Dossier de presse

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3FILMSde
BOWIDERBERG
MALAVIDA PRÉSENTE
3 FILMS de BO WIDERBERG
SORTIE NATIONALE
LE 29 JANVIER 2014
RÉTROSPECTIVE BO WIDERBERG
FESTIVAL PREMIERS PLANS D'ANGERS 2014.
Spécifications techniques > Pages 4-5
Biographiede Bo Widerberg > Pages 6-7
Adalen 31 > Pages 8-9
Le péché suédois > Pages 10-11
Elvira Madigan > Pages 12-13
Filmographiede Bo Widerberg > Pages 14
Dossier de presse et photos
téléchargeables sur
http://www.malavidafilms.com/cinema
3 FILMS de
BO WIDERBERG
FIC H ES TEC HNIQUES
ADALEN 31
UN FILM de
BO WIDERBERG
Suède- 110 mn - 1969 - Couleur
1931. A Adalen,au nord de la Suède, la grève a débuté
depuis 93 jours. Kjell Andersson, fils d'un docker,
s'éprend d'Anna, la fille d’un directeur d’usine.
La revendication se durcit quand les patrons font
appel à des Jaunes, des ouvriers d’autres provinces,
pour faire le travail des grévistes. L’armée arrive
en ville pour faire respecter l’ordre, et le ton monte.
Pendant ce temps, à l'insu des parents, Kjell et Anna
sont emportés par leur sentiment.
LE PÉCHÉ SUÉDOIS
UN FILM de
BO WIDERBERG
Suède - 92 mn - 1963 - Noir et blanc
En suède, dans les années 50. Britt Larsson,
jeune femme, ouvrière d’usine, fait
la connaissance de Björn, d’origine
bourgeoise, cultivé mais compliqué,
qui disparaît aussitôt. Elle rencontre
ensuite Robban, jeune guitariste
et chanteur, brouillon mais touchant,
dont elle tombe enceinte.
Elle décide de garder l’enfant.
Ils partagent un appartement,
mais leur ‘couple’ ne tient pas le choc…
Avec : Inge Tauber,
Thommy Berggren, Lars Passgard.
Chef opérateur : Jan Troell.
Direction artistique : Gunnar Frieberg.
Montage : Wic Kjellin.
Musique : Jan Johansson.
Son : Gert Palmcrantz, Sven Rydh.
92 mn /N & B/1.37/mono/
suédois ss-titré fr/visa n°27873
ELVIRA MADIGAN
UN FILM de
BO WIDERBERG
Suède- 91 mn - 1967 - Couleur
1889. Un lieutenant de l'arméesuédoise d'origine
noble, le comte Sixten Sparre, a déserté pour
s’enfuir avec une célèbre danseuse de corde,
la belle Elvira Madigan. Un amour fou les enflamme
et chacun abandonne ses devoirs, elle le cirque,
ses amis et son public, lui, sa femme, ses enfants
et l’armée. Ils fuient bientôt leur pays pour trouver
refuge dans la campagne danoise, où ils vivent
un bonheur intense. Mais l’hostilité à leur liaison
illégitime et la précarité de leur vie devient pesante…
Avec : Roland Hedlund, Peter Schildt,
Kerstin Tidelius, Marie de Geer.
Chef opérateur : Jörgen Persson.
110 min/
couleurs/
1.66/
mono/
suédois
ss-titres fr
visa n°35876
Avec : Pia Degermark,
Thommy Berggren, Lennart Malmer.
Chef opérateur : Jörgen Persson.
Assistant réalisation : Kalle Boman.
91 mn/couleur/1.66 /mono /
suédois ss-titré fr/visa n°33711
MALAVIDA
3 f i l m s d e B o W i d e r b e r g > P a g e s 4
MALAVIDA
3 f i l m s d e B o W i d e r b e r g > P a g e s 4
BO WIDERBERG
RÉALISA TEU R /SUÈDE
Enfantunique,BoWiderbergestnéàMalmö,villeportuaire
delacôtesuddelaSuède,le8juin1930.Ilyréside,
presquesansdiscontinuité,jusqu’àsatrentièmeannée
etyécritquatreromansetdeuxrecueilsdenouvelles.
Parallèlement à cette activité, Widerberg se passionne
pour le cinéma international ( Demy, Truffaut, Godard
ou encore Shadowsde John Cassavetes, auquel il rendra
hommage dansAmour 65 ). En 1960, Widerberg est
engagé comme critique cinématographique au journal
Expressen à Stockholm. Deux ans plus tard, une anthologie de ses articles est publiée sous le titre Visions du
cinéma suédois dans lequel, à l’instar de Truffaut une
décennie avant lui dans « une certaine tendance du
cinéma français », il éreinte une culture cinématographiquemarquéeparuneapathievisuelleetunculteservile
enverslecinémad’Ingmar Bergman. Bo Widerberg a
pourtant fréquenté le maître, dont il apprécie Jeux d’été
et Monika, lorsque celui-ci monta des pièces au théâtre
municipal de Malmö. Entre-temps, Bergman s’oriente,
selonlereprochedeWiderberg, versdesfilms«verticaux»
– métaphysiques en somme – au lieu d’explorer les relations entre les hommes dans des films « horizontaux ».
Sa critique virulente du cinéma suédois coïncide avec sa
découverte de la Nouvelle vague française. Il en loue
la spontanéité, la sensualité, la priorité donnée à
la transmission de l’émotion et rêve de devenir à son tour
le héraut de la contestation cinématographique faisant
appel à de jeunes comédiens et s’éloignant des studios
dont il a horreur ( il suivra cette conduite jusqu’à sa
dernière œuvre ). La fulgurance de son œuvre des années
1960, équivalente à celle de ses acolytes français,
s’oppose donc à celle de Bergman mais il le rejoint au
panthéon du cinéma national.
Le premier essaide Widerberg est un court métrage
pour la télévision,Le petit garçon et le cerf-volant
mais Gustav Scheutz, producteur impressionné pars son
pamphlet, lui permit, avec un budget très modeste,
de réaliser Le Landau( 1963 ) que Pierre Braunberger,
distributeur du film lors de sa sortie en France,
rebaptisera Le Péché suédois, présenté à la Semaine
de la critique à Cannes en 1963.
A l’été 1963,il tourne, à nouveau dans sa ville natale,
Le Quartier du corbeau( 1963 ), dans lequel il évoque
le parcours d’Anders, prolétaire désirant devenir écrivain
en 1936, au moment des élections qui vont entériner la
victoire du parti social-démocrate à la veille de la seconde
guerre mondiale. Le film sera désigné comme représentant officiel de la Suède au festival de Cannes en 1964.
Les réactions critiques sont négatives mais ces impressions défavorables ne doivent pas cacher le triomphe fait
au filmet sa sélection aux oscars en 1964.
A l’automne de la même année, Widerberg réalise Hello,
Roland !( 1966 ) d’après son propre roman Le Dragon vert,
une satire des milieux publicitaires et de la mode.
Le film à peine achevé, il tourneElvira Madigan( 1967 )
qui relate un fait divers authentique survenu en 1889.
Une première version de cet amour fou fut réalisé par
Ake Ohberg en 1943 mais Widerberg ne conserve que
la partie bucolique de la relation entre le lieutenant
Sixteen Sparre et Elvira, la danseuse funambule.
Composé essentiellement d’extérieurs, tourné en
couleurs avec une actrice inconnue,Elvira Madigan
correspond aux exigences de Widerberg et acquit une
notoriété internationale. Il peut faire son choix entre
les contrats que les maisons de production américaines
lui proposent. Mais il est capricieux, impulsif, déteste
planifier quoi que ce soit et ne respecte pas les contrats.
Pourtant, après la reconnaissance internationale et
le succès d’Adalen 31à Cannes en 1969, il part aux
Etats-Unis réaliser Joe Hillen 1971, portrait d’un syndicaliste exécuté à tort en 1915. Le film lui vaut pour la
troisième fois consécutive une reconnaissance cannoise.
De la fin des années 1960au début des années 1970,
Bo Widerberg est un cinéaste majeur de la scène internaSans cesse à la recherche d’un équilibre,Amour 65
s’organise justement autour de scènes de conversations
à bâtons rompus improvisées au milieu d’un canevas
rigoureusement établi narrant la panne d’inspiration
d’un cinéaste qui entend faire venir de Londres
Ben Carruthers, acteur de Shadowsde John Cassavetes
afin de renouveler « le naturel » de son cinéma.
Le tournage faillit être interrompu et certaines
personnalités du cinéma suédois s’indignèrent
de l’énorme consommation de pellicule.
MALAVIDA
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tionale qui jouit autant du succès critique que public.
Il revient en Suède tournerTom Footen 1974 autour
d’un petit prodige du football : Johan Bergman. En 1976,
il tourne un polar important Un flic sur le toit. Pendant
longtemps le plus gros budget de production pour un film
nordique, à la fois film d’action, film à grand spectacle,
thriller et réflexion sur le fonctionnement des sociétés
scandinaves et leurs rapports au politique, ce film est
l'adaptation du roman L'abominable homme de Säffle
écrit par Maj Sjöwahl et Per Wahlöö, les créateurs du
polar nordique dans les années 60 et 70. Les années
1980 voient Bo Widerberg osciller entre le cinéma et
la télévision. Il revient au polar en 1984 avec L’Homme
de Majorquedans lequel deux flics poursuivent
un braqueur meurtrier qui s’avère être un membre
de la garde rapprochée du Ministre de la Justice.
Le film est une réussite.
Presque dix ans s’écoulèrent avant que Widerberg ait
à nouveau l’opportunité de faire un film, en 1995.
DansLa Beauté des chosesavec dans le rôle-titre
son propre fils, Widerberg persiste dans son tableau
des amours impossibles avec l’aventure amoureuse
d’un jeune écolier avec son institutrice dans le Malmö
des années 40. Le film est à nouveau nominé aux Oscars.
Bo Widerberg meurt d’un cancer
à l’âge de 66 ans le 1er mai 1997.
ADALEN 31
BO WIDERBERG
Adalen 31, c'est l'histoire d'une grève.Pas l'histoire
avec un grand H que viennent ponctuer les fanfares
de l'héroïsme, mais au niveau de ceux qui la vivent
et qui parfois en meurent, vue au microscope du vécu,
du quotidien le plus banal, comme une grande aventure
individuelle et collective qui prend tout naturellement
une dimension épique parce qu'elle a d'abord une
dimension humaine : pour les adolescents qui sont les
vrais personnages du film, ceux sur lesquels le cinéaste
concentre son attention avec le plus de bonheur,
la grève est une expérience unique, déchirante mais
féconde, où l'éveil complexe à la vie des sens coïncide
logiquement, et parfois brutalement, dans le conflit des
classes, avec l'éveil à la conscience sociale et politique.
La situation est simple,qui s'inspire de faits réels : en
1931, dans le nord de la Suède, les ouvriers de la région
d'Adalen, où l'on fabrique de la pâte à papier, sont
en grève depuis plusieurs semaines lorsque commence le
film. Le patronat refuse de discuter une modeste augmentation de salaire. Deux familles incarnent les forces
en présence au cours de cet affrontement : la caméra
scrute alternativement leur intimité avec une pudeur,
un souci des nuances et de l'authenticité qui se situent
d'emblée à mille lieues d'un élémentaire
réalisme social ou d'un populisme à fleur de
peau, tout en nous livrant sur chacune
d'elles les informations les plus précises et
les observations les plus précieuses parce
qu'elles sont d'une parfaite justesse.
D'un côté la famille du directeur d'usine,des gestes
sobres, l'élégance tout en blancheur d'un cadre décoré
avec un goût exquis, le luxe, le calme et l'éternité des
certitudes et du confort qu'assurent la fortune, une
fille enfin qui semble sortir, blonde et pulpeuse, d'une
toile de Renoir. De l'autre côté, les Andersson, le père,
docker, la mère et trois fils dont l'aîné n'a que dix-sept
ans et adore jouer, avec son ami Nisse, un garçon du
même âge, des airs de jazz sur des instruments de fortune, un balai, un vieux tuyau. Ce n'est pas une famille
exemplaire, mais une famille vraie comme rarement,
croyez-moi, l'écran nous en montra jamais qui traite
généralement les ouvriers comme des stéréotypes,
ou les objets d'un mystifiant paternalisme. Ceux-là,
miraculeusement, la moindre attitude ( cette façon
qu'a la mère de s'acharner au nettoyage du perron,
d'examiner les oreilles de ses enfants ) le moindre mot,
le moindre regard en accusent la véracité confondante.
On ne sait plus si ce sont des comédiens qui ont su
traduire, avec la pulsation même du vécu, cette
harmonie secrète, cette tranquille ténacité, ce goût
irréductible du bonheur, même lorsque la pénurie
ne permet que de partager avec des amis deux truites
pêchées à la rivière et un morceau de pain, dont on
avait presque oublié la saveur.
Nous sommes loindu Zola de Germinal bien sûr,
l'âpreté, la violence viendront plus tard. La première
partie du récit s'insère dans le « temps mort » de la
grève, et c'est, dans la splendeur de l'été nordique,
une symphonie sensorielle qui rend par ses couleurs
fluides et sa grâce un hommage fervent aux deux
Renoir, le peintre et le cinéaste, en nous invitant à une
singulière « partie de campagne » où triomphent,
selon un dosage particulièrement original et délicat,
l'humour, la tendresse naïve et la sensualité. Comme
dans Elvira Madigan, Widerberg emprunte à la palette
des impressionnistes ce génie de la lumière, cette vibration physique, matérialisée sur les êtres, les paysages
et les choses. Cet anti-Zola nous rappelle plutôt
Maupassant, mais un Maupassant à la suédoise.
temps le fruit de cette « liaison dangereuse » - paraîtrait ailleurs une fiction quelque peu simpliste relevant
des procédés du mélodrame. Le prodige, c'est que
la mise en scène de Widerberg parvient à rendre non
seulement convaincant mais émouvant cet épisode redoutable « pont aux ânes » pour un scénariste.
Il est vrai, au demeurant, que le contexte provincial,
cette petite ville où « tout le monde se connaît »,
où le patron n'est pas un personnage anonyme, mais
le propriétaire de la maison « d'à côté », expliquent
l'existence de relations qui seraient ailleurs moins
plausibles ( … ).
On voit qu'un tel film,pour nous aussi, fait écho
à l'actualité la plus brûlante. Mais cet écho ne nous
atteindrait pas directement au cœur si l'œuvre n'était
pas en tout point admirable dans le mouvement qui
la soulève, sa sensibilité si personnelle, ses hardiesses
d'écriture ( auxquelles on reprochera seulement
quelques joliesses superflues ), sa chaleureuse
humanité enfin, à laquelle contribue ( la palme
revenant au merveilleux Peter Schildt ) une pléiade
de parfaits interprètes.
Sa peinture des rites initiatiquesdes adolescents est
d'une audacieuse franchise ( par rapport, du moins, à la
pudibonderie latine ) mais au lieu de verser dans la vulgarité ou la grivoiserie, comme ce serait le cas chez
nous, elle explose en éclats de pur lyrisme charnel. La
pratique naïve de l’hypnotisme révèle à Nisse le mystère
et la beauté d’un corps féminin, tandis que le couple
Kjell-Anna ( le jeune Andersson - Peter Schildt, et la fille
du directeur - Marie de Geer ) découvre avec une surprise émerveillée les secrets et les troubles du premier
contact érotique.
Cette idylled'un jeune ouvrier et de la fille d'un capitaliste - sa mère, discrètement mais énergiquement,
conduira l'ingénue à Stockholm pour faire disparaître à
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MALAVIDA
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Michel Capdenac dans
Les Lettres Françaises( 1969 )
LE PÉCHÉ SUÉDOIS
BO WIDERBERG
Dans son livreUne Vision du cinéma suédois,
Bo Widerberg critiquait le très vénéré Ingmar Bergman.
Selon Widerberg, le point de vue de la classe supérieure
et la préoccupation religieuse permanente de Bergman
ne donnaient pas une image juste de la Suède. Pour son
premier film, Bo Widerberg eut le plaisir de prendre à
Ingmar Bergman l’un des meilleurs jeunes acteurs du
pays. Thommy Berggren aurait dû jouer, en 1963, dans
le film de Bergman Tystnaden ( Le Silence ). Mais Berggren
se trouvait à Londres quand il eut soudainement des
problèmes d’estomac et dut être opéré d’urgence.
La convalescence dura longtemps et Berggren étant
hospitalisé à Londres, Ingmar Bergman préféra lui
trouver un remplaçant. Thommy Berggren était donc
libre, et après une brève entrevue avec Widerberg,
il se retrouva engagé pour Barnvagnen. La combinaison
Widerberg-Berggren était parfaite. Widerberg admirait
Marlon Brando, et Thommy Berggren, plus qu’aucun
autre acteur suédois, semblait tout droit sorti de
l’Actor Studio. Au cours des années, leur collaboration
fut intense et houleuse. Thommy Berggren joua le rôle
principal dans quatre des films de Bo Widerberg :
Kvarteret Korpen ( 1963 ), Heja Roland ! ( 1966 ),
Elvira Madigan ( 1967 ) et Joe Hill ( 1971 ).
Jan Troell, chef opérateur sur Barnvagnen, n’avait
aucune expérience de long métrage de fiction. Il venait
du sud de la Suède, tout comme Bo Widerberg. Il était
instituteur et photographe amateur. Troell et
Widerberg avaient travaillé ensemble pour la première
fois, peu avant Barnvagnen, sur le court métrage
Pojken och draken pour la télévision. Troell deviendra
plus tard l’un des plus grands réalisateurs suédois
( Les Emigrants, 1971, Hamsun, 1996, Les Instants
éternels de Maria Larsson, 2008 ). Troell était son
propre chef opérateur et un photographe d’exception.
L’exigence d’une photo à caractère documentaire
qu’instaurait Widerberg le faisait parfois souffrir.
Troell voulait filmer de belles images. Quel soulagement
pour Troell lorsque au cours de leur escapade à
Copenhague, Britt et Björn trouvèrent un chapeau
aux bords ajourés à travers lequel filtraient les rayons
du soleil. Même Widerberg aima ce chapeau, et Troell
put filmer les belles images dont il rêvait. Dans cette
scène, Björn taquine Britt en poussant le chapeau,
et elle est constamment obligée de le remettre en
place. Lors de la post-production, l’un des plus grands
jazzmen suédois, Jan Johansson – tragiquement
et prématurément décédé dans un accident de voiture composa un morceau qui accompagne les mouvements
du chapeau.
Le Péché suédois,avec un ton léger et un jeu d’acteurs
explicitement anti-théâtral, fut accueilli comme
quelque chose de nouveau dans le cinéma suédois.
Comme l’avait voulu Bo Widerberg, le film contrastait
fortement avec ce qui se faisait alors, des films maniérés. Ce contraste fut remarqué par les critiques. Pour
beaucoup de jeunes de l’industrie du cinéma, ce film fut
le signal que quelque chose de nouveau était – enfin –
en train d’arriver.
Widerberg lui-même considérait Barnvagnen comme
une bonne première tentative. Une scène du film
demeura toute sa vie une de ses scènes favorites : celle
où Britt et Björn écoutent de la musique classique à la
bibliothèque municipale de Malmö. Les bibliothèques
municipales en Suède avaient commencé à proposer de
la musique avec écouteurs. Dans le film, Björn amène
Britt pour qu’elle écoute de la musique classique.
Pendant qu’ils écoutent, ils se parlent un peu. La scène
a été filmée le deuxième jour du tournage. On commença
par filmer de manière très traditionnelle un comédien à
la fois. Tout d’abord les répliques d’Inger Taube. Mais
Widerberg n’était pas content. Dans le privé, Inger
Taubeétaitdrôleetavaitdelarepartie.Lorsdutournage,
le dialogue était plat. Il essaya quelque chose de nouveau. Inger Taube n’eut pour consigne que d’arriver
à sa réplique finale. Il fallait qu’elle trouve elle-même
le chemin pour y arriver. Thommy Berggren, qui était un
acteur plus expérimenté, avait pour consigne de la soutenir. La scène fut tournée avec la caméra braquée sur
Inger Taube. Widerberg avait estimé sa durée à environ
45 secondes.Mais Inger Taube mit près de cinq minutes à
arriver à sa réplique finale. Et elle la dit à sa manière,
pasdutoutcommeelleavaitétéécritedanslescénario.
Soudain, il y avait de la vie devant la caméra. Les répliques de Berggrenfurent tournées de la même manière.
MALAVIDA
Quand Widerberg regardacette scène sur la table de
montage - il ajouta un peu plus de Vivaldi que ce qu’on
entendait sortir des écouteurs -, il trouva que dans ces
images précisément, tout avait fonctionné comme il le
souhaitait. Les acteurs étaient complètement naturels.
Il n’y avait plus du tout de sentiment de jeu. Dans pratiquement toutes les critiques du film, cette scène est
mentionnée. « C’est comme s’il avait caché la caméra
dans sa boutonnière », écrivit un critique. À partir de
là, Bo Widerberg considéra « le complexe Vivaldi »
comme la scène dans laquelle il avait trouvé sa méthode
à lui. Le scénario devait juste servir de base. L’important
était d’oser attendre le moment où les acteurs ne
pensaient plus à jouer et faisaient vivre leurs répliques.
Il n’oublia jamais cette leçon. Plus tard, les producteurs furent scandalisés par la quantité de pellicule
que Widerberg utilisait en attendant ce moment précis.
Mais pour Bo Widerberg, un moment comme celui
de la bibliothèque municipale de Malmö valait toute
la pellicule du monde.
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Marten Blomqvist,
journaliste au Dagens Nyheter
faisaient avec deux minibus, l’un pour l’équipe et
l’autre pour les costumes et l’équipement technique.
Quand le film fut sélectionné au festival de Cannes,
l’équipe se sentit presque obligée de mentir à propos
des conditions du tournage. Les admirateurs d’Elvira
Madigan avaient du mal à croire que c’était un film à
petit budget.
ELVIRA MADIGAN
BO WIDERBERG
Pour la première projectiond’Elvira Madigan aux EtatsUnis,Bo Widerberg souhaita insérer un carton dans les
premières images pour avertir le public de la fin tragique
de ce récit basé sur des faits réels. A l’origine, le film
s’adressait à un public qui connaissait l’histoire d’Elvira
Madigan. Elvira et Sixten étaient aussi connus du public
suédois que l’étaient Bonnie et Clyde aux États-Unis.
Les aventures des deux couples montrent d’étranges
ressemblances et furent adaptées au cinéma à la même
époque. Elvira Madigan était le nom d’artiste
de la jeune Danoise Hedvig Jensen, une
funambule, qui à la fin du XIXe siècle, se
produisait dans le cirque Madigan, appartenant à son beau-père.Sixten Sparre,
lieutenant de l’armée suédoise, bien que
marié, vitElvira dans son spectacle et succomba à ses charmes. Il abandonna son régiment, elle quitta le cirque, et ensemble, ils s’enfuirent
au Danemark. Elle avait 22 ans, il en avait 35.
A l’époque, ce fait divers fit couler beaucoup d’encre.
Sparre avait deux jeunes enfants, et ayant déserté
l’armée suédoise, il était activement recherché.
Les journaux suivaient avec grand intérêt les efforts
de la police pour arrêter le couple d’amoureux. Leur
histoire tragique inspira une chanson que pratiquement tous les Suédois connaissent encore de nos jours.
Avant le tournage, Persson et Widerberg discutèrent
beaucoup du fait de tourner en couleur, ce qui restait
encore très problématique à l’époque. Le Technicolor
existait depuis longtemps, mais ce type de pellicule exigeait énormément de lumière, et il était très difficile
d’obtenir des nuances de couleurs différentes de celles
que l’on associe à des films tels que Le Magicien d’Oz et
MALAVIDA
Autant en emporte le vent ( tous deux de 1939 ).
A l’époque, en Suède comme à l’étranger, la couleur
était réservée aux comédies et aux mélodrames grandioses. Pour les films policiers et les drames plus sombres, le noir et blanc appuyait le propos sérieux du
sujet. Une nouvelle pellicule, plus sensible, existait
cependant depuis peu de temps. Le réalisateur et son
chef opérateur comprirent qu’il était possible de réaliser un film en couleur sans avoir recours à cette intense
lumière artificielle qui effaçait les ombres et
rendait les films américains sans relief.
Le choix de Thommy Berggrenpour le rôle
de Sparre semblait évident. Il était plus
difficile de trouver une Elvira. Widerberg
avait souvent du mal à choisir les actrices
de ses films. Pour le film d’essai, une Miss
Danemark donna la réplique à Thommy Berggren.
Elle était très belle, mais il n’y avait aucune alchimie
entre Thommy Berggren et elle. Après plusieurs castings
infructueux,Widerberg remarqua dans un magazine la
photo d’une jeune lycéenne qui dansait avec le prince
héritier ( l’actuel roi de Suède,Carl XVI Gustaf ).
Quelque chose dans sa frêle silhouette blonde retint
son attention. On contacta donc la jeune aristocrate,
Pia Degermark, qui à l’âge de 16 ans seulement, se vit
offrir le rôle principal féminin au côté de Thommy
Berggren, de 12 ans son aîné.
Le tournage d’Elvira Madiganeut lieu au cours de l’été
1966, en Scanie et au Danemark. Les costumes, les couleurs et la musique classique sont d’une rare beauté.
Mais en réalité, le film fut tourné comme un road-movie.
L’équipe était réduite au minimum. Les déplacements se
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La caméra dirigéevers la source de lumière et les
acteurs à contre-jour, la surexposition faisait presque
disparaître l’arrière-plan, ce qui, traditionnellement,
était considéré comme une hérésie. Mais Widerberg en
démontra l’effet sublime quand il créa ainsi un mur de
lumière derrière les acteurs. En visionnant les essais, il
compara ses propres images aux œuvres des peintres
impressionnistes français. Les effets de flou sont dus
au fait que Pia Degermark était très jeune et sans
expérience. Bo Widerberg ne voulait pas la perturber en
filmant de trop près. Même pour les gros plans,
Widerberg obligeait son chef opérateur à garder une
certaine distance et à utiliser un objectif longue focale
avec peu de profondeur de champ. Tout ce qui entoure
ce couple follement amoureux disparaît comme dans un
brouillard. Ceci rejoint le thème du film.
Elvira Madiganfut un grand succès international, surtout aux Etats- Unis. En mai 1967, Pia Degermark reçut
le prix d’interprétation féminine au festival de Cannes –
une grande surprise pour une débutante de 17 ans,
repérée parWiderberg dans un magazine. La musique du
film, le deuxième mouvement du 21ème concerto pour
piano de Mozart, se retrouva au hit-parade, et encore
aujourd’hui, il est connu sous le nom de « thème
d’Elvira Madigan. Thommy Berggren fut privé d’une carrière internationale à cause de la barrière de la langue,
mais il devint l’un des acteurs suédois les plus admirés
du pays. Aujourd’hui, il se consacre surtout à la mise en
scène au théâtre. Quant à Pia Degermark, promise à une
grande carrière internationale, il semble qu’elle soit
tombée entre les mains d’un agent médiocre et qu’elle
ait connu une vie houleuse. Jörgen Persson a travaillé
pour plusieurs productions internationales. Depuis leur
collaboration en 1987 sur le film Pelle, le conquérant,
il est devenu le chef opérateur favori du réalisateur
danois Bille August.
Le film semble avoir été créédans le rythme de la
musique de Mozart. Mais le choix se porta sur cette
musique à la dernière minute. Widerberg avait passé
commande d’une musique originale pourElvira. Quand
il écouta la composition, il la jugea catastrophique.
Comme à chaque fois, il était très en retard sur son
planning. Il refusa la musique à seulement quelques
jours de la projection du film aufestival de Cannes.
Ils n’avaient que 24 heures pour trouver une solution.
Tous les collaborateurs furent renvoyés chez eux avec
la mission de trouver une musique. Un des membres de
l’équipe, amateur de musique classique, revint le
lendemain avec l’enregistrement du 21e concerto pour
piano de Mozart. Bo Widerberg n’aima pas le 1er mouvement. Un de ses collaborateurs les plus proches insista
pour qu’il continue à l’écouter. Il s’agissait de Sven
Fahlén, l’ingénieur du son.Widerberg apprécia
davantage le 2nd mouvement, mais sans enthousiasme.
Fahlén copia alors la musique sur une bande, partit au
montage en courant avec la bande et commença à mixer
l’image et la musique. Bo Widerberg entendit la musique
alors qu’il montait l’escalier. Au moment où il franchit
la porte du montage, toute discussion était close.
Il n’eut même pas besoin de dire à ses collaborateurs
qu’il avait trouvé la musique du film : Mozart et Elvira
étaient faits l’un pour l’autre.
Marten Blomqvist,
journaliste au Dagens Nyheter
FILMOGRAPHIE
BO WIDERBERG
La beauté des choses ( 1995 – Lust och fägring stor ),
Nomination Oscar Meilleur film en langue étrangère,
Academy Awards 1996 / Ange bleu et Prix spécial du
Jury, Festival de Berlin 1996 / Guldbagge du Meilleur
réalisateur et du Meilleur film, Guldbagge Awards 1996
/ Meilleur acteur, Festival du Film Nordique de Rouen
1996.
Le chemin du serpent ( 1986 – Ormens väg på
hälleberget ), Guldbagge de la Meilleure actrice
( Stina Ekblad ), Guldbagge Awards 1987.
L’homme de Majorque(1984-Mannen från
Mallorca ), Guldbagge du Meilleur acteur
( Sven Wollter ), Guldbagge Awards 1985.
Victoria ( 1979 – Victoria ), Compétition officielle,
Cannes 1979.
Un flic sur le toit ( 1976 – Mannen på taket ),
Guldbagge du Meilleur film et du Meilleur acteur
( Håkan Serner ), Guldbagge Awards 1977.
Tom Foot ( 1974 – Fimpen ).
Joe Hill ( 1971 – Joe Hill ), Prix spécial du Jury,
Cannes 1971 / Nomination BAFTA Awards 1972.
Adalen 31 ( 1969 – Ådalen ’31 ), Grand Prix du Jury,
Cannes 1969 / Guldbagge du Meilleur réalisateur
et du Meilleur acteur ( Roland Hedlung ), Guldbagge
Awards 1969 / Bodil du Meilleur film européen,
Bodil Awards 1970 / Nomination Oscar Meilleur film en
langue étrangère, Academy Awards 1970 / Nomination
BAFTA Awards 1970 / Nomination Meilleur film
en langue étrangère, Golden Globes Awards 1970.
Elvira Madigan ( 1967 – Elvira Madigan ), Prix d’interprétation féminine ( Pia Degermark ), Cannes 1967 /
NBR Award du Meilleur film en langue étrangère,
National Board of Review USA 1967 / Nomination
Meilleur Cinématographie ( Jörgen Persson ) et
Révélation féminine ( Pia Degermark ), BAFTA Awards
1969 / Nomination Meilleur film en langue étrangère
et Révélation féminine ( Pia Degermark ), Golden Globes
Awards 1968.
Heja Roland ! ( 1966 – Heja Roland ! ), Guldbagge du
Meilleur film et du Meilleur acteur ( Thommy Berggren ),
Guldbagge Awards 1966.
Amour 65 ( 1965 – Kärlek 65 ), Prix FIPRESCI
( Mention honorable ) , Festival de Berlin 1965.
Le quartier du corbeau ( 1964 – Kvarteret Korpen ),
Guldbagge du Meilleur acteur ( Keve Hjelm ), Guldbagge
Awards 1964 / Compétition officielle, Cannes 1964 /
Nomination Oscar du Meilleur film en langue étrangère,
Academy Awards 1965.
Le péché suédois ( 1962 – Barnvagnen ).
Le petit garçon et le cerf-volant ( 1961 – Pojken
och draken, court-métrage cosigné par Jan Troell ).
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