Plan du cours - Jérôme hericourt

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Transcript Plan du cours - Jérôme hericourt

L3 Economie-Gestion, semestre 5
Histoire de la pensée économique 2
Enseignant responsable (cours et TD) : Jérôme Héricourt, professeur à l’UBO. E-mail :
[email protected].
Thème général du cours : l’évolution des idées économiques depuis les années 1870.
Volume horaire : 24 CM + 12 TD
Contrôle des connaissances : contrôle continu (40%) + examen final (60%)
Public visé :
Ce cours s’adresse aux étudiant(e)s de L3 Economie-gestion (parcours « Economie et
Management ») qui souhaitent approfondir leurs connaissances et leur réflexion sur les
différentes grilles d’analyse élaborées par les économistes pour comprendre le monde dans
lequel nous vivons.
Prérequis :
‐ connaissances de base en micro et macroéconomie ;
‐ la connaissance des auteurs étudiés dans le cours d’HPE1 est un atout supplémentaire, mais
non un prérequis ;
‐ en revanche, curiosité intellectuelle, ouverture d’esprit et intérêt pour les questions de
théorie économique sont indispensables.
Méthode :
L’approche retenue s’appuie tant sur le contact direct avec les textes originaux des auteurs
étudiés (ou leur traduction) que sur le cours magistral, qui s’attache à éclairer les concepts et à
faire le lien entre eux. Le cours abordera donc évidemment des points qui ne sont pas
mentionnés explicitement dans les textes, mais qui s’y rattachent directement.
Les textes étudiés sont ceux d’une sélection d’auteurs du XIXème et du XXème siècle. La
liste provisoire (et donc susceptible de modifications) de ces auteurs est la suivante :
‐ Léon WALRAS (Evreux, 1834 – Clarens, Suisse, 1910)
‐ Vilfredo PARETO (Paris, 1848 – Céligny, Suisse, 1923)
‐ Alfred MARSHALL (Londres, 1842 – Cambridge, 1824)
‐ Thorstein VEBLEN (Manitowoc, Wisconsin, 1857 – Menlo Park, Californie, 1929)
‐ John Maynard KEYNES (Cambridge, 1883 – Firle, Sussex, 1946)
‐ Friedrich August von HAYEK (Vienne, 1899 – Fribourg en Brisgau, 1992)
‐ Joseph Aloïs SCHUMPETER (Trietsch, Moravie, 1883 – Salisbury, Connecticut,
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1950)
‐ Milton FRIEDMAN (New-York, 1912 - San Francisco, 2006)
- Robert LUCAS (Yakima, Washington, 1937 - …)
‐ John Kenneth GALBRAITH (Iona Station, Ontario 1908 – Cambridge, Massachusetts,
2006)
Évaluation :
- 40% contrôle continu (exposé sur un ou plusieurs textes proposés dans la brochure + une
interrogation écrite en milieu de semestre)
- 60 % examen final (deux questions, pouvant ou non porter sur un extrait de texte, issu OU
NON de la brochure).
Synopsis autour des auteurs:
‐ Faisant suite au cours d’HPE1 enseigné en L2, le cours d’HPE2 enseigné en L3 débute avec
la « révolution marginaliste » qui, à la fin du XIXème siècle, jette les bases de l’orthodoxie
économique contemporaine. Ce mouvement sera illustré à travers « l’économie politique pure
» de Léon Walras, dont la contribution va bien au-delà de l’introduction du principe
marginaliste dans la théorie de la valeur (« découverte » partagée avec Jevons et Menger),
puisqu’elle fonde la théorie moderne de l’équilibre général.
‐ Après le temps des fondateurs, vient celui des disciples qui précisent, approfondissent, mais
aussi critiquent les idées de leurs prédécesseurs. Le cœur de cette deuxième phase se situe
dans les premières années du XXème siècle. Elle sera illustrée par les travaux de deux auteurs
qui, tout en étant dans le droit fil de la « révolution marginaliste » n’en sont pas moins très
différents l’un de l’autre : Vilfredo Pareto et Alfred Marshall. Le premier sera étudié pour sa
contribution à la théorie du consommateur, sa réinterprétation de la théorie marginaliste de la
valeur dans le cadre de l’équilibre général, sa contribution à l’économie du bien-être
(formulation du concept de « maximum d’ophélimité » et établissement, dans le cadre d’une
économie d’échange pur, de la correspondance entre « maximum d’ophélimité » et équilibre
général de concurrence pure et parfaite), ainsi que sa position originale vis-à-vis du
libéralisme économique (l’économie politique pure ne permet de trancher en faveur d’aucun
système). Le second pour sa reformulation de la théorie marginaliste de la valeur dans le
cadre du modèle d’équilibre partiel (« théorie symétrique de la valeur » prétendant réconcilier
classiques et marginalistes), ainsi que son analyse des économies d’échelle (internes et
externes) et sa vision de l’équilibre concurrentiel (« les arbres et la forêt »).
‐ L’orthodoxie marginaliste qui se met en place à la fin du XIXème siècle suscite très tôt des
réactions critiques. Parmi celles-ci, on étudiera l’approche « institutionnaliste » de Veblen qui,
dans sa « théorie de la classe de loisir » (1899), se livre à une critique radicale du postulat de
l’homo oeconomicus qui fonde l’approche marginaliste (appelée « néoclassique » par
Veblen).
‐ Le cours s’intéressera ensuit à trois économistes majeurs du XXème siècle : Keynes, Hayek
et Schumpeter. Formé à l’économie par Marshall, le premier s’écarte de l’orthodoxie
néoclassique (qu’il appelle « classique ») sur la question de l’incertitude vis-à-vis de l’avenir,
ce qui l’amène à proposer une théorie originale de la demande de monnaie qui débouche sur
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une remise en cause du dogme du plein emploi dans une économie de marché concurrentielle.
Son analyse, qui fonde la macroéconomie moderne, prend le contrepied des préconisations
des économistes orthodoxes dans le contexte de la crise des 1929 et promeut une conception
interventionniste de l’Etat dans une économie de marché, qui aura un grand retentissement
dans les économies occidentales après la seconde guerre mondiale. A l’opposé de Keynes,
Hayek se revendique d’une tradition libérale « pure », qui puise son origine dans la tradition
marginaliste autrichienne (Böhm-Bawerk, Mises), nettement distincte de la tradition
walrasienne. Hayek sera étudié pour sa conception du marché comme producteur
d’information, pour son analyse des crises économiques qui s’oppose à celle de Keynes
(déformation de la structure des prix relatifs et épargne forcée sous l’effet de la création
monétaire, suivie d’un « coup d’accordéon » lorsque les consommateurs réagissent), mais
aussi pour ses prises de position épistémologiques concernant la spécificité des sciences
humaines par rapport aux sciences de la nature, le rejet de la macroéconomie et le rejet de la
formalisation mathématique. Schumpeter se singularise quant à lui par ses affinités
intellectuelles, qui le situent au confluent de la pensée de Walras (« le circuit ») et de celle de
Marx (« l’évolution »), auteur dont il partage la vision sur la dynamique du capitalisme mais
non les idées politiques. Schumpeter sera étudié pour sa théorie de l’entrepreneur, pour sa
théorie de la croissance et des cycles économiques, et pour sa vision pessimiste concernant le
devenir du capitalisme.
‐ Trois importants économistes américains de la seconde moitié du XXème siècle seront
étudiés à la fin de ce cours : Milton Friedman, Robert Lucas et John Kenneth Galbraith. Le
premier entreprend de réhabiliter l’orthodoxie prékeynésienne sous une forme modernisée
appelée « monétarisme », qui jouera un rôle majeur dans le débat économique et les politiques
mises en œuvre à l’issue des chocs pétroliers des années 70. Friedman sera étudié pour son
analyse de la création monétaire et du chômage (« the rôle of monetary policy », 1968), mais
aussi pour son épistémologie empruntée au philosophe des sciences Karl Popper, qui l’oppose
à Hayek dont il est pourtant très proche sur le plan idéologique. Pionner de la « révolution des
Anticipations Rationnelles » et de la Nouvelle Ecole Classique, Lucas ira au-delà de Friedman
dans la remise en cause méthodologique et conceptuelle du cadre keynésien. Avec les
anticipations rationnelles donc, mais également en proposant une nouvelle théorie du cycle
économique, pourvue de fondements microéconomique et entièrement réelle (c’est-à-dire
n’accordant aucun rôle à la monnaie), Lucas initie une restauration classique complète. Il faut
attendre plus de dix ans pour voir émerger la réplique de la Nouvelle Ecole Keynésienne
(Mankiw, Stiglitz…), qui tente un compromis entre les approches keynésienne et nouvelleclassique. Idéologiquement opposé à Friedman et à Lucas, Galbraith se situe quant à lui au
confluent de l’institutionnalisme et du keynésianisme. Il sera étudié pour son analyse de la
grande entreprise (« le nouvel Etat industriel ») qui l’amène, notamment, à remettre en cause
le dogme de la « souveraineté du consommateur » (« filière inversée ») et à théoriser
l’avènement d’un capitalisme managérial fondé sur la « technostructure ».
Bibliographie :
Une sélection de textes des auteurs précités sera distribuée aux étudiants. Elle constituera la
base bibliographique principale de l’enseignement. Néanmoins, la mise en contexte de ces
documents pourra bénéficier de la lecture d’un manuel d’histoire de la pensée économique. A
titre indicatif :
•
Jean Boncoeur, et Hervé Thouément., « Histoire des idées économiques », tome 2.
Nathan, coll. Circa. 4e édition, 2013.
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•
•
Ghislain Deleplace, « Histoire de la Pensée Economique », 2ème édition, Dunod (coll.
Eco Sup), 2009.
Alain Béraud et Gilbert Faccarello (Dir.), « Nouvelle Histoire de la Pensée
Economique » (trois tomes), La Découverte, 2000. Complet, mais volumineux et pas
toujours facile d’accès.
Plan du cours :
Chapitre 1. Introduction : L'économie aujourd'hui
Section 1. La science économique
Section 2. Les méthodes de la science économique
Chapitre 2. La théorie néoclassique : la révolution marginaliste
Section 1. Le marginalisme
Section 2. L'offre et la demande
Section 3. L'équilibre économique et le bien-être
Section 4. Veblen, le premier contradicteur majeur
Chapitre 3. La révolution keynésienne et la contradiction de Hayek
Section 1. Eléments de macroéconomie classique
Section 2. L'œuvre de Keynes
Section 3. La contestation radicale de Hayek
Chapitre 4. La macroéconomie de l'après-guerre : keynésien vs. monétarisme
Section 1. Les keynésiens orthodoxes
Section 2. Le monétarisme
Chapitre 5 : l’inclassable : Joseph Aloïs Schumpeter
Section 1. La théorie de l’entrepreneur
Section 2. La théorie des cycles économiques
Chapitre 6. La nouvelle école classique, une contre-révolution
Section 1. La contradiction du keynésianisme orthodoxe par la NEC
Section 2. Une explication globale de la croissance et du cycle
Chapitre 7. A la recherche d’une alternative
Section 1. Galbraith, au croisement de l’institutionnalisme et du keynésianisme.
Section 2. Contre ( ?) les nouveaux classiques : la Nouvelle Economie Keynésienne,
Chapitre 8. Conclusion : l’état de la théorie économique
Une théorie économique impérialiste
Une théorie économique fragile, mais utile
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