Des perchoirs à rapaces La terre de chez nous

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Transcript Des perchoirs à rapaces La terre de chez nous

LA TERRE DE CHEZ NOUS - VENDREDI 1ER AOÛT 2014 - PAGE
5
Aubonne
Des perchoirs à rapaces
Lutter contre la pullulation de campagnols, c’est tout le sens des échelles perchoirs imaginées par
une artiste locale.
es échelles perchoirs,
c’est le nom du projet artistique à vocation écologique qu’a développé Corinne
Forsans suite à une discussion
avec son voisin agriculteur qui l’a
sensibilisée à la problématique
campagnols. En effet, lors des pics
de pullulation, les réserves de
fourrage sont mises à mal et donc
les trésoreries des exploitations.
L
■La
■ webcam implantée en haut d’une
échelle prouve bien la présence de rapaces
« J’avais envie de m’investir dans
quelque chose d’utile. Je voulais une
zone pertinente pour implanter mes
échelles perchoirs, c’est pourquoi la
Fredon (Fédération régionale de
luttes et de défense contres les organismes nuisibles) m’a accompagnée
depuis le début », confie l’artiste qui
a mis près de deux ans pour voir son
idée prendre son envol. C’est chose
faite depuis l’automne dernier.
Trois agriculteurs d’Aubonne ont
répondu favorablement à ce projet
artistique qui couvre une trentaine
d’hectares de pâture. « J’avais déjà
mis des perchoirs personnellement
il y a quinze ans. Cela avait été efficace alors j’ai suivi », confie Didier Pertusier. « Le perchoir, c’est
un des outils possible pour lutter
contre le campagnol. Et puis cela
m’apprend aussi à distinguer les
différents rapaces en vol », ajoute
Joël Delacroix. « On est sensible à
la problématique. On essaie de tout
faire pour si possible ne pas traiter »,
souligne Xavier Lombardot, président du Gdon (Groupement de
défense contre les organismes nuisibles) pour le canton Montbenoît.
Un projet durable
Intriguant les automobilistes qui
empruntent la RN57 à la hauteur du
lieu-dit La Morelle, ces dix échelles
maintenues en équilibre grâce à
une patte métallique boulonnée et
plantée solidement dans le sol, sont
en bois local. D’une hauteur de six
mètres, elles ont un empattement
de deux mètres à la base et sont
destinées à s’intégrer durablement
dans le paysage. « On a cherché avec
les agriculteurs les emplacements les
meilleurs pour ne pas gêner la fauche.
J’ai juste imposé l’inclinaison. C’est
une proposition incongrue d’échelles
qui ne mènent nulle part avec un côté
onirique », indique Corinne Forsans.
Les échelles semblent efficace
puisque la caméra hissée en haut de
l’une d’elles a déjà filmé différents
rapaces (buse variable, faucon crécerelle, milan royal).
« Réussir à allier l’art, la culture,
l’agriculture dans un but de sauver
l’environnement, voilà tout l’objet de
ce projet artistique mais aussi citoyen
qui amène à faire réfléchir les gens et
à montrer que le monde agricole est
là pour protéger l’environnement »,
résume si bien Christian Bouday,
vice-président du conseil général
du Doubs en charge notamment de
l’environnement, du développement
durable et des milieux naturels. Le
■Les
■ trois agriculteurs sollicités ont spontanément répondu favorablement aux échelles perchoirs imaginées par Corinne Forsans.
Département a soutenu ce projet
dans le cadre de son programme
« sensibilisation à l’environnement ».
D’autres partenaires ont adhéré à
ces perchoirs d’un nouveau genre
dont la Fredon de Franche-Comté,
l’Afpa (Associations pour la formation professionnelle des adultes),
l’entreprise Campenon Bernard,
Claude Dhôte, l’ancien maire d’Aubonne et bien sûr les propriétaires
des terres agricoles concernées.
Cette démarche se poursuivra à
travers une exposition photographiques d’Antonio Catarino et une
vidéo réalisée par Jean-Philippe
Macchioni, réalisateur franc-comtois connu pour ses documentaires
animaliers.
A. K.
Pour observer les rapaces capturés
par la vidéo, cliquez sur le site internet : leschellesperchoirs.org
Pontarlier
Au cœur du Salon
Labergement-Sainte-Marie
La fruitière des Lacs ouvre un magasin
La 85e édition des Annonciades rend hommage aux quatre peintres
qui ont esquissé les contours de cette rencontre estivale de renom.
Le 1er août prochain, les amateurs de fromages et de bons produits du terroir se presseront
dans ce tout nouvel espace de vente. Rustique et moderne à la fois.
Les Amis du musée de Pontarlier et le
comité de sélection du Salon des Annonciades ont choisi de mettre en perspective Robert Fernier – fondateur de
ce rendez-vous culturel et initiateur du
musée de Pontarlier – mais aussi André
Charigny, Robert Bouroult et André Roz.
Ces quatre peintres, épris de Pontarlier
et du haut Doubs, ont décidé en 1924 de
créer un événement autour de l’art ; manifestation qui laisse 85 ans plus tard toujours une belle empreinte chaque année
dans l’agenda estival. Cette présentation
de quelques œuvres dans le superbe
chœur de la chapelle des Annonciades
permet de retrouver avec plaisir ces ar-
À quelques jours de l’ouverture du magasin, les administrateurs de la fruitière des
Lacs sont un peu nerveux. Jusqu’alors
habitués à veiller uniquement sur leurs
troupeaux de montbéliardes et à gérer la
fromagerie, ces producteurs de lait vont
se transformer en commerçants, communicants et même gérants de personnels ce qui est pour eux une nouveauté.
En effet, il va leur falloir apprendre à gérer
des stocks de produits, à aménager un
magasin, à répondre à la demande de
la clientèle rapidement tout en captant le
chaland car l’offre de fruitières est dense
sur le haut Doubs.
tistes qui ont tant magnifié les paysages
et scènes de la vie quotidienne de ce territoire montagneux. Et de mieux connaître
leur parcours, leur lien avec Pontarlier et
leur style de peintures. On peut regretter
que cet hommage se limite à une ou
deux œuvres par artiste – n’évoquant en
plus pas forcément la Franche-Comté –
tandis qu’une large place est consacrée à
des artistes contemporains dont on a vu
et revu les œuvres.
A. K.
À découvrir tous les jours de 10 h à
12 h et de 14 h à 19 h à la chapelle
des Annonciades, jusqu’au 17 août.
Entrée libre.
■■ Le public apprécie de (re)découvrir les œuvres de ces quatre artistes de talent que sont Bouroult, Charigny, Fernier et Roz.
Du local
Du logo symbolisant les lacs et montagne à l’agencement, tout a été soigné pour que le chaland se sente bien
dans ce magasin au style traditionnel
et contemporain à la fois. Les sols sont
sombres alors que deux pans de murs
sont rouge et taupe, très tendance. Le
bois est omniprésent tant pour les bardages extérieurs qu’à l’intérieur créant
une ambiance chaleureuse.
Les agriculteurs ont embauché trois
vendeuses dont une à temps plein (Delphine Chevassus, Lucie Salvi et Frédérique Gaillard) pour accueillir et servir les
consommateurs.
Ils auront le choix entre les fabrications
de la fruitière des Lacs (comté, morbier,
raclette, tomme, fleur de saint-theodule)
et d’autres saveurs typiquement comtoises (bleu de gex, cacouillard, fromages
■■ Pour rester dans l’esprit du local, Antoine Vernerey, Xavier Thabard, Cyril Robbe, Cyril Lambert et Sylvain Jeannerot ont choisi du résineux du haut Doubs brossé et thermochauffé pour
l’agencement fabriqué et posé par le menuisier du village, Jean-Marie Thionnet.
de chèvres, fromages blancs, yaourts,
crème fermière, beurre, salaisons, miel,
confitures, vins du jura, bières, apéritifs,
épiceries fines, aromates, biscuits, boisselleries...). « On va travailler dans un esprit collectif en proposant des fabrications
locales et artisanales », explique Antoine
Vernerey, président de la fruitière des
Lacs.
Implantée le long de la route départementale à l’entrée du village côté Malbuisson, la fromagerie en impose par sa
taille et son architecture. Elle est également très pratique avec sa quinzaine de
places de parking dont un accès facilité
pour les handicapés véhiculés.
La fabrication dans les nouveaux ateliers est prévue pour mi-septembre. En
novembre, une galerie de visite de l’outil
de production avec film, jeux virtuels et
animations pédagogiques viendra compléter l’équipement. De quoi satisfaire
habitués et touristes qui pourront se
divertir en attendant de choisir un beau
plateau de fromages.
A. K.
Horaires d’ouverture : du lundi au
vendredi de 9 h à 12 h 15 et de 16 h
à 19 h, samedi de 9 h à 12 h 15 et de
14 h à 19 h, dimanche de 9 h à 12 h 15
et uniquement l’été de 16 h à 19 h.