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Prévenir l’illettrisme
dès l’école maternelle :
l’importance des premiers
apprentissages
Animation pédagogique départementale (61) d’après les travaux de Viviane Bouysse
Définitions
Chiffres
D’autres chiffres
 Les tests de la Journée d’Appel de Préparation à la
Défense (JAPD)révèlent que 21 % des jeunes âgés de
17 ans sont des lecteurs inefficaces, dont 5% sont en
situation d’illettrisme.
 Les hommes sont plus souvent en situation d’illettrisme
que les femmes (sur les 3,1 millions 59 % sont des
hommes).
 Plus de la moitié des personnes en situation d’illettrisme
ont un emploi.
 74% des personnes en situation d’illettrisme utilisaient
exclusivement le français à la maison à l’âge de 5 ans.
Les résultats de l’école
Stagnation des taux d’accès au BAC et dans
l’enseignement supérieur
Fort taux de sorties du système éducatif sans
qualification
Niveau de compétences des élèves en
stagnation, ou en baisse (PISA, PIRLS,
D.E.P.P.)
Un taux trop élevé de difficulté scolaire et en
augmentation
Causes de l’illettrisme
Elles sont multiples :
sociales,
culturelles,
économiques...
Prévention de l’Illettrisme
Il ne s’agit pas d’une nouvelle
réforme mais d’un
approfondissement de la Réforme
de l’école primaire avec un travail
attentif autour des « clés de la
réussite »
La parole magistrale
professionnel
le parler
 « Parler professionnel modélisant pour les
apprentissages des élèves : caractéristiques ( cf p 18
doc d’accompagnement).
 Importance de la reformulation des propos enfantins :
donner une forme correcte aux intentions de l’enfant
sans le forcer nécessairement à répéter.
 Importance des modes de questionnement : les
questions fermées amènent au mieux des réponses
minimales un mot ou deux ou le prolongement de la
question) ; les questions ouvertes induisent des phrases
plus complètes, parfois complexes selon la question.
 Importance des liens langagiers opérés par
l’enseignant « citation », « c’est comme.. » (aide à la
prise de distance et remobilisation/remémoration).
La mise en œuvre des programmes
Mise en place d’activités qui agissent sur les
processus cognitifs fondamentaux
Capacités attentionnelles
Stimulation de la mémoire
Le Devenir Élève
Passer de l’enfant à l’élève, c’est :
S’inscrire dans une relation de
communication avec les autres,
S’inscrire dans un rapport spécifique aux
tâches proposées par l’enseignant,
Identifier les enjeux cognitifs et les objets
d’apprentissage .
L’oral
Un travail de fond (longue durée) sur l’oral : l’enjeu =
l’accès à la maîtrise de l’« oral scriptural »
 Langage oral en situation, langage d’accompagnement
de l’action : spontané (l’oral ordinaire)
 Langage oral hors situation, avec prise de distance :
langage d’évocation, « l’oral scriptural » : proche de
l’écrit dans l’explicitation même si subsistent des formestypes orales.
 Langage écrit : structuration syntaxique et précision
lexicale maximales ; une organisation textuelle liée aux
intentions et aux situations de communication
Des constantes : la réception précède la production
(l’enfant parle parce qu’il est dans un milieu de parleurs ;
id. pour écrit)
Un enseignement organisé du lexique
LEXIQUE : « Un enseignement raisonné et systématique qui écarte les
approches accidentelles » (E. Calaque).
 Nourrir les mémoires verbale et sémantique : la compréhension précède et
excède la production : distinction « vocabulaire actif » // « vocabulaire
passif ».
 Organiser l’enseignement : enseigner ce que veulent dire les mots
(maternelle : nommer le monde) ou enseigner comment on se sert des
mots ?
 Connaître le sens des mots : problème de leur polysémie (significations
dépendantes du contexte : le sens découle de l’utilisation). Attention aux
représentations figées.
 Se servir des mots : connaître leurs possibilités sémantiques (contextes
d’usage : ex : opposition sec/mouillé, sec/frais ; verbes génériques :
mettre, faire, aller), les caractéristiques de leur fonctionnement
syntaxique (ex : construction des verbes, place des adjectifs…), les
jugements sociaux éventuels sur ces mots (ex : chaussures/godasses ;
bonjour/salut).
PAS L’UN SANS L’AUTRE
Un enseignement organisé du lexique
 Séances intégrées : fondamentales car ancrage dans
les situations qui donnent du sens aux acquisitions ;
important dans les phases de repérage, découverte,
réemploi.
Pas de « leçons de mots » désincarnées.
 Séances spécifiques essentielles pour la structuration
(catégorisation), la capitalisation, l’acquisition
d’outils/de méthodes de travail (ex : en MS, (re)trouver
des mots ; en GS, premier accès à la définition).
 Importance des traces
Progression
 D’abord le vocabulaire au plus près des besoins de la
communication (comprendre et s’exprimer) en situation
scolaire ; vers le moins familier, voire l’abstrait.
 Noms, verbes, adjectifs qualificatifs, adverbes ; mots
grammaticaux.
Un enseignement organisé de la syntaxe
 Une progression plus évidente :
(mot-phrase ---->) pseudo-phrase ----> phrase
simple ----> phrase complexe (rôle clé des
« introducteurs de complexité »).
 Importance des modèles : langage du maître,
textes entendus, textes appris.
 Une condition essentielle pour développer la
maîtrise de la syntaxe : le « parler en continu »
(cf. CECRL) qui oblige à enchaîner des
énoncés.
L’entrée dans l’écrit
 S ’acculturer : approche patrimoniale et culturelle mais
aussi approche linguistique : entendre et comprendre le
français écrit (langue du récit).
 Comprendre des textes : au-delà de l’imprégnation, le travail
se fait dans les échanges (PARLER AVEC en parlant SUR).
 Accéder à une des caractéristiques de l’écrit : sa stabilité,
et en comprendre les ressorts : un code que tout le monde
utilise de la même manière.
 Produire des phrases et des textes destinés à être lus :
importance de la prise de distance, de la prise de conscience
(passage de l’oral à l’écrit : on n’écrit pas comme on parle).
 Entrer dans l’étude du code : DE LA MESURE
La visée d’objectifs langagiers et linguistiques dans toutes les
activités
 Veiller à ce que toutes les activités soient supports
d’apprentissages langagiers : toute séance devrait
avoir deux objectifs langagiers (un d’ordre lexical,
un autre syntaxique).
 Jouer sur des vecteurs de communication en vraie
grandeur
DECOUVERTE DU MONDE = domaine très fécond :
lien entre les acquisitions lexicales et l’évolution
des représentations du monde (dimensions
cognitives et affectives), elles-mêmes articulées
avec la construction des savoirs encyclopédiques.
Aide aux élèves
Aide au sein de la classe
Aide personnalisée
Aide aux élèves
Aide personnalisée à l’école maternelle :
 en direction des « enfants fragilisés » ou de tout autre
enfant dès les premiers signes d’alerte
 part d’une analyse des besoins
 vise à « mettre en égalité » les enfants dans les
situations d’apprentissage
 basée sur la prévention, l’anticipation plus que la
remédiation
 dans des domaines comme le langage oral, le lexique, la
mémoire, l’attention, les connaissances culturelles
Aide aux élèves
Au final :
mettre les enfants en
situation de réussite avec
des conceptions adaptées
aux jeunes enfants
L’information et l’implication des parents (voire
des partenaires)
 Informer les parents sur l’importance des
échanges langagiers avec leurs enfants :
susciter certaines attitudes, certaines
pratiques rares dans certains milieux
 Montrer : inciter à l’ouverture maîtrisée des
classes ou à l’usage de vidéos de la classe en
situation
 Avec les partenaires, travailler sur la
coordination de leurs interventions avec les
apports de l’école.
Au total, prévenir l’illettrisme dès l’école
maternelle c’est :
 Travailler dans le respect strict des programmes
 Adopter une pédagogie adaptée qui offre aux
enfants le temps d’apprendre, de s’exercer, de
s’entraîner
 Personnaliser le parcours des enfants les plus
vulnérables
Attention :
 Ne pas tomber dans un enseignement précoce
et prématuré.