Transcript Les spiritualités autochtones au Québec

Les spiritualités autochtones
au Québec
Des pratiques animistes
Religions ou spiritualités?
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Plusieurs amérindiens préfèrent aujourd’hui le
terme « spiritualité » pour parler de leurs
croyances ou de leur philosophie de vie. Le mot
« religion » étant parfois péjorativement associé
aux occidentaux.
Religions ou spiritualités?
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De plus, la spiritualité autochtone est perçue par
les amérindiens comme quelque chose de plus
« intérieur » et propre à eux-même, donc
inaccessible aux occidentaux. Ce qui leur permet,
par le fait même, de s’en distinguer.
La spiritualité autochtone s’appuie
principalement sur l’animisme dans ses liens avec
la nature.
L’animisme (lat. anima = âme) attribue une âme
aux animaux, aux objets et aux phénomènes de la
nature. Il est aussi possible pour l’être humain
d'entrer en communication avec ces forces de la
nature.
Religions ou spiritualités?
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Ce qui est important de retenir, c’est qu’il
n’existe pas UNE religion ou UNE spiritualité
amérindienne commune et organisée.
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Car même s’il existe certains éléments communs
entre les nations amérindiennes en ce qui
concerne « la spiritualité », d’importantes
différences persistent également à cet égard.
Onze nations, trois familles
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Les onze nations autochtones présentes sur notre
territoire se divise toutefois en trois grandes
familles de religions et/ou spiritualités
amérindiennes: les traditions algonquiennes,
iroquoïennes et inuit.
Comme les ancêtres des Inuit sont issus d’une
immigration plus « tardive » (environ 1000 ans
avant notre ère) On distingue souvent
Amérindiens et Inuit.
Des religions au fil du temps
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Il est peu aisé de reconstituer le contexte
historique de l’émergence de la « structure
religieuse » des
peuples autochtones en
Amérique du Nord.
Tout dépend des écoles de pensées, on fait
remonter à 15 000 ou 30 000 avant notre ère les
premiers cultes amérindiens associés aux
chasseurs autochtones.
Ces chasseurs soulignaient également certains
rites de passage (naissance, puberté, mort).
L’influence du christianisme
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Au Québec, l’arrivée des Européens au 16e siècle
et particulièrement celles des missionnaires
Récollets et Jésuites au 17e modifiera l’identité
culturelle et religieuse des Autochtones.
La
propagation
du
christianisme,
par
l’évangélisation des missionnaires, amènera les
Amérindiens à intégrer certains éléments de cette
religion à leurs pratiques.
Les missionnaires interdiront également aux
Amérindiens la pratique de certains rituels.
Une certaine forme de syncrétisme s’est donc installé.
Qu’en est-il aujourd’hui?
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Aujourd’hui, plusieurs Amérindiens tentent de se
« reconnecter à la source » et de retrouver les
pratiques et coutumes « originelles » de leurs
ancêtres, ce qui n’est pas chose facile…
À l’inverse, d’autres ont adopté le christianisme
depuis plusieurs décennies.
Depuis une dizaine d’années, on assiste même à
une percée du pentecôtisme (une faction du
protestantisme évangélique) chez des Inuits du
Nunavik.
Croyance au divin
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Comme il n’existe pas UNE religion ou
UNE spiritualité amérindienne commune et
organisée, il n’y a pas non plus
d’uniformité quant à la croyance au divin.
On note cependant certains éléments
communs ou semblables d’une tradition à
l’autre :
Croyance au divin
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Croyance aux esprits : ces derniers sont
responsables de ce qui se produit, autant les
bienfaits que les maux
L’univers est régit par des pouvoirs maléfiques et
des forces spirituelles
Tout homme est toutefois protégé par son bon
génie (parfois appelé Okki ou Manitou)
Un Grand Esprit, créateur de toutes choses
(inspiré par le monothéisme catholique)
Pour les amérindiens, par contre, il n’y a pas
d’intermédiaire entre eux et le créateur.
Personnages importants
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Il n’y a pas de personnage fondateur.
Par contre, le chaman joue un rôle important
dans plusieurs communautés. Guérisseur et
gardien de la tradition orale, il est celui qui relie
le monde réel au monde des esprits et qui veille à
maintenir l’équilibre.
Chez les amérindiens christianisés, la figure de
Ste-Anne est aussi très importante, symbolisant
l’importance de la grand-mère dans les cultures
autochtones (sociétés matriarcales: iroquois par
exemple).
Livre sacré ?
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Les spiritualités amérindiennes reposent
sur des traditions orales. Même si certaines
d’entre elles ont pu être consignés par écrit
(souvent par des Blancs ex.: jésuites) il
n’existe aucun livre sacré.
Principales croyances
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L’âme est immortelle, elle passe du monde des
humains au monde des esprits
Les hommes ne sont pas supérieurs aux animaux
et ne contrôlent pas la nature. Il existe une
interdépendance des hommes, des animaux et de
la nature.
Il est donc nécessaire de maintenir l’harmonie
cosmique, d’assurer l’équilibre entre les hommes
et les forces de la nature
La vie est parfois perçue comme un songe. Le
rêve permet un contact avec le monde invisible et
avec soi-même.
Pratiques religieuses | Rituels
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Très diversifiées d’une culture à l’autre.
Prière, communication avec les esprits par
divers
rituels,
powwows,
danses
traditionnelles, la tente tremblante, la loge
à sudation, chants, rites funéraires, jeûnes,
etc.
Tente à sudation (Matutishan) [metetshan]
Fêtes importantes
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Dans plusieurs des réserves du Québec, les
amérindiens organisent des powwows. Le rituel
devient alors un événement, que l’on pourrait
comparer à une fête religieuse (même si ce n’est
pas vraiment le cas).
Danses, chants et prestations musicales s’étalent
sur plusieurs jours. On en profite généralement
pour sortir les costumes « traditionnels ».
Certains powwows sont même parfois ouvert au
public.
Pratiques chez les Innus
(Montagnais)
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Tente tremblante: permettait d’invoquer les
esprits afin de tuer à distance, de prédire le temps
ou guérir des maladies.
Offrandes aux éléments de la nature (ex.:tabac
aux falaises rocheuses d’une rivière afin de faire
bon voyage).
Pratiques pour déterminer la position du gibier à
chasser (ex.: omoplate de caribou chauffé audessus d’un feu, branche de sapin dans le feu
pour le porc-épic et os écrasés enflammés).
Croyances chez le Innus
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On interprétait beaucoup les rêves (ex.: tambour).
Tous les éléments de la nature avaient un esprit
souvent en faveur de l’humain (ex.: grêle et le
caribou).
L’animal a un esprit qui surveille le chasseur lors
du dépeçage. Si le chasseur respecte l’animal,
l’esprit avertira les autres animaux de se faire
prendre plus facilement.
Rites funéraires chez les Innus
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Enterre les morts avec leurs effets personnels (qui
ont aussi une âme) pour qu’ils servent dans l’audelà (là où le soleil se couche).
Si la mortalité survenait en hiver, le corps,
enveloppé d’écorces et de peaux, était placé en
hauteur et enterré au printemps.
Le deuil se remarque par le fait que les
amérindiens détachent leurs cheveux (autrement
ils les portent toujours attachés, question
pratique).
Quelques récits amérindiens
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Aataensic et les Trois sœurs (iroquois)
Création de la terre (Tortue, rat musqué…)
Explication des éclipses, du bouleau, des
brûlots etc…
Un exemple de récit: Aataensic
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Pendant longtemps, les humains ont vécu de
l’autre côté du ciel. Un jour, une jeune femme
creusait au pied d’un grand arbre à la recherche
de racines pour guérir son mari malade.
Par inadvertance, la jeune femme, qui était
enceinte, perdit pied et tomba dans un trou du
ciel. Deux Grandes Oies sauvages aperçurent la
jeune fille dans sa chute vertigineuse. Déployant
leurs ailes immenses, elles se précipitèrent vers
la malheureuse et la sauvèrent in extremis
d’une noyade certaine en la juchant sur leur
dos.
Un exemple de récit: Aataensic
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Ne sachant que faire, les Grandes Oies
s’adressèrent à la Grande Tortue qui nageait
dans l’océan des premiers âges. Reconnue entre
tous pour sa sagesse, la Grande Tortue décida
sur le champ de convoquer un conseil réunissant
tous les animaux aquatiques dans le but de
trouver une solution.
S’adressant à eux, elle demanda aux animaux
les plus valeureux de lui ramener quelques
grains de terre des profondeurs de l’océan.
Parmi les meilleurs nageurs, la Loutre, le Rat
Musqué et le Castor plongèrent tour à tour, mais
tous les trois revinrent bredouilles, complètement
épuisés par l’effort, et rendirent l’âme aussitôt. La
situation était désespérée
Un exemple de récit: Aataensic
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C’est alors que sous l’œil amusé de plusieurs, le
vieux Crapaud se porta volontaire et s’engouffra
aussitôt vers les noirceurs de l’abîme.
Longtemps après, alors que tous le croyaient
disparu à jamais, le Crapaud refit surface avec
quelques grains de terre dans sa gueule.
Cette terre fut, avec grands soins, déposée sur le
dos de la Grande Tortue et, très rapidement,
cette poignée de terre devint une île verdoyante
d’une très grande dimension. La jeune fille
s’établit sur cette île et donna naissance à son
enfant. Depuis ce temps, lorsque la Grande
Tortue bouge, la Terre se met à trembler.