Otto Dix la Guerre

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Transcript Otto Dix la Guerre

«La Guerre» de Otto Dix, 1929-32, triptyque, peinture sur bois (204X204 cm), Dresde Stradtmuseum.
OTTO DIX
LA GUERRE
OTTO DIX :LA GUERRE
La Guerre d’Otto Dix a été peinte entre 1929 et 1932. C’est un triptyque,
c’est-à-dire une œuvre peinte sur trois panneaux en bois que l’on peut replier.
Ce format était principalement utilisé au XIème et XIIème siècle pour les
peintures religieuses. Le panneau central mesure 204 x 204 cm et les
panneaux de chaque côté mesurent 204 x 102 cm chacun. Le peintre a utilisé
la technique ancestrale de la tempera également souvent utilisée pour les
tableaux religieux. Elle est actuellement visible à la galerie Gemäldegalderie
Neue Meister de Dresde
Présentation de l’œuvre :
Titre, nature/genre de l’œuvre, nom de l’artiste, éléments biographiques utiles et
éclairants, date de création :
LA GUERRE , un tryptique d’Otto Dix
Brève biographie de l’artiste :
Otto Dix (1892-1969) est un peintre allemand. En 1910, il intègre
l’école des Arts décoratifs de Dresde. Il est encore étudiant
quand la guerre éclate en 1914. Il s’engage comme volontaire
dans l’artillerie de campagne. En 1915, il reçoit une formation de
mitrailleur et participe aux campagnes de Champagne, Somme
et Russie, batailles pendant lesquelles il est blessé plusieurs fois.
Après la première guerre, il devient professeur d’art. Considéré
comme un artiste « dégénéré » par le régime nazi, il sera l’un
des premiers professeurs renvoyés et persécutés. Certaines de
ses oeuvres seront brûlées par les nazis. Pour protéger ses
toiles, il devra les cacher. Il est enrôlé de force dans l’armée et
sert sur le front occidental durant la seconde guerre mondiale. Il
est fait prisonnier en Alsace (près de Colmar) par l’armée
française. Traumatisé par ces deux guerres, il se consacre
ensuite à son art.
Contexte historique de création :
Contexte ( historique, social, artistique…) :
Le peintre compose son triptyque La Guerre entre 1928 et 1931. Le but de cette oeuvre
n'est pas de provoquer angoisse ou panique, mais "simplement transmettre la
connaissance du caractère redoutable de la guerre, pour éveiller les forces destinées à la
détourner".
Ce triptyque est présenté une seule fois dans une exposition à Berlin en 1938. Il est
ensuite interdit par les autorités nazies.
Contexte artistique (style, courant, mouvement artistique auquel
rattacher mon œuvre) :
A la fin de la guerre, Otto quitte Gera pour Dresde ou il commence à
adopter l’expressionisme et le collage
Les peintures d’Otto abordent souvent des thèmes lugubres comme la
mort, la vieillesse, la prostitution et la violence.
Description de cette œuvre : (Tous les éléments doivent être traités précisément : Techniques ?
Matériaux ? Dimensions ? Cadrage ? Point de vue ? Composition ? Couleur ? Lumière ?
Formes ? (si je présente une séquence de film, je n’utilise que le vocabulaire du cinéma))
I) Structure de l’oeuvre
Le tryptique est composé de trois parties (c’est le propre d’un tryptique) et d’une
prédelle (partie inférieure) :
Description de cette œuvre : (Tous les éléments doivent être traités précisément : Techniques ?
Matériaux ? Dimensions ? Cadrage ? Point de vue ? Composition ? Couleur ? Lumière ?
Formes ? (si je présente une séquence de film, je n’utilise que le vocabulaire du cinéma))
1) La partie gauche correspond au départ des soldats pour la tranchée, pour l’assaut
et peut correspondre au matin (on peut se faire cette réflexion à la vue du brouillard
qui enveloppe les soldats)
Le panneau de gauche, représente les soldats
partant au front, on ne peut pas voir leurs
visages, on ne peut pas savoir combien de
soldats sont présents, ils disparaissent dans la
brume. Otto dix rend ces soldats anonymes.
Ils pourraient être n’importe lequel des soldats
partis à la guerre
Description de cette œuvre : (Tous les éléments doivent être traités précisément : Techniques ?
Matériaux ? Dimensions ? Cadrage ? Point de vue ? Composition ? Couleur ? Lumière ?
Formes ? (si je présente une séquence de film, je n’utilise que le vocabulaire du cinéma))
2) La partie centrale correspond au champ de bataille, on observe une tranchée
ravagée (des planches et des tôles sont visibles) après les combats, après l’assaut.
La partie centrale est la partie « essentielle » de l’oeuvre : elle présente un
paysage de dévastation, presque cauchemardesque ou fantastique. La vie semble
avoir déserté ces lieux.
Un squelette, décharné, corps décomposé, accroché à une poutre, semble
désigner du doigt la partie en bas à droite où l’on observe toute l’horreur de la
guerre : un amoncellement de « viandes humaines », corps décomposés et criblés
de balles, pâles, visages grimaçants et fantomatiques, chairs éparpillées (boyaux,
organes, sang…). L’ensemble est rongé par les vers et, on le devine, dévoré par
les rats. Cette partie est l’image des horreurs de la guerre.
Au loin, un paysage de ruines, tout juste éclairé par un ciel noir et rouge : temps
menaçant et bombardements au loin qui expliquent la teinte rouge du ciel au
fond à droite.
Un seul être vivant semble apparaître dans l’oeuvre : un soldat allemand (on le
reconnaît à son casque), débout ou assis, avec un masque à gaz. Le masque ne
permet de savoir si ce soldat est mort, vivant ou se situe dans un entre-deux,
entre la vie et la mort.
Symboliquement, la partie centrale du triptyque est l’image d’un purgatoire : un
espace entre la vie et la mort, entre la vie sur Terre et l’Enfer. Dans la religion, le
purgatoire est l’endroit où les âmes des défunts attendent d’être jugés pour
savoir si elles rejoignent le Paradis ou l’Enfer.
Dix veut dire que le soldat, sur le champ de bataille, n’est plus réellement
humain, n’est plus réellement vivant. Même si celui-ci est vivant, sa mort peut
survenir à tout moment et il est entouré par des visions macabres (cadavres,
cranes, membres dispersés, sang, corps en décomposition…). Dix évoque le
traumatisme de la guerre pour ces soldats qui vivent « hors du monde », face à
une mort qui paraît inéluctable.
Le panneau de droite est en réalité un
autoportrait d’Otto Dix. On le voit transporter
un blessé, et c’est pour cette raison que c’est le
seul personnage vivant du tableau dont on voit
le visage, c’est le seul à avoir son humanité. On
peut interpréter que la seule chose d’humaine
dans la guerre est la solidarité entre les
soldats. Le personnage d’Otto ne porte pas
l’uniforme du soldat et regarde le spectateur
doit dans les yeux avec un regard presque
effrayant. Par là il montre comment la guerre
la transformé
Le panneau inférieur (ou prédelle) présente les représente un cercueil collectif contenant
au moins 3 personnes. On peut noter que le panneau a les mêmes proportions que le
cadre d’un cercueil et est aussi fait de bois. Comme on a pu le voir, Otto dix utilise une
technique et un format qui sert traditionnellement à représenter des scènes de la
religion chrétienne. Comme ce tableau s’inspire notamment du « Christ mort » de Hans
Holbein, on peut en déduire qu’Otto Dix veux présenter les victimes de la guerre comme
des martyrs. On peut aussi voir ici une inversion de l’image biblique de l’enfer. Ici, l’enfer
est sur terre et la paix et le “paradis” sont sous terre
Sur ce tableau, seuls les morts dans la prédelle semble être
apaisés, tranquilles, enfin hors de la guerre et de ses horreurs et
traumatismes. La mort serait-elle une issue enviable pour les
soldats ? Cela montre le désespoir des soldats au front qui
peuvent en venir à espérer la mort pour fuir ce cauchemar.
Analyse de cette œuvre et de son influence : Je présente le sens de l’œuvre, les
intentions de l’artiste, son message (s’il y en a un). Je précise en quoi cette œuvre a
marqué son temps ?
Conclusion :
Cette oeuvre est une oeuvre profondément pacifiste : Dix veut montrer les
horreurs de la guerre pour que le spectateur prenne conscience du nécessaire
pacifisme à adopter après l’horreur que fut la première guerre mondiale. C’est un
moyen aussi pour Dix de faire prendre conscience du cauchemar des soldats aux
civils, qui n’ont pas vu la guerre en face, et qui ont souvent eu de cette guerre une
vision fausse du fait du bourrage de crâne et de la propagande. L’oeuvre est aussi,
enfin, un hommage au courage des soldats.
Je rapproche cette œuvre de celles d’autres artistes qui font passer le même message
ou des autres œuvres de ma liste.
Assaut des troupes de choc sous les gaz, 1924
-Otto Dix, les joueurs de Skat
Ma perception de cette œuvre : J’exprime mon ressenti, mon point de vue sur
cette œuvre ; j’explique pourquoi je l’ai choisie en argumentant.