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II- Repères historiques de la
didactique du FLE
Méthodes & méthodologies
Les méthodologies du FLE
• Le changement des méthodologies est suscité par les
facteurs suivants:  les besoins,  les objectifs des
concepteurs et  le public cible (apprenants)
• Adoptée par des experts (chercheurs, didacticiens,
linguistes, éditeurs et enseignants), la méthodologie
est une démarche qui permet de réaliser une
méthode.
• Elle fournit un ensemble de procédures
d’apprentissage aux concepteurs de méthodes en vue
de concevoir leurs lignes de réalisations.
• On dénombre plusieurs méthodologies au fil de
l’histoire de la recherche en didactique et de la
situation politico - économico – culturelle du monde.
I La méthodologie traditionnelle (18é &19è)
Elle est appelée aussi la méthodologie de la
grammaire - traduction.
Elle se basait sur la lecture et la traduction
de textes littéraires en langue étrangère 
ce qui plaçait donc l’oral au second plan.
La langue étrangère était décortiquée et
présentée comme un ensemble de règles
grammaticales et d’exceptions, qui
pouvaient être rapprochées de celles de la
langue maternelle.
L’intérêt était accordé à la forme littéraire
au dépend du sens des textes (relégué au 2d
plan)
C’est une méthode qui privilégie la langue
soutenue des auteurs littéraires au
détriment de la langue quotidienne (l’oral)
La culture était perçue comme l’ensemble
des œuvres littéraires et artistiques réalisées
dans le pays où l’on parle la langue
étrangère  vision élitiste
Au 18ème siècle, la méthodologie traditionnelle
utilisait systématiquement le thème comme
exercice de traduction et la mémorisation de
phrases comme technique d’apprentissage de la
langue.
La grammaire était enseignée de manière
déductive:  par la présentation de la règle, et,
en suite, on l’appliquait à des cas particuliers
sous forme de phrases et d’exercices répétitifs.
Au 19ème siècle, l’évolution était provoquée par
l’introduction de la version-grammaire
Cette méthode consistait à découper en parties un
texte de la langue étrangère et le traduire mot à
mot dans la langue maternelle.
Cette traduction était le point de départ d’une
étude théorique de la grammaire, qui occupait
une place de choix dans l’apprentissage.
Du coup  les points grammaticaux étaient
abordés dans l’ordre de leur apparition dans les
textes de base.
Cette méthode avait un faible niveau
d’intégration didactique  le professeur
travaillait sans manuel
Il avait toute latitude à choisir lui-même des
textes sans tenir compte de leurs difficultés
grammaticales et lexicales.
C’est la langue maternelle qui était utilisée
en classe et l’interaction se faisait en sens
unique:  du professeur vers les élèves.
Le vocabulaire était enseigné sous forme de
listes de centaines de mots présentés hors
contexte  apprentissage par cœur.
En effet, le sens des mots était appris à
travers sa traduction en langue maternelle.
La rigidité de ce modèle a engendré des
résultats décevants  son côté répulsif pour
l’apprenant (élève)
Il est remplacé par le modèle dit « naturel »
II La « méthodologie naturelle » (fin 19ème)
Partant du modèle allemand (F. Gouin), elle
consiste à s’interroger sur ce qu’est la langue et
sur le processus d’apprentissage d’une langue
pour en tirer des principes pédagogiques.
La nécessité d’apprendre des langues viendrait
du besoin de l’homme pour communiquer avec
d’autres hommes (F. Gouin).
 D’où la nécessité d’enseigner l’oral aussi
bien que l’écrit (primauté de l’oral sur l’écrit
dans le processus d’enseignement et
d’apprentissage).
 La méthode de F. Gouin a permis aux méthodes
didactiques de se baser sur des théories d’apprentissage
(psychologiques, sociologiques, linguistiques, etc.) 
importance de l’oral.
 Selon lui, l’apprentissage d’une langue étrangère doit se
faire à partir de la langue usuelle (quotidienne)
 Son postulat:  cet apprentissage ressemble le plus
possible à celui de la langue maternelle (par l’enfant).
 D’après lui, un enfant apprendrait sa langue maternelle
par un principe « d’ordre »:
 il se ferait d’abord des représentations mentales des faits
réels et sensibles,
 puis il les ordonnerait chronologiquement
enfin il les transformerait en connaissances en les
répétant dans le même ordre, après une période
«d’incubation » de 5 à 6 jours.
 La langue étant essentiellement orale, l’oreille serait
l’organe réceptif du langage  c’est pourquoi
l’enfant devrait être placé en situation d’écoute
prolongée en langue étrangère.
 De par sa méthode, F. Gouin est considéré comme le
pionnier de l’immersion et le premier à avoir primé
le sens sur la forme.
 Même si la « méthodologie naturelle » s’est heurtée à
la difficulté de sa mise en œuvre dans le système
scolaire, elle a pu provoquer une certaine révolution
en s’opposant radicalement à la « méthodologie
traditionnelle ».
 L’opposition entre les deux modèles a donné
naissance aux prémices de la didactique des langues
étrangères et à la « méthodologie directe ».
III La « méthodologie directe » (fin 19è & début 20è)
 Dès la fin du 19è, il y a une volonté, en France, de
s’ouvrir sur l’étranger.
 Le principe d’une langue exclusivement littéraire
cédait le pas à la nécessité de faire de la langue un
outil de communication porteur du développement
(échanges économiques, politiques, culturels et
touristiques)  aspect pratique & pragmatique
 La méthodologie directe se base sur l’utilisation de
plusieurs méthodes :  directe, active et orale.
 Ses procédés et ses techniques permettent d’éviter le
recours à l’intermédiaire de la langue maternelle
dans l’apprentissage  c’est 1 avancée substantielle
dans l’enseignement des langues étrangères.
 Les principes de la « méthode directe » sont :
L’enseignement des mots étrangers sans passer par
l’intermédiaire de leurs équivalents en langue
maternelle (on explique le vocabulaire à l’aide
d’objets ou d’images sans traduire)  Objectif:
l’apprenant doit penser en langue étrangère le plus
tôt possible.
L’utilisation de l’oral sans passer par l’écrit  la
prononciation est privilégiée  la langue écrite est
considérée comme une langue orale “scripturée”.
L’enseignement de la grammaire étrangère se fait
d’une manière inductive (les règles ne s’étudient pas
d’une manière explicite)  On privilégie les
exercices de conversation et les questionsréponses dirigées par l’enseignant.
 Basée sur la participation active physiquement de l’élève,
la méthode active intègre aussi les techniques suivantes :
 - La méthode interrogative: un système de questionsréponses entre le professeur et ses apprenants, afin de
réemployer les formes linguistiques étudiées  des
exercices totalement dirigés.
 - La méthode intuitive: partait d’une explication du
vocabulaire qui incitait l’élève à un effort personnel de
divination à partir d’objets ou d’images  La
présentation des règles de grammaire se faisait à partir
d’exemples, sans passer par le biais de la langue
maternelle  La compréhension se faisait donc de
manière intuitive.
 - La méthode imitative: son but principal était l’imitation
acoustique au moyen de la répétition intensive et
mécanique.
- La méthode répétitive: s’appuyait sur le
principe qu’on retient mieux en répétant ( #
risque d’inflation lexicale négative pour
l’apprentissage de la langue. )
- L’appel à l’activité physique de l’élève pour
la dramatisation de saynètes, la lecture
expressive accompagnée par des mouvements
corporels  Objectif: augmenter la motivation
chez l’apprenant.
Le déclin de la méthodologie directe est engendré
par des problèmes intrinsèques et extrinsèques:
l’incontrôlable inflation lexicale & l’intransigeance
dans l’utilisation de la langue maternelle;
le refus d’une méthodologie imposée aux enseignants
(obligation de maîtriser la langue orale)
IVLa méthodologie active (1920 à 1960)
Appelée méthodologie de synthèse, elle est
considérée comme une réelle évolution des
méthodologies directe et traditionnelle 
«méthodologie éclectique», «méthodologie
mixte», «méthodologie orale»...
Les adeptes de la méthodologie active
revendiquent un équilibre entre 3 objectifs de
l’enseignement-apprentissage : formatif,
culturel et pratique.
Pragmatiques, ils permettaient l’utilisation de la
langue maternelle en classe  assouplissement
de la rigidité de la méthode directe.
 Ils ont opté pour un assouplissement de la méthode
orale et rendu au texte écrit sa place comme support
didactique.
 Les textes de base étaient plus souvent descriptifs ou
narratifs que dialogués.
 Ils ont privilégié l’enseignement de la prononciation à
travers les procédés de la méthode imitative directe.
 L’assouplissement de l’enseignement du vocabulaire a
été adopté puisqu’on avait de nouveau recours à la
langue maternelle comme procédé d’explication 
utilisation de la traduction pour expliquer le sens des
mots nouveaux.
 Avec la méthodologie active, l’enseignement du
vocabulaire et de la grammaire ne se faisait plus sur le
mode de la répétition intensive, mais sur la répétition
extensive des structures
 La méthodologie structuro-globale audio-visuelle
V  La méthodologie Structuro-globale audio-visuelle: 54
 Contre l’expansion de l’anglo-américain qui s’impose
comme langue de communication internationale
 La France cherche à retrouver son rayonnement culturel
et linguistique et cela dès le début des années 50.
 Des équipes de recherches (linguistes, littéraires et
pédagogues) s’activent en France et à l’étranger pour
trouver les meilleurs outils pour diffuser le FLE.
 Le plan de travail est élaboré par le ministère de
l’Education  une affaire d’Etat.
 L’objectif:  la facilitation de l’apprentissage et la
diffusion générale de la langue.
 Création du Centre de Recherche et d'Étude pour la
Diffusion du Français (CREDF)
Définition d’un français fondamental, considéré
comme une base indispensable pour une 1ère
étape d’apprentissage du FLE (élèves en situation
scolaire)  1er degré = 1475 mots + 2ème degré =
1609 mots
Résultat escompté:  acquisition progressive et
rationnelle de la langue en vue de la maîtriser.
Limites: langue étriquée + rapport artificiel à la
langue + les besoins langagiers & les motivations
réelles du public visé négligés.
Remède:  le CREDIF établit un Niveau Seuil
qui intègre ces paramètres
 La Méthode Audio-visuelle prend en compte l’expression
des sentiments et des émotions.
 Côté apprentissage, la MAV préconisait la perception
globale de la forme, l’intégration par le cerveau, dans un
tout, des différents éléments perçus par les sens (l’oreille et
la vue)
 La langue étant considérée comme un ensemble acousticovisuel, la grammaire, les clichés, la situation et le contexte
linguistique avaient pour but de faciliter l’intégration
cérébrale des stimuli extérieurs.
 La MAV s’appliquera à l’enseignement du lexique (sans
passer par la langue maternelle) et à l’enseignement
grammatical (sans passer par la règle, l’apprenant saisit
les règles de manière intuitive).
 Elle s’appuie sur un document de base dialogué conçu
pour présenter le vocabulaire et les structures à étudier
• Pour aller plus loin, voici quelques références audio&visuelles qui reprennent
l’historique de la didactique du FLE:
 Référence audio: « Sur quatre méthodes audio-visuelles » R. Porquier & R.
Vivès, in Langue française, vol. 24, n° 24, p. 105-122, cliquez sur le lien suivant: 
Supporthttp://aldo.persee.fr/aldo/GetElement?baseId=lfr&objId=b7240103-e34e4f0d-a1d5-a49adba1c2f9&type=speech
Pour lire cet article, cliquer sur le lien suivant: 
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/lfr_0023-8368_1974_num_24_1_5698
 Références audiovisuelles (très importantes et utiles; à vous de trier les leçons):
 http://www.canal-u.tv/smilesearch/search?r=DidactIque+du+FLE&t=&st=&n=