(Quelques principes pour le pélican)
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Transcript (Quelques principes pour le pélican)
Nicole Orthous est IEN détachée dans l'enseignement supérieur, enseignante en français à l'IUFM de Lyon, UCB Lyon 1.
Elle propose, dans le cadre de la formation des enseignants, une méthode qu'elle a élaborée dans les années 1990.
Le mot de méthode est celui qu'elle utilise, parce que le travail consiste à suivre méthodiquement une démarche, en en comprenant
les fondements théoriques.
Elle la nomme méthode du pélican, par similarité avec l'image d'Epinal qui présente le pélican comme prémâchant la nourriture
avant de la donner à ses petits.
A propos de la méthode du pélican
Quelques principes :
Enseigner, c'est, entre autres mille choses, faire comprendre, autant que faire découvrir et faire
apprendre. Pour faire comprendre, l'enseignant explique. Expliquer est un travail intellectuel qui demande
réflexion et préparation.
En matière de compréhension de textes :
-la position de l'enseignant est souvent celle du vérificateur. Les pratiques en la matière peuvent se résumer
à ceci : on lit, on pose des questions de compréhension pour savoir si les élèves ont compris et ce qu'ils ont
compris. Or, la compréhension s'apprend et s'interroge (les publications sont nombreuses sur ce sujet, voir la
bibliographie et la webographie, non exhaustive et donnée à titre indicatif).
-les pratiques de classe préconisées dans le cadre de la formation des enseignants, depuis plusieurs
années, visent souvent à mettre les élèves en situation de découverte, de tâtonnements, de confrontations
entre pairs… toutes ces pratiques visant à dénoncer l'enseignement frontal et à proscrire ses effets jugés
néfastes.
-il est possible d'envisager, de temps en temps, que l'enseignant donne à l'élève de quoi comprendre le
texte, de façon à ce que, au moment où l'élève a à le lire, il le comprenne, un peu comme il pourrait enfin
regarder une photo que l'on vient de lui décrire longuement et exactement. Comme le contraire d'une
situation-problème.
Il s'agit de faire en sorte, à l'école, que l'élève savoure le texte parce qu'il en sait déjà quelque
chose… telle est la finalité de la méthode du pélican.
Il s’agit d'autre part de ne pas laisser à la seule intuition et à la seule improvisation de l'enseignant
tout le travail qui précède la distribution du texte pour lecture finale.
La méthode :
Avant tout, prévenir les élèves de la démarche : ils ne verront pas le texte tout de suite. Mais le but est qu'ils
le comprennent du premier coup lorsqu'ils devront le lire, qu'ils s'y trouvent comme dans des pantoufles.
Phase 1 :
Donner des relevés du texte, des extraits très courts, des mots (difficiles, inconnus)
Ne prendre que des relevés à même le texte (mots tels que les élèves les rencontreront, accords, temps,
emplacement respectés).
Choisir ces relevés pour donner aux élèves des indices de façon à ce qu’ils sachent de quoi le texte parle,
quelle est l’action et le contexte. Ne tendre aucun piège.
Faire émettre des hypothèses, rejeter celles qui ne conviennent pas au texte (dire simplement, non, ce n’est
pas ça).
Phase 2 :
Donner toutes les références du texte, son contexte, les connaissances nécessaires à sa compréhension
(époque, auteur, données culturelles). Demander aux élèves s’ils parviennent à se faire une idée du texte
(on essaie de faire en sorte que cette idée soit la plus proche possible du texte). A reprendre à toutes les
étapes.
Procéder à une paraphrase pour expliquer ce qui paraît difficile à comprendre.
Phase 3 :
Appeler l’attention sur une difficulté de compréhension en lecture : les substituts, les temps des verbes, la
chute…
La travailler en tant que telle : ce qui est difficile à comprendre, ce qu'il faut décoder, ce qu'il faut ne pas
perdre de vue, ce qui fait obstacle…
Employer la paraphrase ou tout autre élément qui rende le texte intelligible.
S'assurer encore que chacun se fait une idée du texte.
Phase 4 :
Lire le texte à haute voix aux élèves puis le donner à chacun.
Ou bien, donner le texte directement sans passer par la lecture à haute voix.
Observer les réactions des élèves à la fin de leur lecture.