Cours 3 - Les interventions en toxicomanie

Download Report

Transcript Cours 3 - Les interventions en toxicomanie

Valérie Préseault

[email protected]

Contenu du cours

 Modèle bio-psycho-social  Étapes de changement  Outils de détection et évaluation  Entretien motivationnel  Iceberg et balance  Gestion expérientielle  Vignettes cliniques

Modèles théoriques

-

modèle moral

-

modèle médical

-

modèle bio-psycho-social (1990)

-

Loi de l’effet E = S + I + C

-

Réduction des méfaits vs abstinence

Différents types de traitement

 AA  communauté thérapeutique  Interne vs externe  Centres publics (individuel, couple, groupe, familial)  Écoles  Traitement dans les programmes en détention  Prévention  Traitement auprès des proches

Toxicomanie

 Définition selon OMS (organisation mondiale de la santé) 1- désir compulsif de consommer une substance 2- phénomène de tolérance 3- dépendance psychologique et physique 4- conséquences nuisibles 10% de population développe dépendance face à la consommation et 2,1% pour le jeu

Étapes de changement

 Procheska et Diclemente (1982)  Stades de motivation  Ceci permet de situer la personne  Motivation fluctue

Stades de motivation Procheska et Diclemente

Pré-contemplation contemplation Chute et rechute maintien action décision

Pré-contemplation

 Je n’ai pas de problème et je ne veux pas changer de comportement  À faire: créer relation de confiance  Semer le doute  Passer tests et donner résultats  Commencer la balance décisionnelle  Pas en groupe de thérapie

Contemplation

       Oui j’ai un problème mais je veux changer plus tard, pas tout de suite Donner feedback sur les aspects négatifs de la consommation Balance décisionnelle, exercice de la chaise vide Échelle de Rollnick Augmenter la dissonnance cognitive Laisser le client dans l’ambivalence, terminer entrevue rapidement, éviter qu’il se restabilise Projeter dans comment ça pourrait être

Décision-préparation

 J’ai un problème et je veux changer  Regarder le menu d’options  Lui demander ses solutions et possibilités et les renforcer  Exercice de l’escalier, une étape à la fois, petits objectifs

Action

 J’ai un problème, je veux changer et je me mets en action, je fais des choses concrètes  Mettre l’emphase sur les bons coups et points positifs  Travail sur les compétences, renforcer ce sentiment d’efficacité  Inclure les proches

Maintien

 J’ai changé depuis au moins 6 mois et je maintiens les changements  Valider la difficulté à cette étape et le découragement possible  Développer stratégies pour se récompenser  Parfois les proches sont moins présents  Aller chercher des cheerleaders

Chute et rechute

 Différencier chute et rechute  Se faire une trousse de secours en avance, avoir des plans  En avoir parlé aux autres étapes afin de dédramatiser

Indicateurs

Indicateurs de toxicomanie et jeu

 Difficultés de sommeil  Isolement social, évite certaines personnes  Repli sur soi, parle moins ou parle beaucoup plus  Changement d’humeurs fréquents, instabilité  Problèmes d’argent  Problème alimentaire (mange plus ou peu)  Augmentation de l’anxiété

Outils de détection

 4 questions pour la consommation  AUDIT (alcool) Saunders et al 1993  DAST (drogues)  DEBAT-JEU (jeu)  Différence entre détection et évaluation  IGT (Indice de Gravité en Toxicomanie)  DSM  SOGS

   

Cage-aid

4 items Passation d’une durée de 2 min.

Pour adultes Drogues/alcool      Avez-vous jamais senti que vous deviez diminuer votre consommation d’alcool ou de drogues ? • Est-ce que des personnes vous ont importuné en vous critiquant au sujet de votre consommation d’alcool ou de drogues ? • Avez-vous jamais éprouvé du remords ou de la culpabilité au sujet de votre consommation d’alcool ou de drogues ? • Avez-vous déjà commencé la journée en buvant ou en prenant des drogues pour vous donner de l’aplomb ou pour vous débarrasser de la sensation de gueule de bois ? Si 2 réponses positives référer en évaluation

2ième étape

 Questionnaire AUDIT à remplir  Questionnaire DAST  SOGS  Donner résultats à la personne et référer au besoin  Évaluation plus poussée dans un centre de réadaptation en dépendance

Facteurs de risque

 Faible estime de soi  Manque de moyens pour affronter le stress  Faible tolérance à la frustration  Difficultés d’auto-contrôle  Impulsivité  Problèmes de santé physique  Problemes de santé mentale  Insatisfactions dans différentes sphères de vie

Facteurs de risque (suite)

 Surconsommation dans la famille, antécédents  Difficultés à s’exprimer, communiquer  Problèmes familiaux  Isolement social  Grande accessibilité aux produits  Tolérance du milieu face à la prise de substances * Les facteurs sont individuels, contextuels et sociaux

Facteurs de protection

 Soutien, réseau social, meilleur prédicteur  Degré de satisfaction  Variété de moyens pour gérer les émotions  Avoir des passions

Entretien motivationnel

 C'est « une méthode de communication à la fois directive et centrée sur la personne, ayant pour objectif d'aider les changements de comportement en renforçant les motivations intrinsèques par l'exploration et la résolution de l'ambivalence »  Miller et Rollnick en 1991 puis détaillé en 2002

Ambivalence

 80% des gens face au changement présentent une ambivalence  Utiliser la balance décisionnelle  Échelle de Rollnick 0 ____________________________ 10 importance 0 ____________________________ 10 confiance 0 ____________________________ 10 temps opportun

Réactance psychologique

Réactance psychologique

 Concept de réactance psychologique (Brehm) tendance à faire le contraire  Quand la personne sent que sa liberté d’agir d’une certaine manière est menacée elle agira à l’encontre de cette menace.

Janis et Mann

FLAMES (Bien, Miller et Boroughs 1993)

 F eed-back personnalisé  L ibre arbitre (choix)  A vis (conseils) éclairés  M enu d’options  E mpathie  S entiment de compétence (efficacité personnelle) Bandura 1995

Exemples de questions

1- Lui demander de décrire le problème 2- Encourager à parler de ses peurs et préoccupations 3- Parler de ses intentions de changer 4- Parler de ses compétences à changer Évaluer le temps et l’argent investis dans l’activité

Rôle de l’intervenant

 Aider la personne à se positionner, prendre une décision face à un éventuel changement  Donner de l’information  Faire réfléchir

Fausses croyances

 La personne doit reconnaître son diagnostic ou qu’elle est malade  Le thérapeute est expert  Motivation extrinsèque ne fonctionne pas  Demander à l’autre de se reconnaître comme alcoolique (étiquette)  Doit exprimer désir de recevoir de l’aide  Résistance = déni

Réalité

 20% des clients arrivent prêts à changer (volonté et confiance)  Il est normal de ressentir de l’ambivalence  La motivation se promène  Chute et rechute fait partie du processus de changement

Iceberg

Balance

Traitement

 Thérapie interne vs externe (aucune différence, Miller et Hester)  Moins de 10% vont chercher de l’aide  La majorité des gens qui veulent un changement le font sans aide professionnelle (Sobell 2000)  80-90% des gens cessent de fumer cigarette sans aide (Sobell 2000)  Thérapie brève vs de longue durée (études en 1995, Miller)  Différencier un moyen d’un objectif

À faire

 Parler des avantages de la consommation  Faire ressortir les éléments contradictoires du discours  Faire la nouille sympathique, le colombo  Éviter la résistance, rouler avec (akïdo)  Balance décisionnelle (Janis et Mann 1977)  Éviter de moraliser, de prendre position, de dire quoi faire  Roue de satisfaction des sphères de vie

À faire (suite)

 Laisser la personne prendre sa propre décision, lui laisser le pouvoir  Donner de l’information  Faire des reflets simples et double-face  Axer sur les compétences et les forces  Utiliser les questions ouvertes  En hébergement expliquer les règles et conséquences et les appliquer

À éviter

 Entrer en confrontation  Rassurer (réponse appui)  Tenter d’arriver trop rapidement à une décision  Influencer la décision, dire quoi faire mais de façon subtile  Restabiliser la personne avant qu’elle ne quitte la rencontre

Prévention de la rechute

 Cartes sur soi (flash cards)  Enveloppe, trousse de secours  Balance décisionnelle, se projeter dans ce qu’il pourrait perdre, le prix à payer  Gestion expérientielle  Développer des alternatives à la consommation  Identifier les situations à risque dans le détail  Que la personne se connaisse le plus possible  Exercice du livret de timbres

Prévention de la rechute (suite)

            Éviter certains endroits ou personnes Se faire accompagner Changer meubles de place Faire jeux de rôles, les faire pratiquer Voir certaines personnes à différents moments (matin) Faire liste situations et gens à risque Organiser son temps Se coucher plus tôt, éviter état de fatigue Faire gérer argent par q.q. d’autre Manger q.q. chose Augmenter les activités non-compatibles avec la consommation (danse, chant) Faire la liste des rituels (vêtements etc…)

Gestion expérientielle

Gestion expérientielle

 André Therrien  Courbe du plaisir  Les 3 lois (intensité, réciprocité, désensibilisation)  Intensité: tout ce qui monte redescend  Réciprocité: plus l’intensité monte plus le plaisir est intense, plus il est court, plus la récupération est longue  désensibilisation

Gestion expérientielle (suite)

 Plaisir optimal vs maximal  Plaisir initial vs plaisir actuel  C’est quoi le prix à payer  Raconter le meilleur trip et le moins bon  Faire de l’éducation  Associer un plaisir à la récupération  Développer le plaisir par pallier

Santé mentale et dépendance

 Intervenir en toxicomanie avec une clientèle qui n’a pas le droit de consommer  Interactions médicaments et drogues/alcool  Suivi dans la communauté  Consommation peut accentuer les probl. de santé mentale  Auto-médication  Consommation peut diminuer efficacité d’un médicament

Santé mentale et dépendance

 En Ontario, par exemple, on estime que de 15 à 45 p. 100 des personnes qui reçoivent des services de santé mentale éprouvent des problèmes cooccurrents de toxicomanie, et que de 75 à 100 p. 100 des personnes recevant des services de toxicomanie éprouvent des problèmes concomitants de santé mentale (Ruth et coll 2005)

Lien

 Par exemple, des données récentes provenant d’enquêtes sur la population canadienne révèlent que :     • 16,1 p. 100 des personnes ayant reçu un diagnostic de trouble mental pendant leur vie ont eu un problème de toxicomanie au cours de l’année précédente ; • 27,5 p. 100 des personnes ayant un problème d’alcool auront aussi une maladie mentale au cours de leur vie ; • 38,3 p. 100 des personnes ayant un problème de toxicomanie non lié à l’alcool auront également un trouble de la santé mentale au cours de leur vie ; • Le risque de maladie mentale s’accroît avec la gravité du problème de toxicomanie. Par exemple, les personnes ayant un problème lié à la consommation d’alcool ou d’autres drogues étaient deux fois plus susceptibles de répondre aux critères relatifs à la maladie mentale pendant leur vie, alors que celles ayant un problème de dépendance étaient quatre fois plus susceptibles.

Educ’alcool

Consommation 2-3-4-5 ou 0

2: Femme se limite à 2 consommations par jour 3: Homme se limite à 3 consommations par jour 4: Femme ne devrait pas consommer plus de 4 consommations par fois 5: Homme ne devrait pas consommer plus de 5 consommations par fois 0: s’abstenir de consommer 1 journée par semaine

Femmes et la consommation

 Femmes 9 à 11 consommations par semaine maximum  Ceci n’égal pas 11 le même soir  Le système digestif des femmes réagit plus que celui des hommes à l’alcool, plus de conséquences physiques à long terme  35 cons. + par semaine alco-choix au CLSC

Sevrage

 Posibilité de danger pour alcool et médicaments  Indices: tremblements, maux de ventre, nausées, sueurs, hallucinations, insomnie, délire, convulsions.

 Parfois ne pas cesser la consommation (ex: femmes enceintes et cannabis)

Défis criminologie et toxicomanie

 Intervention et confidentialité (ex: client qui vend)  Jeunes et confidentialité (jeune 14 ans surconsomme, sa sécurité en jeu?)  Contexte est différent de d’autres milieux en criminologie  Milieu très thérapeutique