Transcript Violence basée sur le genre & VIH/sida-1ère Partie

Violence basée sur le genre
&
VIH et sida
Dr. Asia Abdulkadir
Atelier régional VIH et sida
d’Handicap International
Bujumbura, 22 février 2011
Objectifs de la formation d’orientation



Comprendre les différences entre “sexe” et
“genre”.
Explorer les attentes sociales et culturelles
des hommes et des femmes et illustrer la
différence entre celles basées sur le sexe et
celles basées sur le genre.
Identifier les diverses formes de violence
basée sur le genre.
Objectifs de la formation d’orientation

Comprendre les causes et les conséquences
de la violence basée sur le genre.

Comprendre le lien entre genre et VIH/sida.
Aider les participants à comprendre les
indicateurs clés en lien avec la VBSG.

1. Introduction au terme “genre”


Que savons-nous sur la différence entre
“genre” et “sexe” ?
Qu’est-ce que le “genre” et qu’est-ce
que le sexe ?
Le sens des mots “genre” et “sexe”

Le genre est le concept utilisé pour
identifier un être humain en tant
qu’homme ou que femme.

Généralement, ce terme est utilisé pour
souligner les différences sociales entre
l’homme et la femme ; Par exemple, les
postes qu’ils occupent, les rôles qu’ils
jouent et leur statut social sont construits
et distribuées socialement.
Le sens des mots “genre” et “sexe”


Le genre est différencié du sexe qui est
déterminé biologiquement. En effet, le genre
est construit socialement et est affecté par de
nombreux facteurs.
Nous avons tous un genre, ce qui signifie que
nous sommes tous conditionnés socialement
pour assumer les rôles et les responsabilités
qui incombent aux hommes et aux femmes.
Le sens des mots “genre” et “sexe”

Le sens et les rôles peuvent changer avec le
temps, que ce soit de façon progressive ou
régressive.

Dans les situations de guerre et de conflit, les
femmes sont susceptibles de faire face à des
pratiques plus restrictives par rapports aux
attentes liées au genre que pendant les périodes
de paix (les femmes doivent être protégées et
les hommes doivent être les protecteurs).
Le sens des mots “genre” et “sexe”

Les femmes deviennent souvent les chefs de
famille pour un long moment pendant les
périodes de guerre et sont susceptibles de
devoir étendre leurs activités autant à
l’intérieur qu’à l’extérieur de la maison. Cette
situation créer parfois des conflits familiaux
après la guerre lorsque les hommes de la
famille reviennent à la maison et que les
femmes sont à nouveau sujet aux restrictions.
Le sens des mots “genre” et “sexe”

Le terme “genre” est largement utilisé dans les
programmes d’aide humanitaires pour prendre
en compte les inégalités existantes entre les
hommes et les femmes sur des questions de
développement et pour tenter d’apporter des
solutions face à ces inégalités.
2. Explorer la violence basée sur le sexe (VBS) :
Causes et conséquences

Que signifie-on lorsqu’on parle de “violence
basée sur le genre” ?
Définition de la violence basée sur le genre

La violence basée sur le genre (VBG) est une
terminologie générique qui définit toute
violence perpétrée contre la volonté d’une
personne et qui produit un impact négatif sur le
physique ou la santé psychologique, le
développement et l’identité de la personne.

La VBG peut être physique, sexuelle,
psychologique, économique ou socioculturelle.
Types de violence basées sur le genre
Quels sont les types/formes de violence basée
sur le genre ?
Combien en connaissons-nous ?
Introduction des différents types de VBG
Les quatre principaux types de VBG :
1. L’agression physique: L’agression
physique, le meurtre, le harcèlement
physique en public, la tentative de
meurtre, le refus d’accès au traitement
médical, les pratiques traditionnelles
préjudiciables
Introduction des différents types de VBG
2. La violence sexuelle : Le mariage forcé, le
mariage des enfants, les fiançailles forcées, la
prostitution forcée, le viol, les relations
sexuelles forcées avec le mari, l’inceste,
l’agression sexuelle et les mutilations génitales
féminines (MGF).
Introduction des différents types de VBG
3. Violence psychologique/affective : Refus de
nourir ou de subvenir aux besoins de base,
empêcher l’éducation, refus de communiquer,
empêcher le contact maternel avec l’enfant,
utiliser l’enfant comme une menace, menaces
physiques aux autres membres de la famille,
insultes verbales, menaces de tuer,
intimidation, restrictions de mouvement en
dehors de la maison telles que rendre visite à la
famille, parler aux voisins…,
divorce/séparation forcé, abandon des propres
parents.
Introduction des différents types de VBG
4. Autres types de violence : Autres pratiques
traditionnelles ou culturelles telles que les
crimes d’honneur, le kidnapping, la tentative
de kidnapping, le trafic.
Aperçu régional de la violence basée sur
le genre



Selon les RAPPORTS de l’OMS et du PNUD :
SOMALIE
La pratique de la MGF est presque universelle.
On estime que 95-98% des femmes ont été
circoncises. Pratiquement toutes les
somaliennes ont subi une MGF.
On estime que 86% des femmes adultes
somaliennes sont illéttrées.
Aperçu régional de la violence basée sur
le genre

La violence sexuelle et basée sur le genre est
courante, particulièrement dans les camps de
personnes déplacées et la plupart du temps à
l’encontre des femmes et des filles de clans
adverses et des groupes minoritaires.
Aperçu régional de la violence basée sur
le genre
Ethiopie
MGF
 Pratiquement 90% des éthiopiennes sont
affectées par la MGF
Mariage précoce
 41% des filles âgées de 15 à 19 ans sont
mariées.
Aperçu régional de la violence basée sur
le genre
Le viol
 Une étude de 2000 indiquait que 2 263 femmes
avaient été violées cette année là. L’étude
indiquait que ce chiffre ne représentait que les
cas qui avaient été reportés et que pour chaque
cas, le viol avait été perpétré par un membre
proche de la famille.
Aperçu régional de la violence basée sur
le genre
La VBSG dans un contexte de conflit
En 2007/2008, il y a eu 650 cas reportés de
VBSG à la suite de la crise post-élection au
Kenya.
Depuis 1998, rien qu’à l’est du Congo (RDC),
plus de 41 000 femmes ont été violées pour
servir d’armes de guerre en propageant le VIH
aux ennemis.
Conséquences de la VBG/VBSG
Les conséquences de la VBG peuvent être
réparties en quatre catégories principales :




1. La santé
2. L’affect, le social, la psychologie
3. La sécurité de la communauté et physique
4. le système juridique et judiciaire
Conséquences de la VBG/VBSG


Santé:
Conséquences individuelles sur le survivant :
Dépression, conduisant aux maladies
physiques chroniques.
La MGF conduisant au choc, aux infections,
au saignement excessif ou à la mort et aux
conséquences à plus long terme telles que les
dommages affectifs comme l’angoisse, la peur,
la haine de soi et la confusion.
Conséquences de la VBG/VBSG

Perte du désir sexuel et rapports sexuels
douloureux.

Grossesse et accouchement difficiles, douleur
et infections chroniques, infertilité.
Conséquences de la VBG/VBSG



Blessures, handicap ou mort. IST et VIH/sida.
Atteinte du système reproductif avec
notamment des troubles de menstruation, des
infections, des fausses couches, des grossesses
non souhaitées et des avortements non
médicalisés.
Impact plus large sur la société : Tension dans
le système médical.
Conséquences de la VBG/VBSG


L’affect/la psychologie:
Conséquences individuelles sur le survivant :
l’angoisse, la peur et la haine de soi. La honte,
l’insécurité, la perte de capacités à faire et
entreprendre des activités quotidiennes.
Sentiments de dépression et d’isolation.
Conséquences de la VBG/VBSG





Problèmes pour dormir et manger.
Maladies mentales et pensées de désespoir et
suicidaires.
Jugements émis sur le survivant.
Accuser le survivant.
Traiter le survivant comme un exclu social.
Conséquences de la VBG/VBSG


Impact plus large sur la société :
Coûteux, épuisement des ressources
communautaires ; Famille, amis, écoles,
leaders de la communauté, agences de services
sociaux, etc.
Les survivants ne peuvent pas continuer à
contribuer en tant que membre de la société, à
garder des enfants, à gagner un salaire.
Conséquences de la VBG/VBSG

Si l‘auteur des faits n‘est pas arrêté, cela
renvoie le message fort que ce comportement
est en quelque sorte acceptable, ce qui
conduira à d‘autres situations de violence.
Conséquences de la VBG/VBSG




Système juridique et judiciaire
Manque d’accès au système juridique.
Manque de connaissance des lois existantes.
Confusion concernant les branches les plus
appropriées comme le droit pénal, traditionnel
etc.
Hésitation des survivants à dénoncer en
raison de la forte stigmatisation liée aux
abus sexuels.
Conséquences de la VBG/VBSG



Pression des ressources de la police/cour déjà
largement sollicitée et accablée.
Manque de sensibilité face aux problèmes
exposés par les juges ou les forces de police.
Coûts à la charge du survivant.
Conséquences de la VBG/VBSG
Sécurité, environnement physique de la communauté


Les survivants se sentent en danger, menacés,
effrayés. Climat de peur et d’insécurité ayant
un impact sur la liberté et le sentiment de
sécurité individuelle de la femme.
Manque de participation féminine dans la vie
de la communauté. Crainte d’aller à l’école et
au travail.
Le cas d’un mariage arrangé (étude de cas)
Violence basée sur le genre et violation des
droits de la femme
Pouvoir
 Les auteurs des faits peuvent avoir un pouvoir
“réel” ou “perçu”. Voici quelques exemples de
différents types de pouvoir et de personnes de
pouvoir
 Social – pression des pairs, leaders,
professeurs, parents, etc.
 Economique –les auteurs des faits contrôlent
l‘argent ou l‘accès aux
biens/services/avantages et à l‘argent. Il s‘agit
parfois du mari ou du père.
 Politique –leaders élus, lois discriminatoires.
Violence basée sur le genre et violation des
droits de la femme




Physique – force, utilisation des armes,
contrôle de l’accès et de la sécurité: soldats,
commandants locaux, policiers, voleurs, gangs,
la mafia, etc.
Basé sur le genre (social) – les hommes ont
généralement plus de pouvoir que les femmes.
Lié à l’âge – souvent, dans les sociétés
traditionnelles, les statut/le pouvoir est attribué
en fonction de l’âge.
Le pouvoir est directement lié au choix. Plus
une personne a du pouvoir, plus elle a de
choix.
Violence basée sur le genre et violation des
droits de la femme




Moins une personne a de pouvoir, moins elle a
de choix.
Les personnes sans pouvoir ont moins de choix
et sont donc plus vulnérables face aux abus.
La violence basée sur le genre implique l’abus
de pouvoir.
Les relations de pouvoir inégales conduisent à
l’éxploitation ou l’abus.
Violence basée sur le genre et violation des
droits de la femme
Violence – utilisation de la force
1.
La “force” peut être de nature physique, affective,
sociale ou économique. Elle peut également
impliquer la contrainte ou la pression. Elle implique
aussi l’intimidation, les menaces, la persécution et
d’autres formes de pression psychologique et
sociale.
Les cibles de telles violences sont contraintes à agir en
fonction des attentes ou des requêtes de l’opresseur
par peur des conséquences réelles et douloureuses.
Violence basée sur le genre et violation des
droits de la femme
2. La violence consiste à utiliser la force
physique ou d’autres moyens de contrainte tels
que la menace, l’incitation ou la promesse de
profiter d’un avantage pour obtenir quelque
chose d’une personne plus faible et vulnérable.
3. L’utilisation de la violence implique de forcer
quelqu’un à faire quelque chose contre sa
volonté – utilisation de la force.
Violence basée sur le genre et violation des
droits de la femme
Consentement
1.
Le consentement signifie dire “oui”, accepter
quelque chose. Le consentement éclairé est le
fait pour des personnes partageant une
relation d’égalité de pouvoir d’avoir les
informations nécessaires pour faire un choix
libre et volontaire
Violence basée sur le genre et violation des
droits de la femme
2. Les actes de violence basée sur le genre
arrivent sans consentement éclairé. Même si la
personne dit “oui”, il ne s’agit pas d’un réel
consentement puisqu’il aura été prononcé sous
pression - l’auteur de la violence aura utilisé
quelque force que ce soit pour l’amener à dire
oui.
Violence basée sur le genre et violation des
droits de la femme
3. Dans la plupart des pays, les enfants mineurs
ne sont pas considérés comme capables de
donner leur consentement éclairé pour des
actes tels que le mariage, les relations
sexuelles, etc.
Causes profondes et facteurs contribuant à la
violence basée sur le genre
Quelles sont les différences entre les
causes profondes et les facteurs
contribuant à la violence basée sur le
genre ?
Causes profondes et facteurs contribuant à la
violence basée sur le genre


Les facteurs sont ceux qui perpétuent la
VBG/VBSG ou qui augmentent les risques de
VBG (famille, communauté et Etat)
Les facteurs ne causent pas la VBG bien qu’ils
soient associés à certains actes de VBG.
Causes profondes et facteurs contribuant à la
violence basée sur le genre
Quelques exemples:
 L’abus d’alcool/de drogue est un facteur.
Cependant, tous les alcooliques/toxicomanes
ne battent pas leur femme et ne violent pas.
 La guerre, les déplacements et la présence de
combattants armés sont tous des facteurs, mais
tous les soldats ne violent pas les femmes
civiles.
Causes profondes et facteurs contribuant à la
violence basée sur le genre

La pauvreté est un facteur, mais toutes les
femmes pauvres ne sont pas victimes de
prostitution forcée ou d’exploitation sexuelle.

De nombreux facteurs peuvent être éliminés ou
largement réduits par des activités de
prévention.
L’impact de la VBG sur les enfants dans la famille
Il est important de comprendre l’impact sur les
enfants qui assistant à ces violences à
l’encontre de leur mère et des femmes dans
leur famille étendue. Des interventions doivent
être mises en place pour empêcher que le cycle
de la violence devienne un problème
intergénérationnel.
L’impact de la VBG sur les enfants dans la famille
Les enfants qui assistent, à répétition, à cette violence
dirigée vers leur mère et les femmes de la famille
apprennent et intériorisent les perceptions suivantes :

Les mères et les femmes ne méritent pas le respect.

Ceux qui vous aiment peuvent aussi vous frapper et
abuser de vous.
L’impact de la VBG sur les enfants dans la famille


C’est acceptable socialement, culturellement,
traditionnellement et moralement d’utiliser la
violence contre les femmes de la famille à des
fins de contrôle et de satisfaction.
La violence est une stratégie acceptable de
résolution des conflits.
L’impact de la VBG sur les enfants dans la famille
Il est important de reconnaître qu’il existe des
différences de genre dans la façon dont les enfants
intériorisent la violence à laquelle ils assistent.
 Les garçons vont apprendre dans leur comportement
d’adulte que la violence est acceptable.

Les femmes, en tant qu‘adultes, vont tolérer l‘abus
puisque leur mère et les autres femmes le faisaient.
L’impact de la VBG sur les enfants dans la famille
Les enfants réagissent différemment face à la violence
qu’ils rencontrent dans leur environnement familial.
Les conséquences affectives et comportementales
pourraient être :
 Perte de l’estime de soi et de la confiance en soi.

Insécurité, peur et vulnérabilité.
L’impact de la VBG sur les enfants dans la famille

Etre incapable de discuter ouvertement des
frustrations et des problèmes.

Faibles capacités de gestion de la colère.

Difficulté à faire confiance.
L’impact de la VBG sur les enfants dans la famille

Ils pourraient utiliser la violence pour faire face à leur
propre stress.

Ils pourraient souffir de dépression.

Ils pourraient rencontrer des difficultés scolaires ou
d’autres difficultés sociales telles qu’un faible sens
des réalités et une incapacité à apprendre.
L’impact de la VBG sur les enfants dans la famille



Ils pourraient se sentir coupable en pensant
qu’ils sont la cause des violences.
Symptômes physiques – mouiller son lit, jouer
un rôle, troubles alimentaires, automutilation.
Souvent, les enfants ayant grandi dans un
environnement familial d’abus ne réussissent
pas à l’école et rencontrent des difficultés
d’apprentissage.
L’impact de la VBG sur les enfants dans la famille

Trouvez-vous des similarités entre la façon
dont réagissent les enfants et les femmes face à
la violence ?

Comment pouvez-vous/voudriez-vous aider les
enfants dans de telles situations ?
Points de discussion (Conclusion partie I)



Bien que la violence prenne différentes formes,
l’inégalité des genres en est la cause profonde.
Bien que la culture soit souvent utilisée pour justifier
la violence contre les femmes, le droit d’être libéré
des abus est un droit fondamental et universel.
Les violences/les agressions n’ont pas toujours besoin
d’être présentes ; Les menaces et la contrainte sont
aussi des formes de violence.
Conclusion


La violence basée sur le genre implique tout
abus physique, mental ou social dirigé contre
une personne sur la base du genre ou du sexe
et qui prend ses sources dans l’inégalité des
genres.
Il est donc important d’intégrer la notion de
genre pour prévenir efficacement la violence et
y trouver des solutions.
Conclusion
Ce qui signifie qu’il faut chercher les
causes de la violence basée sur le genre,
analyser ce qui arrive aux femmes et aux
jeunes filles à cause de la discrimination
de genre, etc.
Conclusion



La violence basée sur le genre est lourde de
conséquences autant pour le survivant que
pour la société en général.
Les stratégies pour faire face aux nombreuses
formes de violences basées sur le genre
doivent adopter une approche holistique et
s’étendre à tous les secteurs.
S‘intéresser systématiquement à l‘inégalité des
genres à tous les niveaux est décisif.