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HISTOIRE DES ARTS : arts du langage
Fiche élève 2
Questions pour une lecture analytique
I.
Un poème rythmé : une ode
1) A quel genre littéraire appartient ce texte ? Analysez sa forme en utilisant notamment
le vocabulaire cherché à la maison. Strophes, versets, rythme
2) Par quels procédés l’auteur crée-t-il un rythme dans ce poème ? Pour répondre, vous
analyserez la ponctuation, les répétitions de mots et de sons et les anaphores.
Le poème étudié est constitué de 6 strophes irrégulières écrites en versets. Cette forme
héritée du texte biblique constitue une unité plus longue que le vers. Elle se fonde sur
le découpage de la structure grammaticale de la phrase en groupes rythmés qui
confèrent de la musicalité au poème. Le rythme poétique est alors calqué sur celui de
la respiration. Le verset est très structuré grâce aux répétitions et à la ponctuation.
1)
2)
3)
4)
II.
Un poème hommage : des hommes oubliés ou méprisés.
Comparez la première et la dernière strophe. Que remarquez-vous ? « couchés » est
ajouté : image de mort et d’impuissance. (rappel de ceux qui sont morts pour la
France)
Etudiez l’énonciation dans ce texte : qui parle ? A qui ? Senghor à travers un « j e »
lyrique s’adresse successivement aux tirailleurs, aux Français et à Sira Badral.
Quel temps verbal est employé au début du texte ? Et dans la 3e strophe ? Quelles sont
les valeurs respectives de ces temps ? futur (fait à venir) et imparfait (habitude)
Quel lien l’auteur entretient-il avec les Tirailleurs ? Vous pouvez utiliser des éléments
biographiques pour répondre. « Frères de sang et d’armes » : Senghor est sénégalais et
a lui-même participé à la seconde guerre mondiale où il a été fait prisonnier.
III.
Un poème lyrique : une identité divisée
1) Analysez les types de phrases utilisés dans la 4e strophe. INJONCTION : ordres et
défenses à l’impératif.
2) Quelle image l’auteur donne-t-il de la France ? Nation qui a crée les droits de l’homme
et dont la devise est liberté/égalité/fraternité. Métaphore : peuple de feu, peuple qui
sait se soulever et défendre ses idées.
3) Comment l’auteur montre-t-il son identité divisée ? je ne suis pas la France (études en
France, ministre en France, membre de l’Académie française : double culture)
IV.
Un poème engagé
1) Dans la 2e strophe, qui pourrait porter la parole des tirailleurs ? Pourquoi l’auteur
rejette-t-il ces porte-parole ? « Je ne laisserai pas la parole aux ministres et pas aux
généraux » : oubli ou amenuisement du rôle des Tirailleurs. La France n’a pas reconnu
leur rôle et ne leur a pas fait honneur. Senghor veut rectifier par son écrit la tentative
française d’effacement, d’oubli.
2) Expliquez le v.6 « Mais je déchirerai les rires banania sur tous les murs de France. »
cf. Les publicités de l’époque : produit exotique (ici banane et chocolat), caricature de
Noir africain avec dents blanches et sourire car il est représenté comme un imbécile
heureux (Slogan : « Y a bon banania » : il ne sait même pas parler !)
3) Analysez une allitération. « notre noblesse nouvelle est non de dominer notre peuple,
mais d’être son rythme et son cœur ». Cette dernière allitération en –n- met en valeur
le rôle du poète de la négritude qui chante « aux sons du sorong » l’identité d’un
peuple qui refuse l’assimilation et possède sa propre culture. On remarque que les
répétitions sonores soutiennent le sens des versets puisqu’elles apparaissent de façon
évidente lorsque le poète aborde le thème du chant, de la musique et du rythme.
4) Analysez la comparaison en fin de poème: « comme le grain de millet de pourrir dans
la terre » : le besoin des hommes de la Négritude de développer leur propre culture, au
sens figuré, et non pas de se contenter de se nourrir de celle des Occidentaux.
5) Analysez les parallélismes dans l’avant dernière strophe. le « non » d’une part et
l’opposition « mais » d’autre part. Le poète veut rectifier l’oubli de l’Etat français,
engager un processus de remémoration.
BILAN : quel est le rôle du poète ? « bouche » de son peuple.