Mythe et psychologie

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Transcript Mythe et psychologie

HEROS
LIEUX – NON LIEUX
POUVOIR
CORPS
MYTHE ET PSYCHOLOGIE
MÉTAMORPHOSE :APOLLON ET DAPHNÉ
• L’héritage de la civilisation latine dans
l’identité culturelle et le patrimoine d’une
Europe en construction
• Classe 4
ème « A » Lycée Scientifique Albert
Einstein Cervignano del Friuli ITALIE
Mythe et
psychologie
par:
Laurano Federica, Licata Giorgia, Migli Lisa, Rmus Maria Rita
Motivations
•
« Notre classique est celui qui ne peut pas nous être indifférent et qui nous sert à nous définir nousmêmes
par
rapport
à
lui,
éventuellement
en
opposition
à
lui
».
« Un classique est une œuvre qui provoque sans cesse un nuage de discours critiques, dont elle se
débarrasse
continuellement
».
« Un classique est un livre qui n’a jamais fini de dire ce qu’il a à dire ».
« Les classiques sont ces livres dont on entend toujours dire : Je suis en train de le relire… et jamais : Je suis
en train de le lire. »
« Les classiques sont des livres qui exercent une influence particulière aussi bien en s’imposant comme
inoubliables qu’en se dissimulant dans les replis de la mémoire. »
« Les classiques sont des livres que la lecture rend d’autant plus neufs, inattendus, inouïs, qu’on aura cru les
connaître par ouï-dire. »
« Les classiques nous servent à comprendre qui nous sommes et où nous en sommes arrivés. »
« Les classiques sont des livres qui, quand ils nous parviennent, portent en eux la trace des lectures qui ont
précédé la nôtre et traînent derrière eux la trace qu'ils ont laissée dans la ou les cultures qu'ils ont
traversées ».
«
Un classique est un livre qui n’a jamais fini de dire ce qu’il
« On ne lit pas les classiques par devoir ou par respect, mais seulement par amour ».
a
à
dire
»
« On appelle classique un livre qui à l'instar des anciens talismans se présente comme un équivalent de
l'univers ».
Italo Calvino, Pourquoi lire les classiques ?, 1990, Editions du Seuil.
Mythe et psycologie
•Les images mythologiques mettent en contact notre conscience avec
l’inconscient…… Quand une personne n’a pas d’images mythologiques, ou
quand la conscience les refuse, quoi qu’en soit la raison, elle renonce à être en
contact avec la partie la plus profonde de soi. C’est ça, je crois, le but du Mythe
dans lequel chacun vit”.
•Joseph Campbell, Le héros aux mille et un visages
• Les images, les symboles, les mythes ne sont pas des créations
irresponsables de la psyché ; ils répondent à une nécessité : mettre à nu les
modalités les plus secrètes de l’être. Mircea Éliade, Images et Symboles.
•Il faut toujours avoir recours aux légendes pour comprendre les étapes
significatives de l’évolution: les vérités qu’elles contiennent sont plus profondes
que celles que l’histoire nous a transmis.
•Rudolf Steiner
Les archetypes
• L'archétype est un concept appartenant à la psychologie analytique élaborée par le psychiatre
suisse Carl Gustav Jung (1875 - 1961) .Outre l’inconscient purement personnel supposé par
Freud, Jung postule l’existence d’un second système psychique de nature impersonnelle et
universelle, d’un niveau inconscient plus profond,l’inconscient collectif ,constitué de formes de
pensée préexistantes, nommées archétypes: des images archaïques et universelles , des « formes
de représentation données a priori » renfermant des thèmes communs à toutes les cultures ,mais
figuré sous des formes symboliques diverses ,qui se manifestent dans les rêves, les mythes et les
contes. En tant qu’expérience psychique spontanée, les archétypes apparaissent parfois sous
leurs formes les plus primitives et les plus naïves (dans les rêves), parfois aussi sous une forme
beaucoup plus complexe due à une élaboration consciente (dans les mythes).
• « Les instincts et les archétypes constituent l'ensemble de l’inconscient collectif. Je l’appelle
"collectif" parce que, au contraire de l’inconscient personnel, il n’est pas fait de contenus
individuels plus ou moins uniques ne se reproduisant pas, mais de contenus qui sont universels et
qui apparaissent régulièrement »
• Erich Neumann affirme que pour comprendre la structure des archétypes la “Psychologie
morphologique comparative” (l’étude de l’histoire des religions, de l’ethnologie, de l’archéologie et
de la préhistoire) est fondamentale: elle nous permet d’interpréter le symboles qui composent
l’archétype et prennent forme dans l’inconscient collectif
• Les religions divinisent les archétypes; les mythologies les transforment en récits, en fables, en
structures narratives semblables dans tout le monde
• Le fables et les mythes de tous les peuples se rassemblent , parce que il n’ont pas affaire avec
l’histoire matérielle et ses événements mais avec la psyché universelle qui est toujours la même en
tout temps et lieu , éternelle et immuable.
La Déesse-Mère en tant qu’
archétype du feminin
“Mater amorosa” ou “mater terrificans”: L’archétype de la mère a deux aspects : elle est en même
temps aimante et terrible. Dans son aspect positif, l’archétype de la mère a été associé à la
sollicitude, la sagesse, la sympathie, l’élévation spirituelle, les instincts secourables, la croissance
et la fertilité ; le côté négatif et démoniaque de l’archétype de la mère est associé aux secrets, à
l’obscurité, au monde des morts, à la séduction et au poison..
• C.G. Jung LIVRE III LES ASPECTS PSYCHOLOGIQUES DE L'ARCHETYPE
DE LA MERE
• Pg.97 {... les traits essentiels de l'archétype de la mère. Ses propriétés sont
«l'élément-maternel», de façon générale l'autorité magique du féminin, la sagesse et
l'élévation spirituelle au-delà de l'intellect; ce qui est bon, protecteur, patient, ce qui soutient,
ce qui favorise la croissance, la fécondité, l'alimentation; le lieu de la transformation magique,
de la renaissance; l'instinct ou l'impulsion secourable; ce qu'il y a de secret, de caché,
d'obscur; l'abîme, le monde des morts, ce qui dévore, ce qui séduit, ce qui empoisonne, ce
provoque l'angoisse, l'inéluctable. ... L'analogie historique la plus proche de nous est
évidemment la figure de Marie qui, dans le monde allégorique du Moyen Age, est également
la croix du Christ. En Inde, ce serait le personnage contrasté de Kali...}
La double nature de la Grande-Déesse
“Mater amorosa”
“Mater terrificans”
C’est la mère nourrice qui donne aux proches
de la protection, de l’amour, de la nourriture,
qui les soigne et s’occupe d’eux
Terrificans
C’est la mère méchante qui nourrit des
sentiments destructifs pour ses fils ou peut se
présenter comme une femme à l’attitude trop
protectrice envers ses fils , qui en peut
menacer la croissance et l’indépendance.
•Hymne à Isis
Parce que je suis la première et la dernière
Je suis la vénérée et la méprisée
Je suis la prostituée et la sainte
Je suis l’épouse et la vierge
Je suis la mère et la fille
Je suis les bras de ma mère
Je suis la stérile et mes enfants sont inombrables
Je suis la bien mariée et la célibataire
Je suis celle qui donne le jour et celle qui n’a jamais procréé
Je suis la consolation des douleurs de l’enfantement
Je suis l’épouse et l’époux
Et c’est mon homme qui m’a créée
Je suis la mère de mon père
Je suis la soeur de mon mari
Et il est mon fils rejeté
Respectez-moi toujours
Car je suis la scandaleuse et la magnifique…
Hymne à Isis, 3e ou 4e siècle ap. J.-C.,
découvert à Nag Hamadi
Les symboles de la Déesse – Mère
primordiale
• Le serpent était dans les temps anciens le symbole le plus répandu de
la Déesse-Mère.
• Cette association , ce lien, sont dus au fait que le serpent
renouveler sa peau .
peut
• Le renouvellement de la peau du serpent renvoie au renouvellement de
l’utérus de la femme grâce à la menstruation. Encore: le serpent qui
renouvèle sa peau , le serpent qui se mord la queue (Ouroboros),
représente la régénération : donc il est un symbole de la naissance, de
la mort et de la renaissance , et par là du temps cyclique, celui des
saisons
•La Grande Déesse, archétype féminin qui à l'origine du monde dans les
mythes les plus anciens, tisse les étoffes, mais aussi les histoires, tisse le
temps et le destin des hommes, noue et dénoue les sortilèges. Aussi,
toiles d'araignées, fuseaux, rouets et labyrinthes constituent-ils un motif
immuable, présent dans toutes les cultures qui renvoie à la GrandeDéesse: Chez les Hopis de l’Arizona la Grande - Déesse assume la figure
de la femme araignée.
Symbole Hopi (de la
Grande-mère.
Représentation de l’Ouroboros
L’archétype de la femme
• Déméter était la déesse de l'agriculture et des moissons: elle représentait la terre
cultivée et féconde . Elle était une figure de la Grand Déesse , et même son nom
était une altération d'un mot grec qui signifie "Terre-mère » (Δημήτηρ/ Dêmếtêr,
qui dérive de Γῆ Μήτηρ / Gễ Mếtêr, « la Terre-Mère » ): tandis que le surnom Ioulo
(du grec ioulos, « gerbe de blé ») l'identifierait à l'épi de blé et confirmerait que son
culte provient de la vénération de la mère nourricière. Mais Déméter est
également une divinité des enfers ; elle était vénérée comme telle à Sparte, et
surtout lors de la fête de Chthonia dans la ville d'Hermione en Argolide, où une
vache était sacrifiée par quatre femmes âgées. Les épithètes Erinys
(« vengeresse ») et Melaina (« noire »), appliqués à Déméter en Arcadie,
soulignent le côté sombre de son personnage.
• Perséphone (en grec ancien Περσεφόνη; mais elle est connue aussi sous le
simple nom de Coré (Κόρη / Kórê « la jeune fille » par opposition à Déméter, « la
mère » (ἡ Μήτηρ est une des principales divinités chthoniennes : déesse du
monde souterrain (les Enfers), elle est également associée au retour de la
végétation lors du printemps,.
• Donc dans le mythe, la figure de la mère et de la fille s’identifient: elles sont les
deux faces de l’archétype féminin
Le mythe de Déméter et Koré
Ovide, « Les métamorphoses », Livre V, 341-571
Après la gigantomachie, le géant Typhée est enterré sous la Sicile, où il se démène avec
agitation contre ses liens et provoque des tremblements de terre. Pluton s'inquiète pour son
territoire et redoute surtout que des éboulements laissent entrer le soleil dans le royaume
des ombres. Pour se rassurer, Pluton monte à bord de son char tiré par quatre chevaux
noirs pour inspecter les fondements de la Sicile. Lors de ce voyage, Vénus remarque le
dieu des Enfers. Elle se dit que, puisque aucune partie du monde ne doit être épargnée par
les flèches de son fils Cupidon, le monde souterrain devrait aussi succomber à l'amour. Par
ailleurs, elle a à l'œil Proserpine, qui est restée vierge jusque là, et risquerait de le rester
toujours comme Diane ou Minerve. C'est pourquoi elle ordonne à son fils de tirer un trait
contre Pluton immédiatement.
Pluton, touché par la flèche, aperçoit Proserpine, qui joue avec ses amies en cueillant des
fleurs. Il s'enflamme d'amour, l'enlève et s'enfuit à toute allure à travers les étangs des
Paliques, bouillonnants d'un brouillard sulfureux. La nymphe Cyané a le courage de barrer
la route à Pluton, mais celui-ci laissa la terre l'engloutir et s'enfonça dans les Enfers avec
son char et sa fiancé qui rechigne en vain. Cyané est si inconsolable, qu'elle fond
littéralement en larmes pour devenir la source Cyané.
Cérès entreprend de chercher sa fille: quand Cérès a parcouru toute la Terre à la recherche
de sa fille, elle revient en Sicile, à la source de Cyané. Celle-ci pourrait lui raconter ce qui
était arrivé à Proserpine, mais ce lui est impossible dans son état métamorphosé. Elle
laisse alors affleurer à la surface de l'eau la ceinture que Proserpine avait perdu. Quand
Cérès voit l'objet, elle comprend ce qui est arrivé. La ceinture est en général, dans la
mythologie romaine, un symbole de la virginité. Cérès est désormais désespérée. Elle
maudit les environs et le monde entier, priva la Terre de la fertilité, gâta les semences, tua
ensemble les bêtes et les bergers. À la vue de cette volonté destructrice et sans entraves,
la nymphe Aréthuse, qui par ses nombreuses relations dans les Enfers connaissait le séjour
de Proserpine, sortit de sa source. Elle demanda à Cérès d'épargner la terre innocente, et
lui apprit que sa fille était désormais reine des morts. Cérès, désormais indignée en plus
d'être désespérée, alla voir Jupiter et exigea de lui le retour de sa fille. Il accepta, à
condition que Proserpine n'ait consommé aucun mets dans le royaume des morts.Cérès
part récupérer sa fille ; mais il ne devait pas en être ainsi. Proserpine avait remarqué avec
envie dans un jardin du monde souterrain un grenadier. Elle n'avait dégusté que sept pépins
d'un de ses fruits. Finalement est décidé que Proserpine doit rester six mois aux Enfers, et
six mois auprès de sa mère.
Le Rapt de Proserpine, Gian Lorenzo
Bernini, dit Le Bernin, 1621/1622,
Marbre, 250 cm, Galerie Borghèse, Rome
Les Mystères d'Éleusis
•
Selon la mythologie grecque, Hadès enleva Perséphone pour l'épouser et en faire la reine des Enfers. Les cultures
cessèrent de croître dans les champs alors que Déméter parcourait le monde à la recherche de sa fille. Un jour,
alors qu'elle errait sur les terres de Grèce sous les traits d'une vieille mendiante, elle entra dans la cité d'Éleusis et
demanda l'hospitalité. Les citoyens l'accueillirent avec une grande générosité et, en reconnaissance, la déesse
dévoila sa véritable identité et récompensa ses bienfaiteurs : elle leur dévoila ses mystères et la maîtrise de
l'agriculture.
•
Par la suite, Déméter retrouva Perséphone qui ne put être entièrement libérée des Enfers, puisque ceux qui
mangent la nourriture des morts ne peuvent retourner chez les vivants et que Perséphone avait mangé sept pépins
de la grenade (fruit associé au mariage) offerte par Hadès. Zeus décréta toutefois que Perséphone passerait la
moitié de l'année sur terre (durant la saison des cultures) avec sa mère et le reste de l'année (l'hiver) en compagnie
d'Hadès.
•
Les mystères sont directement rattachée à la légende religieuse dont ils devaient perpétuer le souvenir. Le culte
reproduisait toutes les phases de cette légende, dont les personnages divins étaient représentés par des prêtres.
L'enlèvement de Coré, le grand deuil de la nature, de la Mère des douleurs, puis l'allégresse du ciel et de la terre à
la résurrection du printemps, formaient un véritable drame sacré, avec des alternatives de tristesse et de joie, de
terreur et d'espérance.
• La symbologie: l'enlèvement de Coré et son retour, ce n'est pas seulement la graine
qu'on jette en terre et qui renaît dans le plante, c'est le réveil de l'âme au de là du
tombeau. La destinée humaine n'est qu'une forme particulière de ce dualisme éternel,
de cette grande loi d'oscillations et d'alternatives qui fait partout succéder la mort à la
vie et la vie à Ia mort. Au dernier acte de l'initiation mystèrique , le grand, l'admirable,
le plus parfait objet de contemplation mystique était l'épi de blé moissonné en silence,
germe sacré de la moisson nouvelle, gage certain des promesses divines, symbole
rassurant de renaissance et d'immortalité.
Les figures de Déméter et Koré
Perséphone ou Coré •Elle incarne la jeunesse , l’innocence , la
passe sa jeunesse sur légèreté
la terre
Coré ,la déesse du blé, est
associée au retour de la
végétation lors du
printemps
Perséphone, pendant
l’Automne et l’Hiver,
règne sur les Enfers
•Elle est la déesse des fleurs, de l'amour & du
bonheur...(comme le Printemps elle est figuré sous les
traits d'une jeune femme qui porte des fleurs); elle est une
femme en fleur …Une saison du cycle naturel;Une saison
dans la vie de toute femme
•Perséphone est la Terrible,Silencieuse
Reine du monde souterrain .
Elle est une enfant,
strictement liée à sa
mère
Elle est une
femme épanouie
et comblée
Elle est une femme
mûre, désormais
détachée et
indépendante de la
mère
L’archètype de la mère
•
Déesse de la fertilité, Déméter représente la mère
nourricière qui préside à toute forme de
croissance, de reproduction et de renouveau – en
particulier tout ce qui touche à la vie végétale. Elle
incarne la fécondité et la régénération. Elle
personnifie l’amour maternel, la générosité et
l’abondance : prendre soin, donner sans compter,
se sacrifier et faire passer les besoins des autres
avant les siens c’est sa mission.
•
D’un côté, Déméter nous donne à voir la mère
généreuse, disponible, épanouie dans la
maternité et qui investit positivement son enfant :
Tendre fleur, admirablement belle !
•
De l’autre côté, elle nous montre ce qu’on a
appelé la trop-bonne-mère : celle qui se place
comme condition de la vie de l’enfant et qui le
laisse croire que la vie ne serait pas possible sans
la mère. Mais comment l’enfant pourrait-il vivre sa
propre vie, s’il ne parvenait pas à se déprendre de
cette toute puissance fantasmée de la Mère ?
•
Pour elle la perte, c’est le nid vide ; se séparer de
ses enfants et les aider à devenir autonomes est
un vrai défi pour une femme comme Déméter.
Frederic Leighton, Le retour de Perséphone,
,huile sur toile datant de 1891, conservée au
Leeds city Art au Royaume Uni.
L’archétype de la fille
Coré (Koré en grec=la jeune fille, la jeune fille tout court) est la
jeune fille, la fille de sa mère: dès l’enfance elle se trouve être en
apparence comblée par une mère dont le sens de la vie est limité à
la satisfaction de son enfant. Déméter entend la garder à la fleur de
son âge, éternellement, et cette fleur, elle prétend en prendre soin,
dans le clos de son jardin . Coré grandit dans un véritable
gynécée ; non seulement le père est absent, mais le Masculin est
lui-même totalement étranger au monde dans lequel elle vit. Coré
est une enfant soumise et docile, sans personnalité: le défi pour la
femme Coré sera de sortir de son rôle d’éternelle jeune fille
confondant
son
désir
avec
le
désir
de
sa
mère.
Le monde maternel dans lequel évoluent Déméter et Coré
s’effondre au moment où la jeune fille se met à cueillir des
narcisses. Hadès surgit des profondeurs de la terre et emporte
Coré dans son sombre royaume .C’est le masculin , c’est la sphère
érotique qui fait irruption, dans la vie de Coré . Le rapt de Coré a
lieu quand elle a douze ans, à cette période qui voit la jeune fille se
transformer en femme:ce passage crucial de sa vie a lieu sous la
forme angoissante de la perte de l’enfance et du bouleversement
de l’existence. Enlevée par le dieu des Enfers, enfermée dans le
monde souterrain, la jeune fille perd sa virginité: mais dans ses
noces avec Hadès, elle va devenir reine et souveraine. Elle
s’appelait Coré, on l’appellera désormais Perséphone, la déesse
qui nous montre la voie de la mutation à travers l’ouverture de la
profondeur. Elle meurt symboliquement en tant que jeune fille
pour renaître à chaque printemps, comme la végétation: comme
une fleur elle alors éclot et s’épanouit: elle devient une femme.
Dante G. Rossetti, Proserpina (1874), Tate
Britain, London
Les symboles du mythe de CoréPerséphone
• Le narcisse  Le nom grec narkissos vient de narkê : ce qui fascine et engourdit. Le parfum de la
plante que fait pousser Gaïa pour aider Hadès envoûte Koré et lui ôte toute réaction face au dieu
du monde souterrain (l’Hymne à Déméter) . Cette extase paralysante la prend au piège et finit par
la conduire vers la mort, réelle ou symbolique.
• Le narcisse a un caractère ambivalent. C’est une plante associée aux cultes infernaux : on plante
le narcisse sur les tombes pour symboliser l’engourdissement de la mort, on l’offre aux Furies pour
paralyser le criminel... mais le narcisse est aussi lié au printemps par sa renaissance, aux rythmes
des saisons, à la fécondité.
• Le blé Perséphone, comme sa mère, est à l'origine une déesse du blé. Comme les grains de blé
sont ensevelis dans le terrain , demeurent cachés et meurent avant de germer et donner
naissance à la plante et à l’épi, ainsi Coré meurt en tant que jeune fille, perd sa virginité et renaît
comme femme mûre et comblée.
• La grenade: certains récits prétendent que Coré a été obligée de goûter à la grenade, d’autres
disent qu’elle l’a elle-même cueillie dans les jardins d’Hadès et qu’elle en a mangé sept pépins. La
poésie érotique arabe recourt volontiers à la métaphore de la grenade. Elle parle de la fiancée
comme d’une rose qui n’a pas encore été sentie, comme d’une grenade qui n’a pas encore été
ouverte. En Asie, la grenade ouverte désigne expressément la vulve. La grenade est toute en jus
et en semences ; elle allie l’élément féminin, l’eau, et l’élément masculin, les pépins : elle est, avant
tout, un symbole de fécondité par le mariage des deux polarités sexuelles.
Du mythe à la fable
•
La transformation de Koré en Perséphone a été reprise dans les fables:
Cendrillon de fille soumise à
sa belle-mère et à ses bellessœurs se transforme en une
princesse
La belle-mère est une figure
de Mater terrificans , qui ne
permet pas le développement
des pulsions sexuelles , le
détachement de la mère et la
rencontre avec le masculin
Au contraire la marraine,
qui était fée, représente la
mater amorosa qui donne à
sa filleule de l’affection et de
la protection, et en permet le
développement
Le mythe d’amour et Psyché:
l’individuation féminine
• 1.L’individuation
• 2.La metamorphose comme individuation
L’individuation
• Jung a postulé l'existence d'une instance psychique plus large que le Moi. Le Moi est le centre du
champ conscienciel. Le Soi, en revanche, serait le sujet de la totalité de la psyché, le centre de la
personnalité. Il y aurait « du Soi au Moi la même distance qu'il y a du Soleil à la Terre » .
• Le processus de libération du Soi , le processus psychique de rapprochement du Moi
(Conscient) au Soi (Inconscient) s'appelle l'individuation. L’individuation indique le processus qui
permet à l’homme d’évoluer , d’atteindre sa personnalité globale , de devenir une unité ou un tout
psychologique via le conflit ou le « dialogue » entre les deux aspects psychiques fondamentaux, le
conscient et l’inconscient.
• S'individuer, c'est « tendre à devenir un être réellement individuel et, dans la mesure où nous
entendons par individualité la forme de notre unicité la plus intime, notre unicité dernière et
irrévocable, il s'agit de la réalisation de son Soi dans ce qu'il a de plus personnel et de plus rebelle
à toute comparaison. Le Moi individué se ressent comme l'objet d'un sujet inconnu qui l'englobe ».
• le processus d’individuation est donc un élargissement de la conscience vers le centre de
gravité psychique, qui a pour but de développer la personnalité individuelle ; c’est un
voyage vers une plus grande conscience de soi est ;c’est une transformation spirituelle à la
recherche de « la totalité unifiée » .
• Ce voyage se fait par une intégration, une projection consciente , une prise de conscience
des archétypes personnels vivant au sein de l'âme psychique . L'individuation est donc le
processus initiatique qu’on doit emprunter pour intégrer les autres instances de la psyché, les
contenus qui existent dans les profondeurs de l’inconscient : la persona qui représente
l'identification de la personne avec son rôle dans la société, l'ombre qui contient tout ce que la
personne juge moralement répréhensible, l'anima (pour les hommes), ou l'animus (pour les
femmes), qui représentent respectivement les valeurs féminines et masculines.
•
Les étapes:
L’individuation
•
La persona correspond à la partie de l’âme dont le moi à une pleine connaissance, le domaine du raisonnement et du discours. C’est aussi l’image de soi que l’on veut
montrer aux autres (persona dérive du grec prosopon, qui signifie "masque"). Cette surface visible de la personnalité est donc le lieu des échanges avec l’extérieur. En cela,
elle est modelée par les différents rôles sociaux assumés par l’individu, qui lui fournissent autant de masques (professionnel, conjugal, parental, etc.). Elle est aussi
conditionnée par les principes éthiques dictés par la société. La persona est donc souvent une construction relativement stéréotypée, dans laquelle l’individu sélectionne et
renforce les qualités valorisées par le monde extérieur. Au centre de cette construction se trouve un noyau, le moi, qui lui fournit un élément d’identité et de continuité dans
le temps.
•
Dans la première phase, le moi se dissocie de la persona. Il ne s’agit pas d’une destruction de la persona, mais d’une désidentification, d’une perte du conditionnement
créé par le regard des autres. Il s’agit de répondre à la question : que restera-t-il de moi si l’édifice qui constitue mon personnage social (titre, fonctions, projets, image)
s’écroule, si je deviens un errant, inconnu de tous, à la recherche de moi-même ? Cette étape est une régression vers un état indifférencié, qui met en œuvre l’imagination
active du sujet.
•
Dans la deuxième phase, le moi se confronte à son ombre. L'ombre peut être définie comme notre double inversé, celui ou celle que nous aurions pu être, mais que nous
ne sommes pas. C'est notre face obscure, elle contient l'ensemble des traits de caractère qui n'ont pas pu se développer dans notre personnalité. Elle symbolise en quelque
sorte notre frère jumeau opposé qui est caché dans les profondeurs de notre inconscient . Ce frère représente ce qui manque à notre conscience, ce qui aurait pu vivre
mais est resté enfoui en nous sans parvenir à naître. Si vous êtes timide et réservé, votre ombre aura probablement les traits d'un personnage très sûr de lui, séducteur et
plein de charme. À l'inverse, si vous avez une personnalité énergique, si vous adorez les défis et l'aventure, votre ombre aura l'aspect d'un être anxieux, craintif et
pantouflard.(in Le pouvoir du miroir par Daniel Cordonier, paru aux Éditions Georg). L'Ombre se caractérise par le mécanisme psychique de la projection : le Moi, pour
refouler son existence, dérangeante pour lui-même, va projeter, c'est-à-dire identifier les qualités d'Ombre à des objets psychiques extérieurs (souvent des personnes). « il
arrive souvent que nous ayons un ennemi personnel sur lequel nous projetons notre Ombre, dont nous le chargeons gratuitement, qui, à nos yeux, la porte comme si elle
était sienne, et auquel en incombe l'entière responsabilité ; c'est notre bête noire, que nous vilipendons et à laquelle nous reprochons tous les défauts, toutes les noirceurs
et tous les vices qui nous appartiennent en propre! c'est l'éternelle histoire de la paille et de la poutre. « (C.G.Jung, L'homme à la découverte de son âme, Éd. Mont-Blanc )
•
Le moi doit réaliser alors qu’il a en lui non seulement les qualités, mais aussi tous les "défauts" qu’il croit voir chez les autres. Il doit apprendre à s’abstraire de tout
sentiment de culpabilité, et à rejeter le jugement moralisateur de la persona. Il doit travailler à intégrer le côté négatif de l’admirable et le côté positif du blâmable ; à
dépasserl e dogmatisme, à devvenir plus objectif, plus compréhensif et fraternel à l’égard des autres.
•
La troisième phase est une rencontre avec l’archétype sexuel. Pour l’homme, il s’agit de se confronter à son anima avec objectivité, ce qui requiert un dépassement de
la dualité mère/enfant, de l’assimilation du féminin au maternel. C’est en effet cette confusion qui maintiendrait l’homme dans un état d’immaturité et de dépendance
"infantile" à l’égard de son anima, alors que seule la dissociation des deux aspects pourrait lui éviter la possession par une image trop obsédante (érotique ou romantique)
de la féminité. L’homme atteint sa maturité lorsqu’il réalise que l’image de l’éternel féminin réside dans sa propre psyché. Il peut alors reconnaître sa partenaire en tant
qu’individu qui n’est plus prisonnière de l’image qu’il projetait en elle.
•
Dans la quatrième phase, le moi libéré des entraves de l’inconscient découvre le pouvoir que lui confèrent ses nouvelles connaissances. Il rencontre l’archétype de la
sagesse, qui lui révèle une potentialité éblouissante, indescriptible, celle d’avoir accès à une réalité transcendante. On aurait tort, cependant, de confondre la contemplation
de la sagesse avec sa réalisation, et Jung met en garde contre le risque d’une possession par cet archétype, qui induit une inflation du moi et transforme le sujet en une
"personnalité-mana" revendiquant des pouvoirs magiques, des titres ronflants ou une mission surnaturelle. Contre ce danger, Jung préconise de faire acte d’humilité en
maintenant un ancrage dans la vie concrète, par le travail de la terre ou d’autres activités pratiques.
•
La cinquième phase réalise la synthèse des précédentes. Le moi a pris conscience des entités qui peuplent son inconscient, et il en a dépassé les contradictions. Ce
cheminement a provoqué des crises, puisque le flux de l’inconscient dans la sphère de la conscience a pour effet de déstabiliser, parfois même de désagréger le moi. Le
sujet n’est plus dirigé par la persona, qui a perdu son autorité. Un nouvel équilibre psychique doit donc être créé : il le sera par le biais de l’archétype cosmique, et de
l’image du mandala. Pratiquement, la personnalité se réorganisera autour d’un nouveau centre, situé non plus dans la persona, mais au centre géométrique de l’individu
total (conscient et inconscient), comparable au centre du mandala. Jung appelle "Soi" ce nouveau centre, auquel il reconnaît une valeur transcendante, et qu’il désigne
aussi par l’expression "Dieu en nous". Le Soi réalise l’unification de la psyché composite. Le moi n’est pas aboli, mais il n’a plus le rôle de sujet. Il est devenu l’objet, le
porte-parole d’un maître intérieur nommé "Soi".
La métamorphose comme individuation
•
1. Psyché nouvelle Vénus et l’envie de Vénus
•
2. Noces de mort
•
3.Psyché dans le sombre paradis d’ Eros
•
4. Les sœurs de l’ombre
•
5. La découverte de Psyché et la fuite d’Eros
•
6. L’évolution – les épreuves de Vénus '‘Mère terrible''
•
7. La quatrième épreuve
•
8. La Divinisation de Psyché et la naissance de Voluptas
Jacopo del Sellaio, Histoire d'Amour et Psyché (1470), Cambridge
1. Psyché nouvelle Vénus et l’envie de Vénus
•
Psyché est vénérée comme une nouvelle Vénus à cause de sa beauté
indescriptible par des paroles humaines:
•
“sa beauté étoit si rare et si merveilleuse, que toute l’éloquence
humaine n’avoit point de termes pour l’exprimer et pour en parler assez
dignement. Les peuples de ce pays-là, et quantité d’étrangers, que la
réputation d’une si grande merveille y attiroit, restoient saisis
d’étonnement et d’admiration, quand ils voyoient cette beauté, dont
jamais aucune autre n’avoit approché, et l’adoroient religieusement,
comme si s’eût été Vénus elle-même » .
Les Métamorphoses (Apulée)/Traduction Bastien, 1787 Livre IV
•
Vénus est jalouse de Psyché parce que les hommes négligent son culte
et se consacrent à Psyché
•
Personne n’alloit plus à Gnide, ni à Paphos ; personne même ne
s’embarquoit plus pour aller à Cythère (50) rendre des honneurs à
Vénus ; ses sacrifices sont négligés, ses temples dépérissent, on en
profane les ornemens (51), on n’y fait plus les cérémonies accoutumées ;
les statues de la Déesse ne sont plus couronnées de fleurs, et ses autels
couverts de cendres froides restent abandonnés.
Les Métamorphoses (Apulée)/Traduction Bastien, 1787 Livre IV
Canova, psyché jeune fille (1788-
1793), Kunsthalle, Brema
•
Cependant Psyché elle-même « ne recueille aucun avantage de son
charme » (Mét., IV, 32, 1). Aucun homme n'ose la désirer et prétendre à
sa main. Elle en vient même à détester cette beauté.
•
Cependant Psiché avec une beauté si renommée, ne retire aucun
fruit de cet avantage. Chacun s’empresse pour la voir, tout le monde la
comble de louanges ; mais il ne se trouve personne, soit roi, soit prince,
soit particulier, à qui il prenne envie de la demander en mariage.
Les Métamorphoses (Apulée)/Traduction Bastien, 1787 Livre IV
1.
Psyché nouvelle Vénus et l’envie de Vénus
• Vénus est la déesse de l'amour, de la séduction et de la beauté :
dans
l’antiquité
gréco-romaine
la
double
figure
d'Aphrodite/Vénus représente et symbolise
la fertilité, la
prospérité, et bien sûr la sexualité
• Psyché est la personnification de la toute puissance de la passion,
qui exige le renoncement de soi au profit de la personne aimée ;
elle est le symbole de la ténacité et du courage de l’ amour, de la
destinée de l'âme déchue, qui, après bien des épreuves, s'unit
pour toujours à l'amour divin.
2 .Noces de mort
Edward Burne Jones, (Les noces de Psyché et d'Amour 1895)
• Voilà ce que l’oracle répondit au père de Psyché , qui l’avait interrogé :
• Qu’avec les ornemens d’un funeste Himenée,
Psiché sur un rocher, soit seule abandonnée.
Ne crois pas pour époux qu’elle y trouve un mortel,
Mais un monstre terrible, impérieux, cruel,
Qui volant dans les airs, livre à toute la terre,
Par la flâme et le fer, une immortelle guerre,
Et dont les coups puissans craints du maître des Dieux,
Epouvantent la mer, les enfers et les cieux.
• Les Métamorphoses (Apulée)/Traduction Bastien, 1787 Livre IV
3. Psyché dans le sombre paradis d’ Eros
• Noir inconscient
• Psyché ne peut pas voir Eros
Psyché est soumise au début à un amour
purement physique
Jacques-Louis David, Amour et Psyché
(1817), Cleveland, Museum of Art
• L'erreur de Psyché est de ne pas aimer convenablement. Elle ne pourrait d'ailleurs
pas aimer véritablement son mari car elle ne sait pas qui il est, elle ne l'a jamais
vu, bref, elle ne le connaît pas. Elle ne peut aimer de lui que ce qu'elle en connaît :
ses étreintes nocturnes. Elle ne le désirerait vraiment et ne l'aimerait véritablement
qu'après avoir découvert qui il est .
4. Les soeurs de l’ombre
• « Après s’être frottées les yeux pour en arracher quelques larmes, elles l’abordent avec ce
discours plein d’artifice : Vous vivez heureuse et tranquille dans l’ignorance de votre malheur, et du
péril où vous êtes exposée ; mais nous qui veillons pour vos intérêts, nous sommes dans une
peine effroyable de vous voir à deux doigts de votre perte ; et la part que nous prenons à ce qui
vous regarde, fait que nous ne pouvons plus vous cacher ce que nous avons appris de votre sort.
Nous savons très certainement qu’un serpent d’une grandeur prodigieuse vient tous les soirs la
gueule dégoutante de sang et de venin, passer la nuit secrètement auprès de vous. Souvenezvous de l’Oracle d’Apollon, qui répondit que vous étiez destinée à épouser un monstre cruel. »….
• « Nous vous dirons le seul moyen que nous avons trouvé, qui peut empêcher votre perte,
munissez-vous d’un bon rasoir bien repassé et bien tranchant, et le serrez dans votre lit, du côté où
vous avez accoutumé de coucher ; cachez aussi sous quelque vase une petite lampe pleine d’huile
et bien allumée, faites tout cela secrètement ; et, lorsque le monstre se sera traîné en rampant à
son ordinaire jusqu’à votre lit, qu’il se sera couché auprès de vous, et que vous le verrez enseveli
dans un profond sommeil, levez-vous doucement et sans faire le moindre bruit, allez quérir votre
lampe, servez-vous de sa lumière et prenez bien votre temps pour exécuter une action
courageuse. Coupez hardiment la tête de ce dragon avec le rasoir que vous aurez préparé »…..
• « Psiché, abandonnée à elle-même, ou plutôt aux furies qui la déchirent, n’est pas moins agitée
que la mer pendant l’orage. Quelque ferme résolution qu’elle eût prise, le temps venu d’exécuter
son dessein, elle chancelle, et ne sait à quoi se résoudre. Dans le triste état où elle est réduite, son
cœur est tourmenté de mille passions différentes ; elle se hâte, elle diffère, elle ose, elle craint, elle
se défie, elle est transportée de colère ; et ce qui est de plus cruel pour elle, dans le même objet,
elle hait un monstre et aime un mari. » Les Métamorphoses (Apulée)/Traduction Bastien, 1787
Livre V
• Les sœurs ont un rapport insatisfaisant avec leurs maris (avec le Masculin)  elles ont un
rôle de fille et de mère mais non d’épouse
4. Les soeurs de l’ombre
• Les sœurs ont un rapport insatisfaisant avec leurs maris (avec le Masculin) 
elles ont un rôle de fille et de mère mais non d’épouse
• Les sœurs de l’ombre : elles représentent la composante matriarcale, négative
de l’inconscient de Psyché
• Leurs conseils , qui visent à la pousser à refuser la rencontre avec le Masculin
,sont les désirs inconscients de Psyché même
• Psyché connaît une nouvelle part de soi: elle se rend compte qu’elle a une
conscience patriarcale qui met l’accent sur le Moi, sur l’activité volontaire et
dirigée, sur l’objectivité rationnelle et sur la domination des Forces de la nature ;
c’est pourquoi elle se sent en conflit avec sa nature féminine, avec « l’expérience
féminine… de l’inconscient »
•
4. Les soeurs de l’ombre
• Le serpent d’une grandeur prodigieuse
évoqué par les sœurs est l’Ouroboros
patriarcal
• Les rencontres nocturnes de Psyché avec
Eros représentent un stade de l’évolution
féminine
• C’est la phase de l’irruption de l’Ouroboros patriarcal
», dans laquelle le féminin est saisi par quelque
chose de numineux, de transpersonnel et de
puissamment pénétrant. C’est l’inconscient masculin,
violent et pénétrant, qui emporte et transforme la
femme.
H.J. Füssli, Amour et Psyché (1810)
• La femme fait l’expérience angoissante des « noces
avec la mort » : l’expérience d’un masculin écrasant
et destructeur dans son indétermination numineuse,
en face duquel le féminin ,se sent comme insuffisant,
inférieur et inadapté : « Le féminin se sent trop petit
face au masculin ; il ressent évidemment avec
angoisse son incapacité à recevoir en soi la totalité
du phallus divin. »
5. La découverte de Psyché et la fuite d’Eros
• Première métamorphose de Psyché
•  Psyché, avec une lampe à huile, découvre la
• véritable identité d’Eros qui s’enfuit
• Psyché enfreint le tabou nuptial parce que elle est
prête à sacrifier son aimant pour le connaître
:seulement si elle le connaîtra, elle pourra l’aimer
•
Jacopo Zucchi, Amour et Psyché(1589),
Galleria Borghese, Rome
 c’est la reconnaissance du masculin, de
l’Eros adulte ,
et la rupture de la phase
Ouroborique patriarcale  de le stade de la
soumission de la femme à l’homme à l’égalité
entre les partenairesPsyché aime Eros sur un
différent plan de conscience  Mais Eros n’est pas
un adulte: il est encore lié à la mère  fuite 
regression
6. L’évolution – Les épreuves de Vénus '‘Mère terrible''
•
Chassée de toutes parts, Psyché arrive finalement dans la
demeure
de
sa
rivale
:
Aphrodite.
Cette dernière l'accable de mille tourments, la retient comme
esclave et lui impose quatre épreuves réputées impossibles.
Mais à chaque fois quelqu'un sera là pour l'aider.
•
Par les épreuves imposées de Vénus, Psyché apprend à
accepter la nature duale du mari, bête surhumaine et
monstrueuse, surmonte le conflit engendré par l’Ombre et
supprime la séparation provoquée par la découverte d’Eros.
•
L’amour surgit de l’union des deux parties, précédemment
séparées. La rencontre entre deux individualités comporte la
séparation, des souffrances et des sacrifices.
•
“chacun conviendrait qu'il vient réellement d'entendre
développer ce qui était de tout temps au fond de son âme: le
désir d'un mélange si parfait avec la personne aimée qu'on ne
soit plus qu'un avec elle. La cause en est que notre nature
primitive était une, et que nous étions autrefois un tout parfait; le
désir et la poursuite de cette unité s'appelle amour ». PLATON
LE BANQUET- Συμποσίον Traduction française : Victor
COUSIN.
La rencontre avec Pan
Jacopo Zucchi, Amour et Psyché(1589),
Galleria Borghese, Rome
Pan… »la voyant prête à mourir de douleur et de désespoir, la prie de
s’approcher de lui, et tâche de modérer son affliction, en lui parlant
ainsi »….« Ne cherchez plus la mort en aucune façon, séchez vos
larmes et calmez votre douleur. Adressez vos vœux et vos prières à
Cupidon, le plus grand des Dieux ; et comme il est jeune et sensible,
comptez que vos soins vous le rendront favorable. »
Psyché comprend qu’elle doit surmonter les épreuves de Vénus pour arriver
à reconquèrir Eros
6. L’évolution – Les épreuves de Vénus '‘Mère terrible''
• Les trois épreuves à la recherche d’Eros représentent le chemin
d’auto-conscience et de connaissance de l’autre de soi (le
Masculin)
• Psyché connaît graduellement le Masculin et intègre l’archétype
qui la hante (Animus)
1.
D'abord, elle doit trier, en une soirée, un énorme tas de
grains de variétés différentes. Par bonheur, des fourmis,
prises de pitié, l'aident à accomplir sa tâche, et le tas est
trié à temps.
2. Ensuite, elle est contrainte de rapporter à Aphrodite de la
laine de moutons à la toison d'or, qui paissent dans un pré
au-delà d'une dangereuse et profonde rivière. Un roseau,
ému par l'infortune de la jeune femme, lui indique la
marche à suivre.
3. Puis elle doit rapporter de l'eau du Styx, puisée à même la
source. Cette dernière se situe au sommet d'une haute
montagne gardée par des dragons. Cette fois, c'est l'aigle
de Zeus (le roi des dieux) qui vient au secours de Psyché
Moritz von Schwind, Psyché
tourmentée par les Furies (1838),
tandis qu'elle gravit la montagne. L'aigle va remplir une
Schwind-Pavillon,
fiole avec de l'eau du Styx, et la remet à Psyché.
6. L’évolution – Les épreuves de Vénus '‘Mère terrible''
Première épreuve: les graines et les Fourmis
• Les graines  la première forme de l’Ouroboros
patriarcal : la plénitude désordonnée du sperme
masculin
• Les
Fourmis  des symboles chtoniens du
principe ordinateur féminin
• La tâche : intégrer l’Animus avec sa capacité
ordonnatrice, intégrer les contraires ( ordre et
désordre)
Giulio Romano, L’éprouve des graines (1532-1535),
Salle d’Amour et Psyché, Palais Te, Mantoue
6. L’évolution – Les épreuves de Vénus '‘Mère terrible''
Deuxième épreuve : la toison d’or et le rosier
• Moutons feroces  deuxième forme d’ouroboros patriarcal : la force masculine
destructive
• Le rosier  l’intuition instinctive de Psyché (le rosier a ses racines dans l’eau
→l’inconscient
• La tâche  intégrer l’Animus agressif, savoir attendre pour avoir une relation féconde
avec le masculin  unir les contraires (feu-eau)
Troisième épreuve : le fleuve et l’aigle de Zeus
Le fleuve (l’eau)  troisième forme d’Ouroboros patriarcal: la force violente qui féconde
(les divinités fluviales représentent la force générative masculine).
L’aigle (l’air) la force ascendante du masculin
La tâche  intégrer l’Animus fécondant, donner forme à la force fécondante masculine
informe
6. L’évolution – Les épreuves de Vénus '‘Mère terrible''
Les épreuves de Psyché  c’est un processus de façonnement des formes ouroboriques
informes et de reconnaissance effective de Soi et de l’Autre  c’est un processus
d’individuation
• La relation entre Amour et Psyché  c’est l’archétype de la relation entre l’homme et la
femme: l’individuation féminine se fait par l’AmourPsyché entre en conflit avec
Aphrodite, figure de la Déesse Mère le Féminin doit connaître son contraire, le
Masculin, et se développer au de là de lui
• Cette relation évolue par trois phases
•
- phase ouroborique (vie psychique inconsciente)  fusion des contraires
•
- conscience et séparation des contraires (masculin et féminin) conflit
•
- re-connaissance des contraires  équilibre fusion consciente
La quatrième épreuve
• La jeune femme doit mettre dans une boîte une parcelle de la beauté de Perséphone, la reine des Enfers.
Épuisée, Psyché est à nouveau tentée de mettre fin à ses jours. Elle est sur le point de se jeter du haut
d'une tour quand, soudain, la tour commence à lui parler, la convainc de rester en vie et lui indique même
comment réussir cette épreuve. Ainsi, elle parvient à récupérer une parcelle de la beauté de Perséphone.
• La tour qui ‘” qui voit dans l'avenir’’  c’est le symbole de la culture et de la conscience humaine – Elle
ordonne :“Ne te laisse pas aller à une pitié interdite.’’  c’est une invitation à la fermeté du moi conscient
 c’est une invitation à contraster la nature féminine
• Le flacon d’onguent:  c’est le symbole de la jouvence éternelle, de l’éternel mourant
• Le voyage au royaume d'Hadès représente la rencontre avec la mort et avec la terre( élément
féminin)…mais Psyché vient d’assimiler la force ascendante masculine (l’aigle) qui lui permet de ne pas
rester ensevelie dans les entrailles de la Terre ( en d’autres termes: la Déesse mère)
6. L’évolution – Les épreuves de Vénus '‘Mère terrible''
• Pensant que la beauté de Perséphone l'aidera à
reconquérir Éros, Psyché ouvre la boîte et, aussitôt,
plonge dans un profond sommeil, pareil à la mort.
•  c’est sa curiosité féminine qui faillit la perdre
• mais c’est aussi le désir d’accroitre sa beauté,
d’acquérir une nouvelle féminité consciente, qui
pousse Psyché à défier la mort, car elle veut
reconquérir
Eros
et
maintenant
elle
est
consciemment prête à l’accueillir comme époux
Psyché ouvrant la boîte,1903, par
John William Waterhouse.
• C’est la deuxième métamorphose de Psyché

elle sacrifie consciemment ses conquêtes et
accepte de mourir , de célébrer à nouveau ses
noces de mort pour renaître à l’amour, pour
rencontrer son Soi, se réconcilier avec Aphrodite
, permettre à Eros d’évoluer , de prendre
conscience de sa parfaite masculinité, en
devenant d’un adolescent fragile et luxurieux, lié
à sa mère, qu’il était, son mari et son sauveur.
7. La Divinisation de Psyché et la naissance de Voluptas
Hermès Psychopompe
(de psyché et pomposcelui qui envoie) va
chercher Psyché et
l'emmène chez les
dieux, dans l'Olympe.
Psyché
est
ainsi
divinisée, parce qu'elle
a fait l’expérience du
mystère de la mort et
de la renaissance
 c’est sa troisième
métamorphose
Canova, Amour et Psyché (17961800), Musée du Louvre, Paris
Paul Baudry, Cupidon et
Psyché (1892)
7. La Divinisation de Psyché et la naissance de Voluptas
Éros, Psyché et leur enfant
Voluptas au banquet des dieux .
Détail de la paroi sud. 1526-1528, Jules Romain,
(Mantoue, Palazzo Té)
Les noces divines
 c’est la
rencontre et l’union entre deux
individualités séparées, qui donne
lieu à la naissance de la fille divine
(Volupté-Joie-Béatitude)
•
 c’est la naissance de la
totalité du soi
•
 Psyché connaît sa propre
Psyché( la totalité de la conscience
et de l’inconscient)
•
 c’est la conclusion de
l’individuation
Synthèse
• Les métamorphoses de Psyché partent
d’elle même (c’est justement elle qui
découvre Eros dormant et mène à bon fin
les épreuves pendant que lui il gît blessé
au palais d’Aphrodite)
• Psyché intègre dans sa propre personne les
quatre éléments naturels en s’opposant à
son inconscient et à sa souveraine , la
déesse-Mère (Aphrodite)
• Psyché , qui a fait l’expérience de l’Eros, a
atteint la connaissance par le truchement de
l’Amour.
A. Canova ,Amour et Psyché
s’embrassant(1787), musée Correr, Venise
• Eros fait l’expérience de l'Eros en tant
qu’amour par le moyen de la connaissance
Le conte d’Amour et Psyché: une allégorie
platonicienne de l ‘âme
• Apulée étude le platonisme, traduit Phédon , écrit De Platone et eius dogmate , De deo Socratis et
adhère au Platonisme moyen ( le platonisme de l’époque impériale nuancé d’influences
pythagoriques et orphiques)
• Or, le thème de l’âme éprise du dieu qui lui permettra de s’accomplir est à la fois un thème
platonicien et un thème chrétien. Le conte d’Amour et Psyché peut être interprété comme une
allégorie platonicienne de l’âme (Psyché) qui surmonte plusieurs épreuves et subit des punitions à
cause de sa hybris et curiositas) pour se purifier , se rejoindre à la divinité et atteindre
l’immortalitéla signification religieuse est évidente surtout dan l’intervention finale du Dieu Amour,
qui lui - même, comme Isis, prend l’initiative de sauver qui est tombé , et fait ça de son propre gré,
non pour les merites de la creature humaine..
• L’initiation de Psyché évoque l’initiation de Lucius :elles ont des objets intimement liés: la
Connaissance et l'Amour véritables
•
 le conte renvoie aux cultes mystériques d’Eleusis et d’Isis aussi (dans son œuvre Apulée a
donné la description la plus longue et la seule à la première personne de toute la littérature
classique sur une initiation aux mystères. Et L’Âne d’or constitue la principale source littéraire de
notre connaissance de l’initiation au culte de la déesse égyptienne Isis.
•
 comme dans un jeu de miroirs la microstructure du conte explique d'une façon didactique la
macrostructure ( le roman) où il est inclus.
• La victoire de Psyché sur Aphrodite est un événement mémorable  pour la première fois l’individu
s’affranchit du monde mythique des Dieux
• La divinisation de Psychè représente un moment archétypique  la transformation psychique du
divin, la transmigration des dieux dans ce que nous appelons la psyché humaine