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BIOCHIMIE [email protected] IUT Marseille, département GCGP 2A Généralités Biochimie : chimie du vivant Partie de la biologie Connaissances fondamentales biologiques molécules de la matière vivante structures transformations fonctions interactions Compréhension des phénomènes Généralités Biochimie Matière inter disciplinaire ChimieEquilibre Chimie organique Biochimie Thermodynamique Biologie cellulaire Matériaux biologiques de base Organismes vivants constitués d’une grande part d’eau Solvant majoritaire des phénomène métaboliques Liquide de transport entre les cellules Substances véhiculées hydrosolubles (ions, composés organiques (sucres, protéines, …)) Matériaux biologiques de base Edifice biologique structuré et compartimenté Avec des membranes : intérieur hydrophobe (lipophile) Extérieur hydrophile Les lipides (composé membranaire) : famille de composés organiques d’intérêt biologique Matériaux biologiques de base Pour survivre, se déplacer et effectuer du travail Cellules : accès source d’énergie libre graisses et sucres Oxydation Libération ATP (adénosine triphosphate) : molécule énergétique Matériaux biologiques de base Toutes les réactions biologiques : intervention de catalyseurs Nécessité d’enzymes qui abaissent considérablement la barrière d’énergie d’activation des réactions Enzymes : protéines synthétisées par ribosomes (utilisation code génétique stocké sous la forme d’acides nucléiques) PLAN Organisation cellules Les matériaux biologiques de base Lipides : structures et propriétés Glucides/sucres : structures et propriétés Protéines : de l’ADN à la biosynthèse protéique Enzymes : catalyseurs de réaction Aspect énergétique des réactions biochimiques Applications industrielles Organisation cellulaire 2 grandes catégories Procaryotes (bactéries et archées) Eucaryotes (champignons, algues, protozoaires) Organismes procaryotes Micro-organismes unicellulaires (libres ou associer en amas ) Petite taille (ordre du µm) Forme : sphérique ou allongée Importante surface d’échange avec milieu extérieur Sensibilité aux variations environnementales Procaryotes : organisation cellulaire identique Organismes procaryotes La membrane (cyto)plasmique Nombreuses molécules incluses dans membrane : Enzymes et transporteurs d’électrons (protéines intervenant dans les activités respiratoires et la photosynthèse bactérienne) Siège principal production énergie cellulaire Organismes procaryotes Nucléoïde Région sans membrane limitante : présence de l’unique chromosome cellulaire (polymère de désoxyribonucléotides double brin circulaire) Plasmides : molécule d’ADN non vitale à la survie cellulaire Propriétés bactériennes (résistance antibiotiques) Ribosomes : siège synthèse chaînes peptidiques Organismes eucaryotes Organisation cellulaire fondamentale identique aux procaryotes Organismes eucaryotes Longueur minimale 10 µm Présence d’un vrai noyau Contient matériel génétique (chromosomes d’ADN), ARN, protéines : chromatine Organismes eucaryotes ORGANITES FONCTION Réticulum endoplasmique Synthèse des glycoprotéines, lipides, transport de substances Ribosomes Synthèse des protéines Appareil de Golgi Finition (glycoprotéines, etc.) emballage et sécrétion de diverses substances cellulaires (lysosomes) Lysosomes Contiennent des enzymes hydrolytiques, digestion de substrats Vacuoles Mise en réserve de substances Peroxysomes Contiennent des enzymes d’oxydo-réduction Protéasome Digestion des protéines endogènes, régulation de l’activité enzymatique Mitochondries Centre respiratoire de la cellule Centrosome Fabrique éléments nécessaires aux déplacement des chromosomes Différences Pro/Eucaryotes Procaryotes : absence membrane nucléaire délimitant un vrai noyau (séparation matériel génétique du cytoplasme) Eucaryotes : présence de nombreux organites cellulaires supplémentaires PLAN Organisation cellules Les matériaux biologiques de base Lipides : structures et propriétés Glucides/sucres : structures et propriétés Protéines : de l’ADN à la biosynthèse protéique Enzymes : catalyseurs de réaction Aspect énergétique des réactions biochimiques Applications industrielles Matériaux biologiques de base : les lipides Définition : Molécules organiques insolubles dans l’eau et solubles dans les solvants organiques apolaires (hexane, benzène, chloroforme, …) Caractérisés par la présence dans la molécule d’au moins un acide gras (AG) ou chaîne grasse Rôle biologique : Réserve énergétique mobilisable Les membranes cellulaires ont une structure lipidique Matériaux biologiques de base : les lipides Classification : Les lipides simples : glycérides et stérides Les lipides complexes : glycérophospholipides Tous caractérisés par la présence d’au moins un AG Définition acide gras : Monoacide, linéaire, à nombre pair de carbone, saturé ou insaturé Matériaux biologiques de base : les lipides Acides gras saturés CH3-(CH2)n-COOH 4C acide butyrique 16C acide palmitique 18C acide stéarique 24C acide lignocérique Le premier carbone est le carboxyle Exemple : acide palmitique CH3-(CH2)14-COOH Matériaux biologiques de base : les lipides Acides gras insaturés (mono ou polyinsaturés) Monoinsaturé présence d’une double liaison Polyinsaturé plusieurs doubles liaisons La position de la première double liaison peut s’exprimer : Soit en partant du carboxyle (1er carbone) : symbole ∆ Soit en partant du méthyl (dernier carbone) : symbole ω Acide oléique monoinsaturé C18 : 1 ω9 Matériaux biologiques de base : les lipides Acide linoléique polyinsaturé C18 : 2 doubles liaisons (ω6,9) Propriétés des acides gras Propriétés physiques Solubilité : l’acide butyrique (4C) est soluble dans l’eau, puis la solubilité des acides gras baisse progressivement . Ils sont insolubles à partir de 10C Point de fusion : augmente avec le nombre de C et diminue quand le nombre de doubles liaisons augmente Ils sont liquides à 20°C si n<10C et solides si n=10C Matériaux biologiques de base : les lipides Propriétés des acides gras Propriétés chimiques L’oxydation des doubles liaisons par l’oxygène de l’air conduit au rancissement des graisses Formation de sels de sodium ou potassium : dans l’eau les savons se dissocient en Na+ + R-COOL’anion a 2 pôles : Caractéristique des molécules amphiphiles ou amphipathiques tensioactifs (baisse tension superficielle de l’eau) propriétés moussantes, mouillantes et émulsionnantes Matériaux biologiques de base : les lipides Classification : Les lipides simples : glycérides et stérides Les lipides complexes : glycérophospholipides Les lipides simples : Constitués de C, H et O Esters d’ AG + alcool 3 types d’alcool sont estérifiés par des AG : Glycérol Glycérides Cholestérol Stérides Alcool à PM élevé Cérides Matériaux biologiques de base : les lipides Les lipides simples : les glycérides Esters d’AG et de glycérol Matériaux biologiques de base : les lipides Les lipides simples : les stérides Esters du cholestérol Constituant membrane cellulaire (rôle dans la fluidité) (champignons et animaux) Matériaux biologiques de base : les lipides Les lipides complexes : glycérophospholipides L’acide phosphatidique : Élément de base des glycérophospholipides Acide phosphatidique = glycérol + 2AG + H3PO4 Les 2 AG (≥ 14C), AG position 2 souvent insaturé Matériaux biologiques de base : les lipides Lipide complexe : Glycérophospholipides constitués d’alcool + Acide phosphatidique Nature de l’alcool : Sérine Ethanolamine Le lipide se forme par fixation de la fonction alcool sur l’acide Membrane cellulaire (Glycéro)phospholipides : constitue structure de base des membranes biologiques chez les bactéries Membrane cellulaire Composition membranes Lipides (Phospholipides et cholestérol) (~49 %) Forment le squelette des membranes - - - Protéines (récepteurs, transporteurs, enzymes) (~43 %) attachées aux phospholipides Glucides (glycolipides et glycoprotéines) (~8 %) Membrane cellulaire Membrane : mosaïque fluide (d’après Singer et Nicholson) Mosaïque : Hétérogène à la fois dans l'espace et le temps. existence de protéines intégrales (membranaires), glycoprotéines, glycolipides, feuillets de lipides différents d’une couche à l’autre Fluide : phospholipides et protéines membranaires peuvent se mouvoir dans le plan de la membrane. De plus, la membrane est un corps parfaitement déformable dans les 3 directions de l'espace. Par exemple, la membrane peut onduler. Membrane cellulaire Barrière de diffusion : contrôle échanges (ions, solutés, métabolites) entre l’intérieur/extérieur Transport de substances interactions permanentes avec le métabolisme cellulaire Transport assuré par deux grandes classes de protéines : - Protéines canaux - transporteurs Distinction selon 2 critères : nombre et sens de molécules transportées Membrane cellulaire Subdivision en 3 catégories : -Protéines uniport - symport - antiport 2 formes de transport membranaire : -Transport passif - Transport actif Transport cellulaire Transport passif : perméabilité passive diffusion Pas d’intervention active de la cellule Contrôler par les lois physico-chimiques (taille, gradient de concentration) - Diffusion simple Diffusion facilitée molécules concernées (diffusion simple) : petites molécules minérales ou organiques (O2, CO2, N2, NH3, H2O, éthanol) Molécules concernées (diffusion facilitée) : glycérol, acides gras, certains ions (grosse taille, non liposoluble), sucres (glucose) Transport cellulaire - - - Facteurs régulant la diffusion simple : Liposolublité Poids moléculaire (PM) : membrane plasmique pratiquement imperméable PM>150 Da Ionisation : bicouche lipidique imperméable aux molécules chargées Transport cellulaire Diffusion facilitée : Mécanisme saturable Vmax atteint quand le transporteur est saturé Transport cellulaire Transport actif (perméabilité active) : ressemble à la diffusion facilitée (transporteur) mais Transport sens contraire gradient de concentration Utilisation quand les substances sont en faible concentration dans l’environnement extérieur de la cellule nécessité énergie Obtention : - Hydrolyse d’ATP - Gradient de concentration ou de proton Transport cellulaire Hydrolyse d’ATP pompes Utilisation des transporteurs ABC (« ATP Binding Cassette Transporters ») Gradient de concentration ou ionique : Transporteurs secondaires (co-transporteurs) Utilisation énergie du gradient (symport ou antiport) Transport cellulaire PLAN Organisation cellules Les matériaux biologiques de base Lipides : structures et propriétés Glucides/sucres : structures et propriétés Protéines : de l’ADN à la biosynthèse protéique Enzymes : catalyseurs de réaction Aspect énergétique des réactions biochimiques Applications industrielles Matériaux biologiques de base : les glucides Définition : molécules organiques dont les carbones sont porteurs : - De fonctions alcool - D’une fonction aldhéyde ou cétonique Rôles dans les cellules : - Réserve énergétique - Éléments de reconnaissance et de communication entre les cellules - Participe à la structure de nombreuses macromolécules biologiques fondamentales : glycoprotéines, coenzymes, acides nucléiques (ribose et désoxyribose) Matériaux biologiques de base : les glucides Classifications des glucides Distinction oses et osides Les oses (sucres simples appelés aussi monosaccharides) : classification en fonction du nombre de carbone de l’ose et à la nature du carboxyle - - Nombre d’atomes de carbone : 3C (triose), 4C (tétrose), 5C (pentose) Nature carbonyle : aldéhyde aldose cétone cétose Exemples : Aldopentose, aldohexose Composés hydrosolubles Matériaux biologiques de base : les glucides Les monosaccharides les plus abondants en biochimie : Hexoses : glucose, fructose, galactose et mannose Pentoses : ribose et désoxyribose Les osides : molécules dont l’hydrolyse fournit 2 ou plusieurs molécules d’oses identiques ou différents Glucides polymérisés - - De 2 à 20 résidus d’oses : oligosaccharides (disaccharides : lactose, saccharose) Plus de 20 résidus : polysaccharides (amidon, cellulose) Distinction de 2 grands groupes : Holosides/Homosaccharides : composés seulement d’oses Hétérosides/Hétérosacchardies : oses et partie non glucidique Matériaux biologiques de base : les glucides Glucose Fructose Saccharose Glucose PLAN Organisation cellules Les matériaux biologiques de base Lipides : structures et propriétés Glucides/sucres : structures et propriétés Protéines : de l’ADN à la biosynthèse protéique Enzymes : catalyseurs de réaction Aspect énergétique des réactions biochimiques Applications industrielles Matériaux biologiques de base : les protéines Définition : une ou plusieurs chaînes d’acides aminés liées entre elles par des liaisons peptidiques (chaîne polypeptidique/polypeptide) On parle de protéines (au moins 100 acides aminés) sinon peptide L’ordre de la séquence des acides aminés distingue une protéine d’une autre La séquence en acides aminés détermine la forme tridimensionnelle de la protéine Modification de séquence changement structure Matériaux biologiques de base : les protéines Rôles : - Enzymes : catalyseur des réactions biologiques - - - Protéines de régulation (insuline : régulation protéines du métabolisme glucose) Protéines de transport (protéines membranaires) Protéines de signalisation (captage signaux extérieurs et transmission à la cellule) Protéines de stockage (mise en réserve d’acides aminés pour synthèse d’autres protéines) - Protéines de mouvement et de contraction - Protéines de structure - Protéines de stress Matériaux biologiques de base : les protéines Acides aminés Structure de base Propriétés des chaînes latérales définissent les propriétés des acides aminés Assemblage des acides aminés Liaison peptidique Synthèse protéique Chromosome constitué d’ADN (acide désoxyribonucléique) La portion d’ADN codant pour une protéine est appelée gène (support information génétique) Les protéines doivent leur spécificité à la séquence d’ADN par laquelle elles sont codées ADN : plus grosse macromolécule du monde vivant Formé de nucléotides, eux même formé par : - - Un groupement phosphate (H3PO4) Un sucre : désoxyribose (pentose qui a perdu un atome d’oxygène –OH remplacé par –H) Une base azotée (adénine (A), guanine (G), cytosine (C), thymine (T)) Synthèse protéique Synthèse protéique ADN : formé par deux brins complémentaires de nucléotides, reliées par leurs bases complémentaires deux à deux (A-T et G-C) en formant une double hélice (3’-5’ et 5’-3’) Synthèse protéique Chez les procaryotes : 2 étapes - Transcription de l’ADN en ARN messager - Traduction ARN messager en protéine Chez les eucaryotes : étape intermédiaire - Maturation de l’ARN prémessager dans le noyau Synthèse protéique Différences ADN/ARN ? ARN : acide ribonucléique (ribose n’a pas perdu son -OH) uracile L’uracile remplace la thymine Synthèse protéique Synthèse protéique Transcription : promoteur (régions de l'ADN) indiquent le début d'un gène et sont reconnues par l'enzyme responsable de la transcription, l'ARN polymérase (ARN synthétase) Lorsque la cellule a besoin de fabriquer une protéine fixation ARN polymérase sur le promoteur du gène ARN polymerase déroule la molécule d'ADN, puis séparer ses deux brins Assemblage des bases azotées en se servant du brin d'ADN comme matrice pour fabriquer une molécule d'ARNm (messager) Derrière elle, les deux brins se réassemblent et l'ADN s'enroule. Lorsque l'ARN polymérase rencontre un codon-stop, elle se sépare de l'ADN et libère l'ARNm Synthèse protéique Traduction (cytoplasme): Fixation brin ARNm à un ribosome (deux sousunités : une petite et une grande) Placement ARNm entre les deux sous-unités du ribosome assemblage acides aminés Le codon AUG (méthionine) codon d'initiation début traduction Déplacement ribosome sur ARNm codon par codon et va, par l'intermédiaire d'un ARN de transfert (ARNt), ajouter un acide aminé (rencontre codonstop) Séparation sous-unités du ribosome et libération ARNm et protéine Possibilité lecture molécule d'ARNm par plusieurs ribosomes simultanément (polyribosome) Les enzymes Définition : Catalyseur protéique des systèmes biologiques 2 grandes caractéristiques : - Pouvoir catalytique : accélération de la vitesse des réactions d’un facteur ≥ 106 sans modification de la position de l’équilibre de réaction - Spécificité : vis-à-vis de la réaction catalysée ainsi que des réactifs (substrats) Chaque enzyme catalyse une seule réaction chimique Les enzymes Principe réactionnel général : E+S ES E+P Formation du complexe ES (Enzyme-Substrat) : 1ère étape catalyse enzymatique S liés à une région spécifique de l’enzyme site actif Spécificité catalytique des enzymes dépend de la spécificité du processus de liaison ES Les enzymes : caractères clés des sites actifs - - - Caractères généraux des sites actifs : Occupe part réduite du volume total de l’enzyme Entité tridimensionnelle Substrats liés aux enzymes par des forces relativement faibles (interactions électrostatiques, liaisons hydrogène, forces de Van der Waals, interactions hydrophobes) Spécificité de la liaison dépend de la disposition très précisément définie des atomes dans un site actif Les enzymes : caractères clés des sites actifs S doit avoir une forme identique à celle du site pour s’adapter à lui (complémentarité des formes) adaptation directe Forme du site actif de certaines enzymes est profondément modifiée par la liaison de S : sites actifs de ces enzymes ont des formes complémentaires de celles du substrat seulement après liaison entre E et S Processus de reconnaissance dynamique adaptation induite Les enzymes abaissent l’énergie d’activation Enzyme : catalyseur : abaissement barrière activation et augmentation vitesse de réaction Nécessité de réduire l’enthalpie libre (énergie libre de Gibbs) d’activation, ∆G# énergie qui doit être absorbée par les réactifs pour que leur liaisons soient brisées Les réactifs doivent atteindre un état de transition instable dans lequel les liaisons sont plus fragiles et plus faciles à briser La réaction ne se fera que si les réactifs ne se heurtent avec suffisamment de force pour libérer l’énergie capable de rompre les liaisons Etat de transition Energie d’activation barrière indispensable car elle prévient la dégradation spontanée de macromolécules riche en énergie (graisses, glucides) Toujours atteindre l’état de transition sinon aucune dégradation possible des macromolécules dont les cellules tirent leur énergie Propriétés cinétiques des enzymes Modèle de Michaelis-Menten Propriétés cinétiques des enzymes Représentation graphique vitesse d’une réaction de Michaelis Menten [S] << KM V = Vmax [S]/ KM [S] = KM V = Vmax / 2 [S] >> KM V = Vmax KM concentration en substrat pour laquelle V = Vmax / 2 KM s’exprime en mol.L-1 Quand la concentration en E augmente Vmax augmente et KM est constant Propriétés cinétiques des enzymes Représentation en double inverse (lineweaver burk) Mesure de l’efficacité enzymatique Turn over : nombre de molécules de S transformé en P par unité de temps lorsque l’enzyme est totalement saturée [Et] connue Vmax = kcat [Et] kcat = Vmax / [Et] kcat est une constante de vitesse du 1er ordre (s-1), c’est une fréquence Fréquence à laquelle l’enzyme effectue l’acte catalytique kcat donne la mesure de l’efficacité de la catalyse par l’enzyme 1/ kcat durée en secondes de la catalyse Facteurs influençant la vitesse enzymatique Le pH Ionisation convenable des acides aminées du site actif La température Déstabilisation structure enzyme et augmentation de la vitesse de réaction (loi d’Arrhénius) Co facteurs molécule nécessaire à la catalyse (ions, co enzymes) optimisation des paramètres de la cinétique enzymatique (Vmax, KM, turnover) en jouant sur les conditions expérimentales après détermination des conditions optimales (pH, Température (souvent 37°C)) Inhibition enzymatique Un inhibiteur enzymatique réduit l’activité enzymatique en se liant à l’enzyme de telle façon que sa liaison au substrat soit modifiée Inhibition réversible : Dissociation rapide du complexe enzyme/inhibiteur Inhibition compétitive ou non compétitive Inhibition irréversible : Formation d’une liaison covalente ou très forte Inhibition compétitive I ressemble à S et l’empêche de se fixer Diminution du nombre de ES et donc de la vitesse de formation de P Levée par augmentation concentration en S Facteur d’inhibition : Fi = 1 + [I] / KI Inhibition non compétitive Baisse de E fonctionnel Les enzymes - Bénéfices liés aux enzymes pour déroulement réaction biochimique : Vitesse élevée Conditions modérées de température, pression et pH Spécificité enzyme-substrat (conformation enzyme) Présence d’un système de régulation 3 types de régulation de l’activité catalytique des enzymes Les enzymes - Régulation par le produit final : Enzyme inhibée par Z A B C D Z Produit final -Enzyme qui catalyse la 1ère étape d’une voie de biosynthèse est habituellement inhibée par le produit final -Type de contrôle appelé rétro-inhibition Les enzymes Exemple de régulation par le produit final : Biosynthèse de l’isoleucine chez les bactéries Thréonine Isoleucine (5 étapes dont la 1ère est catalysée par la thréonine désaminase) Inhibition de l’enzyme quand la concentration en isoleucine atteint un certain niveau (conformation de l’enzyme modifiée selon la concentration en isoleucine) Inhibition par liaison de l’isoleucine au site régulateur de l’enzyme (distinct du site catalytique) Les enzymes Régulation par des protéines régulatrices Protéines peuvent agir comme stimulateur ou inhibiteur sur les enzymes Exemple : Calmoduline (CaM) : protéine capable de s'associer aux ions calcium présents dans le milieu cellulaire Cette liaison induit un changement de conformation de la protéine et forme un complexe calcium-calmoduline (Ca2+-CaM) Activation d’enzymes comme l'adénylate cyclase (fabrication AMP à partir ATP) Les enzymes Régulation par modification covalente des enzymes Intervention de groupes modulateurs (groupe phosphate (vient de l’ATP)) qui se fixent sur un résidu d’acide aminé spécifique (phosphorylation réversible des résidus sérine, thréonine, tyrosine) Nombreuses enzymes sont mises en position "actif" ou "non-actif" par une phosphorylation ou une déphosphorylation Les enzymes Classification des enzymes en fonction du type de réaction Classification Type de réaction Oxydoréductases Oxydation-réduction Transférases Transfert de groupes fonctionnels Hydrolases Hydrolyse Lyases Elimination de groupes pour former des doubles liaisons Isomérases Isomérisation : réarrangement groupes fonctionnels Ligases Formation de liaison couplée avec hydrolyse d’ATP Métabolisme cellulaire Cellule Siège de milliers de réactions biochimiques Mise en jeu transfert de matière et/ou énergie Ensemble de réactions biochimique = métabolisme Anabolisme et catabolisme ont lieu en même temps dans la cellule Métabolisme cellulaire Réactions biochimiques réseau voies métaboliques Transformation des métabolites Interdépendance des voies métaboliques Chaque point = un métabolite Trait = réaction biochimique Anabolisme Matériaux de construction + ATP macromolécules complexes Ensemble des voies métaboliques qui : - - - Utilisent énergie chimique (ATP) générée par les processus cataboliques Pour la synthèse macromolécules complexes (protéines, acides nucléiques, lipides, polysaccharides) À partir de molécules de structures simples : acides aminés, nucléotides, oses simples, acides gras Ou à partir de « matériaux de construction » élémentaires CO2 et H2O Exemple : synthèse des protéines à partir d’acides aminés Catabolisme macromolécules complexes matériaux de construction + ATP Ensemble des voies métaboliques qui : - dégradent les macromolécules biologiques complexes en molécules de structure simples - pour finir par l’oxydation complète en « matériaux de construction » - Contribuent ou aboutissent à la synthèse d’ATP Exemple : la glycolyse, le cycle de Krebs, la respiration cellulaire Métabolisme énergétique Définition : Étude des transferts d’énergie dans les cellules vivantes Loi de conservation de l’énergie : l’énergie totale d’un système et de son environnement est constant Energie libre G : quantité d’énergie contenue dans une molécule susceptible d’être libérée au cours d’une réaction chimique Variation de l’énergie libre : ∆G Bioénergétique Bioénergétique Bioénergétique ∆G0’ en J.mol-1 (Kelvins) J/mol/K) Bioénergétique ∆G0’ = - 32 kJ.mol-1 Liaison considérée comme riche en énergie si ∆G0’ < - 25 kJ.mol-1 Bioénergétique ATP + H2O ADP + Pi +H+ irréversible ∆G0’ = - 32 kJ.mol-1 Travaux cellulaires [ATP] + [ADP] = constante ; rapport ATP/ADP varie en fonction de l’état énergétique de la cellule Les réactions d’oxydo-réduction Oxydation Réduction Gain d’oxygène Perte d’hydrogène Perte d’électrons Perte d’oxygène Gain d’hydrogène Gain d’électrons Les réactions d’oxydo-réduction Les réactions d’oxydo-réduction Bioénergétique et réactions d’oxydo-réduction Métabolisme biologique organismes vivants Cycle de Krebs (ou de l’acide citrique) Succession de 8 réactions biochimiques Cycle se déroulant en aérobie (chez eucaryotes et procaryotes) Cycle permet : -Oxydation substrats complexes - production précurseurs nécessaires à de nombreuses biosynthèses Cycle Krebs = carrefour métabolique important Libération de matériaux de constructions élémentaires Libération de puissants réducteurs E’0 NADH/NAD+ = -0,32 V E’0 FADH2/FAD = -0,06 V Leur réoxydation permet - transfert d’e- à O2 (respiration cellulaire) - phosphorylation oxydative (synthèse ATP) Les réactions du cycle de Krebs Lieu déroulement cycle : Mitochondries eucaryotes Cytoplasme procaryotes 1 Citrate synthase Catalyse condensation irréversible Acétyl-CoA et Oxaloacétate en citrate 2 Aconitase Catalyse isomérisation réversible Du citrate (alcool tertiaire) en isocitrate (alcool secondaire) Les réactions du cycle de Krebs 3 Isocitrate déshydrogénase Catalyse décarboxylation oxydative de l’isocitrate en alpha-cétoglutarate 4 alpha-cétoglutarate déshydrogènase Catalyse décarboxylation oxydative de l’alpha-cétoglutarate en succinyl-CoA 5 succinyl-CoA synthétase 6 succinate déshydrogénase liée avec FAD, catalyse l’oxydation du succinate, accompagnée réduction de FADH2 Les réactions du cycle de Krebs 7 Fumarase Catalyse hydratation double liaison fumarate pour produire le malate 8 Malate déshydrogénase Catalyse formation d’oxaloactétate par oxydation du groupe alcool secondaire du malate. Réaction couplée avec la réduction de NAD+ en NADH Chaîne respiratoire et synthèse d’ATP par phosphorylation oxydative Les complexes I, II, III et IV : assemblage de plusieurs protéines associés à des accepteurs d’électrons (E’0 potentiel de réduction croissant de I à IV) Coenzyme Q permet transition e- des complexes I, II vers III Cytochrome C transition entre III et IV PLAN Organisation cellules Les matériaux biologiques de base Lipides : structures et propriétés Glucides/sucres : structures et propriétés Protéines : de l’ADN à la biosynthèse protéique Enzymes : catalyseurs de réaction Aspect énergétique des réactions biochimiques Applications industrielles Applications industrielles Les Biotechnologies Terminologie introduite par Karl Ereky en 1913 (Ingénieur agricole Hongrois) Idée : développement de la production agricole en guise de matière première pour la production industrielle de molécules (méthodes biochimiques) Définition : mise en œuvre de matériel biologique production biens ou service Applications industrielles Les Biotechnologies Micro-organismes souvent employés : bactéries et champignons Avantages des micro-organismes : Multiplication rapide bonne rentabilité des infrastructures Se développent sur des nutriments renouvelables Grande diversité métabolique production molécules variées Peuvent être adaptés à des objectifs productivistes sélection, génie génétique Peu de risque de contamination Facilité de purification des molécules produites Energétiquement économe (production à température modérée) Applications industrielles Acide succinique (diacide carboxylique aliphatique) HOOC-CH2-CH2-COOH Présent dans tous les organismes vivants Production pendant le cycle de Krebs Applications industrielles Molécule de base lors de la synthèse de nombreuses molécules d’intérêt médical ou commercial (cosmétique, textile, plastique, agroalimentaire (vin, vinaigre)) Marché potentiel estimé > 2,5 M€ Jusqu’en 2007 industriellement produit avec des dérivés du pétrole (acétylène et formaldéhyde) Applications industrielles 2008 : premier pilote industriel (bio-raffinerie de Pomacle-Bazancourt, capacité de production 2000t/an) Obtention à partir de sucres et résidus lignocellulosiques fermentés par E.Coli en atmosphère enrichie en CO2 Applications industrielles Éthanol Production à partir de Saccharomyces cerevisiae, S. carlsbergiensis (levures) Nourriture : différents sucres assimilables Glucose, fructose, saccharose, maltose Conditions anaérobies Alcool industriel : biocarburants Alcool alimentaire : boissons alcoolisées (bière, vin , whisky) Fabrication bière Germination des graines Orge Seigle Pomme de terre betterave amylases amidon Eucaryotes : levures Maltage : Malt = Orge dont on a stoppé la germination Orge stocké 2 mois avant maltage Trempage : périodes de 10h entrecoupées d’étapes à l’air libre (10°C pendant 2-3 jours) Etalage dans germoirs à 15 °C (apparition plantule et radicelles) Arrêt germination après 1 semaine durant laquelle synthèse amylases (dégradation coque graine) Brassage puis fermentation Fabrication bière Applications industrielles Production d’acides aminés Voie fermentaire Glutamate : agent de sapidité Bactérie : Corynébactérium glutamicum Milieu de culture (amidon ou extraits de betterave) Applications industrielles Les enzymes Applications industrielles Les enzymes Applications industrielles Les lipides Biofuel, bioplastiques, Liposomes (industries pharmaceutique et cosmétique) Liposomes Emprisonnement molécules d’intérêt Structure proche membrane cellulaire fusion et libération de la substance Applications industrielles Les lipides Biofuels Voie chimique : transestérification huile (colza, soja (USA)) avec alcool (méthanol ou éthanol) Voie biologique : microalgues Avantages : Croissance rapide Contenu en huile 20 à 50 % de la masse sèche biomasse Aptitude à pousser sur des terres non cultivables Forte consommation de CO2 Meilleur rendement en huile/hectare Applications industrielles Rendement à l’hectare : Microalgues 137 000 L/hectare (surface 2Mha) Blé 170 L/ha (surface 1500 Mha) Huile de palme 6 000 L/ha (45 Mha) Cultures : étangs ou photobioréacteurs Étangs : canaux de circulation en boucle (courant assuré par des pales) Applications industrielles Avantages étangs : simple, peu chère, exploitation facile Inconvénients : paramètres lumière et température durs à contrôler, évaporation, contamination, faible rendement biomasse Photobioréacteurs : Série de plaques ou tubes en plastique ou verre Diamètre maxi tubes 10 cm éviter accumulation d’O2 inhibition photosynthèse Avantages photobioréacteurs : conditions de culture faciles à contrôler, plus grand rapport surface/volume, prévention évaporation et contamination, augmentation densité cellule (meilleur pénétration lumière) Inconvénients : plus couteux matériel et énergie, formation biofilm, UV détériore plastique, agitation et échanges gazeux moins efficaces Applications industrielles Récolte des microalgues Centrifugation, sédimentation, filtration Extraction des huiles Presse, extraction à l’hexane, extraction avec CO2 supercritique