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LE DÉPISTAGE PRÉCOCE DES CANCERS DE LA CAVITÉ BUCCALE LE LICHEN PLAN BUCCAL

L

e lichen plan buccal (LPB) est la forme muqueuse la plus fré quente de lichen plan. Il se manifeste souvent sur des ter rains anxieux et dépressifs. La première poussée peut être dé clenchée par un choc psychoaffectif.

Cette maladie inflammatoire, chronique et rare, touche surtout les sujets d’âge moyen avec une prédilection pour les femmes.

La région postérieure de la face interne des joues représente le siège électif, avec parfois atteinte bilatérale et symétrique.

Le LPB primitif idiopathique évolue en quatre phases : la phase initiale dure plusieurs mois et se traduit par des lésions blanches, souvent organisées en réseaux ou sous forme de plaques. La phase d’état dure plusieurs années, avec une succession de poussées d’activité et de périodes de quiescence. La phase tar dive se traduit par le développement d’un état atrophique ou scléroatrophique. Pendant cette dernière phase, et surtout durant le stade d’état postlichénien qui lui succède, la muqueuse scléro-atrophique peut être le siège de foyers de transforma tion maligne.

Le LPB « induit » se manifeste par des lésions, dites lichénoïdes, identiques à celles du LPB primitif. Elles peuvent être induites soit par des traitements médicamenteux systémiques, soit par des matériaux utilisées pour les restaurations dentaires.

De nombreuses études ont été publiées sur l’association LPB et hépatite C, mais la controverse persiste sur l’existence de cette association.

Dans la GVHD (Graft-Versus-Host Disease), on observe souvent des lésions buccales qui ressemblent cliniquement et histolo giquement au LPB.

Kératose organisée en réseau chez une femme de 59 ans, siégeant sur la face muqueuse de la joue droite. Lichen plan buccal réticulé.

Atteinte symétrique de la joue gauche chez la même patiente. Noter l’importante érosion douloureuse qui a motivé la consultation et qui correspond à une phase d’activité du lichen.

Référence :

– Lysitsa S, Abi Najim S, Lombardi T, Samson J. Lichen plan buccal : histoire naturelle et transformation maligne. Med Buccale Chir Buccale 2007; 13: 19-29).

– Cendras J, Bonnetblanc JM. Lichen plan buccal érosif. Annal Dermatol Venereol. 2009 ;136 : 458-68

Lichen plan buccal (forme dendritique) asymptomatique, sur la face interne de la joue gauche, chez un patient de 45 ans.

Lichen plan buccal (forme érosive) sur le dos de la langue, chez une patiente de 65 ans.

Lichen plan buccal (forme érosive) sur la face interne de la joue droite, chez une patiente de 62 ans.

LE DÉPISTAGE PRÉCOCE DES CANCERS DE LA CAVITÉ BUCCALE

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Lichen plan buccal (forme atrophique) sur le dos de la langue, chez un patient de 70 ans. Noter l’amincissement extrême de la muqueuse linguale avec disparition des papilles linguales (atrophie) et la présence d’une importante érosion recouverte d’un enduit fibrineux.

Lichen plan buccal très ancien (état postlichénien) sur le dos de la langue chez une patiente de 78 ans. Noter l’aspect très atrophique et rétractile de la muqueuse.