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« Il vaut mieux être libre, satisfait et ignorant des fractions complexes que
de passer des examens et avoir le visage couvert d’acné. Je n’ai jamais
vu d’acné sur le visage heureux d’un adolescent libre ».
Alexander Sutherland Neill
•EDUCATEUR
• PSYCHANALISTE
•PEDAGOGUE
Pour Neill la pédagogie traditionnelle est plus soucieuse « d’instruire au lieu
d’éduquer » et n’a pour objet que de « former des petits robots au service
de l’industrie ».
Sa pédagogie repose sur la croyance en une école libre où l’enfant aurait
droit au bonheur.
C’est à Summerhill qu’il mettra en place sa méthode d’enseignement
novatrice, résolument établie contre l’école traditionnelle.
L’école de Summerhill (Leiston – Angleterre) sera donc le
lieu d’expérimentation de la pédagogie de Neill.
Cette pédagogie repose essentiellement sur deux notions
fondamentales:
• LA LIBERTE
• L’AUTORESPONSABILITE
Neill et son cheminement
personnel.
Issu d’une famille nombreuse, le jeune Alexander estime ne pas avoir reçu
suffisamment d’amour de ses parents.
Il sort de l’enfance en vouant une haine farouche à toutes formes
d’enseignement religieux (dont il a été saturé).
Cette enfance forge un individualiste acharné. « Le genre de gars à peindre
son vélo en bleu quand tout les autres les avaient en noir » [Hemmings].
Étrangement il se tourne vers l’enseignement. Devient professeur et éducateur.
Il tente tout d’abord de fonder sa pédagogie sur base de la psychanalyse. Mais
il n’est pas d’accord sur tout et certaines théories de Freud, comme le
complexe d’oedipe lui sont insupportables.
De la psychanalyse il retiendra surtout deux éléments importants: le
TRAUMATISME et le REFOULEMENT.
Il en ressort que la nature est bonne et que seul l’éducation et la répression
sont mauvaises.
Notre association d’idée audacieuse:
Summerhill et Neverland
Un pédagogie inspirée de
Rousseau…
Alexander S. Neill, grand lecteur de Rousseau, croit en la bonté de l’homme et
préconise de tenir éloignés les enfants de la brutalité de la société des
adultes.
Pour lui: il ne faut rien imposer à l’enfant afin de ne jamais brimer ses
pulsions, ses désirs, sa curiosité et sa joie de vivre.
La Nature est la meilleure éducatrice et l’éducateur est réduit au rôle d’en
préserver le lent mais sûr travail, car les intérêts successifs permettent à
l’enfant de s’acheminer vers le bien spontanément.
Ainsi, selon la pensée Rousseauiste, l’enfant naît entièrement bon et c’est la
société (mauvaise en soi) et les mauvais parents qui entravent le
développement de l’enfant, générant des angoisses et des
refoulements, l’empêchant d’arriver à maturation et de devenir le plus
magnifique des êtres humains.
Neill a une vision très particulière du rôle et de la place des
parents dans le développement des enfants:
Vos enfants ne sont pas vos enfants. Ils sont les fils et les
filles de l’appel de la Vie à elle-même. Ils viennent à travers vous
mais non de vous. Et, bien qu’ils soient avec vous, ils ne vous
appartiennent pas. Vous pouvez leur donner votre amour mais
point vos pensées. Vous pouvez accueillir leurs corps mais pas
leurs âmes. Car leurs âmes habitent la maison de demain, que vous
ne pouvez visiter, pas même dans vos rêves. Vous pouvez vous
efforcer d’être comme eux mais ne tentez pas de les faire comme
vous. Car la vie ne va pas en arrière, ni ne s’attarde avec hier.
Vous êtes les arcs par qui vos enfants, comme les flèches vivantes,
sont projetés. Que votre tension par la main de l’archer soit pour
la joie.
Alexander Sutherland Neill
Divergence de point de vue avec
Durkheim…
Selon Durkheim: « l’homme est soumis à des
déterminismes sociaux consistant en des manières
d’agir, de penser, de sentir, extérieures à l’individu,
et qui sont doués d’un pouvoir de coercition en
vertu duquel ils s’imposent à lui ».
Or pour Neill, l’enfant naît vierge de tout défaut, parfait en tous points et
il ne tient qu’à nous de le laisser s’épanouir loin de toutes contraintes
sociales, de tous déterminismes quels qu’ils soient.
SUMMERHILL
Fondée en 1924, cette école privée verra l’application de
théories pédagogiques originales.
Les principes de base de fonctionnement de cette établissement étant:
LA LIBERTE
Et une CERTAINE FORME DE DEMOCRATIE (AUTORESPONSABILITE) basée
sur l’égalité des voix pour sa gestion.
La plus grande particularité étant l’aspect facultatif des cours.
Cette école c’est, avant tout le rêve que fit un éducateur: rêve tout de générosité,
de fragilité, de naïveté, rêve dans lequel chaque éducateur peut se retrouver.
Les élèves n’ont ni examens, ni cours obligatoires
Ils sont libres d’établir eux-mêmes leur emploi du temps sans aucune contraintes de
l’équipe pédagogique.
« Les enfants n’apprennent vraiment que lorsqu’ils ont envie d’apprendre ».
C’est une réelle pédagogie de désengagement de l’adulte qui est éprouvée à
Summerhill.
La critique majeure étant que les enfants accumulaient des lourds retards
d’apprentissages cependant, de nombreux contrôles d’inspecteurs du ministère
britannique de l’Éducation, attestèrent que le niveau de connaissance générale était
correct.
Neill expliquait aisément ce phénomène par le principe « d’épuisement de l’intérêt ».
Bien sûr, des enfants sortant d’un enseignement traditionnel et de ses
contraintes et confrontés à un choix de liberté d’action,
commenceront tout naturellement par choisir le jeu à
l’apprentissage. Toutefois, dans la majorité des cas, 2 ou 3 mois
suffisent pour que ces enfants se dirigent d’eux-mêmes vers les
salles de classe et les ateliers.
Ainsi l’enfant dilettante décidera de lui-même du moment ou il rattrapera
les autres et complètera ses études.
Selon Neill, le temps de « convalescence » est directement
proportionnel à la haine que l’enfant a de son ancienne école. Une
fois la convalescence terminée, il se remet en général à jour dans
ses études avec une vitesse surprenante.
Liberté ne veut pas dire Anarchie!
« Chacun est libre de faire ce qu’il veut aussi longtemps qu’il n’empiète
pas sur la liberté des autres ».
Ici encore, Neill rejoint Rousseau: liberté ne veut pas dire anarchie et
liberté ne peut exister sans lois.
Pour le reste, toujours soucieux de ne rien imposer, l’enfant est libre de
suivre ou non les cours, de se lever ou non, de jouer à tel ou tel
jeux…
Selon Neill, « L’important dans une éducation c’est savoir quoi ne pas
dire ».
Les règles?
Deux réunions sont garantes du bon déroulement du quotidien de
Summerhill:
• L’ASSEMBLEE GENERALE:
Elle a lieu le vendredi soir et est présidée par un élève élu (pour une
semaine). Les enfants y exposent leurs problèmes, en débattent et
élaborent les lois. Dans cette assemblée la voix des enfants a autant
de poids que celle des adultes.
Pour Neill c’est le secret de la réussite d’une technique pédagogique
apprise au contact d’Homer LANE*(1)
• LE TRIBUNAL:
On y « juge » les infractions aux lois édictées par l’Assemblée Générale.
Chacun peut y déposer ses griefs, chacun peut proposer, interroger,
suggérer. Les sanctions sont légères (privation de pudding, petite
amende, corvée…) mais bien souvent c’est l’indulgence qui prévaut.
*(1)H. Lane: fondateur du Little Commonwealth, établissement de jeunes délinquants et
fonctionnant sur le principe du self-government.
L’Assemblée Générale du Vendredi soir
« Je préférerais voir sortir de nos écoles d’heureux balayeurs
de rues que des savants névrosés ».
Alexander S. Neill est mort le 23 septembre 1973.
Sa disparition ne fit pas grand bruit et signa l’oubli de cet
homme en qui l’enthousiasme contestataire d’une décennie
avait reconnu un de ses emblèmes.
L’ouvrage « A radical approach to child rearing » (1960) avait fait connaître Neill et
son approche libertaire. Dans le même temps s’élevaient des protestations les plus
indignées et les accusations de corruption d’enfants mais aussi la ferveur non
dissimulée de la part d’une frange de la population en rejet de la société étatique
(principalement les hippies).
Summerhill n’a pas généré de nombreuses autres initiatives mais l’on peut tout
de même citer le Lycée Expérimental de Saint-Nazaire qui a ouvert ses portes le
2 février 1982 à l'initiative de Gabriel Cohn-Bendit et d'André Daniel.
Ajoutons que Summerhill, malgré plusieurs tentatives de
fermetures, est toujours en fonction. C’est Zoé, la fille
d’Alexander qui en est à la tête.
Zoe Redhead brûlant symboliquement le
rapport d'experts du ministère de l'Éducation
qui avait estimé en 2000 que l'établissement payant ne
remplissait pas "les obligations statutaires de logement, de
santé et d'instruction des enfants".
Les Libres enfants de Summerhill eurent gain de cause….
Conclusion:
Bien qu’intéressante, la pédagogie de Neill est restée limitée
dans les faits aux marges de la société, comme une menace
tolérée à distance.
« Je peux écrire ce que je pense de la société, mais si j’essayais de la
réformer activement, elle m’exécuterais comme un danger public ».
Sa pédagogie nous apparaît tout autant limitée de par la fracture qu’elle opère
entre le monde des enfants et celui des adultes, lequel, par renversement de
valeurs, serait destiné à servir le premier sans jamais rien attendre en retour.
C’est en fin de compte le problème de la culture que pose l’école de
Summerhill: ce fond de savoir commun et partagé doit-il être
nécessairement transmis au-delà de l’accomplissement des enfants et de
leurs désirs immédiats?
A l’heure actuelle, il est surtout question de restaurer l’ordre et la sécurité, de
garantir des savoirs et de généraliser une formation professionnelle plus
précoce…tant de principes aux antipodes de l’inspiration de Neill.