Sexpologie et litterature

Download Report

Transcript Sexpologie et litterature

SEXOLOGIE ET LITTERATURE :
La dépendance amoureuse
dans la vie et
l’œuvre d’Ernest Hemingway.
Dr. Abdelhakim AMAIOUA
Mon amour -qui me rend, à en mourir, maladeest lui-même tombé malade, à en mourir.
Comment puis- je espérer arriver à guérir,
quand c’est mon médecin qui est tombé malade ?
« OMAR
KHAYYAM »
 « Fallait- il dire qu’elle avait fait, la première, ce que
personne n’avait jamais fait mieux depuis ; fallait- il
parler des jambes brunes et charnues, du ventre plat,
des petits seins durs, des bras qui enlaçaient si bien,
de la langue agile, des yeux plats, du bon goût de la
bouche. Fallait- il parler ensuite de la gêne, de
l’étreinte, de la douceur, de la moiteur, de la
tendresse, de l’étreinte encore, de la souffrance de la
plénitude et de cette fin qui ne finissait pas, qui ne
finissait jamais et tout d’un coup était là, quand le
grand oiseau s’envolait comme une chouette dans le
crépuscule ; fallait- il dire que cela n’arrivait qu’en
plein jour au milieu des bois avec des aiguilles de pin
collées au ventre. »

ERNEST HEMINGWAY, Pères et fils, 1933




Théorie de l’attachement
La théorie de l’attachement s’est inspiré à
l’origine de la psychanalyse.
Freud disait que l’enfant est lié à sa mère car
elle assumait ses besoins physiologiques.
John Bowlby (1907-1990) a considéré cet
attachement comme étant un besoin de
PROXIMITE indépendamment de la libido et du
nourrissage.
Au cours de la vie, la PLACE de l’attachement
est prépondérante .
Notion de « base sécurisante »
 Le bébé humain se refuge auprès de sa mère
Quand il est exposé à une situation, une
personne ou un objet non familier.
 Pour éviter le risque, il tient à ne pas dépasser
une certaine distance.
 Mary Ainsworth* développe la notion de « base
sécurisante ».
 La figure d’attachement est prise comme «
base sécurisante ».
 Disponibilité de la mère
sécurité de l’enfant( sentiment de sécurité)
Désactivation du système d’attachement
Activation du système d’exploration de
l’environnement .
 Bowlby: les comportements d’attachement
s’organisent sur une figure d’attachement
spécifique qui est généralement la mère.
Modalités d’attachement chez l’enfant
 Catégorie A: l’enfant « anxieux-évitant » se
focalise sur son environnement malgré la
situation de détresse causée par l’absence..
 Catégorie B: l’enfant « sécure »
- utilise la mère comme « base sécurisante »
- facilement consolé
 Catégorie C: l’enfant « anxieux-ambivalent » ou
« anxieux-résistant »
-perturbé par la séparation
mais
-adopte ensuite une attitude ambivalente
 Catégorie D: l’enfant« désorganisé-désorienté »
-aucune stratégie d’attachement cohérente.




Rôle du langage dans la construction
des MIO
L’apparition du langage facilite et complique la
construction des MIO:
Le langage augmente la capacité à relier
différents éléments d’informations
et
Le langage introduit nécessairement un espace
entre l’expérience interpersonnelle telle qu’elle
est vécue et l’expérience telle qu’elle est
représentée.
Permet d’évoquer un sentiment tout en
ressentant autre chose.
Structure des modèles représentationnels
 Les informations relatives aux expériences
d’attachement peuvent être stockées à deux (2)
niveaux différents de la mémoire:
-La MEMOIRE SEMANTIQUE
-La MEMOIRE EPISODIQUE
Différentes modalités d’attachement adultes
 L’état d’esprit sécure-autonome
Les personnes sécures-autonomes (catégorie F)
Correspondent à la catégorie B des enfants.
 L’état d’esprit détaché
Les personnes détachées (catégorie Ds)
Correspondent à la catégorie A des enfants .
 L’état d’esprit préoccupé
Les personnes préoccupées par leurs relations
d’attachement ou leurs expériences précoces
(catégorie E) correspondent à la catégorie C
des enfants.
 L’état d’esprit désorganisé-désorienté
Les personnes désorganisées-désorientées à la
suite d’un décès ou de maltraitance de la part
d’un proche (catégorie U), correspondent à la
catégorie D des enfants.
Les compétences narratives de l’enfant
 Sécurité d’attachement et cohérence du
discours sont corrélées.
 Narratifs des enfants permettent: l’accès à leur
monde interne et la compréhension de leurs
représentations d’attachement .
 Les soins dont bénéficie un enfant déterminent
l’image qu’il se fait de lui-même; ce qui paraît
dans les narratifs imaginés.
 La stratégie sécure autorise une liberté et une
fluidité des processus de pensée
la stratégie évitante/détachée consiste plus en un
détournement de l’attention.
La stratégie ambivalente/préoccupée consiste en
une EXACERBATION EMOTIONNELLE.
 La régulation émotionnelle conditionne la
capacité à construire un scénario.
 Les thèmes évoqués sont à l’image des
problématiques psychiques.
 La pression parentale est l’un des THEMES
CENTRAUX des narratifs.
 La construction de narratifs cohérents a une
incidence positive sur la santé mentale.
LA DEPENDANCE AMOUREUSE
 Sentiment et sexualité: marge étroite entre le
normal et le pathologique.
 Nous sommes tous dépendants de l’autre, de
l’histoire que nous avons avec lui ou du plaisir
que nous apporte notre vie sexuelle.
 Malgré cela, nous sommes capables d’exister
par nous-mêmes, d’avoir d’autres centres
d’intérêt,de mener d’autres activités.
 Les vrais dépendants n’ont plus cette liberté ils
ont besoin de façon obsessionnelle de la
relation à deux ou la sexualité pour COMBLER
leur solitude, CALMER leur angoisse,REMPLIR
un vide.
 A ce niveau de dépendance amoureuse, il n’y a
plus vraiment d’amour; il n’y a plus que de la
DEPENDANCE càd gde SOUFFRANCE.
Trois (types) grands modes de
DEPENDANCE AMOUREUSE
 La dépendance à un certain type de relation
amoureuse (séduction, passion, fusion…), laquelle
peut s’exprimer dans le couple ou hrs du couple.
 La dépendance à l’autre, la personne aimée dans le
couple que l’on forme.
 La dépendance sexuelle,qu’elle qu’en soit la forme,
que l’on soit seul ou pas, en couple ou pas (conduite
sexuelle solitaire et répétitive, utilisation du partenaire
sexuel de manière compulsive, fixation sur une partie
du comportement sexuel…)
Deux modalités qui peuvent alterner
ou se combiner:
 La 1ère est un état constant, façonnant un type
de rapport très particulier aux autres:
ex: des couples dépendants où les deux
partenaires sont « accros » l’un à l’autre.
 La 2ème se manifeste plutôt par des poussées
compulsives, incontrôlables: c’est l’ex des
« boulimiques de sexe ».
 Le passage de la normalité à l’anormalité
sexuelle dépend moins de ce qui se fait de
normal ou d’anormal dans une relation sexuelle
et/on affective que de l’intentionnalité des actes
et des comportements
(choix du conjoint, distribution des rôles et des
pouvoirs, attente de changements chez
l’autre…)
L’amour = processus de conditionnement
 « si l’être humain souffre, c’est qu’il est incapable de
rester tranquillement assis, seul. »
 Il faut préciser l’origine des dysfonctionnements
relationnels .Parmi toutes les sources: Influence des
modèles relationnels hérités de notre enfance.
 Lien direct entre
- lien affectif parental (entre eux)
- lien affectif qui nous unissait, enfant, aux parents
- façon de gérer, plus tard, notre vie affective, en
particulier nos relations amoureuses ou sexuelles.
Les modèles des enfants
.
 ..
 ..
Les modèles familiaux
Deux grands modèles relationnels s’imposent:
 Le modèle de relation du couple parental.
 Le modèle de relation père/enfant
ou mère/enfant
Croyances et dysfonctions cognitives
A partir de ces éléments:
 L’enfant intègre ce qu’il peut, se dote de
représentation de l’homme, de la femme, de
l’amour, du sexe.
 Il se bâtit ainsi des croyances, certitudes
personnelles apprises tout au long de ses
expériences.
 A l’âge adulte, ces croyances continuent à
l’accompagner, paraissent justes et fondées
mêmes si ses croyances de base lui font du
mal (le font souffrir).
Différents liens affectifs
 Le lien affectif est fondé sur une recherche de
sécurité physique et psychique, stabilité et
apaisement en présence de l’AUTRE.
 Composantes majeures du lien affectif:
L’attachement
(paramètre personnel spécifique) POUDAT
 soin (comportement de soin)
(paramètre relationnel spécifique)
 sexualité
(paramètre biologique spécifique)
Recherche de partenaire
 Choix mimétique du parent
 //
//
de la relation parentale.
 //
//
de soi-même.
La dépendance comme manière d’être
au monde
 La dépendance est une manière d’être au
monde .
 L’addiction en est l’expression
comportementale (manière de vivre la
dépendance)
 La compulsion de répétition en est le moteur
 Lutte contre le VIDE.
Les dépendances affectives et sexuelles
J.M Dougall:
« il arrive que des personnes soient utiles, de
manière boulimique ou éthylique, càd en tant
qu’objets à maîtriser servant à disperser des
affects pénibles et inélaborables. Cette
addiction peut prendre des formes différentes:
il peut s’agir de relations addictives avec une
demande constante de la présence de l’autre
ou d’une sexualité addictive où l’autre est réduit
à un objet partiel »
Les addictions sexuelles
 Paraphilies.
 Addiction sexuelle non paraphiliques.
Les addictions affectives
Les addictions affectives sont des addictions à
« l’autre ».Elles présentent quatre (4) formes
cliniques:
 La dépendance à la relation passionnelle
(la dépendance à l’amour-passion) ou la
recherche des sensations fortes.
[ le sujet abandonne toujours plutôt que d’être
abandonné]
 La dépendance à l’autre, ou, la recherche de la
fusion conjugale.
L’autre, hyperinvesti comme « objet » de sécurité,
le partenaire est tout ce qui permet de vivre.
 La drague compulsive avec partenaires
multiples, (notion de dépendance à la
séduction)
 La fixation compulsive sur partenaire
inaccessible (relation compulsive non
réciproque) relation érotomaniaque.
Buts recherchés par le dépendant affectif
(et par le compulsif sexuel)
1 Calmer une angoisse, une tension
2 Se faire souffrir, se punir
3 S’estimer, se valoriser
4 Fuir, éviter, oublier
5 Se lâcher, se défouler, apaiser une tension
6 Éprouver des sensations fortes et un plaisir
intense
7 Remplir un vide.
Le cycle sexuel « toxicomaniaque »
La répétition dépendante suit un cycle qui passe par
trois modes d’expression:
 L’expression comportementale:
Le passage à l’acte, la mise en acte de la compulsion:
boulimie de sexe, de femmes, de rapports sexuels, de
dragues, de passions séductrices…
 L’expression cognitive:
Pensées obsédantes, ruminations anxieuses, scénarios
fantasmatiques..
 L’expression émotionnelle:
Angoisse physique , excitation sexuelle, tension
nerveuse, sensations fortes…




Les figures d’attachement
Imprégnent l’être humain depuis l’enfance
jusqu’à l’âge adulte
Les catégories sécures, anxieux-évitant et
anxieux-ambivalent gèrent leurs émotions,
cognitions et comportements selon des
attitudes différentes.
Pour chaque catégorie, le choix de partenaire
n’étant pas hasardeux, s’oriente vers
l’apaisement.
Les narratifs de ces modèles différent par la
qualité de leur débit et de leur cohérence.
Dans l’approche sexoanalytique
 La protoféminité constitue l’un des socles de la
compréhension du développement de
l’IDENTITE DE GENRE.
 Protoféminité renvoie à l’existence d’une
« féminité primaire commune aux deux sexes et
découlant du lien fusionnel à la mère »
 Protoféminité: conséquences différentes pour
les garçons et les filles
 Identité masculine est la plus vulnérable, la plus
fragile dans sa construction car elle nécessite
l’effacement, « la mise en veilleuse »
des dimensions féminines primaires et la mise en
place d’une agressivité phallique qui vient
confirmer la masculinité
  Chez les garçons: conflits entre les besoins
de fusion et d’individuation qui peuvent
provoquer des angoisses liées aux peurs de
réengloutissement ou d’abandon
  contexte socio-culturel
Cas Ernest Hemingway (1899-1961)
I- Biographie d’E.R:
Du conflit d’identité de genre à l’hypermasculinité
 XIX e siècle, Oak Park
 Famille américaine à l’époque.
A- Hemingway et son milieu familial
 Le milieu familial d’EH s’éloigne de cette
configuration:
 Mère, Grace: garçon manqué, dans sa ville la
première à monter à bicyclette (inacceptable à
l’époque).
 Tir au pistolet, chants, peinture, musique
 Domine le foyer
 Père, Ed Hemingway, médecin, effacé mais
figure importante
 Réactions violentes: sentiment d’incapacité
comme mari et comme père
 Tensions concernant les rôles sexuels familiaux
 Naissance Ernest 18 mois après Marcelline
 Enfance marquée par des préoccupations
touchant ses rapports avec sa mère et son
identité, dynamique ratachée à une
protoféminité prégante






Journal de la maman Grace
Six premiers mois de sa vie, il dormait avec elle
et pouvait téter son sein à volonté.
Relation symbiotique complétée par un mode
de SOCIALISATION tendant à féminiser le petit
garçon ou, au moins, brouillage identitaire
Bébé Ernest souvent habillé en petite fille et
porte des cheveux longs
Maman prétend qu’il est jumelle de Marcelline
Géméllisation = tentative de réduire la jalousie
que pourrait ressentir sa fille devant les
privilèges reconnus aux garçons
Brouillage vestimentaire et coiffure (pratiques
capillaires)
B-Hemingway et ses conflits d’identité
de genre
 Comment E.H réagissait-il à ces procédés de
socialisation
 E.H semble vivre une certaine INCERTITUDE
quant à son identité de genre
(parfois ravi, parfois violent)
Tua sa mère symboliquement avec pistolet
 Autre élément en faveur de sa vulnérabilité
identitaire. Agé 3 ans, père Noël
 Amplifié par une angoisse de CASTRATION
provenant des observations comparées de
l’anatomie sexuelle.
 Ultérieurement, s’oriente vers l’expression
d’une hypermasculinité renforcée par les
apprentissages: chasse, pèche avec le père
 Maman remarque: expressions précoces de
courage, confiance en lui, agressivité et
tendances à la vantardise
 Expression qui occultent des formes d’anxiété
et d’angoisse qu’il camoufle sous l’affirmation
d’une absence totale de peur.
C- Hemingway et l’expression de
son identité de genre
1- relation problématique avec la mère:
 Même si départ précoce, gde DEPENDANCE
psychique avec sa mère
 Maman = obstacle à la solidification de son identité
masculine
 Critique acerbe de la maman considérée comme
responsable de la mort de son père
« ma mère est l’éternelle garce typiquement américaine
et elle ferait [ se ] suicider un mulet »
 Haine profonde : n’assiste pas à son enterrement en
1951
 Cette relation problématique se prolonge dans les
rapports de EH avec les femmes
2- Une misogynie certaine
 Relations amoureuses multiples
 Quatre mariages « ratés »
 Indices montrent que H était totalement dépendant de
ses relations féminines mais
 Incapable de maintenir des relations à long terme.
 La vie de couple perçue de façon AMBIVALENTE:
 aspire à une relation amoureuse romantique
 rapidement ennuyé, devient agité et tyrannique
 avait du mal à accepter l’indépendance et l’ambition
de la femme. N’accepte pas qu’elle s’éloigne du rôle
sexuel traditionnel, ce qu’il reprochait à sa mère.
 Apprécie, cependant, leur compagnie, leur
affection et leurs prestations sexuelles
3- Une vulnérabilité identitaire
 Pas certain de sa virilité et comportement
toujours à la démontrer
 Mécanismes de confirmation constante
4- Une tendance à la vantardise
 Première Guerre mondiale
 Deuxième Guerre mondiale
 Enclin à la mythomanie, enjolivait ses exploits
guerriers, sportifs ou SEXUELS
5- Une certaine hétérophobie
 L’amour le rendait vulnérable
 Énergie sexuelle et Énergie créatrice
 A l’instar des croyances indiennes ou chinoises,
nombre d’orgasmes doit être limité.
 6- Une certaine homophobie
 Ambivalence face à l’homosexualité
 Hostile à l’homosexualité masculine: écrits et
paroles
 Attitude vis-à-vis des lesbiennes: continuum
entre affection et hostilité.
7- Une quête de suprématie masculine
 Critique les autres écrivains: affirmer sa
suprématie
 Ne supporte pas les critiques littéraires
 Expéditions de chasse
8- Une recherche de sensations fortes
 Exposition volontaire au feu des guerres
 Voiture de sport de sa femme
 Boxe, chasse, pèche en haute mer (sports
violents ou dangereux)
 Corrida +++ centre de fascination
 Sehwenger (1984) « phallic critics »
- Masculinité et littérature
- Féminité du costume matador
- Matador « travesti » enfance
 Corrida = mise en scène dramatique et répétée
d’une mise à mort rituelle de la mère par un
homme travesti qui revendique sa masculinité
totale
 Corrida serait donc symboliquement un mode
de résolution de ses conflits d’identité.
Interprétation sexoanalytique reliée
aux figures d’attachement
 Conflit d’identité de genre
 Enfance marquée par une forte relation fusionnelle à
la mère, amplifiée par un travestissement qui lui est
imposé et complétée par une rivalité avec sa sœur
 Ce conflit d’identité se résout à travers
l’AFFIRMATION d’une hypermasculinité dont les
dimensions sont sus- dégagées.
 perspective transgénérationnelle
 Grégory Gloria
2001.mort en prison (indécence publique)
1995.opération de changement de sexe
Images parentales et figures d’attachement
 Haine de la maman mais protection
 Amour du père mais soumission
 Problème d’identité
s’apparenter au père ou mère?
Abandon ou hyperprotection?
OSCILLATIONS DES IMAGES
PARENTALES
 L’attachement de Hemingway au pouvoir
masculin (hypermasculinité) durant sa vie
trouve son origine dans son besoin émotionnel
à EXTERIORISER la douleur qu’il ressentit à
travers ses souvenirs où le père était soumis à
sa mère
 Difficultés personnelles avec les femmes,
malgré la multiplicité de ses héroïnes, étaient
attribuées à sa détermination à ne jamais leur
tomber à terre comme l’avait fait son père
 Même s’il devait s’attacher à sa mère, celle-ci
est imprévisible: rejetant l’enfant, parfois, pour
se sentir abandonné et l’engloutissant, d’autres
fois, pour se sentir hyperprotégé.
Devant ces faits et pris dans
cet embrouillage
 E.H, enfant, grandit selon le modèle
ANXIEUX-AMBIVALENT
 Correspondre plus tard à un: (adulte)
ETAT D’ESPRIT PREOCUPPE
 Personnalité INSECURE, gardera dans son
inconscient des images parentales
changeantes et apaisera son angoisse en
SUPPLEANT sa souffrance par l’écriture et
quête incessante d’un amour VRAI.
II- ŒUVRE d’EH: transposition des figures
d’attachement et déplacement de mort
 Parallélisme entre vie et œuvre de l’auteur
 S’était juré « d’écrire tout ce qu’il voyait et ce
qu’il ressentait ».
 Le thème d’amour et celui de mort =motifs
principaux d’écriture romancière
 Remarque: l’auteur établit une
CONFRONTATION entre l’AMOUR et la MORT
A- Confrontation « amour-mort »
dans l’œuvre H
 Les héros déchirés entre la passion aveuglante
d’aimer et la peur horrible de mourir
 Trait commun: solitude
 Sentiment qui sera vaincu que par une relation
amoureuse tel un coup de foudre et se heurte contre
le « destin » de mort
 Personnages: vie balancée entre l’amour et la mort
 Illustrations:
1- l’adieu aux armes: mourir pour payer l’amour
2- les neiges du Kilimandjaro: mourir pour ne pas
échouer l’amour
3- pour qui sonne le glas: mourir pour continuer
à aimer
B-Pathologie de l’espoir chez E.H




Incessant réinvestissement de l’espoir
Quête d’amour renouvelée, sans cesse
S’estompe toujours contre la tragédie de mort
Dans l’écriture romancière, échappatoire de
l’auteur qui vient COLMATER la béance
pathologique de sa personnalité, les héros
aiment passionnément et meurent dans cet état
amoureux
 Situation qui permet à E.H des survies
répétitives.
 La mort des personnages est un
DEPLACEMENT SUICIDAIRE de l’auteur lui
permettant de contourner son propre deuil.
 Cette confrontation = mécanisme de défense
du moi utilisé par l’auteur pour vaincre sa
propre souffrance et son angoisse de mort
1- Passion amoureuse
 Coup de foudre, sidérant et tétanisant
 Mécanisme de reconnaissance fulgurant
 Télescopage du passé et du présent
 Abolition du temps et du corps
 Destruction charnelle, esthétique
 Deux notions:
 beauté de la destruction charnelle
 tendance à détruire ce qui est beau
 Dans l’œuvre artistique, la preuve de certitude
de la beauté d’une chose-amour compris-serait
son Anéantissement, sa MORT.
2- Angoisse de mort , recherche de
sensations fortes et idées suicidaires
 Angoisse de mort : vie et œuvre
 La vie n’a de sens qu’en confrontation avec la
mort
 L’angoisse de mort doit être permanente ou
répétitive pour trouver du plaisir à mener son
existence
 Plaisir d’autant plus remarquable que la
tragédie de la mort est plus manifeste
 Les héros dans : - l’Adieu aux armes
- les neiges de Kilimindjaro
- pour qui sonne le glas
- font des agonies paisibles
- savourer la mort
- bénir la vie parcourue car comblée
de passion et de tragédie
(REMPLISSAGE )
 Sensations fortes : vie et œuvre
 Idées suicidaires: Pour qui sonne le glas
- s’adresser au père
- état d’esprit préoccupé:narratifs dans
les situations critiques
- correspondant au modèle anxieuxambivalent
- culpabiliser le suicide du père
- le suicide serait-il pardonnable
- images parentales oscillantes
3- Passion amoureuse et suicide
 Tout amour à peine commencé est
désespérément détruit dans l’espoir d’une autre
rencontre comblante qui stoppera le désespoir
 La quête d’amour sans cesse renouvelée lui
offre la possibilité de mort passionnelle (d’objet
en objet)
 Il avait toujours besoin d’amour pour survivre
 Le fond d’EH, personnalité à PASSION
COMPULSIVE, est fait de terreur, de peur
d’être tué, du risque de mourir et de souffrance
 Derrière il y a la mère et son besoin narcissique
d’être aimée
 L’auteur devait OFFRIR de l’amour au lieu d’en
RECEVOIR (notion de vol émotionnel)
 Ce n’est qu’en léguant de l’amour que l’auteur,
ADULTE, sentira sa propre protection
 La passion utilisée comme déplacement
suicidaire « SI JE N’AIME PAS, JE ME TUE »
 Amour = quête de protection
Mort des héros = déplacement suicidaire
« amour-mort » = mécanisme de défense du MOI
de l’auteur.
C- Transposition des figures d’attachement
de genre
 Conflit d’identité
d’appartenance
 Désarroi d’identité et lourdeur de l’héritage
 L’attachement = lien affectif, mélange de
protection et de défense, apporte la sécurité
intérieure et extérieure: paramètre personnel
spécifique
 Anxieux-résistant
Adulte, préoccupé
Attitude dépendante, colère/parents
 Cherche union FUSIONNELLE TOTALE
 Divagation linguistique et narrative
 Manque de confiance en elle-même
 La représentation des faits à des niveaux de
mémoire étagés : épisodique et sémantique
 Mémoire d’Hemingway :
- Par l’acte d’écrire, reconstruit sa
mémoire déchiquetée
- Traumatismes physiques et affectifs
- Cohérence entre épisodique et
sémantique
- Apaisement
- Recherche des sensations fortes
 Hemingway : - dépendance à l’amour-passion
(recherche de sensations fortes)
- dépendance à l’autre (recherche
de fusion conjugale)
 Dans certaines expériences, EH désapprouvait
avait honte…
- donc souffrance
- Pour remédier, attribue aux
personnages ses figures d’attachement
- Dans les histoires d’amour ainsi
conçues, procède à une inversion des rôles en
décrivant le personnage- femme comme type
ANXIEUX- AMBIVALENT
- C’est ce que : Transposition des
figures d’attachement.
C
• Caractéristiques de la dépendance amoureuse
chez H
 Conflit d’identité de genre exprimé par:
- relation problématique avec la mère
- misogynie certaine
- vulnérabilité identitaire
- tendance à la vantardise
- hétérophobie
- homophobie
- suprématie masculine: hypermasculinité
- recherche de sensations fortes
 Expressions reliées à ce que l’auteur
- enfant, anxieux- résistant
type d’attachement
- adulte, état d’esprit préoccupé
- confusion d’appartenance: mère ou père,
rejet ou hyperprotection
- choix de partenaire : cycle toxicomaniaque
manque, compulsion, répétition et
remplissage
Transposition des figures d’attachement et
déplacement de désir de mort
- « amour-mort »
- pathologie de l’espoire
- angoisse de mort, recherche de sensations
fortes
- Transposition
• SEXOCRITIQUE