Le rôle des présidents de CHSCT en faveur du climat scolaire

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MEN - Séminaire
Le rôle des présidents de CHSCT en
faveur du climat scolaire
Travail, subjectivité et RPS
4 mars 2014
Olivier Blandin
Travail et santé mentale

Les RPS  risques pour la santé mentale, physique et sociale,
engendrés par les conditions d’emploi et les facteurs
organisationnels et relationnels susceptibles d’interagir avec le
fonctionnement mental »
(collège d’expertise sur le suivi des RPS)
La question  quels liens entre travail et santé mentale ?

≠ approche par le Stress : résultat d’un déséquilibre entre les
capacités de réponses efficaces fournies par un individu face à des
situations provenant de l’environnement (affectif et professionnel)
Adaptation individuelle

Modèles qui insistent sur les dimensions d’autonomie ou sur les exigences relatives
à la situation de travail (par ex. Karasek & Theorell)
 « modèle sans travail »

ATEMIS
2
Travail et subjectivité (1/4)

Tout travail (activité) engage la subjectivité




Le travail nous met à l’épreuve du réel / capacité à faire
Le travail nous met sous le regard des autres (le chef, le collègue,
l’usager, …)
Le travail nous met à l’épreuve de nous même, il participe de
notre construction - équilibre psychique
Toute activité de travail (s’)engage (dans) des
relations inter-subjectives  c’est un rapport aux
autres
ATEMIS
3
Travail et subjectivité (2/4)
Mécanismes de
défense psychique
individuels / collectifs
Ecart
prévu / réel
Expérience
de ce qui
résiste
(souffrance)
Confiance
Sentiment d’utilité
Compétences
…
Plaisir
Destin ?
Pathogène
Ennui
Non reconnaissance
Doute / peur
Mise en tension de
l’équilibre psychique
Entame de l’estime de
soi
…
Reconnaissance
Le travail avec
les autres
Couple effort /effet
Sens /utilité
Statut des difficultés de
travail
Jugements de
beauté et d’utilité
La coopération
ATEMIS
4
Travail et subjectivité (3/4)

Travailler, c’est prendre en charge l’écart entre d’un côté
le prévu / prescrit et de l’autre le réel / les situations à
gérer / des évènements imprévus
 Travailler, c’est arbitrer


c’est mettre en œuvre l’intelligence au travail, ce que l’on met de
nous-mêmes pour que ça marche et ça tienne
c’est l’épreuve de ce qui résiste  d’abord une souffrance
ATEMIS
5
Travail et subjectivité (4/4)

Ce qui est en jeu, c’est le destin de la souffrance


Dépassement, sublimation => transformation en
plaisir (le travail nous fait du bien)  contribution à
la construction de notre équilibre psychique /
construction du moi (sujet)
Destin pathogène  ennui, monotonie…, doute,
peur…, maladie mentale (paranoïa, dépression),
suicide => atteinte à notre équilibre psychique, à
l’estime de soi
ATEMIS
6
Destin de la souffrance

Dépendant de la reconnaissance

Adéquation de la reconnaissance émanant de soi-même / des
autres (collègues / du chef / de l’usager)




Couple effort / effet
Sens / valeurs / utilité
Mes difficultés de travail, sont nos difficultés de travail. Si j’ai des
difficultés dans mon travail, ce n’est pas « moi » qui ai des difficultés,
mais nous dans le travail  renvoie à la notion de collectif de travail
Reconnaissance matérielle mais surtout symbolique

« Jugement de beauté » (pairs) et « jugement d’utilité » (hiérarchie et élèves,
Parents)
ATEMIS
7
Destin de la souffrance

Construction de stratégies de défense (psychiques)
 Ce qui nous fait tenir quant ça ne tient pas
 Individuelles




Déni – rigidité (n’être plus à l’écoute), Désengagement, Autoaccélération (hyper-engagement), Agressivité,…
Collectives
La souffrance psychique n’est pas accessible comme ça
Ce que l’on voit, ce sont des signes


Des « décrochages »  « crises », « plaintes », isolement, retrait..
Des tensions entre personnes
ATEMIS
8
Les RPS

Pathologie de l’engagement  atteinte à la construction
de la santé quand :



« l’obligation de faire » entre en conflit avec « le pouvoir d’agir »
les « éléments de reconnaissance » générés à l’occasion du travail
(sentiment du travail bien fait, retours des collègues, de la
hiérarchie, des usagers, des outils de gestion) entament l’estime de
soi
faire son travail conduit à une perte de sens / conflit de sens 
finalités du travail
 Les difficultés de travail



n’ont plus d’écoute  solitude
sont niées et renvoyées à des problèmes de la personne /
comportement…  négation de la dimension travail
ne peuvent être résolues par la personne  impasse professionnel
ATEMIS
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La santé comme ressource

Les conditions /modalités d’engagement de la subjectivité


un enjeu de santé (de soi, des autres)
un enjeu de « performance »
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10
Le changement de paradigme de la prévention

Approche classique de la prévention
 le risque existe en soi
 modèle dose/effet (exposition) = protection / réduction des doses ….
 Réponse vise à restituer/préserver un état préexistant

Approche adaptée aux pathologies de l’engagement


La charge psychosociale est la condition même de l’engagement dans le
travail, s’en protéger n’a pas de sens
Approche par le travail


enjeu de la compréhension du travail réel et des conditions / modalités
d’engagement de la subjectivité
Pas de réponses expertes préexistantes
 Co-construire le « problème »
 Faire en sorte que le collectif se « charge » de la question
De ce fait, les risques psycho-sociaux ≠ quatrième risque, à côté
des risques physiques, chimiques et biologiques
ATEMIS
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Quelques points d’appui …

Des éléments à risque



L’isolement des personnels, un « rapport à l’âge » singulier…
La difficulté pour les enseignants à mettre en débat leur « métier »
Enjeux du développement de la coopération


Suppose une réflexion de métier axé sur le « travail », d’admettre de parler de son travail, de se mettre à
distance de son travail
Suppose des « espace » institués (activité déontique)


pose la question de la notion de collectif de travail
Suppose une écoute
Porte à la fois l’enjeu de santé et de soutien à la professionnalisation

Les limites des approches individuelles



Soutien psychique (type cellule d’écoute), traitement individuel de la situation
Risque de « spychologiser » (médicaliser), de mettre de côté la dimension
« travail »
Nécessité


de développer des dispositifs de remontée des « signaux faibles », d’être à l’écoute des plaintes, des
signaux faibles, d’être attentifs aux moments de rupture, aux projets
de développer des dispositifs permettant d’instruire le lien entre situation de travail / difficultés
ressenties
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Quelques points d’appui …

La parole n’exprime pas forcément ce qui fait problème dans le
travail


La parole « spontanée » libère la plainte plutôt que la souffrance / les « défenses »
s’expriment pour taire  apprendre à écouter au-delà de "ce qui se dit"…
Attention au passage situation / solution sans passer par une « clinique du travail »
 Nécessité de développer une approche compréhensive du rapport travail /
subjectivité
Quels dispositifs existent ? Que mettre en place ?
ATEMIS
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