La politique active de l`emploi

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Chapitre 6
La politique active de
l’emploi
La politique active de l’emploi
• Les dépenses publiques pour l’emploi
regroupent l’ensemble des interventions
financières de l’Etat censées agir directement ou
indirectement sur la situation des individus
faisant partie de la population active.
• Selon les pays, on constate une grande diversité
dans les contenus des mesures et le volume des
moyens financiers qui y sont affectés
1. Aperçu quantitatif du volume et de
la composition des dépenses
publiques pour l’emploi.
1.1 Mesures en faveur de l’emploi
•
Selon la nomenclature de l’OCDE, la politique
active de l’emploi se compose des 5
catégories suivantes :
1) Administration et services publics de
l’emploi
2) Formation professionnelle:
a) Formation des chômeurs adultes ou des
travailleurs menacés de perdre leur emploi
b) Formation des adultes occupés
1.1 Mesures en faveur de l’emploi
3) Mesures en faveur des jeunes
a) Pour les chômeurs ou les défavorisés
b) Aide à l’apprentissage et aux autres types de
formation des jeunes à caractère général
4) Mesures d’aide à l’embauche
a) Subventions à l’emploi dans le secteur privé
b) Aide aux chômeurs créateurs d’entreprises
c) Création directe d’emplois dans le secteur public ou
dans des organismes sans but lucratif
5) Mesures en faveur des handicapés
a) Réadaptation professionnelle
b) Emplois destinés aux handicapés
1.1 Mesures en faveur de l’emploi
•
•
L’OCDE ne retient que deux items pour
la politique passive :
6) Indemnisation du chômage
7) Retraite anticipée pour motifs liés au
marché du travail
La frontière entre les mesures actives et
passives n’est pas toujours nette
1.2 L’ampleur des dépenses
publiques pour l’emploi
• Les sommes s’avèrent très différentes selon les pays.
DEPENSES PUBLIQUES POUR L’EMPLOI EN % DU PIB
PAYS
USA
UK
France
Allemagne
Suède
Danemark
Passives
0,34
1,26
1,81
2,52
2,26
4,35
Actives
0,19
0,46
1,32
1,45
2,36
1,93
1.2 L’ampleur des dépenses
publiques pour l’emploi
•
•
•
En règle générale, le montant des
dépenses passives dépasse nettement
celui des dépenses actives
La Suède et le Danemark consacrent
environ 5 fois plus de ressources pour
chaque chômeur en mesures de
politique active que les Etats-Unis ou le
Royaume-Uni.
La France et Allemagne occupent une
position intermédiaire
1.3 La répartition des dépenses
publiques pour l’emploi
Administration et
services publics
de l’emploi
Formation
professionnell
e
USA
42,1
21,1
15,8
5,3
21,1
UK
43,4
21,7
26,1
4,3
6,5
France
12,1
27,3
18,2
36,4
6,1
Allemagne
16,6
31,0
4,8
30,0
18,6
Suède
11,0
23,2
0,8
34,7
29,7
Danemark
6,2
58,0
4,7
16,6
15,0
PAYS
Mesures en
faveur des
jeunes
Mesures
d’aide à
l’embauche
Mesures en
faveur des
handicapés
1.3 La répartition des dépenses
publiques pour l’emploi
• Pour appréhender l’efficacité de ces mesures, il est
important de raisonner à partir d’un modèle d’équilibre,
prenant compte les réaction conjointes de la demande
de travail et des salaires, ainsi que d’éventuelles
inefficacités liées au fonctionnement du marché du
travail.
• À ce titre, le modèle d’appariement utilisé jusqu’à
présent s’avère particulièrement utile.
• Il permet de représenter un marché du travail dans
lequel le processus de création et de destructions
d’emplois et le mode de formation des salaires sont à la
source d’un fonctionnement inefficace de ce marché
2. Services publics de l’emploi
• Double mission:
– Chargés d’enregistrer les chômeurs et de vérifier
qu’ils recherchent effectivement un emploi pour
permettre, le cas échéant, de leur verser une
allocation chômage
– Ces services publics collectent les offres et les
demandes d’emplois, afin de diminuer les coûts de
recherche des employeurs et des travailleurs.
• Les agences publiques occupent une place
importante dans la gestion des offres d’emplois
2.1 Un modèle d’appariement avec
des agences de placement
• Yavas (1994) a défini un cadre formel
permettant l’analyse de l’efficacité d’un marché
du travail fonctionnant avec des agences de
placement
• L’hypothèse essentielle est qu’une agence peut
assurer un meilleur appariement des chômeurs
et des emplois vacants que ne le font les
recherches individuelles.
• Contrepartie: coût représentant une ponction sur
les ressources de la collectivité
2.1 Un modèle d’appariement avec
des agences de placement
• L’existence d’effets d’encombrement et
l’importance des coûts fixes liés aux activités de
placement suggèrent que l’équilibre décentralisé
conduit vraisemblablement à une allocation
inefficace se caractérisant par un état de sous
ou de sur-production
• Cette inefficacité et la nécessité de contrôler
l’activité de recherche de personnes bénéficiant
d’allocations chômage, justifient généralement
l’intervention publique sur le marché des
activités de placement
2.2 Les évaluations empiriques
• Le nombre d’études évaluant spécifiquement
l’impact des services publics de placement est
limité.
• Elles suggèrent généralement qu’ils exercent un
effet positif sur le taux d’emploi des
bénéficiaires.
• Les estimations économétriques du modèle
structurel suggèrent que les services publics de
placement ont un impact positif sur les taux de
sortie du chômage des individus défavorisés,
c’est à dire les jeunes peu formés et les
femmes.
3. Aides à la formation
• Une part importante des dépenses pour l’emploi
est consacrée à l’aide et à la formation.
• Si l’on fait abstraction de leur financement, ces
mesures sont susceptibles d’accroître l’emploi
par le biais d’une hausse de la productivité du
travail.
• Néanmoins, l’intervention publique ne se justifie
que si les décisions individuelles conduisent à
des niveaux de formation insuffisants par
rapport à ceux souhaitables socialement.
3. Aides à la formation
• Dans une économie parfaitement
concurrentielle, il est possible de signer des
contrats complets=>décisions individuelles de
formation sont socialement efficaces
• En concurrence imparfaite, les décisions
individuelles de formation ne sont plus
nécessairement efficaces: l’inobservabilité des
caractéristiques des employés peut leur amener
à une sur-éducation, les imperfections du
marché du crédit peuvent provoquer un sousinvestissement
3. Aides à la formation
• Distinguer entre:
– Formation générale: Améliore la productivité
de l’individu concerné pour tous les emplois
– Formation spécifique: accroît le productivité
de l’employé pour un emploi particulier
3.1 L’acquisition d’une formation
générale
• Analyse de référence de Becker (1964) en
concurrence parfaite: investissement en
formation générale est entièrement financé par
les travailleurs. Le niveau d’investissement
choisi correspond à l’optimum social.
• Lorsque le marché est imparfaitement
concurrentiel, l’existence de coûts
d’appariement implique un sous-investissement
en formation générale par rapport à la situation
socialement souhaitable, même si les agents
peuvent signer des contrats complets
3.1 L’acquisition d’une formation
générale
• Une partie de l’investissement décidé par un travailleur
et un employeur bénéficiera nécessairement aux
employeurs futurs, qui ne sont pas partie prenante à la
décision d’investissement.
• Les agents sous-investissent dans la formation générale
car ils sont dans l’impossibilité de négocier le montant de
ce type de formation avec les futurs employeurs. Or, ces
derniers bénéficieront de l’investissement réalisé
aujourd’hui.
• Cette externalité positive n’est pas prise en compte par
le marché => intervention de l’État dans le domaine de la
formation générale
3.1 L’acquisition d’une formation
générale
• Uf//N= tx chômeurs formés, où N=1
• Un/N= chômeurs non formés, qui s’accroîtent
au taux n
• La courbe de Beveridge:
d n
u
d  n  p( )
3.1 L’acquisition d’une formation
générale
• L’éq décentralisé sera caractérisé par un
sous-investissement en formation
générale même si la firme et les
travailleurs sont capables de s’engager
dans des contrats complets
• Rappel: un contrat complet est négocié au
moment de la rencontre et n’est pas
renégociable ultérieurement.
3.1 L’acquisition d’une formation
générale
• Surplus d’un appariement réalisé avec un
travailleur n’ayant pas encore acquis de
formation générale: Sn(i)= Πe(i)- Πv +Ve(i)-Vu
où i désigne le niveau d’investissement
réalisé sur l’emploi considéré. Il s’obtient
maximisant le surplus net:
Sn(i)= Πe(i)- i + Ve(i )-Vu
• if+ie=i, alors salaire se détermine par:
Πe(i)- if=(1-γ)Sn(i) et Ve(i)-Vu-ie= γSn(i)
3.1 L’acquisition d’une formation
générale
• Vu(i): espérance de gains d’un chômeur ayant
bénéficié d’un investissement en formation
générale d’un montant i.
r e (i )  y (i )  w  d ( v   e (i ))
r v  h  q( )( e (i )   v )
rVe (i )  w  d (Vu (i )  Ve (i ))
rVu (i )  z  p( )(Ve (i )  Vu (i ))
Ve (i )  w(i )  d (Vu (i )  Ve (i )) employéembauchédéjà formé
3.1 L’acquisition d’une formation
générale
• Pour les travailleurs formés , la négociation ne porte que
sur le niveau de salaire, puisqu’il n’est pas nécessaire
d’investir dans leur formation générale. On retrouve le
résultat de base:
 (r  d  q( ))
w  z  ( y  z )( ) avec( ) 
r  d  q( )
• Pour les travailleurs non formés, la négociation porte et
sur le salaire et sur la formation. Le salaire du travailleur
sera d’autant plus faible que la contribution du travailleur
est petite
3.1 L’acquisition d’une formation
générale
• Investissement socialement efficace:
nd
y ' (i*)  r 
n  p( )
• Investissement décentralisé:
r d
y ' (im )  r 
r  p( )
• Si r>n, alors y’(im)>y’(i*) pour toute valeur de θ. La
concavité de y(·) implique alors i*>im=> sousinvestissement même si les agents peuvent signer
des contrats complets
3.1 L’acquisition d’une formation
générale
• Futurs employeurs bénéficieront de l’investissement
réalisé aujourd’hui, puisqu’ils accaparent, dans un marché
de concurrence imparfaite, une partie du surplus produit
par les travailleurs=>Cette externalité positive n’est pas
prise en compte par le marché
• Ces externalités directes peuvent être prises en compte
dans le modèle développé plus haut en considérant que la
productivité d’un individu est une fonction croissante de
son propre investissement « i » et du niveau moyen
d’investissement « i » de l’ensemble des travailleurs
3.1 L’acquisition d’une formation
générale
• Des contrats plus complexes, obligeant les éventuels
futurs employeurs à payer un transfert à l’employeur initial
ou à verser des compléments de salaire aux travailleurs
déjà formés, permettraient, en théorie, d’atteindre
l’optimum social.
• L’imperfection des marchés financiers est une autre
barrière à l’investissement en formation générale=>si
difficultés d’accès au crédit=>sous-investissement en
formation
• L’imparfaite information des employeurs sur les
caractéristiques des travailleurs = source de sousinvestissement en formation générale.
3.2 L’acquisition d’une formation
spécifique
• Contrairement à la formation générale, la
formation spécifique nécessite un nouvel
investissement chaque fois qu’un travailleur
change d’entreprise.
• Dans un tel contexte, c’est l’incomplétude du
contrat de travail qui constitue la source
principale d’inefficacité des décisions
décentralisées.
• L’optimum social= éq. décentralisé lorsqu’il ya
des coûts de transaction et des contrats
complets.
3.2 L’acquisition d’une formation
spécifique
• L’optimum social: y’(i*)=r+d
– le montant efficace de formation spécifique ne
dépend ni du processus d’appariement, ni de
la tension dans le marché du travail. Raisons:
• l’investissement en formation spécifique ne se
réalise qu’après la rencontre entre un travailleur et
une entreprise, et cet investissement doit être
recommencé à chaque nouvelle rencontre
• la durée passée à la recherche d’un emploi
n’intervient donc jamais dans la décision
d’investissement en formation spécifique
3.2 L’acquisition d’une formation
spécifique
• L’équilibre de marché avec des contrats
complets et formation spécifique:
– l’équilibre décentralisé sélectionne un montant
d’investissement en formation spécifique socialement
optimal lorsque les firmes et les travailleurs sont
capables de s’engager sur des contrats complets.
– Il suffit de poser Vu(i)=Vu dans le modèle du marché
décentralisé avec formation générale. En posant
Vu’(i)=o, on obtient y’(im)=r+d
– Ceci est verifié en concurrence parfaite et imparfaite.
On n’a pas fait non plus des hypothèses sur Vu.
3.2 L’acquisition d’une formation
spécifique
• L’équilibre de marché avec des contrats
incomplets et formation spécifique:
– Contrat incomplet= peut faire l’objet d’une
renégociation.
– Chaque partie décide à l’embauche sa
contribution à l’investissement en formation
spécifique, en sachant que le salaire est
susceptible d’être renégocié à chaque instant.
– C’est un jeux en deux étapes
3.2 L’acquisition d’une formation
spécifique
• 1ère étape: L’entrepreneur et le travailleur
choisissent simultanément et de manière
non coopérative leurs investissements
respectifs if et ie, où if+ie=i.
• 2ème étape: le salaire est négocié de
manière à partager le surplus selon les
poids respectifs des agents.
• Les conditions d’arbitrage sont les mêmes
que précédemment mais Vu(i)=Vu
3.2 L’acquisition d’une formation
spécifique
• Si la négociation aboutit:
– Gains employeur: Πe(i)- if
– Gains travailleur: Ve(i )-ie
• Si la négociation échoue:
– Gains employeur: Πv - if
– Gains travailleur: Vu-ie
• Le surplus dégagé par une rencontre:
S(i)= Ve(i )-Vu+ Πe(i)- Πv.
3.2 L’acquisition d’une formation
spécifique
• Salaire: w=γy(i)+(1-γ)rVu
• L’entrepreneur et le salarié décident de leur
investissement en maximisant leur gain
esperé tout en connaissant la réaction du
salaire négocié et en prenant comme donné
le l’investissement de l’autre:
– (1-γ)y’(i)=r+d montant global de i désiré par
l’entrepreneur
– γ·y’(i)=r+d montant global de i désiré par le
travailleur
3.2 L’acquisition d’une formation
spécifique
• Dans un équilibre non coopératif, c’est l’agent
désirant le plus haut niveau d’investissement qui
prendra en charge la totalité de l’investissement:
– Si γ>1/2, seul le salarié investit. Dans ce cas là i<i*, avec
i=i* si γ=1.
– Si γ<1/2, seule l’entreprise investit. Dans ce cas là i<i*,
avec i=i* si γ=0.
– Si γ=1/2: multiplicité d’équilibres, tous inefficaces.
• L’équilibre de marché conduit à un sousinvestissement sauf si un des agents posséde tout
le pouvoir de négociation
3.2 L’acquisition d’une formation
spécifique
• Les coûts de transaction sur le marché de
travail constituent des sources de sousinvestissement en formation, tant spécifique
que générale
• Les dysfonctionnement des marchés peut
donc justifier l’intervention publique dans ce
domaine, afin d’accroître les niveaux de
formation.
• Encore faut-il que ces interventions soient
elles mêmes suffisamment efficaces
3.3 Un bilan mitigé des politiques
de formation
• Problèmes methodologiques pour l’évaluation,
provenant de la difficulté d’identifier l’impact
spécifique de ces dépenses:
– Il se peut que ce soient les individus les plus efficaces
qui postulent et qui sont acceptés dans les
programmes de formation
• Méthodes expérimentales utilisées aux USA.
Mais ces études ne peuvent pas prendre en
compte les externalités positives (macro) liées
aux programmes de formation
3.3 Un bilan mitigé des politiques
de formation
• Les études empiriques ne plaident que très
partiellement en faveur des politiques
publiques d’aide à la formation, malgré les
nombreux arguments théoriques prouvant
l’inefficacité des mécanismes de marché
en matière d’accumulation du capital
humain.
• L’Etat intervient souvent via des
subventions ou de prestations de services
délivrés par des organismes publics
4.Subventions à l’emploi
• Lorsque le processus d’appariement est
imparfait, l’optimum collectif est caractérisé par
un certain volume de chômage afin de pourvoir
les emplois vacants=> Tenter de supprimer les
chômage en créant un très grand nombre
d’emplois vacants constituerait alors un
gaspillage de ressources.
• Nombreuses raisons qui peuvent entraîner un
taux de chômage trop élevé à l’équilibre de
marché=>subventionner l’emploi, est un moyen
de diminuer le taux de chômage tout en
améliorant le bien être global
4.Subventions à l’emploi
• Limite des subventions: pression à la hausse
qu’elles exercent sur les salaires, ce qui a
tendance à renchérir le coût du travail et à
diminuer la demande de travail.
• Ce phénomène apparaît de manière évidente
dans le cas d’un marché du travail parfaitement
concurrentiel : Un accroissement de la demande
de travail dû à une baisse du coût du travail
augmente le salaire.
– Si l’élasticité de l’offre de travail est nulle,
déplacement de la demande de travail se traduit
uniquement par une augmentation du salaire, sans
aucun impact sur l’emploi
4.Subventions à l’emploi
• Le modèle d’appariement associé à une
formation non concurrentielle des salaires
permet de préciser les résultats :
• coût du travail = w(1-s) => cotisation
patronale négative
– Subventionner une entreprise de cette
manière revient à accroître le surplus global
généré par l’appariement
4.Subventions à l’emploi
• La demande de travail devient donc:
h
y  (1  s) w
 e 
q( )
rd
• Le salaire négocié
w
y
 (1   )rVu
1 s
• Pour l’entrepreneur: subvention=hausse de la
production individuelle pour même w
• Pour le travailleur: subvention=hausse de son
salaire pour un même niveau de productivité
4.Subventions à l’emploi
• La courbe WS:
y
 (r  d  q( ))
w z(
 z )( ) avec( ) 
1 s
r  d  q( )
• Lors des négociations salariales, le travailleur
récupère une partie du surplus additionnel
généré par la subvention sous la forme d’une
hausse de salaire.
4.Subventions à l’emploi
• Lorsque les allocations chômage sont
parfaitement indexés sur les salaires:
l’employé recupère la totalité de la subvention
initialement versé à l’employeur
• Lorsque les allocations chômage sont
partiellement indexées sur les salaires, le
coût du travail diminue effectivement avec la
subvention. Mais il y a toujours un
mécanisme de partage du surplus additionnel
généré par la subventio qui pousse le salaire
négocié à la hausse.
4.Subventions à l’emploi
• L’équilibre du marché se situe à l’intersection
des courbes de demande de travail et WS=>
ça nous donne θ*, et la valeur de w* peut se
déduire immédiatement.
• La courbe de Beveridge n’est pas affecté par
les subventions à l’emploi=> leur impact sur
le taux de chômage se déduit des variations
de θ*.
4.Subventions à l’emploi
• À l’équilibre la tension du marché de travail n’est pas
affectée par les subventions si les gains des
chômeurs sont parfaitement indexés sur les salaires
=> Dans ce cas, les subventions à l’emploi induisent
uniquement une redistribution des entreprises, dont
les profits diminuent, vers les travailleurs, en
l’occurrence les salariés et les chômeurs, sans aucun
effet sur l’emploi.
• Lorsque les gains des chômeurs ne sont pas
parfaitement indexés sur le salaire, les subventions à
l’emploi augmentent la tension du marché du travail
et diminuent donc le taux du chômage
5.Création d’emplois publics
• Instrument privilégié des politiques d’emploi,
notamment par le biais de créations d’emplois
pour des travailleurs ayant des difficultés
d’insertion dans l’emploi, comme les jeunes.
• Cependant, la création d’emplois publics est
susceptible d’évincer des emplois privés par le
même mécanisme que les subventions à
l’emploi : l’accroissement de la demande de
travail provoque une augmentation des salaires
pouvant complètement annihiler à terme l’impact
des créations d’emplois publics sur l’emploi total
su l’offre de travail est insensible au salaire.
5.Création d’emplois publics
• Il est possible de représenter de manière
schématique l’impact de la création d’emplois
publics à l’aide du modèle d’appariement en
supposant que l’Etat crée des emplois ayant les
mêmes caractéristiques que celles du secteur
privé.
• Les travailleurs du secteur privé et du secteur
public perçoivent le même salaire (le secteur
public s’aligne sur le salaire du secteur privé)
• Ils sont confrontés à la même prob d de perdre
leur emploi
5.Création d’emplois publics
• La courbe de Beveridge:
– La taille de la population active=1
– Lg= emploi public; L=emploi secteur privé
– u = 1-Lg-L
– Processus d’appariement dans le secteur
public est parfaitement efficace
– g= prob pour un chômeur d’être embauché
dans le secteur public
– À l’éq. stationnaire: d·Lg=g·u => g =d·Lg/u
5.Création d’emplois publics
– Le secteur privé est confronté au processus
d’appariement habituel.
– À l’éq stationnaire: (g+p(θ))u=d(1-u):
u
d (1  Lg )
d  p( )
– Cette équation définit la courbe de Beveridge en
présence d’un secteur public de taille Lg. Il apparaît
que la création d’emplois publics diminue le tx de
chômage lorsque le tx d’emplois vacants du secteur
privé est donné. Quels sont donc les déterminants de
la demande de travail?
5.Création d’emplois publics
• L’équilibre du marché du travail:
– Le w et le tx de destruction étant identique dans les 2
secteurs, l’employé obtient le même Ve partout
– rVu=z+(g+p(θ))(Ve-Vu)
Ce modèle est identique à celui de base, à condition de
remplacer la prob de trouver un emploi par (g+p(θ))
– Le salaire négocié devient (courbe WS):
 (r  d  g  q( ))
w  z  ( y  z )( , g ) avec( , g ) 
r  d   ( g  q( ))
5.Création d’emplois publics
• L’équilibre du marché du travail:
– La demande de travail est égale à:
h
yw
 e 
q( )
rd
– L’équilibre se situe à l’intersection de la demande de travail et de la
courbe WS.
– Pour θ donné, le salaire croît avec Lg (en augmentant la prob de
sortir du chômage l’emploi public exerce une pression à la hausse),
ce que déplace WS vers la gauche
– Une hausse de l’emploi public déplace vers le bas la courbe de
Beveridge (plus d’efficacité de l’appariement). Cette amélioration
de l’efficacité s’oppose à l’effet d’éviction des emplois privés et, en
définitive, les variations du taux de chômage sont ambiguës.
5.Création d’emplois publics
v
WS
w
Lg
LD
θ
u
6. Les allocations chômage
• Dans ce domaine, l’intervention publique a pour
but d’assurer les travailleurs contre le risque de
chômage
• Intervention publique nécessaire dans la mesure
où il semble que les problèmes informationnels
dans le domaine de l’assurance chômage aient
constitué un obstacle à l’émergence de système
d’assurance privée.
• Rôle d’assistance de l’intervention publique en
redistribuant les revenus au profit des salariés
défavorisés
6. Les allocations chômage
• Les critiques adressées aux systèmes
d’indemnisation du chômage sont anciennes et
connues :
– réduire les incitations à rechercher un emploi
– accroître le salaire de réservation
– exercer une pression à la hausse sur les rémunérations
• Mais,
– les allocations chômage donnent le moyen aux
chômeurs de mieux sélectionner les emplois qui leurs
sont proposés : subvention à la recherche d’un emploi
– et un accroissement du niveaux de l’allocation chômage
peut améliorer la qualité moyenne des emplois et
accroître la production globale.
6.1 Un aperçu des systèmes
d’indemnisation du chômage
• Les systèmes d’assurance versent des
allocations pour une durée limitée à des
personnes ayant déjà travaillé et cotisé
• Leur niveau est souvent lié à la
remunération du dernier emploi
• À ces prestations spécifiques aux
chômeurs, il convient d’ajouter les diverses
allocations pouvant être perçues par
l’ensemble des actifs des lors qu’ils satisfont
des conditions de ressources.
6.1.1 L’évolution du tx de
remplacement
• Le taux de remplacement brut est égal au rapport
entre les allocations brutes et la rémunération
brute.
• Le taux de remplacement net compte les
prélèvements et les transferts.
• Pour l’ensemble de l’OCDE le ratio de
remplacement brut est passé de 16% en 1961, à
29% en 1991 et 31% en 1995. Mais fortes
disparités entre pays
• Le taux de remplacement net moyen est de deux
tiers supérieur au taux brut moyen pour
l’ensemble des pays de l’OCDE.
6.1.1 L’évolution du tx de
remplacement
Taux de remplacement brut en pourcentage
PAYS
196771
1973-77
1979-85
1987-91
1995
1995
(net)
Danemark
22
25
30
12
5
26
9
34
25
29
13
10
25
11
48
27
29
10
24
24
13
52
35
28
9
28
19
12
71
38
26
10
27
18
12
81
55
54
45
67
51
16
France
Allemagne
Japon
Suède
UK
USA
6.1.1 L’évolution du tx de
remplacement
• Cet indicateur synthétique masque le lien
entre la durée du chômage et le niveau des
prestations.
• Or, dans des nombreux pays, les
allocations chômage diminuent avec la
durée du chômage.
• L’indicateur masque aussi des éléments
relatifs aux conditions d’attribution des
prestations chômage. Ces conditions
concernent les motifs de perte d’emploi.
6.1.1 L’évolution du tx de
remplacement
Taux de remplacement net en fonction de la durée du chômage pour un célibataire
1994-95
PAYS
1ère
année
Danemark
79
79
66
78
81
64
34
France
Allemagne
Japon
Suède
UK
USA
2ème et
4ème et
3ème année 5ème année
79
63
63
41
76
64
9
79
61
63
41
65
64
9
Moyenne
générale
79
65,5
63,5
48,5
72,5
64
14
6.1.2 Une forte proportion de
chômeurs non indemnisés
• L’indicateur synthétique de l’OCDE masque
une très forte hétérogénéité des
situations=> Un grand nb de personnes à la
recherche d’un emploi ne perçoivent
aucune allocation chômage
• Elles peuvent pourtant bénéficier du régime
de l’assistance
• Il s’agit souvent de personnes qui entrent
sur le marché de travail ou qui n’ont pas
cotisé assez de temps
6.1.2 Une forte proportion de
chômeurs non indemnisés
Sanctions applicables en cas de premier départ volontaire ou de licenciement
pour faute à la fin des années 90
Durée des
sanctions
% de demandes
sanctionnées
Espagne
3 mois
4 mois
3 mois
2 mois
Exclusion
UK
1-26 semaines
Belgique
8-52 semaines
3,44
Inconnu
3,62
10,55
Inconnu
4,32
4,70
PAYS
Finlande
France
Allemagne
Norvège
6.1.2 Une forte proportion de
chômeurs non indemnisés
Sanctions annuelles en % du volume moyen de demandes d’indemnisation à
la fin des années 1990. (PAMT=Programme actif du marché du travail)
PAYS
Refus d’un
emploi
Refus d’un
PAMT
Preuve de la
recherche d’emploi
Belgique
0,02
0,57
0,64
5,01
1,23
1,90
0,76
1,55
0,50
2,31
2,21
inconnu
inconnu
inconnu
inconnu
inconnu
2,08
33,46
Danemark
Allemagne
Norvège
UK
USA
6.1.2 Une forte proportion de
chômeurs non indemnisés
Pourcentage des chômeurs indemnisés en 1995
PAYS
Autriche
Danemark
France
Grèce
Italie
Portugal
Espagne
PAYS
66
66
45
9
7
27
24
Suède
Belgique
Finlande
Allemagne
Irlande
Pays Bas
70
81
73
70
67
50
6.2 Éligibité et chômage
• La relation entre niveau d’indemnisation et
chômage est influencée par les conditions
d’éligibilité
• Dans le modèle d’appariement de base, les
allocations chômage ont toujours un effet
défavorable sur le chômage, car elles poussent
les rémunérations des employés à la hausse
• Ce résultat provient en grande partie de
l’hypothèse selon laquelle les personnes à la
recherche d’un emploi forment une population
homogène percevant à chaque instant la même
indemnité notée « z ».
6.2 Éligibité et chômage
• Pour les chômeurs non éligibles, trouver un
emploi qu’ils occuperont pendant une durée
déterminée, contient aussi la promesse de
pouvoir bénéficier dans l’avenir du versement
des allocations chômage s’ils perdent leur
emploi:
– Le salaire de réservation de cette catégorie de
chômeurs est une fonction decroissante des
allocations chômage=> Le salaire négocié entre un
employeur et un travailleur NON éligible devrait donc
baisser lorsque les indemnités de chômage
augmentent
6.2.1 Un modèle avec des chômeurs
indemnisés et non indemnisé
• Le modèle d’appariement:
– « zn » = indemnité perçue par les nouveaux arrivants
sur le marché du travail (assistance)
– « ze » = allocations perçues par ceux qui ont déjà
occupé un poste de travail (assurance)
Où zn < ze.
– n=tx croissance population active
– Nous supposons que les personnes à la recherche
d’un emploi ne perçoivent une allocation que s’ils ont
déjà travaillé dans le passé
6.2.1 Un modèle avec des chômeurs
indemnisés et non indemnisé
• Le modèle d’appariement:
– Les offreurs d’emploi ont tous la même productivité
– Le tx de destruction=d
– Tous les salaires sont négociés et le salaire
d’embauche ne peut être renégocié
– Comme les travailleurs éligibles et non éligibles ont
des gains différents en cas de rupture des
négociations, le salaire, wn négocié avec un non
éligible sera différent du salaire we négocié avec un
éligible
6.2.1 Un modèle avec des chômeurs
indemnisés et non indemnisé
• Deux marchés de travail: un pour les jeunes
sans expérience et un autre pour les travailleurs
expérimentés
• Recherche dirigé
• La tension sur chaque marché du travail est
donné par: θi= vi/ui
• M(vi, ui); prob de pourvoir un emploi q(θi); prob
qu’un chômeur trouve un emploi p(θi)
6.2.1 Un modèle avec des chômeurs
indemnisés et non indemnisé
• Le profit espéré par un employeur rencontrant
un nouveau arrivant sur le marché de travail
sera donc différent du profit obtenu lorsque
l’appariement c’est avec un ancien:
ri  y  wi  d (Max(ve , vn )  i ) , i  e, n
• Profit espéré d’un emploi vacant
rvi  h  q(i )(i  Max(ve , vn )), i  e, n.
6.2.1 Un modèle avec des chômeurs
indemnisés et non indemnisé
• Condition de libre entrée:
y  wi
h
 i 
i  e, n
q(i )
rd
• Utilité espérée pour les travailleurs:
rVe  we  d (Vue  Ve )
rVn  wn  d (Vun  Vn )
rVui  zi  p(i )(Vi  Vui ) i  e, n
6.2.1 Un modèle avec des chômeurs
indemnisés et non indemnisé
• Pour les travailleurs éligibles le modèle présenté ici,
est égale au modèle de base. L’issue des
négociations salariales nous donne donc la courbe
WS:
 (r  d  e q( e ))
we  ze  ( y  ze )( e ) avec( e ) 
r  d  e q( e )
• Pour le travailleur non éligible, l’équilibre de libre
entrée peut se présenter comme suit:
wn  y  (1   )rVun  (1   )d (Vue* Vun )
6.2.1 Un modèle avec des chômeurs
indemnisés et non indemnisé
• Devenir éligible aux allocations chômage
s’interpréte comme une forme de subvention
“d(Vue*-Vun)=> hausse du surplus global=> tout ou
une partie doit revenir à l’autre acteur de la
négociation
• Toutes choses égales par ailleurs, le salaire
négocié par un nouveau participant au marché,
diminue avec l’utilité espérée, Vue* , d’un chômeur
• L’équilibre sur le marché de travail des nouveaux
entrants se situe au point de croisement des
courbes LD et WS.
6.2.1 Un modèle avec des chômeurs
indemnisés et non indemnisé
• Les taux de chômage:
n
un 
n  p( n )
d (1  un )
ue 
n  d  p(e )
• Le taux de chômage global:
d  [n  p( e )]un
u
d  n  p( e )
6.2.1 Un modèle avec des chômeurs
indemnisés et non indemnisé
• Lorsque les allocations chômage « ze » augmentent=> wn
diminue et θ augmente
– la perspective de pouvoir bénéficier à l’avenir du système
d’assurance chômage exerce une pression à la baisse sur le salaire
de ceux qui n’ont pas accès aujourd’hui à ce système et accroît leur
probabilité de sortir du chômage
– l’effet d’éligibilité inverse l’impact habituel des allocations chômage
• Le taux de chômage des travailleurs éligibles augmente car
il y a une pression à la hausse sur le salaire we (=> baisse
du taux de retour à l’emploi) et il y a une diminution du
nombre de chômeurs non éligibles
• Le taux de chômage total variera donc de manière ambiguë.
6.2.1 Un modèle avec des chômeurs
indemnisés et non indemnisé
w
zn
WSn
ze
wn
LDn
θn
θ
6.2.2 Les effets de la dégressivité des
allocations chômage et des sanctions
• En pratique, les conditions d’éligibilité
dépendent généralement de la durée du
chômage.
• Raccourcissement de la durée de versement
des allocations chômage => diminution de
l’espérance d’utilité des chômeurs=> pression à
la baisse sur le salaire négocié => renforcement
des effets incitatifs de la dégressivité sur l’effort
de recherche de l’emploi.
6.2.2 Les effets de la dégressivité des
allocations chômage et des sanctions
• À budget donné, l’effet total de la
dégressivité sur le chômage est ambigu :
– elle a tendance à accroître les salaires
négociés, ce qui est défavorable à l’emploi,
– mais elle intensifie l’effort de recherche des
chômeurs et diminue leur salaire de
réservation, ce qui est, au contraire, favorable
à l’emploi.
6.2.2 Les effets de la dégressivité des
allocations chômage et des sanctions
• Les travaux théoriques concluent
généralement que les vertus incitatives
des sanctions ont pour effet de réduire le
chômage.
• Les sanctions sont néanmoins
défavorables au bien-être des chômeurs.
• Les gains réalisés en termes de chômage
ont donc pour contrepartie un coût en
bien-être.
6.3 Les améliorations dans le
niveau de productivité
• Les allocations chômage peuvent augmenter la
productivité moyenne des postes de travail, mais
au coût de réduire le nombre de postes crées :
– même si le chômage augmente, la société peut avoir
une plus grande quantité de biens à redistribuer entre
ses membres.
• Par conséquent, une hausse des allocations
chômage peut amener à une hausse de la
production agrégée et du bien-être productif,
même si le chômage augmente.
7. L’évaluation des politiques
actives de l’emploi
• La plupart des recherches empiriques évaluent
les politiques actives de l’emploi en comparant
l’impact observé de la mesure de politique
économique sur l’agent qui en bénéficie avec le
résultat qui aurait été obtenu si l’agent n’avait
pas bénéficié d’une telle mesure.
– Difficulté: ce dernier résultat n’est pas observé.
– Solution: remplacer ces données manquantes par
celles observées pour d’autres agents ayant des
caractéristiques similaires
7. L’évaluation des politiques
actives de l’emploi
• L’effet moyen de traitement sur les traités :
E( D  1)  E(Y D  1)  E(Y D  1)
T
C
• La plupart des études évaluant les
politiques du marché de travail choisissent
le model de Roy-Rubin : équilibre partiel =>
analyser le comportement d’un agent qui
réagit à une mesure précise, sans prendre
en compte l’effet que cette mesure peut
avoir sur les décisions d’autres agents.
7.1 Expériences sociales vs.
données observées
• Les expériences sociales étudient les
réponses de deux groups choisis
aléatoirement d’une telle sorte que les
caractéristiques des deux groups sont en
moyenne identiques.
• Les données observées ne satisfont en
général cette propriété, il peut donc avoir
un biais de sélection qui va obliger à utiliser
des techniques économétriques
d’évaluation plus poussées.
7.1 Expériences sociales vs.
données observées
• Les principaux estimateurs :
– Before and After Estimator : comparer les
réponse moyenne des traités avant et après
leur participation dans le programme
– Difference in difference estimator : différence
entre le « before and after estimator » du
groupe de traités et le « before and after
estimator » du groupe de non traités
– Cross section estimator : Comparer les
résultats moyens des traités et non traités aux
différentes dates suivant le traitement
7.1 Expériences sociales vs.
données observées
• Les évaluations menées aux USA concluent que
les politiques actives sur le marché de travail ont
un effet positif sur les salaires des femmes
défavorisés économiquement, mais pas sur les
salaires de jeunes
• Les études concernant l’Europe sont plus
centrées sur l’emploi (et non pas sur les salaires),
et plus particulièrement sur l’emploi des jeunes.
Les études européens sont plus tardifs et les
résultats moins tranchés