Bulletin N°3 AAMTAT
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Transcript Bulletin N°3 AAMTAT
ASSOCIATION
DES AMIS DU
MUSÉE DE
TRADITION DE
L’ARME DES
TRANSMISSIONS
La Lettre de
l’AAMTAT
Année 2014
1er juin 2014
Mot du président de l’AAMTAT
Sommaire :
Page 1-Le mot du Président
Page 2—Lettre du Père de l’Arme
Pages 3 à 7 –Le musée et ses
activités
Page 8—Technique du passé
Page 9 –Historique.
Page 10—Humour sérieux
Page 11—Rejoignez-nous!
A l’heure où j’écris ces quelques lignes nous commémorons l’Armistice du
8 mai 1945.
Le 7 mai nous nous souvenions de nos anciens qui ont combattu en Indochine et à Dien Bien Phu.
Le 6 juin sont organisées les cérémonies de commémoration du 70ème anniversaire du débarquement en Normandie.
En cette période de souvenir, l’exposition du Centenaire prend forme.
Elle sera très bientôt présentée pour débuter sa période d’accès au public
qui sera suivie d’une phase de « tournée » dans les écoles et les communes qui
en feront la demande.
La conservatrice du musée des Transmissions, le capitaine Valérie Caniart,
nous en parle dans la rubrique la vie du Musée.
J’invite tous ceux qui nous lisent à venir renforcer au sein de l’AAMTAT
nos actions par implication directe ou par un soutien financier ou moral pour
que le rôle et la place des Transmissions dans l’histoire militaire sous quelque
forme que ce soit puisse être mieux connus. En effet, tout cela demande de
l’investissement et des fonds que les droits d’entrées ne suffisent pas à couvrir.
Le 27 et le 28 mai prochain sont organisés les journées de Transmissions à
l’Ecole. Ce peut-être l’occasion aussi de mieux faire connaître le musée,
l’AAMTAT, mais aussi les autres associations qui sont impliquées dans la vie
de l’Arme, plus particulièrement l’UNATRANS et l’APPAT.
Nous leur réservons un espace dans les prochaines lettres que nous éditerons.
C’est aussi l’objet du projet que le général Boissan, commandant l’ETRS
nous présente dans une des rubriques composant ce numéro 3 de la Lettre de
l’AAMTAT, lettre remarquablement mise en forme et en page par le général
Hervé que je remercie très sincèrement. J’associe à ces remerciements tous
ceux qui ont apporté leurs contributions à la composition de ce nouveau numéro qui je l’espère vous donnera satisfaction.
Général (2S) André HELLY
Président de l’AAMTAT
par le GB Yves-Tristan Boissan
Le constat est fait : le monde associatif vit une période difficile, une crise des vocations en quelque sorte !
Nos associations de transmetteurs n’échappent pas à cette situation.
Pourtant, certaines d’entre-elles sont extrêmement dynamiques comme en témoignent les comptes-rendus
réguliers de leurs activités. D’autres prennent même un nouvel élan, comme l’AAMTAT, dont la
Lettre qui m’ouvre ses colonnes a déjà trouvé ses lecteurs et dont l’action volontariste en 2013 a permis
de donner un nouveau visage à notre Musée/Espace Férié et permis sa réouverture en février dernier.
Mais ce satisfecit ne peut pas cacher un point très inquiétant : notre incapacité depuis plusieurs années à attirer les jeunes
adhérents.
Le séminaire des officiers « Communication » et des présidents de catégorie que l’Ecole des transmissions a organisé en début
d’année 2014 a été, de ce point de vue, très éclairant : nos transmetteurs ne saisissent pas, ou très peu, l’intérêt de participer
au mouvement associatif et rares se font donc les bénévoles qui peuvent et acceptent de donner de leur temps.
Mes responsabilités actuelles de « Père » de l’arme des Transmissions me conduisent naturellement à réagir face à cette
situation qu’on ne peut, à mon sens, laisser perdurer.
En particulier, je pense que nous avons le devoir impérieux d’assurer la pérennité de l’UNATRANS, dont l’identité et la
présence doit être renforcée et rendue à la fois plus lisible et plus visible.
Pour y parvenir, une voie pourrait être de renouveler les générations et faire entrer des cadres d’active au bureau de cette
association nationale.
Les plus anciens d’entre-nous le doivent au plus jeunes.
Plus qu’aujourd’hui encore, l’UNATRANS pourrait constituer ce creuset au sein duquel se rassemblerait les transmetteurs.
L’UNATRANS doit bien évidemment rester cet élément fédérateur, respectueux des différentes associations spécifiques qui
la constituent et au sein desquelles nos transmetteurs se reconnaissent. Mais elle pourrait utilement donner, demain, plus de
sens encore à leurs actions respectives. Alors, que faire ?
Pour mettre en valeur notre patrimoine, permettre à chacun de s’élever par une connaissance plus approfondie de l’histoire de
nos métiers et de ceux qui nous ont précédé, favoriser les échanges entre les générations et d’autres acteurs, participer à la
préparation de l’avenir, l’UNATRANS ne pourrait-elle pas s’appuyer utilement sur quelques associations qui lui sont
affiliées en leur confiant des travaux thématiques, dans le but de faire émerger un véritable plan d’action ?
Ces travaux ne pourraient-ils pas alors être présentés lors d’un congrès annuel organisé à l’Ecole des transmissions ? Et
pourquoi ne pas choisir la semaine du 8 avril 2015 pour un premier événement de cette nature, en rappel de ce 8 avril 1908
où deux sapeurs-télégraphistes ont été cités au feu lors de la reprise de la ville de Settat, au cours de la campagne du Maroc
qui a constitué également le premier engagement opérationnel de nos Anciens ? Nous pourrions alors associer à ce congrès le
prochain symposium des SIC et de la GE que l’ETRS et DGA/MI envisagent d’organiser ensemble l’an prochain ?
Ces quelques idées peuvent constituer à mon sens une feuille de route, à condition que quelques-uns d’entre-nous les travaillent
dans les mois qui viennent, et qu’ils les fassent ensuite partager par le plus grand nombre.
Je forme le vœu qu’elles retiennent votre attention. N’hésitez-pas à me faire part de vos réactions !
DETOURS : CULTURE
(Texte paru dans « ARMEES D’ AUJOURD’HUI)
L’histoire des transmissions
décryptée
En Ille-et-Vilaine, l’Espace Ferrié – musée
des Transmissions - expose l’évolution des
systèmes d’information et retrace le
parcours des personnages qui ont conduit
au développement de ces techniques, qu’ils
soient acteurs de la société civile ou figures
du monde militaire.
Sans transmissions, pas d’ordre, sans ordre
pas d’opération. La communication est
stratégique. Tel est le message de l’espace
Ferrié -musée des transmissions de
Cesson-Sévigné, près de Rennes. Les
transmissions détiennent un rôle clef pour
exercer un pouvoir et diffuser des ordres.
Au sein des armées, elles exigent un
engagement opérationnel permanent et une
compétence technique en perpétuelle
évolution. L’espace Ferrié, qui doit son
nom au pionnier des transmissions
militaires et de la télégraphie sans fil
Gustave Ferrié, livre de manière
pédagogique les secrets de cette
technologie.» À l’origine, le musée des
Transmissions était purement technique.
Nous y avons intégré des éléments
historiques et humains sans pour autant
mettre de côté l’aspect scientifique. Nos
souhaitons faire comprendre aux visiteurs
les grandes innovations technologiquesélectricité, triode, faisceaux hertziens- qui
ont permis le progrès des transmissions
depuis 1870 » explique la capitaine Valérie
CANIART, conservatrice du musée depuis
2012.
DES PIGEONS À LA RESCOUSSE
Au fils de la visite, on découvre que
chaque conflit a apporté son lot
d’innovations ; ainsi, lors de la guerre de
1870, Paris est assiégé et le gouvernement
se retranche à Tours, mais le câble qui relie
les deux villes est coupé par les Prussiens.
La colombophilie et le télégraphe optique
servent de moyens de secours. Des unités
spécialisées dans ces domaines sont créées
dans les armées.
Quelques années plus tard, la compétition
entre puissances coloniales en Afrique et la
crise de Fachoda, en 1898, démontrent la
nécessité de se doter de moyens de
communication sans fil. Arrive en France
la télégraphie sans fil. Pendant la Première
Guerre Mondiale, la tour Eiffel, qui restera
une station de radio militaire jusqu’en
1920, devient les grandes oreilles de la
France. À cette même période, les sapeurstélégraphistes jouent un rôle clef en tirant
des câbles pour relier le front aux postes de
commandement et recueillir les
renseignements obtenus par l’écoute des
lignes ennemies. La guerre des
télécommunications fait son entrée sur les
champs de bataille.
Seconde Guerre Mondiale : les Merlinettes
marquent l’entrée des femmes militaires
dans le monde des transmissions. Elles
doivent leur surnom au général Merlin qui,
devant la pénurie de personnel masculin,
décide de créer un corps féminins des
transmissions. La radio s’impose comme
un élément indispensable durant le conflit
en tant que vecteur de contre-propagande
et instrument de communication des
résistants.
« Les opérateurs radio clandestins étaient
arrêtés au bout de 30 minutes en moyenne
lorsqu’ils émettaient » souligne la
conservatrice du Musée.
Côté codage : le chiffrement est ce qui
permettait aussi bien aux militaires qu’aux
diplomates de protéger une information en
faisant en sorte qu’un message intercepté
soit incompréhensible pour l’ennemi.
Transcription, substitution, plusieurs
méthodes nées dans l’Antiquité ont perduré
jusqu’aux années 1950. La base : un
document de référence qui sert de
décodeur. De nombreuses opérations
étaient réalisées à la main jusqu’en 1980 à
l’image de ce que montre le cahier de
Georges Painvin, célèbre cryptanalyste qui
a réussi à percer le secret du « chiffre A
DFGVX », système utilisé par les
Allemands à la fin de la Première Guerre
Mondiale. Dans les années 1920, les
machines de chiffrement entrent en jeu,
parmi lesquelles la fameuse Enigma.
« Avec la révolution numérique, on
commence à chiffrer autre chose que du
texte. Arrivent alors les radios brouilleuses
de voix et téléphones cryptés » précise la
capitaine Valérie Caniart. En témoigne
l’exposition d’engins tout à fait
énigmatiques.
Un studio radio pour de Gaulle nouvelle
pièce phare du musée : le studio
d’enregistrement qui se trouvait au PC
Gypse. Construit en 1963 sur la base
aérienne de Taverny, cet abri antiatomique,
enterré à 50 mètres de profondeur sous les
carrières de gypse, est destiné à servir de
refuge au pouvoir exécutif en cas de conflit
nucléaire. En plein guerre froide, le général
de Gaulle demanda la réalisation de cette
installation pour conserver un contact avec
les Français, comme il l’avait fait durant le
Seconde guerre Mondiale par le biais de la
radio. Ce studio, qui est resté au PC Gypse
jusqu’en 1982, ne servira finalement
jamais.
À travers les nombreux faits historiques
qu’il relate, l’espace Ferrié met en lumière
les parcours des acteurs qui ont forgé
l’identité de l’arme des transmissions.
Comme le général Leschi, grand résistant
et premier directeur technique de la
Radiotélévision Française. Ou encore le
général Deygout, initiateur du Rita, le
réseau intégré des transmissions
automatiques, réseau maillé qu’il avait
imaginé bien avant que la technologie ne
permette sa réalisation. Enfin, le mémorial
de l’espace Ferrié rend hommage à tous les
transmetteurs sans qui, à travers les âges,
les ordres n’auraient ne seraient jamais
arrivés aux mains des chefs des opérations.
Camille Martin
Infos pratiques: Musée des Transmissions
6 avenue de la Boulais
35510 CESSON SEVIGNÉ
Fermé le mardi et le samedi.
Entrée : 4 € et 2 € tarif réduit, gratuite le
premier dimanche de chaque mois. Tél : 02
99 84 32
Voir le studio ? Venez au Musée et
profitez aussi de l’exposition
temporaire !
Exposition temporaire en cours
Prochainement au Musée
Sapeur télégraphiste dans la Grande Guerre
Au début de la guerre, les sapeurs télégraphistes se servent des moyens de communication parmi les plus
modernes de leur époque. Certains utilisent le téléphone et la télégraphie sans fil (TSF), techniques encore
peu répandues qui émerveillent leurs contemporains, alors que d’autres sont spécialisés dans la
colombophilie et la télégraphie (filaire).
Appartenant au 8e régiment du génie, ils ont
été présents sur tous les fronts de la Grande
Guerre aux côtés de leurs camarades poilus,
à tous les niveaux de l’armée. Pendant cinq
ans, les sapeurs, dont le nombre passe
durant le conflit de 7 000 à 55 000, ont
notamment dressé des poteaux, déployé des
milliers de kilomètres de fil, installé et réparé
des postes téléphoniques ou de TSF parfois
à quelques mètres des lignes ennemies,
localisé la situation géographique des
troupes ennemies, et écouté des centaines de
milliers de conversations inlassablement
retranscrites.
L’exposition offre un aperçu des raisons
souvent méconnues de ce déploiement de
moyens technologiques.
La présentation de documents (d’époque)
permet de comprendre l’usage des écoutes,
l’exploitation des renseignements recueillis
au niveau le plus élémentaire et leur
utilisation dans les états-majors.
A travers les témoignages de sapeurs télégraphistes, illustrés par un reportage photographique du 2e atelier
télégraphique du 7e corps d’armée de la 6e armée et de nombreux objets, cette exposition, organisée selon
un plan chrono-thématique, permet de rappeler les grandes étapes du conflit et d’aborder la guerre sous
différents angles correspondant aux programmes scolaires de l’école primaire, du collège et du lycée : la vie
quotidienne du poilu, la violence au XXe siècle, la guerre au XXe siècle, la mobilisation de la société à
travers l’investissement de l’appareil industriel, les moyens technologiques… Des collections en
provenance du 8ème RT, des associations soutiens mais aussi de collections privées viendront renforcer le
témoignage des textes et des photos.
Réalisée dans le cadre des cérémonies du centenaire de la Première Guerre mondiale , l’exposition, à
vocation itinérante au profit des régiments, des états-majors et des collectivités ou associations, sera
présentée en avant première à la médiathèque de l’Ourse à Dinard du 27 mai au 6 juin 2014 et au musée
du télégraphe de Chappe de SAINT-MARCAN* pendant l’été. Qu’on se le dise !
*Saint-Marcan est une commune française située dans le nord-est du département d'Ille-et-Vilaine en région Bretagne.
Depuis le mois de novembre dernier, le musée propose des
conférences.
La prochaine conférence aura lieu le 5 juin 2014 à
partir de 18h00.
Elle accompagne la mise en dépôt à l’Espace Ferrié par les
descendants de Camille Tissot de quelques objets lui ayant
appartenu.
Titre : "Les pionniers de la TSF : sur les traces de
Camille Tissot, Gustave Ferrié et quelques autres ..."
Au tournant du 19e au 20e siècle émerge un nouveau
moyen de communiquer « sans fil ».
Les premiers balbutiements de la radio vous seront
présentés à travers les recherches et expériences sur la mer
et sur la terre du capitaine de frégate Camille Tissot et
de Gustave Ferrié, pionnier de la TSF et de revivre avec eux leurs espoirs, leurs trouvailles et leurs
déceptions.
En deuxième partie sera brossé un portrait de Camille Tissot, officier républicain, scientifique
reconnu et humaniste engagé.
Le conférencier :
Maître-principal détecteur Jean-Luc Fournier, en activité dans la marine nationale depuis 1981.
Après une carrière essentiellement embarquée sur les navires de surface, il est actuellement conseiller pédagogique à l'école de navigation sous-marine de Brest (ENSM).
Collectionneur de radios anciennes, plus particulièrement de radios maritimes, il possède également une bonne bibliothèque concernant ces thèmes.
Depuis 2006 et la découverte des archives du capitaine de frégate Camille Tissot
(1868-1917), il été amené à travailler plus spécialement sur la TSF des pionniers, et a
fondé l'association Camille Tissot dont il est le président
Ses travaux alimentent un site internet (www.camille-tissot.fr)
Un ouvrage est en cours d'écriture.
Techniques du
passé
La télégraphie par le sol (T.P.S.)
Une technique de transmission utilisée sur la ligne
de front pendant la Première Guerre mondiale
A la fin du 19ème siècle, de nombreux chercheurs et ingénieurs tels que Bell, Morse et
Ducretet ont essayé sans grand succès d’utiliser le sol pour la transmission de signaux.
En 1915, le colonel Gustave Ferrié mettant à profit l’emploi d’amplificateurs réalisés à partir
de lampes TM (*) entreprend des expériences qui donnent des résultats encourageants.
Cette technique est adoptée définitivement en 1916 et environ 10 000 appareils sont fournis
aux armées françaises et alliées qui disposent ainsi d’un moyen de transmission adapté à la
ligne de front.
La T.P.S. est employée pour établir des liaisons de courtes distances, de 3 à 4 kilomètres,
dans les zones de combats où les lignes téléphoniques et télégraphiques sont régulièrement
coupées par les bombardements. Son installation peut être entièrement souterraine et ainsi
résister aux bombardements les plus violents.
Après avoir rendu de grands services durant la guerre, la T.P.S. fut conservée dans les
armées jusque dans les années 30.
La T.P.S. fonctionne sur le
principe des courants induits
dans le sol.
L’émetteur est composé d’un
générateur de courant basses
fréquences qui injecte dans le sol,
entre deux piquets de terre distants
d’une centaine de mètres, un
courant « vibré » commandé par un
manipulateur de signaux Morse.
Le récepteur est constitué d’un
casque d’écoute et d’un
amplificateur à 3 lampes TM
raccordé à une ligne identique à celle de l’émission.
Les opérateurs sont familièrement appelés les « T.P.Sistes ».
De nos jours, cette technique de transmission est encore utilisée en spéléologie et plus
particulièrement pour les opérations de secours (système NICOLA*).
LCL (H) Daniel DELEAU
(*) La lampe TM (télégraphie militaire) mise au point par
l’équipe de spécialistes constituée par le colonel Ferrié est
industrialisée pour la première fois au monde à partir de 1915
dans la région de Lyon. Développée à partir de la valve Audion
(ou triode) inventée par le physicien américain Lee De Forest
en 1906, la lampe TM peut être utilisée indifféremment comme
amplificateur, détecteur ou oscillateur.
Lampe AUDION De FORREST
Vers 1926
*Voir sur Internet : http://latronche.free.fr/radio.html
L’eau de la marmite commence toujours à bouillir par le fond, jamais par le couvercle !
La grande HISTOIRE ne peut s’écrire qu’à travers les petites
Un peu de lecture du 5° RG – 24° bataillon de télégraphistes : « ce que l’on nous apprend est très
intéressant. On nous enseigne à la télégraphie ordinaire. Plus tard on nous enseignera la télégraphie
sans fil et la télégraphie optique » ... « vous m’excuserez si je ne vous écrit pas en allemand » ... 1905
... qu’est-il devenu lors du premier conflit mondial ?? Mystère des destins !
TransmissionsToutes Armes
Souvenir d’Algérie
(D’un fantassin « mécanisé », le colonel Jean MARTIN,
alors Capitaine commandant une compagnie de Chasseurs
dans le DJUDJURA)
Lors de nos reconnaissances, il nous fallait emporter le lourd et
encombrant AN/GRC9, les distances étant trop grandes pour le
poste C10, ce qui mobilisait un personnel important au détriment
des sections de combat. Aussi, lors d’une inspection de notre
général, celui-ci, se rendant compte de notre dénuement, nous
demande quel était notre souhait.
N’écoutant que notre désir d’améliorer notre efficacité opérationnelle, nous demandons les fonds
nécessaires pour acheter un bourricot, qui serait promu à l’honneur de porter l’ANGRC9.
Mais vint une opération de secteur. Le capitaine avait donné l’ordre de doubler la ration d’avoine, et pour
être sûr de bénéficier de toute l’énergie opérationnelle de notre bourricot, de mélanger à son avoine « un
quart de pinard » !
A la nuit tombée, la compagnie s’ébranle sur les pistes étroites de
montagne. Au milieu du groupe de commandement, notre bourricot
portait allégrement son ANGR/C9 dans un panier double, le poste d’un
coté, la génératrice et son trépied de l’autre plus sa ration d’avoine pour
deux jours. Puis, peu à peu, ses pas deviennent hésitants et sa trajectoire
zigzagante. Et soudain, dans un bruit infernal qui résonnait dans cette nuit
calme de montagne, notre bourricot se vide complètement et s’écroule !
La compagnie s’arrête ; les chefs de section demandent à la radio ce qui se
passe. On s’affère autour du bourricot pour le relever : impossible : il est trop lourd et totalement
amorphe. Le temps presse.
En désespoir de cause, le capitaine appelle le camp à la radio : « envoyez un
brancard avec quatre solides brancardiers » « Vous avez un blessé ? On a pas
entendu de coups de feu ».
« Non, c’est pour le bourricot » !
De l’infanterie mécanisée, voulant évoquer les glorieuses charges de l’armée
napoléonienne, au bourricot, quelle évolution !
Inutile de préciser que nous avons revendu – à perte, évidemment – notre
bourricot.
En tenue de combat
Colonel Jean MARTIN (Promotion UNION
FRANCAISE)
N.B. : Le premier relais F.H. implanté sur le Djebel SIDI-RGHEISS
(Constantinois) par la 5° compagnie du 45°RIT en novembre 1955 fut hissé
au sommet à l’aide de mulets prêtés par une section de sapeurs qui
travaillaient à la construction d’une piste. Ce point haut, choisi dans
l’urgence, deviendra par la suite une importante plaque tournante pour les
transmissions du Constantinois. (Chef de section : S/Lt HERVE (Gal 2°S)même promotion)
.
S