II. Les Défis

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AFRACA
17ème ASSEMBLEE GENERALE
LES DEFIS DANS LE SECTEUR
AGRICOLE EN REPUBLIQUE
DEMOCRATIQUE DU CONGO
Par Dr Hubert ALI RAMAZANI
Secrétaire Général au Ministère de l’Agriculture
24 novembre 2010
PLAN DE L’EXPOSE
I. Bref aperçu de l’Agriculture congolaise
1.1 Quelques données chiffrées
1.2 Potentialités du secteur agricole en RDC
1.3 Contraintes ou Obstacles majeurs
1.4 Conséquences de l’affaiblissement du
secteur agricole
II. Les Défis dans le secteur agricole en RDC
III. Conclusions
1.1 QUELQUES DONNÉES CHIFFRÉES
• Superficie de la RDC : 2.345.000 Km²
• +/- 80 millions d’hectares de terres arables dont 10%
exploitées et 4 millions d’hectares irrigables
• +/-135 millions ha des forêts tropicales (52% de la RDC)
• Potentiel halieutique: +/- 700.000 T de poissons par an
• Potentiel de Gros bétail à élever + 40 millions de têtes
• +/-60 millions d’habitants dont 70 millions en milieu
rural (six millions de ménages agricoles)
• 400.000 artisans pêcheurs.
1.2 Les potentialités du secteur
agricole en RDC
• Les terres agricoles peu exploitées, donc avec des très
grandes marges pour accroitre les étendues consacrées
aux productions agricoles et animales.
• Diversité climatique, le pays se trouvant à cheval sur
l’Equateur avec une abondance d’eau faisant bénéficier
une saison culturale de +/- huit mois dans l’année et
permettant de pratiquer deux récoltes par an pour une
certaine game de cultures vivrières, l’arboriculture, les
cultures de rente et l’élevage.
• Une forêt équatoriale d’une richesse inégalée et
faiblement exploitée.
• Des potentialités pour développer les cultures
d’exportation.
1.2 Les potentialités du secteur
agricole en RDC (2)
• Un marché potentiellement important: La RDC et ses 9
voisins, c’est un marché de + 100 millions d’habitants.
• La présence des grandes ONGD bien structurées, bien
équipées, dotées d’un personnel compétent.
• Un mouvement assossiatif en expansion dans
l’ensemble de la RDC depuis 1990 qui peut être appuyé
et mis en profit pour relayer les actions de
développement.
• L’expérience accumulée par les politiques et
programmes de développement agricole antérieurs.
1.2 Les Potentialités du secteur
agricole (suite)
1.3 Les Obstacles (Contraintes)
majeurs du secteur agricole
• Une faible organisation des services
financiers: réduisant les opportunités de
financement des opérateurs agricoles. Le
crédit étant inaccessible pour les ménages
agricoles, on constate une faible utilisation
d’intrants performants et équipements
modernes, ce qui handicape la croissance de
la production et de la productivité agricoles.
1.3 Les Obstacles majeurs du secteur
agricole (Suite 1)
• L’inaccessibilité du crédit agricole: Absence des
structures formelles des crédits dans les zones de
production agricole. Difficultés aux petits
exploitants à accéder aux services financiers du
secteur structuré.
• La rareté des institutions de microfinances, ellesmêmes disposant de très peu des ressources. Les
quelques rares Coopératives d’Epargne et de
Crédit (COOPEC) présentes dans quelques
provinces, montrent des signes d’éssouflement.
1.3 Les Obstacles majeurs du secteur
agricole (Suite 2)
• Une allocation budgétaire insuffisante (moins de
2% du Budget national) : la désintégration des
services d’encadrement, de vulgarisation, de
recherche et de financement, ce qui cantonne les
producteurs dans des stratégies de subsistance,
ralentissant l’éclosion d’une agriculture moderne
et productive susceptible de lutter efficacement
et durablement contre la pauvreté généralisée en
milieu rural, en procurant des revenus
monétaires aux six millions de ménages agricoles
en RDC.
1.3 Les Obstacles majeurs du secteur
agricole (Suite 3)
L’apport du Budget national dans le secteur
agricole reste faible:
• 2002: 0,80%
• 2003: 2,50%
• 2004: 1,30%
• 2005: 1,50%
• 2006: 1,60%
• 2007: 1,70%
• 2008: 2,20%
• 2009: 3,80%
1.3 Les Obstacles majeurs du secteur
agricole (Suite 4)
• Il ressort qu’en moyenne 1,9 % des dépenses
totales du Gouvernement est consacrée au
secteur agricole dont une bonne partie de ces
faibles ressources est affectée aux salaires et
primes des agents du secteur agricole.
• Engagement de Maputo : 10% du Budget
national affecté au secteur agricole, loin d’être
atteint.
1.3 Les Obstacles majeurs du secteur
agricole (Suite 5)
• Des infrastructures de base nécessaires au
développement économique insuffisantes, en
mauvais état ou non fonctionnelles: routes,
pistes de desserte agricole, centres de
collecte, entrepôts, marchés publics, réseau
électrique d’où accès aux marchés compromis,
mauvaise distribution (quantité et qualité) et
recours aux importations de façon croissante.
1.3 Les Obstacles majeurs du secteur
agricole (Suite 6)
• Des activités de transformation quasi
inexistantes: les produits à valeurs ajoutées sont
tous importés par manque d’unités agroindustrielles afin de s’ouvrir à des nouveaux
marchés. Sans activités de transformation, les
agriculteurs sont privés de débouchés
commerciaux et le secteur de l’agro-industrie ne
contribue que de façon marginale à la création
d’emplois non agricoles essentiels au progrès
économique.
1.3 Les Obstacles majeurs du secteur
agricole (Suite 7)
• Un régime foncier dualiste: tiraillé entre le
juridique et le traditionnel: conflits à l’accès à la
terre et insécurité foncière, frein majeur aux
investissements productifs essentiels, à la
modernisation de l’agriculture (intensification
agricole, sédentarisation des ménages agricoles
et la relance des investissements privés).
• Un manque d’organisation des producteurs et
acteurs des filières (faible appui en organisation,
sensibilisation et formation de ces producteurs).
1.4 Conséquences de l’affaiblissement
du secteur agricole en RDC
• Les productions locales du secteur agricole ne
couvrent pas les besoins de la population et
ne permettent pas la réalisation de la sécurité
alimentaire, objectif de développement
adopté par le Gouvernement.
• La RDC est comptée parmi les 23 pays les plus
concernés par des problèmes d’urgence
alimentaire.
1.4 Conséquences de l’affaiblissement
du secteur agricole en RDC
• D’une situation équilibrée entre les
importations alimentaires et les exportations
des produits agricoles dans les années 80, la
RDC de nos jours est encore grandement
dépendante des importations alimentaires.
1.4 Conséquences de l’affaiblissement
du secteur agricole en RDC (Suite 3)
• Importations annuelles via le Port de Matadi
(Kinshasa et sa périphérie), bon an mal an:
• 150.000 T de poissons congelés;
• 80.000 T de poulets et abats congelés;
• 400.000 T de céréales (blé et riz);
• 60.000 T d’huile de palme;
• 40.000 T de sucre;
• 10.000 T de lait en poudre et les bateaux rentrent
quasiment vides. Sans oublier d’autres portes
d’entrées (Kasumbalesa, Kasindi...)
II. Les Défis (1)
• En effet, la réussite du processus de relance exige
des réponses aux multiples contraintes bien
connues. Pour ce faire, il y a lieu de considérer un
enjeu stratégique national assorti des enjeux
opérationnels.
• Enjeu stratégique nationale: Atteindre l’équilibre
alimentaire en 2025.
• Enjeux opérationnels pour l’atteinte de l’équilibre
alimentaire en 2025, deux piliers: modernisation
du secteur agricole et l’aménagement de l’espace
rural.
II. LES DEFIS (2)
• En nous projetant dans le futur, si la tendance
actuelle se maintenait, le taux de couverture
reculerait de 1 % chaque année, et en 2025 la
production nationale ne comblerait que les
besoins de 60 % (70 millions) des 116 millions
d’habitants. Cela entrainerait des importations
pour alimenter les 40 %, soit 46 millions
d’habitants.
II. Les Défis (3)
• En volume, les importations de 2025 seraient
le triple de 2010, soit 1,5 milliards USD.
• Une très bonne affaire pour les agriculteurs
brésiliens, sud africains, européens, asiatiques
et autres,
mais
• Une très mauvaise affaire pour les agriculteurs
de la RDC et pour toute son économie.
II. Les Défis (4)
• Comment renverser cette
tendance intolérable pour
un pays disposant des
atouts tels que décrits
précédement?
II. Les Défis (5)
• Pour réduire les importations, principalement
de produits transformés, mais aussi des
produits agricoles bruts, il faudra accroître la
production nationale et développer les
activités en aval afin d’augmenter l’offre et
d’adapter les produits aux marchés.
II. Les Défis (6)
• L’accroissement de la production nationale, ne
peut donc être que le résultat de la croissance
des productions induviduelles realisées par
plus de six millions de ménages agricoles qui
pourraient évoluer en exploitations agricoles
sans oublier les grands fermiers qui sont
opérationnels sur le terrain.
II. Les Défis (7)
• A ce jour, la production
nationale croît moins vite que
les besoins de populations.
Que devons-nous faire?
II. Les Défis (8)
a) Nous devons travailler sur les causes qui
expliquent cette faible croissance de la
production, ce qui ramène aux contraintes ou
obstacles:
• Encadrement déficient des producteurs et
manque d’organisation;
• Faible accès aux équipements et autres intrants
performants;
• Infrastructures vétustes et délabrées (ou
manquantes);
II. Les Défis (9)
• Problèmes de transport, d’énergie, de
conservation et de transformation;
• Système
foncier
décourageant
les
investissements;
• Faiblesse des allocations budgétaires en faveur
du secteur agricole (Agriculture, Environnement,
Développement rural et les autres);
• Faiblesse ou absence du système de credit et de
microfinances.
II. Les Défis (10)
b) Miser sur les forces en présence (potentialités):
• La situation bioclimatique: diversité des productions;
• L’expertise pour certaines cultures d’exportation;
• L’importance de la demande des marchés national et
régional;
• L’organisation des filières et des ceintures des produits
stratégiques en s’appuyant sur les avantages comparatifs et
les complémentarités;
• Le développement possible des organisations de
producteurs;
• Le secteur de transformation qui est quasi vierge;
• Les résultats de la recherche disponibles (d’emprunt).
II. Les Défis (11)
Actions à envisager:
• Relèvement des allocations budgétaires du
secteur agricole (Cf. Déclaration de Maputo);
• Renforcement des capacités de production des
petits producteurs en leur facilitant l’accès aux
facteurs de production;
• Elaboration et exécution des stratégies et plans
de relance des filières agroindustrielles porteuses
assorties des projets bancables: café et cacao
II. Les Défis (12)
• Amélioration de l’accès aux marchés et aux
services
connexes:
infrastructures
de
transport, de stockage, de transformation et
de conservation et suppressions des entraves
artificielles dans les circuits commerciaux,
promotion des systèmes d’information sur les
marchés et prix;
• Renforcement des capacités des organisations
de producteurs;
II. Les Défis (13)
• Production des programmes provinciaux de
développement agricole en se situant dans la
dynamique de la décentralisation;
• Amélioration de l’accès au capital foncier;
• Appui à l’utilisation des technologies
performantes de production;
• Promotion des systèmes appropriés de
financement du secteur agricole.
II. Les Défis (14)
Le tout nous ramène à résoudre les principaux
défis résumés en trois points:
• Assurer la sécurité alimentaire d’une
population toujours croissante
• Augmenter durablement les revenus et les
moyens d’existence des populations rurales
ayant pour principale activité l’agriculture; et
• Servir de levier au développement (moteur) et
assurer la croissance économique du pays.
III. Conclusion
• La RDC dispose d’énormes potentialités dans
son secteur agricole. Face à ces potentialités
se dressent aussi d’énormes défis à relever.
C’est par l’organisation, la méthode et la
discipline que nous pouvons relever ces défis.
C’est par cette trilogie que nous pourrons
transformer la faiblesse actuelle en
opportunités.
III. Conclusion (2)
Déjà plusieurs pas ont été franchis ces dernières années
par:
• La production des plusieurs documents essentiels dont:
le projet de Loi portant principes fondamentaux relatifs
au secteur agricole, sous examen au Parlement, le
projet de Loi semencière, le Plan de restructuration du
Ministère de l’Agriculture...
• La production des documents sur la Note de Politique
agricole, la Stratégie sectorielle de l’Agriculture et du
Développement rural, les Plans de développement des
provinces,
III. Conclusion (3)
• Le processus de l’organisation du monde rural par
Conseil Agricole et Rural de Gestion (CARG):
structures décentralisées de concertation en
milieu rural, un des produits du Plan de
Restructuration du Ministère de l’Agriculture.
• La relance de plusieurs unités de production: Les
DAIPN Kinshasa, Lubumbashi, Mbuji-Mayi et
d’autres en cours de réhabilitation, l’acquisition
des matériels agricoles (tracteurs), de forage...
• L’organisation en cours du secteur semencier.
III. Conclusion (4)
• La poursuite du processus de PDDAA/CAADP
ou Programme Détaillé de Développement de
l’Agriculture Africaine afin d’accéder aux
ressources nécessaires à la relance du
secteur…
• La mise en route de plusieurs projets de
développement avec l’appui du FIDA, de la
BAD, de la Banque mondiale, du Royaume de
Belgique, d’autres partenaires via la FAO.
AFRACA
Merci
Thank you