.
• Jusqu’à présent des films muets: donc
D’où le travail effectué en éducation musicale
une grande importance accordée aux
gestes
• Muet ou plutôt sonore car soin extrême
apporté à la bande son

III- Le discours de Hynkel
Visionnage avec deux questions :
- Quels procédés visuels et sonores C. Chaplin emploie-t-il pour
dénoncer, à travers le personnage de Hynkel, la manière dont Hitler
manipule les foules ?
- Dans quelle intention Chaplin emploie-t-il des procédés burlesques ?

Quelques éléments d’analyse
• Au niveau du visuel
• Au niveau sonore
• Des éléments burlesques
-Des grimaces
-Des gestes autoritaires
-Des foules obéissantes
-Sous-titres indiquant l’absence de liberté
-Passage de la flatterie à l’agressivité
-Mots vociférés
-Eau dans le pantalon

-Micro pliée
-Ceinture sautée

Confrontons ce discours aux images d’archive de
l’INA VIIe congrès du parti nazi 1935
• http://www.ina.fr/fresques/jalons/Html/PrincipaleAcc
ueil.php?Id=InaEdu02028

Des photos d’Hitler s’entraînant à faire ses
discours

Gestuelle identique
Manipulation des foules

Photographies d'Hitler par Heinrich Hoffmann, 1927. Collections de
L'Histoire n°18

Conclusion partielle

Dans des décors semblables à ceux de la propagande nazie, Chaplin mime la
réalité de la manipulation des foules par Hitler. Maître du genre, il utilise
aussi des procédés burlesques pour dénoncer des sujets graves.

IV- La scène du globe

Visionnage guidée par deux questions :
•Quel est le message de Chaplin dans cet extrait ?
•Donnez un titre aux trois parties qui le composent.

Dans quelle intention Chaplin emploie-t-il les procédés
burlesques?

Quel est le message de Chaplin dans cette séquence? Donnez un titre
aux trois parties qui la composent.

Le rêve impérialiste

La domination du
monde

La chute inattendue

V- Comparatif entre l’Allemagne
nazie et la dictature dans la fiction

VI- Quel est le message du film?
Dans ce film, Chaplin s'engage contre Hitler et l'Allemagne nazie,
à armes égales, sur le terrain du spectacle. Dans des décors
semblables à ceux de la propagande nazie, il en dénonce la réalité
brutale et violente en mimant le dictateur s'adressant à des foules
obéissantes. Il alerte aussi ses contemporains sur les rêves
expansionnistes et la volonté impérialiste du dictateur allemand.
Maître du genre, il n'hésite pas à utiliser des procédés burlesques
pour rendre Le Dictateur ridicule.

Le discours final
Schulz
Parle, c'est notre seul espoir.
Le barbier
Espoir... Je suis désolé, mais je ne veux pas être empereur, ce n’est pas mon affaire. Je ne veux ni conquérir, ni diriger personne. Je voudrais aider tout le monde dans
la mesure du possible, juifs, chrétiens, païens, blancs et noirs. Nous voudrions tous nous aider si nous le pouvions, les êtres humains sont ainsi faits. Nous
voulons donner le bonheur à notre prochain, pas lui donner le malheur. Nous ne voulons pas haïr ni humilier personne. Chacun de nous a sa place et notre terre
est bien assez riche, elle peut nourrir tous les êtres humains. Nous pouvons tous avoir une vie belle et libre mais nous l’avons oublié.
L’envie a empoisonné l’esprit des hommes, a barricadé le monde avec la haine, nous a fait sombrer dans la misère et les effusions de sang. Nous avons développé la
vitesse pour nous enfermer en nous-mêmes. Les machines qui nous apportent l’abondance nous laissent dans l’insatisfaction. Notre savoir nous a fait devenir
cyniques. Nous sommes inhumains à force d’intelligence, nous ne ressentons pas assez et nous pensons beaucoup trop. Nous sommes trop mécanisés et nous
manquons d’humanité.
Nous sommes trop cultivés et nous manquons de tendresse et de gentillesse. Sans ces qualités humaines, la vie n’est plus que violence et tout est perdu.
Les avions, la radio nous ont rapprochés les uns des autres, ces inventions ne trouveront leur vrai sens que dans la bonté de l’être humain, que dans la fraternité,
l’amitié et l’unité de tous les hommes.
En ce moment même, ma voix atteint des millions de gens à travers le monde, des millions d’hommes, de femmes, d’enfants désespérés, victimes d’un système qui
torture les faibles et emprisonne des innocents.
Je dis à tous ceux qui m’entendent : Ne désespérez pas ! Le malheur qui est sur nous n’est que le produit éphémère de l’habilité, de l’amertume de ceux qui ont peur
des progrès qu’accomplit l’Humanité. Mais la haine finira par disparaître et les dictateurs mourront et le pouvoir qu’ils avaient pris aux peuples va retourner aux
peuples. Et tant que des hommes mourront pour elle, la liberté ne pourra pas périr. Soldats, ne vous donnez pas à ces brutes, à une minorité qui vous méprise et
qui fait de vous des esclaves, enrégimente toute votre vie et qui vous dit tout ce qu’il faut faire et ce qu’il faut penser, qui vous dirige, vous manœuvre, se sert de
vous comme chair à canons et qui vous traite comme du bétail.
Ne donnez pas votre vie à ces êtres inhumains, ces hommes machines avec une machine à la place de la tête et une machine dans le cœur.
Vous n’êtes pas des machines.
Vous n’êtes pas des esclaves.
Vous êtes des hommes, des hommes avec tout l’amour du monde dans le cœur.
Vous n’avez pas de haine, sinon pour ce qui est inhumain, ce qui n’est pas fait d’amour.
Soldats ne vous battez pas pour l’esclavage mais pour la liberté.
Il est écrit dans l’Evangile selon Saint Luc « Le Royaume de Dieu est dans l’être humain », pas dans un seul humain ni dans un groupe humain, mais dans tous les
humains, mais en vous, en vous le peuple qui avez le pouvoir, le pouvoir de créer les machines, le pouvoir de créer le bonheur. Vous, le peuple, vous avez le
pouvoir, le pouvoir de rendre la vie belle et libre, le pouvoir de faire de cette vie une merveilleuse aventure.
Alors au nom même de la Démocratie, utilisons ce pouvoir. Il faut tous nous unir, il faut tous nous battre pour un monde nouveau, un monde humain qui donnera à
chacun l’occasion de travailler, qui apportera un avenir à la jeunesse et à la vieillesse la sécurité.
Ces brutes vous ont promis toutes ces choses pour que vous leur donniez le pouvoir : ils mentaient. Ils n’ont pas tenu leurs merveilleuses promesses : jamais ils ne le
feront. Les dictateurs s’affranchissent en prenant le pouvoir mais ils font un esclave du peuple.
Alors, il faut nous battre pour accomplir toutes leurs promesses. Il faut nous battre pour libérer le monde, pour renverser les frontières et les barrières raciales, pour en
finir avec l’avidité, avec la haine et l’intolérance. Il faut nous battre pour construire un monde de raison, un monde où la science et le progrès mèneront tous les
hommes vers le bonheur. Soldats, au nom de la Démocratie, unissons-nous tous !
...
Hannah, est-ce que tu m'entends ? Où que tu sois, lève les yeux ! Lève les yeux, Hannah ! Les nuages se dissipent ! Le soleil perce ! Nous émergeons des ténèbres
pour trouver la lumière ! Nous pénétrons dans un monde nouveau, un monde meilleur, où les hommes domineront leur cupidité, leur haine et leur brutalité. Lève
les yeux, Hannah ! L'âme de l'homme a reçu des ailes et enfin elle commence à voler. Elle vole vers l'arc-en-ciel, vers la lumière de l'espoir. Lève les yeux,
Hannah ! Lève les yeux !

Discours qui s’adresse à tous les spectateurs : défi que lance Chaplin à Hitler (8
minutes de discours).

VII- Travail sur le film en général
• Quels éléments du nazisme sont
dénoncés dans le film?
• Justifiez cette phrase de Chaplin: " Le
Dictateur est mon premier film où
l’histoire est plus grande que le petit
vagabond. «
• Réaliser une critique du film

Quels éléments du nazisme sont ici dénoncés ?
la propagande avec les manifestations de masse comme à Nuremberg (cf bande-annonce du film le Dictateur), le
contrôle de la presse, de la radio, la censure donc. Le personnage de Garbitsch (« ordure », « pourriture » en anglais) en
est l’illustration. Chaplin s’est sans doute inspiré ici de Goebbels pour bâtir ce personnage.
Le culte de la personnalité, celle d’Hitler mais aussi de Napaloni (Mussolini) que Chaplin choisit de ridiculiser. Pour
ce faire, il s’est soigneusement documenté en regardant des discours d’Hitler ou le film de Leni Riefenstahl le
Triomphe de la Volonté. L’un des meilleurs exemples est une reprise de la réponse d’Hitler à F.D. Roosevelt où le
dictateur nazi liste les pays qu’il n’envahira pas. Chaplin a parfaitement compris qu’Hitler s’est forgé un personnage
aussi il se moque fréquemment de sa rhétorique avec des phrases creuses hurlées (si violentes qu’elles font tordre le
micro).«Aussi
interprétersu
deux
rôles, celui du
Dictateur
Hynkel
et du de
barbier
juif est une idée géniale
« toute
Mais:
Si j’avais
l’horreur
réelle
des
camps
concentration,
je n’aurais
pu
ressemblance entre le dictateur Hynkel et le barbier juif ne serait qu’une pure coïncidence ».

réaliser Le Dictateur; Je n’aurais pu faire un jeu de la folie homicide des nazis. »
L’état policier nazi : La double croix (signifie trahison en anglais) , les SA (anachronisme puisqu’ils ont été éliminés
dès 1934) sont des brutes épaisses pas très malignes et faciles à berner. Les camps de concentration sont évoqués mais
comme de simples bagnes. La censure est donc obtenue par la violence policière.
L’expansionnisme : le lebensraum est un des thèmes du film avec la volonté de s’emparer de l’Osterlitch, l’Autriche
donc. Chaplin fait allusion à l’épisode du col du Brenner en juillet 1934 où Mussolini empêche un premier Anschluss.
De même, le rêve de domination mondiale transparaît avec éclat dans la fameuse scène du globe. (cf bande annonce).
En fait, Hitler était perçu comme quelqu’un de peu dangereux à l’époque ce qui explique cette mise en scène de
Chaplin.

Le racisme et plus particulièrement l’antisémitisme avec le boycott des magasins juifs, la mise en place des ghettos,
l’exclusion par les lois de Nuremberg, la théorie de la race aryenne et une allusion à la Nuit de Cristal.
Celle de la gare avec la rencontre entre Hynkel et Napaloni ou l’épisode du bureau


Slide 16

Histoire des arts

Support : Le dictateur, de
Chaplin

Séance –Le Dictateur
Objectifs:
L’engagement d’un cinéaste témoin de son
temps, dans la dénonciation de la dictature
hitlérienne

« Je crois au pouvoir du rire et des larmes comme antidote
de la haine et de la terreur. »

A savoir:
-Chaplin (biographie)
-Esthétique de Chaplin
-Résumé du film et contexte
-Le discours de Hynkel
-La scène du globe
-Le lien avec le contexte historique
-Le message du film
-Travail sur la musique

I- Mise en contexte

Résumé
• Dans les années 1930, la Tomainia est sous le contrôle
du dictateur Adenoid Hynkel, qui rêve de domination
mondiale. Dans le quartier juif de la capitale vit un
barbier, qui est un sosie du dictateur. Grâce au fait
que, pendant la guerre, il a sauvé la vie à un aviateur
devenu depuis un des hommes importants du régime,
le barbier est pour un temps à l'abri des persécutions,
mais il est arrêté lorsque son protecteur tombe en
disgrâce. Les deux hommes arrivent à s'évader et le jeu
des circonstances amène le barbier à être pris pour le
dictateur et à prononcer à sa place un discours faisant
l'éloge de la liberté.

Le contexte
• Chaplin achève le scénario de son
premier film parlant à l'automne 1938. A
cette époque, Hitler, dictateur en
Allemagne, s'apprête à annexer
l'Autriche et démanteler la
Tchécoslovaquie. Le film sort à New
York en octobre 1940. Entre temps, Hitler
a déclenché la Seconde Guerre mondiale
et conquis une grande partie de l'Europe.

II- L’esthétique de Chaplin

Charlot
Charlie Chaplin a crée un personnage aujourd'hui universellement connu : celui d'une
sorte de vagabond, dont le chapeau melon, la canne, les grandes chaussures, le
pantalon tombant et trop large, les cheveux frisés et la petite moustache sont devenus
D’après vous quelles sont les caractéristiques du personnage de
le symbole de l'art cinématographique.
LeCharlot?
caractère le plus apparent de Charlot est celui d'une sorte de Pierrot lunaire,
amoureux, poursuivi par les gros bandits, les gros méchants ( le contraste entre la
fragilité physique de Chaplin et la musculature de ses adversaires est constant et
remarquable ).
C'est un personnage assez misérable qui essaye de composer avec le monde hostile
Voici
un extrait
dutrucs
filmplus
Lesou
Temps
qui l'entoure , ses
cambrioles
ou ses
moinsmodernes
honnêtes. ( comme le fer à
cheval placé dans le gant de boxe ou le coup de pied au derrière lancé dans un geste de
danseur .../... ).
Il est aussi un personnage poétique, marginal, clown et dramaturge.
C'est surtout l'aspect triomphant et dominateur de Chaplin qui est remarquable.
Quand il se bat, il gagne toujours ; les gros flics et les gros bandits n'ont qu'à bien se
tenir : Chaplin est invincible ! Mieux encore, il triomphe du monde, de la société (dans
Golf Rush, il finit milliardaire), du pire des dictateurs, dont il prend la place
fortuitement.
Il est alors généreux pour les faibles, impitoyable pour ses adversaires vaincus. David
triomphe de Goliath comme il le mime d'une manière éblouissante dans The Pilgrim.

Le burlesque
Le burlesque fait rire grâce à un comique de l'absurde et de l'irrationnel.
Soit, des événements extraordinaires ne cessent de faire irruption sans raison
dans le quotidien. Soit, le gag repose sur un comique de gestes...

Un exemple: la machine à manger dans Les temps modernes
Sur quoi repose le comique? Quel est l’objet de la critique?

Après le muet, l’importance de la
musique
• Il s’agit de son premier film parlant.
• Jusqu’à présent des films muets: donc
D’où le travail effectué en éducation musicale
une grande importance accordée aux
gestes
• Muet ou plutôt sonore car soin extrême
apporté à la bande son

III- Le discours de Hynkel
Visionnage avec deux questions :
- Quels procédés visuels et sonores C. Chaplin emploie-t-il pour
dénoncer, à travers le personnage de Hynkel, la manière dont Hitler
manipule les foules ?
- Dans quelle intention Chaplin emploie-t-il des procédés burlesques ?

Quelques éléments d’analyse
• Au niveau du visuel
• Au niveau sonore
• Des éléments burlesques
-Des grimaces
-Des gestes autoritaires
-Des foules obéissantes
-Sous-titres indiquant l’absence de liberté
-Passage de la flatterie à l’agressivité
-Mots vociférés
-Eau dans le pantalon

-Micro pliée
-Ceinture sautée

Confrontons ce discours aux images d’archive de
l’INA VIIe congrès du parti nazi 1935
• http://www.ina.fr/fresques/jalons/Html/PrincipaleAcc
ueil.php?Id=InaEdu02028

Des photos d’Hitler s’entraînant à faire ses
discours

Gestuelle identique
Manipulation des foules

Photographies d'Hitler par Heinrich Hoffmann, 1927. Collections de
L'Histoire n°18

Conclusion partielle

Dans des décors semblables à ceux de la propagande nazie, Chaplin mime la
réalité de la manipulation des foules par Hitler. Maître du genre, il utilise
aussi des procédés burlesques pour dénoncer des sujets graves.

IV- La scène du globe

Visionnage guidée par deux questions :
•Quel est le message de Chaplin dans cet extrait ?
•Donnez un titre aux trois parties qui le composent.

Dans quelle intention Chaplin emploie-t-il les procédés
burlesques?

Quel est le message de Chaplin dans cette séquence? Donnez un titre
aux trois parties qui la composent.

Le rêve impérialiste

La domination du
monde

La chute inattendue

V- Comparatif entre l’Allemagne
nazie et la dictature dans la fiction

VI- Quel est le message du film?
Dans ce film, Chaplin s'engage contre Hitler et l'Allemagne nazie,
à armes égales, sur le terrain du spectacle. Dans des décors
semblables à ceux de la propagande nazie, il en dénonce la réalité
brutale et violente en mimant le dictateur s'adressant à des foules
obéissantes. Il alerte aussi ses contemporains sur les rêves
expansionnistes et la volonté impérialiste du dictateur allemand.
Maître du genre, il n'hésite pas à utiliser des procédés burlesques
pour rendre Le Dictateur ridicule.

Le discours final
Schulz
Parle, c'est notre seul espoir.
Le barbier
Espoir... Je suis désolé, mais je ne veux pas être empereur, ce n’est pas mon affaire. Je ne veux ni conquérir, ni diriger personne. Je voudrais aider tout le monde dans
la mesure du possible, juifs, chrétiens, païens, blancs et noirs. Nous voudrions tous nous aider si nous le pouvions, les êtres humains sont ainsi faits. Nous
voulons donner le bonheur à notre prochain, pas lui donner le malheur. Nous ne voulons pas haïr ni humilier personne. Chacun de nous a sa place et notre terre
est bien assez riche, elle peut nourrir tous les êtres humains. Nous pouvons tous avoir une vie belle et libre mais nous l’avons oublié.
L’envie a empoisonné l’esprit des hommes, a barricadé le monde avec la haine, nous a fait sombrer dans la misère et les effusions de sang. Nous avons développé la
vitesse pour nous enfermer en nous-mêmes. Les machines qui nous apportent l’abondance nous laissent dans l’insatisfaction. Notre savoir nous a fait devenir
cyniques. Nous sommes inhumains à force d’intelligence, nous ne ressentons pas assez et nous pensons beaucoup trop. Nous sommes trop mécanisés et nous
manquons d’humanité.
Nous sommes trop cultivés et nous manquons de tendresse et de gentillesse. Sans ces qualités humaines, la vie n’est plus que violence et tout est perdu.
Les avions, la radio nous ont rapprochés les uns des autres, ces inventions ne trouveront leur vrai sens que dans la bonté de l’être humain, que dans la fraternité,
l’amitié et l’unité de tous les hommes.
En ce moment même, ma voix atteint des millions de gens à travers le monde, des millions d’hommes, de femmes, d’enfants désespérés, victimes d’un système qui
torture les faibles et emprisonne des innocents.
Je dis à tous ceux qui m’entendent : Ne désespérez pas ! Le malheur qui est sur nous n’est que le produit éphémère de l’habilité, de l’amertume de ceux qui ont peur
des progrès qu’accomplit l’Humanité. Mais la haine finira par disparaître et les dictateurs mourront et le pouvoir qu’ils avaient pris aux peuples va retourner aux
peuples. Et tant que des hommes mourront pour elle, la liberté ne pourra pas périr. Soldats, ne vous donnez pas à ces brutes, à une minorité qui vous méprise et
qui fait de vous des esclaves, enrégimente toute votre vie et qui vous dit tout ce qu’il faut faire et ce qu’il faut penser, qui vous dirige, vous manœuvre, se sert de
vous comme chair à canons et qui vous traite comme du bétail.
Ne donnez pas votre vie à ces êtres inhumains, ces hommes machines avec une machine à la place de la tête et une machine dans le cœur.
Vous n’êtes pas des machines.
Vous n’êtes pas des esclaves.
Vous êtes des hommes, des hommes avec tout l’amour du monde dans le cœur.
Vous n’avez pas de haine, sinon pour ce qui est inhumain, ce qui n’est pas fait d’amour.
Soldats ne vous battez pas pour l’esclavage mais pour la liberté.
Il est écrit dans l’Evangile selon Saint Luc « Le Royaume de Dieu est dans l’être humain », pas dans un seul humain ni dans un groupe humain, mais dans tous les
humains, mais en vous, en vous le peuple qui avez le pouvoir, le pouvoir de créer les machines, le pouvoir de créer le bonheur. Vous, le peuple, vous avez le
pouvoir, le pouvoir de rendre la vie belle et libre, le pouvoir de faire de cette vie une merveilleuse aventure.
Alors au nom même de la Démocratie, utilisons ce pouvoir. Il faut tous nous unir, il faut tous nous battre pour un monde nouveau, un monde humain qui donnera à
chacun l’occasion de travailler, qui apportera un avenir à la jeunesse et à la vieillesse la sécurité.
Ces brutes vous ont promis toutes ces choses pour que vous leur donniez le pouvoir : ils mentaient. Ils n’ont pas tenu leurs merveilleuses promesses : jamais ils ne le
feront. Les dictateurs s’affranchissent en prenant le pouvoir mais ils font un esclave du peuple.
Alors, il faut nous battre pour accomplir toutes leurs promesses. Il faut nous battre pour libérer le monde, pour renverser les frontières et les barrières raciales, pour en
finir avec l’avidité, avec la haine et l’intolérance. Il faut nous battre pour construire un monde de raison, un monde où la science et le progrès mèneront tous les
hommes vers le bonheur. Soldats, au nom de la Démocratie, unissons-nous tous !
...
Hannah, est-ce que tu m'entends ? Où que tu sois, lève les yeux ! Lève les yeux, Hannah ! Les nuages se dissipent ! Le soleil perce ! Nous émergeons des ténèbres
pour trouver la lumière ! Nous pénétrons dans un monde nouveau, un monde meilleur, où les hommes domineront leur cupidité, leur haine et leur brutalité. Lève
les yeux, Hannah ! L'âme de l'homme a reçu des ailes et enfin elle commence à voler. Elle vole vers l'arc-en-ciel, vers la lumière de l'espoir. Lève les yeux,
Hannah ! Lève les yeux !

Discours qui s’adresse à tous les spectateurs : défi que lance Chaplin à Hitler (8
minutes de discours).

VII- Travail sur le film en général
• Quels éléments du nazisme sont
dénoncés dans le film?
• Justifiez cette phrase de Chaplin: " Le
Dictateur est mon premier film où
l’histoire est plus grande que le petit
vagabond. «
• Réaliser une critique du film

Quels éléments du nazisme sont ici dénoncés ?
la propagande avec les manifestations de masse comme à Nuremberg (cf bande-annonce du film le Dictateur), le
contrôle de la presse, de la radio, la censure donc. Le personnage de Garbitsch (« ordure », « pourriture » en anglais) en
est l’illustration. Chaplin s’est sans doute inspiré ici de Goebbels pour bâtir ce personnage.
Le culte de la personnalité, celle d’Hitler mais aussi de Napaloni (Mussolini) que Chaplin choisit de ridiculiser. Pour
ce faire, il s’est soigneusement documenté en regardant des discours d’Hitler ou le film de Leni Riefenstahl le
Triomphe de la Volonté. L’un des meilleurs exemples est une reprise de la réponse d’Hitler à F.D. Roosevelt où le
dictateur nazi liste les pays qu’il n’envahira pas. Chaplin a parfaitement compris qu’Hitler s’est forgé un personnage
aussi il se moque fréquemment de sa rhétorique avec des phrases creuses hurlées (si violentes qu’elles font tordre le
micro).«Aussi
interprétersu
deux
rôles, celui du
Dictateur
Hynkel
et du de
barbier
juif est une idée géniale
« toute
Mais:
Si j’avais
l’horreur
réelle
des
camps
concentration,
je n’aurais
pu
ressemblance entre le dictateur Hynkel et le barbier juif ne serait qu’une pure coïncidence ».

réaliser Le Dictateur; Je n’aurais pu faire un jeu de la folie homicide des nazis. »
L’état policier nazi : La double croix (signifie trahison en anglais) , les SA (anachronisme puisqu’ils ont été éliminés
dès 1934) sont des brutes épaisses pas très malignes et faciles à berner. Les camps de concentration sont évoqués mais
comme de simples bagnes. La censure est donc obtenue par la violence policière.
L’expansionnisme : le lebensraum est un des thèmes du film avec la volonté de s’emparer de l’Osterlitch, l’Autriche
donc. Chaplin fait allusion à l’épisode du col du Brenner en juillet 1934 où Mussolini empêche un premier Anschluss.
De même, le rêve de domination mondiale transparaît avec éclat dans la fameuse scène du globe. (cf bande annonce).
En fait, Hitler était perçu comme quelqu’un de peu dangereux à l’époque ce qui explique cette mise en scène de
Chaplin.

Le racisme et plus particulièrement l’antisémitisme avec le boycott des magasins juifs, la mise en place des ghettos,
l’exclusion par les lois de Nuremberg, la théorie de la race aryenne et une allusion à la Nuit de Cristal.
Celle de la gare avec la rencontre entre Hynkel et Napaloni ou l’épisode du bureau


Slide 17

Histoire des arts

Support : Le dictateur, de
Chaplin

Séance –Le Dictateur
Objectifs:
L’engagement d’un cinéaste témoin de son
temps, dans la dénonciation de la dictature
hitlérienne

« Je crois au pouvoir du rire et des larmes comme antidote
de la haine et de la terreur. »

A savoir:
-Chaplin (biographie)
-Esthétique de Chaplin
-Résumé du film et contexte
-Le discours de Hynkel
-La scène du globe
-Le lien avec le contexte historique
-Le message du film
-Travail sur la musique

I- Mise en contexte

Résumé
• Dans les années 1930, la Tomainia est sous le contrôle
du dictateur Adenoid Hynkel, qui rêve de domination
mondiale. Dans le quartier juif de la capitale vit un
barbier, qui est un sosie du dictateur. Grâce au fait
que, pendant la guerre, il a sauvé la vie à un aviateur
devenu depuis un des hommes importants du régime,
le barbier est pour un temps à l'abri des persécutions,
mais il est arrêté lorsque son protecteur tombe en
disgrâce. Les deux hommes arrivent à s'évader et le jeu
des circonstances amène le barbier à être pris pour le
dictateur et à prononcer à sa place un discours faisant
l'éloge de la liberté.

Le contexte
• Chaplin achève le scénario de son
premier film parlant à l'automne 1938. A
cette époque, Hitler, dictateur en
Allemagne, s'apprête à annexer
l'Autriche et démanteler la
Tchécoslovaquie. Le film sort à New
York en octobre 1940. Entre temps, Hitler
a déclenché la Seconde Guerre mondiale
et conquis une grande partie de l'Europe.

II- L’esthétique de Chaplin

Charlot
Charlie Chaplin a crée un personnage aujourd'hui universellement connu : celui d'une
sorte de vagabond, dont le chapeau melon, la canne, les grandes chaussures, le
pantalon tombant et trop large, les cheveux frisés et la petite moustache sont devenus
D’après vous quelles sont les caractéristiques du personnage de
le symbole de l'art cinématographique.
LeCharlot?
caractère le plus apparent de Charlot est celui d'une sorte de Pierrot lunaire,
amoureux, poursuivi par les gros bandits, les gros méchants ( le contraste entre la
fragilité physique de Chaplin et la musculature de ses adversaires est constant et
remarquable ).
C'est un personnage assez misérable qui essaye de composer avec le monde hostile
Voici
un extrait
dutrucs
filmplus
Lesou
Temps
qui l'entoure , ses
cambrioles
ou ses
moinsmodernes
honnêtes. ( comme le fer à
cheval placé dans le gant de boxe ou le coup de pied au derrière lancé dans un geste de
danseur .../... ).
Il est aussi un personnage poétique, marginal, clown et dramaturge.
C'est surtout l'aspect triomphant et dominateur de Chaplin qui est remarquable.
Quand il se bat, il gagne toujours ; les gros flics et les gros bandits n'ont qu'à bien se
tenir : Chaplin est invincible ! Mieux encore, il triomphe du monde, de la société (dans
Golf Rush, il finit milliardaire), du pire des dictateurs, dont il prend la place
fortuitement.
Il est alors généreux pour les faibles, impitoyable pour ses adversaires vaincus. David
triomphe de Goliath comme il le mime d'une manière éblouissante dans The Pilgrim.

Le burlesque
Le burlesque fait rire grâce à un comique de l'absurde et de l'irrationnel.
Soit, des événements extraordinaires ne cessent de faire irruption sans raison
dans le quotidien. Soit, le gag repose sur un comique de gestes...

Un exemple: la machine à manger dans Les temps modernes
Sur quoi repose le comique? Quel est l’objet de la critique?

Après le muet, l’importance de la
musique
• Il s’agit de son premier film parlant.
• Jusqu’à présent des films muets: donc
D’où le travail effectué en éducation musicale
une grande importance accordée aux
gestes
• Muet ou plutôt sonore car soin extrême
apporté à la bande son

III- Le discours de Hynkel
Visionnage avec deux questions :
- Quels procédés visuels et sonores C. Chaplin emploie-t-il pour
dénoncer, à travers le personnage de Hynkel, la manière dont Hitler
manipule les foules ?
- Dans quelle intention Chaplin emploie-t-il des procédés burlesques ?

Quelques éléments d’analyse
• Au niveau du visuel
• Au niveau sonore
• Des éléments burlesques
-Des grimaces
-Des gestes autoritaires
-Des foules obéissantes
-Sous-titres indiquant l’absence de liberté
-Passage de la flatterie à l’agressivité
-Mots vociférés
-Eau dans le pantalon

-Micro pliée
-Ceinture sautée

Confrontons ce discours aux images d’archive de
l’INA VIIe congrès du parti nazi 1935
• http://www.ina.fr/fresques/jalons/Html/PrincipaleAcc
ueil.php?Id=InaEdu02028

Des photos d’Hitler s’entraînant à faire ses
discours

Gestuelle identique
Manipulation des foules

Photographies d'Hitler par Heinrich Hoffmann, 1927. Collections de
L'Histoire n°18

Conclusion partielle

Dans des décors semblables à ceux de la propagande nazie, Chaplin mime la
réalité de la manipulation des foules par Hitler. Maître du genre, il utilise
aussi des procédés burlesques pour dénoncer des sujets graves.

IV- La scène du globe

Visionnage guidée par deux questions :
•Quel est le message de Chaplin dans cet extrait ?
•Donnez un titre aux trois parties qui le composent.

Dans quelle intention Chaplin emploie-t-il les procédés
burlesques?

Quel est le message de Chaplin dans cette séquence? Donnez un titre
aux trois parties qui la composent.

Le rêve impérialiste

La domination du
monde

La chute inattendue

V- Comparatif entre l’Allemagne
nazie et la dictature dans la fiction

VI- Quel est le message du film?
Dans ce film, Chaplin s'engage contre Hitler et l'Allemagne nazie,
à armes égales, sur le terrain du spectacle. Dans des décors
semblables à ceux de la propagande nazie, il en dénonce la réalité
brutale et violente en mimant le dictateur s'adressant à des foules
obéissantes. Il alerte aussi ses contemporains sur les rêves
expansionnistes et la volonté impérialiste du dictateur allemand.
Maître du genre, il n'hésite pas à utiliser des procédés burlesques
pour rendre Le Dictateur ridicule.

Le discours final
Schulz
Parle, c'est notre seul espoir.
Le barbier
Espoir... Je suis désolé, mais je ne veux pas être empereur, ce n’est pas mon affaire. Je ne veux ni conquérir, ni diriger personne. Je voudrais aider tout le monde dans
la mesure du possible, juifs, chrétiens, païens, blancs et noirs. Nous voudrions tous nous aider si nous le pouvions, les êtres humains sont ainsi faits. Nous
voulons donner le bonheur à notre prochain, pas lui donner le malheur. Nous ne voulons pas haïr ni humilier personne. Chacun de nous a sa place et notre terre
est bien assez riche, elle peut nourrir tous les êtres humains. Nous pouvons tous avoir une vie belle et libre mais nous l’avons oublié.
L’envie a empoisonné l’esprit des hommes, a barricadé le monde avec la haine, nous a fait sombrer dans la misère et les effusions de sang. Nous avons développé la
vitesse pour nous enfermer en nous-mêmes. Les machines qui nous apportent l’abondance nous laissent dans l’insatisfaction. Notre savoir nous a fait devenir
cyniques. Nous sommes inhumains à force d’intelligence, nous ne ressentons pas assez et nous pensons beaucoup trop. Nous sommes trop mécanisés et nous
manquons d’humanité.
Nous sommes trop cultivés et nous manquons de tendresse et de gentillesse. Sans ces qualités humaines, la vie n’est plus que violence et tout est perdu.
Les avions, la radio nous ont rapprochés les uns des autres, ces inventions ne trouveront leur vrai sens que dans la bonté de l’être humain, que dans la fraternité,
l’amitié et l’unité de tous les hommes.
En ce moment même, ma voix atteint des millions de gens à travers le monde, des millions d’hommes, de femmes, d’enfants désespérés, victimes d’un système qui
torture les faibles et emprisonne des innocents.
Je dis à tous ceux qui m’entendent : Ne désespérez pas ! Le malheur qui est sur nous n’est que le produit éphémère de l’habilité, de l’amertume de ceux qui ont peur
des progrès qu’accomplit l’Humanité. Mais la haine finira par disparaître et les dictateurs mourront et le pouvoir qu’ils avaient pris aux peuples va retourner aux
peuples. Et tant que des hommes mourront pour elle, la liberté ne pourra pas périr. Soldats, ne vous donnez pas à ces brutes, à une minorité qui vous méprise et
qui fait de vous des esclaves, enrégimente toute votre vie et qui vous dit tout ce qu’il faut faire et ce qu’il faut penser, qui vous dirige, vous manœuvre, se sert de
vous comme chair à canons et qui vous traite comme du bétail.
Ne donnez pas votre vie à ces êtres inhumains, ces hommes machines avec une machine à la place de la tête et une machine dans le cœur.
Vous n’êtes pas des machines.
Vous n’êtes pas des esclaves.
Vous êtes des hommes, des hommes avec tout l’amour du monde dans le cœur.
Vous n’avez pas de haine, sinon pour ce qui est inhumain, ce qui n’est pas fait d’amour.
Soldats ne vous battez pas pour l’esclavage mais pour la liberté.
Il est écrit dans l’Evangile selon Saint Luc « Le Royaume de Dieu est dans l’être humain », pas dans un seul humain ni dans un groupe humain, mais dans tous les
humains, mais en vous, en vous le peuple qui avez le pouvoir, le pouvoir de créer les machines, le pouvoir de créer le bonheur. Vous, le peuple, vous avez le
pouvoir, le pouvoir de rendre la vie belle et libre, le pouvoir de faire de cette vie une merveilleuse aventure.
Alors au nom même de la Démocratie, utilisons ce pouvoir. Il faut tous nous unir, il faut tous nous battre pour un monde nouveau, un monde humain qui donnera à
chacun l’occasion de travailler, qui apportera un avenir à la jeunesse et à la vieillesse la sécurité.
Ces brutes vous ont promis toutes ces choses pour que vous leur donniez le pouvoir : ils mentaient. Ils n’ont pas tenu leurs merveilleuses promesses : jamais ils ne le
feront. Les dictateurs s’affranchissent en prenant le pouvoir mais ils font un esclave du peuple.
Alors, il faut nous battre pour accomplir toutes leurs promesses. Il faut nous battre pour libérer le monde, pour renverser les frontières et les barrières raciales, pour en
finir avec l’avidité, avec la haine et l’intolérance. Il faut nous battre pour construire un monde de raison, un monde où la science et le progrès mèneront tous les
hommes vers le bonheur. Soldats, au nom de la Démocratie, unissons-nous tous !
...
Hannah, est-ce que tu m'entends ? Où que tu sois, lève les yeux ! Lève les yeux, Hannah ! Les nuages se dissipent ! Le soleil perce ! Nous émergeons des ténèbres
pour trouver la lumière ! Nous pénétrons dans un monde nouveau, un monde meilleur, où les hommes domineront leur cupidité, leur haine et leur brutalité. Lève
les yeux, Hannah ! L'âme de l'homme a reçu des ailes et enfin elle commence à voler. Elle vole vers l'arc-en-ciel, vers la lumière de l'espoir. Lève les yeux,
Hannah ! Lève les yeux !

Discours qui s’adresse à tous les spectateurs : défi que lance Chaplin à Hitler (8
minutes de discours).

VII- Travail sur le film en général
• Quels éléments du nazisme sont
dénoncés dans le film?
• Justifiez cette phrase de Chaplin: " Le
Dictateur est mon premier film où
l’histoire est plus grande que le petit
vagabond. «
• Réaliser une critique du film

Quels éléments du nazisme sont ici dénoncés ?
la propagande avec les manifestations de masse comme à Nuremberg (cf bande-annonce du film le Dictateur), le
contrôle de la presse, de la radio, la censure donc. Le personnage de Garbitsch (« ordure », « pourriture » en anglais) en
est l’illustration. Chaplin s’est sans doute inspiré ici de Goebbels pour bâtir ce personnage.
Le culte de la personnalité, celle d’Hitler mais aussi de Napaloni (Mussolini) que Chaplin choisit de ridiculiser. Pour
ce faire, il s’est soigneusement documenté en regardant des discours d’Hitler ou le film de Leni Riefenstahl le
Triomphe de la Volonté. L’un des meilleurs exemples est une reprise de la réponse d’Hitler à F.D. Roosevelt où le
dictateur nazi liste les pays qu’il n’envahira pas. Chaplin a parfaitement compris qu’Hitler s’est forgé un personnage
aussi il se moque fréquemment de sa rhétorique avec des phrases creuses hurlées (si violentes qu’elles font tordre le
micro).«Aussi
interprétersu
deux
rôles, celui du
Dictateur
Hynkel
et du de
barbier
juif est une idée géniale
« toute
Mais:
Si j’avais
l’horreur
réelle
des
camps
concentration,
je n’aurais
pu
ressemblance entre le dictateur Hynkel et le barbier juif ne serait qu’une pure coïncidence ».

réaliser Le Dictateur; Je n’aurais pu faire un jeu de la folie homicide des nazis. »
L’état policier nazi : La double croix (signifie trahison en anglais) , les SA (anachronisme puisqu’ils ont été éliminés
dès 1934) sont des brutes épaisses pas très malignes et faciles à berner. Les camps de concentration sont évoqués mais
comme de simples bagnes. La censure est donc obtenue par la violence policière.
L’expansionnisme : le lebensraum est un des thèmes du film avec la volonté de s’emparer de l’Osterlitch, l’Autriche
donc. Chaplin fait allusion à l’épisode du col du Brenner en juillet 1934 où Mussolini empêche un premier Anschluss.
De même, le rêve de domination mondiale transparaît avec éclat dans la fameuse scène du globe. (cf bande annonce).
En fait, Hitler était perçu comme quelqu’un de peu dangereux à l’époque ce qui explique cette mise en scène de
Chaplin.

Le racisme et plus particulièrement l’antisémitisme avec le boycott des magasins juifs, la mise en place des ghettos,
l’exclusion par les lois de Nuremberg, la théorie de la race aryenne et une allusion à la Nuit de Cristal.
Celle de la gare avec la rencontre entre Hynkel et Napaloni ou l’épisode du bureau


Slide 18

Histoire des arts

Support : Le dictateur, de
Chaplin

Séance –Le Dictateur
Objectifs:
L’engagement d’un cinéaste témoin de son
temps, dans la dénonciation de la dictature
hitlérienne

« Je crois au pouvoir du rire et des larmes comme antidote
de la haine et de la terreur. »

A savoir:
-Chaplin (biographie)
-Esthétique de Chaplin
-Résumé du film et contexte
-Le discours de Hynkel
-La scène du globe
-Le lien avec le contexte historique
-Le message du film
-Travail sur la musique

I- Mise en contexte

Résumé
• Dans les années 1930, la Tomainia est sous le contrôle
du dictateur Adenoid Hynkel, qui rêve de domination
mondiale. Dans le quartier juif de la capitale vit un
barbier, qui est un sosie du dictateur. Grâce au fait
que, pendant la guerre, il a sauvé la vie à un aviateur
devenu depuis un des hommes importants du régime,
le barbier est pour un temps à l'abri des persécutions,
mais il est arrêté lorsque son protecteur tombe en
disgrâce. Les deux hommes arrivent à s'évader et le jeu
des circonstances amène le barbier à être pris pour le
dictateur et à prononcer à sa place un discours faisant
l'éloge de la liberté.

Le contexte
• Chaplin achève le scénario de son
premier film parlant à l'automne 1938. A
cette époque, Hitler, dictateur en
Allemagne, s'apprête à annexer
l'Autriche et démanteler la
Tchécoslovaquie. Le film sort à New
York en octobre 1940. Entre temps, Hitler
a déclenché la Seconde Guerre mondiale
et conquis une grande partie de l'Europe.

II- L’esthétique de Chaplin

Charlot
Charlie Chaplin a crée un personnage aujourd'hui universellement connu : celui d'une
sorte de vagabond, dont le chapeau melon, la canne, les grandes chaussures, le
pantalon tombant et trop large, les cheveux frisés et la petite moustache sont devenus
D’après vous quelles sont les caractéristiques du personnage de
le symbole de l'art cinématographique.
LeCharlot?
caractère le plus apparent de Charlot est celui d'une sorte de Pierrot lunaire,
amoureux, poursuivi par les gros bandits, les gros méchants ( le contraste entre la
fragilité physique de Chaplin et la musculature de ses adversaires est constant et
remarquable ).
C'est un personnage assez misérable qui essaye de composer avec le monde hostile
Voici
un extrait
dutrucs
filmplus
Lesou
Temps
qui l'entoure , ses
cambrioles
ou ses
moinsmodernes
honnêtes. ( comme le fer à
cheval placé dans le gant de boxe ou le coup de pied au derrière lancé dans un geste de
danseur .../... ).
Il est aussi un personnage poétique, marginal, clown et dramaturge.
C'est surtout l'aspect triomphant et dominateur de Chaplin qui est remarquable.
Quand il se bat, il gagne toujours ; les gros flics et les gros bandits n'ont qu'à bien se
tenir : Chaplin est invincible ! Mieux encore, il triomphe du monde, de la société (dans
Golf Rush, il finit milliardaire), du pire des dictateurs, dont il prend la place
fortuitement.
Il est alors généreux pour les faibles, impitoyable pour ses adversaires vaincus. David
triomphe de Goliath comme il le mime d'une manière éblouissante dans The Pilgrim.

Le burlesque
Le burlesque fait rire grâce à un comique de l'absurde et de l'irrationnel.
Soit, des événements extraordinaires ne cessent de faire irruption sans raison
dans le quotidien. Soit, le gag repose sur un comique de gestes...

Un exemple: la machine à manger dans Les temps modernes
Sur quoi repose le comique? Quel est l’objet de la critique?

Après le muet, l’importance de la
musique
• Il s’agit de son premier film parlant.
• Jusqu’à présent des films muets: donc
D’où le travail effectué en éducation musicale
une grande importance accordée aux
gestes
• Muet ou plutôt sonore car soin extrême
apporté à la bande son

III- Le discours de Hynkel
Visionnage avec deux questions :
- Quels procédés visuels et sonores C. Chaplin emploie-t-il pour
dénoncer, à travers le personnage de Hynkel, la manière dont Hitler
manipule les foules ?
- Dans quelle intention Chaplin emploie-t-il des procédés burlesques ?

Quelques éléments d’analyse
• Au niveau du visuel
• Au niveau sonore
• Des éléments burlesques
-Des grimaces
-Des gestes autoritaires
-Des foules obéissantes
-Sous-titres indiquant l’absence de liberté
-Passage de la flatterie à l’agressivité
-Mots vociférés
-Eau dans le pantalon

-Micro pliée
-Ceinture sautée

Confrontons ce discours aux images d’archive de
l’INA VIIe congrès du parti nazi 1935
• http://www.ina.fr/fresques/jalons/Html/PrincipaleAcc
ueil.php?Id=InaEdu02028

Des photos d’Hitler s’entraînant à faire ses
discours

Gestuelle identique
Manipulation des foules

Photographies d'Hitler par Heinrich Hoffmann, 1927. Collections de
L'Histoire n°18

Conclusion partielle

Dans des décors semblables à ceux de la propagande nazie, Chaplin mime la
réalité de la manipulation des foules par Hitler. Maître du genre, il utilise
aussi des procédés burlesques pour dénoncer des sujets graves.

IV- La scène du globe

Visionnage guidée par deux questions :
•Quel est le message de Chaplin dans cet extrait ?
•Donnez un titre aux trois parties qui le composent.

Dans quelle intention Chaplin emploie-t-il les procédés
burlesques?

Quel est le message de Chaplin dans cette séquence? Donnez un titre
aux trois parties qui la composent.

Le rêve impérialiste

La domination du
monde

La chute inattendue

V- Comparatif entre l’Allemagne
nazie et la dictature dans la fiction

VI- Quel est le message du film?
Dans ce film, Chaplin s'engage contre Hitler et l'Allemagne nazie,
à armes égales, sur le terrain du spectacle. Dans des décors
semblables à ceux de la propagande nazie, il en dénonce la réalité
brutale et violente en mimant le dictateur s'adressant à des foules
obéissantes. Il alerte aussi ses contemporains sur les rêves
expansionnistes et la volonté impérialiste du dictateur allemand.
Maître du genre, il n'hésite pas à utiliser des procédés burlesques
pour rendre Le Dictateur ridicule.

Le discours final
Schulz
Parle, c'est notre seul espoir.
Le barbier
Espoir... Je suis désolé, mais je ne veux pas être empereur, ce n’est pas mon affaire. Je ne veux ni conquérir, ni diriger personne. Je voudrais aider tout le monde dans
la mesure du possible, juifs, chrétiens, païens, blancs et noirs. Nous voudrions tous nous aider si nous le pouvions, les êtres humains sont ainsi faits. Nous
voulons donner le bonheur à notre prochain, pas lui donner le malheur. Nous ne voulons pas haïr ni humilier personne. Chacun de nous a sa place et notre terre
est bien assez riche, elle peut nourrir tous les êtres humains. Nous pouvons tous avoir une vie belle et libre mais nous l’avons oublié.
L’envie a empoisonné l’esprit des hommes, a barricadé le monde avec la haine, nous a fait sombrer dans la misère et les effusions de sang. Nous avons développé la
vitesse pour nous enfermer en nous-mêmes. Les machines qui nous apportent l’abondance nous laissent dans l’insatisfaction. Notre savoir nous a fait devenir
cyniques. Nous sommes inhumains à force d’intelligence, nous ne ressentons pas assez et nous pensons beaucoup trop. Nous sommes trop mécanisés et nous
manquons d’humanité.
Nous sommes trop cultivés et nous manquons de tendresse et de gentillesse. Sans ces qualités humaines, la vie n’est plus que violence et tout est perdu.
Les avions, la radio nous ont rapprochés les uns des autres, ces inventions ne trouveront leur vrai sens que dans la bonté de l’être humain, que dans la fraternité,
l’amitié et l’unité de tous les hommes.
En ce moment même, ma voix atteint des millions de gens à travers le monde, des millions d’hommes, de femmes, d’enfants désespérés, victimes d’un système qui
torture les faibles et emprisonne des innocents.
Je dis à tous ceux qui m’entendent : Ne désespérez pas ! Le malheur qui est sur nous n’est que le produit éphémère de l’habilité, de l’amertume de ceux qui ont peur
des progrès qu’accomplit l’Humanité. Mais la haine finira par disparaître et les dictateurs mourront et le pouvoir qu’ils avaient pris aux peuples va retourner aux
peuples. Et tant que des hommes mourront pour elle, la liberté ne pourra pas périr. Soldats, ne vous donnez pas à ces brutes, à une minorité qui vous méprise et
qui fait de vous des esclaves, enrégimente toute votre vie et qui vous dit tout ce qu’il faut faire et ce qu’il faut penser, qui vous dirige, vous manœuvre, se sert de
vous comme chair à canons et qui vous traite comme du bétail.
Ne donnez pas votre vie à ces êtres inhumains, ces hommes machines avec une machine à la place de la tête et une machine dans le cœur.
Vous n’êtes pas des machines.
Vous n’êtes pas des esclaves.
Vous êtes des hommes, des hommes avec tout l’amour du monde dans le cœur.
Vous n’avez pas de haine, sinon pour ce qui est inhumain, ce qui n’est pas fait d’amour.
Soldats ne vous battez pas pour l’esclavage mais pour la liberté.
Il est écrit dans l’Evangile selon Saint Luc « Le Royaume de Dieu est dans l’être humain », pas dans un seul humain ni dans un groupe humain, mais dans tous les
humains, mais en vous, en vous le peuple qui avez le pouvoir, le pouvoir de créer les machines, le pouvoir de créer le bonheur. Vous, le peuple, vous avez le
pouvoir, le pouvoir de rendre la vie belle et libre, le pouvoir de faire de cette vie une merveilleuse aventure.
Alors au nom même de la Démocratie, utilisons ce pouvoir. Il faut tous nous unir, il faut tous nous battre pour un monde nouveau, un monde humain qui donnera à
chacun l’occasion de travailler, qui apportera un avenir à la jeunesse et à la vieillesse la sécurité.
Ces brutes vous ont promis toutes ces choses pour que vous leur donniez le pouvoir : ils mentaient. Ils n’ont pas tenu leurs merveilleuses promesses : jamais ils ne le
feront. Les dictateurs s’affranchissent en prenant le pouvoir mais ils font un esclave du peuple.
Alors, il faut nous battre pour accomplir toutes leurs promesses. Il faut nous battre pour libérer le monde, pour renverser les frontières et les barrières raciales, pour en
finir avec l’avidité, avec la haine et l’intolérance. Il faut nous battre pour construire un monde de raison, un monde où la science et le progrès mèneront tous les
hommes vers le bonheur. Soldats, au nom de la Démocratie, unissons-nous tous !
...
Hannah, est-ce que tu m'entends ? Où que tu sois, lève les yeux ! Lève les yeux, Hannah ! Les nuages se dissipent ! Le soleil perce ! Nous émergeons des ténèbres
pour trouver la lumière ! Nous pénétrons dans un monde nouveau, un monde meilleur, où les hommes domineront leur cupidité, leur haine et leur brutalité. Lève
les yeux, Hannah ! L'âme de l'homme a reçu des ailes et enfin elle commence à voler. Elle vole vers l'arc-en-ciel, vers la lumière de l'espoir. Lève les yeux,
Hannah ! Lève les yeux !

Discours qui s’adresse à tous les spectateurs : défi que lance Chaplin à Hitler (8
minutes de discours).

VII- Travail sur le film en général
• Quels éléments du nazisme sont
dénoncés dans le film?
• Justifiez cette phrase de Chaplin: " Le
Dictateur est mon premier film où
l’histoire est plus grande que le petit
vagabond. «
• Réaliser une critique du film

Quels éléments du nazisme sont ici dénoncés ?
la propagande avec les manifestations de masse comme à Nuremberg (cf bande-annonce du film le Dictateur), le
contrôle de la presse, de la radio, la censure donc. Le personnage de Garbitsch (« ordure », « pourriture » en anglais) en
est l’illustration. Chaplin s’est sans doute inspiré ici de Goebbels pour bâtir ce personnage.
Le culte de la personnalité, celle d’Hitler mais aussi de Napaloni (Mussolini) que Chaplin choisit de ridiculiser. Pour
ce faire, il s’est soigneusement documenté en regardant des discours d’Hitler ou le film de Leni Riefenstahl le
Triomphe de la Volonté. L’un des meilleurs exemples est une reprise de la réponse d’Hitler à F.D. Roosevelt où le
dictateur nazi liste les pays qu’il n’envahira pas. Chaplin a parfaitement compris qu’Hitler s’est forgé un personnage
aussi il se moque fréquemment de sa rhétorique avec des phrases creuses hurlées (si violentes qu’elles font tordre le
micro).«Aussi
interprétersu
deux
rôles, celui du
Dictateur
Hynkel
et du de
barbier
juif est une idée géniale
« toute
Mais:
Si j’avais
l’horreur
réelle
des
camps
concentration,
je n’aurais
pu
ressemblance entre le dictateur Hynkel et le barbier juif ne serait qu’une pure coïncidence ».

réaliser Le Dictateur; Je n’aurais pu faire un jeu de la folie homicide des nazis. »
L’état policier nazi : La double croix (signifie trahison en anglais) , les SA (anachronisme puisqu’ils ont été éliminés
dès 1934) sont des brutes épaisses pas très malignes et faciles à berner. Les camps de concentration sont évoqués mais
comme de simples bagnes. La censure est donc obtenue par la violence policière.
L’expansionnisme : le lebensraum est un des thèmes du film avec la volonté de s’emparer de l’Osterlitch, l’Autriche
donc. Chaplin fait allusion à l’épisode du col du Brenner en juillet 1934 où Mussolini empêche un premier Anschluss.
De même, le rêve de domination mondiale transparaît avec éclat dans la fameuse scène du globe. (cf bande annonce).
En fait, Hitler était perçu comme quelqu’un de peu dangereux à l’époque ce qui explique cette mise en scène de
Chaplin.

Le racisme et plus particulièrement l’antisémitisme avec le boycott des magasins juifs, la mise en place des ghettos,
l’exclusion par les lois de Nuremberg, la théorie de la race aryenne et une allusion à la Nuit de Cristal.
Celle de la gare avec la rencontre entre Hynkel et Napaloni ou l’épisode du bureau


Slide 19

Histoire des arts

Support : Le dictateur, de
Chaplin

Séance –Le Dictateur
Objectifs:
L’engagement d’un cinéaste témoin de son
temps, dans la dénonciation de la dictature
hitlérienne

« Je crois au pouvoir du rire et des larmes comme antidote
de la haine et de la terreur. »

A savoir:
-Chaplin (biographie)
-Esthétique de Chaplin
-Résumé du film et contexte
-Le discours de Hynkel
-La scène du globe
-Le lien avec le contexte historique
-Le message du film
-Travail sur la musique

I- Mise en contexte

Résumé
• Dans les années 1930, la Tomainia est sous le contrôle
du dictateur Adenoid Hynkel, qui rêve de domination
mondiale. Dans le quartier juif de la capitale vit un
barbier, qui est un sosie du dictateur. Grâce au fait
que, pendant la guerre, il a sauvé la vie à un aviateur
devenu depuis un des hommes importants du régime,
le barbier est pour un temps à l'abri des persécutions,
mais il est arrêté lorsque son protecteur tombe en
disgrâce. Les deux hommes arrivent à s'évader et le jeu
des circonstances amène le barbier à être pris pour le
dictateur et à prononcer à sa place un discours faisant
l'éloge de la liberté.

Le contexte
• Chaplin achève le scénario de son
premier film parlant à l'automne 1938. A
cette époque, Hitler, dictateur en
Allemagne, s'apprête à annexer
l'Autriche et démanteler la
Tchécoslovaquie. Le film sort à New
York en octobre 1940. Entre temps, Hitler
a déclenché la Seconde Guerre mondiale
et conquis une grande partie de l'Europe.

II- L’esthétique de Chaplin

Charlot
Charlie Chaplin a crée un personnage aujourd'hui universellement connu : celui d'une
sorte de vagabond, dont le chapeau melon, la canne, les grandes chaussures, le
pantalon tombant et trop large, les cheveux frisés et la petite moustache sont devenus
D’après vous quelles sont les caractéristiques du personnage de
le symbole de l'art cinématographique.
LeCharlot?
caractère le plus apparent de Charlot est celui d'une sorte de Pierrot lunaire,
amoureux, poursuivi par les gros bandits, les gros méchants ( le contraste entre la
fragilité physique de Chaplin et la musculature de ses adversaires est constant et
remarquable ).
C'est un personnage assez misérable qui essaye de composer avec le monde hostile
Voici
un extrait
dutrucs
filmplus
Lesou
Temps
qui l'entoure , ses
cambrioles
ou ses
moinsmodernes
honnêtes. ( comme le fer à
cheval placé dans le gant de boxe ou le coup de pied au derrière lancé dans un geste de
danseur .../... ).
Il est aussi un personnage poétique, marginal, clown et dramaturge.
C'est surtout l'aspect triomphant et dominateur de Chaplin qui est remarquable.
Quand il se bat, il gagne toujours ; les gros flics et les gros bandits n'ont qu'à bien se
tenir : Chaplin est invincible ! Mieux encore, il triomphe du monde, de la société (dans
Golf Rush, il finit milliardaire), du pire des dictateurs, dont il prend la place
fortuitement.
Il est alors généreux pour les faibles, impitoyable pour ses adversaires vaincus. David
triomphe de Goliath comme il le mime d'une manière éblouissante dans The Pilgrim.

Le burlesque
Le burlesque fait rire grâce à un comique de l'absurde et de l'irrationnel.
Soit, des événements extraordinaires ne cessent de faire irruption sans raison
dans le quotidien. Soit, le gag repose sur un comique de gestes...

Un exemple: la machine à manger dans Les temps modernes
Sur quoi repose le comique? Quel est l’objet de la critique?

Après le muet, l’importance de la
musique
• Il s’agit de son premier film parlant.
• Jusqu’à présent des films muets: donc
D’où le travail effectué en éducation musicale
une grande importance accordée aux
gestes
• Muet ou plutôt sonore car soin extrême
apporté à la bande son

III- Le discours de Hynkel
Visionnage avec deux questions :
- Quels procédés visuels et sonores C. Chaplin emploie-t-il pour
dénoncer, à travers le personnage de Hynkel, la manière dont Hitler
manipule les foules ?
- Dans quelle intention Chaplin emploie-t-il des procédés burlesques ?

Quelques éléments d’analyse
• Au niveau du visuel
• Au niveau sonore
• Des éléments burlesques
-Des grimaces
-Des gestes autoritaires
-Des foules obéissantes
-Sous-titres indiquant l’absence de liberté
-Passage de la flatterie à l’agressivité
-Mots vociférés
-Eau dans le pantalon

-Micro pliée
-Ceinture sautée

Confrontons ce discours aux images d’archive de
l’INA VIIe congrès du parti nazi 1935
• http://www.ina.fr/fresques/jalons/Html/PrincipaleAcc
ueil.php?Id=InaEdu02028

Des photos d’Hitler s’entraînant à faire ses
discours

Gestuelle identique
Manipulation des foules

Photographies d'Hitler par Heinrich Hoffmann, 1927. Collections de
L'Histoire n°18

Conclusion partielle

Dans des décors semblables à ceux de la propagande nazie, Chaplin mime la
réalité de la manipulation des foules par Hitler. Maître du genre, il utilise
aussi des procédés burlesques pour dénoncer des sujets graves.

IV- La scène du globe

Visionnage guidée par deux questions :
•Quel est le message de Chaplin dans cet extrait ?
•Donnez un titre aux trois parties qui le composent.

Dans quelle intention Chaplin emploie-t-il les procédés
burlesques?

Quel est le message de Chaplin dans cette séquence? Donnez un titre
aux trois parties qui la composent.

Le rêve impérialiste

La domination du
monde

La chute inattendue

V- Comparatif entre l’Allemagne
nazie et la dictature dans la fiction

VI- Quel est le message du film?
Dans ce film, Chaplin s'engage contre Hitler et l'Allemagne nazie,
à armes égales, sur le terrain du spectacle. Dans des décors
semblables à ceux de la propagande nazie, il en dénonce la réalité
brutale et violente en mimant le dictateur s'adressant à des foules
obéissantes. Il alerte aussi ses contemporains sur les rêves
expansionnistes et la volonté impérialiste du dictateur allemand.
Maître du genre, il n'hésite pas à utiliser des procédés burlesques
pour rendre Le Dictateur ridicule.

Le discours final
Schulz
Parle, c'est notre seul espoir.
Le barbier
Espoir... Je suis désolé, mais je ne veux pas être empereur, ce n’est pas mon affaire. Je ne veux ni conquérir, ni diriger personne. Je voudrais aider tout le monde dans
la mesure du possible, juifs, chrétiens, païens, blancs et noirs. Nous voudrions tous nous aider si nous le pouvions, les êtres humains sont ainsi faits. Nous
voulons donner le bonheur à notre prochain, pas lui donner le malheur. Nous ne voulons pas haïr ni humilier personne. Chacun de nous a sa place et notre terre
est bien assez riche, elle peut nourrir tous les êtres humains. Nous pouvons tous avoir une vie belle et libre mais nous l’avons oublié.
L’envie a empoisonné l’esprit des hommes, a barricadé le monde avec la haine, nous a fait sombrer dans la misère et les effusions de sang. Nous avons développé la
vitesse pour nous enfermer en nous-mêmes. Les machines qui nous apportent l’abondance nous laissent dans l’insatisfaction. Notre savoir nous a fait devenir
cyniques. Nous sommes inhumains à force d’intelligence, nous ne ressentons pas assez et nous pensons beaucoup trop. Nous sommes trop mécanisés et nous
manquons d’humanité.
Nous sommes trop cultivés et nous manquons de tendresse et de gentillesse. Sans ces qualités humaines, la vie n’est plus que violence et tout est perdu.
Les avions, la radio nous ont rapprochés les uns des autres, ces inventions ne trouveront leur vrai sens que dans la bonté de l’être humain, que dans la fraternité,
l’amitié et l’unité de tous les hommes.
En ce moment même, ma voix atteint des millions de gens à travers le monde, des millions d’hommes, de femmes, d’enfants désespérés, victimes d’un système qui
torture les faibles et emprisonne des innocents.
Je dis à tous ceux qui m’entendent : Ne désespérez pas ! Le malheur qui est sur nous n’est que le produit éphémère de l’habilité, de l’amertume de ceux qui ont peur
des progrès qu’accomplit l’Humanité. Mais la haine finira par disparaître et les dictateurs mourront et le pouvoir qu’ils avaient pris aux peuples va retourner aux
peuples. Et tant que des hommes mourront pour elle, la liberté ne pourra pas périr. Soldats, ne vous donnez pas à ces brutes, à une minorité qui vous méprise et
qui fait de vous des esclaves, enrégimente toute votre vie et qui vous dit tout ce qu’il faut faire et ce qu’il faut penser, qui vous dirige, vous manœuvre, se sert de
vous comme chair à canons et qui vous traite comme du bétail.
Ne donnez pas votre vie à ces êtres inhumains, ces hommes machines avec une machine à la place de la tête et une machine dans le cœur.
Vous n’êtes pas des machines.
Vous n’êtes pas des esclaves.
Vous êtes des hommes, des hommes avec tout l’amour du monde dans le cœur.
Vous n’avez pas de haine, sinon pour ce qui est inhumain, ce qui n’est pas fait d’amour.
Soldats ne vous battez pas pour l’esclavage mais pour la liberté.
Il est écrit dans l’Evangile selon Saint Luc « Le Royaume de Dieu est dans l’être humain », pas dans un seul humain ni dans un groupe humain, mais dans tous les
humains, mais en vous, en vous le peuple qui avez le pouvoir, le pouvoir de créer les machines, le pouvoir de créer le bonheur. Vous, le peuple, vous avez le
pouvoir, le pouvoir de rendre la vie belle et libre, le pouvoir de faire de cette vie une merveilleuse aventure.
Alors au nom même de la Démocratie, utilisons ce pouvoir. Il faut tous nous unir, il faut tous nous battre pour un monde nouveau, un monde humain qui donnera à
chacun l’occasion de travailler, qui apportera un avenir à la jeunesse et à la vieillesse la sécurité.
Ces brutes vous ont promis toutes ces choses pour que vous leur donniez le pouvoir : ils mentaient. Ils n’ont pas tenu leurs merveilleuses promesses : jamais ils ne le
feront. Les dictateurs s’affranchissent en prenant le pouvoir mais ils font un esclave du peuple.
Alors, il faut nous battre pour accomplir toutes leurs promesses. Il faut nous battre pour libérer le monde, pour renverser les frontières et les barrières raciales, pour en
finir avec l’avidité, avec la haine et l’intolérance. Il faut nous battre pour construire un monde de raison, un monde où la science et le progrès mèneront tous les
hommes vers le bonheur. Soldats, au nom de la Démocratie, unissons-nous tous !
...
Hannah, est-ce que tu m'entends ? Où que tu sois, lève les yeux ! Lève les yeux, Hannah ! Les nuages se dissipent ! Le soleil perce ! Nous émergeons des ténèbres
pour trouver la lumière ! Nous pénétrons dans un monde nouveau, un monde meilleur, où les hommes domineront leur cupidité, leur haine et leur brutalité. Lève
les yeux, Hannah ! L'âme de l'homme a reçu des ailes et enfin elle commence à voler. Elle vole vers l'arc-en-ciel, vers la lumière de l'espoir. Lève les yeux,
Hannah ! Lève les yeux !

Discours qui s’adresse à tous les spectateurs : défi que lance Chaplin à Hitler (8
minutes de discours).

VII- Travail sur le film en général
• Quels éléments du nazisme sont
dénoncés dans le film?
• Justifiez cette phrase de Chaplin: " Le
Dictateur est mon premier film où
l’histoire est plus grande que le petit
vagabond. «
• Réaliser une critique du film

Quels éléments du nazisme sont ici dénoncés ?
la propagande avec les manifestations de masse comme à Nuremberg (cf bande-annonce du film le Dictateur), le
contrôle de la presse, de la radio, la censure donc. Le personnage de Garbitsch (« ordure », « pourriture » en anglais) en
est l’illustration. Chaplin s’est sans doute inspiré ici de Goebbels pour bâtir ce personnage.
Le culte de la personnalité, celle d’Hitler mais aussi de Napaloni (Mussolini) que Chaplin choisit de ridiculiser. Pour
ce faire, il s’est soigneusement documenté en regardant des discours d’Hitler ou le film de Leni Riefenstahl le
Triomphe de la Volonté. L’un des meilleurs exemples est une reprise de la réponse d’Hitler à F.D. Roosevelt où le
dictateur nazi liste les pays qu’il n’envahira pas. Chaplin a parfaitement compris qu’Hitler s’est forgé un personnage
aussi il se moque fréquemment de sa rhétorique avec des phrases creuses hurlées (si violentes qu’elles font tordre le
micro).«Aussi
interprétersu
deux
rôles, celui du
Dictateur
Hynkel
et du de
barbier
juif est une idée géniale
« toute
Mais:
Si j’avais
l’horreur
réelle
des
camps
concentration,
je n’aurais
pu
ressemblance entre le dictateur Hynkel et le barbier juif ne serait qu’une pure coïncidence ».

réaliser Le Dictateur; Je n’aurais pu faire un jeu de la folie homicide des nazis. »
L’état policier nazi : La double croix (signifie trahison en anglais) , les SA (anachronisme puisqu’ils ont été éliminés
dès 1934) sont des brutes épaisses pas très malignes et faciles à berner. Les camps de concentration sont évoqués mais
comme de simples bagnes. La censure est donc obtenue par la violence policière.
L’expansionnisme : le lebensraum est un des thèmes du film avec la volonté de s’emparer de l’Osterlitch, l’Autriche
donc. Chaplin fait allusion à l’épisode du col du Brenner en juillet 1934 où Mussolini empêche un premier Anschluss.
De même, le rêve de domination mondiale transparaît avec éclat dans la fameuse scène du globe. (cf bande annonce).
En fait, Hitler était perçu comme quelqu’un de peu dangereux à l’époque ce qui explique cette mise en scène de
Chaplin.

Le racisme et plus particulièrement l’antisémitisme avec le boycott des magasins juifs, la mise en place des ghettos,
l’exclusion par les lois de Nuremberg, la théorie de la race aryenne et une allusion à la Nuit de Cristal.
Celle de la gare avec la rencontre entre Hynkel et Napaloni ou l’épisode du bureau


Slide 20

Histoire des arts

Support : Le dictateur, de
Chaplin

Séance –Le Dictateur
Objectifs:
L’engagement d’un cinéaste témoin de son
temps, dans la dénonciation de la dictature
hitlérienne

« Je crois au pouvoir du rire et des larmes comme antidote
de la haine et de la terreur. »

A savoir:
-Chaplin (biographie)
-Esthétique de Chaplin
-Résumé du film et contexte
-Le discours de Hynkel
-La scène du globe
-Le lien avec le contexte historique
-Le message du film
-Travail sur la musique

I- Mise en contexte

Résumé
• Dans les années 1930, la Tomainia est sous le contrôle
du dictateur Adenoid Hynkel, qui rêve de domination
mondiale. Dans le quartier juif de la capitale vit un
barbier, qui est un sosie du dictateur. Grâce au fait
que, pendant la guerre, il a sauvé la vie à un aviateur
devenu depuis un des hommes importants du régime,
le barbier est pour un temps à l'abri des persécutions,
mais il est arrêté lorsque son protecteur tombe en
disgrâce. Les deux hommes arrivent à s'évader et le jeu
des circonstances amène le barbier à être pris pour le
dictateur et à prononcer à sa place un discours faisant
l'éloge de la liberté.

Le contexte
• Chaplin achève le scénario de son
premier film parlant à l'automne 1938. A
cette époque, Hitler, dictateur en
Allemagne, s'apprête à annexer
l'Autriche et démanteler la
Tchécoslovaquie. Le film sort à New
York en octobre 1940. Entre temps, Hitler
a déclenché la Seconde Guerre mondiale
et conquis une grande partie de l'Europe.

II- L’esthétique de Chaplin

Charlot
Charlie Chaplin a crée un personnage aujourd'hui universellement connu : celui d'une
sorte de vagabond, dont le chapeau melon, la canne, les grandes chaussures, le
pantalon tombant et trop large, les cheveux frisés et la petite moustache sont devenus
D’après vous quelles sont les caractéristiques du personnage de
le symbole de l'art cinématographique.
LeCharlot?
caractère le plus apparent de Charlot est celui d'une sorte de Pierrot lunaire,
amoureux, poursuivi par les gros bandits, les gros méchants ( le contraste entre la
fragilité physique de Chaplin et la musculature de ses adversaires est constant et
remarquable ).
C'est un personnage assez misérable qui essaye de composer avec le monde hostile
Voici
un extrait
dutrucs
filmplus
Lesou
Temps
qui l'entoure , ses
cambrioles
ou ses
moinsmodernes
honnêtes. ( comme le fer à
cheval placé dans le gant de boxe ou le coup de pied au derrière lancé dans un geste de
danseur .../... ).
Il est aussi un personnage poétique, marginal, clown et dramaturge.
C'est surtout l'aspect triomphant et dominateur de Chaplin qui est remarquable.
Quand il se bat, il gagne toujours ; les gros flics et les gros bandits n'ont qu'à bien se
tenir : Chaplin est invincible ! Mieux encore, il triomphe du monde, de la société (dans
Golf Rush, il finit milliardaire), du pire des dictateurs, dont il prend la place
fortuitement.
Il est alors généreux pour les faibles, impitoyable pour ses adversaires vaincus. David
triomphe de Goliath comme il le mime d'une manière éblouissante dans The Pilgrim.

Le burlesque
Le burlesque fait rire grâce à un comique de l'absurde et de l'irrationnel.
Soit, des événements extraordinaires ne cessent de faire irruption sans raison
dans le quotidien. Soit, le gag repose sur un comique de gestes...

Un exemple: la machine à manger dans Les temps modernes
Sur quoi repose le comique? Quel est l’objet de la critique?

Après le muet, l’importance de la
musique
• Il s’agit de son premier film parlant.
• Jusqu’à présent des films muets: donc
D’où le travail effectué en éducation musicale
une grande importance accordée aux
gestes
• Muet ou plutôt sonore car soin extrême
apporté à la bande son

III- Le discours de Hynkel
Visionnage avec deux questions :
- Quels procédés visuels et sonores C. Chaplin emploie-t-il pour
dénoncer, à travers le personnage de Hynkel, la manière dont Hitler
manipule les foules ?
- Dans quelle intention Chaplin emploie-t-il des procédés burlesques ?

Quelques éléments d’analyse
• Au niveau du visuel
• Au niveau sonore
• Des éléments burlesques
-Des grimaces
-Des gestes autoritaires
-Des foules obéissantes
-Sous-titres indiquant l’absence de liberté
-Passage de la flatterie à l’agressivité
-Mots vociférés
-Eau dans le pantalon

-Micro pliée
-Ceinture sautée

Confrontons ce discours aux images d’archive de
l’INA VIIe congrès du parti nazi 1935
• http://www.ina.fr/fresques/jalons/Html/PrincipaleAcc
ueil.php?Id=InaEdu02028

Des photos d’Hitler s’entraînant à faire ses
discours

Gestuelle identique
Manipulation des foules

Photographies d'Hitler par Heinrich Hoffmann, 1927. Collections de
L'Histoire n°18

Conclusion partielle

Dans des décors semblables à ceux de la propagande nazie, Chaplin mime la
réalité de la manipulation des foules par Hitler. Maître du genre, il utilise
aussi des procédés burlesques pour dénoncer des sujets graves.

IV- La scène du globe

Visionnage guidée par deux questions :
•Quel est le message de Chaplin dans cet extrait ?
•Donnez un titre aux trois parties qui le composent.

Dans quelle intention Chaplin emploie-t-il les procédés
burlesques?

Quel est le message de Chaplin dans cette séquence? Donnez un titre
aux trois parties qui la composent.

Le rêve impérialiste

La domination du
monde

La chute inattendue

V- Comparatif entre l’Allemagne
nazie et la dictature dans la fiction

VI- Quel est le message du film?
Dans ce film, Chaplin s'engage contre Hitler et l'Allemagne nazie,
à armes égales, sur le terrain du spectacle. Dans des décors
semblables à ceux de la propagande nazie, il en dénonce la réalité
brutale et violente en mimant le dictateur s'adressant à des foules
obéissantes. Il alerte aussi ses contemporains sur les rêves
expansionnistes et la volonté impérialiste du dictateur allemand.
Maître du genre, il n'hésite pas à utiliser des procédés burlesques
pour rendre Le Dictateur ridicule.

Le discours final
Schulz
Parle, c'est notre seul espoir.
Le barbier
Espoir... Je suis désolé, mais je ne veux pas être empereur, ce n’est pas mon affaire. Je ne veux ni conquérir, ni diriger personne. Je voudrais aider tout le monde dans
la mesure du possible, juifs, chrétiens, païens, blancs et noirs. Nous voudrions tous nous aider si nous le pouvions, les êtres humains sont ainsi faits. Nous
voulons donner le bonheur à notre prochain, pas lui donner le malheur. Nous ne voulons pas haïr ni humilier personne. Chacun de nous a sa place et notre terre
est bien assez riche, elle peut nourrir tous les êtres humains. Nous pouvons tous avoir une vie belle et libre mais nous l’avons oublié.
L’envie a empoisonné l’esprit des hommes, a barricadé le monde avec la haine, nous a fait sombrer dans la misère et les effusions de sang. Nous avons développé la
vitesse pour nous enfermer en nous-mêmes. Les machines qui nous apportent l’abondance nous laissent dans l’insatisfaction. Notre savoir nous a fait devenir
cyniques. Nous sommes inhumains à force d’intelligence, nous ne ressentons pas assez et nous pensons beaucoup trop. Nous sommes trop mécanisés et nous
manquons d’humanité.
Nous sommes trop cultivés et nous manquons de tendresse et de gentillesse. Sans ces qualités humaines, la vie n’est plus que violence et tout est perdu.
Les avions, la radio nous ont rapprochés les uns des autres, ces inventions ne trouveront leur vrai sens que dans la bonté de l’être humain, que dans la fraternité,
l’amitié et l’unité de tous les hommes.
En ce moment même, ma voix atteint des millions de gens à travers le monde, des millions d’hommes, de femmes, d’enfants désespérés, victimes d’un système qui
torture les faibles et emprisonne des innocents.
Je dis à tous ceux qui m’entendent : Ne désespérez pas ! Le malheur qui est sur nous n’est que le produit éphémère de l’habilité, de l’amertume de ceux qui ont peur
des progrès qu’accomplit l’Humanité. Mais la haine finira par disparaître et les dictateurs mourront et le pouvoir qu’ils avaient pris aux peuples va retourner aux
peuples. Et tant que des hommes mourront pour elle, la liberté ne pourra pas périr. Soldats, ne vous donnez pas à ces brutes, à une minorité qui vous méprise et
qui fait de vous des esclaves, enrégimente toute votre vie et qui vous dit tout ce qu’il faut faire et ce qu’il faut penser, qui vous dirige, vous manœuvre, se sert de
vous comme chair à canons et qui vous traite comme du bétail.
Ne donnez pas votre vie à ces êtres inhumains, ces hommes machines avec une machine à la place de la tête et une machine dans le cœur.
Vous n’êtes pas des machines.
Vous n’êtes pas des esclaves.
Vous êtes des hommes, des hommes avec tout l’amour du monde dans le cœur.
Vous n’avez pas de haine, sinon pour ce qui est inhumain, ce qui n’est pas fait d’amour.
Soldats ne vous battez pas pour l’esclavage mais pour la liberté.
Il est écrit dans l’Evangile selon Saint Luc « Le Royaume de Dieu est dans l’être humain », pas dans un seul humain ni dans un groupe humain, mais dans tous les
humains, mais en vous, en vous le peuple qui avez le pouvoir, le pouvoir de créer les machines, le pouvoir de créer le bonheur. Vous, le peuple, vous avez le
pouvoir, le pouvoir de rendre la vie belle et libre, le pouvoir de faire de cette vie une merveilleuse aventure.
Alors au nom même de la Démocratie, utilisons ce pouvoir. Il faut tous nous unir, il faut tous nous battre pour un monde nouveau, un monde humain qui donnera à
chacun l’occasion de travailler, qui apportera un avenir à la jeunesse et à la vieillesse la sécurité.
Ces brutes vous ont promis toutes ces choses pour que vous leur donniez le pouvoir : ils mentaient. Ils n’ont pas tenu leurs merveilleuses promesses : jamais ils ne le
feront. Les dictateurs s’affranchissent en prenant le pouvoir mais ils font un esclave du peuple.
Alors, il faut nous battre pour accomplir toutes leurs promesses. Il faut nous battre pour libérer le monde, pour renverser les frontières et les barrières raciales, pour en
finir avec l’avidité, avec la haine et l’intolérance. Il faut nous battre pour construire un monde de raison, un monde où la science et le progrès mèneront tous les
hommes vers le bonheur. Soldats, au nom de la Démocratie, unissons-nous tous !
...
Hannah, est-ce que tu m'entends ? Où que tu sois, lève les yeux ! Lève les yeux, Hannah ! Les nuages se dissipent ! Le soleil perce ! Nous émergeons des ténèbres
pour trouver la lumière ! Nous pénétrons dans un monde nouveau, un monde meilleur, où les hommes domineront leur cupidité, leur haine et leur brutalité. Lève
les yeux, Hannah ! L'âme de l'homme a reçu des ailes et enfin elle commence à voler. Elle vole vers l'arc-en-ciel, vers la lumière de l'espoir. Lève les yeux,
Hannah ! Lève les yeux !

Discours qui s’adresse à tous les spectateurs : défi que lance Chaplin à Hitler (8
minutes de discours).

VII- Travail sur le film en général
• Quels éléments du nazisme sont
dénoncés dans le film?
• Justifiez cette phrase de Chaplin: " Le
Dictateur est mon premier film où
l’histoire est plus grande que le petit
vagabond. «
• Réaliser une critique du film

Quels éléments du nazisme sont ici dénoncés ?
la propagande avec les manifestations de masse comme à Nuremberg (cf bande-annonce du film le Dictateur), le
contrôle de la presse, de la radio, la censure donc. Le personnage de Garbitsch (« ordure », « pourriture » en anglais) en
est l’illustration. Chaplin s’est sans doute inspiré ici de Goebbels pour bâtir ce personnage.
Le culte de la personnalité, celle d’Hitler mais aussi de Napaloni (Mussolini) que Chaplin choisit de ridiculiser. Pour
ce faire, il s’est soigneusement documenté en regardant des discours d’Hitler ou le film de Leni Riefenstahl le
Triomphe de la Volonté. L’un des meilleurs exemples est une reprise de la réponse d’Hitler à F.D. Roosevelt où le
dictateur nazi liste les pays qu’il n’envahira pas. Chaplin a parfaitement compris qu’Hitler s’est forgé un personnage
aussi il se moque fréquemment de sa rhétorique avec des phrases creuses hurlées (si violentes qu’elles font tordre le
micro).«Aussi
interprétersu
deux
rôles, celui du
Dictateur
Hynkel
et du de
barbier
juif est une idée géniale
« toute
Mais:
Si j’avais
l’horreur
réelle
des
camps
concentration,
je n’aurais
pu
ressemblance entre le dictateur Hynkel et le barbier juif ne serait qu’une pure coïncidence ».

réaliser Le Dictateur; Je n’aurais pu faire un jeu de la folie homicide des nazis. »
L’état policier nazi : La double croix (signifie trahison en anglais) , les SA (anachronisme puisqu’ils ont été éliminés
dès 1934) sont des brutes épaisses pas très malignes et faciles à berner. Les camps de concentration sont évoqués mais
comme de simples bagnes. La censure est donc obtenue par la violence policière.
L’expansionnisme : le lebensraum est un des thèmes du film avec la volonté de s’emparer de l’Osterlitch, l’Autriche
donc. Chaplin fait allusion à l’épisode du col du Brenner en juillet 1934 où Mussolini empêche un premier Anschluss.
De même, le rêve de domination mondiale transparaît avec éclat dans la fameuse scène du globe. (cf bande annonce).
En fait, Hitler était perçu comme quelqu’un de peu dangereux à l’époque ce qui explique cette mise en scène de
Chaplin.

Le racisme et plus particulièrement l’antisémitisme avec le boycott des magasins juifs, la mise en place des ghettos,
l’exclusion par les lois de Nuremberg, la théorie de la race aryenne et une allusion à la Nuit de Cristal.
Celle de la gare avec la rencontre entre Hynkel et Napaloni ou l’épisode du bureau


Slide 21

Histoire des arts

Support : Le dictateur, de
Chaplin

Séance –Le Dictateur
Objectifs:
L’engagement d’un cinéaste témoin de son
temps, dans la dénonciation de la dictature
hitlérienne

« Je crois au pouvoir du rire et des larmes comme antidote
de la haine et de la terreur. »

A savoir:
-Chaplin (biographie)
-Esthétique de Chaplin
-Résumé du film et contexte
-Le discours de Hynkel
-La scène du globe
-Le lien avec le contexte historique
-Le message du film
-Travail sur la musique

I- Mise en contexte

Résumé
• Dans les années 1930, la Tomainia est sous le contrôle
du dictateur Adenoid Hynkel, qui rêve de domination
mondiale. Dans le quartier juif de la capitale vit un
barbier, qui est un sosie du dictateur. Grâce au fait
que, pendant la guerre, il a sauvé la vie à un aviateur
devenu depuis un des hommes importants du régime,
le barbier est pour un temps à l'abri des persécutions,
mais il est arrêté lorsque son protecteur tombe en
disgrâce. Les deux hommes arrivent à s'évader et le jeu
des circonstances amène le barbier à être pris pour le
dictateur et à prononcer à sa place un discours faisant
l'éloge de la liberté.

Le contexte
• Chaplin achève le scénario de son
premier film parlant à l'automne 1938. A
cette époque, Hitler, dictateur en
Allemagne, s'apprête à annexer
l'Autriche et démanteler la
Tchécoslovaquie. Le film sort à New
York en octobre 1940. Entre temps, Hitler
a déclenché la Seconde Guerre mondiale
et conquis une grande partie de l'Europe.

II- L’esthétique de Chaplin

Charlot
Charlie Chaplin a crée un personnage aujourd'hui universellement connu : celui d'une
sorte de vagabond, dont le chapeau melon, la canne, les grandes chaussures, le
pantalon tombant et trop large, les cheveux frisés et la petite moustache sont devenus
D’après vous quelles sont les caractéristiques du personnage de
le symbole de l'art cinématographique.
LeCharlot?
caractère le plus apparent de Charlot est celui d'une sorte de Pierrot lunaire,
amoureux, poursuivi par les gros bandits, les gros méchants ( le contraste entre la
fragilité physique de Chaplin et la musculature de ses adversaires est constant et
remarquable ).
C'est un personnage assez misérable qui essaye de composer avec le monde hostile
Voici
un extrait
dutrucs
filmplus
Lesou
Temps
qui l'entoure , ses
cambrioles
ou ses
moinsmodernes
honnêtes. ( comme le fer à
cheval placé dans le gant de boxe ou le coup de pied au derrière lancé dans un geste de
danseur .../... ).
Il est aussi un personnage poétique, marginal, clown et dramaturge.
C'est surtout l'aspect triomphant et dominateur de Chaplin qui est remarquable.
Quand il se bat, il gagne toujours ; les gros flics et les gros bandits n'ont qu'à bien se
tenir : Chaplin est invincible ! Mieux encore, il triomphe du monde, de la société (dans
Golf Rush, il finit milliardaire), du pire des dictateurs, dont il prend la place
fortuitement.
Il est alors généreux pour les faibles, impitoyable pour ses adversaires vaincus. David
triomphe de Goliath comme il le mime d'une manière éblouissante dans The Pilgrim.

Le burlesque
Le burlesque fait rire grâce à un comique de l'absurde et de l'irrationnel.
Soit, des événements extraordinaires ne cessent de faire irruption sans raison
dans le quotidien. Soit, le gag repose sur un comique de gestes...

Un exemple: la machine à manger dans Les temps modernes
Sur quoi repose le comique? Quel est l’objet de la critique?

Après le muet, l’importance de la
musique
• Il s’agit de son premier film parlant.
• Jusqu’à présent des films muets: donc
D’où le travail effectué en éducation musicale
une grande importance accordée aux
gestes
• Muet ou plutôt sonore car soin extrême
apporté à la bande son

III- Le discours de Hynkel
Visionnage avec deux questions :
- Quels procédés visuels et sonores C. Chaplin emploie-t-il pour
dénoncer, à travers le personnage de Hynkel, la manière dont Hitler
manipule les foules ?
- Dans quelle intention Chaplin emploie-t-il des procédés burlesques ?

Quelques éléments d’analyse
• Au niveau du visuel
• Au niveau sonore
• Des éléments burlesques
-Des grimaces
-Des gestes autoritaires
-Des foules obéissantes
-Sous-titres indiquant l’absence de liberté
-Passage de la flatterie à l’agressivité
-Mots vociférés
-Eau dans le pantalon

-Micro pliée
-Ceinture sautée

Confrontons ce discours aux images d’archive de
l’INA VIIe congrès du parti nazi 1935
• http://www.ina.fr/fresques/jalons/Html/PrincipaleAcc
ueil.php?Id=InaEdu02028

Des photos d’Hitler s’entraînant à faire ses
discours

Gestuelle identique
Manipulation des foules

Photographies d'Hitler par Heinrich Hoffmann, 1927. Collections de
L'Histoire n°18

Conclusion partielle

Dans des décors semblables à ceux de la propagande nazie, Chaplin mime la
réalité de la manipulation des foules par Hitler. Maître du genre, il utilise
aussi des procédés burlesques pour dénoncer des sujets graves.

IV- La scène du globe

Visionnage guidée par deux questions :
•Quel est le message de Chaplin dans cet extrait ?
•Donnez un titre aux trois parties qui le composent.

Dans quelle intention Chaplin emploie-t-il les procédés
burlesques?

Quel est le message de Chaplin dans cette séquence? Donnez un titre
aux trois parties qui la composent.

Le rêve impérialiste

La domination du
monde

La chute inattendue

V- Comparatif entre l’Allemagne
nazie et la dictature dans la fiction

VI- Quel est le message du film?
Dans ce film, Chaplin s'engage contre Hitler et l'Allemagne nazie,
à armes égales, sur le terrain du spectacle. Dans des décors
semblables à ceux de la propagande nazie, il en dénonce la réalité
brutale et violente en mimant le dictateur s'adressant à des foules
obéissantes. Il alerte aussi ses contemporains sur les rêves
expansionnistes et la volonté impérialiste du dictateur allemand.
Maître du genre, il n'hésite pas à utiliser des procédés burlesques
pour rendre Le Dictateur ridicule.

Le discours final
Schulz
Parle, c'est notre seul espoir.
Le barbier
Espoir... Je suis désolé, mais je ne veux pas être empereur, ce n’est pas mon affaire. Je ne veux ni conquérir, ni diriger personne. Je voudrais aider tout le monde dans
la mesure du possible, juifs, chrétiens, païens, blancs et noirs. Nous voudrions tous nous aider si nous le pouvions, les êtres humains sont ainsi faits. Nous
voulons donner le bonheur à notre prochain, pas lui donner le malheur. Nous ne voulons pas haïr ni humilier personne. Chacun de nous a sa place et notre terre
est bien assez riche, elle peut nourrir tous les êtres humains. Nous pouvons tous avoir une vie belle et libre mais nous l’avons oublié.
L’envie a empoisonné l’esprit des hommes, a barricadé le monde avec la haine, nous a fait sombrer dans la misère et les effusions de sang. Nous avons développé la
vitesse pour nous enfermer en nous-mêmes. Les machines qui nous apportent l’abondance nous laissent dans l’insatisfaction. Notre savoir nous a fait devenir
cyniques. Nous sommes inhumains à force d’intelligence, nous ne ressentons pas assez et nous pensons beaucoup trop. Nous sommes trop mécanisés et nous
manquons d’humanité.
Nous sommes trop cultivés et nous manquons de tendresse et de gentillesse. Sans ces qualités humaines, la vie n’est plus que violence et tout est perdu.
Les avions, la radio nous ont rapprochés les uns des autres, ces inventions ne trouveront leur vrai sens que dans la bonté de l’être humain, que dans la fraternité,
l’amitié et l’unité de tous les hommes.
En ce moment même, ma voix atteint des millions de gens à travers le monde, des millions d’hommes, de femmes, d’enfants désespérés, victimes d’un système qui
torture les faibles et emprisonne des innocents.
Je dis à tous ceux qui m’entendent : Ne désespérez pas ! Le malheur qui est sur nous n’est que le produit éphémère de l’habilité, de l’amertume de ceux qui ont peur
des progrès qu’accomplit l’Humanité. Mais la haine finira par disparaître et les dictateurs mourront et le pouvoir qu’ils avaient pris aux peuples va retourner aux
peuples. Et tant que des hommes mourront pour elle, la liberté ne pourra pas périr. Soldats, ne vous donnez pas à ces brutes, à une minorité qui vous méprise et
qui fait de vous des esclaves, enrégimente toute votre vie et qui vous dit tout ce qu’il faut faire et ce qu’il faut penser, qui vous dirige, vous manœuvre, se sert de
vous comme chair à canons et qui vous traite comme du bétail.
Ne donnez pas votre vie à ces êtres inhumains, ces hommes machines avec une machine à la place de la tête et une machine dans le cœur.
Vous n’êtes pas des machines.
Vous n’êtes pas des esclaves.
Vous êtes des hommes, des hommes avec tout l’amour du monde dans le cœur.
Vous n’avez pas de haine, sinon pour ce qui est inhumain, ce qui n’est pas fait d’amour.
Soldats ne vous battez pas pour l’esclavage mais pour la liberté.
Il est écrit dans l’Evangile selon Saint Luc « Le Royaume de Dieu est dans l’être humain », pas dans un seul humain ni dans un groupe humain, mais dans tous les
humains, mais en vous, en vous le peuple qui avez le pouvoir, le pouvoir de créer les machines, le pouvoir de créer le bonheur. Vous, le peuple, vous avez le
pouvoir, le pouvoir de rendre la vie belle et libre, le pouvoir de faire de cette vie une merveilleuse aventure.
Alors au nom même de la Démocratie, utilisons ce pouvoir. Il faut tous nous unir, il faut tous nous battre pour un monde nouveau, un monde humain qui donnera à
chacun l’occasion de travailler, qui apportera un avenir à la jeunesse et à la vieillesse la sécurité.
Ces brutes vous ont promis toutes ces choses pour que vous leur donniez le pouvoir : ils mentaient. Ils n’ont pas tenu leurs merveilleuses promesses : jamais ils ne le
feront. Les dictateurs s’affranchissent en prenant le pouvoir mais ils font un esclave du peuple.
Alors, il faut nous battre pour accomplir toutes leurs promesses. Il faut nous battre pour libérer le monde, pour renverser les frontières et les barrières raciales, pour en
finir avec l’avidité, avec la haine et l’intolérance. Il faut nous battre pour construire un monde de raison, un monde où la science et le progrès mèneront tous les
hommes vers le bonheur. Soldats, au nom de la Démocratie, unissons-nous tous !
...
Hannah, est-ce que tu m'entends ? Où que tu sois, lève les yeux ! Lève les yeux, Hannah ! Les nuages se dissipent ! Le soleil perce ! Nous émergeons des ténèbres
pour trouver la lumière ! Nous pénétrons dans un monde nouveau, un monde meilleur, où les hommes domineront leur cupidité, leur haine et leur brutalité. Lève
les yeux, Hannah ! L'âme de l'homme a reçu des ailes et enfin elle commence à voler. Elle vole vers l'arc-en-ciel, vers la lumière de l'espoir. Lève les yeux,
Hannah ! Lève les yeux !

Discours qui s’adresse à tous les spectateurs : défi que lance Chaplin à Hitler (8
minutes de discours).

VII- Travail sur le film en général
• Quels éléments du nazisme sont
dénoncés dans le film?
• Justifiez cette phrase de Chaplin: " Le
Dictateur est mon premier film où
l’histoire est plus grande que le petit
vagabond. «
• Réaliser une critique du film

Quels éléments du nazisme sont ici dénoncés ?
la propagande avec les manifestations de masse comme à Nuremberg (cf bande-annonce du film le Dictateur), le
contrôle de la presse, de la radio, la censure donc. Le personnage de Garbitsch (« ordure », « pourriture » en anglais) en
est l’illustration. Chaplin s’est sans doute inspiré ici de Goebbels pour bâtir ce personnage.
Le culte de la personnalité, celle d’Hitler mais aussi de Napaloni (Mussolini) que Chaplin choisit de ridiculiser. Pour
ce faire, il s’est soigneusement documenté en regardant des discours d’Hitler ou le film de Leni Riefenstahl le
Triomphe de la Volonté. L’un des meilleurs exemples est une reprise de la réponse d’Hitler à F.D. Roosevelt où le
dictateur nazi liste les pays qu’il n’envahira pas. Chaplin a parfaitement compris qu’Hitler s’est forgé un personnage
aussi il se moque fréquemment de sa rhétorique avec des phrases creuses hurlées (si violentes qu’elles font tordre le
micro).«Aussi
interprétersu
deux
rôles, celui du
Dictateur
Hynkel
et du de
barbier
juif est une idée géniale
« toute
Mais:
Si j’avais
l’horreur
réelle
des
camps
concentration,
je n’aurais
pu
ressemblance entre le dictateur Hynkel et le barbier juif ne serait qu’une pure coïncidence ».

réaliser Le Dictateur; Je n’aurais pu faire un jeu de la folie homicide des nazis. »
L’état policier nazi : La double croix (signifie trahison en anglais) , les SA (anachronisme puisqu’ils ont été éliminés
dès 1934) sont des brutes épaisses pas très malignes et faciles à berner. Les camps de concentration sont évoqués mais
comme de simples bagnes. La censure est donc obtenue par la violence policière.
L’expansionnisme : le lebensraum est un des thèmes du film avec la volonté de s’emparer de l’Osterlitch, l’Autriche
donc. Chaplin fait allusion à l’épisode du col du Brenner en juillet 1934 où Mussolini empêche un premier Anschluss.
De même, le rêve de domination mondiale transparaît avec éclat dans la fameuse scène du globe. (cf bande annonce).
En fait, Hitler était perçu comme quelqu’un de peu dangereux à l’époque ce qui explique cette mise en scène de
Chaplin.

Le racisme et plus particulièrement l’antisémitisme avec le boycott des magasins juifs, la mise en place des ghettos,
l’exclusion par les lois de Nuremberg, la théorie de la race aryenne et une allusion à la Nuit de Cristal.
Celle de la gare avec la rencontre entre Hynkel et Napaloni ou l’épisode du bureau


Slide 22

Histoire des arts

Support : Le dictateur, de
Chaplin

Séance –Le Dictateur
Objectifs:
L’engagement d’un cinéaste témoin de son
temps, dans la dénonciation de la dictature
hitlérienne

« Je crois au pouvoir du rire et des larmes comme antidote
de la haine et de la terreur. »

A savoir:
-Chaplin (biographie)
-Esthétique de Chaplin
-Résumé du film et contexte
-Le discours de Hynkel
-La scène du globe
-Le lien avec le contexte historique
-Le message du film
-Travail sur la musique

I- Mise en contexte

Résumé
• Dans les années 1930, la Tomainia est sous le contrôle
du dictateur Adenoid Hynkel, qui rêve de domination
mondiale. Dans le quartier juif de la capitale vit un
barbier, qui est un sosie du dictateur. Grâce au fait
que, pendant la guerre, il a sauvé la vie à un aviateur
devenu depuis un des hommes importants du régime,
le barbier est pour un temps à l'abri des persécutions,
mais il est arrêté lorsque son protecteur tombe en
disgrâce. Les deux hommes arrivent à s'évader et le jeu
des circonstances amène le barbier à être pris pour le
dictateur et à prononcer à sa place un discours faisant
l'éloge de la liberté.

Le contexte
• Chaplin achève le scénario de son
premier film parlant à l'automne 1938. A
cette époque, Hitler, dictateur en
Allemagne, s'apprête à annexer
l'Autriche et démanteler la
Tchécoslovaquie. Le film sort à New
York en octobre 1940. Entre temps, Hitler
a déclenché la Seconde Guerre mondiale
et conquis une grande partie de l'Europe.

II- L’esthétique de Chaplin

Charlot
Charlie Chaplin a crée un personnage aujourd'hui universellement connu : celui d'une
sorte de vagabond, dont le chapeau melon, la canne, les grandes chaussures, le
pantalon tombant et trop large, les cheveux frisés et la petite moustache sont devenus
D’après vous quelles sont les caractéristiques du personnage de
le symbole de l'art cinématographique.
LeCharlot?
caractère le plus apparent de Charlot est celui d'une sorte de Pierrot lunaire,
amoureux, poursuivi par les gros bandits, les gros méchants ( le contraste entre la
fragilité physique de Chaplin et la musculature de ses adversaires est constant et
remarquable ).
C'est un personnage assez misérable qui essaye de composer avec le monde hostile
Voici
un extrait
dutrucs
filmplus
Lesou
Temps
qui l'entoure , ses
cambrioles
ou ses
moinsmodernes
honnêtes. ( comme le fer à
cheval placé dans le gant de boxe ou le coup de pied au derrière lancé dans un geste de
danseur .../... ).
Il est aussi un personnage poétique, marginal, clown et dramaturge.
C'est surtout l'aspect triomphant et dominateur de Chaplin qui est remarquable.
Quand il se bat, il gagne toujours ; les gros flics et les gros bandits n'ont qu'à bien se
tenir : Chaplin est invincible ! Mieux encore, il triomphe du monde, de la société (dans
Golf Rush, il finit milliardaire), du pire des dictateurs, dont il prend la place
fortuitement.
Il est alors généreux pour les faibles, impitoyable pour ses adversaires vaincus. David
triomphe de Goliath comme il le mime d'une manière éblouissante dans The Pilgrim.

Le burlesque
Le burlesque fait rire grâce à un comique de l'absurde et de l'irrationnel.
Soit, des événements extraordinaires ne cessent de faire irruption sans raison
dans le quotidien. Soit, le gag repose sur un comique de gestes...

Un exemple: la machine à manger dans Les temps modernes
Sur quoi repose le comique? Quel est l’objet de la critique?

Après le muet, l’importance de la
musique
• Il s’agit de son premier film parlant.
• Jusqu’à présent des films muets: donc
D’où le travail effectué en éducation musicale
une grande importance accordée aux
gestes
• Muet ou plutôt sonore car soin extrême
apporté à la bande son

III- Le discours de Hynkel
Visionnage avec deux questions :
- Quels procédés visuels et sonores C. Chaplin emploie-t-il pour
dénoncer, à travers le personnage de Hynkel, la manière dont Hitler
manipule les foules ?
- Dans quelle intention Chaplin emploie-t-il des procédés burlesques ?

Quelques éléments d’analyse
• Au niveau du visuel
• Au niveau sonore
• Des éléments burlesques
-Des grimaces
-Des gestes autoritaires
-Des foules obéissantes
-Sous-titres indiquant l’absence de liberté
-Passage de la flatterie à l’agressivité
-Mots vociférés
-Eau dans le pantalon

-Micro pliée
-Ceinture sautée

Confrontons ce discours aux images d’archive de
l’INA VIIe congrès du parti nazi 1935
• http://www.ina.fr/fresques/jalons/Html/PrincipaleAcc
ueil.php?Id=InaEdu02028

Des photos d’Hitler s’entraînant à faire ses
discours

Gestuelle identique
Manipulation des foules

Photographies d'Hitler par Heinrich Hoffmann, 1927. Collections de
L'Histoire n°18

Conclusion partielle

Dans des décors semblables à ceux de la propagande nazie, Chaplin mime la
réalité de la manipulation des foules par Hitler. Maître du genre, il utilise
aussi des procédés burlesques pour dénoncer des sujets graves.

IV- La scène du globe

Visionnage guidée par deux questions :
•Quel est le message de Chaplin dans cet extrait ?
•Donnez un titre aux trois parties qui le composent.

Dans quelle intention Chaplin emploie-t-il les procédés
burlesques?

Quel est le message de Chaplin dans cette séquence? Donnez un titre
aux trois parties qui la composent.

Le rêve impérialiste

La domination du
monde

La chute inattendue

V- Comparatif entre l’Allemagne
nazie et la dictature dans la fiction

VI- Quel est le message du film?
Dans ce film, Chaplin s'engage contre Hitler et l'Allemagne nazie,
à armes égales, sur le terrain du spectacle. Dans des décors
semblables à ceux de la propagande nazie, il en dénonce la réalité
brutale et violente en mimant le dictateur s'adressant à des foules
obéissantes. Il alerte aussi ses contemporains sur les rêves
expansionnistes et la volonté impérialiste du dictateur allemand.
Maître du genre, il n'hésite pas à utiliser des procédés burlesques
pour rendre Le Dictateur ridicule.

Le discours final
Schulz
Parle, c'est notre seul espoir.
Le barbier
Espoir... Je suis désolé, mais je ne veux pas être empereur, ce n’est pas mon affaire. Je ne veux ni conquérir, ni diriger personne. Je voudrais aider tout le monde dans
la mesure du possible, juifs, chrétiens, païens, blancs et noirs. Nous voudrions tous nous aider si nous le pouvions, les êtres humains sont ainsi faits. Nous
voulons donner le bonheur à notre prochain, pas lui donner le malheur. Nous ne voulons pas haïr ni humilier personne. Chacun de nous a sa place et notre terre
est bien assez riche, elle peut nourrir tous les êtres humains. Nous pouvons tous avoir une vie belle et libre mais nous l’avons oublié.
L’envie a empoisonné l’esprit des hommes, a barricadé le monde avec la haine, nous a fait sombrer dans la misère et les effusions de sang. Nous avons développé la
vitesse pour nous enfermer en nous-mêmes. Les machines qui nous apportent l’abondance nous laissent dans l’insatisfaction. Notre savoir nous a fait devenir
cyniques. Nous sommes inhumains à force d’intelligence, nous ne ressentons pas assez et nous pensons beaucoup trop. Nous sommes trop mécanisés et nous
manquons d’humanité.
Nous sommes trop cultivés et nous manquons de tendresse et de gentillesse. Sans ces qualités humaines, la vie n’est plus que violence et tout est perdu.
Les avions, la radio nous ont rapprochés les uns des autres, ces inventions ne trouveront leur vrai sens que dans la bonté de l’être humain, que dans la fraternité,
l’amitié et l’unité de tous les hommes.
En ce moment même, ma voix atteint des millions de gens à travers le monde, des millions d’hommes, de femmes, d’enfants désespérés, victimes d’un système qui
torture les faibles et emprisonne des innocents.
Je dis à tous ceux qui m’entendent : Ne désespérez pas ! Le malheur qui est sur nous n’est que le produit éphémère de l’habilité, de l’amertume de ceux qui ont peur
des progrès qu’accomplit l’Humanité. Mais la haine finira par disparaître et les dictateurs mourront et le pouvoir qu’ils avaient pris aux peuples va retourner aux
peuples. Et tant que des hommes mourront pour elle, la liberté ne pourra pas périr. Soldats, ne vous donnez pas à ces brutes, à une minorité qui vous méprise et
qui fait de vous des esclaves, enrégimente toute votre vie et qui vous dit tout ce qu’il faut faire et ce qu’il faut penser, qui vous dirige, vous manœuvre, se sert de
vous comme chair à canons et qui vous traite comme du bétail.
Ne donnez pas votre vie à ces êtres inhumains, ces hommes machines avec une machine à la place de la tête et une machine dans le cœur.
Vous n’êtes pas des machines.
Vous n’êtes pas des esclaves.
Vous êtes des hommes, des hommes avec tout l’amour du monde dans le cœur.
Vous n’avez pas de haine, sinon pour ce qui est inhumain, ce qui n’est pas fait d’amour.
Soldats ne vous battez pas pour l’esclavage mais pour la liberté.
Il est écrit dans l’Evangile selon Saint Luc « Le Royaume de Dieu est dans l’être humain », pas dans un seul humain ni dans un groupe humain, mais dans tous les
humains, mais en vous, en vous le peuple qui avez le pouvoir, le pouvoir de créer les machines, le pouvoir de créer le bonheur. Vous, le peuple, vous avez le
pouvoir, le pouvoir de rendre la vie belle et libre, le pouvoir de faire de cette vie une merveilleuse aventure.
Alors au nom même de la Démocratie, utilisons ce pouvoir. Il faut tous nous unir, il faut tous nous battre pour un monde nouveau, un monde humain qui donnera à
chacun l’occasion de travailler, qui apportera un avenir à la jeunesse et à la vieillesse la sécurité.
Ces brutes vous ont promis toutes ces choses pour que vous leur donniez le pouvoir : ils mentaient. Ils n’ont pas tenu leurs merveilleuses promesses : jamais ils ne le
feront. Les dictateurs s’affranchissent en prenant le pouvoir mais ils font un esclave du peuple.
Alors, il faut nous battre pour accomplir toutes leurs promesses. Il faut nous battre pour libérer le monde, pour renverser les frontières et les barrières raciales, pour en
finir avec l’avidité, avec la haine et l’intolérance. Il faut nous battre pour construire un monde de raison, un monde où la science et le progrès mèneront tous les
hommes vers le bonheur. Soldats, au nom de la Démocratie, unissons-nous tous !
...
Hannah, est-ce que tu m'entends ? Où que tu sois, lève les yeux ! Lève les yeux, Hannah ! Les nuages se dissipent ! Le soleil perce ! Nous émergeons des ténèbres
pour trouver la lumière ! Nous pénétrons dans un monde nouveau, un monde meilleur, où les hommes domineront leur cupidité, leur haine et leur brutalité. Lève
les yeux, Hannah ! L'âme de l'homme a reçu des ailes et enfin elle commence à voler. Elle vole vers l'arc-en-ciel, vers la lumière de l'espoir. Lève les yeux,
Hannah ! Lève les yeux !

Discours qui s’adresse à tous les spectateurs : défi que lance Chaplin à Hitler (8
minutes de discours).

VII- Travail sur le film en général
• Quels éléments du nazisme sont
dénoncés dans le film?
• Justifiez cette phrase de Chaplin: " Le
Dictateur est mon premier film où
l’histoire est plus grande que le petit
vagabond. «
• Réaliser une critique du film

Quels éléments du nazisme sont ici dénoncés ?
la propagande avec les manifestations de masse comme à Nuremberg (cf bande-annonce du film le Dictateur), le
contrôle de la presse, de la radio, la censure donc. Le personnage de Garbitsch (« ordure », « pourriture » en anglais) en
est l’illustration. Chaplin s’est sans doute inspiré ici de Goebbels pour bâtir ce personnage.
Le culte de la personnalité, celle d’Hitler mais aussi de Napaloni (Mussolini) que Chaplin choisit de ridiculiser. Pour
ce faire, il s’est soigneusement documenté en regardant des discours d’Hitler ou le film de Leni Riefenstahl le
Triomphe de la Volonté. L’un des meilleurs exemples est une reprise de la réponse d’Hitler à F.D. Roosevelt où le
dictateur nazi liste les pays qu’il n’envahira pas. Chaplin a parfaitement compris qu’Hitler s’est forgé un personnage
aussi il se moque fréquemment de sa rhétorique avec des phrases creuses hurlées (si violentes qu’elles font tordre le
micro).«Aussi
interprétersu
deux
rôles, celui du
Dictateur
Hynkel
et du de
barbier
juif est une idée géniale
« toute
Mais:
Si j’avais
l’horreur
réelle
des
camps
concentration,
je n’aurais
pu
ressemblance entre le dictateur Hynkel et le barbier juif ne serait qu’une pure coïncidence ».

réaliser Le Dictateur; Je n’aurais pu faire un jeu de la folie homicide des nazis. »
L’état policier nazi : La double croix (signifie trahison en anglais) , les SA (anachronisme puisqu’ils ont été éliminés
dès 1934) sont des brutes épaisses pas très malignes et faciles à berner. Les camps de concentration sont évoqués mais
comme de simples bagnes. La censure est donc obtenue par la violence policière.
L’expansionnisme : le lebensraum est un des thèmes du film avec la volonté de s’emparer de l’Osterlitch, l’Autriche
donc. Chaplin fait allusion à l’épisode du col du Brenner en juillet 1934 où Mussolini empêche un premier Anschluss.
De même, le rêve de domination mondiale transparaît avec éclat dans la fameuse scène du globe. (cf bande annonce).
En fait, Hitler était perçu comme quelqu’un de peu dangereux à l’époque ce qui explique cette mise en scène de
Chaplin.

Le racisme et plus particulièrement l’antisémitisme avec le boycott des magasins juifs, la mise en place des ghettos,
l’exclusion par les lois de Nuremberg, la théorie de la race aryenne et une allusion à la Nuit de Cristal.
Celle de la gare avec la rencontre entre Hynkel et Napaloni ou l’épisode du bureau


Slide 23

Histoire des arts

Support : Le dictateur, de
Chaplin

Séance –Le Dictateur
Objectifs:
L’engagement d’un cinéaste témoin de son
temps, dans la dénonciation de la dictature
hitlérienne

« Je crois au pouvoir du rire et des larmes comme antidote
de la haine et de la terreur. »

A savoir:
-Chaplin (biographie)
-Esthétique de Chaplin
-Résumé du film et contexte
-Le discours de Hynkel
-La scène du globe
-Le lien avec le contexte historique
-Le message du film
-Travail sur la musique

I- Mise en contexte

Résumé
• Dans les années 1930, la Tomainia est sous le contrôle
du dictateur Adenoid Hynkel, qui rêve de domination
mondiale. Dans le quartier juif de la capitale vit un
barbier, qui est un sosie du dictateur. Grâce au fait
que, pendant la guerre, il a sauvé la vie à un aviateur
devenu depuis un des hommes importants du régime,
le barbier est pour un temps à l'abri des persécutions,
mais il est arrêté lorsque son protecteur tombe en
disgrâce. Les deux hommes arrivent à s'évader et le jeu
des circonstances amène le barbier à être pris pour le
dictateur et à prononcer à sa place un discours faisant
l'éloge de la liberté.

Le contexte
• Chaplin achève le scénario de son
premier film parlant à l'automne 1938. A
cette époque, Hitler, dictateur en
Allemagne, s'apprête à annexer
l'Autriche et démanteler la
Tchécoslovaquie. Le film sort à New
York en octobre 1940. Entre temps, Hitler
a déclenché la Seconde Guerre mondiale
et conquis une grande partie de l'Europe.

II- L’esthétique de Chaplin

Charlot
Charlie Chaplin a crée un personnage aujourd'hui universellement connu : celui d'une
sorte de vagabond, dont le chapeau melon, la canne, les grandes chaussures, le
pantalon tombant et trop large, les cheveux frisés et la petite moustache sont devenus
D’après vous quelles sont les caractéristiques du personnage de
le symbole de l'art cinématographique.
LeCharlot?
caractère le plus apparent de Charlot est celui d'une sorte de Pierrot lunaire,
amoureux, poursuivi par les gros bandits, les gros méchants ( le contraste entre la
fragilité physique de Chaplin et la musculature de ses adversaires est constant et
remarquable ).
C'est un personnage assez misérable qui essaye de composer avec le monde hostile
Voici
un extrait
dutrucs
filmplus
Lesou
Temps
qui l'entoure , ses
cambrioles
ou ses
moinsmodernes
honnêtes. ( comme le fer à
cheval placé dans le gant de boxe ou le coup de pied au derrière lancé dans un geste de
danseur .../... ).
Il est aussi un personnage poétique, marginal, clown et dramaturge.
C'est surtout l'aspect triomphant et dominateur de Chaplin qui est remarquable.
Quand il se bat, il gagne toujours ; les gros flics et les gros bandits n'ont qu'à bien se
tenir : Chaplin est invincible ! Mieux encore, il triomphe du monde, de la société (dans
Golf Rush, il finit milliardaire), du pire des dictateurs, dont il prend la place
fortuitement.
Il est alors généreux pour les faibles, impitoyable pour ses adversaires vaincus. David
triomphe de Goliath comme il le mime d'une manière éblouissante dans The Pilgrim.

Le burlesque
Le burlesque fait rire grâce à un comique de l'absurde et de l'irrationnel.
Soit, des événements extraordinaires ne cessent de faire irruption sans raison
dans le quotidien. Soit, le gag repose sur un comique de gestes...

Un exemple: la machine à manger dans Les temps modernes
Sur quoi repose le comique? Quel est l’objet de la critique?

Après le muet, l’importance de la
musique
• Il s’agit de son premier film parlant.
• Jusqu’à présent des films muets: donc
D’où le travail effectué en éducation musicale
une grande importance accordée aux
gestes
• Muet ou plutôt sonore car soin extrême
apporté à la bande son

III- Le discours de Hynkel
Visionnage avec deux questions :
- Quels procédés visuels et sonores C. Chaplin emploie-t-il pour
dénoncer, à travers le personnage de Hynkel, la manière dont Hitler
manipule les foules ?
- Dans quelle intention Chaplin emploie-t-il des procédés burlesques ?

Quelques éléments d’analyse
• Au niveau du visuel
• Au niveau sonore
• Des éléments burlesques
-Des grimaces
-Des gestes autoritaires
-Des foules obéissantes
-Sous-titres indiquant l’absence de liberté
-Passage de la flatterie à l’agressivité
-Mots vociférés
-Eau dans le pantalon

-Micro pliée
-Ceinture sautée

Confrontons ce discours aux images d’archive de
l’INA VIIe congrès du parti nazi 1935
• http://www.ina.fr/fresques/jalons/Html/PrincipaleAcc
ueil.php?Id=InaEdu02028

Des photos d’Hitler s’entraînant à faire ses
discours

Gestuelle identique
Manipulation des foules

Photographies d'Hitler par Heinrich Hoffmann, 1927. Collections de
L'Histoire n°18

Conclusion partielle

Dans des décors semblables à ceux de la propagande nazie, Chaplin mime la
réalité de la manipulation des foules par Hitler. Maître du genre, il utilise
aussi des procédés burlesques pour dénoncer des sujets graves.

IV- La scène du globe

Visionnage guidée par deux questions :
•Quel est le message de Chaplin dans cet extrait ?
•Donnez un titre aux trois parties qui le composent.

Dans quelle intention Chaplin emploie-t-il les procédés
burlesques?

Quel est le message de Chaplin dans cette séquence? Donnez un titre
aux trois parties qui la composent.

Le rêve impérialiste

La domination du
monde

La chute inattendue

V- Comparatif entre l’Allemagne
nazie et la dictature dans la fiction

VI- Quel est le message du film?
Dans ce film, Chaplin s'engage contre Hitler et l'Allemagne nazie,
à armes égales, sur le terrain du spectacle. Dans des décors
semblables à ceux de la propagande nazie, il en dénonce la réalité
brutale et violente en mimant le dictateur s'adressant à des foules
obéissantes. Il alerte aussi ses contemporains sur les rêves
expansionnistes et la volonté impérialiste du dictateur allemand.
Maître du genre, il n'hésite pas à utiliser des procédés burlesques
pour rendre Le Dictateur ridicule.

Le discours final
Schulz
Parle, c'est notre seul espoir.
Le barbier
Espoir... Je suis désolé, mais je ne veux pas être empereur, ce n’est pas mon affaire. Je ne veux ni conquérir, ni diriger personne. Je voudrais aider tout le monde dans
la mesure du possible, juifs, chrétiens, païens, blancs et noirs. Nous voudrions tous nous aider si nous le pouvions, les êtres humains sont ainsi faits. Nous
voulons donner le bonheur à notre prochain, pas lui donner le malheur. Nous ne voulons pas haïr ni humilier personne. Chacun de nous a sa place et notre terre
est bien assez riche, elle peut nourrir tous les êtres humains. Nous pouvons tous avoir une vie belle et libre mais nous l’avons oublié.
L’envie a empoisonné l’esprit des hommes, a barricadé le monde avec la haine, nous a fait sombrer dans la misère et les effusions de sang. Nous avons développé la
vitesse pour nous enfermer en nous-mêmes. Les machines qui nous apportent l’abondance nous laissent dans l’insatisfaction. Notre savoir nous a fait devenir
cyniques. Nous sommes inhumains à force d’intelligence, nous ne ressentons pas assez et nous pensons beaucoup trop. Nous sommes trop mécanisés et nous
manquons d’humanité.
Nous sommes trop cultivés et nous manquons de tendresse et de gentillesse. Sans ces qualités humaines, la vie n’est plus que violence et tout est perdu.
Les avions, la radio nous ont rapprochés les uns des autres, ces inventions ne trouveront leur vrai sens que dans la bonté de l’être humain, que dans la fraternité,
l’amitié et l’unité de tous les hommes.
En ce moment même, ma voix atteint des millions de gens à travers le monde, des millions d’hommes, de femmes, d’enfants désespérés, victimes d’un système qui
torture les faibles et emprisonne des innocents.
Je dis à tous ceux qui m’entendent : Ne désespérez pas ! Le malheur qui est sur nous n’est que le produit éphémère de l’habilité, de l’amertume de ceux qui ont peur
des progrès qu’accomplit l’Humanité. Mais la haine finira par disparaître et les dictateurs mourront et le pouvoir qu’ils avaient pris aux peuples va retourner aux
peuples. Et tant que des hommes mourront pour elle, la liberté ne pourra pas périr. Soldats, ne vous donnez pas à ces brutes, à une minorité qui vous méprise et
qui fait de vous des esclaves, enrégimente toute votre vie et qui vous dit tout ce qu’il faut faire et ce qu’il faut penser, qui vous dirige, vous manœuvre, se sert de
vous comme chair à canons et qui vous traite comme du bétail.
Ne donnez pas votre vie à ces êtres inhumains, ces hommes machines avec une machine à la place de la tête et une machine dans le cœur.
Vous n’êtes pas des machines.
Vous n’êtes pas des esclaves.
Vous êtes des hommes, des hommes avec tout l’amour du monde dans le cœur.
Vous n’avez pas de haine, sinon pour ce qui est inhumain, ce qui n’est pas fait d’amour.
Soldats ne vous battez pas pour l’esclavage mais pour la liberté.
Il est écrit dans l’Evangile selon Saint Luc « Le Royaume de Dieu est dans l’être humain », pas dans un seul humain ni dans un groupe humain, mais dans tous les
humains, mais en vous, en vous le peuple qui avez le pouvoir, le pouvoir de créer les machines, le pouvoir de créer le bonheur. Vous, le peuple, vous avez le
pouvoir, le pouvoir de rendre la vie belle et libre, le pouvoir de faire de cette vie une merveilleuse aventure.
Alors au nom même de la Démocratie, utilisons ce pouvoir. Il faut tous nous unir, il faut tous nous battre pour un monde nouveau, un monde humain qui donnera à
chacun l’occasion de travailler, qui apportera un avenir à la jeunesse et à la vieillesse la sécurité.
Ces brutes vous ont promis toutes ces choses pour que vous leur donniez le pouvoir : ils mentaient. Ils n’ont pas tenu leurs merveilleuses promesses : jamais ils ne le
feront. Les dictateurs s’affranchissent en prenant le pouvoir mais ils font un esclave du peuple.
Alors, il faut nous battre pour accomplir toutes leurs promesses. Il faut nous battre pour libérer le monde, pour renverser les frontières et les barrières raciales, pour en
finir avec l’avidité, avec la haine et l’intolérance. Il faut nous battre pour construire un monde de raison, un monde où la science et le progrès mèneront tous les
hommes vers le bonheur. Soldats, au nom de la Démocratie, unissons-nous tous !
...
Hannah, est-ce que tu m'entends ? Où que tu sois, lève les yeux ! Lève les yeux, Hannah ! Les nuages se dissipent ! Le soleil perce ! Nous émergeons des ténèbres
pour trouver la lumière ! Nous pénétrons dans un monde nouveau, un monde meilleur, où les hommes domineront leur cupidité, leur haine et leur brutalité. Lève
les yeux, Hannah ! L'âme de l'homme a reçu des ailes et enfin elle commence à voler. Elle vole vers l'arc-en-ciel, vers la lumière de l'espoir. Lève les yeux,
Hannah ! Lève les yeux !

Discours qui s’adresse à tous les spectateurs : défi que lance Chaplin à Hitler (8
minutes de discours).

VII- Travail sur le film en général
• Quels éléments du nazisme sont
dénoncés dans le film?
• Justifiez cette phrase de Chaplin: " Le
Dictateur est mon premier film où
l’histoire est plus grande que le petit
vagabond. «
• Réaliser une critique du film

Quels éléments du nazisme sont ici dénoncés ?
la propagande avec les manifestations de masse comme à Nuremberg (cf bande-annonce du film le Dictateur), le
contrôle de la presse, de la radio, la censure donc. Le personnage de Garbitsch (« ordure », « pourriture » en anglais) en
est l’illustration. Chaplin s’est sans doute inspiré ici de Goebbels pour bâtir ce personnage.
Le culte de la personnalité, celle d’Hitler mais aussi de Napaloni (Mussolini) que Chaplin choisit de ridiculiser. Pour
ce faire, il s’est soigneusement documenté en regardant des discours d’Hitler ou le film de Leni Riefenstahl le
Triomphe de la Volonté. L’un des meilleurs exemples est une reprise de la réponse d’Hitler à F.D. Roosevelt où le
dictateur nazi liste les pays qu’il n’envahira pas. Chaplin a parfaitement compris qu’Hitler s’est forgé un personnage
aussi il se moque fréquemment de sa rhétorique avec des phrases creuses hurlées (si violentes qu’elles font tordre le
micro).«Aussi
interprétersu
deux
rôles, celui du
Dictateur
Hynkel
et du de
barbier
juif est une idée géniale
« toute
Mais:
Si j’avais
l’horreur
réelle
des
camps
concentration,
je n’aurais
pu
ressemblance entre le dictateur Hynkel et le barbier juif ne serait qu’une pure coïncidence ».

réaliser Le Dictateur; Je n’aurais pu faire un jeu de la folie homicide des nazis. »
L’état policier nazi : La double croix (signifie trahison en anglais) , les SA (anachronisme puisqu’ils ont été éliminés
dès 1934) sont des brutes épaisses pas très malignes et faciles à berner. Les camps de concentration sont évoqués mais
comme de simples bagnes. La censure est donc obtenue par la violence policière.
L’expansionnisme : le lebensraum est un des thèmes du film avec la volonté de s’emparer de l’Osterlitch, l’Autriche
donc. Chaplin fait allusion à l’épisode du col du Brenner en juillet 1934 où Mussolini empêche un premier Anschluss.
De même, le rêve de domination mondiale transparaît avec éclat dans la fameuse scène du globe. (cf bande annonce).
En fait, Hitler était perçu comme quelqu’un de peu dangereux à l’époque ce qui explique cette mise en scène de
Chaplin.

Le racisme et plus particulièrement l’antisémitisme avec le boycott des magasins juifs, la mise en place des ghettos,
l’exclusion par les lois de Nuremberg, la théorie de la race aryenne et une allusion à la Nuit de Cristal.
Celle de la gare avec la rencontre entre Hynkel et Napaloni ou l’épisode du bureau


Slide 24

Histoire des arts

Support : Le dictateur, de
Chaplin

Séance –Le Dictateur
Objectifs:
L’engagement d’un cinéaste témoin de son
temps, dans la dénonciation de la dictature
hitlérienne

« Je crois au pouvoir du rire et des larmes comme antidote
de la haine et de la terreur. »

A savoir:
-Chaplin (biographie)
-Esthétique de Chaplin
-Résumé du film et contexte
-Le discours de Hynkel
-La scène du globe
-Le lien avec le contexte historique
-Le message du film
-Travail sur la musique

I- Mise en contexte

Résumé
• Dans les années 1930, la Tomainia est sous le contrôle
du dictateur Adenoid Hynkel, qui rêve de domination
mondiale. Dans le quartier juif de la capitale vit un
barbier, qui est un sosie du dictateur. Grâce au fait
que, pendant la guerre, il a sauvé la vie à un aviateur
devenu depuis un des hommes importants du régime,
le barbier est pour un temps à l'abri des persécutions,
mais il est arrêté lorsque son protecteur tombe en
disgrâce. Les deux hommes arrivent à s'évader et le jeu
des circonstances amène le barbier à être pris pour le
dictateur et à prononcer à sa place un discours faisant
l'éloge de la liberté.

Le contexte
• Chaplin achève le scénario de son
premier film parlant à l'automne 1938. A
cette époque, Hitler, dictateur en
Allemagne, s'apprête à annexer
l'Autriche et démanteler la
Tchécoslovaquie. Le film sort à New
York en octobre 1940. Entre temps, Hitler
a déclenché la Seconde Guerre mondiale
et conquis une grande partie de l'Europe.

II- L’esthétique de Chaplin

Charlot
Charlie Chaplin a crée un personnage aujourd'hui universellement connu : celui d'une
sorte de vagabond, dont le chapeau melon, la canne, les grandes chaussures, le
pantalon tombant et trop large, les cheveux frisés et la petite moustache sont devenus
D’après vous quelles sont les caractéristiques du personnage de
le symbole de l'art cinématographique.
LeCharlot?
caractère le plus apparent de Charlot est celui d'une sorte de Pierrot lunaire,
amoureux, poursuivi par les gros bandits, les gros méchants ( le contraste entre la
fragilité physique de Chaplin et la musculature de ses adversaires est constant et
remarquable ).
C'est un personnage assez misérable qui essaye de composer avec le monde hostile
Voici
un extrait
dutrucs
filmplus
Lesou
Temps
qui l'entoure , ses
cambrioles
ou ses
moinsmodernes
honnêtes. ( comme le fer à
cheval placé dans le gant de boxe ou le coup de pied au derrière lancé dans un geste de
danseur .../... ).
Il est aussi un personnage poétique, marginal, clown et dramaturge.
C'est surtout l'aspect triomphant et dominateur de Chaplin qui est remarquable.
Quand il se bat, il gagne toujours ; les gros flics et les gros bandits n'ont qu'à bien se
tenir : Chaplin est invincible ! Mieux encore, il triomphe du monde, de la société (dans
Golf Rush, il finit milliardaire), du pire des dictateurs, dont il prend la place
fortuitement.
Il est alors généreux pour les faibles, impitoyable pour ses adversaires vaincus. David
triomphe de Goliath comme il le mime d'une manière éblouissante dans The Pilgrim.

Le burlesque
Le burlesque fait rire grâce à un comique de l'absurde et de l'irrationnel.
Soit, des événements extraordinaires ne cessent de faire irruption sans raison
dans le quotidien. Soit, le gag repose sur un comique de gestes...

Un exemple: la machine à manger dans Les temps modernes
Sur quoi repose le comique? Quel est l’objet de la critique?

Après le muet, l’importance de la
musique
• Il s’agit de son premier film parlant.
• Jusqu’à présent des films muets: donc
D’où le travail effectué en éducation musicale
une grande importance accordée aux
gestes
• Muet ou plutôt sonore car soin extrême
apporté à la bande son

III- Le discours de Hynkel
Visionnage avec deux questions :
- Quels procédés visuels et sonores C. Chaplin emploie-t-il pour
dénoncer, à travers le personnage de Hynkel, la manière dont Hitler
manipule les foules ?
- Dans quelle intention Chaplin emploie-t-il des procédés burlesques ?

Quelques éléments d’analyse
• Au niveau du visuel
• Au niveau sonore
• Des éléments burlesques
-Des grimaces
-Des gestes autoritaires
-Des foules obéissantes
-Sous-titres indiquant l’absence de liberté
-Passage de la flatterie à l’agressivité
-Mots vociférés
-Eau dans le pantalon

-Micro pliée
-Ceinture sautée

Confrontons ce discours aux images d’archive de
l’INA VIIe congrès du parti nazi 1935
• http://www.ina.fr/fresques/jalons/Html/PrincipaleAcc
ueil.php?Id=InaEdu02028

Des photos d’Hitler s’entraînant à faire ses
discours

Gestuelle identique
Manipulation des foules

Photographies d'Hitler par Heinrich Hoffmann, 1927. Collections de
L'Histoire n°18

Conclusion partielle

Dans des décors semblables à ceux de la propagande nazie, Chaplin mime la
réalité de la manipulation des foules par Hitler. Maître du genre, il utilise
aussi des procédés burlesques pour dénoncer des sujets graves.

IV- La scène du globe

Visionnage guidée par deux questions :
•Quel est le message de Chaplin dans cet extrait ?
•Donnez un titre aux trois parties qui le composent.

Dans quelle intention Chaplin emploie-t-il les procédés
burlesques?

Quel est le message de Chaplin dans cette séquence? Donnez un titre
aux trois parties qui la composent.

Le rêve impérialiste

La domination du
monde

La chute inattendue

V- Comparatif entre l’Allemagne
nazie et la dictature dans la fiction

VI- Quel est le message du film?
Dans ce film, Chaplin s'engage contre Hitler et l'Allemagne nazie,
à armes égales, sur le terrain du spectacle. Dans des décors
semblables à ceux de la propagande nazie, il en dénonce la réalité
brutale et violente en mimant le dictateur s'adressant à des foules
obéissantes. Il alerte aussi ses contemporains sur les rêves
expansionnistes et la volonté impérialiste du dictateur allemand.
Maître du genre, il n'hésite pas à utiliser des procédés burlesques
pour rendre Le Dictateur ridicule.

Le discours final
Schulz
Parle, c'est notre seul espoir.
Le barbier
Espoir... Je suis désolé, mais je ne veux pas être empereur, ce n’est pas mon affaire. Je ne veux ni conquérir, ni diriger personne. Je voudrais aider tout le monde dans
la mesure du possible, juifs, chrétiens, païens, blancs et noirs. Nous voudrions tous nous aider si nous le pouvions, les êtres humains sont ainsi faits. Nous
voulons donner le bonheur à notre prochain, pas lui donner le malheur. Nous ne voulons pas haïr ni humilier personne. Chacun de nous a sa place et notre terre
est bien assez riche, elle peut nourrir tous les êtres humains. Nous pouvons tous avoir une vie belle et libre mais nous l’avons oublié.
L’envie a empoisonné l’esprit des hommes, a barricadé le monde avec la haine, nous a fait sombrer dans la misère et les effusions de sang. Nous avons développé la
vitesse pour nous enfermer en nous-mêmes. Les machines qui nous apportent l’abondance nous laissent dans l’insatisfaction. Notre savoir nous a fait devenir
cyniques. Nous sommes inhumains à force d’intelligence, nous ne ressentons pas assez et nous pensons beaucoup trop. Nous sommes trop mécanisés et nous
manquons d’humanité.
Nous sommes trop cultivés et nous manquons de tendresse et de gentillesse. Sans ces qualités humaines, la vie n’est plus que violence et tout est perdu.
Les avions, la radio nous ont rapprochés les uns des autres, ces inventions ne trouveront leur vrai sens que dans la bonté de l’être humain, que dans la fraternité,
l’amitié et l’unité de tous les hommes.
En ce moment même, ma voix atteint des millions de gens à travers le monde, des millions d’hommes, de femmes, d’enfants désespérés, victimes d’un système qui
torture les faibles et emprisonne des innocents.
Je dis à tous ceux qui m’entendent : Ne désespérez pas ! Le malheur qui est sur nous n’est que le produit éphémère de l’habilité, de l’amertume de ceux qui ont peur
des progrès qu’accomplit l’Humanité. Mais la haine finira par disparaître et les dictateurs mourront et le pouvoir qu’ils avaient pris aux peuples va retourner aux
peuples. Et tant que des hommes mourront pour elle, la liberté ne pourra pas périr. Soldats, ne vous donnez pas à ces brutes, à une minorité qui vous méprise et
qui fait de vous des esclaves, enrégimente toute votre vie et qui vous dit tout ce qu’il faut faire et ce qu’il faut penser, qui vous dirige, vous manœuvre, se sert de
vous comme chair à canons et qui vous traite comme du bétail.
Ne donnez pas votre vie à ces êtres inhumains, ces hommes machines avec une machine à la place de la tête et une machine dans le cœur.
Vous n’êtes pas des machines.
Vous n’êtes pas des esclaves.
Vous êtes des hommes, des hommes avec tout l’amour du monde dans le cœur.
Vous n’avez pas de haine, sinon pour ce qui est inhumain, ce qui n’est pas fait d’amour.
Soldats ne vous battez pas pour l’esclavage mais pour la liberté.
Il est écrit dans l’Evangile selon Saint Luc « Le Royaume de Dieu est dans l’être humain », pas dans un seul humain ni dans un groupe humain, mais dans tous les
humains, mais en vous, en vous le peuple qui avez le pouvoir, le pouvoir de créer les machines, le pouvoir de créer le bonheur. Vous, le peuple, vous avez le
pouvoir, le pouvoir de rendre la vie belle et libre, le pouvoir de faire de cette vie une merveilleuse aventure.
Alors au nom même de la Démocratie, utilisons ce pouvoir. Il faut tous nous unir, il faut tous nous battre pour un monde nouveau, un monde humain qui donnera à
chacun l’occasion de travailler, qui apportera un avenir à la jeunesse et à la vieillesse la sécurité.
Ces brutes vous ont promis toutes ces choses pour que vous leur donniez le pouvoir : ils mentaient. Ils n’ont pas tenu leurs merveilleuses promesses : jamais ils ne le
feront. Les dictateurs s’affranchissent en prenant le pouvoir mais ils font un esclave du peuple.
Alors, il faut nous battre pour accomplir toutes leurs promesses. Il faut nous battre pour libérer le monde, pour renverser les frontières et les barrières raciales, pour en
finir avec l’avidité, avec la haine et l’intolérance. Il faut nous battre pour construire un monde de raison, un monde où la science et le progrès mèneront tous les
hommes vers le bonheur. Soldats, au nom de la Démocratie, unissons-nous tous !
...
Hannah, est-ce que tu m'entends ? Où que tu sois, lève les yeux ! Lève les yeux, Hannah ! Les nuages se dissipent ! Le soleil perce ! Nous émergeons des ténèbres
pour trouver la lumière ! Nous pénétrons dans un monde nouveau, un monde meilleur, où les hommes domineront leur cupidité, leur haine et leur brutalité. Lève
les yeux, Hannah ! L'âme de l'homme a reçu des ailes et enfin elle commence à voler. Elle vole vers l'arc-en-ciel, vers la lumière de l'espoir. Lève les yeux,
Hannah ! Lève les yeux !

Discours qui s’adresse à tous les spectateurs : défi que lance Chaplin à Hitler (8
minutes de discours).

VII- Travail sur le film en général
• Quels éléments du nazisme sont
dénoncés dans le film?
• Justifiez cette phrase de Chaplin: " Le
Dictateur est mon premier film où
l’histoire est plus grande que le petit
vagabond. «
• Réaliser une critique du film

Quels éléments du nazisme sont ici dénoncés ?
la propagande avec les manifestations de masse comme à Nuremberg (cf bande-annonce du film le Dictateur), le
contrôle de la presse, de la radio, la censure donc. Le personnage de Garbitsch (« ordure », « pourriture » en anglais) en
est l’illustration. Chaplin s’est sans doute inspiré ici de Goebbels pour bâtir ce personnage.
Le culte de la personnalité, celle d’Hitler mais aussi de Napaloni (Mussolini) que Chaplin choisit de ridiculiser. Pour
ce faire, il s’est soigneusement documenté en regardant des discours d’Hitler ou le film de Leni Riefenstahl le
Triomphe de la Volonté. L’un des meilleurs exemples est une reprise de la réponse d’Hitler à F.D. Roosevelt où le
dictateur nazi liste les pays qu’il n’envahira pas. Chaplin a parfaitement compris qu’Hitler s’est forgé un personnage
aussi il se moque fréquemment de sa rhétorique avec des phrases creuses hurlées (si violentes qu’elles font tordre le
micro).«Aussi
interprétersu
deux
rôles, celui du
Dictateur
Hynkel
et du de
barbier
juif est une idée géniale
« toute
Mais:
Si j’avais
l’horreur
réelle
des
camps
concentration,
je n’aurais
pu
ressemblance entre le dictateur Hynkel et le barbier juif ne serait qu’une pure coïncidence ».

réaliser Le Dictateur; Je n’aurais pu faire un jeu de la folie homicide des nazis. »
L’état policier nazi : La double croix (signifie trahison en anglais) , les SA (anachronisme puisqu’ils ont été éliminés
dès 1934) sont des brutes épaisses pas très malignes et faciles à berner. Les camps de concentration sont évoqués mais
comme de simples bagnes. La censure est donc obtenue par la violence policière.
L’expansionnisme : le lebensraum est un des thèmes du film avec la volonté de s’emparer de l’Osterlitch, l’Autriche
donc. Chaplin fait allusion à l’épisode du col du Brenner en juillet 1934 où Mussolini empêche un premier Anschluss.
De même, le rêve de domination mondiale transparaît avec éclat dans la fameuse scène du globe. (cf bande annonce).
En fait, Hitler était perçu comme quelqu’un de peu dangereux à l’époque ce qui explique cette mise en scène de
Chaplin.

Le racisme et plus particulièrement l’antisémitisme avec le boycott des magasins juifs, la mise en place des ghettos,
l’exclusion par les lois de Nuremberg, la théorie de la race aryenne et une allusion à la Nuit de Cristal.
Celle de la gare avec la rencontre entre Hynkel et Napaloni ou l’épisode du bureau


Slide 25

Histoire des arts

Support : Le dictateur, de
Chaplin

Séance –Le Dictateur
Objectifs:
L’engagement d’un cinéaste témoin de son
temps, dans la dénonciation de la dictature
hitlérienne

« Je crois au pouvoir du rire et des larmes comme antidote
de la haine et de la terreur. »

A savoir:
-Chaplin (biographie)
-Esthétique de Chaplin
-Résumé du film et contexte
-Le discours de Hynkel
-La scène du globe
-Le lien avec le contexte historique
-Le message du film
-Travail sur la musique

I- Mise en contexte

Résumé
• Dans les années 1930, la Tomainia est sous le contrôle
du dictateur Adenoid Hynkel, qui rêve de domination
mondiale. Dans le quartier juif de la capitale vit un
barbier, qui est un sosie du dictateur. Grâce au fait
que, pendant la guerre, il a sauvé la vie à un aviateur
devenu depuis un des hommes importants du régime,
le barbier est pour un temps à l'abri des persécutions,
mais il est arrêté lorsque son protecteur tombe en
disgrâce. Les deux hommes arrivent à s'évader et le jeu
des circonstances amène le barbier à être pris pour le
dictateur et à prononcer à sa place un discours faisant
l'éloge de la liberté.

Le contexte
• Chaplin achève le scénario de son
premier film parlant à l'automne 1938. A
cette époque, Hitler, dictateur en
Allemagne, s'apprête à annexer
l'Autriche et démanteler la
Tchécoslovaquie. Le film sort à New
York en octobre 1940. Entre temps, Hitler
a déclenché la Seconde Guerre mondiale
et conquis une grande partie de l'Europe.

II- L’esthétique de Chaplin

Charlot
Charlie Chaplin a crée un personnage aujourd'hui universellement connu : celui d'une
sorte de vagabond, dont le chapeau melon, la canne, les grandes chaussures, le
pantalon tombant et trop large, les cheveux frisés et la petite moustache sont devenus
D’après vous quelles sont les caractéristiques du personnage de
le symbole de l'art cinématographique.
LeCharlot?
caractère le plus apparent de Charlot est celui d'une sorte de Pierrot lunaire,
amoureux, poursuivi par les gros bandits, les gros méchants ( le contraste entre la
fragilité physique de Chaplin et la musculature de ses adversaires est constant et
remarquable ).
C'est un personnage assez misérable qui essaye de composer avec le monde hostile
Voici
un extrait
dutrucs
filmplus
Lesou
Temps
qui l'entoure , ses
cambrioles
ou ses
moinsmodernes
honnêtes. ( comme le fer à
cheval placé dans le gant de boxe ou le coup de pied au derrière lancé dans un geste de
danseur .../... ).
Il est aussi un personnage poétique, marginal, clown et dramaturge.
C'est surtout l'aspect triomphant et dominateur de Chaplin qui est remarquable.
Quand il se bat, il gagne toujours ; les gros flics et les gros bandits n'ont qu'à bien se
tenir : Chaplin est invincible ! Mieux encore, il triomphe du monde, de la société (dans
Golf Rush, il finit milliardaire), du pire des dictateurs, dont il prend la place
fortuitement.
Il est alors généreux pour les faibles, impitoyable pour ses adversaires vaincus. David
triomphe de Goliath comme il le mime d'une manière éblouissante dans The Pilgrim.

Le burlesque
Le burlesque fait rire grâce à un comique de l'absurde et de l'irrationnel.
Soit, des événements extraordinaires ne cessent de faire irruption sans raison
dans le quotidien. Soit, le gag repose sur un comique de gestes...

Un exemple: la machine à manger dans Les temps modernes
Sur quoi repose le comique? Quel est l’objet de la critique?

Après le muet, l’importance de la
musique
• Il s’agit de son premier film parlant.
• Jusqu’à présent des films muets: donc
D’où le travail effectué en éducation musicale
une grande importance accordée aux
gestes
• Muet ou plutôt sonore car soin extrême
apporté à la bande son

III- Le discours de Hynkel
Visionnage avec deux questions :
- Quels procédés visuels et sonores C. Chaplin emploie-t-il pour
dénoncer, à travers le personnage de Hynkel, la manière dont Hitler
manipule les foules ?
- Dans quelle intention Chaplin emploie-t-il des procédés burlesques ?

Quelques éléments d’analyse
• Au niveau du visuel
• Au niveau sonore
• Des éléments burlesques
-Des grimaces
-Des gestes autoritaires
-Des foules obéissantes
-Sous-titres indiquant l’absence de liberté
-Passage de la flatterie à l’agressivité
-Mots vociférés
-Eau dans le pantalon

-Micro pliée
-Ceinture sautée

Confrontons ce discours aux images d’archive de
l’INA VIIe congrès du parti nazi 1935
• http://www.ina.fr/fresques/jalons/Html/PrincipaleAcc
ueil.php?Id=InaEdu02028

Des photos d’Hitler s’entraînant à faire ses
discours

Gestuelle identique
Manipulation des foules

Photographies d'Hitler par Heinrich Hoffmann, 1927. Collections de
L'Histoire n°18

Conclusion partielle

Dans des décors semblables à ceux de la propagande nazie, Chaplin mime la
réalité de la manipulation des foules par Hitler. Maître du genre, il utilise
aussi des procédés burlesques pour dénoncer des sujets graves.

IV- La scène du globe

Visionnage guidée par deux questions :
•Quel est le message de Chaplin dans cet extrait ?
•Donnez un titre aux trois parties qui le composent.

Dans quelle intention Chaplin emploie-t-il les procédés
burlesques?

Quel est le message de Chaplin dans cette séquence? Donnez un titre
aux trois parties qui la composent.

Le rêve impérialiste

La domination du
monde

La chute inattendue

V- Comparatif entre l’Allemagne
nazie et la dictature dans la fiction

VI- Quel est le message du film?
Dans ce film, Chaplin s'engage contre Hitler et l'Allemagne nazie,
à armes égales, sur le terrain du spectacle. Dans des décors
semblables à ceux de la propagande nazie, il en dénonce la réalité
brutale et violente en mimant le dictateur s'adressant à des foules
obéissantes. Il alerte aussi ses contemporains sur les rêves
expansionnistes et la volonté impérialiste du dictateur allemand.
Maître du genre, il n'hésite pas à utiliser des procédés burlesques
pour rendre Le Dictateur ridicule.

Le discours final
Schulz
Parle, c'est notre seul espoir.
Le barbier
Espoir... Je suis désolé, mais je ne veux pas être empereur, ce n’est pas mon affaire. Je ne veux ni conquérir, ni diriger personne. Je voudrais aider tout le monde dans
la mesure du possible, juifs, chrétiens, païens, blancs et noirs. Nous voudrions tous nous aider si nous le pouvions, les êtres humains sont ainsi faits. Nous
voulons donner le bonheur à notre prochain, pas lui donner le malheur. Nous ne voulons pas haïr ni humilier personne. Chacun de nous a sa place et notre terre
est bien assez riche, elle peut nourrir tous les êtres humains. Nous pouvons tous avoir une vie belle et libre mais nous l’avons oublié.
L’envie a empoisonné l’esprit des hommes, a barricadé le monde avec la haine, nous a fait sombrer dans la misère et les effusions de sang. Nous avons développé la
vitesse pour nous enfermer en nous-mêmes. Les machines qui nous apportent l’abondance nous laissent dans l’insatisfaction. Notre savoir nous a fait devenir
cyniques. Nous sommes inhumains à force d’intelligence, nous ne ressentons pas assez et nous pensons beaucoup trop. Nous sommes trop mécanisés et nous
manquons d’humanité.
Nous sommes trop cultivés et nous manquons de tendresse et de gentillesse. Sans ces qualités humaines, la vie n’est plus que violence et tout est perdu.
Les avions, la radio nous ont rapprochés les uns des autres, ces inventions ne trouveront leur vrai sens que dans la bonté de l’être humain, que dans la fraternité,
l’amitié et l’unité de tous les hommes.
En ce moment même, ma voix atteint des millions de gens à travers le monde, des millions d’hommes, de femmes, d’enfants désespérés, victimes d’un système qui
torture les faibles et emprisonne des innocents.
Je dis à tous ceux qui m’entendent : Ne désespérez pas ! Le malheur qui est sur nous n’est que le produit éphémère de l’habilité, de l’amertume de ceux qui ont peur
des progrès qu’accomplit l’Humanité. Mais la haine finira par disparaître et les dictateurs mourront et le pouvoir qu’ils avaient pris aux peuples va retourner aux
peuples. Et tant que des hommes mourront pour elle, la liberté ne pourra pas périr. Soldats, ne vous donnez pas à ces brutes, à une minorité qui vous méprise et
qui fait de vous des esclaves, enrégimente toute votre vie et qui vous dit tout ce qu’il faut faire et ce qu’il faut penser, qui vous dirige, vous manœuvre, se sert de
vous comme chair à canons et qui vous traite comme du bétail.
Ne donnez pas votre vie à ces êtres inhumains, ces hommes machines avec une machine à la place de la tête et une machine dans le cœur.
Vous n’êtes pas des machines.
Vous n’êtes pas des esclaves.
Vous êtes des hommes, des hommes avec tout l’amour du monde dans le cœur.
Vous n’avez pas de haine, sinon pour ce qui est inhumain, ce qui n’est pas fait d’amour.
Soldats ne vous battez pas pour l’esclavage mais pour la liberté.
Il est écrit dans l’Evangile selon Saint Luc « Le Royaume de Dieu est dans l’être humain », pas dans un seul humain ni dans un groupe humain, mais dans tous les
humains, mais en vous, en vous le peuple qui avez le pouvoir, le pouvoir de créer les machines, le pouvoir de créer le bonheur. Vous, le peuple, vous avez le
pouvoir, le pouvoir de rendre la vie belle et libre, le pouvoir de faire de cette vie une merveilleuse aventure.
Alors au nom même de la Démocratie, utilisons ce pouvoir. Il faut tous nous unir, il faut tous nous battre pour un monde nouveau, un monde humain qui donnera à
chacun l’occasion de travailler, qui apportera un avenir à la jeunesse et à la vieillesse la sécurité.
Ces brutes vous ont promis toutes ces choses pour que vous leur donniez le pouvoir : ils mentaient. Ils n’ont pas tenu leurs merveilleuses promesses : jamais ils ne le
feront. Les dictateurs s’affranchissent en prenant le pouvoir mais ils font un esclave du peuple.
Alors, il faut nous battre pour accomplir toutes leurs promesses. Il faut nous battre pour libérer le monde, pour renverser les frontières et les barrières raciales, pour en
finir avec l’avidité, avec la haine et l’intolérance. Il faut nous battre pour construire un monde de raison, un monde où la science et le progrès mèneront tous les
hommes vers le bonheur. Soldats, au nom de la Démocratie, unissons-nous tous !
...
Hannah, est-ce que tu m'entends ? Où que tu sois, lève les yeux ! Lève les yeux, Hannah ! Les nuages se dissipent ! Le soleil perce ! Nous émergeons des ténèbres
pour trouver la lumière ! Nous pénétrons dans un monde nouveau, un monde meilleur, où les hommes domineront leur cupidité, leur haine et leur brutalité. Lève
les yeux, Hannah ! L'âme de l'homme a reçu des ailes et enfin elle commence à voler. Elle vole vers l'arc-en-ciel, vers la lumière de l'espoir. Lève les yeux,
Hannah ! Lève les yeux !

Discours qui s’adresse à tous les spectateurs : défi que lance Chaplin à Hitler (8
minutes de discours).

VII- Travail sur le film en général
• Quels éléments du nazisme sont
dénoncés dans le film?
• Justifiez cette phrase de Chaplin: " Le
Dictateur est mon premier film où
l’histoire est plus grande que le petit
vagabond. «
• Réaliser une critique du film

Quels éléments du nazisme sont ici dénoncés ?
la propagande avec les manifestations de masse comme à Nuremberg (cf bande-annonce du film le Dictateur), le
contrôle de la presse, de la radio, la censure donc. Le personnage de Garbitsch (« ordure », « pourriture » en anglais) en
est l’illustration. Chaplin s’est sans doute inspiré ici de Goebbels pour bâtir ce personnage.
Le culte de la personnalité, celle d’Hitler mais aussi de Napaloni (Mussolini) que Chaplin choisit de ridiculiser. Pour
ce faire, il s’est soigneusement documenté en regardant des discours d’Hitler ou le film de Leni Riefenstahl le
Triomphe de la Volonté. L’un des meilleurs exemples est une reprise de la réponse d’Hitler à F.D. Roosevelt où le
dictateur nazi liste les pays qu’il n’envahira pas. Chaplin a parfaitement compris qu’Hitler s’est forgé un personnage
aussi il se moque fréquemment de sa rhétorique avec des phrases creuses hurlées (si violentes qu’elles font tordre le
micro).«Aussi
interprétersu
deux
rôles, celui du
Dictateur
Hynkel
et du de
barbier
juif est une idée géniale
« toute
Mais:
Si j’avais
l’horreur
réelle
des
camps
concentration,
je n’aurais
pu
ressemblance entre le dictateur Hynkel et le barbier juif ne serait qu’une pure coïncidence ».

réaliser Le Dictateur; Je n’aurais pu faire un jeu de la folie homicide des nazis. »
L’état policier nazi : La double croix (signifie trahison en anglais) , les SA (anachronisme puisqu’ils ont été éliminés
dès 1934) sont des brutes épaisses pas très malignes et faciles à berner. Les camps de concentration sont évoqués mais
comme de simples bagnes. La censure est donc obtenue par la violence policière.
L’expansionnisme : le lebensraum est un des thèmes du film avec la volonté de s’emparer de l’Osterlitch, l’Autriche
donc. Chaplin fait allusion à l’épisode du col du Brenner en juillet 1934 où Mussolini empêche un premier Anschluss.
De même, le rêve de domination mondiale transparaît avec éclat dans la fameuse scène du globe. (cf bande annonce).
En fait, Hitler était perçu comme quelqu’un de peu dangereux à l’époque ce qui explique cette mise en scène de
Chaplin.

Le racisme et plus particulièrement l’antisémitisme avec le boycott des magasins juifs, la mise en place des ghettos,
l’exclusion par les lois de Nuremberg, la théorie de la race aryenne et une allusion à la Nuit de Cristal.
Celle de la gare avec la rencontre entre Hynkel et Napaloni ou l’épisode du bureau


Slide 26

Histoire des arts

Support : Le dictateur, de
Chaplin

Séance –Le Dictateur
Objectifs:
L’engagement d’un cinéaste témoin de son
temps, dans la dénonciation de la dictature
hitlérienne

« Je crois au pouvoir du rire et des larmes comme antidote
de la haine et de la terreur. »

A savoir:
-Chaplin (biographie)
-Esthétique de Chaplin
-Résumé du film et contexte
-Le discours de Hynkel
-La scène du globe
-Le lien avec le contexte historique
-Le message du film
-Travail sur la musique

I- Mise en contexte

Résumé
• Dans les années 1930, la Tomainia est sous le contrôle
du dictateur Adenoid Hynkel, qui rêve de domination
mondiale. Dans le quartier juif de la capitale vit un
barbier, qui est un sosie du dictateur. Grâce au fait
que, pendant la guerre, il a sauvé la vie à un aviateur
devenu depuis un des hommes importants du régime,
le barbier est pour un temps à l'abri des persécutions,
mais il est arrêté lorsque son protecteur tombe en
disgrâce. Les deux hommes arrivent à s'évader et le jeu
des circonstances amène le barbier à être pris pour le
dictateur et à prononcer à sa place un discours faisant
l'éloge de la liberté.

Le contexte
• Chaplin achève le scénario de son
premier film parlant à l'automne 1938. A
cette époque, Hitler, dictateur en
Allemagne, s'apprête à annexer
l'Autriche et démanteler la
Tchécoslovaquie. Le film sort à New
York en octobre 1940. Entre temps, Hitler
a déclenché la Seconde Guerre mondiale
et conquis une grande partie de l'Europe.

II- L’esthétique de Chaplin

Charlot
Charlie Chaplin a crée un personnage aujourd'hui universellement connu : celui d'une
sorte de vagabond, dont le chapeau melon, la canne, les grandes chaussures, le
pantalon tombant et trop large, les cheveux frisés et la petite moustache sont devenus
D’après vous quelles sont les caractéristiques du personnage de
le symbole de l'art cinématographique.
LeCharlot?
caractère le plus apparent de Charlot est celui d'une sorte de Pierrot lunaire,
amoureux, poursuivi par les gros bandits, les gros méchants ( le contraste entre la
fragilité physique de Chaplin et la musculature de ses adversaires est constant et
remarquable ).
C'est un personnage assez misérable qui essaye de composer avec le monde hostile
Voici
un extrait
dutrucs
filmplus
Lesou
Temps
qui l'entoure , ses
cambrioles
ou ses
moinsmodernes
honnêtes. ( comme le fer à
cheval placé dans le gant de boxe ou le coup de pied au derrière lancé dans un geste de
danseur .../... ).
Il est aussi un personnage poétique, marginal, clown et dramaturge.
C'est surtout l'aspect triomphant et dominateur de Chaplin qui est remarquable.
Quand il se bat, il gagne toujours ; les gros flics et les gros bandits n'ont qu'à bien se
tenir : Chaplin est invincible ! Mieux encore, il triomphe du monde, de la société (dans
Golf Rush, il finit milliardaire), du pire des dictateurs, dont il prend la place
fortuitement.
Il est alors généreux pour les faibles, impitoyable pour ses adversaires vaincus. David
triomphe de Goliath comme il le mime d'une manière éblouissante dans The Pilgrim.

Le burlesque
Le burlesque fait rire grâce à un comique de l'absurde et de l'irrationnel.
Soit, des événements extraordinaires ne cessent de faire irruption sans raison
dans le quotidien. Soit, le gag repose sur un comique de gestes...

Un exemple: la machine à manger dans Les temps modernes
Sur quoi repose le comique? Quel est l’objet de la critique?

Après le muet, l’importance de la
musique
• Il s’agit de son premier film parlant.
• Jusqu’à présent des films muets: donc
D’où le travail effectué en éducation musicale
une grande importance accordée aux
gestes
• Muet ou plutôt sonore car soin extrême
apporté à la bande son

III- Le discours de Hynkel
Visionnage avec deux questions :
- Quels procédés visuels et sonores C. Chaplin emploie-t-il pour
dénoncer, à travers le personnage de Hynkel, la manière dont Hitler
manipule les foules ?
- Dans quelle intention Chaplin emploie-t-il des procédés burlesques ?

Quelques éléments d’analyse
• Au niveau du visuel
• Au niveau sonore
• Des éléments burlesques
-Des grimaces
-Des gestes autoritaires
-Des foules obéissantes
-Sous-titres indiquant l’absence de liberté
-Passage de la flatterie à l’agressivité
-Mots vociférés
-Eau dans le pantalon

-Micro pliée
-Ceinture sautée

Confrontons ce discours aux images d’archive de
l’INA VIIe congrès du parti nazi 1935
• http://www.ina.fr/fresques/jalons/Html/PrincipaleAcc
ueil.php?Id=InaEdu02028

Des photos d’Hitler s’entraînant à faire ses
discours

Gestuelle identique
Manipulation des foules

Photographies d'Hitler par Heinrich Hoffmann, 1927. Collections de
L'Histoire n°18

Conclusion partielle

Dans des décors semblables à ceux de la propagande nazie, Chaplin mime la
réalité de la manipulation des foules par Hitler. Maître du genre, il utilise
aussi des procédés burlesques pour dénoncer des sujets graves.

IV- La scène du globe

Visionnage guidée par deux questions :
•Quel est le message de Chaplin dans cet extrait ?
•Donnez un titre aux trois parties qui le composent.

Dans quelle intention Chaplin emploie-t-il les procédés
burlesques?

Quel est le message de Chaplin dans cette séquence? Donnez un titre
aux trois parties qui la composent.

Le rêve impérialiste

La domination du
monde

La chute inattendue

V- Comparatif entre l’Allemagne
nazie et la dictature dans la fiction

VI- Quel est le message du film?
Dans ce film, Chaplin s'engage contre Hitler et l'Allemagne nazie,
à armes égales, sur le terrain du spectacle. Dans des décors
semblables à ceux de la propagande nazie, il en dénonce la réalité
brutale et violente en mimant le dictateur s'adressant à des foules
obéissantes. Il alerte aussi ses contemporains sur les rêves
expansionnistes et la volonté impérialiste du dictateur allemand.
Maître du genre, il n'hésite pas à utiliser des procédés burlesques
pour rendre Le Dictateur ridicule.

Le discours final
Schulz
Parle, c'est notre seul espoir.
Le barbier
Espoir... Je suis désolé, mais je ne veux pas être empereur, ce n’est pas mon affaire. Je ne veux ni conquérir, ni diriger personne. Je voudrais aider tout le monde dans
la mesure du possible, juifs, chrétiens, païens, blancs et noirs. Nous voudrions tous nous aider si nous le pouvions, les êtres humains sont ainsi faits. Nous
voulons donner le bonheur à notre prochain, pas lui donner le malheur. Nous ne voulons pas haïr ni humilier personne. Chacun de nous a sa place et notre terre
est bien assez riche, elle peut nourrir tous les êtres humains. Nous pouvons tous avoir une vie belle et libre mais nous l’avons oublié.
L’envie a empoisonné l’esprit des hommes, a barricadé le monde avec la haine, nous a fait sombrer dans la misère et les effusions de sang. Nous avons développé la
vitesse pour nous enfermer en nous-mêmes. Les machines qui nous apportent l’abondance nous laissent dans l’insatisfaction. Notre savoir nous a fait devenir
cyniques. Nous sommes inhumains à force d’intelligence, nous ne ressentons pas assez et nous pensons beaucoup trop. Nous sommes trop mécanisés et nous
manquons d’humanité.
Nous sommes trop cultivés et nous manquons de tendresse et de gentillesse. Sans ces qualités humaines, la vie n’est plus que violence et tout est perdu.
Les avions, la radio nous ont rapprochés les uns des autres, ces inventions ne trouveront leur vrai sens que dans la bonté de l’être humain, que dans la fraternité,
l’amitié et l’unité de tous les hommes.
En ce moment même, ma voix atteint des millions de gens à travers le monde, des millions d’hommes, de femmes, d’enfants désespérés, victimes d’un système qui
torture les faibles et emprisonne des innocents.
Je dis à tous ceux qui m’entendent : Ne désespérez pas ! Le malheur qui est sur nous n’est que le produit éphémère de l’habilité, de l’amertume de ceux qui ont peur
des progrès qu’accomplit l’Humanité. Mais la haine finira par disparaître et les dictateurs mourront et le pouvoir qu’ils avaient pris aux peuples va retourner aux
peuples. Et tant que des hommes mourront pour elle, la liberté ne pourra pas périr. Soldats, ne vous donnez pas à ces brutes, à une minorité qui vous méprise et
qui fait de vous des esclaves, enrégimente toute votre vie et qui vous dit tout ce qu’il faut faire et ce qu’il faut penser, qui vous dirige, vous manœuvre, se sert de
vous comme chair à canons et qui vous traite comme du bétail.
Ne donnez pas votre vie à ces êtres inhumains, ces hommes machines avec une machine à la place de la tête et une machine dans le cœur.
Vous n’êtes pas des machines.
Vous n’êtes pas des esclaves.
Vous êtes des hommes, des hommes avec tout l’amour du monde dans le cœur.
Vous n’avez pas de haine, sinon pour ce qui est inhumain, ce qui n’est pas fait d’amour.
Soldats ne vous battez pas pour l’esclavage mais pour la liberté.
Il est écrit dans l’Evangile selon Saint Luc « Le Royaume de Dieu est dans l’être humain », pas dans un seul humain ni dans un groupe humain, mais dans tous les
humains, mais en vous, en vous le peuple qui avez le pouvoir, le pouvoir de créer les machines, le pouvoir de créer le bonheur. Vous, le peuple, vous avez le
pouvoir, le pouvoir de rendre la vie belle et libre, le pouvoir de faire de cette vie une merveilleuse aventure.
Alors au nom même de la Démocratie, utilisons ce pouvoir. Il faut tous nous unir, il faut tous nous battre pour un monde nouveau, un monde humain qui donnera à
chacun l’occasion de travailler, qui apportera un avenir à la jeunesse et à la vieillesse la sécurité.
Ces brutes vous ont promis toutes ces choses pour que vous leur donniez le pouvoir : ils mentaient. Ils n’ont pas tenu leurs merveilleuses promesses : jamais ils ne le
feront. Les dictateurs s’affranchissent en prenant le pouvoir mais ils font un esclave du peuple.
Alors, il faut nous battre pour accomplir toutes leurs promesses. Il faut nous battre pour libérer le monde, pour renverser les frontières et les barrières raciales, pour en
finir avec l’avidité, avec la haine et l’intolérance. Il faut nous battre pour construire un monde de raison, un monde où la science et le progrès mèneront tous les
hommes vers le bonheur. Soldats, au nom de la Démocratie, unissons-nous tous !
...
Hannah, est-ce que tu m'entends ? Où que tu sois, lève les yeux ! Lève les yeux, Hannah ! Les nuages se dissipent ! Le soleil perce ! Nous émergeons des ténèbres
pour trouver la lumière ! Nous pénétrons dans un monde nouveau, un monde meilleur, où les hommes domineront leur cupidité, leur haine et leur brutalité. Lève
les yeux, Hannah ! L'âme de l'homme a reçu des ailes et enfin elle commence à voler. Elle vole vers l'arc-en-ciel, vers la lumière de l'espoir. Lève les yeux,
Hannah ! Lève les yeux !

Discours qui s’adresse à tous les spectateurs : défi que lance Chaplin à Hitler (8
minutes de discours).

VII- Travail sur le film en général
• Quels éléments du nazisme sont
dénoncés dans le film?
• Justifiez cette phrase de Chaplin: " Le
Dictateur est mon premier film où
l’histoire est plus grande que le petit
vagabond. «
• Réaliser une critique du film

Quels éléments du nazisme sont ici dénoncés ?
la propagande avec les manifestations de masse comme à Nuremberg (cf bande-annonce du film le Dictateur), le
contrôle de la presse, de la radio, la censure donc. Le personnage de Garbitsch (« ordure », « pourriture » en anglais) en
est l’illustration. Chaplin s’est sans doute inspiré ici de Goebbels pour bâtir ce personnage.
Le culte de la personnalité, celle d’Hitler mais aussi de Napaloni (Mussolini) que Chaplin choisit de ridiculiser. Pour
ce faire, il s’est soigneusement documenté en regardant des discours d’Hitler ou le film de Leni Riefenstahl le
Triomphe de la Volonté. L’un des meilleurs exemples est une reprise de la réponse d’Hitler à F.D. Roosevelt où le
dictateur nazi liste les pays qu’il n’envahira pas. Chaplin a parfaitement compris qu’Hitler s’est forgé un personnage
aussi il se moque fréquemment de sa rhétorique avec des phrases creuses hurlées (si violentes qu’elles font tordre le
micro).«Aussi
interprétersu
deux
rôles, celui du
Dictateur
Hynkel
et du de
barbier
juif est une idée géniale
« toute
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Si j’avais
l’horreur
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concentration,
je n’aurais
pu
ressemblance entre le dictateur Hynkel et le barbier juif ne serait qu’une pure coïncidence ».

réaliser Le Dictateur; Je n’aurais pu faire un jeu de la folie homicide des nazis. »
L’état policier nazi : La double croix (signifie trahison en anglais) , les SA (anachronisme puisqu’ils ont été éliminés
dès 1934) sont des brutes épaisses pas très malignes et faciles à berner. Les camps de concentration sont évoqués mais
comme de simples bagnes. La censure est donc obtenue par la violence policière.
L’expansionnisme : le lebensraum est un des thèmes du film avec la volonté de s’emparer de l’Osterlitch, l’Autriche
donc. Chaplin fait allusion à l’épisode du col du Brenner en juillet 1934 où Mussolini empêche un premier Anschluss.
De même, le rêve de domination mondiale transparaît avec éclat dans la fameuse scène du globe. (cf bande annonce).
En fait, Hitler était perçu comme quelqu’un de peu dangereux à l’époque ce qui explique cette mise en scène de
Chaplin.

Le racisme et plus particulièrement l’antisémitisme avec le boycott des magasins juifs, la mise en place des ghettos,
l’exclusion par les lois de Nuremberg, la théorie de la race aryenne et une allusion à la Nuit de Cristal.
Celle de la gare avec la rencontre entre Hynkel et Napaloni ou l’épisode du bureau


Slide 27

Histoire des arts

Support : Le dictateur, de
Chaplin

Séance –Le Dictateur
Objectifs:
L’engagement d’un cinéaste témoin de son
temps, dans la dénonciation de la dictature
hitlérienne

« Je crois au pouvoir du rire et des larmes comme antidote
de la haine et de la terreur. »

A savoir:
-Chaplin (biographie)
-Esthétique de Chaplin
-Résumé du film et contexte
-Le discours de Hynkel
-La scène du globe
-Le lien avec le contexte historique
-Le message du film
-Travail sur la musique

I- Mise en contexte

Résumé
• Dans les années 1930, la Tomainia est sous le contrôle
du dictateur Adenoid Hynkel, qui rêve de domination
mondiale. Dans le quartier juif de la capitale vit un
barbier, qui est un sosie du dictateur. Grâce au fait
que, pendant la guerre, il a sauvé la vie à un aviateur
devenu depuis un des hommes importants du régime,
le barbier est pour un temps à l'abri des persécutions,
mais il est arrêté lorsque son protecteur tombe en
disgrâce. Les deux hommes arrivent à s'évader et le jeu
des circonstances amène le barbier à être pris pour le
dictateur et à prononcer à sa place un discours faisant
l'éloge de la liberté.

Le contexte
• Chaplin achève le scénario de son
premier film parlant à l'automne 1938. A
cette époque, Hitler, dictateur en
Allemagne, s'apprête à annexer
l'Autriche et démanteler la
Tchécoslovaquie. Le film sort à New
York en octobre 1940. Entre temps, Hitler
a déclenché la Seconde Guerre mondiale
et conquis une grande partie de l'Europe.

II- L’esthétique de Chaplin

Charlot
Charlie Chaplin a crée un personnage aujourd'hui universellement connu : celui d'une
sorte de vagabond, dont le chapeau melon, la canne, les grandes chaussures, le
pantalon tombant et trop large, les cheveux frisés et la petite moustache sont devenus
D’après vous quelles sont les caractéristiques du personnage de
le symbole de l'art cinématographique.
LeCharlot?
caractère le plus apparent de Charlot est celui d'une sorte de Pierrot lunaire,
amoureux, poursuivi par les gros bandits, les gros méchants ( le contraste entre la
fragilité physique de Chaplin et la musculature de ses adversaires est constant et
remarquable ).
C'est un personnage assez misérable qui essaye de composer avec le monde hostile
Voici
un extrait
dutrucs
filmplus
Lesou
Temps
qui l'entoure , ses
cambrioles
ou ses
moinsmodernes
honnêtes. ( comme le fer à
cheval placé dans le gant de boxe ou le coup de pied au derrière lancé dans un geste de
danseur .../... ).
Il est aussi un personnage poétique, marginal, clown et dramaturge.
C'est surtout l'aspect triomphant et dominateur de Chaplin qui est remarquable.
Quand il se bat, il gagne toujours ; les gros flics et les gros bandits n'ont qu'à bien se
tenir : Chaplin est invincible ! Mieux encore, il triomphe du monde, de la société (dans
Golf Rush, il finit milliardaire), du pire des dictateurs, dont il prend la place
fortuitement.
Il est alors généreux pour les faibles, impitoyable pour ses adversaires vaincus. David
triomphe de Goliath comme il le mime d'une manière éblouissante dans The Pilgrim.

Le burlesque
Le burlesque fait rire grâce à un comique de l'absurde et de l'irrationnel.
Soit, des événements extraordinaires ne cessent de faire irruption sans raison
dans le quotidien. Soit, le gag repose sur un comique de gestes...

Un exemple: la machine à manger dans Les temps modernes
Sur quoi repose le comique? Quel est l’objet de la critique?

Après le muet, l’importance de la
musique
• Il s’agit de son premier film parlant.
• Jusqu’à présent des films muets: donc
D’où le travail effectué en éducation musicale
une grande importance accordée aux
gestes
• Muet ou plutôt sonore car soin extrême
apporté à la bande son

III- Le discours de Hynkel
Visionnage avec deux questions :
- Quels procédés visuels et sonores C. Chaplin emploie-t-il pour
dénoncer, à travers le personnage de Hynkel, la manière dont Hitler
manipule les foules ?
- Dans quelle intention Chaplin emploie-t-il des procédés burlesques ?

Quelques éléments d’analyse
• Au niveau du visuel
• Au niveau sonore
• Des éléments burlesques
-Des grimaces
-Des gestes autoritaires
-Des foules obéissantes
-Sous-titres indiquant l’absence de liberté
-Passage de la flatterie à l’agressivité
-Mots vociférés
-Eau dans le pantalon

-Micro pliée
-Ceinture sautée

Confrontons ce discours aux images d’archive de
l’INA VIIe congrès du parti nazi 1935
• http://www.ina.fr/fresques/jalons/Html/PrincipaleAcc
ueil.php?Id=InaEdu02028

Des photos d’Hitler s’entraînant à faire ses
discours

Gestuelle identique
Manipulation des foules

Photographies d'Hitler par Heinrich Hoffmann, 1927. Collections de
L'Histoire n°18

Conclusion partielle

Dans des décors semblables à ceux de la propagande nazie, Chaplin mime la
réalité de la manipulation des foules par Hitler. Maître du genre, il utilise
aussi des procédés burlesques pour dénoncer des sujets graves.

IV- La scène du globe

Visionnage guidée par deux questions :
•Quel est le message de Chaplin dans cet extrait ?
•Donnez un titre aux trois parties qui le composent.

Dans quelle intention Chaplin emploie-t-il les procédés
burlesques?

Quel est le message de Chaplin dans cette séquence? Donnez un titre
aux trois parties qui la composent.

Le rêve impérialiste

La domination du
monde

La chute inattendue

V- Comparatif entre l’Allemagne
nazie et la dictature dans la fiction

VI- Quel est le message du film?
Dans ce film, Chaplin s'engage contre Hitler et l'Allemagne nazie,
à armes égales, sur le terrain du spectacle. Dans des décors
semblables à ceux de la propagande nazie, il en dénonce la réalité
brutale et violente en mimant le dictateur s'adressant à des foules
obéissantes. Il alerte aussi ses contemporains sur les rêves
expansionnistes et la volonté impérialiste du dictateur allemand.
Maître du genre, il n'hésite pas à utiliser des procédés burlesques
pour rendre Le Dictateur ridicule.

Le discours final
Schulz
Parle, c'est notre seul espoir.
Le barbier
Espoir... Je suis désolé, mais je ne veux pas être empereur, ce n’est pas mon affaire. Je ne veux ni conquérir, ni diriger personne. Je voudrais aider tout le monde dans
la mesure du possible, juifs, chrétiens, païens, blancs et noirs. Nous voudrions tous nous aider si nous le pouvions, les êtres humains sont ainsi faits. Nous
voulons donner le bonheur à notre prochain, pas lui donner le malheur. Nous ne voulons pas haïr ni humilier personne. Chacun de nous a sa place et notre terre
est bien assez riche, elle peut nourrir tous les êtres humains. Nous pouvons tous avoir une vie belle et libre mais nous l’avons oublié.
L’envie a empoisonné l’esprit des hommes, a barricadé le monde avec la haine, nous a fait sombrer dans la misère et les effusions de sang. Nous avons développé la
vitesse pour nous enfermer en nous-mêmes. Les machines qui nous apportent l’abondance nous laissent dans l’insatisfaction. Notre savoir nous a fait devenir
cyniques. Nous sommes inhumains à force d’intelligence, nous ne ressentons pas assez et nous pensons beaucoup trop. Nous sommes trop mécanisés et nous
manquons d’humanité.
Nous sommes trop cultivés et nous manquons de tendresse et de gentillesse. Sans ces qualités humaines, la vie n’est plus que violence et tout est perdu.
Les avions, la radio nous ont rapprochés les uns des autres, ces inventions ne trouveront leur vrai sens que dans la bonté de l’être humain, que dans la fraternité,
l’amitié et l’unité de tous les hommes.
En ce moment même, ma voix atteint des millions de gens à travers le monde, des millions d’hommes, de femmes, d’enfants désespérés, victimes d’un système qui
torture les faibles et emprisonne des innocents.
Je dis à tous ceux qui m’entendent : Ne désespérez pas ! Le malheur qui est sur nous n’est que le produit éphémère de l’habilité, de l’amertume de ceux qui ont peur
des progrès qu’accomplit l’Humanité. Mais la haine finira par disparaître et les dictateurs mourront et le pouvoir qu’ils avaient pris aux peuples va retourner aux
peuples. Et tant que des hommes mourront pour elle, la liberté ne pourra pas périr. Soldats, ne vous donnez pas à ces brutes, à une minorité qui vous méprise et
qui fait de vous des esclaves, enrégimente toute votre vie et qui vous dit tout ce qu’il faut faire et ce qu’il faut penser, qui vous dirige, vous manœuvre, se sert de
vous comme chair à canons et qui vous traite comme du bétail.
Ne donnez pas votre vie à ces êtres inhumains, ces hommes machines avec une machine à la place de la tête et une machine dans le cœur.
Vous n’êtes pas des machines.
Vous n’êtes pas des esclaves.
Vous êtes des hommes, des hommes avec tout l’amour du monde dans le cœur.
Vous n’avez pas de haine, sinon pour ce qui est inhumain, ce qui n’est pas fait d’amour.
Soldats ne vous battez pas pour l’esclavage mais pour la liberté.
Il est écrit dans l’Evangile selon Saint Luc « Le Royaume de Dieu est dans l’être humain », pas dans un seul humain ni dans un groupe humain, mais dans tous les
humains, mais en vous, en vous le peuple qui avez le pouvoir, le pouvoir de créer les machines, le pouvoir de créer le bonheur. Vous, le peuple, vous avez le
pouvoir, le pouvoir de rendre la vie belle et libre, le pouvoir de faire de cette vie une merveilleuse aventure.
Alors au nom même de la Démocratie, utilisons ce pouvoir. Il faut tous nous unir, il faut tous nous battre pour un monde nouveau, un monde humain qui donnera à
chacun l’occasion de travailler, qui apportera un avenir à la jeunesse et à la vieillesse la sécurité.
Ces brutes vous ont promis toutes ces choses pour que vous leur donniez le pouvoir : ils mentaient. Ils n’ont pas tenu leurs merveilleuses promesses : jamais ils ne le
feront. Les dictateurs s’affranchissent en prenant le pouvoir mais ils font un esclave du peuple.
Alors, il faut nous battre pour accomplir toutes leurs promesses. Il faut nous battre pour libérer le monde, pour renverser les frontières et les barrières raciales, pour en
finir avec l’avidité, avec la haine et l’intolérance. Il faut nous battre pour construire un monde de raison, un monde où la science et le progrès mèneront tous les
hommes vers le bonheur. Soldats, au nom de la Démocratie, unissons-nous tous !
...
Hannah, est-ce que tu m'entends ? Où que tu sois, lève les yeux ! Lève les yeux, Hannah ! Les nuages se dissipent ! Le soleil perce ! Nous émergeons des ténèbres
pour trouver la lumière ! Nous pénétrons dans un monde nouveau, un monde meilleur, où les hommes domineront leur cupidité, leur haine et leur brutalité. Lève
les yeux, Hannah ! L'âme de l'homme a reçu des ailes et enfin elle commence à voler. Elle vole vers l'arc-en-ciel, vers la lumière de l'espoir. Lève les yeux,
Hannah ! Lève les yeux !

Discours qui s’adresse à tous les spectateurs : défi que lance Chaplin à Hitler (8
minutes de discours).

VII- Travail sur le film en général
• Quels éléments du nazisme sont
dénoncés dans le film?
• Justifiez cette phrase de Chaplin: " Le
Dictateur est mon premier film où
l’histoire est plus grande que le petit
vagabond. «
• Réaliser une critique du film

Quels éléments du nazisme sont ici dénoncés ?
la propagande avec les manifestations de masse comme à Nuremberg (cf bande-annonce du film le Dictateur), le
contrôle de la presse, de la radio, la censure donc. Le personnage de Garbitsch (« ordure », « pourriture » en anglais) en
est l’illustration. Chaplin s’est sans doute inspiré ici de Goebbels pour bâtir ce personnage.
Le culte de la personnalité, celle d’Hitler mais aussi de Napaloni (Mussolini) que Chaplin choisit de ridiculiser. Pour
ce faire, il s’est soigneusement documenté en regardant des discours d’Hitler ou le film de Leni Riefenstahl le
Triomphe de la Volonté. L’un des meilleurs exemples est une reprise de la réponse d’Hitler à F.D. Roosevelt où le
dictateur nazi liste les pays qu’il n’envahira pas. Chaplin a parfaitement compris qu’Hitler s’est forgé un personnage
aussi il se moque fréquemment de sa rhétorique avec des phrases creuses hurlées (si violentes qu’elles font tordre le
micro).«Aussi
interprétersu
deux
rôles, celui du
Dictateur
Hynkel
et du de
barbier
juif est une idée géniale
« toute
Mais:
Si j’avais
l’horreur
réelle
des
camps
concentration,
je n’aurais
pu
ressemblance entre le dictateur Hynkel et le barbier juif ne serait qu’une pure coïncidence ».

réaliser Le Dictateur; Je n’aurais pu faire un jeu de la folie homicide des nazis. »
L’état policier nazi : La double croix (signifie trahison en anglais) , les SA (anachronisme puisqu’ils ont été éliminés
dès 1934) sont des brutes épaisses pas très malignes et faciles à berner. Les camps de concentration sont évoqués mais
comme de simples bagnes. La censure est donc obtenue par la violence policière.
L’expansionnisme : le lebensraum est un des thèmes du film avec la volonté de s’emparer de l’Osterlitch, l’Autriche
donc. Chaplin fait allusion à l’épisode du col du Brenner en juillet 1934 où Mussolini empêche un premier Anschluss.
De même, le rêve de domination mondiale transparaît avec éclat dans la fameuse scène du globe. (cf bande annonce).
En fait, Hitler était perçu comme quelqu’un de peu dangereux à l’époque ce qui explique cette mise en scène de
Chaplin.

Le racisme et plus particulièrement l’antisémitisme avec le boycott des magasins juifs, la mise en place des ghettos,
l’exclusion par les lois de Nuremberg, la théorie de la race aryenne et une allusion à la Nuit de Cristal.
Celle de la gare avec la rencontre entre Hynkel et Napaloni ou l’épisode du bureau