Transcript Cours 6
Assimilation des armes
biologiques aux programmes
gouvernementaux offensifs
Cours No. 6
1.Structure
• L'Interdiction des armes chimiques et
biologiques
– Diapositive 1
• Les menaces à l'encontre du régime
d'interdiction
– Diapositives 2 - 11
• L'assimilation aux programmes
gouvernementaux
– Diapositives 12 - 17
• Le Bioterrorisme
– Diapositives 18 -20
2. L'interdiction des armes
chimiques et biologiques
• Avec le développement de la biologie moléculaire, la
chimie et la biologie se rapprochent de plus en plus pour
devenir une discipline.
• Toutefois, l'interdiction des armes biologiques et
chimiques a évolué avec le Protocole de Genève (1925)
sur le non-usage, soutenu par les deux Conventions qui
sont la Convention sur les armes biologiques ou à toxines
(1975) et la Convention sur l'interdiction des armes
chimiques (1997).
• Ces trois accords internationaux sont soutenus par une
série de politiques telles que les mesures de contrôle des
exportations, qui constituent le 'réseau de prévention'.
Toutefois, l'interdiction internationale n'est pas garantie
dans la mesure où les accords internationaux, notamment
la Convention sur les armes biologiques ou à toxines,
présentent des faiblesses.
3.Les menaces qui pèsent sur le
régime d'interdiction (i)
• Avant la Première Guerre Mondiale
– “Les Armements que l'on considérerait
aujourd'hui comme faisant partie de la guerre
chimique étaient à l'étude dans plusieurs pays
avant 1914, et notamment en Grande
Bretagne, en Allemagne et au Japon. Ces
recherches précoces et discrètes semblent
avoir été motivées moins par le sentiment
d'un besoin militaire que par la croissance
globale de l'industrie chimique: et les armes
conçues n'éveillèrent qu'un très faible intérêt
militaire.”
4.Les menaces qui pèsent sur le
régime d'interdiction (ii)
• Après la Première Guerre Mondiale
– “Au milieu de l'année 1918, un million de personnes
avaient été victimes des armes chimiques, et il y avait
de part et d'autre du front occidental, des unités
d'artillerie qui utilisaient autant d'obus de gaz
asphyxiant que d'explosifs. Les armes chimiques
commencèrent à devenir 'conventionnelles', au sens
que nous connaissons aujourd'hui. Elles furent
intégrées dans la doctrine dominante, l'organisation et
la routine quotidienne des forces armées. En d'autres
termes, elles devinrent fermement engagées dans le
processus ''d'assimilation'' observable dans l'histoire
de la plupart des technologies, civiles comme
militaires.”
5. Les menaces qui pèsent sur le
régime d'interdiction (iii)
• Après la Seconde Guerre Mondiale
– “Par conséquent, les réponses directes à nos trois
questions* ne sont pas contestées. Les puissances
victorieuses à la fin de la Seconde Guerre Mondiale
avaient développé des programmes de guerre
biologique car ces armes étaient considérées comme
ayant un potentiel militaire important pour la conduite
de représailles en nature, et elles les poursuivirent ou
les recommencèrent pour la même raison. Les deux
États [l'Afrique du Sud et l'Irak] connus pour avoir
poursuivi avec certitude des programmes offensifs
plus tard au cours du siècle avaient elles aussi des
raisons militaires...”
6. Les menaces qui pèsent sur le
régime d'interdiction (iv)
• Réflexions dans les négociations de la
Convention sur les armes chimiques
– “Le projet de traité... était une structure
délicate dans laquelle les compromis – sur six
questions centrales: la portée des obligations,
la vérification du respect du traité... étaient
évaluées les unes en fonction des autres...”
– “…Les parties potentielles étaient, en réalité,
invitées à prendre des décisions… sur leur
intérêt à accepter, ou non, la série de
compromis…”
7. Les menaces qui pèsent sur le
régime d'interdiction (v)
• “…Tout développement ou changement poussant
un État à remettre en question la poursuite de son
adhésion à la Convention sur les armes chimiques
poserait un défi au traité. Si les États les plus
puissants ou si la plupart des États venaient à
remettre en question leur adhésion, le défi serait
sérieux... Pour chaque État partie, la question
récurrente serait de savoir si les avantages qui
découlent de la Convention sur les armes chimiques
continuent à l'emporter sur les coûts auxiliaires et à
compenser toute sanction à l'encontre de l'intérêt
national: est-il plus avantageux d'être à l'intérieur ou
de rester à l'extérieur du régime?”
8. Les menaces qui pèsent sur le
régime d'interdiction (vi)
• La liste des menaces importantes
– Les nouveaux usages des armes chimiques
• Changement de la nature de la guerre.
• Nouvelles connaissances dans les sciences de la vie.
• Nouvelles armes pour la lutte antiterroriste.
– La prolifération des armes chimiques
– L'ajustement des intérêts nationaux
– Ignorance pernicieuse
– Légitimation rampante
9. Les menaces qui pèsent sur le
régime d'interdiction (vii)
• Le regard du Général Rupert Smith sur la guerre
moderne
– “Les fins pour lesquelles nous combattons s'éloignent des
objectifs absolus traditionnels de la guerre industrielle
interétatique.
– Nous combattons parmi la population.
– Nos conflits ont tendance à être intemporels.
– Nous combattons pour ne pas perdre l'avantage et la force.
– À chaque occasion, nous trouvons de nouvelles utilisations
aux armes anciennes… dans la mesure où les outils de la
guerre industrielle ne sont pas adéquats à la guerre menée
au sein de la population
– Les belligérants sont souvent des entités non-étatiques...”
10. Les menaces qui pèsent sur le
régime d'interdiction (viii)
• “…Au cours de ces deux dernières décennies, les conflits
dans les Balkans, le Caucase, la Corne de l'Afrique, au
Rwanda, au Libéria, en Sierra Leone, en Angola, au Sri
Lanka, en Afghanistan et en Irak après l'invasion ont rendu
floue la distinction, claire auparavant, entre la guerre, le crime
organisé et l'érosion à grande échelle des droits de l'homme.
Ces guerres sont conduites dans le but d'obtenir le contrôle
politique, par le déplacement ou pire, des populations civiles,
et l'ensemencement de la peur et de la haine. C'est parce que
les armes chimiques peuvent servir ces objectifs avec une
efficacité particulière qu'elles entretiendraient une affinité plus
grande avec les guerres nouvelles, qu'avec les guerres
anciennes traditionnelles. Ainsi, et ce malgré la Convention
sur les armes chimiques, ces armes pourraient avoir un bel
avenir devant elles... ”
11. Les menaces qui pèsent sur le
régime d'interdiction (ix)
• “Une deuxième source majeure d'utilisation nouvelle
pour les armes chimiques est la propension qu'ont
les connaissances fraîchement acquises en
sciences de la vie à suggérer des modes d'attaque
inédits susceptibles de constituer la base pour de
nouvelles formes d'armements qui, sur les plans
militaire et politique, seraient attrayantes. Par
exemple, si l'on découvre une nouvelle molécule
ayant des propriétés incapacitantes sur le corps
humain à faible dose, il se peut qu'elle devienne
l'objet de tentatives d'arsenalisation.... Une telle
perspective n'est pas nécessairement lointaine...”
12. L'assimilation aux programmes
gouvernementaux (i)
• “Les
agents
de
guerre
biologique
traditionnels sont tous des organismes
présents dans le milieu naturel ou sont les
produits toxiques de ces organismes. Du
point de vue d'un scientifique spécialisé dans
les agents de guerre biologique, les agents
traditionnels ont évolué en développant des
caractéristiques particulière: toxicité, stabilité
et facilité de production... qui ont aidé les
scientifiques à sélectionner les organismes
de première qualité [mais] ont aussi limité la
pratique de la guerre biologique en fonction
des caractéristiques des agents disponibles.”
13. L'assimilation aux programmes
gouvernementaux (ii)
• “Grâce aux progrès de la technologie de
l'ADN recombinant, les scientifiques ont
développé des méthodes standard pour
modifier la composition génétique d'un
organisme. La pratique de cette technologie
pour augmenter l'efficacité des agents
biologiques traditionnels a conduit à la
classification des agents de guerre
biologique génétiquement modifiés… Les
exemples… comprennent la résistance aux
antibiotiques, l'augmentation de la stabilité
des aérosols, ou une pathogénèse accrue.”
14. L'assimilation aux programmes
gouvernementaux (iii)
• “Les biotechnologies émergentes sont
susceptibles de conduire à un changement
de paradigme en matière de développement
des agents de guerre biologique; les agents
biologiques du futur pourraient être
rationnellement conçus pour cibler des
systèmes biologiques humains spécifiques
au niveau moléculaire. On s'éloigne ainsi du
modèle traditionnel de développement
d'agents de guerre biologique, qui se
concentrait sur les agents en leur état
naturel, et non sur l'organisme cible.”
15. L'assimilation aux programmes
gouvernemantaux (iv)
Menace
Agent biologiques avancés
Agents traditionnels génétiquement
modifiés/agents biochimiques
Agents traditionnels
Ère pré-génomique Ère génomique (Âge de la bactériologie)
Années 1940
1999
Séquençage du
génome humain
2003
2020
16. L'assimilation aux programmes
gouvernementaux (v)
• Les phases de développement d'un programme offensif partie
(i)
– “1. Établissement d'une ou plusieurs infrastructures et personnel
associé avec les dispositions organisationnelles et physiques
nécessaires à la conduite secrète du programme;
– 2. Recherches sur les agents pathogènes et les toxines
microbiennes, y compris l'isolation ou l'acquisition de souches
virulentes ou résistantes aux médicaments;
– 3. Direction de la fabrication de petites quantités de l'agent dans
des fioles ou des petits appareils de fermetation;
– 4. Caractérisation et évaluation militaire de l'agent, y compris sa
stabilité, son infectiosité, son processus d'infection, son dosage,
et la possibilité de le disperser par aérosol;
– 5. Recherche, élaboration, développement, et expérimentation
des munitions et/ou autres équipements de dispersion;
– 6. Augmentation de la fabrication de l'agent (éventuellement en
plusieurs étapes) et lyophilisation;”
17. L'assimilation aux programmes
gouvernementaux (vi)
• Les phases de développement
programme offensif partie (ii)
d'un
– “7. Stabilisation de l'agent (ex: par la microencapsulation) et le chargement dans des
réservoirs de pulvérisation, des munitions, ou
tout autre système de dissémination; et
– 8. Stockage des munitions pleines ou vides et
des véhicules de dissémination, avec
éventuellement la formation des troupes, des
exercices et l'élaboration d'une doctrine
militaire.”
18. Le bioterrorisme (i)
• Aum Shinrikyo et les armes chimiques et
biologiques
– En 1995, une secte religieuse japonaise – Aum
Shinrikyo – conduit une attaque au gaz sarin dans le
métro de Tokyo, tuant 12 personnes et en blessant
environ 1000 autres.
– De 1990 à 1995, Aum essaie d'utiliser des armes
biologiques, notamment l'Anthrax et la toxine
botulique, bien que ces tentatives se soldent par des
échecs en raison d'insuffisances techniques.
– En 2001, une loi nationale pour la mise en application
de la Convention sur les armes biologiques ou à
toxines est renforcée pour couvrir les crimes
biologiques. Cependant, il existe toujours des
difficultés pour lutter efficacement contre le
bioterrorisme.
19. Le bioterrorisme (ii)
• La Salmonellose dans l'Orégon
– “Le déclenchement de la salmonellose résulte de la
contaminantion intentionnelle de salades dans plusieurs
restaurants, par les membres d'une communauté
religieuse (Rajneesh). Au moins 751 personnes se
trouvent infectées. Il s'agissait du déclenchement
infectieux alimentaire le plus important aux États-Unis
en 1984.
– La source à l'origine de la contamination par souche de
S.Typhimurium est éventuellement identifiée en octobre
1985. Au cours d'une fouille effectuée par les forces de
l'ordre, un responsable du laboratoire de santé publique
de l'Orégon (Oregon Public Health Laboratory) finit par
trouver un flacon ouvert contenant des plaquettes de
cultures commerciales de S.Typhimurium dans un
laboratoire clinique dirigé par la communauté
religieuse...”
20. Le bioterrorisme (iii)
• Une campagne terroriste
- “…Les agresseurs qui ont recours aux armes biologiques
peuvent éviter d'être repérés rapidement. Ils conservent
et remplissent de nouveau les ressources qui leur
permettent des attaques répétées. La fabrication d'un
gramme de spores d'anthrax arsenalisés à une taille
comprise entre 1 et 5 microns et prêts à être dispersés
par aérosol est un véritable défi technique, mais une fois
la production terminée, il est bien moins difficile de
fabriquer 1 kilogramme…”
- “…Le terrorisme biologique donne la possibilité de
perpétuer des attaques répétées qui ébranlent la
confiance et contraignent la défense à investir une part
croissante de ressources pour établir un semblant de
défense...”
Cours 6 Questions-types
1. Que signifie le concept “d'assimilation” d'une technologie ?
2. Comment ce concept a-t-il été mis en application dans le domaine
de la guerre chimique et biologique ?
3. Que pensez-vous de l'argument selon lequel l'évolution de la nature
de la guerre moderne accroît la perception de l'utilité des armes
chimiques et biologiques ?
4. Résumez le point de vue de Pero et al., sur l'impact possible de la
biotechnologie dans la guerre et la défense biologiques du futur.
Quelle évaluation faites-vous de ce point de vue ?
5. Quels seraient les obstacles empêchant de lutter avec efficacité
contre le terrorisme biologique par la mise en application nationale
de la Convention sur l'interdiction des armes bactériologiques ou à
toxines de 1972 ? Examinez le cas Aum Shinrikyo.
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