Les troubles bipolaires de type I
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Transcript Les troubles bipolaires de type I
Les troubles bipolaires
Docteur Philippe HENRY
Docteur Patricia ROY
Docteur Pierre LAURET
CLASSIFICATION
• Les troubles bipolaires de type I :
– Association d’un ou plusieurs épisodes maniaques ou mixtes et
d’un ou plusieurs épisodes dépressifs . (Ce qui correspond à la
classique Psychose Maniaco Dépressive PMD).
• Les troubles bipolaires de type II :
– Association d’un ou plusieurs épisodes dépressifs et d’au moins
un épisode hypomaniaque.(C’est ce diagnostic d’hypomanie qui
est donc essentiel).
• La cyclothymie (fluctuation de l’humeur depuis au
moins deux ans) et les troubles bipolaires non
spécifiés (symptômes non spécifiques ou
insuffisamment documentés pour être classés en I ou II).
Marie-Jeanne…
• Vous êtes amenés à voir en urgence Marie-Jeanne, 35
ans, qui vit dans la région depuis peu .
• Elle avait consulté un confrère il y a huit jours qui lui avait
prescrit un arrêt de travail d’une semaine et un traitement
de STABLON* pour une dépression vous dit-elle.
• Ce jour, à la reprise de son travail elle a une discussion
tendue avec son chef d’ atelier . Elle s’ emporte
brutalement se moque de lui, l’injurie et quitte
immédiatement son travail.
• En rentrant chez elle elle sent à nouveau une profonde
tristesse l’ envahir et un sentiment de culpabilité s ‘installer,
alimenté par des idées de faute ,d’échec de sa vie
professionnelle et affective. Elle fond en larme et semble
très agitée.
… et son ami, Jean-Pierre….
• qui l’ accompagne vous explique qu' elle a emménagé il y a
un mois avec lui et pour se rapprocher de son lieu de
travail (nouvel emploi dans une usine d’ électronique).
• Depuis cette époque elle a changé de comportement part
tard le soir, sort en boite sans le prévenir ; elle fait
beaucoup de dépenses vestimentaires, fume comme un
sapeur, ne dort pas et mange très mal.
• Il est lui même très fatigué, n’en peut plus de son
comportement et de son agressivité.
Elle finit par se calmer…
• Elle est plus calme
• et vous pouvez l’ examiner seule.
• 50 kg pour 1m70, TA 15/11, pouls à 80
régulier.
• Quelques signes bronchitiques en rapport
avec le tabac.
• Le reste de l’ examen clinique est normal
Que faire?
• Que recherchez vous alors ?
• Que lui demandez-vous ?
• Que prescrivez-vous?
Des HAUTS et des BAS
• L’ histoire récente est marquée par des troubles de
l’humeur dont certains sont de la lignée maniaque ou
hypomaniaque.
• Elle vous apprend qu’elle est très instable depuis sa
scolarité et incapable de se maintenir longtemps dans un
formation ou un travail .
• Elle présente aussi une instabilité affective,mais espérait
vivre enfin avec son ami actuel.
• Elle se reproche son comportement récent qu’ elle
qualifie d’impulsif tout comme ses incessants
changements d’humeur.
• Elle fume beaucoup et parfois du cannabis.
• Elle a traversé des périodes boulimiques et anorexiques.
Instabilité et labilité…
• Elle explique avoir de fréquentes périodes
de jovialité où tout lui semble facile.
• Elle est parfois excessive avec les autres :
de fréquentes disputes et certaines
intolérances au travail se sont soldées par
des ruptures.
• En dehors de son ami elle est assez isolée
actuellement
Culpabilité… Mort…
• Elle se sent coupable.
• Elle exprime des idées noires.
• Elle pense à la mort.
L’année dernière…. La famille…
• Elle a déjà traversé une période identique l’an passé
.
• Elle se sentait très joyeuse et puis elle s’est
effondrée à la date anniversaire du décès de sa
mère.
• Sa mère s’est suicidée quand elle avait 5 ans .
• Sa grand mère maternelle est dépressive.
• Un frère de sa mère a des problèmes d’ alcoolisme.
• C’est son père et sa grand-mère paternelle qui se
sont occupés d’elle. (Elle n’ a pas connu son grand
père paternel qui est mort d’un infarctus ) .
Qu’est-ce???
Etat mixte
dans un contexte de
trouble bipolaire de l’humeur
de type II
Les grands troubles
• Episode maniaque.
• Episode hypomaniaque.
• Episode dépressif majeur.
• Episode mixte.
Episode maniaque
•
•
Une période nettement délimitée durant laquelle l’ humeur est élevée de
façon anormale et persistante (au moins une semaine)
Au cours de cette période au moins 3 symptômes (4 si seulement irritable)
ont persisté avec une intensité suffisante:
–
–
–
–
–
–
–
augmentation de l’estime de soi
réduction du besoin de sommeil (3 H)
désir de parler constamment
fuite des idées
distractibilité
augmentation de l’ activité orientée vers un but
engagement excessif dans des activité agréables
• mais à fort potentiel de conséquences dommageables
•
•
•
Ce n’ est pas un épisode mixte
La perturbation de l’ humeur entraîne une altération marquée du
fonctionnement social, professionnel, personnel... Et nécessite une
hospitalisation
On écarte les toxiques et les affections médicales
Episode hypomaniaque
• Une période nettement délimitée durant laquelle l’humeur est élevée
de façon persistante , expansive ou irritable, clairement différente de
l’humeur non dépressive habituelle et ce tous les jours pendant au
moins 4 jours.
• Au cours de cette période au moins 3 des symptômes suivants (4 si
l’ humeur est seulement irritable) ont persisté avec une intensité
significative: Ce sont les mêmes que pour l’ épisode maniaque L’
épisode s’accompagne de modifications indiscutables du
fonctionnement qui diffèrent de celui du sujet hors période
symptomatique.
• Ces perturbations sont manifestes pour les autres .
• La sévérité de l’ épisode n’est pas suffisant pour entraîner une
altération marquée du fonctionnement social ou professionnel ou
pour nécessiter l’hospitalisation. Il n’ y a pas de caractère
psychotique.
• On écarte toxiques affection médicale...
Différence Maniaque /
Hypomaniaque
• Maniaque:
– La perturbation de
l’humeur entraîne une
altération marquée du
fonctionnement social,
professionnel,
personnel...
– Et nécessite une
hospitalisation
• Hypomaniaque:
– La sévérité de l’
épisode n’est pas
suffisant pour
entraîner une
altération marquée du
fonctionnement social
ou professionnel
– ou pour nécessiter
l’hospitalisation.
– Il n’ y a pas de
caractère psychotique.
Episode dépressif majeur
•
Au moins 5 des symptômes suivants sont présents pendant 2 semaines et
traduisent un changement par rapport à l’état antérieur Et au moins un
symptôme est soit une humeur dépressive soit une perte d’intérêt ou de
plaisir.
–
–
–
–
–
–
–
•
•
•
•
humeur dépressive perte d’intérêt pour toute activité presque toute la journée
perte ou gain de poids significatifs (plus 5% en un mois)
insomnie ou hypersomnie
agitation ou ralentissement psychomoteur presque tous les jours)
fatigue
sentiment de dévalorisation ou de culpabilité
diminution de l’ aptitude à penser à se concentrer à prendre une décision
pensées de mort récurrentes B
Pas mixte
Altération du fonctionnement social ou professionnel
On écarte toxiques et affection médicale
Les symptômes ne sont pas mieux expliqués par un deuil
Episode mixte
• Les critères sont réunis à la fois pour un épisode
maniaque et pour un épisode dépressif majeur
pendant au moins une semaine.
• La perturbation altère le fonctionnement
professionnel social et les relations
interpersonnelles , justifiant une hospitalisation.
• On écarte toujours toxique et affection médicale
générale
Epidémiologie des troubles
bipolaires
• PRÉVALENCE GLOBALE DES
TROUBLES BIPOLAIRES
– Environ 1 % dans les études internationales
de TB1 mais 5% à 10% de TB2
– Environ 400 000 sujets bipolaires de type I en
France
– 10 à 15 % des consultations de psychiatrie
Epidémiologie…
• PRÉVALENCE EN FONCTION DES
CRITÈRES SOCIO DÉMOGRAPHIQUES
– Pas de différence de prévalence globale
selon le sexe, l’origine ethnique, le niveau
socio-économique
– Prévalence variable selon le lieu de résidence
• 1% à 1,5 % en zone urbaine
• 0,5 % en zone rurale
Surmortalité globale
Taux de mortalité des sujets bipolaires
2 à 3 fois plus élevé
que dans la population générale
à la fois suicidaire et non suicidaire
Mortalité suicidaire
• SURMORTALITÉ SUICIDAIRE
– Risque suicidaire X 15 par rapport à la population générale
– Environ 30% des sujets BP ont fait au moins une TS
• Facteurs de risque suicidaires
–
–
–
–
–
–
–
TB2,
Épisodes mixtes Idéations suicidaires,
antécédents suicidaires personnels ou familiaux
Co-morbidités anxieuses ou addictives
Dépression sévère
Péri hospitalisation
Absence inobservance ou interruption d’un traitement
thymorégulateur
– Stress lié aux événements de la vie
Surmortalité non suicidaire
• Risque
– X 1,9 pour les hommes et
– X 2,1 pour les femmes BP par rapport à la
population générale
• CAUSES
– Alcoolisme
– Tabac
– Pathologies cardio-vasculaires et respiratoires
– Conduites à risque?
COMORBIDITÉS
PSYCHIATRIQUES
• Une comorbidité :
– 30% des BP type I
– Plusieurs comorbidités: 25 % des BP
– Comorbidités addictives :
• Alcool 45% (13 % dans la POP générale)
• Drogues 41 %(6 % POP générale) Risque X6,6 par rapport à
la POP générale
– Troubles paniques 30 %
– TOC 50 %
– jusqu’à 82 % de troubles de la personnalité
(antisociale...)
Facteurs de vulnérabilité
• La prédisposition génétique
• La fragilité émotionnelle
– ou psycho-affective
• Les stress environnementaux
Traitement
•
•
•
•
•
Sédation,
Antidépresseurs,
Thymorégulateurs
Psychothérapie,
“hygiène” de vie
Retenir…
“Un des principaux problèmes diagnostiques
des troubles bipolaires réside dans leur
présentation sous le versant dépressif
entraînant un trop fréquent retard
diagnostique”
H.D.T.
Je soussigné(e), Docteur … (nom, prénom), exerçant en tant que … à
…, certifie avoir examiné ce jour Madame (Mademoiselle, Monsieur) …
(nom, prénom), né(e) le …, à …, demeurant à …, exerçant la profession de
…, et avoir constaté :
décrire l’état mental du malade et de son comportement (agitation,
délire, idées de suicide…) en insistant sur les éléments cliniques
préoccupants qui permettent aussi d’apprécier les raisons de l’absence de
consentement et l’urgence des soins appropriés ; ne pas mentionner le
diagnostic).
En conséquence, l'état de santé de Madame (Mademoiselle,
Monsieur) ... rend impossible son consentement et nécessite une
surveillance constante en milieu hospitalier.
Cette personne doit donc être admise en hospitalisation à la demande
d’un tiers dans un établissement régi par l'article L 3222-1 du Code de la
santé publique en application des articles L 3212-1 et suivants du même
Code.
J'atteste par ailleurs n'être ni parent ni allié, au quatrième degré
inclusivement, avec le directeur de l'établissement d'accueil, le tiers
demandant l'hospitalisation, le confrère signataire du certificat annexé, la
personne à hospitaliser.
Fait à …, le …
H.O.
Je soussigné(e), Docteur … (nom, prénom), exerçant en tant
que … à …, certifie avoir examiné ce jour Madame (Mademoiselle,
Monsieur) … (nom, prénom), né(e) le …, à …, demeurant à …,
exerçant la profession de …, et avoir constaté :
(décrire l’état mental du malade et de son comportement
(agitation, délire, idées de suicide…) en insistant sur les éléments
cliniques démontrant la nécessité des soins et la dangerosité pour
autrui, notamment ses proches, en rappelant l’absence de
consentement et l’urgence des soins appropriés ; il n’est pas
obligatoire de mentionner le diagnostic).
Ces troubles nécessitent des soins et compromettent la sûreté
des personnes ou portent atteinte de façon grave à l'ordre public.
Cet état impose une hospitalisation dans un établissement régi
par l'article L 3222-1 du Code de la santé publique, selon les termes
de l'article L 3213-1 du même Code.
Fait à …, le …
Certificats
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Manuscrits
Sur papier à entête
Datés
Signés
Avec le tampon