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Mon voyage.
Voilà que se pointe mon triste soir
Pour aller dans sa platitude m’asseoir,
Entre les mains de mon sort,
Sur le banc de mes grands remords.
Je traverse un long tunnel noir
Pour lire un peu de mon histoire.
Mais trop abimées sont ses pages
Par mes souffrances et leur ravage
Alors,je préfère ne rien lire ni voir,
Je suis fatigué pour m’apercevoir
De mes fautes et de mes erreurs ;
Car l’esprit et le cœur sont ailleurs
Des larmes dans des yeux vides
Et sans miroir mon visage est livide
Ma pensée figée sur un grand départ
Je cherche la plus proche des gares,
Sous un ciel froid ,lourdement gris
Et de mes bagages,j’en ai rien pris.
Tout est amertume,atonie et regrets
Quand l’allusion se mêle au vrai.
Errant sous cette torrentielle pluie
Pour me laver de tous mes ennuis,
Je vagabonde,fatigué, sans m’arrêter
Cherchant dans le faux la vérité
Je ne crains plus le temps qui me reste,
Traversée de mes laideurs funestes.
Pourquoi m’as-tu ainsi avorté destin,
Ici,où tristes sont mes lendemains?
Je sens ma force déserter mon corps
Me hasardant en perte de tout effort.
Mon cœur a froid ,saigne et pleure.
Rien n'y remédie, même le bonheur
Je pénètre dans une immense gare
Où j’aperçois un grand vieillard.
Sans qu’il ne se retourne pour me voir
« Approche, me dit-il, et viens t’asseoir ! »
Epuisé , mon corps entier est trempé
Et tout en lui est porté à se lamenter.
Je ressens le besoin de partir très loin
Trop pressé ,je lui demande avec soin :
-Quand arrivera-t-il, le dernier train ?
« -De quoi parles-tu mon petit crétin !
J’attends celui de mon grand amour
Qui n’a jamais sifflé jusqu’à ce jour.
Pourquoi viens-tu en ce lieu déranger
Tous mes souvenirs si bien rangés ?
Je suis là,seul, depuis très longtemps
Car je ne compte plus les maudits ans.
Quand ma jeunesse était très vivante ;
Ce lieu ressemblait à une vie aimante.
J’attendais mon amour pour débarquer
Sur ce beau ,avant d’être un sinistre quai !
J’ai vu des jolies et minces mains s’agiter
Et de belles fleurs sur ce quai jetées,
Aimablement en usage de bons adieux
Avec des sourires ô combien radieux !
Sur ce quai, usant l’attente, j’ai attendu
Mon amour,les yeux au rail suspendus.
J’ai vu toutes mes belles fleurs se faner
Au passage de toutes ces terribles années.
Maintenant,je n’attends plus rien
Et on m’appelle l’inutile, le vaurien.
Moi, le fidèle aux nobles sentiments,
Qui vais m’éclipser tout doucement.
Sache que nous sommes de belles âmes
Dans un monde inhumain et infâme.
On a plus notre place sans l’amour,
Et sans lui, on ne verra pas la lueur du jour.
Viens! On va s’asseoir sur un pan de la nuit
Et enterrer nos beaux rêves et nos ennuis.
La vie nous rejette,aucune main ne se tend
Et notre train est celui de la mort,il attend ! »