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Cycle de conférences:
Santé mentale et sens de la vie
Ces plantes qui nous
parlent de SERENITE
Définition : Sérénité (n.f.)
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état de ce qui est serein,
calme,
grande tranquillité d’esprit,
état d’une âme exempte de trouble et
d’agitation, La sérénité de l'esprit. Rien ne
trouble la sérénité de ses jours.
• Impartialité,
• du latin serenitas (sérénité, sécheresse)
• État du temps, de l'air qui est serein. La
sérénité de l'air, du temps, du ciel.
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Que faire avec cette définition et les plantes ?
• la phytothérapie : traitement préventif et curatif
des maladies et de troubles subjectifs par
l’utilisation de préparations obtenus à partir de
plantes entières ou d’organes de plantes –feuilles,
fleurs, racines, fruits, graines.
Ces plantes employées sont appelées plantes
médicinales (PM).
• La plante ou l’organe que l’on prend pour ses
propriétés médicinales contient les principes
actifs. Ces principes actifs sont des composés
phytochimiques.
Le lien entre la sérénité et les plantes ne peut donc être que
par l’utilisation judicieuse de certains principes actifs.
On pourrait donc traiter:
•Agitation nerveuse,
•Troubles du sommeil,
•Troubles dépressifs
•Maladies nerveuses psychiques,
•Épuisement psychophysique,
•Troubles neurovégétatifs,
•Spasmophilie,
•Troubles mentaux,
•Maladie dégénératives du SNC,
•Céphalées,
•Névralgies.
Valériane (Valeriana officinalis, Valerianaceae)
Valeriana dérive du latin valere
“ bien se porter ”.
La valériane attire les chats et les
excitent !
On emploi la racine en infusion,
macération ou poudre comme
sédatif nerveux, tranquillisant,
troubles du sommeil et même
des troubles cardiaques
d’origine nerveuse.
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Ces effets sédatifs et nerveux ne sont
connus que depuis le XVIIIe siècle.
On employait alors la plante pour
traiter les convulsions épileptiques et
la danse de Saint-Guy.
On possède une action similaire aux
principaux
tranquillisants
ou
neuroleptiques sans en avoir les effets
toxiques (phénothiazines …).
Son usage a longtemps été sousestimé.
- odeur
- dosage
- qualité, conservation
- activité pharmacologique
On pensait que l’activité des racines de
valériane
étaient
dues
aux
valépotriates.
Or ceux-ci sont peu solubles dans l’eau
et thermolabiles.
En fait, l’activité provient des produits
de dégradation que sont les métabolites
baldrinal et homobaldrinal ainsi que
l ’HE.
• L’activé est présente sur les extraits totaux
• Son action est renforcée quand elle est combinée à d’autres
plantes (mélisse, houblon).
Bon à savoir: Ajouté au tabac, il donne a celui-ci un goût
désagréable. Un bon moyen pour arrêter de fumer !
Houblon (Humulus lupulus L., Canabaceae)
• On utilise les strobiles ou cônes
comme agent d’amertume pour la
fabrication de la bière.
• Ces propriétés sédatives et
hypnotiques sont connues depuis
le Moyen-Age.
• Au sein des écailles se trouve des
petites glandes jaunes qui
contiennent les principes actifs: la
lupuline
Le houblon est un sédatif et un anaphrodisiaque. On le
recommande en cas d’agitation, d’anxiété et de troubles du
sommeil. On en fait des oreillers !
Elle contient moins de 0,35% d’HE, 15-30% de résines amères
(humulone, lupulone …), des tanins, des flavonoïdes.
Méthylbuténol
On parle d’une activité due aux principes amères mais on ne les
retrouvent pas dans les extraits et autres préparations pharmaceutiques !
Après 6 mois d’entreposage, on perd 50 à 70 % de sa teneur en principes
amères sans compter les phénomènes d’oxydation !
Ce serait le méthylbuténol, produit de dégradation qui serait actif…
Effet attesté que par l ’usage traditionnelle.
Mélisse (Melissa officinalis, Lamiaceae)
• Lorsqu’on froisse ces feuilles
on sent une odeur de citron,
d’où son nom de citronnelle.
• La feuille contient 0,05 %
d’HE (citronnellal, citral,
linalol), des tanins, des
flavonoïdes, des substances
amères.
• Elle est indiquée en cas
d’agitation nerveuse,
troubles du sommeil et
cardiaque.
• Avicenne disait qu'elle “ rend le
cœur joyeux et content, et
affermit les esprits vitaux”
• Prescrite contre l'apoplexie,
l'épilepsie, la léthargie, la
mélancolie, la manie.
• Son eau distillée comme élixir de
jouvence égalait celle de l'eau de
la Reine de Hongrie
• On prépare un alcoolat connu
depuis plus de trois siècles sous
le nom d’eau des Carmes.
Passiflore (Passiflora incarnata, (Passifloraceae))
• Plante lianescente originaire
d’Amérique du sud.
• Sa fleur très décorative est la
fleur qui incarne la Passion du
Christ.
• On utilise les parties aériennes.
• Elle contient des flavonoïdes,
des coumarines, du maltol, des
alcaloïdes.
• C’est un sédatif et hypnotique
léger utilisé en association.
Peu de données pharmacologiques significatives.
Néanmoins prolongation de la durée du sommeil chez la souris, effet
sédatif d’un extrait aqueux par IP.
Qui donne l’activité ?
Maltol ? dépresseur mais il est présent à l’état de trace !
Alcaloïdes ? stimulants centraux, des IMAO et certains hallucinogènes
mais concentration infime !
Flavonoïdes ? des travaux récents montrent in vivo chez la souris,
l’activité d’un extrait composé majoritairement de C-flavonoïdes. Ils
sont impliqués dans le système GABAergique.
Au niveau européen son utilisation ne repose que sur l’ancienneté de
son usage dans les symptômes modérés de stress mental, d ’aide au
sommeil.
Lavande (Lavandula angustifolia P. Miller, Lamiaceae)
• Lavandula du latin lavere pour laver. Elle lave le corps et
le cœur des âmes. Elle soigne et apaise en douceur avec
patience.
• On utilise la fleur.
• Elle contient 1,5% d’HE, des tanins, des coumarines.
• C’est un sédatif léger.
• Elle est riche en acétate de linalyle (40-50%), linalol (2030%).
• Sa richesse en esters lui procure les activités
antispasmodique,
décontractante,
harmonisante,
préparatrice au sommeil, calmante (cardiaque aussi !),
apaisante.
http://www.tbeeb.com/pic/uploads/9247876a6b.jpg
Les études pharmacologiques montre que l’HE exerce une activité
dépressive du SNC chez la souris, variant en fonction de la teneur
en linalol.
Des protocoles de conflits chez la souris montre par ailleurs l’effet
calmant.
Malgré ces essais, on n ’a pas d’évaluation clinique probante.
Certaines ont bien essayé d’évaluer l’effet de l’HE sur l’humeur, la
relaxation, la diminution de l’angoisse et du niveau de stress.
Mais manque de qualité méthodologique.
Les essais sont réalisés avec des HE différentes, des techniques
d’administration diverses (massage, inhalation, balnéo), sans
compter l’odeur de l’HE qui pose le problème de l’insu !
Il existe un lien entre la suggestion des effets attendus des odeurs et les
effets observés.
Millepertuis (Hypericum perforatum, Hypericaceae)
Les feuilles donnent par transparence l’impression qu’elles sont
perforées (perforatum) d ’où son nom millepertuis, mille trous !
Ce sont des poches sécrétrices (résine et HE).
Les fleurs frottées entre les doigts, donnent une couleur rouge, due aux
pigments (naphtodianthrones) dont l’hypéricine.
Substance photosensibilisante longtemps considérée comme le principe
actif de la plante à raison de 0,1-0,3% de la plante.
La plante contient aussi des flavonoïdes, des
tanins, des xanthones, des acide phénols, des
acides dérivés de phloroglucinol dont
l’hyperforine, acide gamma aminobutyrique
(GABA), HE.
Dioscoride a fait beaucoup l’éloge du macérât de millepertuis
improprement appelé “ huile ” de millepertuis pour traiter les plaies,
les blessures, les ulcères mais surtout les brûlures et les coups de
soleil. Ce n’est qu’à la fin du Moyen Âge, que son utilisation pour
soigner les troubles d’ordre psychologique prend le dessus !
Son nom grec Hypericum qui se décompose
en hyper “ sur ” et eikon “ image, statut ”,
indique que la plante poussait sur les statuts.
On conclura qu’elle devait chasser les
“ mauvais esprits ” et autres démons.
D’ailleurs, pour se préserver du malin, on
suspendait à la Saint Jean un bouquet de
millepertuis fraîchement cueillie à bonne
odeur d’encens.
En Allemagne, la plante est aujourd’hui considérée comme un
antidépresseur et se donne sur prescription médicale. Elle est ainsi
préconisée contre l’anxiété, les névroses, la dépression.
On a fait grand cas de l'action photosensibilisante de la plante (via
l’hypéricine), on a même créé un nouveau terme : l’hypéricisme.
Il y a eu beaucoup de débat pour savoir si il y avait des interactions
médicamenteuses dangereuses pour la santé.
L ’activation des enzymes du cytochrome P450, de la glycoprétine P,
conduit à augmenter le métabolisme des médicaments, et les faire sortir
de la cellule. Le millepertuis peut donc interagir avec des
médicaments ou en diminuer leur efficacité thérapeutique comme :
- les antidépresseurs inhibant le recaptage de la sérotonine (Paxil, Zoloft,
etc.)
- les antimigraineux (sumatriptan, Imitrex, etc.)
- la pilule contraceptive, cas de grossesse non attendue !
- les immunosuppresseurs (cyclosporine, Sandimmune, etc.), rejet de
greffe possible !
- les anticoagulants (warfarine, Coumadin, etc.),
- les statines (simvastatine, Zocor, etc.)
- les anti-asthmatiques (fexofenadine, Allegra, etc.)
- les agents de chimiothérapie.
Bien que bousculé, il n’empêche que cela a permis d’avoir sur le
marché, une plante avec un dosage connu.
Extrait standardisé (3 % d’hyperforine ou de 0,2 % à 0,3 %
d’hypéricine).
L’hypéricine sert plus de marqueur au sein de la plante que d’actif ayant
une activité IMAO.
Cette activité IMAO semble concentrée dans les fractions riches en
flavonoïdes, mais aussi xanthones.
On observe aussi une activité GABAergique.
On se pose encore la question de savoir quel(s) est/sont le(s) actif(s) et
comment agissent-ils d’un point de vue pharmacologique !
Ce qui est certain c’est que le totum donne un effet !
Suffisamment d’essais cliniques ont montré un effet antidépresseur,
anxiolytique, sédatif léger du millepertuis.
C’est une plante de première intention contre les états dépressifs
secondaires et dépressions psychogènes.
Son effet n’agit cependant pleinement qu’à partir de 3 voir 6 semaines et
doit être suffisamment dosé (prise quotidienne de 600-900mg d’extrait
sec).
Plusieurs méta-analyses, dont une mise à jour en 2008, ont conclu que
l’extrait de millepertuis est :
plus efficace qu'un placebo et qu’il l’est autant que les antidépresseurs de
synthèse, tout en provoquant moins d'effets indésirables que ces derniers.
Les antidépresseurs auxquels on a comparé le millepertuis comprennent aussi
bien ceux du type fluoxétine (Prozac®), sertraline (Zoloft®), citalopram
(Celexa®) et parotéxine (Paxil®) que les médicaments de type plus ancien
comme l'imipramine.
Récemment, le millepertuis s’est également révélé efficace et sans danger à
long terme pour prévenir une rechute.
Depuis 2002, on a droit à l’indication thérapeutique “ traditionnellement
utilisé dans les manifestations dépressives légères et transitoires ”.
La notice doit cependant préciser qu’il s’agit d’un “ traitement de courte
durée des états de tristesse passagère accompagnés de baisse d’intérêt et de
troubles du sommeil ”.
Griffonia (Griffonia simplicifolia, Fabaceae )
C’est une plante d'origine africaine.
On extrait de sa graine le fameux 5-HTP ou 5-Hydroxy-Tryptophane.
Le 5-HTP est un acide aminé que notre
organisme produit à partir du tryptophane,
un autre acide aminé présent dans les
aliments protéinés.
Une fois absorbé, le 5-HTP franchit la
barrière hémato-encéphalique et se
transforme dans le cerveau en sérotonine,
un neurotransmetteur qui remplit un rôle
essentiel dans la régulation de l'humeur,
de l’anxiété, de l'appétit et du sommeil.
Puisqu'il augmente la production de sérotonine dans le cerveau,
le 5-HTP peut remplacer les antidépresseurs de la famille des inhibiteurs
sélectifs du recaptage de la sérotonine ou ISRS (par exemple, Prozac® et
Paxil®).
C’est pourquoi on lui attribue les mêmes usages thérapeutiques pour traiter la
dépression, la migraine et les maux de tête, l’insomnie, la fibromyalgie,
l'anxiété, l'obésité ainsi que divers problèmes neurologiques.
Les dépressions sévères (5 symptômes sur 8 pendant plus d’un mois) ont pour
caractéristique d’avoir un déficit marqué en sérotonine. Pour normaliser ce
niveau on a 2 possibilités:
- ralentir la dégradation de la sérotonine. Le Prozac et les produits ISRS, ou
- augmenter la quantité de sérotonine produite par les cellules nerveuses ce
que fait l’acide aminé tryptophane et son métabolite le 5-HTP
En 1991 une étude a montré que le 5-HTP et les ISRS ont une efficacité
similaire comme antidépresseurs
mais le 5-HTP a moins d’effets secondaire et sont moins sévères que ceux
engendrés par les ISRS !
Depuis les études du milieu du XXe siècle, on suspecte des bases
biochimiques à la dépression et à différents problèmes mentaux.
Plusieurs hypothèses mettent en cause des messagers chimiques comme
la sérotonine, la noradrénaline, la dopamine, etc.
La découverte des antidépresseurs est venue étayer ces hypothèses
puisque ces molécules affectent justement ces neurotransmetteurs.
Les neurotransmetteurs servent avant tout à faire communiquer des
neurones entre eux.
On peut donc considérer ces maladies comme le résultat d’une
altération de la communication.
Conclusion
On aurait pu parler de bien d ’autres plantes ayant un lien avec le système
nerveux, notre santé mentale :
•Angélique,
•Aubépine,
•Aspérule odorante,
•Ballote fétide,
•Basilic,
•Camomille,
•Coquelicot,
•Eschscholtzia,
•Laitue,
•Lotier corniculé,
•Marjolaine,
•Orange amère,
•Safran,
•Tilleul,
•Verveine, ...
La PM ou phytomédicament a une réelle efficacité, et semble en outre
avoir plus une action régulatrice qu ’inhibitrice ou stupéfiante.
Mais une plante médicinale est une « soupe de principes actifs »,
attention à ne pas jouer à l ’apprenti sorcier !
L ’automédication a ses limites !
Autres avantages:
- limite la dépendance chimique qui devient un problème de santé
publique, avec tous les effets secondaires qui vont avec (accoutumance,
dépendance, …).
- économies de santé mais pas seulement !
En première intention, le traitement phytothérapique
reste d ’actualité et aidera à (re)trouver votre sérénité !
Merci !
Cycle de conférences:
Santé mentale et sens de la vie
Ces plantes qui nous
parlent de SERENITE