LUNDI 9 MARS 2015 HOMMAGE À LORIN MAAZEL

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LUNDI 9 MARS 2015
HOMMAGE À LORIN MAAZEL
PROGRAMME
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LUNDI 9 MARS 2015 20H30
GRANDE SALLE
HOMMAGE À LORIN MAAZEL
Antonín Dvořák
Concerto pour violoncelle
ENTRACTE
Richard Strauss
Ainsi parlait Zarathoustra
Till l’Espiègle
MÜNCHNER PHILHARMONIKER
VALERY GERGIEV, DIRECTION
SOL GABETTA, VIOLONCELLE
FIN DU CONCERT VERS 22H45.
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HOMMAGE À LORIN MAAZEL
Baguette parmi les plus infaillibles des soixante dernières années, star
du podium, Lorin Maazel devait diriger ce concert à l’occasion de ses
85 ans – il était né le 6 mars 1930. Mais le grand chef d’orchestre est
décédé le 13 juillet 2014. Disparition inattendue : il aura joué jusqu’à
la fin avec une jeunesse, un aplomb, une sureté et une précision
remarquables, se permettant même de suppléer – un remplacement
de luxe – de nombreux collègues indisposés. En 2013, il avait dirigé
pas moins de 102 concerts dans 16 pays différents. Ceux qui ont
assisté à son ultime prestation parisienne en 2013 – Symphonie n° 8 de
Bruckner avec le Philharmonique de Vienne – se souviendront d’un
maître ès orchestres aux capacités intactes. Sa technique légendaire y
faisait encore des miracles, que ce soit en termes de cohésion sonore,
de netteté de conception et d’architecture.
Né à Neuilly-sur-Seine de parents américains, il fut l’exemple parfait de
l’enfant prodige, montant sur l’estrade dès l’âge de neuf ans. Deux ans
plus tard, Toscanini – peu soupçonnable de complaisance – va jusqu’à
lui confier les rênes de son orchestre de la NBC. À l’autre bout de sa
carrière, le concert exceptionnel en Corée du Nord en compagnie du
Philharmonique de New York s’inscrit comme un moment fort.
Valery Gergiev, qui lui a succédé au poste de directeur musical de
l’Orchestre Philharmonique de Munich, a choisi un programme dans
lequel l’artiste américain se sentait spécialement à l’aise. Lorin Maazel
avait en effet enregistré entre 1995 et 1998 une intégrale des poèmes
symphoniques de Strauss – un des jalons de sa gigantesque discographie – avec l’Orchestre de la Radio Bavaroise, le couplage Ainsi parlait
Zarathoustra/Till l’Espiègle ayant fait l’objet d’un disque dès 1962 avec
le Philharmonia de Londres. Il existe également des captations avec
l’Orchestre Philharmonique de Vienne. C’est dire si ces deux œuvres
l’ont accompagné pendant des décennies. Il croyait aussi beaucoup en
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Sol Gabetta, au point d’avoir tenu à enregistrer avec la violoncelliste le
Concerto de Chostakovitch, avec les Münchner Philharmoniker.
L’homme possédait bien des dons : compositeur (l’opéra à succès
1984, d’après Orwell) et violoniste, il n’hésitait pas, de temps à autre,
à reprendre l’archet en concert. Doté d’une mémoire exceptionnelle,
polyglotte, il appréciait particulièrement la littérature française.
Énigmatique à bien des égards, il restait volontiers sur son quant-àsoi. Son extrême pudeur lui interdisait tout épanchement en public.
La clarté, l’élégance et la souplesse de sa battue s’accompagnaient
d’une impassibilité qu’on a trop souvent pris pour de la froideur. Le
personnage n’était pas dupe des mirages du métier : à la télévision,
au cours de l’émission Le Grand Échiquier, il s’était adonné, avec force
grands gestes, à une parodie de chef d’orchestre. Façon d’affirmer, très
pince-sans-rire, que sa propre sensibilité prenait des détours plus secrets
et s’accommodait mal d’une exposition ostentatoire.
BERTRAND BOISSARD
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ANTONÍN DVOŘÁK (1841-1904)
Concerto pour violoncelle et orchestre en si mineur, B. 191, op. 104
I. Allegro
II. Adagio ma non troppo
III. Finale. Allegro moderato
Composition : à New York entre le 8 novembre 1894 et le 9 février 1895.
Création : le 19 mars 1896 à Londres par l’Orchestre Philharmonique
de Londres, avec Leo Stern au violoncelle et le compositeur au pupitre.
Effectif : 2 flûtes (piccolo), 2 hautbois, 2 clarinettes, 2 bassons – 3 cors,
2 trompettes, 3 trombones, tuba – timbales – cordes – violoncelle solo.
Durée : environ 40 minutes.
Cette œuvre rayonnante, le plus populaire des concertos pour
violoncelle, s’inscrit dans un contexte biographique de mélancolie.
Dvořák aborde sans enthousiasme sa troisième et dernière saison
au Conservatoire de New York ; quoique dévoué de bon cœur aux
Américains, il regrette de plus en plus sa Bohème natale.
L’idée d’un concerto pour violoncelle lui est suggérée par l’exemple
réussi d’un confrère américain, Victor Herbert ; à son tour il entreprend rapidement son ouvrage, sans se référer à l’une de ses tentatives
antérieures, le Concerto B. 10, esquissé trente ans auparavant. Pendant
qu’il compose le deuxième mouvement, il reçoit une lettre poignante
de sa belle-sœur Josefina, l’amour sans espoir de sa jeunesse : comme
Mozart, il s’était accommodé d’épouser sa sœur… Gravement malade,
Josefina lui écrit en des termes exceptionnellement affectueux qui
sous-entendent un dernier adieu. Au milieu de l’adagio, Dvořák incorpore la citation d’un lied que sa belle-sœur appréciait particulièrement,
Lasst mich allein (Laissez-moi seul, B. 157 ou op. 82). De retour en Bohème
en avril 1895, il apprend la mort de Josefina le 27 mai ; il remplace
alors quatre mesures du finale par soixante autres, il évoque à nouveau
le lied, et défie quiconque, éditeur ou interprètes, de contrarier ces
modifications.
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En effet, la création du concerto ne se déroule pas sans heurts.
L’ouvrage est dédié à Hanousch Wihan, un ami violoncelliste en
compagnie duquel Dvořák a effectué une tournée dans son pays ; mais
Wihan exige des retouches et veut incorporer à l’émouvante fin une
cadence de sa façon. En définitive, c’est le jeune violoncelliste Leo Stern
qui sera le créateur, et Wihan ne jouera « son » concerto qu’en 1899.
Après un concerto pour piano non dépourvu d’intérêt (1876) et un
autre très séduisant pour violon (1879-1880), Dvořák atteint ici, dans
de vastes proportions, la pleine maîtrise du genre. L’œuvre se déploie
sur un fond de gravité où se devine l’influence de l’ami Brahms.
Celui-ci devait d’ailleurs s’exclamer : « Si j’avais su que l’on pouvait tirer
de tels accents du violoncelle, j’aurais écrit depuis longtemps un concerto pour cet
instrument. » L’abondante partie soliste, hérissée de difficultés, se montre
très chantante, souvent dans l’aigu, avec ces accents de candide fierté
si personnels à Dvořák.
Le premier mouvement commence par ruminer son thème principal
dans une lugubre couleur de clarinettes, à la Tchaïkovski. Après un
crescendo dramatique, le thème, jeté avec un étonnant mélange de
souplesse et de violence, semble inachevé : c’est une impulsion plus
qu’une phrase. Après un pont frissonnant de trémolos et de pizzicatos,
le second thème, au cor, chante avec une douce nostalgie, et constitue
la première apparition d’un élément véritablement mélodique dans
la pièce. La section conclusive, assez triomphante, sonne comme un
extrait de danse slave, seule couleur folklorique dans ce mouvement.
Le développement s’amorce par une version vive et fuyante, en imitations, du premier thème ; mais il se distingue surtout par une nouvelle
idée, une cantilène du violoncelle, dont le profil à la fois douloureux
et modal s’apparente aux mélodies d’inspiration amérindienne chez
Dvořák à la même période. La réexposition, attaquée directement sur
le second thème en majesté, éclaire fréquemment en majeur les idées de
l’exposition, avec une certaine euphorie : car même dans le tourment,
notre compositeur reste un solide optimiste.
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Le volet central, de large structure A-B-A, est une songerie remplie
d’émotion. Les vents, flûte, hautbois, clarinette, les cors aussi, dialoguent
avec le violoncelle ou se tressent à sa mélodie, tel un idyllique décor où
s’exprime la vocalité chagrinée du soliste. C’est dans la partie médiane
qu’est cité le lied, bien précédé par une sorte de choral solennel et
fataliste ; ce thème est soumis à des variations où se donnent libre cours
tant le cantabile du violoncelle que la poésie des bois. Vers la fin, le
« quasi cadenza », en fait une cadence entièrement rédigée, s’entrelace
à l’envol éthéré de la flûte ; celle-ci plane également dans la coda, où
le vague à l’âme se transfigure en un désir d’infini.
Le finale est un rondo assez libre dans sa succession de tonalités et
d’épisodes toujours captivants. Aussi judicieusement introduit que le
premier mouvement, il commence par une marche éloignée, où le
thème principal, par scansions, se rapproche. Le violoncelle déploie
enfin au complet ce thème, sorte de bannière emblématique, comparable au finale de la Symphonie n° 9, dite « du Nouveau Monde » (1893) ;
thème encore sérieux, en mineur, mais dont les traitements ou les
à-côtés énergiques susciteront des joies issues tout droit du folklore
bohémien. Tout aussi révélatrice est la présence constante d’oiseaux
aux bois, qui chez le compositeur symbolisent les enchantements de
sa mère patrie. Vers le milieu du mouvement le violoncelle propose
un thème nouveau, contrastant par sa tendresse et son lyrisme. Peu
avant la coda, le fameux ajout de soixante mesures est un ravissant
poème embrumé de lointain, que percent les ramages des trompettes
bouchées, des flûtes et des clarinettes à la tierce… le soliste se contente
de les accompagner, de son bourdon rustique. Le lied aimé de Josefina
peut jaillir, telle une larme, au violon solo et à la flûte. Une évocation
résignée du premier mouvement précède la réaction vigoureuse de
l’orchestre, qui ramasse toutes ses forces pour le superbe crescendo
final ; l’apothéose du thème principal s’achève par un enchaînement
d’accords aussi ferme qu’original.
ISABELLE WERCK
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RICHARD STRAUSS (1864-1949)
Also sprach Zarathustra [Ainsi parlait Zarathoustra],
poème symphonique op. 30
Introduction – De ceux des arrière-mondes – De l’aspiration suprême –
Des joies et des passions – Le chant du tombeau – De la science –
Le convalescent – Le chant de la danse – Le chant du voyageur de la nuit
Composition : février-août 1896.
Création : 27 novembre 1896, Francfort-sur-le-Main, sous la direction du
compositeur ; 30 novembre 1896, Berlin, sous la direction d’Arthur Nikisch.
Effectif : piccolo, 3 flûtes, 3 hautbois, cor anglais, clarinette en mi bémol, 2
clarinettes en si bémol, clarinette basse, 3 bassons, contrebasson – 6 cors, 4
trompettes, 3 trombones, 2 tubas – timbales, grosse caisse, cymbales, triangle, jeu
de timbres, cloche – orgue, 2 harpes – cordes.
Durée : environ 33 minutes.
Aucun philosophe n’aura inspiré les musiciens comme Nietzsche – il
faut dire que lui-même chérissait tout particulièrement l’art d’Euterpe.
Après Wagner (avec les tensions que l’on connaît), avant Delius (A Mass
of Life, 1905), deux des plus grands symphonistes germaniques du tournant du XIXe au XXe siècle lui rendront un hommage direct : Mahler
avec le quatrième mouvement « O Mensch! Gib Acht! » de sa Troisième
Symphonie (1895-1896), et Strauss avec le poème symphonique Ainsi
parlait Zarathoustra (1896), « librement composé d’après Friedrich Nietzsche ».
Chez l’un comme chez l’autre, nulle prétention cependant de pénétrer les profondeurs de la pensée nietzschéenne. Strauss s’en défendit
d’ailleurs rapidement : « Je n’ai pas voulu écrire de la musique philosophique,
ni traduire musicalement la grande œuvre de Nietzsche. Je me suis proposé de tracer
un tableau du développement de la race humaine depuis ses origines […] jusqu’à
la conception nietzschéenne du Surhomme. Tout le poème symphonique est pensé
comme un hommage au génie de Nietzsche, qui trouve sa plus haute expression dans
son ouvrage Ainsi parlait Zarathoustra. » Voici peut-être de quoi apaiser
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quelque peu les contempteurs de la prétention straussienne… d’autant
que musicalement, le compositeur, bien que rompu aux orchestrations
les plus subtiles, y « écrit gros » parfois : en fait de « glorieux » (comme
il le note dans une lettre à sa femme avec enthousiasme la veille de la
création), Zarathoustra l’est vite un peu trop si l’on n’y prend pas garde…
L’œuvre se divise en neuf parties, tout en adoptant une forme durchkomponiert, sans arrêts décelables à l’oreille. L’introduction, qui dépeint le
lever du jour (« Le soleil se lève. L’Individu se fond dans le Monde, le Monde se
fond dans l’Individu »), est de loin le passage le plus connu : elle a été considérablement popularisée par le film de Stanley Kubrick 2001, L’Odyssée
de l’espace (1968). Ramassée, particulièrement efficace, elle se fonde sur
quelques éléments simplissimes : un sourd grondement de do grave
qui en forme le socle (contrebasson, orgue, contrebasse), un arpège
do-sol-do, souvent appelé motif de la Nature, construit avec les premières
harmoniques de ce do grave, la brusque minorisation de l’accord de do
majeur. Suivent huit sections qui délivrent la parole de Zarathoustra : De
ceux des arrière-mondes, qui présente le motif de l’Homme, en si mineur,
avant de s’abandonner au lyrisme ; De l’aspiration suprême, où se mêlent
des rappels du thème de la Nature et du Credo grégorien entendu
dans l’épisode précédent ; Des joies et des passions, animé, avec ses violons
et cors « très expressifs » (« sehr ausdrucksvoll »), volontiers tortueux mais
pleins d’élan, dont les motifs réapparaîtront dans Le chant du tombeau.
De la science : voici une fugue volontiers austère et très chromatique sur
les deux thèmes principaux, la Nature et l’Homme ; toute tristesse se
dissipe avec Le convalescent, page virtuose d’orchestre où Strauss dessine
la figure du Surhomme, tandis que Le chant de la danse voit l’irruption
d’une valse viennoise (!) chantée par le violon solo, « ronde de l’univers »
(Romain Rolland) parfois un peu triviale. Pour finir, Le chant du voyageur
de la nuit, introduit par douze coups de cloches ; Zarathoustra aspire à
l’éternité, mais son voyage n’est-il pas un éternel recommencement,
comme le suggère la douce superposition finale des accords de do et
de si, qui laisse l’œuvre ouverte ?
ANGÈLE LEROY
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Till Eulenspiegel [Till l’Espiègle], poème symphonique op. 28
Composition : hiver 1894-1995 ; achèvement le 6 mai 1895.
Création : le 5 novembre 1895 à Cologne par l’orchestre du Gürzenich placé
sous la conduite de Franz Wüllner ; le 29 novembre suivant à Munich
sous la direction de Richard Strauss.
Effectif : piccolo, 3 flûtes, 3 hautbois, cor anglais, 2 clarinettes en si bémol,
clarinette en mi bémol, clarinette basse, 3 bassons, contrebasson – 4 cors en fa
et en mi, 4 cors en ré (ad libitum), 3 trompettes en fa et en ut, 3 trompettes en ré
(ad libitum), 3 trombones, tuba – timbales, percussions – cordes.
Durée : environ 14 minutes.
Till Eulenspiegel est un personnage malicieux et farceur, issu de la
littérature populaire du nord de l’Allemagne. Son nom, à l’étymologie
quelque peu triviale, est à l’origine de l’adjectif « espiègle » en français. Agitateur rusé et naïf, trublion égaré dans le monde des adultes
ou simple porte-parole des classes inférieures en rébellion contre la
bourgeoisie conservatrice, il est le héros de nombreuses aventures, dont
les plus anciennes remontent au début du XVIe siècle. La première
version de ses exploits est en effet publiée de façon anonyme au cours
des années 1510 sous le titre Un ouvrage amusant sur Till l’Espiègle.
Selon cette première source, Till serait né en 1300 en Saxe et mort à
Möllen, près de Lübeck, en 1350. Si son existence historique ne peut
toutefois être attestée, sa fortune s’est développée rapidement grâce à
la traduction et l’adaptation dans différentes langues de ses équipées –
péripéties auxquelles les auteurs successifs n’ont pas manqué d’ajouter
de nouveaux épisodes.
Héros littéraire, Till est également devenu célèbre dans le monde
musical grâce au poème symphonique de Richard Strauss. Le compositeur n’a pas traité le sujet sous le coup du simple hasard. Déçu par
l’accueil froid réservé à son premier opéra, Guntram, et en butte à la
frange conservatrice du public, il s’est plu à rêver aux prouesses (ou
méfaits…) légendaires de Till – l’ennemi révéré des philistins. Influencé
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par les écrits de Nietzsche et de Stirner, il s’est peint par ailleurs comme
un être solitaire, un individualiste forcené contestant la loi d’autrui et
n’obéissant qu’à sa propre conscience – tout comme le héros littéraire.
Commencée à l’hiver 1894, la partition porte en sous-titre « Les
Joyeuses équipées de Till l’Espiègle, d’après l’ancienne légende picaresque, en forme de rondeau ». La forme n’est pas celle d’un rondo
pur mais peut se lire selon le schéma traditionnel exposition, péripéties,
catastrophe (la mort de Till Eulenspiegel). Les six couplets ne sont pas
séparés par les récurrences d’un même refrain mais par des cadences,
des suspensions brutales ou, plus généralement, par l’intervention
malicieuse de deux motifs liés au personnage principal : l’un énoncé
par le cor dès les premières mesures, l’autre par la clarinette quelques
temps plus tard. La composition s’apparente au conte populaire dont
elle reprend les éléments constitutifs : la brièveté, la narration en
épisodes diversifiés, la mise à distance puis la morale finale édificatrice. Après la création, un critique, Wilhelm Mauke, réalisa un guide
d’écoute que Strauss agréa, allant jusqu’à en noter les phrases dans
sa propre partition. Selon ces indications, l’introduction des violons
reproduit le célèbre « Il était une fois » des contes ; les deux thèmes
essentiels apparaissent ensuite, surmontés des mots : « Un fripon nommé
Till l’Espiègle » puis, sous le solo de clarinette, « Un méchant gnome, en
vérité, à l’affût de nouveau coups ».
Après une exposition où les deux éléments sont développés, se succèdent
les différents épisodes. Le premier, lancé par des fusées de clarinettes et
une intervention retentissante des cymbales, illustre un premier méfait :
Till s’élance à cheval dans un marché et en disperse les marchandises.
Les crécelles, les accords dissonants et les motifs épars laissent deviner
l’ampleur du désastre… Déguisé en pasteur, il harangue ensuite la foule
au son d’une mélodie solennelle exposée par les altos, les clarinettes et
les bassons. Une cadence d’un violon soliste, couronnée par un glissando étincelant, annonce le troisième épisode : une scène de séduction
animée par les arabesques des bois. Till prononce une demande en
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mariage mais est éconduit, à sa grande surprise. Il jure dès lors de se
venger et réalise son dessein en tenant un discours ubuesque devant
une assemblée de philistins, vrais pédants et faux doctes. Un nouvel
épisode commence en forme de marche désordonnée où le contrepoint
révèle un conflit grandissant entre la basse et les voix supérieures. Une
valse en mineur laisse imaginer le protagoniste dansant et se gaussant
de ses contemporains avant qu’une réexposition des thèmes principaux
ne marque une pause – sorte de bilan à mi-chemin. L’action n’est
pas pour autant terminée : la foule se réunit et profère des menaces.
Le ton monte. La musique mène vers des sommets de plus en plus
violents jusqu’à la catastrophe : Till est fait prisonnier et traîné devant
un tribunal. Des accords sombres des trombones accompagnés de la
caisse claire alternent avec des répliques sarcastiques de la clarinette, le
héros désirant encore parader. La sentence est prononcée par les cuivres
et les bassons : Till est condamné à mort par pendaison. Son thème
se disloque sur des trilles de la flûte. Les violons reprennent ensuite le
matériau de l’introduction, mettant le récit à distance et refermant le
conte à la manière des anciennes « moralités ». L’atmosphère change,
se fait à la fois douce et naïve avant que la clarinette ne reprenne le
thème principal, ultime pirouette d’un personnage désormais entré
dans la légende.
JEAN-FRANÇOIS BOUKOBZA
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SOL GABETTA
des récitals à travers l’Europe avec
Bertrand Chamayou – avec qui
elle publiera un CD en 2015. Sol
Gabetta se produit aujourd’hui
avec les orchestres et chefs les
plus renommés, notamment
l’Orchestra dell’Accademia
Nazionale di Santa Cecilia, le
National Symphony Orchestra de
Washington, l’Orchestre National
de France, l’Orchestre Royal du
Concertgebouw d’Amsterdam,
l’Orchestre Symphonique de la
Radio Bavaroise, les Bamberger
Symphoniker, l’Orchestre de la
Tonhalle de Zurich, l’Orchestre du
Bolchoï, l’Orchestre Symphonique
d e l a R a d i o F i nl a n d a i s e,
l’Orchestre de Philadelphie, le
London Philharmonic Orchestra
et le Philharmonia Orchestra,
collaborant avec des chefs comme
Giovanni Antonini, Mario
Venzago, Pablo Heras-Casado
et Thomas Hengelbrock. Après
des résidences à la Philharmonie
et au Konzerthaus de Berlin,
elle a été artiste en résidence au
Festival du Schleswig-Holstein à
l’été 2014. Elle est régulièrement
invitée par les festivals de Verbier,
Gstaad, Schwetzingen, Rheingau,
la Schubertiade de Schwarzenberg
Sol Gabetta se fait connaître au
niveau international en remportant
le Prix Crédit Suisse Jeunes Solistes
en 2004 et en faisant ses débuts
avec les Wiener Philharmoniker et
Valery Gergiev. Née en Argentine,
elle a remporté son premier
concours à l’âge de dix ans, bientôt
suivi par le Prix Natalia Gutman
ainsi que des distinctions au
Concours Tchaïkovski de Moscou
et au Concours international
de l’ARD à Munich. Nominée
aux Grammy Awards, elle a été
nommée « Jeune artiste de l’année
2010 » par Gramophone et obtient
le Prix Würth des Jeunesses
Musicales en 2012. Après ses
débuts très applaudis avec les
Berliner Philharmoniker et Sir
Simon Rattle au Festival de Pâques
de Baden-Baden en 2014, elle fait
ses débuts avec la Staatskapelle
de Berlin en décembre 2014. Ses
engagements marquants cette
saison comprennent également
ses débuts avec l’Orchestre
Symphonique de Toronto et
une tournée européenne avec le
London Philharmonic Orchestra
et Vladimir Jurowski, ainsi que
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et le Festival Beethoven de Bonn.
Sol Gabetta se produit très
régulièrement en musique de
chambre, donnant notamment
des concerts au Wigmore Hall de
Londres, au Palau de la Música
Catalana de Barcelone et au
Théâtre des Champs-Élysées
à Paris, avec des partenaires
comme Patricia Kopatchinskaja,
Baiba Skride et surtout Bertrand
Chamayou. Elle a fondé un festival
de musique de chambre en Suisse,
le Festival Solsberg. Sol Gabetta a
été nommée « Instrumentiste de
l’année 2013 » aux Echo Klassik
Awards pour son interprétation
du Concerto pour violoncelle de
Chostakovitch avec les Berliner
Philharmoniker et Lorin Maazel.
Elle a également reçu ce même
prix en 2007, 2009 et 2011 pour
ses enregistrements des concertos
de Haydn, Mozart et Elgar, ainsi
que d’œuvres de Tchaïkovski et
Ginastera. Elle a publié une vaste
discographie chez Sony et un récital
en duo avec Hélène Grimaud pour
Deutsche Grammophon. Grâce à
une généreuse donation du Rahn
Kulturfonds, Sol Gabetta joue
sur un violoncelle de Guadagnini
datant de 1759. Sol Gabetta
enseigne à l’Académie de Musique
de Bâle depuis 2005.
VALERY GERGIEV
Valery Gergiev est directeur
artistique et directeur général
du Théâtre Mariinsky de SaintPétersbourg. Depuis 1988, il a
mené le ballet, la troupe d’opéra
et l’orchestre du Théâtre Mariinsky
dans plus de 50 pays. Ses 26 ans
à la tête de cette institution ont
également donné naissance, aux
côtés du Théâtre Mariinsky, au
Mariinsky Concert Hall (2006) et
au Mariinsky II (mai 2013). Il est
également fondateur et directeur
artistique du festival Étoiles des
Nuits Blanches et Nouveaux
Horizons à Saint-Pétersbourg, du
Festival de Pâques de Moscou, du
Festival Gergiev de l’Orchestre
Philharmonique de Rotterdam,
du Festival de Mikkeli (Finlande),
du Festival de Musique Classique
de la Mer Rouge à Eilat (Israël),
ainsi que chef principal du World
Orchestra for Peace. Chef principal
du London Symphony Orchestra
depuis 2007, Valery Gergiev se
produit avec l’orchestre au Barbican
Center, aux Proms de la BBC, au
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Festival d’Édimbourg ainsi qu’en
tournée en Europe, en Amérique
du Nord et en Asie. En juillet 2013,
il a dirigé la première tournée
internationale du National Youth
Orchestra of the United States of
America, un orchestre fondé par le
Weill Music Institute de Carnegie
Hall. Il les dirigera à nouveau pour
une tournée européenne en 2016.
À l’automne 2016, il deviendra
chef principal de l’Orchestre
Philharmonique de Munich. Ses
enregistrements sont régulièrement
récompensés en Europe, en Asie
et aux États-Unis. Ses dernières
sorties sur le label du Mariinsky
comprennent les Concertos pour
piano n° 1 et n° 2 de Tchaïkovski,
le Concerto pour piano n° 3 et la
Symphonie n° 5 de Prokofiev, Roméo
et Juliette de Prokofiev, Tableaux d’une
exposition, Une nuit sur le mont Chauve
et les Chants et Danses de la mort de
Moussorgski. Ses parutions récentes
sur LSO Live comprennent Un
requiem allemand de Brahms, la
Symphonie fantastique et l’Ouverture
« Waverley » de Berlioz, ainsi que
Harold en Italie et La mort de Cléopâtre,
du même compositeur. Valery
Gergiev a dirigé de nombreux
cycles de concerts autour d’un
compositeur, notamment à New
York et à Londres, consacrés à
Berlioz, Brahms, Dutilleux, Mahler,
Prokofiev, Chostakovitch, Stravinski
et Tchaïkovski, ainsi que L’Anneau
du Nibelung de Wagner. Il a fait
découvrir aux publics du monde
entier des opéras russes rarement
joués. Il a reçu de nombreuses
distinctions, parmi lesquelles le
Prix Dmitri Chostakovitch, le titre
de chevalier dans l’ordre du Lion
néerlandais, l’Ordre du Soleil
Levant au Japon et la Légion
d’Honneur en France.
MÜNCHNER
PHILHARMONIKER
Le Münchner Philharmoniker
a été fondé en 1893 et a depuis
lors, sous la direction de chefs
renommés, grandement participé
à l’enrichissement de la vie
musicale munichoise. Dès ses
premières années d’existence, des
chefs d’orchestre comme Hans
Winderstein et Felix Weingartner
ont su garantir la qualité de ses
interprétations. Gustav Mahler
l’a dirigé lors de la création de
ses Symphonies n° 4 et n° 8, et
en novembre 1911, la création
16
du Chant de la terre du même
compositeur a été dirigée par Bruno
Walter. Ferdinand Löwe a dirigé
les premiers concerts Bruckner,
établissant une tradition poursuivie
brillamment par Siegmund von
Hausegger et Oswald von Kabasta.
Eugen Jochum a ouvert le premier
concert de l’après-guerre avec
l’Ouverture du Songe d’une nuit d’été de
Felix Mendelssohn. À l’automne
1945, l’orchestre fait appel à
Hans Rosbaud, chef d’orchestre
exceptionnel et par ailleurs ardent
défenseur de la musique de son
temps. Son successeur, de 1949
à 1965, fut Fritz Rieger, sous la
direction duquel furent jetées les
bases de la formation des jeunes
musiciens. Sous la direction de
Rudolf Kempe (1967-1976),
l’orchestre a effectué sa première
tour née en URSS. Sergiu
Celibidache a dirigé sa première
série de concerts avec le Münchner
Philharmoniker en 1979, avant
d’être nommé directeur musical
général de l’orchestre la même
année. Ses légendaires concerts
Bruckner ont largement contribué
à la réputation internationale de
l’orchestre. De septembre 1999
à juillet 2004, James Levine a
été chef principal des Münchner
P h i l h a r m o n i k e r, q u i o n t
obtenu le prix de la « Meilleure
programmation de concert de la
saison 2002/2003 » de l’Association
des Éditeur s de Musique
Allemands au printemps 2003.
En janvier 2004, les Münchner
Philharmoniker ont nommé Zubin
Mehta premier chef lauréat de
l’histoire de l’orchestre. En mai
2003, Christian Thielemann a été
nommé directeur musical général.
Il a mené l’orchestre en tournée
au Japon, en Corée et en Chine
en novembre 2007. Ces concerts
très applaudis ont été suivis
d’une nouvelle tournée de cinq
concerts au Japon en mai 2010. En
janvier 2009 a débuté une série de
représentations du Chevalier à la rose
de Richard Strauss au Festspielhaus
de Baden-Baden, suivies par Elektra,
du même compositeur, l’année
suivante. Les musiciens ont
interprété les quatre symphonies
de Brahms en janvier 2011.
L’orchestre a effectué une tournée
en Amérique du Sud sous la
baguette de son chef lauréat Zubin
Mehta en septembre 2010, recevant
un accueil chaleureux aussi bien
de la presse que du public. Pour
17
Michaela Buchholz *
Jikmu Lee *
célébrer le 100e anniversaire de
la création de l’œuvre, Christian
Thielemann a dirigé à deux reprises
la Symphonie n° 8 de Mahler en
octobre 2010. Lorin Maazel a
été nommé au poste de chef
principal en 2012. Durant ses deux
années passées à cette fonction,
il a développé le répertoire de
l’orchestre et travaillé sa sonorité.
Valery Gergiev le remplacera à
partir de la saison 2015/2016.
Violons II
Simon Fordham, soliste
Alexander Möck, soliste
IIona Cudek, co-soliste
Matthias Löhlein, soliste assistant
Katharina Reichstaller
Nils Schad
Clara Bergius-Bühl
Esther Merz
Katharina Triendl
Ana Vladanovic-Lebedinski
Bernhard Metz
Namiko Fuse
Qi Zhou
Clément Courtin
Traudel Reich
Sigrid Berwanger *
Laura Mead *
Jiweon Moon *
Violons I
Sreten Krstič, 1er violon solo
Lorenz Nasturica-Herschcowici,
1er violon solo
Julian Shevlin, 1er violon solo
Karel Eberle, soliste associé
Odette Couch, soliste associé
Claudia Sutil
Philip Middleman
Nenad Daleore
Peter Becher
Regina Matthes
Wolfram Lohschütz
Martin Manz
Céline Vaudé
Yusi Chen
Ching-Ting Chang
Helena Madoka Berg
Iason Keramidis
Florentine Lenz
Altos
Jano Lisboa, soliste
Burkhard Sigl, co-soliste
Julia Rebekka Adler, co-soliste
Max Spenger
Herbert Stoiber
Wolfgang Stingl
Gunter Pretzel
Wolfgang Berg
Beate Springorum
18
Agata Józefowicz-Fiołek
Konstantin Sellheim
Julio López
Valentin Eichler
Christa Jardine *
Julie Risbet *
Flûtes
Michael Martin Kofler, soliste
Herman van Kogelenberg, soliste
Burkhard Jäckle, co-soliste
Martin Belič
Gabriele Krötz, piccolo
Violoncelles
Michael Hell, soliste
Floris Mijnders, soliste
Stephan Haack, co-soliste
Thomas Ruge, co-soliste
Herbert Heim
Veit Wenk-Wolff
Sissy Schmidhuber
Elke Funk-Hoever
Manuel von der Nahmer
Isolde Hayer
Sven Faulian
David Hausdorf
Joachim Wohlgemuth
Hautbois
Ulrich Becker, soliste
Marie-Luise Modersohn, soliste
Lisa Outred
Bernhard Berwanger
Kai Rapsch, cor anglais
Clarinettes
Alexandra Gruber, soliste
László Kuti, soliste
Annette Maucher, co-soliste
Matthias Ambrosius
Albert Osterhammer, clarinette basse
Bassons
Lyndon Watts, soliste
Sebastian Stevensson, solo
Jürgen Popp
Jörg Urbach, contrebasson
Johannes Hofbauer *
Contrebasses
Sławomir Grenda, soliste
Fora Baltacigil, soliste
Alexander Preuß, co-soliste
Holger Herrmann
Stepan Kratochvil
Shengni Guo
Emilio Yepes Martinez
Ulrich Zeller
Thomas Hille
Cors
Jörg Brückner, soliste
Ulrich Haider, co-soliste
Robert Ross
Alois Schlemer
19
Hubert Pilstl
Mia Aselmeyer
Thiemo Besch*
Représentants de l’orchestre
Stephan Haack
Matthias Ambrosius
Konstantin Sellheim
Trompettes
Guido Segers, soliste
Bernhard Peschl, co-soliste
Franz Unterrainer
Markus Rainer
Florian Klingler
Académie
Violons
Yamadi Asami
Yuan-Wen Chang
Alexandra Raab
Trombones
Dany Bonvin, soliste
David Rejano Cantero, soliste
Matthias Fischer, co-soliste
Quirin Willert
Benjamin Appel, trombone basse
Alto
Katharina Schmid
Violoncelle
Angela Chang
Tuba
Thomas Walsh
Contrebasse
Johannes Treutlein
Timbales
Stefan Gagelmann, soliste
Guido Rückel, soliste
Walter Schwarz, co-soliste
Basson
Ryo Yoshimura
Tuba
Michael Schwarzfischer
Percussion
Sebastian Förschl, soliste
Jörg Hannabach
Percussion
Michael Leopold
Harpe
Teresa Zimmermann
* contrat temporaire
20
© LSO - Alberto Venzago
GERGIEV - MARIINSKY
MERCREDI 25 MARS - 20H30
GRANDE SALLE - PHILHARMONIE 1
ORCHESTRE DU THÉÂTRE MARIINSKY - VALERY GERGIEV
ANASTASIA KALAGINA, SOPRANO
Chtchedrine Concerto pour orchestre n o 1 « Couplets polissons »
Moussorgski Les Enfantines Moussorgski / Ravel Tableaux d’une exposition
JEUDI 26 MARS - 20H30
GRANDE SALLE - PHILHARMONIE 1
MARIINSKY STRADIVARIUS ENSEMBLE - VALERY GERGIEV
DENIS MATSUEV, PIANO - TIMUR MARTYNOV, TROMPETTE
Grieg Suite « au temps de Holberg »
Chostakovitch Concerto pour piano, trompette et cordes Tchaïkovski Sérénade pour cordes op. 48
01 4 4 8 4 4 4 8 4
2 21 , AV E N U E J E A N - J A U R È S 7 5 019 PA R I S
P O R T E D E PA N T I N
P H I L H A R M O N I E D E PA R I S . F R
© Marco Borgreeve
© LSO - Alberto Venzago
LUNDI 20 AVRIL - 20H30
GRANDE SALLE - PHILHARMONIE 1
LONDON SYMPHONY ORCHESTRA
PETER EÖTVÖS, DIRECTION
Pierre Boulez Livre pour cordes - Rituel in memoriam Bruno Maderna Igor Stravinski Le Sacre du printemps
Créateur reconnu, tout autant que chef brillant dans le répertoire
moderne, Peter Eötvös s’associe au London Symphony Orchestra
pour libérer la flamboyance du Livre pour cordes et de Rituel in memoriam
Bruno Maderna composés par Pierre Boulez, avant d’interpréter Le Sacre
du printemps, œuvre maîtresse de Stravinski.
01 4 4 8 4 4 4 8 4
2 21 , AV E N U E J E A N - J A U R È S 7 5 019 PA R I S
P O R T E D E PA N T I N
P H I L H A R M O N I E D E PA R I S . F R
MÉCÉNAT MUSICAL
SOCIÉTÉ GÉNÉRALE
PARTENAIRE
DE LA MUSIQUE CLASSIQUE
DEPUIS 25 ANS
Mécénat Musical Société Générale, Association loi 1901 Siège social : 29 bd Haussmann 75009 Paris - Photographie : Julien Mignot - FRED & FARID
P O R T E D E PA N T I N
P H I L H A R M O N I E D E PA R I S . F R
Imprimeur Impro • E.S 1-1041550 - 2-1041546 -3-1041547
01 4 4 8 4 4 4 8 4
2 21 , AV E N U E J E A N - J A U R È S 7 5 019 PA R I S