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SQ 4, La Farce du cuvier et autres farces médiévales (corrigé)
Séance 4 : La farce médiévale comme fantaisie verbale (sens propre et figuré, niveaux de langue et
musique des mots)
I. SENS PROPRE ET SENS FIGURÉ
1. Dans La Farce du cuvier
a) Cherchez le nom « drap » dans un dictionnaire et notez ses divers sens. Quel est le sens employé
dans la didascalie page 23 ? Notez ensuite une expression familière de sens figuré dans laquelle ce
nom peut-être employé. Copiez le sens figuré puis expliquez le sens propre de cette expression.
Le Robert donne ces définitions du mot « drap » :
1. Tissu de laine dont les fibres sont feutrées par le foulage. Par extension on peut parler de drap
d'or, drap de soie…
2. pièce de tissu rectangulaire qui sert à isoler le corps du matelas ou de la couverture
C’est ce deuxième sens qui est employé dans la didascalie : Jacquinot et sa femme vont essorer un
drap qui sort du cuvier en le tordant.
Au sens figuré, on peut dire « mettre quelqu’un dans de beaux draps, cela signifie le mettre dans
une situation critique alors qu’on sens propre cette expression veut dire coucher quelqu’un dans de
jolis draps de lit.
b) Cherchez l’adjectif « propre » dans un dictionnaire, notez ses divers sens en distinguant bien un
sens figuré. Trouvez deux expressions de sens figuré contenant l’adjectif « propre » qui signifient
elles aussi être dans une situation critique.
Le Robert donne ces définitions de l’adjectif « propre » :
A. Pour exprimer une appartenance
1. Qui appartient d'une manière exclusive ou particulière à une personne, une chose, un groupe.
2. Qui est particulier à. Quelqu’un ou quelque chose, spécifique.
3. qu'on a pour soi. ➙ amour-propre.
4. Qui convient particulièrement, approprié, convenable, exact, juste.
5. Propre à : apte, capable par sa personnalité, ses capacités, ses connaissances.
B. Pour exprimer le contraire de la saleté
1. Qui a l'aspect convenable, net.
2. Qui n'a aucune trace de saleté, de crasse, de poussière, de souillure.
C. Conforme à la morale (sens figuré)
Qui ne manque pas à l'honneur pour des raisons d'intérêt, dont la réputation est sans tache, qui est
honnête, moral.
Au sens figuré, on dit « Nous sommes propres », « nous voilà propres ! » c'est-à-dire dans une
mauvaise situation, dans le pétrin, dans de beaux draps.
On dit aussi « C'est du propre ! », pour parler d'un comportement indécent, immoral.
c) Cherchez au moins quatre expressions dans lesquelles on emploie le verbe « laver » et donnez le
sens figuré de chacune de ces expressions.
Laver son linge sale en famille : régler ses différends entre soi, sans intermédiaire, sans témoin.
Laver la tête à quelqu’un c’est le réprimander sévèrement, lui passer un savon.
Laver quelqu’un d'un soupçon, d'une imputation, c’est le blanchir, le disculper, l’innocenter, le
justifier.
Laver un affront, une injure dans le sang, c’est s'en venger par la violence, en tuant l'offenseur.
d) Résumez l’histoire de La Farce du cuvier en employant le plus possible les mots « drap »,
« laver » et « propre » au sens figuré et au sens propre.
Jacquinot et sa femme lavent leur linge sale en famille autour du cuvier dans lequel trempent les
draps de leur enfant. La mère de sa femme lui lave la tête. Le voilà propre ! Au moment d’essorer
le linge, chacun prend un bout du drap pour le tordre mais Jacquinot pour laver l’affront, lâche le
drap et sa femme tombe dans le cuvier, elle est dans de beaux draps et Jacquinot s’en lave les
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mains ! C’est du propre ! Il accepte enfin de la sortir de là quand elle accepte de le laver des
accusations de fainéantise et qu’elle consent qu’il soit le maître au logis.
2. Du sens propre au sens figuré
a) Faites l’exercice intitulé « Définitions » page 77 et copiez vos réponses.
Être sur les rotules : être très fatigué ; caresser dans le sens du poil : flatter ; prendre ses jambes à
son cou : se sauver sans attendre ; se crêper le chignon : se quereller violemment ; avoir froid dans
le dos : être effrayé ; avoir des fourmis dans les jambes : ressentir des picotements ; suer sang et
eau : être très fatigué ; donner la chair de poule : provoquer la peur ; s’entendre comme larrons en
foire : faire la paire ; tirer les vers du nez : faire parler.
b) Donnez le sens propre du mot souligné puis le sens figuré des expressions suivantes :
Faire l’âne pour avoir du son : le son est le résidu de la mouture des grains, qui est principalement
composé des débris de leur écorce. Le sens figuré de l’expression est faire l’ignorant pour obtenir
des précisions sur un sujet.
Tirer ses grègues : les grègues sont les hauts-de-chausses, le pantalon ; Le sens figuré de
l’expression est s’enfuir.
Jeter son bonnet par-dessus les moulins : le bonnet est un couvre-chef sans rebords. Le sens figuré
de l’expression est braver les convenances, ne pas se soucier de ce que diront les gens. Autrefois
cela signifiait renoncer à trouver une fin (pour un conteur)
Mettre du foin dans ses bottes : le foin est de l’herbe fauchée et séchée ; Le sens figuré de
l’expression est amasser de l’argent, s’enrichir.
Être dans le pétrin : le pétrin est le coffre où l’on pétrit le pain. Le sens figuré de l’expression est se
trouver dans une situation difficile, être dans l’embarras..
Avoir du sang bleu. Le sang est ce qui coule dans les veines et artères. Le sens figuré de
l’expression est être d’origine noble.
Tenir la dragée haute à quelqu’un. Une dragée est un mélange de grains destinés chevaux. Le sens
figuré de l’expression est faire payer chèrement à quelqu’un ce qu’il veut ou au moins le faire
attendre
Envoyer un poulet à quelqu’un qu’on aime. Un poulet est le petit d’une poule. Le sens figuré de
l’expression est envoyer un mot doux à quelqu’un.
Il y a plusieurs explications de poulet au sens de billet doux. D'après quelques-uns, porter un poulet est une locution
qui vient de ce que ceux qui se chargeaient de remettre un billet d'amour, portant des poulets sous prétexte de les
vendre, mettaient le billet sous l'aile du plus gros, ce qui était un avertissement à la dame avec qui on était
d'intelligence. Furetière, dit qu'on a ainsi nommé ces billets parce que, en les pliant, on y faisait deux pointes qui
représentaient les ailes d'un poulet.
c) Faites l’exercice « Retrouvailles » page 78 et copiez les expressions obtenues et leur
signification.
Avoir des fourmis dans les jambes : sentir des picotements, avoir envie de bouger.
Avoir un poil dans la main : être paresseux
Coûter la peau des fesses : être très cher, inabordable.
Faire le pied de grue : être debout à attendre longuement quelqu’un.
Gagner sa croûte : travailler durement pour avoir de l’argent pour vivre.
II. NIVEAUX DE LANGUE DANS LA FARCE MÉDIÉVALE.
1. Sujets et publics populaires de la farce a) Le comique des farces est souvent populaire et
grossier, vous l’avez compris. Cela est en rapport avec leur époque et leur public. Rappelez à quelle
époque et devant quel public on jouait les farces. Vous l’avez étudié en séance 1 et le retrouverez p
6 et 7. On jouait des farces devant le public populaire des foires du Moyen-âge entre 1450 et 1550.
b) Les sujets eux-mêmes sont empruntés à la vie ordinaire des comédiens ou des personnes du
public. Associez ici les titres des farces de votre livre et les sujets indiqués :
Une scène de ménage : La farce du cuvier, Le Savetier Galbain, Le Médecin malgré lui ; George
Dandin
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Les tâches ménagères : La farce du cuvier
La paternité : Jenin, fils de rien
Les badins : Le bateleur
c) Ces sujets sont associés à des champs lexicaux, faites l’exercice « À chacun son champ » p 74 en
reproduisant le tableau de manière à pouvoir écrire deux mots par cellule.
Champ lexical
noms
verbes
adjectifs
La scène de ménage
Querelle, dispute
Réprimander, se
Chicaneur, batailleur
chamailler
Les tâches ménagères Lessive, balai
Rincer, astiquer
Ordonné, propre
La paternité
Père, géniteur
Engendrer, élever
Affectueux, paternel
Les acteurs
Théâtre, décor
Jouer, divertir
Joyeux, drôle
2. Niveaux de langue mêlés : la farce mêle sans problème les niveaux de langue. Par exemple, dans
la scène 2 de La Farce du cuvier, classez les mots et expressions qui suivent en niveaux de langue :
-familier, populaire, vulgaire : parbleu ! (l.13)- Bêta ! Vertu saint Paul (l. 20)- langes merdeux (l
95)
- courant : elle vous commandera (l. 36)- « J’en suis encore au premier mot » (l. 54)- « vif et
prompt comme un épervier » (l 108)
- soutenu : Je ne le souffrirai (l.10) elle vous châtie (l.12)- une querelle, cela n’est rien (l.18)qu’on me coupât la gorge ! (l. 29) Qu’à cela ne tienne ! (l 37)- fût-il minuit ! (l.59)
III. LA MUSIQUE DES MOTS DANS LA FARCE MÉDIÉVALE
1. Par des jeux de mots, les badins cherchent à divertir le public des foires.
a) Cherchez ce qu’est un paronyme, copiez la définition dans votre répertoire puis expliquez le jeu
de mots du titre Jenin, fils de rien en donnant un paronyme de « rien ».
Un paronyme est un mot qui ressemble par ses sonorités à un autre : rien et chien se ressemblent et
« fils de chien » serait une insulte.
b) Montrez que le monologue initial de Jacquinot p 15 et 16, l.1 à 11 contient des mots qui riment
ensemble comme en fin de vers:
Le grand diable m’inspira bien quand de me mis en ménage
Ce n’est que tempête et orage
Et je n’ai que souci et peine.
Toujours ma femme se démène
D’autres mots s’enchaînent comme dans une chanson sur un rythme régulier, avec des sons répétés.
Montrez-le d’après les lignes 6 à 8.
L’une crie, / l’autre grommelle ;
L’une maudit, / l’autre tempête.
Jour de travail / ou jour de fête
2. La collection « Étonnants classiques » éditée par Garnier Flammarion vous donne à lire
une traduction de l’ancien français en français moderne.
a) Cherchez qui est le traducteur : c’est André Tissier
b) Comparez la scène 4 de La Farce du cuvier avec cette version de la même scène plus proche du
texte du Moyen-âge, nommez les différences puis dites laquelle vous préférez et pourquoi.
Cette version est en octosyllabes (vers de huit syllabes) et il y a des rimes suivies alors que dans la
traduction d’André Tissier le texte est en prose donc sans rimes. Dans cette version en vers, il y a
plus de didascalies et les répliques sont plus développées, le vocabulaire est plus riche. Ce texte en
vers ressemble plus au texte de la fable au Moyen âge par sa forme en vers.
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