Transcript Le froid en plongée

Comité Départemental du Val de Marne – Marc TISON – Moniteur Fédéral 2ème degré
LE FROID EN
PLONGEE
Photo gracieuseté du club de plongée sous glace Les Baisers Blancs
Ou comment on se les gèles grave des fois
Sources – Schémas, photos et dessins
http://www.chez.com/limouz/eaux_douces/glace2000_plongee.htm
Photo gracieuseté du club de plongée sous glace Les Baisers Blancs
Photo gracieuseté du club de plongée sous glace Les Baisers Blancs
Photo gracieuseté du club de plongée sous glace Les Baisers Blancs
Photo gracieuseté du club de plongée sous glace Les Baisers Blancs
Photo gracieuseté du club de plongée sous glace Les Baisers Blancs
Photo gracieuseté du club de plongée sous glace Les Baisers Blancs
Le Froid en plongée
Tout plongeur en immersion est confronté plus ou moins rapidement au problème du
froid et c’est avec la noyade, un des grands risques à chaque immersion.
Cela est vrai même pour les mers chaudes, et cette agression est encore plus rapide dans
des zones de plongée tempérés ou froides.
Ce problème qui peut tout d’abord paraître anodin doit être traiter comme un accident
sérieux à part entière, car il touche tous les plongeurs sans distinction, du débutant au
plus expérimenté.
Un peu de physiologie
L’homme est un HOMEOTHERME - Il maintient sa
température dans une limite constante et étroite autour
de 37°C.
Cette température permet ainsi le bon fonctionnement du Noyau Central composé
du cerveau, du cœur ainsi que des cavités thoraciques et abdominales
Autour de cette partie centrale, les tissus périphériques et la peau, constituent une
Écorce dont la température peut varier très largement selon la température
ambiante.
Le Froid en plongée
Mécanismes d’équilibre et de déséquilibre thermique
Le corps produit en fonction de ce qu’il perd
Production de chaleur
ou Thermogenèse
Le métabolisme de base produit
une source de chaleur fournie par
les oxydations tissulaires
Déperdition de chaleur
ou Thermolyse
Cutanée ( convection, conduction)
 aliments transformés + O2
Pulmonaire (H2O expiré et air
inspiré)
 énergie/chaleur + déchets
Aliments ingérés
Production calorique moyenne
1600 à 1800 kcal/24heures
Déchets évacués (urine, excréments)
Activité musculaire (variable)
Protection extérieur adaptée
Le Froid en plongée
C’est l’Hypothalamus qui régule la température du corps en recevant les
informations des capteurs thermiques situés sous la peau
Il demande à l’organisme des adaptations de
thermorégulation immédiate selon les
situations; mécanisme de réchauffement par
frissons
ou
de
refroidissement
par
transpiration
Hypothalamus
La température du corps est ainsi maintenue
constante par l’équilibre permanent entre les
apports et les pertes de chaleur : c’est la
Neutralité Thermique
Elle est obtenu dans l’air calme à 25° (t° de la peau et milieu ambiant)
Dans l’eau elle s’établit à 33°
Il y a déséquilibre thermique lorsque l’organisme est exposé à une température
ambiante inférieure ou supérieure à la neutralité thermique.
Le Froid en plongée
Les échanges thermiques en plongée
Pour maintenir constant la température du corps une grande partie des échanges
se font par la peau selon quatre grands principes
La conduction est la transmission d’énergie à travers un solide ou un fluide
immobilisé. Elle dépend de la différence de température entre les faces du solide,
de sa conductibilité thermique et de son épaisseur
La convection est la transmission thermique entre le corps et un fluide en
mouvement Elle dépend de la vitesse de déplacement du fluide et d’un
coefficient de convection
Le rayonnement est échange direct de chaleur à distance entre deux corps
indépendamment de la t° ambiante
L’évaporation Changement d’état liquide à l’état de vapeur
Le Froid en plongée
Noyau central :
Cerveau, poumons,
cœur, foie, reins,
intestins, estomac.
Évaporation : transmission de
chaleur d’un liquide
en vapeur
34°
Convection :
transmission de chaleur
du corps à un milieu
ambiant…..liquide
Neutralité thermique : 33°
dans l’eau et 25° dans l’air
calme
Conduction :
transmission de
chaleur du centre vers
la périphérie
37°
Rayonnement :
transmission de
chaleur entre deux
corps
Tissus
périphériques :
bras et jambes
Le Froid en plongée
Symptômes et Physio-pathologie
Symptômes
Physio-pathologie
Attaque du froid
Vasodilatation périphérique avec un léger
travail musculaire spontané
Frissons
Début de l’hypothermie légère
Chair de poule
Vasoconstriction périphérique, la peau se durcit,
les poils se redressent. Ce sont les récepteurs
cutanés qui, détectant l’attaque transmettent
aux centres régulateurs de l’hypothalamus qui
alertent le sympathique et les autres glandes
endocriniennes (hypophyse, thyroïde, surrénale)
; la défense de l’organisme
Légère augmentation du
rythme respiratoire
Il faut plus d’O2 pour le métabolisme; ceci
entraîne une légère augmentation de la
circulation
Le Froid en plongée
Symptômes
Physio-pathologie
Envie d’uriner progressive
Déplacement des liquides dû à l’hémoconcentration (abandon de l’eau du sang =
moins de calories employées)
Abandon des extrémités
Le métabolisme s’épuise pour conserver sa
température centrale et limite de ce fait la
circulation
Crampes
Le stock de glucide commence à s’épuiser et le
fonctionnement des muscles est mal assuré
Augmentation du rythme
respiratoire
Surconsommation d’O2 pour accélérer les
oxydations
Frisson profond
Début d’atteinte profonde du froid
Le Froid en plongée
Symptômes
Physio-pathologie
État de torpeur
Début de l’hypothermie modéré à grave
vers 33° (t° centrale), la thermorégulation
devient défaillante
Perte de conscience
Entre 31°C et 29°C
Ralentissement du rythme
cardio/ventilatoire
Au dessous de 30° (t° centrale), le métabolisme
est considérablement ralenti, ceci a pour
conséquence une bradycardie et une
hypovolémie
Mort
Elle survient vers 25°C
Le Froid en plongée
Le plongeur en immersion
Les facteurs qui favorisent le froid en plongée sont :
 le milieu ambiant (conduction par l’eau plus importante que l’air).
 les déplacements (convection) du corps et les courants, la température
ambiante toujours plus basse que celle de notre organisme.
 l’air inspiré est plus froid (détente de l’air), la masse gazeuse est également plus
importante à réchauffer. On peut utiliser un mélange plus conducteur (hélium).
 les difficultés d’évolution qui minimisent le travail musculaire.
A cause de tous ces facteurs, le capital énergétique s’épuise rapidement et
le froid encore supportable est atteint plus vite.
Le Froid en plongée
Conduite à tenir et prévention
Devant un cas d’hypothermie évident, le réchauffement du plongeur doit être
progressif, de manière interne et externe à la fois.
Gestes à réaliser -
Enlever la combinaison puis sécher le plongeur et l’équiper de
vêtements chauds (coupe-vent serviettes, vestes etc…)
Lui faire boire une boisson chaude et sucrée (chocolat)
A terre, si le froid persiste, prendre une douche ou un bain à 35°
Gestes à proscrire - Ingestion d’alcool qui augmente les pertes caloriques
Déshabillage à l’air libre en plein vent (garder la combinaison est un moindre mal)
Les frictions cutanées. Elles augmentent les pertes caloriques par vasodilatation
périphérique
Le Froid en plongée
Le plongeur en immersion
Prévention
Combinaison adaptée aux conditions de température de la plongée ainsi que les
accessoires (gants, chaussons, cagoule).
Alimentation énergétique en conséquence
Raccourcir le temps de plongée
Avant et après la plongée, se protéger du froid
Conclusion
Il n’est jamais évident de s’apercevoir qu’un plongeur est atteint du froid, les
signes sont très rarement visibles par les autres membres de la palanquée. C’est
donc à l’intéressé de prendre la décision sage d’interrompre la plongée dès que
le manque de sensibilité aux extrémités apparaît.
Dans le cadre de notre activité de loisir, les cas d’hypothermie sont
suffisamment fréquents pour que l’on prenne la peine de s’y intéresser
FIN