L`identité sociale

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PSYCHOLOGIE SOCIALE ET GENRE S2
Introduction: altérité et appartenance
I) Catégorisation et identité sociale
1. 1) En introduction : altérité et appartenance
Le sentiment d’appartenance désigne la conscience individuelle de partager
une ou plusieurs identités collectives et d’appartenir à un ou des groupes de
références.
Rappel = Différence groupe d’appartenance et groupe de référence
Le groupe d’appartenance est par définition celui auquel l’individu appartient
Le groupe de référence correspond au groupe auquel l’individu s’identifie ou
souhaite s’identifier
Introduction: altérité et appartenance
Les appartenances sont multiples.
Le sentiment de soi se construit par un processus d’identification à trois
polarités
- Identifier autrui;
- S’identifier à autrui;
- Etre identifié par autrui.
Le processus de la perception de l’altérité 
L’ALTÉRITÉ
Déni des
particularités
réelles
Egocentration=
ethnocentrisme
Perception de
l’altérité
Particularités
reconnues
Assignation
d’une
catégorie
« Tous pareils »
négation des
spécificités de
l’individu
Partage de
la valeur
Explications naturalisantes
sur autrui
La catégorisation sociale
1.2 ) Les principes de la catégorisation sociale (Tajfel).
1.2.1) Effet de contraste et effet d’assimilation : du stéréotype à la
discrimination
 Issue de travaux expérimentaux dans le domaine de la perception.
Raisonner en termes de catégories = assigner à chaque catégories des
caractéristiques ou traits qui sont censés qualifier les membres qui en
font partie.
 A la base de la théorie de l’identité sociale: la catégorisation
sociale.
1.2.2. ) Les fonctions de la catégorisation
LA CATÉGORISATION SOCIALE
Assignation de caractéristiques distinctives à chaque catégorie ou de traits aux
individus de cette catégorie.
Processus activé lorsque l’existence du hors-groupe devient saillante.
Effet de contraste: accentuation des différences entre les
individus de groupes distincts.
2 effets
Effet d’assimilation: accentuation des ressemblances entre
les individus de mêmes groupes.
Fonction cognitive: activité de connaissance, sélection des
informations, compréhension de l’environnement.
2 fonctions
Fonction identitaire: induit la connaissance de son
appartenance à des groupes sociaux, fondement de l’identité.
La catégorisation sociale
L’expérience de Tajfel et Wilkes (1963).
Condition 1
Condition 2
A A A A B B B B
Condition 3
A B A B A B A B
La catégorisation sociale
1.2.3) Le paradigme des groupes minimaux et biais de favoritisme.
paradigme des groupes minimaux = catégorisation d’individus à partir d’un
détail tout à fait arbitraire.
Le biais de favoritisme intra-groupe nous amène à considérer plus
favorablement ce qui émane de notre groupe que ce qui provient des horsgroupes.
L’expérience Klee – Kandinsky (Tajfel, Flament, Billig et Bundy) :
Matrice 1
Klee
Kandinsky
1
14
2
13
3
12
4
11
5
10
6
9
7
8
8
7
9
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4
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13
14
15
15
17
16
19
17
21
18
23
19
25
20
27
Matrice 2
Klee
Kandinsky
7
1
L’identité sociale
1.3 ) L’identité sociale (Tajfel et Turner)
1.3.1) Les principes généraux
Trois principes généraux sont présentés dans la théorie de l’identité sociale
Les individus cherchent à atteindre ou à maintenir une identité sociale
positive.
Une identité sociale positive implique des comparaisons favorables entre
l’intra-groupe et des hors-groupes.
Identité sociale insatisfaisante = individus cherchent à quitter leur groupe et
à rejoindre un groupe plus positivement distinct et/ou à rendre leur groupe plus
positivement distinct.
1.3.2) Continuum de comportement – continuum de croyance 
L’identité sociale
Continuum de comportement
Pôle comportement interpersonnel
Base de l’interaction =
caractéristiques individuelles
Pôle comportement intergroupe
Base de l’interaction =
caractéristiques du groupe
d’appartenance
Variabilité du
comportement envers le
hors-groupe
Pôle mobilité sociale
= barrières perméables
Uniformité du
comportement envers le
hors-groupe
Pôle changement social
= barrières imperméables
Continuum de systèmes de croyances
1.3.3) Identité sociale,
comportement social
et stratégies de
changement.
Les individus ont besoin d’une identité
personnelle et d’une identité sociale positive,
c’est à dire qu’ils ont besoin d’appartenir à des
groupes socialement valorisés.
La comparaison inter-groupe
détermine si l’individu réalise
Une identité sociale
satisfaisante
Tentative de
conserver sa
propre
supériorité
Une identité sociale non
satisfaisante
Le recherche du
changement
Tentative
d’étendre sa
propre
supériorité
L’utilisation de stratégie
pour le changement
S’il y a des alternatives
à la situation
intergroupe (instabilitéillégitimité)
Stratégies
groupales
(imperméabilité)
Redéfinition des
caractéristiques
Créativité
sociale
Si pas d’alternative à la
situation intergroupe
(stabilité-légitimité)
Stratégies
individuelles
(perméabilité)
Compétition
sociale
Mobilité
sociale
Stratégies
individuelles
Mobilité
sociale
(perméable)
Comparaison
intragroupe
(imperméable)
L’identité sociale
1.4) L’auto-catégorisation
Auto-catégorisation = 3 niveaux de catégorisation de soi qui correspondent à
différents niveaux d’abstraction.
Niveau élevé = être humain
Niveau intermédiaire= appartenance au groupe
Niveau bas= définition par caractéristiques propres qui distinguent d’autrui
Les développements récents: la dynamique inter-niveaux (Turner) = les niveaux
identitaires répondent à des principes de fonctionnement particuliers.
Niveau élevé = niveau supra-ordonné.
Niveau intermédiaire = métacontraste, adaptation normative, disponibilité de
la catégorie.
L’identité sociale
Donc, pour conclure, on trouve:
Le niveau supra ordonné, qui se caractérise par la similarité des membres de
l’univers de référence qu’il institue ;
Le niveau intermédiaire, qui se caractérise par la mise en opposition des
catégories les plus extrêmes (métacontraste);
Le niveau subordonné, lieu d’émergence de l’identité personnelle, caractérisée
par la pluralité due aux particularités de chacun.
1.5) Identité et statut social
 + homogénéisation exogroupe, + discrimination.
 + homogénéisation exogroupe = homogénéisation endogroupe?
L’identité sociale
 Cas homogénéisation exogroupe et hétérogénéisation endogroupe = présence
de sous-groupe et conformité supérieure de soi.
 Notion de prestige social = prestige élevé provoque hétérogénéité car autoperception mode de l’identité individuel et prestige faible mode identité
collective.
 pourquoi = contrôle de l’interaction sociale.
Pt de vue sur soi = forte aptitude à décoder les sentiments d’autrui à son égard
et absorption de ces caractéristiques:
 Statut faible = auto-catégorisation sur le mode de l’appartenance.
 Statut élevé = auto-catégorisation sur le mode de la personnalisation
 Mais attention, il existe des clivages de contexte!
L’identité sociale
 En conclusion, différenciation groupe collection et groupe agrégat.
 Groupe collection = prestige élevé  l’individu dispose d’un vaste choix de
définitions de son individualité.
 Groupe agrégat = prestige faible  l’individu va définir son identité et être
défini par ce qui différencie son groupe du groupe dominant.
Stéréotypes, préjugés et discrimination
2.1) Les stéréotypes et les préjugés.
2.1.1) Définition et typologie
 Stéréotype = lien qui est établi entre l’appartenance à un groupe donné et la
possession de certaines caractéristiques. Un stéréotype est un ensemble de
croyances sur un certain nombre de personnes.
Stéréotypes, préjugés et discrimination
 Trois types de stéréotypes:
- Les auto-stéréotypes;
- Les stéréotypes sociaux;
- Les stéréotypes individuels.
 Le stéréotype se caractérise par:
- Son caractère verbal;
- Sa simplicité;
- Son uniformité;
- Son caractère exclusif.
 Le préjugé peut être définit comme une attitude de l’individu comportant une
dimension évaluation, positive ou négative, à l’égard de personnes ou de groupes
de personnes.
 Le préjugé a trois caractéristiques:
- Une composante cognitive;
- Une composante affective;
- Une composante conative.
Stéréotypes, préjugés et discrimination
2.1.2) Les fonctions du stéréotype.
Hypothèse d’Avigdor = mode de contact entre les groupes.
Pour l’école de Bristol = le stéréotype a trois principales fonctions:
La recherche d’une explication causale sociale;
La recherche d’une justification sociale ;
La recherche d’une différenciation sociale .
2.1.3) La mesure des stéréotypes.
 Il existe trois types de mesures:
Les mesures explicites directes (document joint: échelle de Bogardus);
Stéréotypes, préjugés et discrimination
 Exemples de traits typiques (Katz et Braly, 1933).
Groupe ethnique
Américains
Juifs
Turcs
Noirs
Traits
Consensus
Travailleurs
Intelligents
Matérialistes
Futés
Mercenaires
Travailleurs
Cruels
Très religieux
Perfides
Superstitieux
Paresseux
Ecervelés
48%
47%
33%
79%
49%
48%
54%
30%
24%
84%
75%
38%
Désirabilité Uniformité
6,77
8,8
4,96
5,5
3,05
15,9
3,55
4,6
Les mesures indirectes (document joint, l’échelle de racisme de Mc Conahay,
1986).
Les mesures implicites (document joint, exemples de mesures cognitives).
L’expérience de Word, Zanna et Cooper (1974).
Stéréotypes, préjugés et discrimination
2.2) Peut-on lutter contre les stéréotypes et les préjugés?
 La théorie des conflits réels de sherif et l’expérience de la caverne des voleurs.
La coopération ne suffit pas à neutraliser l’agressivité et à changer les images
négatives des groupes les uns sur les autres.
Seuls les « buts supra-ordonnés », c’est à dire buts communs ne pouvant être
atteints que grâce à un effort commun, sont opérants.
 L’hypothèse du contact d’Allport. Plusieurs conditions doivent être présentes:
Le contact doit se produire dans une situation d’interdépendance.
Les attributs des membres du groupe doivent aller à l’encontre du stéréotype.
La situation doit réellement permettre de faire connaissance
Le contact entre les groupes doit être sanctionné par un appui officiel.
Les groupes doivent avoir lors de la rencontre des statuts et pouvoirs égaux.
Stéréotypes, préjugés et discrimination
2.3) Le menace du stéréotype.
 Notion mise en évidence par Steele et Aronson: expérience sur l’effet du
stéréotype dans la performance à un test.
 Menace du stéréotype =
 Issue d’une pression psychologique engendrée par un stéréotype sur la
performance à certaines tâches pour un groupe donné.
 Elle se caractérise par la peur de confirmer, par ses performances, le
stéréotype négatif de son groupe
 Elle est indépendante de la croyance qu’aurait la personne cible en la véracité
du stéréotype (pour lui-même ou son groupe).
 Certains facteurs modulent cette menace =
 L’importance accordée par la personne au domaine sur lequel le stéréotype
porte.
 Le degré d’identification de l’individu au groupe social cible.
Stéréotypes, préjugés et discrimination
2.4) La notion de discrimination
2.4.1) Définitions et effets.
On entend par discrimination un comportement négatif injustifiable à l’encontre
d’un groupe donné et de ses membres individuels (Myers & Lamarche, 1992).
 L’estime de soi étant liée au regard d’autrui, à la reconnaissance sociale,
comment les individus la protègent-ils en cas de discrimination?
1 - Comparaisons horizontales ou descendantes:
-Identité ethnique potentiellement plus forte.
-Gloire d’un membre rejaillit sur le groupe.
-Recherche de respect et de gratification.
2 - Attribution de l’échec à la discrimination:
-Limite les conséquences pour le soi. Mais:
-Valable si discrimination perçue comme instable car conservation de
l’illusion de contrôle.
-Non valable dans les cas de stabilité car abolition de l’illusion de contrôle
+ atteinte à la croyance en un monde juste (cf. Lerner). Sujet préfère
endosser la responsabilité de l’échec.
3 - Désengagement des domaines où l’individu est
stigmatisé: stratégie d’évitement de la menace. Désengagement
sélectif le domaine n’est alors plus valorisé évaluations
d’autrui perdent du crédit auto-attribution de la valeur intacte.
Stéréotypes, préjugés et discrimination
2.4.2. La discrimination est-elle toujours le fruit des stéréotypes et préjugés ?
 Discrimination et préjugés vont pas forcément de pair! = Expérience de LaPiere
(1934).
2.4.3. La discrimination est-elle toujours consciente ?
 Voir document « étude 1 ».