La Charge de Travail à l`Entraînement

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Transcript La Charge de Travail à l`Entraînement

BEESAN
2006 - 2007
Energétique de la natation
Contrôle et suivi de l’entraînement
Martin Garet
Entraîneur SEN – BE2 – Docteur Motricité Humaine, Physiologie Clinique et de l’Exercice
Sources énergétiques
Anaérobie alactique = ATP-PCr
Ce processus ne nécessite pas d'apport en oxygène et ne produit
pas d'acide lactique. Il utilise un composé proche de l'ATP appelé Créatine
Phosphate (C.P.). Dès le début d'un exercice, le taux d'ATP baisse au
niveau des muscles sollicités. Une réaction entre l'ADP et la C.P. va
reconstituer l'ATP : ADP + C.P. >>> ATP + Créatine. Elle autorise des
efforts très puissants, l'ATP étant reconstitué en 1 seconde. Mais sa
capacité à fournir de l'ATP est très limitée (20 à 30 secondes) à cause de
la quantité de créatine contenue dans la cellule musculaire.
Anaérobie lactique = glycolyse anaérobie
Ce processus s'effectue sans apport d'oxygène ou en quantité
insuffisante et s'accompagne de production d'acide lactique ou lactate.
Ce déchet résulte de la combustion incomplète du glucose et du
glycogène. Son accumulation dans le muscle provoque son asphyxie et
peut
aboutir
à
une
cessation
des
contractions.
Il permet des efforts intenses mais moins importants qu'en anaérobie
alactique et relativement courts de l'ordre de moins de 2 mn. Il a une
certaine inertie de mise en route d'environ 30 s.
Sources énergétiques
Aérobie = glycolyse aérobie
lipolyse aérobie
Quand l'apport en oxygène est suffisant et que l'effort n'est pas
d'une intensité trop importante, ce processus fournit l'ATP. Il utilise les
réactions qui se déroulent dans les mitochondries, organites présentes
dans les cellules musculaires. Il fabrique l'énergie à partir des glucides et
des lipides stockés ou apportés par le sang et oxydés par les
mitochondries. L'aérobie ne produit que du CO2, de l'eau et de la chaleur
et est très productive : 1 molécule de glucose = 36 ATP, 1 molécule de
lipide = 130 ATP. Inertie de mise en route cependant.
Il est limité en puissance : il représente le rendement maximal du muscle
lorsque le débit de l'appareil cardio-vasculaire est maximal (VO2 max) et
que
toutes
les
mitochondries
fonctionnent.
Il puise dans les réserves en glycogène et en lipides qu'il faudra donc
renouveler dans une phase de récupération.
Exigences énergétiques des
épreuves en natation course
Du 50 au 1500 en natation course, D. Costill 1992
(%)
Aérobie
Glycolyse anaérobie
ATP-PCr
(%)
Energie aérobie et (s)
anaérobie en
fonction de la durée
Du 50 au 1500 en natation course
A retenir 50%-50%
pour 2 min d’effort
Exigences énergétiques des
épreuves en natation course
• Contribution énergétique / coût énergétique
De la contribution énergétique
aérobie / anaérobie
vers
Le coût énergétique de la nage
Epreuves de 4N: contribution anaérobie plus importante
Exigences énergétiques des
épreuves en natation course
• Vers une modélisation pour des orientations de travail
Energie
(J*105)
Temps
(s)
Exigences énergétiques des
épreuves en natation course
• Vers une modélisation pour des orientations de travail
Energie
(J*105)
Temps
(s)
Exigences énergétiques des
épreuves en natation course
• Vers une modélisation pour des orientations de travail
En d’autres termes: l’énergétique est un élément, certes essentiel, mais qui n’est
qu’ un maillon de l’accomplissement moteur et ne doit pas être considéré comme
une finalité de l’entraînement.
Néanmoins, compte tenu du rendement énergétique de la nage, un travail global
de toutes les composantes énergétiques est essentiel afin d’optimiser l’efficacité
propulsive.
Marche: 21%, Crawl: 5 à 11 %
Exigences énergétiques des
épreuves en natation course
Les filières énergétiques et les paramètres physiologiques associés
% Vmax
Lactates
Objectif
Durée d’effort
- 130
- 2 mM
Récupération
Non limité
Fc
Zone 1
Inf. à 75%
Zone 2
Cap. Aérobie
(V = 75 à 82 % )
130 à 150
1. à
3,5 mM
Aérobie
De 30’
à 60’
Zone 3
Seuil Aéro-Anaéro
(V = 82 à 88 % )
150 à 165
3,5 à
5,5 mM
Seuil
De 20’
à 30’
Zone 4
Mixte Aéro-Anaéro
(V = 88 à 96 % )
165 à 180
5,5 à
7,5 mM
Mixte
De 06’
à 20’
Zone 5
Mixte Anaéro-Aéro
(V = 96 à 100 % )
Puissance aéro
180
à
190
8à
11 mM
Vitesse
Maximale
Aérobie
De 03’
à 06’
Zone 6
Endurance de
Vitesse Lactique
(V = 100 % et + )
Anaérobie lactique
190
et
+
11 à
16 mM
Puissance /
Capacité
Lactique
De 30’’
à 03’
Zone 7
Vitesse absolue
Anaérobie alactique
/
Vitesse
De 06’’
à 10’’
Notion de fréquence, d’amplitude et association avec la vitesse
de nage
Fréquence, Amplitude, Indice de nage
Le niveau de performance est associé à une grande distance par cycle et à une
conservation des paramètres spatio-temporels tout au long de la course.
V (m.s-1) = F * A
Diverses stratégies motrices peuvent être adoptées, en fonction des qualités
physiques (musculaires…) et morphologiques (envergure…) du nageur
Distances
Vitesse (m.s-1)
Hommes
50 m
100 m
200 m
400 m
1500 m
2,11
1,94
1,76
1,66
1,57
57,61
51,37
45,49
44,59
42,95
2,21
2,28
2,35
2,24
2,23
Femmes
50 m
100 m
200 m
400 m
800 m
1,84
1,70
1,57
1,51
1,48
56,39
49,37
45,56
45,70
45,40
1,96
2,07
2,08
1,99
1,96
Sexe
FFN 2000
Fréquence
(cycles.min-1)
Amplitude
(m.cycles-1)
Le développement de la puissance. Un sage compromis entre
développement de la force, amélioration du rendement mécanique et choix
d’une cadence gestuelle optimale.
Paramètres
Performance (s)
V1(m.s
-1
V2 (m.s
ΔV (m.s
)
-1
)
-1
)
-1
F 1 ( s .min )
-1
F 2 ( s .min )
-1
Δ SR ( s .min )
DC 1 (m)
DC 2 (m)
Δ DC (m)
Papillon
Dos
O
130.52 (1.33)
132.42 (1.73)
N
139.74 (2.57 )
***
139.94 (4.01)
Brasse
Nage libre
148.07 (1.97)
***
1.48 (0.01)
158.03 (2.66)
119.48 (0.76)
***
O
1.54 (0.02)
N
1.45 (0.03)
O
1.44 (0.02)
N
1.33 (0.03)
O
0.10 (0.02)
0.05 (0.03)
0.05 (0.03)
- 0.02 (0.11)
N
0.11 (0.03)
0.06 (0.02)
0.06 (0.02)
0.06 (0.02)
O
50.13 (4.09)
40.98 (2.84)
36.59 (4.91)
44.3 2 (4.01)
35.76 (3.15)
44.33 (2.94)
37.94 (4.21)
44.05 (3.58)
36.79 (3.71)
43.74 (2.47)
***
1.41 (0.03)
1.33 (0.02)
***
1.42 (0.03)
***
1.33 (0.04)
N
48.51 (3.19)
38.74 (2.87)
O
49.32 (3.99)
40.68 (3.22)
1.24 (0.02)
1.64 (0.02)
***
1.27 (0.02)
***
*
**
1.18 (0.02)
***
127.34 (3.17)
1.55 (0.02)
***
1.67 (0.08 )
***
1.50 (0.03)
N
47.33 (3.04)
37.41 (2.61)
O
0.81 (1.33)
0.32 (1.33)
- 1.34 (1 .79)
0.26 (1.08)
N
1.17 (1.51)
1.33 (1.58)
- 1.02 (2.22)
0.68 (1.43)
O
1.85 (0.15)
2.18 (0.15)
2.18 (0.26)
2.26 (0.19)
N
1.79 (0.11)
2.20 (0.15)
2.11 (0.18)
2.11 (0.15)
O
1.76 (0.14)
2.11 (0.18)
2.01 (0.24)
2.18 (0.17 )
N
1.69 (0.09)
2.14 (0.12)
1.94 (0.17)
2.06 (0.13)
O
0.09 (0.04)
0.07 (0.07)
0.18 (0.07)
0.08 (0.05)
N
0.11 (0.04)
0.05 (0.08)
0.17 (0.2)
0.05 (0.06)
***
*
*
Indicateurs physiologiques de contrôle et suivi de
l’entraînement dans le contexte de la charge de travail
Fréquence, Amplitude, Indice de nage
DC = F (s-1) / V (m.s-1) (contrôler la coulée)
IN = V / F ou IN = V * DC
Outils pratiques: coups de bras, fréquencemètre base 3, indice de
Skinner (« The Perfect Marriage »)
Energétiquement, la fréquence est plus coûteuse que l’amplitude
Indicateurs physiologiques de contrôle et suivi de
l’entraînement dans le contexte de la charge de
travail
Indices de coordination en nages alternées et simultanées
Nage libre: IdC basé sur le ratio des 4 phases motrices du cycle de bras et le
temps écoulé entre la fin de la propulsion du 1er bras et le début de la propulsion
du 2e bras
- vitesse seuil de 1,8 - 1,9 m.s-1 (100 m) changement de stratégie
motrice, la fréquence prend le pas (augmentation importante associée)
- IdC diminue avec la distance = rattrapé « relatif » +/+ important, les
bras sont moins en opposition, une part de « superposition »
- Intérêt dans la latéralité d’un individu pour l’optimisation des phases
propulsives
Extrapolation au dos
Indicateurs physiologiques de contrôle et suivi de
l’entraînement dans le contexte de la charge de
travail
Indices de coordination en nages alternées et simultanées
Brasse: IFBP basé sur les temps écoulés entre 4 phases motrices du cycle de
brasse (glisse, attaque des bras, fin des bras et 90°bras/90° jambes), nage à plat
- la vitesse est associée à une meilleure coordination (IFBP plus bas)
- coordination associée à une plus grande force musculaire
Applicable à un seul style de nage de brasse. Pas d’indice proposé en papillon
dans la littérature scientifique
(-) Nécessité d’une analyse vidéo (Dartfish par ex.), travail long et complexe
(+) Intérêt dans une logique de plan de carrière, cf. anecdote de G. Touretsky
Merci
table ronde, discussion, débat