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« Cultures de contact - Contacts de cultures »

Séminaire doctoral inter-universitaire ULB 1 avril 2014

Dorian VANHULLE (CreA) - D’un fleuve à l’autre : l’Égypte et le Proche-Orient au IVe millénaire Contacts et échanges entre

L’existence de contacts entre l’Égypte pré- et protodynastique (ca. 4500-2700 av. J.-C.) et la Mésopotamie est bien connue et a été abondamment commentée. Les indices de tels contacts reposent notamment sur l’apparition de thématiques artistiques et idéologiques mésopotamiennes en Égypte, l’exemple le plus emblématique étant l’iconographie du célèbre manche de couteau du Gebel el-Arak. De façon plus concrète, l’apparition soudaine au Nagada IIC (ca. 3500 av. J.-C.) de matériaux exotiques en Égypte, tels le lapis-lazuli afghan ou encore l’obsidienne, témoigne de l’existence de réseaux d’échanges bien établis et organisés sur de très longues distances. Nous intéresser au bateau prédynastique permet d’aborder cette question, tant du point de vue artistique que du point de vue archéologique. Outre ses multiples significations en tant que « signe-image » et son étroite implication dans ces thématiques prétendument importées d’Orient, il est également au centre des contacts et échanges entre l’Égypte et le monde extérieur.

Gilles ANDRIANNE (Philixte) - L’archer dans la poésie grecque archaïque et les cultures orientales : entre contact et héritage

La présence d’arcs et d’archers dans la poésie homérique et dans les textes archaïques a souvent été interprétée de manière floue comme une influence du monde oriental, et l’affirmation selon laquelle l’arc n’est pas l’arme des Grecs est présente dans la quasi-totalité de la littérature moderne. En traitant de la thématique ciblée de l’arc et de l’archer, je souhaiterais montrer deux exemples de comparaison entre la culture archaïque grecque et le monde oriental : l’un avec l’Inde, géographiquement éloignée, et dès lors considéré comme le résultat d’un héritage indo-européen ; l’autre avec le monde hittite, géographiquement proche, laissant place à la possibilité d'influences entre cultures. J’espère en outre soulever des questions sur l’imperméabilité entre les deux méthodes et modes de pensées sur la façon dont la poésie grecque a pu être influencée.

Aline DISTEXHE (CIERL) La perception de l’Autre dans l’empire néo-assyrien : Égyptiens, Grecs, Arabes et autres « nationalités »

L’empire néo-assyrien est fréquemment qualifié de multiculturel. La place et le rôle important des Araméens en son sein ont fait l’objet de nombreuses études ; ceux des autres populations de l’époque ont été mentionnés, mais moins systématiquement étudiés. Au-delà des contacts superficiels découlant de confrontations militaires, je m’intéresserai aux passages de la documentation néo-assyrienne qui évoquent la présence durable au cœur même de l’Assyrie d’Égyptiens, de Grecs mais aussi d’Arabes – trois populations qui seront par ailleurs évoquées dans ce séminaire – afin de pouvoir aborder de manière comparative la façon dont ils y étaient perçus. Les raisons de leur présence, mais aussi leurs fonctions respectives au sein de l’empire seront également abordées, pour être comparées avec la situation mieux connue des Araméens.

Jean VANDEN BROECK-PARANT (CreA) Politique de remploi et remplois politiques : les cas du Trésor de Sicyone et du pilier de Paul-Émile à Delphes

« Nombril du monde grec », Delphes était un lieu de représentation privilégié pour les grandes cités helléniques, y compris celles de Grande Grèce. Ces cités n’étaient pas simplement juxtaposées sur le site en autant de trésors et autres monuments ; elles s’y rencontraient. Ces rencontres se matérialisaient sous diverses formes et notamment dans les remplois. Les fondations du Trésor de Sicyone (vers 560-555 av. J.-C.) contiennent ainsi l’intégralité de deux monuments antérieurs : la

tholos

et le monoptère. Or ce dernier pourrait avoir été une offrande non pas sicyonienne, mais d’une cité de Grande Grèce, peut-être de Sicile. La portée politique de cet important remploi est encore discutée. Elle est en revanche très claire dans le cas (bien plus tardif) du remploi par Paul-Émile du pilier du roi Persée, son adversaire malheureux lors de la bataille de Pydna (168 av. J.-C.).

Marie-Astrid BUELENS (SociAMM) - Le

Livre de Daniel

et le pouvoir séleucide : réception des oracles de contestation politique en Judée au IIe siècle avant J.-C.

Les chapitres 7 à 12 du Livre de Daniel relatent les visions eschatologiques du prophète à propos d’événements survenus en Judée en 168/7, à savoir la fermeture du Temple et l’interdiction du culte et des pratiques religieuses juives par le roi séleucide Antiochos IV. L’utilisation de prophéties

ex euentu

et d’un imaginaire apocalyptique proche de l’

Apocalypse de Jean

expliquent en partie l’engouement énorme de la recherche moderne pour l’étude de ces chapitres. Notre intérêt réside surtout dans la proximité chronologique de ces textes avec les mesures prises par Antiochos IV à l’encontre de la religion juive. La rédaction contemporaine ou quasi-contemporaine aux événements rend l’étude du point de vue contestataire adopté dans les visions de Daniel particulièrement pertinente pour comprendre les relations entre le pouvoir central et les populations juives durant ces années de troubles.

Dans cette présentation, nous tenterons d’évaluer la diffusion et la réception des visions de Daniel au sein des populations juives ; notre étude se développera en particulier selon trois axes : 1) l’utilisation du temps dans

Daniel

7-12 ; 2) l’ampleur géographique et sociale des mesures d’Antiochos IV ; 3) les référents idéologiques juifs concernant la figure d’un souverain étranger.

Naïm VANTHIEGHEM (Philixte) – Contacts linguistiques, culturels et religieux dans l’Égypte des VII e XI e siècles.

Lieu de passage et de conquête entre l’Afrique et l’Asie, l’Égypte a toujours été un creuset propice aux contacts des cultures africaines, sémitiques et indo-européennes. L’exposé se concentrera sur quelques cas d’études qui montrent l’existence de contacts culturels, linguistiques et religieux entre Coptes et Arabes, Chrétiens et Musulmans aux quatre premiers siècles de la conquête du pays par les Arabes. Le point de vue adopté sera essentiellement papyrologique.