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Transcript Et en guise d`introduction, voici le powerpoint d`une présentation de

« Université marocaine et nouvelles
trajectoires du paradigme
de la diversité. »
Saïd BenniS
Université Mohammed V – Rabat
« L’université à l’épreuve des transformations politiques au Maroc ».
5ème Congrès de l’Association Marocaine de Science Politique (AMSP) Marrakech, 22-24 février 2015
Constat de base
La crise de la diversité à l’université est causée par
une érosion des référentiels, laquelle érosion remet
en cause les valeurs de la société marocaine
Conjoncture universitaire à l’épreuve des
transformations politiques au Maroc
L’avènement d’une nouvelle conception du paradigme
de la diversité à savoir celle reconnue par la
constitution de 2011.
Questionnement 1
• Quelles approches envisager pour aborder la
diversité au sein de l’université marocaine?
Questionnement 2
Quel est l’effet de l’institutionnalisation de la
diversité par rapport au désamorçage de certaines
crises et tensions culturelles et identitaires
(régionalisme, communautarisme, islamisme, …)
au sein de l’université marocaine? Quels sont les
éléments de base de ce désamorçage ?
Questionnement 3
Dans quelles mesures le paradigme de la diversité
interpelle -t-il les dynamiques des réformes de
l’enseignement supérieur?
Questionnement 4
Eu égard aux réalités post « Printemps arabe » et
aux spectres d’éventuels conflits quel type de
gouvernance adopter pour réguler la diversité au
sein de l’université?
Postulat 1
L’adoption d’une bonne gouvernance de
l’hétérogénéité dans ses différentes facettes
semble constituer les piliers de la conception
future de la diversité au sein de
l’université marocaine.
Postulat 2
Les nouvelles trajectoires de la diversité ne
peuvent être envisagées qu’en les reportant à
l’état actuel des foyers de tensions identitaires et
culturelles au sein de l’université marocaine.
La diversité étant l’état opposé à
la tension identitaire.
Diversité identitaire
La diversité identitaire se nourrit de deux
tendances parallèles que sont la tendance à
l’homogénéisation et la tendance à
l’hétérogénéisation
Homogénéisation
L’homogénéisation est intragroupale. Une seule
forme identitaire est valorisée dans le rapport à
certains traits comme le caractère suprême, idéal,
légitime, sacré, symbolique, ancestral, territorial,
linguistique de l’identité en question
Hétérogénéisation
L’hétérogénéisation est inter-groupale. Elle
privilégie « la pluralité des identités ; la
mobilité des frontières entre elles ;
l’inclusion de l’autre et de
sa différence ».
Etat des lieux de la diversité au sein de
l’université marocaine
• Diversités latentes : Féminisme, Homosexualité,
Parité, Régionalisme, Communautarisme, …
• Diversités affichées : Idéologie partisane ,
antagonisme culturelles et linguistiques, …
Manifestations de la diversité au sein de
l’université marocaine
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Catégorie territoriale
Catégorie communautariste
Catégorie homosexuelle
Catégorie linguistique
Catégorie religieuse
Catégorie culturelle
Catégorie partisane
Catégorie civile , …
Attitudes officielles à l’égard de la
diversité au sein de l’université
Attitude par défaut
Attitude coercitive
Attitude punitive
Attitude par défaut
L’attitude par défaut est une attitude dont
l’essentiel est de combler le vide, les velléités et
les régressions accusés par les autres partenaires
politiques quant à la question de
la diversité au sein de
l’université.
Attitude coercitive
L’attitude coercitive renvoie aux dispositions, aux lois
et à la réglementation en vigueur permettant de
réguler et de ralentir certains élans relativement à
une conjecture régionale et mondiale plurielle.
Les signes forts de cette attitude coercitive se
manifestent de manière éclatante par ex. dans
l’interdiction qui frappe certains
prénoms amazighs, ….
Attitude punitive
L’attitude punitive se traduit par les interdictions
des activités militantes au sein de l’université dans
les sites à sensibilité identitaire et politique. Il est
essentiel de rappeler que cette attitude ne fait
qu’attiser la conflictualité inter-universitaire déjà
existante et nourrir les tensions identitaires.
Lieux de la tension
La référence à l’amazighophobie, à l’arabisation
linguistique et ethnique, à l’identité idéologique
deviennent les hauts lieux de tensions identitaires
et culturelles. Il y a lieu de supposer que l’ensemble
des étudiants impliqués ont tendance à évoquer
l’absence de confiance dans les initiatives des
politiques publiques à réduire les distances
identitaires et culturelles.
Indicateurs de la dé-tension
En 2001, la création de l’institut Royal de la Culture
Amazigh (IRCAM) dont l’objectif est de promouvoir
la langue et la culture amazighes. Ce qui a conduit à
déconstruire la rhétorique anti-communautaire et a
favorisé l’émergence de comités de coordination
régionales, celle du Rif, celles du Moyen Atlas, la
Ligue amazigh des droits humains.
Nouvelles alliances et appartenances
Ce qui explique les nouvelles projections
historiques et alliances identitaires depuis l’année
2007 jusqu’à ce jour, tout particulièrement celles
qui associent l’histoire et l’identité amazighes à
celles des Israéliens et des Kurdes (Association
d’Amitié Amazigh Kurde, célébration par certaines
associations amazighes du 10ème anniversaire de
l’arrestation du leader kurde Oujalan et
conventions de partenariat du PDAM avec
certaines associations israéliennes)
Réthorique ethnique
On est en phase de transiter de la langue à la
personne, du suffixe – phone à des anthroponymes
bien affirmé, autrement dit, du vocable
amazighophone et arabophone on est passé à
amazigh et à arabe, d’une rhétorique qui reconnaît
comme critère de différence la langue à une
rhétorique ethnique distinguant deux groupements
humains différents les Arabes et les Amazighs.
L’entre deux ou la diversité partagée
Ces nouvelles trajectoires ont permis de de re-scruter
les dynamiques, de repenser les transformations, et
de revoir les dichotomies pré-établies comme celle
distinguant entre Arabes et Amazighs et faisant
émerger d’autres essentielles et consistantes
comme celle d’Arabisés et d’Amazighisés.
•
Ethnocentrisme
La perception singulière des langues chez certains
étudiants se métamorphose en ethnocentrisme
intégral renvoyant à une forme de repli sur ce qui
fait la différence du groupe d’appartenance, c’est à- dire son identité séparée, propre. Il apparaît
empiriquement acceptable d’assimiler
communauté linguistique et
communauté ethnique
Antagonisme conflictuel
Cet antagonisme est essentiellement
multidimensionnel : linguistique, territorial,
culturel, idéologique, religieux, ... Ce qui placent les
différents protagonistes dans des postures
exclusivistes qui basculent de la xénophobie
rapportée aux Amazighs, le fascisme collé aux
islamistes,le racisme ramené aux panarabistes, …
Reconstruction de la diversité
La reconstruction de la diversité au sein de
l’université devrait composer avec un substrat
culturel consensuel. Elle peut être basée sur un
faisceau de déterminants tels, la citoyenneté,
l’universalisme, le civisme, la responsabilité,
l’éthique et la spécificité marocaine
Défi pluriculturel
Bannir la rhétorique anti-communautaire des
agendas des réformes universitaires car elle n’est
pas contre les communautés, elle est contre
certaines communautés. Les politiques de
l’enseignement supérieur doivent passer d’une
stratégie d’intégration à celle de la
reconnaissance du défi
pluriculturel.
Interrogations
 Quels
sont les facteurs régissant les choix et les
stratégies identitaires au sein de l’université,
stratégies de facto ou de jure ?
 Quel est l’impact des tensions intra-groupales et
celles inter-groupales sur le devenir de la diversité
au sein de l’université marocaine ?
Réponse plausible
Explorer la diversité au sein de l’université suppose
de revisiter les éléments du spectre sociétal de
la diversité qui y sont implantés : Féminisme,
Homosexualité, Appartenance partisane,
Appartenance civile, Régionalisme,
Ethnicisme, …
“Super diversity”
Nouveau concept dans le champ des études sur la
diversité qui renvoie à la différence et à
l’individuation au sein du même composant ex :
tendance féministe religieuse et
tendance féministe laïc.
Redéploiement identitaire
Encourager le métissage entre nation et
marocanité, région et territoire (aire naturelle et
aire culturelle), réseaux sociaux et appartenances
associatives, espaces virtuels et espaces vécus,
institutionnalisation identitaire,
universalisme et tolérance
Re-nationaliser le fait religieux au sein de
l’université marocaine
Devant le retour du religieux sur la scène nationale
et internationale et l’apparition d’un religieux
transnational, il est essentiel de re-nationaliser
l’Islam au Maroc, exposé à des influences externes
qui sont en nette inadéquation avec les principes de
base du rite malékite et ne cadre pas avec la
diversité métisse du vécu social et culturel
marocain.
Réhabiliter les cultures locales
A l’instar de la création de filières d’études sahraouies
il faut œuvrer parallèlement à l’instauration de
filières d’études pour les autres cultures locales
(3roubi / jebli / rifaine/ tachelhite / tamazighte, …)
au sein de l’université marocaine pour contenir les
frictions perpétuelles entre étudiants
d’appartenance territoriale et culturelle
différentes.
Réconcilier les tendances féministes au
sein de l’université
Le Féminisme, la parité à l’université peuvent être
entretenus pour mieux maintenir le défi de la
modernité face au patrimonialisme. La
juxtaposition de ces deux formes ne constitue en
aucun cas une rupture avec les orientations
modernes et universalistes de l’Etat marocain
Nouvelles trajectoires de la diversité au
sein de l’université
Scénario 1
La prise en considération par les réformes projetées
des différentes facettes de la diversité au sein de
l’université (sociale / culturelle / linguistique /
idéologique / axiologiques/ territoriale /
religieuse, …)
Scénario 2
Compte tenu des engagements de l’Etat marocain en
matière des droits humains, les instances
universitaires peuvent concevoir des contenus à
même de générer une atmosphère de tolérance,
de reconnaissance de l’autre mais surtout
d’institutionnalisation de la différence et de
la diversité
Scénario 3
Eu égard aux défis du vivre ensemble et des
marges de l’inclusion et de l’exclusion, les
politiques en matière d’opérationnalisation de la
diversité constitutionnelle peuvent aspirer à
infléchir des approches en capabilités et en justice
sociale au sein de l’université marocaine.
Opérationalisation du paradigme de la
diversité
L’impact de l’université dans le développement
démocratique, territorial, social et humain est
intimement articulé à l’intériorisation par le public
estudiantin des valeurs transcendantes de la
diversité dans son sens élargi.
Conditions de l’opérationalisation du
paradigme de la diversité
1. Diagnostic global de la diversité dans le champ
universitaire marocain faisant état aussi bien des
diversités latentes que celles affichées
2. Enquête à l’échelle nationale pour mieux saisir et
entrevoir des stratégies permettant de mieux
cadrer le devenir des contenus afférent à la
diversité au sein de l’université
marocaine.
3. Gestion du paradigme de la diversité au sein de
l’université marocaine au vu de la mondialisation
et de la sphère des valeurs en vogue
(matérielles et post-matérielles)
4. Diversité universitaire négociée régénérant les
sentiments de citoyenneté, du vivre ensemble et
d’appartenance commune.